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+1
94. Soient : F = { f ∈ C0([ − 1,+1 ], ), −1
f (t ).dt = 0 }, et : G = { f ∈ C0([ − 1,+1 ], ), f constante}.
Montrer que F et G sont des sous-espaces vectoriels supplémentaires de C0([ − 1,+1 ], ).
Il est immédiat que F et G sont des sous-espaces vectoriels de C0([−1,1], ).
Si maintenant h est un élément de C0([-1,+1], ), s’écrivant : h = f + g , avec : f ∈ F , g ∈ G , alors :
+1 +1 +1
−1
h(t ).dt = f (t ).dt + g (t ).dt = 0 + 2.C , où C est la valeur constante de g sur [-1,+1].
−1 −1
1 +1
Donc : C = . h(t ).dt , puis : ∀ x ∈ [-1,+1], f ( x) = h( x) − C .
2 −1
1 +1 1 +1
Réciproquement, si on pose : ∀ x ∈ [-1,+1], g ( x) = . h(t ).dt , puis : f ( x) = h( x) − . h(t ).dt ,
2 −1 2 −1
alors on a : h = f + g , g est constante sur [-1,+1], et :
+1 +1 1 +1
−1 f (t ).dt = −1 h(t ).dt − 2. 2 .−1 h(t ).dt = 0 , d’où : f ∈ F .
PSI Dupuy de Lôme – Chapitre 04 : Algèbre linéaire (Exercices : corrigé niveau 3). -1-
Finalement, F et G sont bien supplémentaires dans C0([-1,+1], ).
PSI Dupuy de Lôme – Chapitre 04 : Algèbre linéaire (Exercices : corrigé niveau 3). -2-
d’où : ker( D − id E ) ⊕ ker( D − 2.id E ) ⊂ ker(ϕ ) .
• Soit enfin : f ∈ ker(ϕ ) .
Si on peut trouver : ( f 1 , f 2 ) ∈ ker( D − id E ) × ker( D − 2.id E ) , tel que : f = f 1 + f 2 , alors :
D( f ) = D( f 1 ) + D( f 2 ) = f 1 + 2. f 2 .
D’où : f 2 = D( f ) − f , et : f 1 = 2. f − D( f ) .
On vérifie alors que :
• f1 + f 2 = f ,
• ( D − 2.id E )( f 2 ) = ( D − 2.id E )o( D − id E )( f ) = ϕ ( f ) = 0 , et de même :
• ( D − id E )( f 1 ) = 0 .
Donc on vient de montrer que : ker(ϕ ) ⊂ ker( D − id E ) ⊕ ker( D − 2.id E ) , et finalement l’égalité.
c. Puisque : ker( D − id E ) = { x a α .e x , α ∈ }, et : ker( D − 2.id E ) = { x a β .e 2. x , β ∈ }, on en déduit
que ker(ϕ ) est l’ensemble des fonctions s’écrivant : ∀ x ∈ , y ( x) = α .e x + β .e 2. x , ( α , β ) ∈ 2.
98. Soient F et G des sous-espaces vectoriels d’un K-espace vectoriel E de dimension finie n .
Montrer que les affirmations suivantes sont équivalentes :
• ∃ u ∈ L( E ), tel que : Im(u ) = F , et : ker(u ) = G ,
• dim( F ) + dim(G ) = n .
Notons (i) et (ii) les deux propositions (dans cet ordre).
Il est immédiat avec le théorème du rang que : (i) (ii).
Puis soient F et G deux sous-espaces vectoriels de E tels que : dim( F ) + dim(G ) = n .
Notons ( e1 ,..., e p ) une base de F ∩ G , ( e p +1 ,..., er ) une famille de vecteurs de E telle que ( e1 ,..., er ) soit une
base de G (autrement dit une base d’un supplémentaire de F ∩ G dans G ) et ( a p +1 ,..., a k ) complétant
( e1 ,..., e p ) en une base de F .
Soit enfin ( e' k +1 ,..., e' n ) une base complétant celle de F en une base de E .
On a donc : k = dim(F ) , r = dim(G ) , et : k + r = n
On définit alors l’endomorphisme u de E par :
• ∀ 1 ≤ i ≤ p , u (ei ) = 0 , et : ∀ p + 1 ≤ i ≤ k , u (ai ) = 0 ,
• ∀ k + 1 ≤ i ≤ r , u (e' i ) = ei − k .
Puisqu’on donne l’image de tous les vecteurs d’une base de E , u est bien défini.
Calculons alors ker(u ) et Im(u ) .
Puisque e' k +1 ,..., e' n ont pour image une famille libre de E, on a : rg (u ) ≥ n − k = r .
De plus e1 ,..., e p , a p +1 ,..., a k sont dans ker(u ) , donc : rg (u ) ≤ n − k = r .
Finalement : rg (u ) = n − k = r .
Puis Im(u ) contient u (e' k +1 ),..., u (e' n ) autrement dit e1 ,..., er , c'est-à-dire G qui est aussi de dimension r ,
donc on en déduit que : Im(u ) = G .
Enfin ker(u ) est de dimension k et contient F , donc : ker(u ) = F .
Autrement dit, on a démontré l’implication réciproque.
99. Soient E un K-espace vectoriel, E ' un sous-espace vectoriel et F1 , F2 des supplémentaires de E ' dans E .
Soit p la projection de E sur F1 parallèlement à E ' .
Montrer que p définit un isomorphisme de F2 sur F1 .
La bonne formulation de la question serait plutôt : « montrer que l’application de F2 dans F1 définie par
p est un isomorphisme d’espaces vectoriels ».
Pour démontrer cela, montrons que cette application que l’on va noter p ' est injective et surjective.
• Soit : x ∈ F2 , tel que : p ' ( x) = 0 .
Alors : p ' ( x) = p ( x) = 0 , donc on a aussi : x ∈ ker( p ) = E ' , et : x ∈ E '∩ F2 , et : x = 0 .
PSI Dupuy de Lôme – Chapitre 04 : Algèbre linéaire (Exercices : corrigé niveau 3). -3-
Donc p ' est injective.
• Soit : y ∈ F1 .
Alors on peut écrire : y = p ( y ) , d’une part, et : y = x 2 + x' , avec : x' ∈ E ' , et : x 2 ∈ F2 .
On constate alors que : y = p( y ) = p( x' ) + p( x 2 ) = p( x 2 ) = p ' ( x 2 ) , puisque : x' ∈ E ' , donc : p ( x' ) = 0 .
Autrement dit : p' ( x 2 ) = y , et p ' est bien surjective.
Finalement, p ' est bien un isomorphisme de F2 sur F1 .
Remarque : ce résultat généralise le fait que deux supplémentaires d’un même sous-espace vectoriel ont
même dimension dans un espace de dimension finie.
100. Soient E 0 , E1 ,..., E n , des K-espaces vectoriels, et f 0 , f1 ,..., f n +1 , des applications linéaires, vérifiant :
{0} →
f
E 0 →
0 f
E1 →
f
... →
E n−1 →
f 1 f
{0},
E n →
f 2 n −1 n n +1
Matrices.
101. Déterminer le centre de Mn(K), soit : { C ∈ Mn(K), ∀ X ∈ Mn(K), X .C = C. X }.
On pourra utiliser une base de Mn(K).
Commençons par rappeler les matrices de la base canonique :
ces matrices sont notées E p , q , et leur coefficient générique vaut : ∀ 1 ≤ i, j ≤ n , E ip, j, q = δ i , p .δ j ,q .
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Soit C maintenant une matrice de Mn(K).
Si on note : C ' = E p ,q .C , et : C ' ' = C.E p ,q , alors :
n n
∀ 1 ≤ i, j ≤ n , c' i , j = ci ,k .E kp,,jq = ci ,k .δ k , p .δ j ,q = ci , p .δ j ,q ,
k =1 k =1
autrement dit toutes les colonnes sont nulles sauf la colonne q dont les coefficients valent : c' i ,q = ci , p .
n n
De même : ∀ 1 ≤ i, j ≤ n , c' ' i , j = E ip,k,q .c k , j = δ i , p .δ k ,q .c k , j . = δ i , p .c q , j ,
k =1 k =1
autrement dit toutes les lignes sont nulles sauf la ligne p qui vaut : c' ' p , j = c q , j .
Si maintenant on suppose que : ∀ X ∈ Mn(K), X .C = C. X , alors : ∀ 1 ≤ p, q ≤ n , E p , q .C = C.E p , q .
Les matrices précédentes sont donc égales et leurs éléments sont tous nuls sauf celui se trouvant à
l’intersection de la p ème ligne et de la q ème colonne, soit :
• c p , p = c' p ,q = c' ' p ,q = c q ,q ,
• ∀ 1 ≤ i ≠ p ≤ n , ci , p = 0 ,
• ∀ 1 ≤ j ≠ q ≤ n , cq, j = 0 .
Finalement, tous les coefficients de la matrice C en dehors de la diagonale sont nuls et ceux de la
diagonale sont égaux entre eux, ce qui se résume en : ∃ λ ∈ K, C = λ .I n .
Réciproquement, la matrice λ .I n commute avec toute matrice X de Mn(K), pour toute valeur λ .
Conclusion : le centre de Mn(K) est l’ensemble { C = λ .I n , λ ∈ K}.
103. Montrer par récurrence sur n que toute matrice nilpotente de taille n est semblable à une matrice
triangulaire supérieure stricte (c'est-à-dire une matrice triangulaire dont la diagonale est formée de 0).
Remarquons tout d’abord qu’une matrice nilpotente est non inversible car :
∀ N ∈ Mn(K), (∃ p ∈ *, N p = 0 ) ( (det( N )) p = 0 ) ( det( N ) = 0 ).
• Pour : n = 1 , la seule matrice nilpotente est la matrice nulle qui est bien semblable (en fait égale) à une
matrice triangulaire supérieure stricte.
• Soit : n ≥ 1 , tel que le résultat soit supposé vrai et soit : N ∈ Mn+1(K), nilpotente.
Alors : ∃ p ∈ *, N p = 0 .
Si on appelle f l’endomorphisme de Kn+1 canoniquement associé à N , f n’est pas bijectif, donc pas
injectif, et on peut considérer un vecteur e1 non nul dans ker( f ) .
On complète alors ce vecteur e1 en une base ( e1 ,..., en +1 ) de Kn+1.
0 L
La matrice de f dans cette base B est la matrice par blocs : A = mat ( f , B ) = .
0 n ,1 N '
Les matrices A et N sont semblables puisqu’elles représentent le même endomorphismes dans deux bases
différentes de Kn+1.
Donc A est également nilpotentes puisque : ∃ P ∈ Gln+1(K), A = P −1 .N .P , et : A p = P −1 .N p .P = 0 .
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0 L.N ' p −1
Or un calcul par blocs montre que : A p = , donc : N ' p = 0 .
0 n ,1 N '
p
a b
104. Soit : A = , telle que : 0 ≤ d ≤ c ≤ b ≤ a .
c d
a n bn
Pour : n ≥ 2 , on note : A n = .
cn d n
Montrer que : ∀ n ≥ 2 , on a : bn + c n ≤ a n + d n .
On peut calculer les liens entre A n+1 et A n , pour tout entier n , avec : A n +1 = A. A n .
On en déduit que : ∀ n ≥ 1 , a n+1 = a.a n + b.c n , bn +1 = a.bn + b.d n , c n +1 = c.a n + d .c n , d n +1 = c.bn + d .d n .
Donc : a n+1 + d n +1 − bn +1 − c n +1 = (a − c).(a n − bn ) + (b − d ).(c n − d n ) .
On sait que (a − c) et (b − d ) sont positifs, donc il suffit que les deux autres facteurs soient positifs pour
obtenir le résultat voulu.
Or : ∀ n ≥ 1 , a n+1 − bn+1 = a.(a n − bn ) + b.(c n − d n ) , et : c n +1 − d n+1 = c.(a n − bn ) + d .(c n − d n ) .
Il est alors immédiat par récurrence que pour tout entier : n ≥ 1 , (a n − bn ) et (c n − d n ) sont positifs.
Conclusion : ∀ n ≥ 2 , on a : bn + c n ≤ a n + d n .
Trace.
105. Soit : H ∈ Mn(K), telle que : rg ( H ) ≤ 1 .
a. Montrer qu’il existe U et V dans Mn,1(K), telle que : H = U .t V , et : tr ( H )= t V .U .
b. En déduire que : H 2 = tr ( H ).H .
c. Soit : A ∈ M3( ).
Montrer l’équivalence : ( A 2 = 0 ) ⇔ ( rg ( A) ≤ 1 , et : tr ( A) = 0 ).
a. Puisque : rg ( H ) ≤ 1 , les colonnes de H sont toutes dans un espace de dimension 1, et en les notant H j ,
on peut donc écrire : ∃ U ∈ Mn,1(K), ∀ 1 ≤ j ≤ n , ∃ v j ∈ K, H j = v j .U .
v1
Si on note alors V la matrice colonne : V = M , alors : H = U .t V .
v
n
n
Puis les éléments diagonaux de H valent : ∀ 1 ≤ i ≤ n , hi ,i = u i .vi , et : tr ( H ) = u i .vi = t U .V .
i =1
t
Remarque : en fait U .V est une matrice 1×1 que l’on confond avec l’élément qu’elle contient.
b. On calcule ensuite : H 2 = U .t V .U .t V = U .(tr ( H )).t V = tr ( H ).H .
c. On procède par double implication.
[⇐] c’est immédiat avec ce que l’on a montré aux points a et b : A 2 = tr ( A). A = 0 .
[] si on note u l’endomorphisme canoniquement associé à A , alors : u 2 = 0 , et : Im(u ) ker(u ) .
Dans ce cas : rg (u ) ≤ dim(ker(u )) = 3 − rg (u ) , d’où : 2.rg (u ) ≤ 3 , et rg (u ) vaut 0 ou 1.
Si : rg (u ) = 0 , alors u (et A ) sont nuls, et tr (A) est également nulle.
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Si : rg (u ) = 1 , celui de A aussi, et A est non nulle.
Donc dans ce dernier cas, on a : A 2 = tr ( A). A = 0 , et A étant non nulle, on en déduit que : tr ( A) = 0 .
Or : ∀ 1 ≤ i ≠ j ≤ n , E = 0 , puisque : ∀ 1 ≤ i, j , k , l ≤ n , E i , j .E k ,l = δ j ,k .E i ,l .
2
i, j
Donc toutes les matrices apparaissant dans les deux premières sommes sont nilpotentes.
Enfin :
∀ 1 ≤ i ≤ n − 1 , ( E i ,i − E n , n + E i , n − E n ,i ) 2 = ( E i ,i − E i , n ) + ( E n , n − E n ,i ) + ( E n ,i − E i , i ) + ( E i , n − E n , n ) = 0 ,
ce qui se constate mieux en écrivant explicitement le produit sous forme de tableau.
On constate que M apparaît comme une combinaison linéaire de matrices nilpotentes et : T ⊂ Vect ( N ) .
Finalement, on a bien : Vect ( N ) = T .
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Formes linéaires, dualité, hyperplans.
108. Soit E un K-espace vectoriel de dimension finie, et soit F un sous-espace vectoriel de E .
a. En utilisant une base de E adaptée à F , montrer que F est l’intersection d’un nombre fini
d’hyperplans.
b. Montrer que le nombre minimum d’hyperplans permettant d’obtenir le résultat précédent est
dim( E ) − dim( F ) .
a. Notons : n = dim(E ) .
Soit ( e1 ,..., e p ) une base de F complétée en une base ( e1 ,..., en ) de E .
Considérons alors ( e *1 ,..., e * n ) la base duale de la base précédente et donc définie par :
∀ 1 ≤ i , j ≤ n , e * i (e j ) = δ i , j .
Alors : ∀ x ∈ E , x = x1 .e1 + ... + x n .en , on a les équivalences :
( x ∈ F) ⇔ ( x p +1 = ... = x n = 0 ) ⇔ ( e * p +1 ( x) = ... = e *n ( x) = 0 ).
Autrement dit, F est l’intersection des n − p hyperplans ker(e *i ) (noyaux de formes linéaires non
nulles), pour : p + 1 ≤ i ≤ n .
b. On va en fait montrer que : ∀ 1 ≤ k ≤ n − 1 , si H 1 ,..., H k sont des hyperplans de E, alors l’intersection de
ces hyperplans est de dimension au moins n − k et pour cela on procède par récurrence sur k .
• Si : k = 1 , le résultat est immédiat (un seul hyperplan).
• S’il est vrai pour : 1 ≤ k ≤ n − 2 , soit k + 1 hyperplans de E .
La formule de Grassmann donne :
dim( H 1 ∩ ... ∩ H k +1 ) = dim( H 1 ∩ ... ∩ H k ) + dim( H k +1 ) − dim(( H 1 ∩ ... ∩ H k ) + H k +1 ) .
Or la somme ( H 1 ∩ ... ∩ H k ) + H k +1 est de dimension au plus n, donc :
dim( H 1 ∩ ... ∩ H k +1 ) ≥ (n − k ) + (n − 1) − n = n − k − 1 = n − (k + 1) ,
ce qui termine la récurrence.
Si maintenant on veut que m hyperplans de E aient une intersection égale à F , alors on doit avoir :
dim( F ) ≥ n − m , c'est-à-dire : m ≥ n − dim(F ) , soit le minorant annoncé.
Comme enfin, on a trouvé effectivement (dim( E ) − dim( F )) hyperplans dont l’intersection donne F (à
savoir ceux de la question a), le nombre minimum effectif cherché est bien (dim( E ) − dim( F )) .
autrement dit toutes les lignes sont nulles sauf la ligne p qui vaut : ∀ 1 ≤ j ≤ n , c' p , j = c q , j .
Donc : tr (C.E p ,q ) = tr (C ' ) = c' p , p = c q , p = 0 , et ceci étant vrai : ∀ 1 ≤ p, q ≤ n n, C = 0 , soit : A = B .
n
Si on utilise t C , alors : C.t C = D , avec : ∀ 1 ≤ i, j ≤ n , d i , j = ci , k .c j ,k ,
k =1
n n
d’où : tr (C.t C ) = tr ( D) = ci2,k = 0 , et donc : C = 0 , soit encore : A = B .
i =1 k =1
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b. Soit φ l’application de Mn(K) dans Mn(K)* qui à une matrice F fait correspondre
ϕ F : X a tr ( X .F ) .
L’application ϕ F ainsi définie de Mn(K) dans K est une forme linéaire sur Mn(K) (c’est immédiat).
Montrons que φ est linéaire et bijective.
Pour cela : ∀ ( F , G ) ∈ Mn(K)2, ∀ ( λ , µ ) ∈ K2,
∀ X ∈ Mn(K), ϕ λ . F + µ .G ( X ) = tr ( X .(λ .F + µ .G )) = λ .tr ( X .F ) + µ .tr ( X .G ) = λ .ϕ F ( X ) + µ .ϕ G ( X ) ,
autrement dit : ϕ λ . F + µ .G = λ .ϕ F + µ .ϕ G ,
ou encore : φ (λ.F + µ .G ) = λ .φ ( F ) + µ .φ (G ) , et φ est linéaire.
Puis, soit : F ∈ Mn(K), φ ( F ) = 0 .
Alors : ∀ X ∈ Mn(K), tr ( X .F ) = tr ( F . X ) = 0 , et : F = 0 , d’après la question a.
Donc φ est injective et puisque : dim( Mn(K )) = dim( Mn(K)* ) = n 2 , φ est bijective.
Par conséquent : ∀ f ∈ Mn(K)*, ∃ ! F ∈ Mn(K), f = φ ( F ) , soit telle que :
∀ A ∈ Mn(K), f ( A) = tr ( A.F ) .
c. Soit : f ∈ Mn(K)*, vérifiant l’hypothèse.
Notons F une matrice telle que : ∀ X ∈ Mn(K), f ( X ) = tr ( X .F ) .
Alors : ∀( A, B ) ∈ Mn(K)², f ( A.B) = f ( B. A) , soit : tr ( A.B.F ) = tr ( B. A.F ) = tr ( B.F . A) .
Donc : ∀ B ∈ Mn(K), tr ( B.( A.F − F . A)) = 0 , et : A.F = F . A .
Or cette dernière égalité étant vraie pour tout : A ∈ Mn(K), on en déduit que :
∃ λ ∈ K, F = λ .I n (voir exercice sur le centre de Mn(K)).
On en déduit donc que : ∀ X ∈ Mn(K), f ( X ) = tr ( X .λ .I n ) = λ .tr ( X ) , soit : f = λ .tr .
a. Montrer que ( P0 ,..., Pn ) est une base de n[X], et trouver les coordonnées d’un polynôme
quelconque dans cette base.
b. Montrer que : ∀( b0 ,..., bn ) ∈ n+1, il existe un unique polynôme Q de n[X], tel que :
∀ 0 ≤ i ≤ n , Q(ai ) = bi .
1 n
c. Montrer que : ∃ ( c0 ,..., c n ) ∈ n+1
,∀ P ∈ n[X], P (t ).dt = c k .P (a k ) .
0
k =0
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d. Il suffit de choisir pour P les polynômes de la base de Lagrange, à savoir :
1 n
∀ 0 ≤ i ≤ n, Pi (t ).dt = c k .Pi (a k ) = ci .
0
k =0
112. Dans : E = 3[X], avec a, b, c réels deux à deux distincts, on note y a , y b , y c les formes qui à P dans E ,
b
font correspondre P (a ), P (b), P (c) , et y définie par : y ( P) = P(t ).dt .
a
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b 1 a+b
Cette dernière intégrale vaut : a
(t − a ).(t − b).(t − c).dt = .(a − b) 2 .(c −
6 2
).
Distinguons alors deux cas :
a+b
• si : c ≠ , alors λ est nul, ainsi que les trois autres scalaires et la famille est libre.
2
a+b
• si : c = , on peut poser :
2
b b b
− (t − a ).(t − b).dt − (t − a ).(t − c).dt − (t − b).(t − c).dt
λ = 1 , λc = a
, λb = a
, λa =
, a
Formes multilinéaires.
114. Soit E un K-espace vectoriel de dimension n , soit B une base de E , et soit : u ∈ L( E ).
n
Pour : ( x1 ,..., x n ) ∈ E n , on pose : f ( x1 ,..., x n ) = det B ( x1 ,..., xi −1 , u ( xi ), xi +1 ,..., x n ) .
i =1
Montrer que f est n -linéaire alternée, puis que : f = tr (u ). det B.
Puisque u est linéaire et que det B est n -linéaire alternée, il est clair que f est n -linéaire.
De plus, pour : ( x1 ,..., x n ) ∈ E n , si par exemple : x1 = x 2 , alors :
n
f ( x1 ,..., x n ) = det B ( x1 ,..., xi −1 , u ( xi ), xi +1 ,..., x n ) = det B ( x, u ( x), x3 ,..., x n ) + det B (u ( x), x, x3 ,..., x n ) ,
i =1
puisque tous les autres déterminants comportent deux vecteurs identiques.
Et comme la forme det B est alternée, ces deux derniers déterminants sont opposés (on y inverse les deux
premiers vecteurs).
f est donc bien n -linéaire alternée sur E.
Donc : ∃ α ∈ K, f = α . det B.
n
Pour terminer, si : B = ( e1 ,..., en ), et : ∀ 1 ≤ j ≤ n , u (e j ) = a i , j .ei , alors :
i =1
n
f (e1 ,..., en ) = α . det B (e1 ,..., en ) = det B (e1 ,..., ei −1 , u (ei ), ei +1 ,..., en ) .
i =1
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1 a1,i 0
0 O M M
Or : det B (e1 ,..., ei −1 , u (ei ), ei +1 ,..., en ) = M a i ,i M = a i ,i ,
M M O 0
0 a n ,i 1
n
d’où : α = ai ,i = tr (u ) .
i =1
115. a. Soient E un K-espace vectoriel de dimension n , B une base de E et a, x1 ,..., x n des vecteurs de E.
n
Montrer que : det B (a + x1 , a + x 2 ,..., a + x n ) = det B ( x1 ,..., x n ) + det B ( x1 ,..., xi −1 , a, xi +1 ,..., x n ) .
i =1
a1 + b1 b1 L b1
b2 a 2 + b2 O M
b. En déduire : , où a1 ,..., a n , b1 ,..., bn sont des scalaires.
M O O bn −1
bn L bn an + bn
a. On utilise la n -linéarité du déterminant et on développe complètement pour obtenir en tout 2 n termes.
Chaque terme est un déterminant du type det B ( y1 ,..., y n ) , où y i vaut soit xi , soit a .
Trois possibilités se présentent alors pour chaque nouveau déterminant :
• il ne comporte pas de a , et donc il vaut : det B ( x1 ,..., x n ) (un seul terme),
• il comporte un a , et donc il vaut : det B ( x1 ,..., xi −1 , a, xi +1 ,..., x n ) ( n termes),
• il comporte plus de deux fois le vecteur a , et donc il est nul.
n
Finalement : det B (a + x1 , a + x 2 ,..., a + x n ) = det B ( x1 ,..., x n ) + det B ( x1 ,..., xi −1 , a, xi +1 ,..., x n ) .
i =1
b1 0
M M
b. On applique le résultat précédent avec : a = M , et : ∀ 1 ≤ i ≤ n , xi = a i ,
M M
b 0
n
ème
où tous les coefficients sont nuls sauf le i .
a1 + b1 b1 L b1
b2 a 2 + b2 O M n n n n b
= ∏ a i + b j .∏ ai = ∏ a i .1 + ,
j
On en déduit que :
M O O bn −1 j =1
j =1 a j
i =1 i≠ j i =1
bn L bn a n + bn
la dernière égalité étant valable lorsque tous les a i sont non nuls.
Calculs de déterminants.
116. Calculer le déterminant de la matrice : A ∈ Mn( ), avec : ∀ ( i, j ) ∈ n
2
, ai , j = (i + j − 1) 2 .
On pourra faire intervenir une famille de n polynômes de degré 2, notamment pour : n ≥ 3 .
Notons : ∀ 1 ≤ j ≤ n , Pj = ( X + j − 1) 2 .
Ces polynômes étant de degré 2 (donc dans 2[X]), la famille ( P1 ,..., Pn ) est liée si : n ≥ 4 .
• Plaçons dans le cas : où : n ≥ 4 .
Alors : ∃ ( α 1 ,..., α n ) ∈ n, non tous nuls, tel que : α 1 .P1 + ... + α n .Pn = 0 .
Alors : ∀ 1 ≤ j ≤ n , α 1 .P1 ( j ) + ... + α n .Pn ( f ) = 0 , et la même relation lie les colonnes de la matrice A .
Dans ce cas, on a donc : det( A) = 0 .
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• On complète alors avec :
n = 1 , et : det( A) = 1 ,
1 9
n = 2 , et : det( A) = =1,
4 4
1 4 9
n = 3 , et : det( A) = 4 9 16 = −8 .
9 16 25
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• ceux qui comporte deux fois la colonne C et qui ainsi sont nuls.
n
Donc : Dn = x1 ...x n + x1 ...x j −1 .a.x j +1 ...x n .
j =1
a. En utilisant comme pivot la dernière colonne dans un premier temps, puis la dernière ligne dans un
(b1 − bn )...(bn −1 − bn ).(a1 − a n )...(a n−1 − a n )
deuxième temps, montrer que : Dn = .Dn −1 .
(a1 + bn )...(a n −1 + bn ).(a n + bn ).(a n + bn −1 )...(a n + b1 )
b. En déduire la valeur de Dn pour tout : n ≥ 1 (déterminant de Cauchy).
c. Dans le cas où : a i = i , b j = j , ∀ 1 ≤ i, j ≤ n , donner la valeur de Dn (déterminant de Hilbert).
a. On commence donc par remplacer chaque colonne C k par C k − C n , pour : 1 ≤ k ≤ n − 1 , et :
bn − b1 bn − bn −1 1
L
(a1 + b1 ).(a1 + bn ) (a1 + bn−1 ).(a1 + bn ) a1 + bn
M M M (bn − b1 )...(bn − bn−1 )
Dn = = .D ' n .
M M M (a1 + bn )...(a n + bn )
bn − b1 bn − bn −1 1
L
(a n + b1 ).(a n + bn ) (a n + bn−1 ).(a n + bn ) a n + bn
Dans ce nouveau déterminant, on utilise cette fois la dernière ligne comme pivot, et :
a n − a1 a n − a1
1 1 L 0
L 1 (a1 + b1 ).(a n + b1 ) (a1 + bn −1 ).(a n + bn −1 )
(a1 + b1 ) (a1 + bn−1 )
M M M
M M M
D' n = = a n − a n−1 a n − a n −1 .
M M M 0
(a n −1 + b1 ).(a n + b1 ) (a n −1 + bn −1 ).(a n + bn −1 )
1 1
L 1 1 1
(a n + b1 ) (a n + bn−1 ) L 1
(a n + b1 ) (a n + bn −1 )
On peut alors développer suivant la dernière colonne et factoriser dans chaque ligne.
On peut également changer les signes des termes du numérateur, et on aboutit à la formule proposée :
(b1 − bn )...(bn −1 − bn ).(a1 − a n )...(a n −1 − a n )
Dn = .Dn −1 .
(a1 + bn )...(a n−1 + bn ).(a n + bn ).(a n + bn −1 )...(a n + b1 )
1
∏ (ai − a j ).(bi − b j )
1≤ i < j ≤ n
b. On remarque que : D1 = , et par récurrence : ∀ n ≥ 2 , Dn = .
a1 + b1 ∏ ( ai + b j )
1≤i , j ≤ n
c. Dans le cas particulier proposé, le numérateur vaut : (1!.2!...(n − 1)!) , et le dénominateur quant à lui
2
vaut :
(n + 1)! (2.n)!
(1 + 1).(2 + 1)...(n + 1)...(1 + n).(2 + n)...(n + n) = ... ,
1! n!
(1!.2!...(n − 1)!) 3 .n!
et le déterminant cherché vaut donc : ∆ n = .
(n + 1)!...(2.n)!
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1 0 L 0 x
2
M O M x2
1
M M 0 O M
120. Pour : ( p, x ) ∈ × , on note : ϕ p ( x) = p .
M M x p
p − 1
p + 1 p + 1
1 L x p +1
1 p − 1
a. Montrer que : ∀ ( p, x ) ∈ × , ϕ p ( x + 1) − ϕ p ( x) = ( p + 1)!.x p .
n
b. Montrer que : ∀ n ∈ *, ∀ p ∈ , ϕ p (n + 1) = ( p + 1)!. k p .
k =1
n n n
c. En déduire la valeur de : k , k , k
k =1 k =1
2
k =1
3
, en calculant 3 déterminants.
p + 1 p + 1 p p + 1 k
1 L p − 1 k .x
1 k =0
p
On remplace alors la dernière colonne par C p +1 − x k −1 .C k , et la valeur calculée devient :
k =1
1 0 L 0 0
2
M O M 0
1
M M 0 O M
ϕ p ( x + 1) − ϕ p ( x) = p = x p .( p + 1)! ,
M M 0
p − 1
p + 1 p + 1 p + 1 p
1 L .x
1 p − 1 p
puisque triangulaire.
b. Si on écrit maintenant les égalités précédentes pour x prenant les valeurs 0,1,..., n et en ajoutant les
n n
égalités obtenues, on arrive à : [ϕ
k =0
p (k + 1) − ϕ p (k )] = ( p + 1)!. k p ,
k =0
n
et comme : ϕ p (0) = 0 , on conclut que : ϕ p (n + 1) = ( p + 1)!. k p ,
k =1
puisque la somme est télescopique.
c. On a alors (en développant les déterminants) : ∀ n ∈ ,
n 1 n +1 n
n.(n + 1)
• ϕ1 (n + 1) = (1 + 1)!. k = = n.(n + 1) , d’où : k = .
k =1 1 (n + 1) 2 k =1 2
1 0 n +1
n n
n.(n + 1).(2.n + 1)
• ϕ 2 (n + 1) = (2 + 1)!. k = 1 2 (n + 1) = n.(n + 1).(2.n + 1) , d’où :
2 2
k 2
= .
k =1 k =1 6
1 3 (n + 1) 3
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1 0 0 n +1
n 1 2 0 (n + 1) 2 n
6.n 2 .(n + 1) 2 n 2 .(n + 1) 2
• ϕ 3 (n + 1) = (3 + 1)!. k 3 =
k =1 1 3 3 (n + 1) 3
= 6.n 2 .(n + 1) 2 , et : k3 =
k =1 24
=
4
.
1 4 6 (n + 1) 4
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