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Algèbre linéaire (corrigé niveau 3).

Sous-espaces vectoriels supplémentaires, sommes directes.


93. Soient : E = C0( , ), E + = { f ∈ E , f est nulle sur –}, E − = { f ∈ E , f est nulle sur +}, et E 0
l’ensemble des fonctions constantes sur .
a. Montrer que ces trois ensembles sont des sous-espaces vectoriels de E .
b. Montrer que : E = E + ⊕ E − ⊕ E 0 .
a. Classiquement, ils sont inclus dans E, stables par combinaison linéaire et contiennent tous trois la
fonction nulle.
b. Soit f une fonction dans E .
Si f se décompose suivant ces trois espaces en : f = f + + f − + f 0 , alors :
∀ x ≥ 0 , f ( x ) = f + ( x ) + f − ( x ) + f 0 ( x) = f + ( x ) + f 0 ( x ) ,
∀ x ≤ 0 , f ( x ) = f + ( x ) + f − ( x ) + f 0 ( x) = f − ( x) + f 0 ( x ) ,
et en particulier : f (0) = f 0 (0) , ce qui donne f 0 , puis :
∀ x ≥ 0 , f ( x) = f + ( x) + f 0 (0) , d’où : f + ( x) = f ( x) − f 0 (0) , et de même :
∀ x ≤ 0 , f − ( x ) = f ( x ) − f 0 ( 0) .
Réciproquement, les trois fonctions définies par :
∀ x ∈ , f 0 ( 0) = f ( 0) ,
∀ x ≥ 0 , f + ( x) = f ( x) − f 0 (0) , et : ∀ x < 0, f + ( x) = 0 ,
∀ x ≤ 0 , f − ( x) = f ( x) − f 0 (0) , et : ∀ x > 0, f − ( x) = 0 ,
conviennent.
En effet :
• f 0 est évidemment constante,
• f + est nulle sur -* ainsi qu’en 0, car : f + (0) = f (0) − f 0 (0) = 0) ,
Elle est continue sur +* et -*, et en 0, puisque :
lim f + ( x) = lim 0 = 0 = f + (0) , et : lim f + ( x) = lim 0 = f (0) − f 0 (0) = 0 , car f est continue.
x →0 x →0 x →0 x →0
< < > >
+
Donc f est bien dans E + .

• De même, f est bien dans E − .
+ −
• Enfin on a évidemment : f = f + f + f 0 , en le vérifiant immédiatement pour tout réel x .
+ −
Finalement, on a bien : E = E ⊕ E ⊕ E . 0

+1
94. Soient : F = { f ∈ C0([ − 1,+1 ], ), −1
f (t ).dt = 0 }, et : G = { f ∈ C0([ − 1,+1 ], ), f constante}.
Montrer que F et G sont des sous-espaces vectoriels supplémentaires de C0([ − 1,+1 ], ).
Il est immédiat que F et G sont des sous-espaces vectoriels de C0([−1,1], ).
Si maintenant h est un élément de C0([-1,+1], ), s’écrivant : h = f + g , avec : f ∈ F , g ∈ G , alors :
+1 +1 +1

−1
h(t ).dt =  f (t ).dt +  g (t ).dt = 0 + 2.C , où C est la valeur constante de g sur [-1,+1].
−1 −1
1 +1
Donc : C = . h(t ).dt , puis : ∀ x ∈ [-1,+1], f ( x) = h( x) − C .
2 −1
1 +1 1 +1
Réciproquement, si on pose : ∀ x ∈ [-1,+1], g ( x) = . h(t ).dt , puis : f ( x) = h( x) − . h(t ).dt ,
2 −1 2 −1
alors on a : h = f + g , g est constante sur [-1,+1], et :
+1 +1 1 +1
−1 f (t ).dt = −1 h(t ).dt − 2. 2 .−1 h(t ).dt = 0 , d’où : f ∈ F .

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Finalement, F et G sont bien supplémentaires dans C0([-1,+1], ).

95. Dans , ensemble des suites complexes, les sous-espaces vectoriels :


F = {( u n ) ∈ , u 0 = u1 = 0 },
G = {( u n ) ∈ , u 0 ∈ , u1 ∈ , ∀ n ∈ , u n + 2 = 5.u n+1 − 4.u n },
sont-ils supplémentaires ?
F et G sont évidemment des sous-espaces vectoriels de .
Puis si ( u n ) est un élément de , s’écrivant : (u n ) = ( f n ) + ( g n ) , avec : ( f n ) ∈ F , ( g n ) ∈ G , alors :
• u 0 = g 0 , u1 = g1 , et ( g n ) est ainsi entièrement déterminée.
Pour mémoire (mais ça n’est pas nécessaire ici) les éléments de G s’écrivent :
∀ ( a n ) ∈ G , (a n ) = β .(4 n ) + β .(1) , puisque 4 et 1 sont les racines de l’équation caractéristique associée.
u1 − u 0 4.u 0 − u1
D’où les constantes pour la suite ( g n ) précédente qui valent : α = , β= .
3 3
• Puis : ( f n ) = (u n ) − ( g n ) .
Réciproquement, la suite ( g n ) ainsi trouvée est dans G , on a bien : (u n ) = ( f n ) + ( g n ) , et :
f 0 = u 0 − g 0 = 0 , f 1 = u1 − g1 = 0 , et : ( f n ) ∈ F .
Finalement, F et G sont bien supplémentaires dans .

Applications linéaires, projecteurs.


96. Soit f un endomorphisme d’un K-espace vectoriel E de dimension n .
On suppose que f est nilpotent d’indice p , à savoir : f p = 0 , f p −1 ≠ 0 .
p −1
a. Montrer qu’il existe : x ∈ E , tel que : ( x, f ( x),..., f ( x) ) libre.
b. En déduire que : p ≤ n , puis que : f n
= 0.
p −1 p −1
a. Puisque f est non nul, il existe x dans E tel que : f ( x) ≠ 0 .
p −1
Montrons alors que la famille ( x, f ( x),..., f ( x) ) est libre.
p −1
Soit pour cela : a 0 .x + a1 . f ( x) + ... + a p −1 . f ( x) = 0 .
p −1 p −1
En prenant l’image de cette combinaison linéaire par f , on obtient : a 0 . f ( x) + 0 = 0 , et : a 0 = 0 .
p −1− k
Puis par récurrence, on montre que : ∀ 0 ≤ k ≤ p − 1 , a k = 0 , en composant par f , les
combinaisons
linéaires obtenues de proche en proche.
Donc la famille proposée est bien libre.
b. Le nombre de vecteurs de cette famille (de vecteurs libres) vérifie donc : p ≤ n .
n− p n− p
Puis : f n
= fpof = 0o f = 0.

97. On note : E = C∞( , ), et D l’application dérivée dans E .


On définit par ailleurs : ϕ ∈ L( E ), par : ∀ f ∈ E, ϕ ( f ) = f ' '−3. f '+2. f .
a. Exprimer ϕ en fonction de D .
b. Montrer que : ker(ϕ ) = ker( D − id E ) ⊕ ker( D − 2.id E ) .
c. En déduire ker(ϕ ) sans l’aide de la résolution des équations différentielles du second ordre
a. Immédiatement : ϕ = D 2 − 3.D + 2.id E = ( D − id E )o( D − 2.id E ) .
b. • Soit : f ∈ ker( D − id E ) ∩ ker( D − 2.id E ) .
Alors : D ( f ) = f , et : D ( f ) = 2. f , soit : f = 2. f , et donc : f = 0 .
La somme des deux noyaux est donc directe.
• Soit : f ∈ ker( D − id E )
Alors : ϕ ( f ) = ( D 2 − 3.D + 2.id E )( f ) = ( D − 2.id E )(( D − id E )( f )) = ( D − 2.id E )(0) = 0 ,
de même : ∀ f ∈ ker( D − 2.id E ) , ϕ ( f ) = 0 ,

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d’où : ker( D − id E ) ⊕ ker( D − 2.id E ) ⊂ ker(ϕ ) .
• Soit enfin : f ∈ ker(ϕ ) .
Si on peut trouver : ( f 1 , f 2 ) ∈ ker( D − id E ) × ker( D − 2.id E ) , tel que : f = f 1 + f 2 , alors :
D( f ) = D( f 1 ) + D( f 2 ) = f 1 + 2. f 2 .
D’où : f 2 = D( f ) − f , et : f 1 = 2. f − D( f ) .
On vérifie alors que :
• f1 + f 2 = f ,
• ( D − 2.id E )( f 2 ) = ( D − 2.id E )o( D − id E )( f ) = ϕ ( f ) = 0 , et de même :
• ( D − id E )( f 1 ) = 0 .
Donc on vient de montrer que : ker(ϕ ) ⊂ ker( D − id E ) ⊕ ker( D − 2.id E ) , et finalement l’égalité.
c. Puisque : ker( D − id E ) = { x a α .e x , α ∈ }, et : ker( D − 2.id E ) = { x a β .e 2. x , β ∈ }, on en déduit
que ker(ϕ ) est l’ensemble des fonctions s’écrivant : ∀ x ∈ , y ( x) = α .e x + β .e 2. x , ( α , β ) ∈ 2.

98. Soient F et G des sous-espaces vectoriels d’un K-espace vectoriel E de dimension finie n .
Montrer que les affirmations suivantes sont équivalentes :
• ∃ u ∈ L( E ), tel que : Im(u ) = F , et : ker(u ) = G ,
• dim( F ) + dim(G ) = n .
Notons (i) et (ii) les deux propositions (dans cet ordre).
Il est immédiat avec le théorème du rang que : (i)  (ii).
Puis soient F et G deux sous-espaces vectoriels de E tels que : dim( F ) + dim(G ) = n .
Notons ( e1 ,..., e p ) une base de F ∩ G , ( e p +1 ,..., er ) une famille de vecteurs de E telle que ( e1 ,..., er ) soit une
base de G (autrement dit une base d’un supplémentaire de F ∩ G dans G ) et ( a p +1 ,..., a k ) complétant
( e1 ,..., e p ) en une base de F .
Soit enfin ( e' k +1 ,..., e' n ) une base complétant celle de F en une base de E .
On a donc : k = dim(F ) , r = dim(G ) , et : k + r = n
On définit alors l’endomorphisme u de E par :
• ∀ 1 ≤ i ≤ p , u (ei ) = 0 , et : ∀ p + 1 ≤ i ≤ k , u (ai ) = 0 ,
• ∀ k + 1 ≤ i ≤ r , u (e' i ) = ei − k .
Puisqu’on donne l’image de tous les vecteurs d’une base de E , u est bien défini.
Calculons alors ker(u ) et Im(u ) .
Puisque e' k +1 ,..., e' n ont pour image une famille libre de E, on a : rg (u ) ≥ n − k = r .
De plus e1 ,..., e p , a p +1 ,..., a k sont dans ker(u ) , donc : rg (u ) ≤ n − k = r .
Finalement : rg (u ) = n − k = r .
Puis Im(u ) contient u (e' k +1 ),..., u (e' n ) autrement dit e1 ,..., er , c'est-à-dire G qui est aussi de dimension r ,
donc on en déduit que : Im(u ) = G .
Enfin ker(u ) est de dimension k et contient F , donc : ker(u ) = F .
Autrement dit, on a démontré l’implication réciproque.

99. Soient E un K-espace vectoriel, E ' un sous-espace vectoriel et F1 , F2 des supplémentaires de E ' dans E .
Soit p la projection de E sur F1 parallèlement à E ' .
Montrer que p définit un isomorphisme de F2 sur F1 .
La bonne formulation de la question serait plutôt : « montrer que l’application de F2 dans F1 définie par
p est un isomorphisme d’espaces vectoriels ».
Pour démontrer cela, montrons que cette application que l’on va noter p ' est injective et surjective.
• Soit : x ∈ F2 , tel que : p ' ( x) = 0 .
Alors : p ' ( x) = p ( x) = 0 , donc on a aussi : x ∈ ker( p ) = E ' , et : x ∈ E '∩ F2 , et : x = 0 .

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Donc p ' est injective.
• Soit : y ∈ F1 .
Alors on peut écrire : y = p ( y ) , d’une part, et : y = x 2 + x' , avec : x' ∈ E ' , et : x 2 ∈ F2 .
On constate alors que : y = p( y ) = p( x' ) + p( x 2 ) = p( x 2 ) = p ' ( x 2 ) , puisque : x' ∈ E ' , donc : p ( x' ) = 0 .
Autrement dit : p' ( x 2 ) = y , et p ' est bien surjective.
Finalement, p ' est bien un isomorphisme de F2 sur F1 .
Remarque : ce résultat généralise le fait que deux supplémentaires d’un même sous-espace vectoriel ont
même dimension dans un espace de dimension finie.

100. Soient E 0 , E1 ,..., E n , des K-espaces vectoriels, et f 0 , f1 ,..., f n +1 , des applications linéaires, vérifiant :
{0} →
f
E 0 →
0 f
E1 →
f
... →
 E n−1 →
f 1 f
 {0},
E n →
f 2 n −1 n n +1

et la propriété de suite exacte, à savoir : ∀ 0 ≤ k ≤ n , Im( f k ) = ker( f k +1 ) .


a. Que cela signifie-t-il pour f1 et f n ?
n
b. En supposant tous les espaces de dimension finie, montrer que :  (−1)
k =0
k
. dim( E k ) = 0 .

c. Construire une suite exacte avec F + G , F ∩ G et F × G , où F et G sont deux sous-espaces


vectoriels d’un K-espace vectoriel de dimension finie E et retrouver la formule de Grassmann.
a. On a donc : Im( f 0 ) = ker( f 1 ) = {0} , donc f1 est injective.
De même : Im( f n ) = ker( f n+1 ) = E n , donc f n est surjective.
b. Soit k un entier donné entre 1 et n .
Alors : dim(ker( f k )) + dim(Im( f k )) = dim( E k −1 ) , soit : dim(ker( f k )) + dim(ker( f k +1 )) = dim( E k −1 ) .
n n −1
On en déduit que :  (−1) k . dim( E k ) = (−1) n . dim( E n ) +  (−1) k .[dim(ker( f k +1 )) + dim(ker( f k +2 ))] .
k =0 k =0
n n −1 n
D’où :  (−1)
k =0
k
. dim( E k ) =  (−1) k . dim(ker( f k +1 )) −  (−1) k . dim(ker( f k +1 )) + (−1) n . dim( E n ) ,
k =0 k =1
n
soit finalement :  (−1)
k =0
k
. dim( E k ) = dim(ker( f 1 )) − (−1) n . dim(ker( f n+1 )) + (−1) n . dim( E n ) = 0 .

c. Considérons les 4 applications linéaires :


f 0 de {0} dans F ∩ G , définie par : f 0 = 0 ,
f1 de F ∩ G dans F × G , définie par : ∀ x ∈ F ∩ G , f 1 ( x) = ( x,− x) ,
f 2 de F × G dans F + G , définie par : ∀ ( x, y ) ∈ F × G , f 2 (( x, y )) = x + y ,
f 3 de F + G dans {0}, définie par : f 3 = 0 .
Alors la suite ainsi construite est exacte puisque :
• f1 est injective de façon immédiate, et donc : Im( f 0 ) = ker( f 1 ) = {0} ,
• ker( f 2 ) = Im( f 1 ) , car : ∀ ( x, y ) ∈ F × G ,
( f 2 (( x, y )) = 0 ) ⇔ ( x + y = 0 ) ⇔ ( y = − x , avec : x ∈ F ∩ G ) ⇔ ( ( x, y ) = ( x,− x) , x ∈ F ∩ G ),
⇔ ( ( x, y ) ∈ Im( f1 ) ).
• ker( f 3 ) = F + G = Im( f 2 ) , de façon immédiate.
On en déduit que : (−1) 0 . dim( F ∩ G ) + (−1)1 . dim( F ÷ G ) + (−1) 2 . dim( F + G ) = 0 , ce qui donne :
dim( F ∩ G ) + dim( F + G ) = dim( F × G ) = dim( F ) + dim(G ) .

Matrices.
101. Déterminer le centre de Mn(K), soit : { C ∈ Mn(K), ∀ X ∈ Mn(K), X .C = C. X }.
On pourra utiliser une base de Mn(K).
Commençons par rappeler les matrices de la base canonique :
ces matrices sont notées E p , q , et leur coefficient générique vaut : ∀ 1 ≤ i, j ≤ n , E ip, j, q = δ i , p .δ j ,q .

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Soit C maintenant une matrice de Mn(K).
Si on note : C ' = E p ,q .C , et : C ' ' = C.E p ,q , alors :
n n
∀ 1 ≤ i, j ≤ n , c' i , j =  ci ,k .E kp,,jq =  ci ,k .δ k , p .δ j ,q = ci , p .δ j ,q ,
k =1 k =1

autrement dit toutes les colonnes sont nulles sauf la colonne q dont les coefficients valent : c' i ,q = ci , p .
n n
De même : ∀ 1 ≤ i, j ≤ n , c' ' i , j =  E ip,k,q .c k , j =  δ i , p .δ k ,q .c k , j . = δ i , p .c q , j ,
k =1 k =1

autrement dit toutes les lignes sont nulles sauf la ligne p qui vaut : c' ' p , j = c q , j .
Si maintenant on suppose que : ∀ X ∈ Mn(K), X .C = C. X , alors : ∀ 1 ≤ p, q ≤ n , E p , q .C = C.E p , q .
Les matrices précédentes sont donc égales et leurs éléments sont tous nuls sauf celui se trouvant à
l’intersection de la p ème ligne et de la q ème colonne, soit :
• c p , p = c' p ,q = c' ' p ,q = c q ,q ,
• ∀ 1 ≤ i ≠ p ≤ n , ci , p = 0 ,
• ∀ 1 ≤ j ≠ q ≤ n , cq, j = 0 .
Finalement, tous les coefficients de la matrice C en dehors de la diagonale sont nuls et ceux de la
diagonale sont égaux entre eux, ce qui se résume en : ∃ λ ∈ K, C = λ .I n .
Réciproquement, la matrice λ .I n commute avec toute matrice X de Mn(K), pour toute valeur λ .
Conclusion : le centre de Mn(K) est l’ensemble { C = λ .I n , λ ∈ K}.

102. Soit : A ∈ Mn,p( ), de rang r .


Montrer qu’on peut trouver deux matrices : B ∈ Mn,r( ), et : C ∈ Mr,p( ), telles que : A = BC .
Puisque A est une matrice de rang r , on sait qu’il existe deux matrices inversibles de tailles respectives
 Ir 0 r , p−r   I 
p × p et q × q , notées P et Q telles que : A = P. .Q = P. r .(I r 0 r , p − r ).Q .
 0 
 0 n − r ,r 0 n − r , p − r   n − r ,r 
 Ir 
Si maintenant on note : B = P.  , et : C = (I r 0 r , p − r ).Q , alors : B ∈ Mn,r( ), et : C ∈ Mr,p( ).
 0 n − r ,r 
Evidemment, on a aussi : A = B.C .

103. Montrer par récurrence sur n que toute matrice nilpotente de taille n est semblable à une matrice
triangulaire supérieure stricte (c'est-à-dire une matrice triangulaire dont la diagonale est formée de 0).
Remarquons tout d’abord qu’une matrice nilpotente est non inversible car :
∀ N ∈ Mn(K), (∃ p ∈ *, N p = 0 )  ( (det( N )) p = 0 )  ( det( N ) = 0 ).
• Pour : n = 1 , la seule matrice nilpotente est la matrice nulle qui est bien semblable (en fait égale) à une
matrice triangulaire supérieure stricte.
• Soit : n ≥ 1 , tel que le résultat soit supposé vrai et soit : N ∈ Mn+1(K), nilpotente.
Alors : ∃ p ∈ *, N p = 0 .
Si on appelle f l’endomorphisme de Kn+1 canoniquement associé à N , f n’est pas bijectif, donc pas
injectif, et on peut considérer un vecteur e1 non nul dans ker( f ) .
On complète alors ce vecteur e1 en une base ( e1 ,..., en +1 ) de Kn+1.
 0 L
La matrice de f dans cette base B est la matrice par blocs : A = mat ( f , B ) =   .
 0 n ,1 N ' 
Les matrices A et N sont semblables puisqu’elles représentent le même endomorphismes dans deux bases
différentes de Kn+1.
Donc A est également nilpotentes puisque : ∃ P ∈ Gln+1(K), A = P −1 .N .P , et : A p = P −1 .N p .P = 0 .

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 0 L.N ' p −1 
Or un calcul par blocs montre que : A p =   , donc : N ' p = 0 .
 0 n ,1 N ' 
p

Il existe alors : Q ∈ Gln(K), et T triangulaire supérieure stricte telle que : T = Q −1 .N '.Q .


 1 01,n   1 01,n   1 01,n 
On note alors : R =   , et R est inversible puisque :  . −1  = I n +1 .

 0 n ,1 Q   0 n ,1 Q  0 n ,1 Q 
 1 01,n   0 L   1 01, n   0 L   0 L
Enfin : R −1 . A.R =  
−1 .
.  =  −1
 =   .
 0 n,1 Q   0 n ,1 N '   0 n,1 Q   0 n,1 Q .N '.Q   0 n ,1 T 
Cette dernière matrice étant triangulaire supérieure stricte, A lui est semblable et par transitivité, N lui est
également semblable, ce qui termine la récurrence.

a b 
104. Soit : A =   , telle que : 0 ≤ d ≤ c ≤ b ≤ a .
c d 
 a n bn 
Pour : n ≥ 2 , on note : A n =   .
 cn d n 
Montrer que : ∀ n ≥ 2 , on a : bn + c n ≤ a n + d n .
On peut calculer les liens entre A n+1 et A n , pour tout entier n , avec : A n +1 = A. A n .
On en déduit que : ∀ n ≥ 1 , a n+1 = a.a n + b.c n , bn +1 = a.bn + b.d n , c n +1 = c.a n + d .c n , d n +1 = c.bn + d .d n .
Donc : a n+1 + d n +1 − bn +1 − c n +1 = (a − c).(a n − bn ) + (b − d ).(c n − d n ) .
On sait que (a − c) et (b − d ) sont positifs, donc il suffit que les deux autres facteurs soient positifs pour
obtenir le résultat voulu.
Or : ∀ n ≥ 1 , a n+1 − bn+1 = a.(a n − bn ) + b.(c n − d n ) , et : c n +1 − d n+1 = c.(a n − bn ) + d .(c n − d n ) .
Il est alors immédiat par récurrence que pour tout entier : n ≥ 1 , (a n − bn ) et (c n − d n ) sont positifs.
Conclusion : ∀ n ≥ 2 , on a : bn + c n ≤ a n + d n .

Trace.
105. Soit : H ∈ Mn(K), telle que : rg ( H ) ≤ 1 .
a. Montrer qu’il existe U et V dans Mn,1(K), telle que : H = U .t V , et : tr ( H )= t V .U .
b. En déduire que : H 2 = tr ( H ).H .
c. Soit : A ∈ M3( ).
Montrer l’équivalence : ( A 2 = 0 ) ⇔ ( rg ( A) ≤ 1 , et : tr ( A) = 0 ).
a. Puisque : rg ( H ) ≤ 1 , les colonnes de H sont toutes dans un espace de dimension 1, et en les notant H j ,
on peut donc écrire : ∃ U ∈ Mn,1(K), ∀ 1 ≤ j ≤ n , ∃ v j ∈ K, H j = v j .U .
 v1 
 
Si on note alors V la matrice colonne : V =  M  , alors : H = U .t V .
v 
 n
n
Puis les éléments diagonaux de H valent : ∀ 1 ≤ i ≤ n , hi ,i = u i .vi , et : tr ( H ) =  u i .vi = t U .V .
i =1
t
Remarque : en fait U .V est une matrice 1×1 que l’on confond avec l’élément qu’elle contient.
b. On calcule ensuite : H 2 = U .t V .U .t V = U .(tr ( H )).t V = tr ( H ).H .
c. On procède par double implication.
[⇐] c’est immédiat avec ce que l’on a montré aux points a et b : A 2 = tr ( A). A = 0 .
[] si on note u l’endomorphisme canoniquement associé à A , alors : u 2 = 0 , et : Im(u ) ker(u ) .
Dans ce cas : rg (u ) ≤ dim(ker(u )) = 3 − rg (u ) , d’où : 2.rg (u ) ≤ 3 , et rg (u ) vaut 0 ou 1.
Si : rg (u ) = 0 , alors u (et A ) sont nuls, et tr (A) est également nulle.

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Si : rg (u ) = 1 , celui de A aussi, et A est non nulle.
Donc dans ce dernier cas, on a : A 2 = tr ( A). A = 0 , et A étant non nulle, on en déduit que : tr ( A) = 0 .

106. Résoudre dans M2( ) le système d’inconnues X et Y suivant :


4 8  1 1 
{ tr ( X ).Y + tr (Y ). X =   , et : X .Y =   }.
 4 − 4  4 − 2
Supposons que X et Y sont solutions du problème.
Alors en calculant la trace dans la première égalité, alors : 2.tr ( X ).tr (Y ) = 0 .
Comme ces deux traces ne peuvent être nulles simultanément (toujours d’après la première égalité), et que
les deux matrices X et Y sont non nulles (d’après la deuxième égalité), distinguons deux cas :
1 4 8  4 8 
• si : tr ( X ) = 0 , alors : tr (Y ) ≠ 0 , d’où : X = .  , et : ∃ λ ∈ *, X = λ .  .
tr (Y )  4 − 4   4 − 4
4 8 
Puis la matrice   étant inversible, on en déduit que :
 4 − 4
−1
1 4 8  1 1  1 1 2   1 1  1  9 − 3 1  3 − 1
Y = .  .  = . .  = .  = . .
λ  4 − 4   4 − 2  12.λ 1 − 1  4 − 2  12.λ  − 3 3  4.λ  − 1 1 
Réciproquement, le couple trouvé convient car :
1 4 8  4 8  λ  4 8   3 − 1  1 1 
tr ( X ).Y + tr (Y ). X = 0.Y + .λ .  =   , et : X .Y = . . = .
λ  4 − 4  4 − 4 4.λ  4 − 4   − 1 1   4 − 2 
4 8  1 2 1 
• si : tr (Y ) = 0 , alors : tr ( X ) ≠ 0 , d’où : ∃ µ ∈ *, Y = µ .  , et : X = . .
 4 − 4 12.µ  2 10 
Réciproquement, on constate de même que le couple trouvé convient.
Conclusion : les solutions au problème posé sont les deux couples précédents.

107. Soient : N = { M ∈ Mn( ), ∃ p ∈ , M p = 0 }, et : T = { M ∈ Mn( ), tr ( M ) = 0 }.


Montrer que : Vect ( N ) = T .
Raisonnons par double inclusion :
• si M est une matrice nilpotente, étant semblable à une matrice triangulaire supérieure stricte, sa trace est
nulle.
Par linéarité de tr , tout élément de Vect ( N ) est de trace nulle et : Vect ( N ) ⊂ T .
• Soit M une matrice de trace nulle.
n
Alors M s’écrit : M = m
1≤i ≠ j ≤ n
i, j .Ei , j +  mi ,i .Ei ,i , où ( E i , j )1≤i≠j≤n est la base canonique de Mn(K).
i =1

De plus, on a : m n, n = − m1,1 − ... − m n −1,n −1 , puisque : tr ( M ) = 0 , et :


n n −1 n −1 n −1

 mi,i .Ei ,i =  mi ,i .( Ei ,i − E n,n ) =  mi ,i .( Ei ,i − E n,n + Ei,n − En,i ) +  mi ,i .( En,i − Ei,n ) .


i =1 i =1 i =1 i =1
n −1 n −1
Donc : M = m
1≤i ≠ j ≤ n
i, j .Ei , j +  mi ,i .( E n,i − Ei , n ) +  mi ,i .( Ei ,i − E n, n + Ei ,n − E n ,i ) .
i =1 i =1

Or : ∀ 1 ≤ i ≠ j ≤ n , E = 0 , puisque : ∀ 1 ≤ i, j , k , l ≤ n , E i , j .E k ,l = δ j ,k .E i ,l .
2
i, j

Donc toutes les matrices apparaissant dans les deux premières sommes sont nilpotentes.
Enfin :
∀ 1 ≤ i ≤ n − 1 , ( E i ,i − E n , n + E i , n − E n ,i ) 2 = ( E i ,i − E i , n ) + ( E n , n − E n ,i ) + ( E n ,i − E i , i ) + ( E i , n − E n , n ) = 0 ,
ce qui se constate mieux en écrivant explicitement le produit sous forme de tableau.
On constate que M apparaît comme une combinaison linéaire de matrices nilpotentes et : T ⊂ Vect ( N ) .
Finalement, on a bien : Vect ( N ) = T .

PSI Dupuy de Lôme – Chapitre 04 : Algèbre linéaire (Exercices : corrigé niveau 3). -7-
Formes linéaires, dualité, hyperplans.
108. Soit E un K-espace vectoriel de dimension finie, et soit F un sous-espace vectoriel de E .
a. En utilisant une base de E adaptée à F , montrer que F est l’intersection d’un nombre fini
d’hyperplans.
b. Montrer que le nombre minimum d’hyperplans permettant d’obtenir le résultat précédent est
dim( E ) − dim( F ) .
a. Notons : n = dim(E ) .
Soit ( e1 ,..., e p ) une base de F complétée en une base ( e1 ,..., en ) de E .
Considérons alors ( e *1 ,..., e * n ) la base duale de la base précédente et donc définie par :
∀ 1 ≤ i , j ≤ n , e * i (e j ) = δ i , j .
Alors : ∀ x ∈ E , x = x1 .e1 + ... + x n .en , on a les équivalences :
( x ∈ F) ⇔ ( x p +1 = ... = x n = 0 ) ⇔ ( e * p +1 ( x) = ... = e *n ( x) = 0 ).
Autrement dit, F est l’intersection des n − p hyperplans ker(e *i ) (noyaux de formes linéaires non
nulles), pour : p + 1 ≤ i ≤ n .
b. On va en fait montrer que : ∀ 1 ≤ k ≤ n − 1 , si H 1 ,..., H k sont des hyperplans de E, alors l’intersection de
ces hyperplans est de dimension au moins n − k et pour cela on procède par récurrence sur k .
• Si : k = 1 , le résultat est immédiat (un seul hyperplan).
• S’il est vrai pour : 1 ≤ k ≤ n − 2 , soit k + 1 hyperplans de E .
La formule de Grassmann donne :
dim( H 1 ∩ ... ∩ H k +1 ) = dim( H 1 ∩ ... ∩ H k ) + dim( H k +1 ) − dim(( H 1 ∩ ... ∩ H k ) + H k +1 ) .
Or la somme ( H 1 ∩ ... ∩ H k ) + H k +1 est de dimension au plus n, donc :
dim( H 1 ∩ ... ∩ H k +1 ) ≥ (n − k ) + (n − 1) − n = n − k − 1 = n − (k + 1) ,
ce qui termine la récurrence.
Si maintenant on veut que m hyperplans de E aient une intersection égale à F , alors on doit avoir :
dim( F ) ≥ n − m , c'est-à-dire : m ≥ n − dim(F ) , soit le minorant annoncé.
Comme enfin, on a trouvé effectivement (dim( E ) − dim( F )) hyperplans dont l’intersection donne F (à
savoir ceux de la question a), le nombre minimum effectif cherché est bien (dim( E ) − dim( F )) .

109. a. Si A et B dans Mn(K), vérifient : ∀ X ∈ Mn(K), tr ( A. X ) = tr ( B. X ) , montrer que : A = B .


b. Soit : f ∈ Mn(K)*.
Montrer que : ∃ ! F ∈ Mn(K), tel que : ∀ A ∈ Mn(K), f ( A) = tr ( A.F ) .
c. Soit : f ∈ Mn(K)*, telle que : ∀( A, B ) ∈ Mn(K)², f ( A.B ) = f ( B. A) .
Montrer que : ∃ λ ∈ K, f = λ .tr .
a. Si A et B vérifient l’hypothèse, alors : ∀ X ∈ Mn(K), tr (( A − B ). X ) = 0 .
Notons alors : C = A − B .
Deux méthodes pour montrer que C est nulle :
• on utilise en place de X les matrices E p , q de la base canonique de Mn(K),
• on essaie la matrice t C .
n n
En notant : C ' = C.E p ,q , alors : ∀ 1 ≤ i, j ≤ n , c' i , j =  E ip,k, q .c k , j =  δ i , p .δ k ,q .c k , j . = δ i , p .c q , j ,
k =1 k =1

autrement dit toutes les lignes sont nulles sauf la ligne p qui vaut : ∀ 1 ≤ j ≤ n , c' p , j = c q , j .
Donc : tr (C.E p ,q ) = tr (C ' ) = c' p , p = c q , p = 0 , et ceci étant vrai : ∀ 1 ≤ p, q ≤ n n, C = 0 , soit : A = B .
n
Si on utilise t C , alors : C.t C = D , avec : ∀ 1 ≤ i, j ≤ n , d i , j =  ci , k .c j ,k ,
k =1
n n
d’où : tr (C.t C ) = tr ( D) =  ci2,k = 0 , et donc : C = 0 , soit encore : A = B .
i =1 k =1

PSI Dupuy de Lôme – Chapitre 04 : Algèbre linéaire (Exercices : corrigé niveau 3). -8-
b. Soit φ l’application de Mn(K) dans Mn(K)* qui à une matrice F fait correspondre
ϕ F : X a tr ( X .F ) .
L’application ϕ F ainsi définie de Mn(K) dans K est une forme linéaire sur Mn(K) (c’est immédiat).
Montrons que φ est linéaire et bijective.
Pour cela : ∀ ( F , G ) ∈ Mn(K)2, ∀ ( λ , µ ) ∈ K2,
∀ X ∈ Mn(K), ϕ λ . F + µ .G ( X ) = tr ( X .(λ .F + µ .G )) = λ .tr ( X .F ) + µ .tr ( X .G ) = λ .ϕ F ( X ) + µ .ϕ G ( X ) ,
autrement dit : ϕ λ . F + µ .G = λ .ϕ F + µ .ϕ G ,
ou encore : φ (λ.F + µ .G ) = λ .φ ( F ) + µ .φ (G ) , et φ est linéaire.
Puis, soit : F ∈ Mn(K), φ ( F ) = 0 .
Alors : ∀ X ∈ Mn(K), tr ( X .F ) = tr ( F . X ) = 0 , et : F = 0 , d’après la question a.
Donc φ est injective et puisque : dim( Mn(K )) = dim( Mn(K)* ) = n 2 , φ est bijective.
Par conséquent : ∀ f ∈ Mn(K)*, ∃ ! F ∈ Mn(K), f = φ ( F ) , soit telle que :
∀ A ∈ Mn(K), f ( A) = tr ( A.F ) .
c. Soit : f ∈ Mn(K)*, vérifiant l’hypothèse.
Notons F une matrice telle que : ∀ X ∈ Mn(K), f ( X ) = tr ( X .F ) .
Alors : ∀( A, B ) ∈ Mn(K)², f ( A.B) = f ( B. A) , soit : tr ( A.B.F ) = tr ( B. A.F ) = tr ( B.F . A) .
Donc : ∀ B ∈ Mn(K), tr ( B.( A.F − F . A)) = 0 , et : A.F = F . A .
Or cette dernière égalité étant vraie pour tout : A ∈ Mn(K), on en déduit que :
∃ λ ∈ K, F = λ .I n (voir exercice sur le centre de Mn(K)).
On en déduit donc que : ∀ X ∈ Mn(K), f ( X ) = tr ( X .λ .I n ) = λ .tr ( X ) , soit : f = λ .tr .

110. Soient a 0 ,..., a n n + 1 réels distincts deux à deux.


n (X − a )
Pour tout k , on pose : Pk = ∏
j
.
j =0 (a k − a j )
j≠k

a. Montrer que ( P0 ,..., Pn ) est une base de n[X], et trouver les coordonnées d’un polynôme
quelconque dans cette base.
b. Montrer que : ∀( b0 ,..., bn ) ∈ n+1, il existe un unique polynôme Q de n[X], tel que :
∀ 0 ≤ i ≤ n , Q(ai ) = bi .
1 n
c. Montrer que : ∃ ( c0 ,..., c n ) ∈ n+1
,∀ P ∈ n[X],  P (t ).dt =  c k .P (a k ) .
0
k =0

d. Déterminer les éléments c0 ,..., c n .


a. La famille proposée est la base de Lagrange de n[X] associée à la famille ( a 0 ,..., a n ).
Pour mémoire, elle comporte n + 1 vecteurs et est libre car si : λ0 .P0 + ... + λ n .Pn = 0 , en évaluant cette
combinaison linéaire en a k , on obtient : λ k .1 = 0 .
Puis, pour : P ∈ n[X], si on note : P = λ0 .P0 + ... + λ n .Pn , si on évalue cette égalité en a k , on obtient :
∀ 1 ≤ k ≤ n , λk = P(a k ) .
On vient de déterminer les formes linéaires coordonnées associées à cette base.
Ces formes linéaires forment une base de n[X]* appelée base duale de la base de Lagrange.
b. Si un tel polynôme existe, il ne peut valoir que : Q = b0 .P0 + ... + bn .Pn , d’après la question précédente, et
ce polynôme convient par évidence.
1
c. Puisque ϕ : P a  P(t ).dt , est une forme linéaire sur n[X], elle peut s’écrire en fonction de la base
0

duale trouvée à la question a, soit : ∃ ( c0 ,..., c n ) ∈ n+1


, ϕ = c0 .P0 * +... + c n .Pn * ,
1 n
ce qui s’écrit encore : ∀ P ∈ n[X],  P (t ).dt =  c k .P (a k ) .
0
k =0

PSI Dupuy de Lôme – Chapitre 04 : Algèbre linéaire (Exercices : corrigé niveau 3). -9-
d. Il suffit de choisir pour P les polynômes de la base de Lagrange, à savoir :
1 n
∀ 0 ≤ i ≤ n,  Pi (t ).dt =  c k .Pi (a k ) = ci .
0
k =0

111. Soient : E = 2[X], et a un réel.


Soient y 0 , y1 , y 2 les formes linéaires qui à P de E font correspondre P (a ) , P ' (a ) , P ' ' (a ) .
a. Ces formes sont-elles indépendantes ?
b. Généraliser à n[X], et aux formes y k qui à P font correspondre P ( k ) (a ) .
c. Montrer qu’on obtient ainsi une base de n[X]*.
Trouver une base ( P0 ,..., Pn ) de n[X] telle que : ∀ 1 ≤ i, j ≤ n , yi ( Pj ) = δ i , j .
a. Soit une combinaison linéaire nulle de ces trois formes : a 0 . y 0 + a1 . y1 + a 2 . y 2 = 0 .
Alors : ∀ P ∈ 2[X], a 0 .P (a ) + a1 .P ' (a ) + a 2 .P ' ' (a ) = 0 .
Si on choisit : P = ( X − a ) 2 , alors : 2.a 3 = 0 , soit : a 3 = 0 .
Puis on utilise le polynôme : P = ( X − a ) , et : a 2 = 0 , et enfin le polynôme : P = 1 , conduit à : a1 = 0 .
La famille proposée est donc bien libre.
b. Le même raisonnement permet de montrer que la famille ( y 0 ,..., y n ) est libre, à l’aide des polynômes
(utilisés dans cet ordre) ( X − a ) n ,..., ( X − a ), 1 .
c. Puisque la famille précédente comporte n + 1 formes linéaires, c’est bien une base de n[X]*.
Pour déterminer sa base antéduale, on peut s’inspirer de ce qu’on a fait au-dessus, et proposer :
( X − a) k
∀ 0 ≤ k ≤ n , Pk = .
k!
On constate bien que : ∀ 0 ≤ j , k ≤ n , y j ( Pk ) = δ j ,k .
En effet :
• si : j < k , a reste une racine de Pk( j ) , et : Pk( j ) (a ) = 0 ,
• si : j = k , Pk( k ) = 1 , et : Pk( k ) (a ) = 1 ,
• si : j > k , l’ordre de dérivation est supérieur au degré du polynôme, d’où :
Pk( j ) = 0 , et : Pk( j ) (a ) = 0 .

112. Dans : E = 3[X], avec a, b, c réels deux à deux distincts, on note y a , y b , y c les formes qui à P dans E ,
b
font correspondre P (a ), P (b), P (c) , et y définie par : y ( P) =  P(t ).dt .
a

La famille ( y a , y b , y c , y ) est-elle libre dans E * ?


La famille proposée peut être libre car elle comporte 4 formes linéaires dans E * qui est de dimension 4.
Considérons les polynômes ( X − a ).( X − b) , ( X − a ).( X − c) et ( X − b).( X − c) , d’une part et le
polynôme ( X − a ).( X − b).( X − c) d’autre part.
Les trois premiers forment une base de 2[X] (à des facteurs multiplicatifs près, c’est une base de
Lagrange) et le dernier n’étant pas dans 2[X], il engendre une droite supplémentaire de 2[X] dans 3[X].
Donc ces quatre polynômes forment une base de 3[X].
Considérons maintenant : λ a . y a + λb . y b + λc . y c + λ . y = 0 .
b
Evaluée sur le premier polynôme, on obtient : λc .(c − a).(c − b) + λ . (t − a).(t − b).dt = 0 , soit :
a
1 b
λ c = −λ . . (t − a ).(t − b).dt .
(c − a ).(c − b) a
De même avec les deux suivants, on obtient :
1 b 1 b
λb = −λ . . (t − a ).(t − c).dt , et : λ a = −λ . . (t − b).(t − c).dt .
(b − a ).(b − c) a (a − b).(a − c) a
b
Enfin, évaluée sur le dernier polynôme, on a : λ. (t − a).(t − b).(t − c).dt = 0 .
a

PSI Dupuy de Lôme – Chapitre 04 : Algèbre linéaire (Exercices : corrigé niveau 3). - 10 -
b 1 a+b
Cette dernière intégrale vaut : a
(t − a ).(t − b).(t − c).dt = .(a − b) 2 .(c −
6 2
).
Distinguons alors deux cas :
a+b
• si : c ≠ , alors λ est nul, ainsi que les trois autres scalaires et la famille est libre.
2
a+b
• si : c = , on peut poser :
2
b b b
−  (t − a ).(t − b).dt −  (t − a ).(t − c).dt −  (t − b).(t − c).dt
λ = 1 , λc = a
, λb = a
, λa =
, a

(c − a ).(c − b) (b − a ).(b − c) (a − b).(a − c)


La combinaison linéaire obtenue avec ces scalaires est la forme linéaire nulle puisqu’elle s’annule sur les 4
polynômes de la base précédente, et un des coefficients au moins (par exemple λ ) est non nul.
On conclut que dans ce cas, la famille est liée.

113. Soient E un K-espace vectoriel, et y * , z * des éléments de E * non nuls.


Montrer qu’il existe un vecteur x de E vérifiant : y * ( x).z * ( x) ≠ 0 .
On sait que ker( y*) et ker( z*) sont des hyperplans H y et H z de E .
Deux possibilités ensuite :
• soit : H y = H z , et il existe x dans E hors de cet hyperplan, et donc tel que : y * ( x) ≠ 0 , z * ( x) ≠ 0 ,
et donc le produit y * ( x).z * ( x) est non nul.
• soit : H y ≠ H z , et : ∃ x y ∈ H y , x y ∉ H z et : ∃ x z ∈ H z , x z ∉ H y .
Dans ce cas le vecteur : x = x y + x z , n’est ni dans H y ni dans H z .
En effet, si on avait : x ∈ H y , alors par différence, on aurait : x z ∈ H y , ce qui est impossible.
Il est aussi impossible d’avoir : x ∈ H z .
Donc : y * ( x) ≠ 0 , et : z * ( x) ≠ 0 , donc le produit est encore non nul.

Formes multilinéaires.
114. Soit E un K-espace vectoriel de dimension n , soit B une base de E , et soit : u ∈ L( E ).
n
Pour : ( x1 ,..., x n ) ∈ E n , on pose : f ( x1 ,..., x n ) =  det B ( x1 ,..., xi −1 , u ( xi ), xi +1 ,..., x n ) .
i =1
Montrer que f est n -linéaire alternée, puis que : f = tr (u ). det B.
Puisque u est linéaire et que det B est n -linéaire alternée, il est clair que f est n -linéaire.
De plus, pour : ( x1 ,..., x n ) ∈ E n , si par exemple : x1 = x 2 , alors :
n
f ( x1 ,..., x n ) =  det B ( x1 ,..., xi −1 , u ( xi ), xi +1 ,..., x n ) = det B ( x, u ( x), x3 ,..., x n ) + det B (u ( x), x, x3 ,..., x n ) ,
i =1
puisque tous les autres déterminants comportent deux vecteurs identiques.
Et comme la forme det B est alternée, ces deux derniers déterminants sont opposés (on y inverse les deux
premiers vecteurs).
f est donc bien n -linéaire alternée sur E.
Donc : ∃ α ∈ K, f = α . det B.
n
Pour terminer, si : B = ( e1 ,..., en ), et : ∀ 1 ≤ j ≤ n , u (e j ) =  a i , j .ei , alors :
i =1
n
f (e1 ,..., en ) = α . det B (e1 ,..., en ) =  det B (e1 ,..., ei −1 , u (ei ), ei +1 ,..., en ) .
i =1

PSI Dupuy de Lôme – Chapitre 04 : Algèbre linéaire (Exercices : corrigé niveau 3). - 11 -
1 a1,i 0
0 O M M
Or : det B (e1 ,..., ei −1 , u (ei ), ei +1 ,..., en ) = M a i ,i M = a i ,i ,
M M O 0
0 a n ,i 1
n
d’où : α =  ai ,i = tr (u ) .
i =1

115. a. Soient E un K-espace vectoriel de dimension n , B une base de E et a, x1 ,..., x n des vecteurs de E.
n
Montrer que : det B (a + x1 , a + x 2 ,..., a + x n ) = det B ( x1 ,..., x n ) +  det B ( x1 ,..., xi −1 , a, xi +1 ,..., x n ) .
i =1

a1 + b1 b1 L b1
b2 a 2 + b2 O M
b. En déduire : , où a1 ,..., a n , b1 ,..., bn sont des scalaires.
M O O bn −1
bn L bn an + bn
a. On utilise la n -linéarité du déterminant et on développe complètement pour obtenir en tout 2 n termes.
Chaque terme est un déterminant du type det B ( y1 ,..., y n ) , où y i vaut soit xi , soit a .
Trois possibilités se présentent alors pour chaque nouveau déterminant :
• il ne comporte pas de a , et donc il vaut : det B ( x1 ,..., x n ) (un seul terme),
• il comporte un a , et donc il vaut : det B ( x1 ,..., xi −1 , a, xi +1 ,..., x n ) ( n termes),
• il comporte plus de deux fois le vecteur a , et donc il est nul.
n
Finalement : det B (a + x1 , a + x 2 ,..., a + x n ) = det B ( x1 ,..., x n ) +  det B ( x1 ,..., xi −1 , a, xi +1 ,..., x n ) .
i =1

 b1  0
   
M M
 
b. On applique le résultat précédent avec : a = M , et : ∀ 1 ≤ i ≤ n , xi =  a i  ,
   
M M
b  0
 n  
ème
où tous les coefficients sont nuls sauf le i .
a1 + b1 b1 L b1
b2 a 2 + b2 O M n n   n  n b 
= ∏ a i +   b j .∏ ai  = ∏ a i .1 +  ,
j
On en déduit que :
M O O bn −1 j =1 
 j =1 a j

i =1 i≠ j  i =1  
bn L bn a n + bn
la dernière égalité étant valable lorsque tous les a i sont non nuls.

Calculs de déterminants.
116. Calculer le déterminant de la matrice : A ∈ Mn( ), avec : ∀ ( i, j ) ∈ n
2
, ai , j = (i + j − 1) 2 .
On pourra faire intervenir une famille de n polynômes de degré 2, notamment pour : n ≥ 3 .
Notons : ∀ 1 ≤ j ≤ n , Pj = ( X + j − 1) 2 .
Ces polynômes étant de degré 2 (donc dans 2[X]), la famille ( P1 ,..., Pn ) est liée si : n ≥ 4 .
• Plaçons dans le cas : où : n ≥ 4 .
Alors : ∃ ( α 1 ,..., α n ) ∈ n, non tous nuls, tel que : α 1 .P1 + ... + α n .Pn = 0 .
Alors : ∀ 1 ≤ j ≤ n , α 1 .P1 ( j ) + ... + α n .Pn ( f ) = 0 , et la même relation lie les colonnes de la matrice A .
Dans ce cas, on a donc : det( A) = 0 .

PSI Dupuy de Lôme – Chapitre 04 : Algèbre linéaire (Exercices : corrigé niveau 3). - 12 -
• On complète alors avec :
n = 1 , et : det( A) = 1 ,
1 9
n = 2 , et : det( A) = =1,
4 4
1 4 9
n = 3 , et : det( A) = 4 9 16 = −8 .
9 16 25

117. On note, pour : n ∈ *, A la matrice n × n dont le terme générique a i , j vaut :


k
S k =  p où : k = min(i, j ) .
p =1

Préciser la matrice A et calculer son déterminant.


1 1 L 1 
 
M 3 L 3 
La matrice A vaut : A =  M M O M .
 n.(n + 1) 
1 3 L 
 2 
Pour calculer det( A) , on enlève par exemple à chaque colonne la précédente en commençant par la
1 1 L 1 1 0 L 0 0
M 3 L 3 M 2 O M M
dernière et on obtient : det( A) = M M O M =M O 0 M = n!.
n.(n + 1) M n −1 0
1 3 L
2 1 L L L n

118. Soit : ( a, x1 ,..., x n ) ∈ Kn+1, et :


0
a + x1 a L a  
M 1
a O O M    
Dn = , E i = 1 ∈ Mn,1(K), où le 1 est sur la i ème
ligne et : C =  M  ∈ Mn,1(K).
M O O a  
M 1
a L a a + xn  
0
 
a. Ecrire Dn à l’aide des colonnes Ei et C .
b. En déduire, à l’aide de la n -linéarité du déterminant, la valeur de Dn .
a. Les colonnes de Dn sont : ∀ 1 ≤ j ≤ n , C j = a.C + x j .E j .
b. Si on développe Dn par n -linéarité, on obtient 2 n termes répartis en trois type :
x1 0 L 0
0 O O M
• le déterminant où n’apparaît jamais C qui vaut : = x1 ...x n ,
M O O 0
0 L 0 xn
x1 a 0
0 O M M
• ceux (il y en a n ) avec une fois la colonne C qui valent : M a M = x1 ...x j −1 .a.x j +1 ...x n ,
M M O M
0 a xn

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• ceux qui comporte deux fois la colonne C et qui ainsi sont nuls.
n
Donc : Dn = x1 ...x n +  x1 ...x j −1 .a.x j +1 ...x n .
j =1

119. Déterminants de Cauchy et de Hilbert.


Soient : n ≥ 2 , et : a1 ,..., a n , b1 ,..., bn des réels tels que : ∀ 1 ≤ i, j ≤ n , a i + b j ≠ 0 .
 1 
On pose par ailleurs : Dn = det   .
a +b 
 i j 1≤i ≤ n ,1≤ j ≤ n

a. En utilisant comme pivot la dernière colonne dans un premier temps, puis la dernière ligne dans un
(b1 − bn )...(bn −1 − bn ).(a1 − a n )...(a n−1 − a n )
deuxième temps, montrer que : Dn = .Dn −1 .
(a1 + bn )...(a n −1 + bn ).(a n + bn ).(a n + bn −1 )...(a n + b1 )
b. En déduire la valeur de Dn pour tout : n ≥ 1 (déterminant de Cauchy).
c. Dans le cas où : a i = i , b j = j , ∀ 1 ≤ i, j ≤ n , donner la valeur de Dn (déterminant de Hilbert).
a. On commence donc par remplacer chaque colonne C k par C k − C n , pour : 1 ≤ k ≤ n − 1 , et :
bn − b1 bn − bn −1 1
L
(a1 + b1 ).(a1 + bn ) (a1 + bn−1 ).(a1 + bn ) a1 + bn
M M M (bn − b1 )...(bn − bn−1 )
Dn = = .D ' n .
M M M (a1 + bn )...(a n + bn )
bn − b1 bn − bn −1 1
L
(a n + b1 ).(a n + bn ) (a n + bn−1 ).(a n + bn ) a n + bn
Dans ce nouveau déterminant, on utilise cette fois la dernière ligne comme pivot, et :
a n − a1 a n − a1
1 1 L 0
L 1 (a1 + b1 ).(a n + b1 ) (a1 + bn −1 ).(a n + bn −1 )
(a1 + b1 ) (a1 + bn−1 )
M M M
M M M
D' n = = a n − a n−1 a n − a n −1 .
M M M 0
(a n −1 + b1 ).(a n + b1 ) (a n −1 + bn −1 ).(a n + bn −1 )
1 1
L 1 1 1
(a n + b1 ) (a n + bn−1 ) L 1
(a n + b1 ) (a n + bn −1 )
On peut alors développer suivant la dernière colonne et factoriser dans chaque ligne.
On peut également changer les signes des termes du numérateur, et on aboutit à la formule proposée :
(b1 − bn )...(bn −1 − bn ).(a1 − a n )...(a n −1 − a n )
Dn = .Dn −1 .
(a1 + bn )...(a n−1 + bn ).(a n + bn ).(a n + bn −1 )...(a n + b1 )

1
∏ (ai − a j ).(bi − b j )
1≤ i < j ≤ n
b. On remarque que : D1 = , et par récurrence : ∀ n ≥ 2 , Dn = .
a1 + b1 ∏ ( ai + b j )
1≤i , j ≤ n

c. Dans le cas particulier proposé, le numérateur vaut : (1!.2!...(n − 1)!) , et le dénominateur quant à lui
2

vaut :
(n + 1)! (2.n)!
(1 + 1).(2 + 1)...(n + 1)...(1 + n).(2 + n)...(n + n) = ... ,
1! n!
(1!.2!...(n − 1)!) 3 .n!
et le déterminant cherché vaut donc : ∆ n = .
(n + 1)!...(2.n)!

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1 0 L 0 x
 2
M   O M x2
1
M M 0 O M
120. Pour : ( p, x ) ∈ × , on note : ϕ p ( x) =  p  .
M M   x p
 p − 1
 p + 1  p + 1
1   L   x p +1
 1   p − 1
a. Montrer que : ∀ ( p, x ) ∈ × , ϕ p ( x + 1) − ϕ p ( x) = ( p + 1)!.x p .
n
b. Montrer que : ∀ n ∈ *, ∀ p ∈ , ϕ p (n + 1) = ( p + 1)!. k p .
k =1
n n n
c. En déduire la valeur de : k , k , k
k =1 k =1
2

k =1
3
, en calculant 3 déterminants.

a. On utilise la multilinéarité du déterminant, en particulier ici par rapport à la dernière colonne, et :


1 0 L 0 1
 2
M   O M 2. x + 1
1
M M O 0 M
∀ x ∈ , ∀ p ∈ , ϕ p ( x + 1) − ϕ p ( x) =  p  p −1
 p k .
M M     .x
 p − 1 k =0  k 

 p + 1  p + 1 p  p + 1 k
1   L  p − 1   k .x

 1    k =0  
p
On remplace alors la dernière colonne par C p +1 −  x k −1 .C k , et la valeur calculée devient :
k =1

1 0 L 0 0
 2
M   O M 0
1
M M 0 O M
ϕ p ( x + 1) − ϕ p ( x) =  p  = x p .( p + 1)! ,
M M   0
 p − 1
 p + 1  p + 1  p + 1 p
1   L    .x
 1   p − 1  p 
puisque triangulaire.
b. Si on écrit maintenant les égalités précédentes pour x prenant les valeurs 0,1,..., n et en ajoutant les
n n
égalités obtenues, on arrive à :  [ϕ
k =0
p (k + 1) − ϕ p (k )] = ( p + 1)!. k p ,
k =0
n
et comme : ϕ p (0) = 0 , on conclut que : ϕ p (n + 1) = ( p + 1)!. k p ,
k =1
puisque la somme est télescopique.
c. On a alors (en développant les déterminants) : ∀ n ∈ ,
n 1 n +1 n
n.(n + 1)
• ϕ1 (n + 1) = (1 + 1)!. k = = n.(n + 1) , d’où : k = .
k =1 1 (n + 1) 2 k =1 2
1 0 n +1
n n
n.(n + 1).(2.n + 1)
• ϕ 2 (n + 1) = (2 + 1)!. k = 1 2 (n + 1) = n.(n + 1).(2.n + 1) , d’où :
2 2
k 2
= .
k =1 k =1 6
1 3 (n + 1) 3

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1 0 0 n +1
n 1 2 0 (n + 1) 2 n
6.n 2 .(n + 1) 2 n 2 .(n + 1) 2
• ϕ 3 (n + 1) = (3 + 1)!. k 3 =
k =1 1 3 3 (n + 1) 3
= 6.n 2 .(n + 1) 2 , et : k3 =
k =1 24
=
4
.

1 4 6 (n + 1) 4

121. Soit : A ∈ Mn( ), telle que : ∀ X ∈ Mn( ), det( A + X ) = det( A) + det( X ) .


a. Que dire de A si : n = 1 ?
Pour : n ≥ 2 , on note : r = rg ( A) .
b. Montrer que : det( A) = 0 , puis que : r < n .
c. Montrer qu’il existe une matrice X de rang n − r telle que : det( A + X ) ≠ 0 .
En déduire que : r = 0 , puis que A est nulle.
a. Si n vaut 1, les matrices se confondent avec des complexes, et l’égalité est vérifiée pour tout : A ∈ .
b. On suppose dorénavant que : n ≥ 2 .
Si A répond au problème, en prenant : X = A , on obtient :
det(2. A) = det( A + A) = 2. det( A) , mais aussi : det(2. A) = 2 n. det( A) ,
et donc : det( A) = 0 .
 Ir 0 r ,n − r 
c. On sait qu’il existe : ( P, Q ) ∈ Gln( )2, A = Q. .P .
 0 n −r ,r 0 n −r ,n − r 
 0 r ,r 0 r ,n −r 
Posons alors : X = Q. .P , qui est bien une matrice de rang n − r puisque P et Q sont
 0 n − r , r I n − r 
inversibles.
On a alors : A + X = Q.P , et : det( A + X ) = det(Q.P ) = det(Q ). det( P ) ≠ 0 .
Or : det( A + X ) = det( A) + det( X ) = det( X ) .
Donc X est inversible, est donc de rang n , et : r = 0 .
Puisque A est une matrice de rang 0, elle est nulle.

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