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Exercices corrigés, tome 02 : les corrections

Table des matières :

1. Continuité, p.2.
2. Dérivabilité, p.6.
3. Equations différentielles, p.17.
4. Fonctions de plusieurs variables, p.20.
5. Matrices, p.21.
6. Systèmes linéaires, p.26.

1
1 Continuité

Exercice 1 (+) (limites, prolongement par continuité)


1. La fonction u est continue sur ] − 1, 1[, en tant que quotient de fonctions continues dont le
dénominateur ne s’annule pas.
On remarque qu’il est inutile de chercher si u est continue en dehors de cet intervalle, puisqu’elle
n’est définie que sur ] − 1, 1[ ! (il faut lire l’énoncé).
2. Méthode : pour savoir si u admet un prolongement par continuité en 1, il faut déterminer si u
a une limite finie en 1 (ici, en 1− ).
On a : lim u(x) = +∞ donc u n’est pas prolongeable par continuité en 1.
x→1−
. Méthode :
Pour la limite en −1, on a une forme indéterminée car les deux polynômes s’annulent en −1.
On les factorise alors par (x + 1) puis on simplifie.
(x + 1)x(x − 4) x(x − 4) 5
lim u(x) = lim = lim = .
x→−1+ x→−1+ (x + 1)(x − 1) x→−1 + (x − 1) 2
5
Donc u est prolongeable par continuité en −1, il faut poser u(−1) = .
2

Exercice 2 (+) (théorème de la bijection)


Méthode : Pour justifier l’existence de l’application réciproque il faut utiliser le théorème de la bijec-
tion. Il faut donc prouver que f est continue et strictement monotone sur [0, 1].

f est dérivable sur [0, 1] et : ∀x ∈ [0, 1], f 0 (x) = 4x3 − 4x = 4x(x2 − 1) < 0 donc f est strictement
décroissante sur [0, 1].
Méthode : Pour connaitre facilement le signe de f 0 (x) il suffisait de FACTORISER.
De plus f (0) = 0 et f (1) = −1 et f est continue sur [0, 1].
D’après le théorème de la bijection, f réalise une bijection de [0, 1] sur f ([0, 1]).
Pour déterminer f ([0, 1]), puisque f est continue et décroissante, on a :

f ([0, 1]) = [f (1), f (0)] = [−1, 0].

Ainsi f admet une bijection réciproque f −1 : [−1, 0] → [0, 1].


De plus la fonction f −1 est continue et strictement décroissante sur [−1, 0].

Exercice 3 (++) (Théorème des Valeurs Intermédiaires)

Rappel : [0, 1] stable par f ⇔ f ([0, 1]) ⊂ [0, 1] ⇔ ∀x ∈ [0, 1], f (x) ∈ [0, 1].

Méthode :
1. On a une fonction continue, une équation qui doit avoir au moins une solution..., ça sent le TVI...

√ √
2. Au lieu de lire ” f (c) = c, il faut lire ”f (c) − c = 0”.

On pose donc g(x) = f (x) − x. Alors g(0) = f (0) ≥ 0 et g(1) = f (1) − 1 ≤√0, de plus g est continue
donc, d’après le TVI, il existe c ∈]0, 1[ tel que g(c) = 0. On a alors f (c) = c.
Remarque : Chaque fois que l’on utilise un théorème (ici, le TVI), on donne son nom et on en vérifie
toutes les hypothèses.

2
Exercice 4 (++) (théorème de la bijection)
1. On remarque que ∀x ∈ R, ex + e−x 6= 0.
4
Ainsi f est dérivable sur R et : ∀x ∈ R, f 0 (x) = >0.
+ e−x )2
(ex
Donc f est strictement croissante et continue. D’après le théorème de la bijection, f est une
bijection de R sur J = f (R).
Ainsi f admet une fonction réciproque f −1 qui est définie, continue, et strictement croissante
sur J = f (R). De plus f (R) =] lim f, lim f [=] − 1, 1[.
−∞ +∞
2. Méthode pour déterminer f −1:
On fixe y ∈] − 1, 1[ et on résout l’équation f (x) = y (d’inconnue x).
Soit y ∈] − 1, 1[. On raisonne par équivalence :

f (x) = y ⇔ ex − e−x = y(ex + e−x ) ⇔ (1 − y)ex = (1 + y)e−x


1+y 1 + y  1 1 + y 
⇔ e2x = ⇔ 2x = ln ⇔ x = ln
1−y 1−y 2 1−y

1 1 + y  r 1 + y 
−1
Ainsi on a : ∀y ∈] − 1, 1[, f (y) = ln = ln .
2 1−y 1−y

Exercice 5 (++) (continuité sur un segment)


h(x)
Pour x ∈ [1, 2] on pose g(x) = .
x
Alors g est continue sur le segment [1, 2], comme quotient de fonctions continues dont le dénominateur
ne s’annule pas.
On applique le théorème de continuité sur un segment, qui permet d’affirmer que g est bornée et
atteint ses bornes. Ainsi il existe c ∈ [1, 2] et d ∈ [1, 2] tels que :

∀x ∈ [1, 2], g(c) ≤ g(x) ≤ g(d) . (E)

(autrement dit g atteint son minimum en c et son maximum en d)


On pose k1 = g(c) et k2 = g(c). Puisque h est strictement positive, g l’est aussi donc k1 > 0 et
k2 > 0.
De plus, en multipliant par x dans l’encadrement (E) (on peut car x > 0), on obtient :

∀x ∈ [1, 2], k1 x ≤ h(x) ≤ k2 x .

Exercice 6 (++)
Soit f une fonction continue vérifiant : ∀x ∈ R, |f (x)| = |x|.
Alors : ∀x ∈ R, f (x) = −x ou f (x) = +x.

Mais f est continue donc on n’ a que quatre fonctions qui vérifient ce que l’on veut :
. f : x 7→ x ;
. f : x 7→ −x ;
. f : x 7→ f (x) = −x si x ≤ 0, f (x) = +x si x > 0 ;
. f : x 7→ f (x) = +x si x ≤ 0, f (x) = −x si x > 0.

3
Exercice 7 (++) (théorème des valeurs intermédiaires)
Méthode : On a une fonction continue, une équation qui doit avoir au moins une solution..., ça sent
le TVI...(on a déjà dit ça, non ?)
Vu l’équation, on s’intéresse à la fonction : g(x) = f (1 + x) − f (x) − 5.
Il faut montrer que g s’annule sur [0, 1].
g est définie si 1 + x ∈ Df et x ∈ Df , c’est à dire si x ∈ [0, 1].
g est continue sur [0, 1] ;
g(0) = f (1) − f (0) − 5 = f (1) − 5;
g(1) = f (2) − f (1) − 5 = 5 − f (1) = −g(0)
Donc g(0) et g(1) sont de signe contraire.
Ainsi, d’après le TVI, il existe c ∈ [0, 1] tel que g(c) = 0. Alors on a bien : f (1 + c) − f (c) = 5.

Exercice 8 (+++) (équation fonctionnelle, limites et suites)


1. Soit x ∈ R : f (−x) = f ((−x)2 ) = f (x2 ) = f (x). Donc f est paire.

2. Soit x > 0. On montre par récurrence (la faire rapidement) que :


1 
∀n ∈ N, f (x) = f x 2n .
1
Ensuite, la suite (x 2n )n converge vers x0 = 1, et f est continue, donc on en conclut que :
1  1 
f (x) = lim f x 2n = f lim(x 2n ) = f (1) .

Ainsi : ∀x > 0, f (x) = f (1).


Par conséquent f est constante sur R∗+ , égale à f (1).
Comme elle est paire, on peut aussi affirmer qu’elle est constante sur R∗− , égale à f (1).
Comme elle est continue, f (0) = lim f (x) = f (1).
x→0+
Finalement : ∀x ∈ R, f (x) = f (1). Donc f est constante sur R.

Exercice 9 (+++) (théorème des valeurs intermédiaires)


f (x)
L’hypothèse se réécrit : lim = l.
+∞ x
La question se réécrit : montrer qu’il existe d ∈ R+ tel que f (d) − d = 0.
On va appliquer le TVI à la fonction g(t) = f (t) − t.
D’abord on fait des dessins :

. g est continue sur [0, +∞[.


. Ensuite, f (R+ ) ⊂R+ donc f (0) ≥ 0, donc g(0) ≥ 0.
. En +∞, g(t) = t f (t)t − 1 ∼ (l − 1)t.
Puisque l < 1, g(t) < 0 au voisinage de +∞.
Finalement, le TVI permet de conclure que g s’annule sur R+ .
Ainsi ∃d ∈ R+ |f (d) = d.

Donnons un contre-exemple prouvant que ce n’est plus vrai si l = 1. Il suffit de prendre f (x) = 1 + x.
Alors f (x) ∼+∞ x mais f n’a aucun point fixe.

4
Exercice 10 (++++) (Théorème des Valeurs Intermédiaires)
- Premier cas : f (a) = a.
Dans ce cas on prend c = a et c’est fini.

- Deuxième cas : f (a) < a.


On pose b = f (a).

On a : b < a et f (b) = a donc f (b) > b.


On a ainsi : b < a, f (b) > b et f (a) < a donc, en appliquant le TVI à x 7→ f (x) − x sur [b, a] (car f
est continue) on prouve l’existence de c ∈]b, a[ tel que f (c) = c.

- Troisième cas : f (a) > a.


On pose b = f (a).

On a : b > a et f (b) = a donc f (b) < b.


On a ainsi : a < b, f (a) > a et f (b) < b donc, en appliquant le TVI à x 7→ f (x) − x sur [a, b] (car f
est continue) on prouve l’existence de c ∈]a, b[ tel que f (c) = c.

5
2 Dérivabilité

Exercice 11 (++) (Le grand classique : continuité et dérivabilité en un point)


1. lim f (x) = 0 car cos est bornée et lim x2 = 0. Ainsi lim f (x) = f (0) donc f est continue en 0.
x→0 x→0 x→0
f (x) − f (0) 1
2. lim = lim x cos( ) = 0. Ici encore, on avait : (0) × (bornée) = (0).
x→0 x−0 x→0 x
Ainsi f est dérivable en 0 et f 0 (0) = 0.
3. Par ailleurs f est dérivable sur R∗ et :
1 1 1 1
∀x ∈ R∗ , f 0 (x) = 2x cos( ) + sin( ) . On sait que lim 2x cos( ) = 0 et lim sin( ) n’existe pas.
x x x→0 x x→0 x
Donc f 0 n’a pas de limite en 0, par conséquent f 0 n’est pas continue en 0.

Exercice 12 (++) (L’autre grand classique : continuité et dérivabilité en un point)


1. u est définie, continue et dérivable sur R∗ en tant que quotient de telles fonctions dont le
dénominateur ne s’annule pas.
ex − 1
2. C’est une limite du cours : lim = 1. Donc lim u(x) = 1.
x→0 x x→0
Donc u est prolongeable par continuité en 0, en posant u(0) = 1.
xex − (ex − 1) xex + 1 − ex
3. Déjà u est dérivable sur R∗ (vu en 1) et : ∀x ∈ R∗ , u0 (x) = = .
x2 x2
u(x) − u(0)
On s’intéresse maintenant au problème en 0 : il faut calculer lim .
x→0 x
ex −1
u(x) − u(0) x −1 ex − 1 − x
= =
x x x2
C’est une forme indéterminée. Il faut utiliser un développement limité à l’ordre 2 pour obtenir
x2 x2
un équivalent du numérateur : ex = 1 + x + + o(x2 ). Donc ex − 1 − x ∼ d’où :
2 2
u(x) − u(0) 1 1
lim = donc u est dérivable en 0 et u0 (0) = .
x→0 x−0 2 2
Donc u est bien dérivable sur R et
xex + 1 − ex 1
u0 (x) = si x 6= 0 et u0 (0) =
x2 2

4. Déjà u est dérivable sur R. Il faut déterminer si u0 est continue sur R.


Déjà il est clair que u0 est continue sur R∗ . Déterminons si u0 est continue en 0.
x2 1
xex + 1 − ex = x(1 + x) + 1 − (1 + x + ) + o(x2 ) = x2 + o(x2 ) donc limx→0 u0 (x) = 1
2 =
2 2
u0 (0). Ainsi u0 est continue en 0. Finalement u est bien C 1 sur R.

Exercice 13 (+) (bijection réciproque, arctangente)


1. u est définie, continue, dérivable et impaire sur R.
3x2 π
u0 (x) = 6
. lim u = − = − lim u.
1+x −∞ 2 +∞
On peut alors faire le tableau de variation, si on a la place.
2. u est continue et strictement croissante sur R, donc elle réalise une bijection de R sur F = u(R).
π π
u(R) = F =] − , [ .
2 2

6
3. Si y ∈ F \ {0}, alors y = u(x) avec x ∈ R \ {0} (car u(0) = 0).
Ainsi u est dérivable en x et u0 (x) 6= 0, donc (c’est du cours) u−1 est dérivable en y.
Ainsi u−1 est dérivable sur F \ {0}.
0 1 1 + u−1 (y)6
4. Première façon : avec la formule du cours : u−1 (y) = 0 −1 = .
u (u (y)) 3u−1 (y)2
Deuxième façon : en déterminant d’abord u−1 (ici c’est possible) :
p
y = u(x) ⇔ tan(y) = x3 ⇔ x = 3 tan(y)
1 0 1  −2
donc u−1 (y) = tan y 3
. Puis : u−1 (y) = (1 + tan2 y) tan y 3
3

Exercice 14 (+) (théorème de Rolle)  


Il faut appliquer Rolle à H(x) = f (b) − f (a) g(x) − g(b) − g(a) f (x) .
Rappel d’un principe fondamental en Mathématiques : En général, plutôt que de s’intéresser à
l’équation A(y) = B(y), il est plus  facile de s’intéresser à A(y) − B(y) = 0 !
Donc ici, à l’équation : f (b) − f (a) g 0 (y) − g(b) − g(a) f 0 (y) = 0.


Si on a compris que a et b sont fixés (donc


 constants), on reconnait à gauche la dérivée de la fonction
y 7→ f (b) − f (a) g(y) − g(b) − g(a) f (y).
Ce qui explique l’idée du début.

Exercice 15 (+) (fonctions réciproques)


1. h est dérivable sur [0, 2π[ et h0 (x) = cos x − 2 < 0.
Ainsi h est continue et strictement décroissante sur [0, 2π[, donc h réalise une bijection de [0, 2π[
sur J = h([0, 2π[) =] lim2π h, h(0)] =] − 4π, 0].
Rappel : Quand la fonction est décroissante, ne pas oublier d’inverser les bornes, sinon on écrit
des trucs incohérents du genre J = [0, −4π[, ce qui est quand même plutôt à éviter, sauf si vous
voulez faire rire le khôlleur.
2. h est dérivable sur [0, 2π[ et h0 (x) 6= 0 pour tout x ∈ [0, 2π[. Donc h−1 est dérivable sur J.
♠ ATTENTION : N’oubliez pas de vérifier l’hypothèse ’ h0 ne s’annule pas ’.
0 1 1
3. h−1 (x) = 0 −1 = .
h (h (x)) cos(h−1 (x)) − 2
4. Déjà h−1 (−2π) = π puisque h(π) = −2π.
1 1
Donc : (h−1 )0 (−2π) = =− .
cos(π) − 2 3

Exercice 16 (++) (dérivée n-ième ; formule de Leibniz)


1. On démontre la formule demandée par récurrence sur n ∈ N :
C’est vrai pour n = 0, et si c’est vrai au rang n alors :
 0  π 0 π
sin(n+1) (x) = sin(n) (x) = sin(x + n ) = cos(x + n )
2 2
π π π
= sin(x + n + ) ( car cos(a) = sin(a + ))
2 2 2
π
= sin(x + (n + 1) )
2

2. u(x) = x2 , w(x) = sin x , f = uw.

7
On applique la Formule de Leibniz (n ≥ 2) :
n
X
f (n) (x) = Cnk u(k) (x) w(n−k) (x)
k=0
= Cn0 u(x) w(n) (x) + Cn1 u(1) (x) w(n−1) (x) + Cn2 u(2) (x) w(n−2) (x).

En effet, on s’arrête là car après (pour k ≥ 3), u(k) (x) = 0. Ainsi :
π π π
f (n) (x) = x2 sin(x + n ) + 2nx sin(x + (n − 1) ) + n(n − 1) sin(x + (n − 2) ) .
2 2 2

Exercice 17 (++) (accroissements finis)


1. Puisque f est C 2 , f 00 est continue donc, d’après le théorème de continuité sur un segment, f 00
est bornée sur [a, b]. Ceci justifie l’existence de M = sup |f 00 (t)|.
t∈[a,b]

2. On applique l’inégalité des accroissements finis à f sur [a, b] : |f (b) − f (a)| ≤ K(b − a) avec
K = sup |f 0 (t)|.
t∈[a,b]
Il ne reste qu’à montrer que : K ≤ M (b − a).
Soit t ∈ [a, b]. On peut appliquer l’IAF à f 0 sur [a, t] : |f 0 (t) − f 0 (a)| ≤ M (t − a) ≤ M (b − a).
Or f 0 (a) = 0, donc |f 0 (t)| ≤ M (b − a) pour tout t ∈ [a, b]. Donc K ≤ M (b − a).
Par conséquent, |f (b) − f (a)| ≤ M (b − a)2 .

Exercice 18 (++) (théorème de Rolle)


a. On raisonne par équivalence :

f (c)
ϕ(c) = 0 ⇔ f (c) − k(c − a)(c − b) = 0 ⇔ k = .
(c − a)(c − b)

b. On fixe k comme trouvé en a. Alors ϕ(a) = ϕ(c) = ϕ(b) = 0.


On vérifie que toutes les hypothèses pour appliquer Rolle sont réunies.
Ainsi on applique Rolle entre a et c , puis entre c et b : ∃(d1 , d2 )|ϕ0 (d1 ) = ϕ0 (d2 ).
Puis on applique Rolle à ϕ0 entre d1 et d2 : ∃d|ϕ00 (d) = 0.
On calcule ϕ00 pour conclure.

Exercice 19 (++) (accroissements finis)


h(x)
Soit x > 0. On applique le TAF à h entre 0 et x. Il existe c ∈]0, x[ tel que : = h0 (c).
x
Puisque h0 est croissante, h0 (c) ≤ h0 (x).

Exercice 20 (++) (démonstration d’inégalités)


Méthode : Pour démontrer des inégalités, on dispose essentiellement de trois méthodes :
- A la main, en utilisant des inégalités connues, des identités remarquables,...
- l’étude des variations d’une fonction bien choisie.
- l’utilisation des accroissements finis.

1+x
Ici on étudie les variations de f (x) = . La fonction f est dérivable sur ] − 1, +∞[, continue
ex
−(1 + 2x) 1
sur [−1, +∞[. Pour x > −1, f 0 (x) = ... = x √ . Ainsi f est croissante sur [−1, − ] puis
2e 1 + x 2

8
r
1 1 e
décroissante sur [− , +∞[. De plus f (−1) = 0, f (− ) = et lim f = 0.
2 2 2 +∞

Donc on obtient bien l’inégalité cherchée.

Exercice 21 (++) (dérivabilité, tangentes, limites, continuité sur un segment)


π
1. Rappel : la fonction tangente est définie sur R \ { + kπ, k ∈ Z}.
2
π x2
Apparemment ce serait une bonne idée de poser u(x) = . Alors g = tan ◦u.
1 + 4x2
π
On commence par montrer (c’est facile) que : ∀x ∈ R, u(x) ∈ [0, ].
4
On en déduit qu’en tant que composée, g est définie et continue sur R.
2. En tant que composée, g est dérivable sur R.
2πx
Soit x ∈ R. g 0 (x) = u0 (x) 1 + tan2 (u(x)) . Or u0 (x) = .. =

.
(1 + 4x2 )2
2πx π x2 
Finalement, g 0 (x) = 1 + tan 2
( ) .
(1 + 4x2 )2 1 + 4x2
3. On a g 0 (0) = 0 et g(0) = 0 donc l’équation de la tangente à Cg au point d’abscisse 0 est : y = 0.
π
4. lim g = tan( ) = 1. Puisque g est paire, la limite en −∞ est identique.
+∞ 4
5. La fonction g 0 est continue sur le segment [−1, 1], donc d’après le théorème de continuité sur
un segment elle y est bornée.

Exercice 22 (++) (bijection réciproque)


1. f est continue sur R, en tant que quotient de fonctions continues dont le dénominateur ne
s’annule pas.
2. f est dérivable sur R∗+ et f 0 (x) = (1+x)
1
2 > 0 pour tout x > 0.

f est dérivable sur R∗− et f 0 (x) = 1


(1−x)2
> 0 pour tout x < 0.
f (x) − f (0) 1
Enfin lim = lim = 1 donc f est dérivable en 0 et f 0 (0) = 1 > 0.
x→0 x x→0 1 + |x|
Finalement f est dérivable sur R et f 0 (x) > 0 pour tout x ∈ R.
Donc f est continue et strictement croissante sur R.
Ainsi f est une bijection de R sur f (R) =] lim f, lim f [=] − 1, 1[.
−∞ +∞
3. On prend y ∈] − 1, 1[ et on résout f (x) = y.
On remarque que f (0) = 0 donc f −1 (0) = 0. Puisque f −1 est strictement croissante, on en
déduit que : si y > 0 alors x > 0 ; si y < 0 alors x < 0.
- Premier cas : y > 0.
x y
f (x) = y ⇔ = y ⇔ x(1 − y) = y ⇔ x =
1+x 1−y
- Second cas : y < 0.
x y
f (x) = y ⇔ = y ⇔ x(1 + y) = y ⇔ x =
1−x 1+y
y
Finalement on a : ∀y ∈] − 1, 1[, f −1 (y) =
1 − |y|

9
Exercice 23 (++) (prolongement par continuité, dérivabilité)
1. lim f = 0, donc f admet un prolongement par continuité en 0 noté g.
0
On a g(x) = f (x) si x ∈] − 1, 0[∪]0, 1[ , et g(0) = 0.
2. Si on n’aime pas la valeur absolue (on a le droit), on distingue les cas x > 0 et x < 0. On trouve
que
g(x) − g(0) g(x) − g(0)
lim = lim = −1 .
x→0,x>0 x−0 x→0,x<0 x−0
Donc g est dérivable en 0 et g 0 (0) = −1.

Par ailleurs, g est dérivable sur ] − 1, 0[∪]0, 1[ en tant que produit de fonctions dérivables et :
−1
∀x ∈] − 1, 0[∪]0, 1[, g 0 (x) = .
1 − |x|

Ici encore, pour calculer cette dérivée on reste calme et on distingue les cas x > 0 et x < 0,
pour ne pas être gêné par la valeur absolue...
On remarque que lim g 0 (x) = −1 = g 0 (0). Donc g 0 est continue en 0.
x→0

Exercice 24 (++) (dérivée, continuité sur un segment, limites)


1. f est définie et continue sur D = R \ {1}.
2. f est dérivable sur D. Soit x ∈ D.

Maintenant, on ne sait pas calculer une dérivée avec une valeur absolue !
Donc, pour calculer f 0 , il faudrait enlever cette valeur absolue qui nous gêne. Et pour enlever
une valeur absolue, c’est simple, il suffit d’en avoir envie et de distinguer deux cas.
Puisqu’on parle de |x − 1|, les cas seront : x − 1 > 0 et x − 1 < 0.

1 1
− x−1
- Premier cas : x > 1. Alors f 0 (x) = e .
(x − 1)2
−1 1
- Second cas : x < 1. Alors f 0 (x) = 2
e x−1 .
(x − 1)
3. La fonction f est continue sur le segment [2, 999], donc elle est bornée sur ce segment d’après
le théorème de continuité sur un segment.

. Remarque :

Si f est bornée sur une partie D, et si E ⊂ D, alors évidemment f est aussi bornée sur E ! ! !

L’intervalle ]2, 1000[ n’est pas un segment, mais il est inclus dans le segment [2, 1000]. Or f est
continue sur ce segment donc on peut affirmer, grâce au théorème de continuité sur un segment,
qu’elle est bornée sur [2, 1000].
Puisque ]2, 1000[⊂ [2, 1000], f est aussi bornée sur ]2, 1000[.
4. lim f = lim f = e0 = 1. lim f = lim f = 0.
+∞ −∞ 1+ 1−
5. lim f existe et vaut 0, donc f est prolongeable par continuité en 1, en posant f (1) = 0.
1

10
1 f (x) − 0
6. En posant t = on a : lim = lim te−|t| = 0.
x−1 x→1 x − 1 t→±∞
Donc le prolongement est dérivable en 1 et sa dérivée est nulle.

Exercice 25(++) (fonctions réciproques)


2 2
Posons f (x) = Arcsin (e−x ), u(x) = Arcsin (x) et v(x) = e−x . Alors f = u ◦ v.
La fonction v est définie sur R et : ∀x ∈ R, v(x) ∈]0, 1] donc v(x) ∈ Du = [−1, 1].
Par conséquent f est définie sur R. On remarque aussi que f est paire.
Par les mêmes arguments, f est continue sur R.
Pour la dérivabilité, v est dérivable sur R et u est dérivable sur ] − 1, 1[, donc si v(x) ∈] − 1, 1[, alors
2
u ◦ v est dérivable au point x. Or : v(x) ∈] − 1, 1[⇔ e−x 6= 1 ⇔ x 6= 0.
On en conclut que f est dérivable sur R∗ . On a de plus :
2
∗ 0 −2xe−x −2x
∀x ∈ R , f (x) = p 2
=p 2 .
1−e −2x e2x − 1
π
Ainsi f est croissante sur R− et décroissante sur R+ , lim f = lim f = 0 et f (0) =
.
−∞ +∞ 2
Etudions plus √ u
précisément ce qui se√passe en 0. Avec l’équivalent e − 1 ∼ u, on obtient que
lim f 0 (x) = − 2 et lim f 0 (x) = + 2. Donc f n’est pas dérivable en 0, mais elle a en ce point
x→0+ x→0−
deux demi-tangentes de pentes opposées.

Exercice 26(+++) (étude de fonction)


1. h est continue et dérivable sur [0, 1].
Pour t ∈ [0, 1] : h0 (t) = −e−t − cos t < 0 car e−t < 0 et − cos t ≤ 0.
Ainsi h est strictement décroissante, h(0) = 1 > 0 et h(1) = e−1 − sin(1) < 0. Puisque h est
continue, on en déduit qu’il existe un unique c ∈]0, 1[ tel que h(c) = 0.
2. La fonction g est de classe C 1 sur [0, 1], donc g 0 est continue sur [0, 1]. D’après le théorème de
continuité sur un segment on en déduit que g 0 est bornée sur [0, 1].
(1−e−x )+(1−cos x)
Pour x ∈ [0, 1] : g 0 (x) = 2 > 0 car 1 − e−x > 0 et 1 − cos x ≥ 0.
1 h(1)
Ainsi g est strictement croissante. Par ailleurs g(0) = 2 et g(1) = 1 + 2 < 1.
On en conclut que g([0, 1]) = [g(0), g(1)] ⊂ [0, 1].

Exercice 27 (++) (accroissements finis, suite implicite) (d’après oral ESCP 2002)
1. Allez voir la question 2 de l’exercice juste en dessous.
2. L’étude de l’équation f (x) = 0 sur l’intervalle In =]nπ, nπ + π/2[ est équivalente à l’étude de
l’équation g(x) = x − tan x = 0 sur le même intervalle. La fonction x 7→ g(x) y est de classe C 1
et g 0 (x) = − tan2 (x) < 0.
La fonction g est donc strictement décroissante sur In et induit une bijection de In sur ]−∞, nπ[.
Il existe donc un unique xn appartenant à In tel que g(xn ) = 0, donc tel que f (xn ) = 0.
3. Comme nπ < xn < nπ + π/2, on a immédiatement xn ∼ nπ.

11
Exercice 28 (+++) (étude de fonction, accroissements finis, limite de la dérivée)
1. La fonction f est clairement continue sur R∗+ et comme sin x∼0 x, le choix de f (0) est tel que
f est aussi continue en 0, donc sur R+ .
2. - Très classique : On applique le TAF à la fonction t 7→ sin t qui est C 1 sur [0, x] : il existe
c ∈]0, x[ tel que : sin x = x cos c.
L’inégalité cos c ≤ 1 donne : ∀x ≥ 0, sin x ≤ x .
- Posons h(t) = t cos t − sin t. h est C 1 , on peut donc appliquer le TAF à h sur [0, x] :
il existe d ∈]0, x[ tel que : h(x) − h(0) = h0 (d) × (x − 0). Donc

|h(x)| = | − xd sin d| ≤ x × d2 ≤ x3

3. La fonction f est de classe C ∞ sur R∗+ , car quotient de fonctions de classe C ∞ , le dénominateur
ne s’annulant pas.
x cos x − sin x
Pour x > 0, on a : f 0 (x) = .
x2
D’après la question précédente, pour tout x > 0, |f 0 (x)| ≤ x.
Ainsi, f 0 a une limite en 0 et comme f est continue en 0, on en déduit par le théorème sur la
limite de la dérivée, que f est dérivable en 0, avec f 0 (0) = 0 et f 0 est donc continue en 0.
Ainsi f est de classe C 1 sur R+ .
4. Le signe de f 0 sur In est celui de h : x 7→ x cos x − sin x.
On a h0 (x) = −x sin x et donc, pour n pair, h est strictement décroissante sur In , tandis que
pour n impair elle est strictement croissante sur In .
De plus h est continue, h(2nπ) > 0 et h((2n + 1)π) < 0, ainsi on en déduit que h, donc f 0 ,
s’annule une fois et une seule sur chaque intervalle In .
5.

Exercice 29 (+++) (accroissements finis)


Notons l = lim g et m = lim g 0 .
+∞ +∞
. Méthode 1 :
Soit x ∈ R+ . On applique le TAF à g entre x et x + 1 : il existe cx ∈]x, x + 1[ tel que :

g(x + 1) − g(x) = g 0 (cx )

Or lim g(x + 1) − g(x) = l − l = 0, donc lim g 0 (cx ) = 0.


x→+∞ x→+∞
Par ailleurs, cx ≥ x donc lim cx = +∞. Ceci prouve que lim g 0 (cx ) = m.
x→+∞ x→+∞
On a donc m = 0.
. Méthode 2 :
Soit ε > 0.
. Il existe A1 > 0 tel que ∀x > A1 , |g(x) − l| < ε.
. Il existe A2 > 0 tel que ∀x > A2 , |g 0 (x) − m| < ε.
Soit A = max(A1 , A2 ). Soit x > A. On applique le TAF à g entre A et x :

g(x) − g(A)
∃cx ∈ [A, x] | = g 0 (cx ) .
x−A
On sait que |g(x) − g(A)| ≤ |g(x) − l| + |l − g(A)| ≤ 2ε.

12
2ε 2ε
Ainsi |g 0 (cx )| ≤ . Or |g 0 (cx )| ≥ |m| − ε. Donc |m| ≤ ε + .
x−A x−A
Ceci est vrai pour tout x > A, donc en faisant tendre x vers +∞, on obtient : |m| ≤ ε.
Ceci est vrai pour tout ε > 0, donc |m| = 0 puis m = 0.

Exercice 30 (+++) (dérivabilité, fonctions réciproques, développements limités)


1
1. f est dérivable sur ] − 1, 1[, f 0 (x) = 2e2x + > 0, donc f est une bijection de R sur
(1 + x)2
1
J = f (] − 1, 1[) =] lim f, lim f [=] − ∞, e2 − [.
−1+ 1− 2
2. Au voisinage de 0 :
(2x)2 (2x)3 4
e2x = 1 + (2x) + + + o(x3 ) = 1 + 2x + 2x2 + x3 + o(x3 ).
2! 3! 3
1 2 3 3
= 1 − x + x − x + o(x ).
1+x
7
On somme les dl : f (x) = 3x + x2 + x3 + o(x3 ).
3
3. La méthode est à connaitre : on cherche les constantes a0 , a1 , a2 , a3 telles qu’au voisinage de 0 :

(∗) f −1 (t) = a0 + a1 t + a2 t2 + a3 t3 + o(t3 ).

Déjà, on voit que f (0) = 0, donc f −1 (0) = 0, donc a0 = 0.


Ensuite, on applique (∗) avec t = f (x) :

f −1 (f (x)) = x = a1 f (x) + a2 (f (x))2 + a3 (f (x))3 + o((f (x)3 ).

On remplace ensuite f par son dl, on remarque que f (x) ∼ 3x donc o(f (x)3 ) = o(x3 ). On a :
7 7 7
x = a1 (3x + x2 + x3 ) + a2 (3x + x2 + x3 )2 + a3 (3x + x2 + x3 )3 + o(x3 ).
3 3 3
On développe, en supprimant les termes de degrés supérieurs à 3 :
7 7
x = a1 (3x+x2 + x3 )+a2 (9x2 +6x3 )+a3 (27x3 )+o(x3 ) = (3a1 )x+(a1 +9a2 )x2 +( a1 +6a2 +27a3 )x3 +o(x3 ).
3 3
7
Par unicité des dl, on peut identifier : 3a1 = 1 ; a1 + 9a2 = 0 ; a1 + 6a2 + 27a3 = 0.
3
1 1 5
On résout : a1 = ; a2 = − 3 ; a3 = − 5 .
3 3 3
1 1 5
Donc : f −1 (t) = t − 3 t2 − 5 t3 + o(t3 ).
3 3 3

Exercice 31 (+++) (dérivabilité, fonctions et suites)


1. En tant que produit et quotient de fonctions dérivables sur ]−1, 0[ et ]0, 1[ , dont le dénominateur
ne s’annule pas, f est dérivable sur ] − 1, 0[ et sur ]0, 1[.
-Etude au point 0 :
f (x) − f (0) 1 1
lim = lim cos = 0. (il n’y a aucune indétermination)
x→0 x−0 x→0 ln |x| x
Donc f est dérivable en 0 et f 0 (0) = 0. Finalement, f est bien dérivable sur ] − 1, 1[.
1 1 1 1
2. On remarque que : cos( ) = cos( ) = 0 et sin( ) = 1 et sin( ) = −1 . De plus, pour
un vn un vn
1 −1
n ≥ 1, un et vn sont dans ]0, 1[. D’où : f 0 (un ) = et f 0 (vn ) = .
un ln(un ) vn ln(vn )
De plus (un ) et (vn ) convergent vers 0, et lim t ln t = 0− .
t→0
Par conséquent, lim f 0 (un ) = −∞ alors que lim f 0 (vn ) = +∞ .

13
3. On en déduit immédiatement que f 0 n’est pas bornée au voisinage de 0, ce qui prouve d’ailleurs
que f 0 n’est pas continue en 0.

Exercice 32 (+++) (variations, arctangente)


Grâce à la croissance de la fonction Arctangente, on remarque l’équivalence suivante :

f (x) ≤ tan x ⇔ Arctan(f (x)) ≤ x

On pose donc g(x) = Arctan(f (x)) − x. g est continue et dérivable sur I =] − π2 , π2 [, g(0) = 0 et :
f 0 (x)
Si x ∈ I, g 0 (x) = 1+f 2 (x) − 1 ≤ 0 d’après l’hypothèse. Donc g est décroissante sur I, g(0) = 0. Donc
π π
g ≥ 0 sur ] − , 0[, g ≤ 0 sur ]0, [.
2 2
π π
On en conclut que : f (x) ≥ tan x si x ∈] − , 0[ ; f (x) ≤ tan x si x ∈]0, [ .
2 2

Exercice 33 (++++) (théorème de la bijection, application réciproque) (d’après oral ESCP 2002)
1. La fonction x 7→ Pa (x) est dérivable sur R et Pa0 (x) = 3x2 + a. Pour tout a ≥ 0, la fonction Pa
est strictement croissante sur R. Comme lim Pa (x) = −∞ et lim Pa (x) = +∞, Pa réalise
x→−∞ x→+∞
une bijection de R sur lui-même ; 0 a donc un unique antécédent que l’on note u(a).
2. Comme Pa est une fonction strictement croissante et que Pa (0) = −1, on a u(a) > 0, donc u
est à valeurs dans R+∗ .
3. Soit 0 ≤ a < b. On a : Pa (u(b)) = u(b)3 + au(b) − 1 = u(b)3 + bu(b) − 1 + (a − b)u(b) donc
Pa (u(b)) = (a − b)u(b) < 0.
Or, Pa est une fonction strictement croissante : on a donc u(b) < u(a) et u est strictement
décroissante.
4. u(0) est la racine positive de l’équation P0 (x) = x3 − 1 = 0 donc u(0) = 1.
Par ailleurs au(a) = 1 − u(a)3 ≤ 1 ; donc 0 < u(a) ≤ a1 , ce qui entraı̂ne : lim u(a) = 0.
a→+∞
5. Résumons la situation :
. u est strictement décroissante sur R+ ;
. u(R+ ) =] lim u(x), u(0)] =]0, 1] ;
x→+∞
. u est continue (on le prouvera rigoureusement à la question 6) ;
Donc u est une bijection de R+ dans ]0, 1]. Ainsi u admet une application réciproque u−1 :]0, 1] → R+ .
On sait que u(a) 6= 0. La relation définissant u(a) permet donc d’écrire :

1 − u(a)3
a=
u(a)

1 − t3
Ainsi l’application réciproque de u est u−1 :]0, 1] → [0, +∞[, t 7→
t
6. La fonction u−1 est clairement continue sur ]0, 1], donc u est continue sur R+ (car u est la
réciproque de u−1 ), la continuité en 0 s’entendant à droite.
1 (1 + 2t3 )
7. La fonction u−1 est dérivable sur ]0, 1] et : (u−1 )0 (t) = − 2 − 2t = −
t t2
Cette dérivée n’étant jamais nulle, u est dérivable sur R+ (la dérivée en 0 est à droite) et :

1 u(a)2
∀ a ≥ 0, u0 (a) = = −
(u−1 )0 (u(a)) 1 + 2u(a)3

u(a)2
et comme u(a)3 = 1 − au(a), il vient : ∀ a ≥ 0, u0 (a) = − .
3 − 2au(a)
En particulier la dérivée en 0 à droite de u vaut : u0 (0) = − 13 .

14
8. L’allure de la courbe représentant u se déduit par symétrie par rapport à la première bissectrice
de celle de u−1 dont le tracé est élémentaire :

Exercice 34 (+++) (dérivée n-ième)


1. Pour n ∈ N∗ on pose : P(n) : ∀x ∈ R, g (n) (x) = (−1)n x2 + un x + vn e−x


où un et vn sont des réels.


- Au rang initial : g 0 (x) = .. = −(x2 − 1)e−x donc P(1) est vraie, et u1 = 0 et v1 = −1.
- Hérédité : On fixe n ∈ N∗ et on suppose P(n) vraie.
   
g (n+1) (x) = (−1)n 2x + un − (x2 + un x + vn ) e−x = (−1)n+1 x2 + (un − 2)x + (vn − un ) e−x .

Ainsi P(n + 1) est vraie, avec un+1 = un − 2 et vn+1 = vn − un .


On conclut ensuite avec le principe de récurrence.
2. On a ainsi répondu en même temps à la question 2.
3. (un ) est une suite arithmétique de raison −2. Donc : un = u1 − 2(n − 1) = −2(n − 1).
4. On pose : A(n) : vn = n2 − 3n + 1.
. v1 = −1 donc A(1) est vraie.
. Si A(n) est vraie, alors :
vn+1 = vn − un = n2 − 3n + 1 + 2(n − 1) = n2 + 2n + 1 − 3n − 2 = (n + 1)2 − 3(n + 1) + 1.
Donc A(n + 1) est vraie. On conclut alors avec le principe de récurrence.
Finalement : g (n) (x) = (−1)n (x2 − 2(n − 1)x + n2 − 3n + 1)e−x .

Exercice 35 (+++) (théorème de Rolle)


La question est volontairement posée de façon tordue. On commence donc par la traduire en français
(enfin, en Mathématiques) :
Il faut montrer que : ∃c ∈]0, 1[|0 = f 0 (c)(0 − c) + f (c), i.e. cf 0 (c) − f (c) = 0.

f (x)
On considère la fonction g(x) = x pour x 6= 0. Puisque f 0 (0) = 0, lim g = 0 donc g est prolongeable
0
par continuité en posant g(0) = 0.
Ainsi g est continue sur [0, 1], dérivable sur ]0, 1[, et g(0) = g(1) = 0. On peut donc appliquer le
théorème de Monsieur Rolle pour affirmer qu’il existe c ∈]0, 1[ tel que g 0 (c) = 0.
cf 0 (c) − f (c)
Or on a : g 0 (c) = . On a donc obtenu ce qu’on voulait.
c2

Exercice 36 (+++) (théorème sur la limite de la dérivée, dérivée n-ième) (d’après oral ESCP 2001)
1. On a lim f (x) = 0. On pose donc g(0) = 0.
x→0
2. La fonction g est de classe C ∞ sur R∗ et :
1 1
pour x > 0, g 0 (x) = 2 exp(−1/x) ; pour x < 0, g 0 (x) = − 2 exp(1/x)
x x
On a alors par croissance comparée : lim g 0 (x) = 0 et g étant continue en 0, par théorème sur
x→0
la limite de la dérivée, g est de classe C 1 en 0, avec g 0 (0) = 0.
Finalement g est de classe C 1 sur R.

15
3. Montrons, par récurrence sur n, l’existence de Pn , à coefficients entiers, avec deg Pn = 2n :
- Comme g (0) (x) = g(x), la propriété est vraie au rang 0, avec P0 = 1.
- Supposons le résultat acquis pour un certain rang n.
1
Alors : ∀ x > 0, g (n) (x) = Pn g(x). On en déduit :
x
1 0 1 1 1 1 1
∀ x > 0, g (n+1) (x) = − g(x) + Pn ( )g 0 (x) = − 2 Pn0

2
Pn + Pn (x) 2 g(x)
x x x x x x
Ce qui donne le résultat au rang n + 1, avec Pn+1 (x) = x2 Pn (x) − Pn0 (x)


et Pn+1 est de degré 2n + 2 = 2(n + 1) et est bien à coefficients entiers.


On conclut donc par le principe de récurrence.
4. Par croissances comparées, on a pour tout entier n, lim g (n) (x) = 0.
x→0+
On procède de même sur R− , ou, mieux, on invoque la parité de g qui montre que g (n) a même
parité que n.
Par conséquent lim g (n) (x) = 0 et par itération du théorème sur la limite de la dérivée, on en
x→0
déduit que g est de classe C ∞ sur R avec, pour tout n, g (n) (0) = 0.

16
3 Equations différentielles

Exercice 37 (++) (système d’équations différentielles)


De la première égalité on déduit : y = x0 −4x. En réinjectant dans la ligne deux : x00 − 4x0 = −6x − (x0 − 4x).
Donc : x00 − 3x0 + 2x = 0. On résout ensuite cette équation (c’est facile) pour trouver x, puis on en
déduira y.

Exercice 38(++) (primitive, équation différentielle d’ordre 1)


Soit f une application continue sur R∗+ vérifiant la relation de l’énoncé :
Z x

∀x ∈ R+ , 2xf (x) = 3 f (t) dt (∗)
0

Puisque f est continue, elle admet une unique primitive F sur R∗+ qui s’annule en 0. Alors F est
dérivable et, d’après (∗), on a : ∀x ∈ R∗+ , 2xF 0 (x) = 3F (x) (E)
Ainsi F est solution de l’équation différentielle (E), que l’on peut normaliser (car x > 0) :
3
F0 − F =0.
2x
3 3β √
Ainsi F (x) = βx 2 . Puis f (x) = F 0 (x) = x.
√ 2
Ainsi, si f vérifie (∗) alors f (x) = k x avec k qui est une constante réelle.

Réciproquement, si f (x) = k x, alors :
Z x 3
t2 x 3 √
3 f (t) = 3[k 3 ]0 = 2kx 2 = 2xk x = 2xf (x)
0 2

On a ainsi la réciproque : si f (x) = k x alors f vérifie (∗).

En conclusion, les applications continues sur R∗+ vérifiant (∗) sont les fonctions x 7→ k x avec k une
constante réelle.

Exercice 39 (++) (équation différentielle d’ordre 2 à coefficients non constants)


1. Posons y(x) = eax . On raisonne par équivalence :
y solution de (E) ⇔ (x − 1)a2 eax − xaeax + eax = 0
⇔ a2 (x − 1) − ax + 1 = 0 ⇔ (a2 − a)x + (1 − a2 ) = 0
⇔ a2 − a = 0 et 1 − a2 = 0 ⇔ a = 1
Ainsi la fonction x 7→ ex est solution de (E).
2. Posons y(x) = K(x)ex . On raisonne par équivalence :
y solution de (E) ⇔ (x − 1)(K 00 (x)ex + 2K 0 (x)ex + K(x)ex ) − x(K 0 (x)ex + K(x)ex ) + K(x)ex = 0
⇔ (x − 1)(K 00 (x) + 2K 0 (x) + K(x)) − x(K 0 (x) + K(x)) + K(x) = 0
⇔ (x − 1)K 00 (x) + (x − 2)K 0 (x) = 0
En posant f (x) = K 0 (x), on se ramène à une équa diff d’ordre 1 : (x − 1)f 0 (x) + (x − 2)f (x) = 0.
Ici a(x) = x−2 x−1−1
x−1 = x−1 = 1 − x−1 .
1

Donc A(x) = x − ln(x − 1).


Ainsi f (x) = Ce−x+ln(x−1)
Z = C(x − 1)e−x .
Ainsi K(x) = C (x − 1)e−x dx = C(−(x − 1)e−x − e−x ) + D = −Cxe−x + D.
Finalement y(x) = K(x)ex = Dex − Cx.

17
Exercice 40 [Oral Agro 2004] (++) (équations différentielles)

1 3
1. L’équation caractéristique associée,x2
− x + 1 = 0, a deux racines complexes : ± i .
2 2
Donc y est solution de (E1 ) si et seulement si il existe (a1 , a2 ) ∈ R2 tel que :
√ √
x 3 3 
∀x ∈ R, y(x) = e a1 cos(
2 x) + a2 sin( x)
2 2

2. (a) Il faut comprendre (c’est sous-entendu par l’énoncé) que l’on suppose que f est solution de
(E2 ). On a alors f qui est en fait deux fois dérivable, puisque d’après (E2 ) f 0 est composée
de fonctions dérivables.
Ceci justifie que l’on puisse dériver deux fois g.
On a : g 0 (t) = et f 0 (et ) et g 00 (t) = e2t f 00 (et ) + et f 0 (et ).
Ainsi : g 00 (t) − g 0 (t) + g(t) = e2t f 00 (et ) + f (et ).
1 1 1
Or f vérifie (E2 ) donc, en dérivant, on a : f 00 (x) = − 2 f 0 ( ) = − 2 f (x).
x x x
On applique ceci avec x = et : f 00 (et ) = −e−2t f (et ).
On a donc : g 00 (t) − g 0 (t) + g(t) = 0. Donc g vérifie (E1 ).
(b) Puisque g est solution de (E1 ), il existe C1 et C2 telles que :
√ √
t t 3 3 
∀t ∈ R, f (e ) = g(t) = e 2 a1 cos( t) + a2 sin( t)
2 2
Posons x = et (i.e. t = ln x) :
√ √
√ 3 3 
∀x > 0, f (x) = x a1 cos( ln x) + a2 sin( ln x)
2 2
Mais attention, ceci n’est qu’une condition nécessaire !
On a prouvé que :
Si f est solution de (E2 ), alors f s’écrit comme ceci.

Etudions la réciproque : On suppose que :


√ √
√ 3 3 
f (x) = x a1 cos( ln x) + a2 sin( ln x)
2 2
Alors :
√ √
0 1 3 3 
f (x) = √ a1 cos( ln x) + a2 sin( ln x)
2 x 2 2
√ √ √ √
√ 3 3 3 3 
+ x − a1 sin( ln x) + a2 cos( ln x)
√2x 2 √ 2x 2 √ √
1 3 3 √ 3 √ 3 
= √ a1 cos( ln x) + a2 sin( ln x) − a1 3 sin( ln x) + a2 3 cos( ln x)
2 x 2 2 2 2
√ √
1 √ 3 √ 3 
= √ (a1 + a2 3) cos( ln x) + (a2 − a1 3) sin( ln x)
2 x 2 2
√ √
1 1 3 3 
Par ailleurs : f ( ) = √ 2a1 cos( ln x) − 2a2 sin( ln x) .
x 2 x 2 2
Par conséquent :
√ √
f est solution de (E2 ) ⇔ 2a1 = a1 + a2 3 et − 2a2 = a2 − a1 3

18

Ce qui revient à dire que a1 = a2 3.

Finalement, les fonctions solutions de (E2 ) sont les fonctions définies par :
√ √
√ √ 3 3 
∀x > 0, f (x) = C x 3 cos( ln x) + sin( ln x) , avec C ∈ R.
2 2

Exercice 41 [Oral Agro 2005] (++) (équations différentielles d’ordre 2)


1. Résolvons l’équation homogène associée (H1 ) : y 00 − 4y = 0.
L’équation caractéristique associée, x2 −4 = 0, a deux racines réelles, 2 et −2, donc y est solution
de (H) si et seulement si il existe deux réels λ1 et λ2 tels que : ∀x ∈ R, y(x) = λ1 e2x + λ2 e−2x .
Maintenant on cherche une solution particulière. Il est clair que la fonction x 7→ − 41 (ax + b)
en est une. Donc l’ensemble des solutions de (E1 ) est l’ensemble des fonctions qui s’écrivent :
1
x 7→ − (ax + b) + λ1 e2x + λ2 e−2x avec (λ1 , λ2 ) ∈ R2 .
4
2. Sur R+ , (E2 ) s’écrit : y 00 − 4y = ax + b.
Sur R− , (E2 ) s’écrit : y 00 − 4y = −ax + b.
D’après la question 1 on peut dire que les solutions de (E2 ) sont les fonctions y :

− 4 (−ax + b) + λ1 e2x + λ2 e−2x si x ≤ 0


 1
x 7→ y(x) =
− 14 (ax + b) + λ1 e2x + λ2 e−2x si x ≥ 0

avec λ1 , λ2 deux réels.


f (x)
3. Soit f une solution de (E2 ). On étudie les limites en +∞ et −∞ du quotient .
x
Il est clair que, par croissance comparée, on a :
f (x) f (x)
lim ∈ R ⇔ λ1 = 0 et lim ∈ R ⇔ λ2 = 0.
x→+∞ x x→−∞ x
Bref, l’équation (E2 ) a une unique solution dont le graphe admette des droites asymptotes en
+∞ et −∞.  1
− 4 (−ax + b) si x ≤ 0
Cette fonction est la fonction : x 7→ f (x) =
− 14 (ax + b) si x ≥ 0

Exercice 42 (+++) (équations différentielles d’ordre 1)


Supposons que g est bornée : Il existe une constante M > 0 telle que : ∀x ∈ R, |g(x)| ≤ M (i.e.
g(x) ∈ [−M, M ]).
Soit f une solution de f 0 + f = g. Alors f est somme d’une solution particulière y0 et d’une solution
de l’équation homogène y 0 + y = 0. Or cette équation a pour solutions les fonctions : x 7→ Ce−x avec
C ∈ R.
Recherchons à quoi ressemble la solution particulière y0 , en utilisant la méthode de la variation de
la constante. On cherche y0 sous la forme : y0 (x) = λ(x)e−x .

y00 + y0 = g ⇔ λ0 (x)e−x = g(x) ⇔ λ0 (x) = g(x)ex .

Ainsi : |λ0 (x)| ≤ M ex . Puis :


Z x Z x Z Z
0 0
|λ(x)| = |λ(0) + λ (t)dt| ≤ |λ(0)| + |λ (t)|dt ( car | u| ≤ |u|)
Z0 x
0

≤ |λ(0)| + M et dt ≤ K + M ex (K = constante)
0

Par conséquent : |y0 (x)| = |λ(x)|e−x ≤ Ke−x + M ≤ K 0 .

19
Donc y0 est bornée. Donc f est bornée (somme de deux fonctions bornées).

La réciproque est fausse, comme le prouve l’exemple qui suit : g(x) = sin(x2 ) + 2x cos(x2 ) n’est pas
bornée ; y = sin(x2 ) est bornée et vérifie y 0 + y = g.

Exercice 43 (+++) (équation fonctionnelle, équation différentielle d’ordre 1)


Supposons que f vérifie la relation. On s’intéresse à la fonction g : x 7→ g(x) = f (x)f (−x). Alors g
est dérivable et :
∀x ∈ R, g 0 (x) = f 0 (x)f (−x) − f (x)f 0 (−x) = 1 − 1 = 0 .
Donc g est constante : g = C. Donc f (−x) = f C (x) (car f ne peut pas s’annuler).
f (x) x
La relation donne alors : ∀x ∈ R, f 0 (x) = . On résout cette équa diff : f (x) = Ke C .
C
x K2
Réciproquement, si f (x) = Ke C , alors : f 0 (x)f (−x) = .
C
Donc f vérifie la relation ssi C = K 2 .
x
Conclusion : les fonctions recherchées sont les fonctions : x 7→ Ke K 2 .

Exercice 44 (+++) (équations différentielles, développements limités)


1. Puisque f est dérivable, alors 1 + f + f 2 est dérivable, donc f 0 est dérivable.
On a alors : f (2) = f 0 + 2f f 0 , donc f (2) est à son tour dérivable.
En itérant, on montre que f (n) existe et est dérivable pour tout n ∈ N.
2. On suppose que f (0) = 1. Puisque f est infiniment dérivable sur R, f admet un développement
limité à l’ordre 4 en 0. On a :
f 0 = 1+f +f 2 ; f (2) = f 0 +2f f 0 ; f (3) = f (2) +2(f 0 )2 +2f f (2) ; f (4) = f (3) +6f 0 f (2) +2f f (3)
Donc : f (0) = 1 ; f 0 (0) = 3 ; f (2) (0) = 9
; f (3) (0) = 45 ; f (4) (0) = 297.
9 15 99
Avec Taylor-Young on a alors : f (x) =0 1 + 3x + x2 + x3 + x4 + o(x4 ).
2 2 8

4 Fonctions de plusieurs variables

Exercice 45 (++) (fonctions de plusieurs variables)


∂f
– Puisque = −y sin(xy) − 2y 2 x, on obtient, en primitivant par rapport
∂x
à x : f (x, y) = cos(xy) − y 2 x2 + g(y).
∂f
– On dérive par rapport à y : (x, y) = −x sin(xy) − 2yx2 + g 0 (y) .
∂y
∂f
Or on veut que (x, y) = −x sin(xy) − 2x2 y, donc g 0 (y) = 0. Donc g(y) = C = constante.
∂y
– Finalement, les fonctions f de classe C 2 qui vérifient les deux équations proposées sont les fonctions
de la forme : f (x, y) = cos(xy) − y 2 x2 + C , avec C ∈ R .

Exercice 46 (++) (fonctions de plusieurs variables)


Le raisonnement est identique à celui de l’exercice précédent.
On obtient : f (x, y) = x sin(y) + x4 + y 3 + K , avec K ∈ R .

20
5 Matrices

Exercice 47 (+) (matrices inversibles)  


−2 3 −3
On calcule M 2 et on obtient : M 2 = −9 10 −9 = 3M − 2I.
−3 3 −2
On a donc : M 2 − 3M = −2I, c’est à dire : M (M − 3I) = (M − 3I)M = −2I.
Ainsi : M ( 21 (3I − M )) = ( 12 (3I − M ))M = I.
 
3 −1 1
1 1
Donc M est inversible et : M −1 = (3I − M ) = 3 −1 3
2 2
1 −1 3

Exercice 48 (++) (équations matricielles)


Soit A = (ai,j ) une matrice de H.
Notons (ci,j ) les coefficients (tous nuls) de la matrice A2 . D’après la formule du produit matriciel,
n
X
ci,j = ai,k ak,j
k=1

n
X
Si on regarde les élements diagonaux, ceci donne : ci,i = a2i,k puisque ai,k = ak,i . Or ci,i = 0, et une
k=1
somme de carrés est nulle si et seulement si chaque terme est nul, ainsi : ∀(i, k), ai,k = 0. Autrement
dit, M = 0. Donc H = {0}.

Remarque : si on trouve ce raisonnement trop difficile, on essaie avec des matrices symétriques de
taille 2, puis on essaie de généraliser.

Exercice 49 (++) (matrices)


1. Déjà il faut comprendre l’énoncé : F est un ensemble de matrices : c’est l’ensemble des matrices
qui peuvent s’écrire R(a), pour un certain réel a.
  
cos a − sin a cos b − sin b
R(a)R(b) =
sin a cos a sin b cos b
 
cos a cos b − sin a sin b − cos a sin b − sin a cos b
=
sin a cos b + cos a sin b − sin a sin b + cos a cos b
 
cos(a + b) − sin(a + b)
= = R(a + b).
sin(a + b) cos(a + b)

Ainsi, si on prend deux éléments quelconques R(a) et R(b) dans F, alors leur produit s’écrit
R(c) (en posant c = a + b) donc leur produit est encore dans F.
Donc l’ensemble F est stable pour le produit matriciel.
2. Non. En effet, I2 = R(0) est dans F, mais I2 + I2 = 2I2 n’est pas dans F puisqu’un cosinus ne
peut pas être égal à 2. Donc F n’est pas stable pour l’addition.
3. R(a)R(−a) = R(a − a) = R(0) = I2 .
Donc R(a) est inversible et R(a)−1 = R(−a).
4. R(a)2 = R(a)R(a) = R(2a).
Par récurrence on généralise : R(a)n = R(na).

21
Exercice 50 (++) (produit matriciel, trace d’une matrice)
n
X
1. Tr(In ) = 1 = n.
i=1
2. Soit (A, B) ∈ Mn (K)2 . On note A = (ai,j )1≤i,j≤n et B = (bi,j )1≤i,j≤n
On note : A + B = P = (pi,j )1≤i,j≤n .
On sait que : ∀(i, j) ∈ {1, . . . , n}2 , pi,j = ai,j + bi,j . Par conséquent :
n
X n
X n
X n
X
Tr(A + B) = pi,i = (ai,i + bi,i ) = ai,i + bi,i = Tr(A) + Tr(B)
i=1 i=1 i=1 i=1

3. Soit (A, B) ∈ Mn (K)2 . On note A = (ai,j )1≤i,j≤n et B = (bi,j )1≤i,j≤n


On note : AB = (ci,j )1≤i,j≤n et BA = (di,j )1≤i,j≤n . On sait que :
n
X n
X
∀(i, j) ∈ {1, . . . , n}2 , ci,j = ai,k bk,j et di,j = bi,k ak,j
k=1 k=1

Par conséquent :
n
X n X
X n
Tr(AB) = ci,i = ai,k bk,i
i=1 i=1 k=1
n
X n X
X n n X
X n n X
X n
Tr(BA) = di,i = bi,k ak,i = bk,i ai,k = bk,i ai,k = Tr(AB)
i=1 i=1 k=1 k=1 i=1 i=1 k=1
 
0 1
4. Non. On donne un contre-exemple en prenant la matrice M = .
1 0
D’une part : Tr(M )× Tr(M ) = 0. Mais d’autre part : M 2 = I donc Tr(M 2 ) = 2.
5. On raisonne par l’absurde et on suppose qu’il existe deux matrices A et B telles que AB −BA =
In . On a alors T r(AB − BA) = T r(In ).
D’une part, d’après 1, T r(In ) = n.
Mais d’autre part, d’après 2 et 3, T r(AB − BA) = T r(AB) − T r(BA) = 0.
On a ainsi n = 0 : c’est absurde !
Donc il ne peut pas exister deux matrices A et B telles que AB − BA = In .

Exercice 51 (++) (ensembles de matrices)


1. Après calculs : M (a)M (b) = M (a + b).
2. Donc le produit de deux éléments quelconques de G est encore un élément de G.
Ainsi G est un ensemble stable par produit.
3. M (a)M (−a) = M (a − a) = M (0) = I3 .
Donc M (a) est inversible et M (a)−1 = M (−a).
4. M (a)n = M (na) (démo par récurrence).

22
Exercice 52 (+++) (formule du binôme)
 
−2 0 −2
1. A =  1 0 1 . On calcule A2 : A2 = −A. On en déduit par récurrence que :
1 0 1

∀n ∈ N∗ , An = (−1)n+1 A .

(attention, cette formule n’est pas vraie pour n = 0).


2. on a : M = 4A + I. Les matrices A et I commutent donc on peut appliquer la formule du
binôme :

n  
n n
X n
M = (4A + I) = 4k Ak
k
k=0
  n   n  
n 0 0 X n k k+1
X n 
= 4 A + 4 (−1) A = I − (−4)k A
0 k k
k=1 k=1
n  
X n   
= I − (−4)k − 1 A = I − (−4 + 1)n − 1 A = I + (1 − (−3)n )A
k
k=0

2(−3)n − 1 −2 + 2(−3)n
 
0
Ainsi on a : ∀n ∈ N∗ , An =  1 − (−3)n 1 1 − (−3)n .
1 − (−3)n 0 2 − (−3)n
On remarque que cette formule est encore vraie pour n = 0.

Exercice 53 (+++) (produit de matrices)


1. Montrons que {aIn , a ∈ R} ⊂ Zn (R).
Soit P = aIn . Pour tout M ∈ Mn (R) on a : P M = aM = M P . Donc P ∈ Zn (R).
2. (a) Soit A ∈ Mn (R) et (i, j) ∈ {1, . . . , n}2 .
Après calculs, on obtient que AEi,j est la matrice dont toutes les colonnes sont nulles,
excepté la j-ième, qui est égale à la i-ème colonne de A.
Par ailleurs, Ei,j A est la matrice dont toutes les lignes sont nulles, excepté la i-ième, qui
est égale à la j-ème ligne de A.

Remarque importante :
Comme d’habitude, si on n’y comprend rien et si on n’arrive pas à faire ce calcul un peu
compliqué, on essaie sur un exemple (ou deux) puis on généralise :
Par exemple, prenons n = 3 et i = 1 et j = 3.
    
a1,1 a1,2 a1,3 0 0 1 0 0 a1,1
AE1,3 = a2,1 a2,2 a2,3  0 0 0 = 0 0 a2,1 
a3,1 a3,2 a3,3 0 0 0 0 0 a3,1
    
0 0 1 a1,1 a1,2 a1,3 a3,1 a3,2 a3,3
E1,3 A = 0 0 0 a2,1 a2,2 a2,3  =  0 0 0 
0 0 0 a3,1 a3,2 a3,3 0 0 0
(b) Soit A ∈ Zn (R). Fixons (i, j) ∈ {1, . . . , n}2 . Alors AEi,j = Ei,j A. En comparant ces deux
produits obtenus dans la question précédente, on en déduit que :

∀k 6= i, ak,i = 0 ; ∀k 6= j, aj,k = 0

23
De plus, ai,i = aj,j .
Par conséquent, A est une matrice diagonale, dont tous les éléments diagonaux sont égaux.
Appelons α leur valeur commune. Alors A = αIn .
3. Conclusion : Zn (R), l’ensemble des matrices qui commutent avec toutes les autres matrices, est
l’ensemble des matrices proportionnelles à l’identité.

Exercice 54 (+++) (calcul de puissance)  


5 0 15
Déjà B est très mal écrite. On l’écrit simplement B = 15 M avec M = −3 −1 24.
3 6 11
Ensuite, en résolvant le système de Cramer associé on a : P est inversible avec
 
1 2 −3
1 
P −1 = 4 −2 −2.
10
1 2 7
 
−2 0 0
Alors : B = P DP −1 ⇔ D = P −1 BP = ...(calculs)... =  0 1 0.
0 0 4
n n
Par une récurrence immédiate : B = P D P .  −1
(−2)n 0 0
n
Or D est diagonale donc : D =  0 1 0 .
0 0 4n
Enfin on calcule (inintéressant, utiliser la calculatrice) ... et

(−2)n + 8 + 4n ?
 
?
1 
Bn = ? ? ? .
10 n n
? ? 3(−2) + 7.4

(si vous avez les 2 termes ’extremes’, c’est que ça doit être correct).
Remarque : on vient d’utiliser la diagonalisation.

Exercice 55 (+++) (calcul


 de puissance)

1 1 1
C = 3I + 2J avec J = 1 1 1.
1 1 1
n  
n
X n
I et J commmutent, donc on peut utiliser le binome : C = 3n−k 2k J k .
k
k=0
Or J k = 3k−1 J, cette formule est valable pour k ≥ 1, mais attention : pas pour k = 0. Ainsi :
n   n  
n n
X n n−k k k−1 n n−1
X n k
C = 3 I+ 3 2 3 J =3 I +3 2 J
k k
k=1 k=1
n  
X n k
= 3n I + 3n−1 2 − 1 J = 3n I + 3n−1 (1 + 2)n − 1 J = 3n−1 (3I + (3n − 1)J)
 
k
k=0
 n
3 + 2 3 n − 1 3n − 1

Ce qui donne matriciellement : C n = 3n−1 3n − 1 3n + 2 3n − 1


3n − 1 3 n − 1 3 n + 2

24
Exercice 56 (+++) (application dans l’ensemble des matrices)
 2 
2 a + bc b(a + d)
1. Après calcul : f (M ) = M =
c(a + d) d2 + bc
 
a b
2. Soit M = .
c d
a2 + bc = 4



b(a + d) = 1

Il faut résoudre l’équation f (M ) = P qui équivaut à :

 c(a + d) = 0
d2 + bc = 2

Attention, ce n’est pas un système linéaire. L’équation c(a + d) = 0 implique c = 0 ou a + d = 0.
Mais a + d ne peut pas être nul car b(a + d) = 1. On a donc c = 0. En réinjectant dans les
1
autres équations on obtient : a2 = 4, d2 = 2, b = a+d .
Ainsi P a 4 antécédents qui sont les matrices :
 √   √ 
2 1/(2√+ 2) 2 1/(2 − √ 2)
M1 = , M2 =
0 2 0 − 2
 √   √ 
−2 1/(−2
√+ 2) −2 1/(−2√− 2)
M3 = , M4 = .
0 2 0 − 2
3. Même méthode :
a2 + bc


 = −1
b(a + d) =1

f (M ) = R ⇔ .

 c(a + d) =0
d2 + bc =1

Alors c = 0, puis : a2 = −1, ce qui est impossible (les coefficients sont réels). Donc R n’a aucun
antécédent par f .
4. Il existe un élément P qui a plusieurs antécédents, donc f n’est pas injective.
Il existe un élément R qui n’a aucun antécédent, donc f n’est pas surjective.

Exercice 57 (+++) (calcul de puissance)


 
0 4 5
A = 3I + N avec N nilpotente : N = 0 0 4. N et I commutent, on peut appliquer la formule
0 0 0
n  
X n n−k k n(n − 1) n−2 2
du binome : Soit n ≥ 2. An = (3I + N )n = 3 N = 3n I + n3n−1 N + 3 N . En
k 2
k=0
effet, N k = 0 dès que k ≥ 3. On remarque que la formule reste valable pour n = 0 et n = 1. Ainsi :
 n
3 4n3n−1 8n(n − 1)3n−2
  
9 12n 8n(n − 1)
∀n ∈ N, An =  0 3n 4n3n−1  = 3n−2 0 9 12n 
0 0 3 n 0 0 9

Exercice 58 (+++) (calcul de puissance)


- Méthode 1 : T = 2I − J puis la formule du binome...
- Méthode 2 : on calcule et on remarque que T 2 = T + 2I. On montre alors (récurrence) que
n
T = an T + bn I. Dans l’hérédité on obtient les formules : an+1 = an + bn , bn+1 = 2an . Ainsi
an+2 = an+1 + bn+1 = an+1 + 2an . Donc (an ) satisfait une relation de récurrence linéaire d’ordre 2,
on verra plus tard dans l’année des formules pour ce genre de suites...

25
6 Systèmes linéaires
Exercice 59 (+) (systèmes linéaires)
En fait, F est l’ensemble des quintuplets (i.e. des vecteurs de R5 ) solutions d’un système linéaire. On
va résoudre ce système avec la méthode du pivot de Gauss. Soit u = (x1 , x2 , x3 , x4 , x5 ) ∈ R5 .
(L1 ← 41 L1 )

 2x1 − 5x4 = 0
u∈F ⇔ 6x1 + 12x2 + 2x4 = 0 (L2 ← 2L2 )
10x1 + 12x2 − 8x4 = 0 (L3 ← 2L3 )


 2x1 − 5x4 = 0
⇔ + 12x2 + 17x4 = 0 (L2 ← L2 − 3L1 )
+ 12x2 + 17x4 = 0 (L3 ← L3 − 5L1 )

x1 = 25 x4

⇔ 17
x2 = − 12 x4
5 17
Ainsi : F = {( x4 , − x4 , x3 , x4 , x5 ), (x3 , x4 , x5 ) ∈ R3 }
2 12
On peut aussi l’écrire en français (c’est mieux) : F est l’ensemble de tous les quintuplets qui s’écrivent
5 17
( x4 , − x4 , x3 , x4 , x5 ) avec (x3 , x4 , x5 ) ∈ R3 .
2 12
Autrement dit, on peut choisir ce que l’on veut pour les nombres x3 , x4 et x5 , et le quintuplet
5 17
( x4 , − x4 , x3 , x4 , x5 ) sera toujours une solution du système.
2 12
Remarque (qui sera bien comprise après le cours sur les espaces vectoriels) : Pour choisir un élément
de F on a 3 ’degrés de liberté’ puisqu’on choisit indépendamment les trois nombres x3 , x4 et x5 .
Donc F est de dimension 3.
Pour résumer, F est un espace de dimension 3 de R5 (géométriquement c’est difficile à visualiser).
Si vous ne comprenez pas les 3 dernières lignes ce n’est pas grave.
Remarque importante : En appliquant à la lettre la méthode du pivot de Gauss, en décrivant les
différentes étapes, en alignant les lignes et les colonnes comme il faut, en se concentrant un peu pour
éviter les erreurs de calcul, en laissant sa gomme dans son sac, en écrivant gros avec des symboles
et des chiffres lisibles, ce système (apparemment compliqué) se résout en trois étapes très rapides. Et
il sera toujours ainsi !

Exercice 60 (+) (systèmes linéaires) 


3x − y =0
Soit u = (x, y, z, t) ∈ R4 . On a : u ∈ Hα ⇔
(α − 5)t = 0
Voilà, le pivot est terminé. Puisque la suite dépend du paramètre α, il faut faire quelque chose de
très classique : une discussion suivant les valeurs d’un paramètre.
On va distinguer clairement deux cas. La ’difficulté’ est d’écrire clairement Premier cas... en souli-
gnant, puis d’écrire Deuxième cas... en soulignant, puis à la fin de faire un bilan résumant tous les
cas, en vérifiant que notre discussion a été exhaustive (i.e. qu’on a bien traité tous les cas) et qu’un
même paramètre ne se trouve pas dans plusieurs cas à la fois. Lorsqu’il n’y a que deux cas comme
ici, on peut se passer du bilan.
Ici, pour continuer la résolution du système on veut diviser par (α − 5). Donc les deux cas seront :
α 6= 5 puis α = 5.
- Premier cas : α 6= 5.

 
 x =x
y = 3x y = 3x

Alors on a : u ∈ Hα ⇔ ⇔
t =0 
 z =z
t =0

La dernière écriture est inutile mais c’est juste pour signaler que quand il n’y aucune condition sur
x ou sur z, cela ne signifie pas que x = 0 ou que z = 0, mais au contraire cela signifie qu’on peut
prendre x et z quelconques.

26
Par conséquent : Hα est l’ensemble des quadruplets de la forme (x, 3x, z, 0) avec (x, z) ∈ R2 .

Remarque (à lire après le cours sur les espaces vectoriels) : Hα est un sous-espace vectoriel de
dimension 2 de R4 (géométriquement c’est un plan vectoriel flottant dans un espace de dimension
4).
La conclusion peut se réécrire : Hα = {(x, 3x, z, 0), (x, z) ∈ R2 }.

- Second cas : α = 5. 
Alors on a : u ∈ Hα ⇔ y = 3x
Remarque : il n’y a donc pas de z ni de t dans notre système. Ce n’est pas du tout gênant, c’est
comme si on rajoutait les équations z = z et t = t.
On a ainsi : Hα est l’ensemble des quadruplets de la forme (x, 3x, z, t) avec (x, z, t) ∈ R3 .
Ce qui s’écrit aussi : Hα = {(x, 3x, z, t) , (x, z, t) ∈ R3 }.

Remarque (à lire après le cours sur les espaces vectoriels) : Ici Hα est un sous-espace vectoriel de
dimension 3 de R4 .

Exercice 61 (++) (très classique : inverse et puissance de matrice, systèmes linéaires)


Pour cet exercice la calculatrice est autorisée. On s’en servira pour vérifier les calculs. Il faut donc
apprendre à rentrer une matrice et à effectuer les opérations de base (produit, inverse) sur les matrices
(lisez le mode d’emploi).
   
y1 x1
1. On prend Y = y2  de R3 et on résout l’équation P X = Y d’inconnue le vecteur X = x2 .
y3 x3
 
 x1 −x2 +2x3 = y1  x1 −x2 +2x3 = y1
PX = Y ⇔ 2x1 +x2 +x3 = y2 ⇔ 3x2 −3x3 = y2 − 2y1 (L2 ← L2 − 2L1 )
x1 +2x2 +3x3 = y3 3x2 +x3 = y3 − y1 (L3 ← L3 − L1 )
 

 x1 −x2 +2x3 = y1
⇔ 3x2 −3x3 = y2 − 2y1
4x3 = y3 − y1 − y2 + 2y1 (L3 ← L3 − L2 )

Le pivot est terminé. On résout en remontant, en ordonnant correctement (on fait les détails
des calculs au brouillon en prenant de la place, en écrivant très gros, en n’effaçant
pas au fur et à mesure avec sa gomme, en utilisant des parenthèses et en faisant
1


 x1 = (y1 + 7y2 − 3y3 )

 12
1

attention aux - par -) : P X = Y ⇔ x2 = (−5y1 + y2 + 3y3 ) .
 12
 x3 = 1 (y1 − y2 + y3 )



4
 
1 7 −3
1 
En conclusion, P est inversible et : P −1 = −5 1 3
12
3 −3 3
1
Remarque : on factorise par 12 pour ne pas laisser des fractions dans la matrice, ça simplifiera
les calculs à venir.
 
2 0 0
2. A = P DP −1 ⇔ D = P −1 AP . On calcule AP puis P −1 (AP ) et on obtient : D = 0 −4 0 .
0 0 2
 n   
2 0 0 1 0 0
3. D est diagonale donc : Dn =  0 (−4)n 0  = 2n 0 (−2)n 0.
0 0 2n 0 0 1

27
A = P DP −1 donc on montre par récurrence (c’est plus que classique) que An = P Dn P −1 .
On calcule ce produit, en deux étapes, et en factorisant pour simplifier les calculs :
 
n 1 7 −3
2
Dn P −1 = (−5)(−2)n (−2)n 3(−2)n 
12
3 −3 3

7 + 5(−2)n 1 − (−2)n 3 − 3(−2)n


 
2 n
An = P (Dn P −1 ) =  5 − 5(−2)n 11 + (−2)n −3 + 3(−2)n  (on vérifie avec sa calculatrice)
12
10 − 10(−2)n −2 + 2(−2)n 6 + 6(−2)n

4. Il y a évidemment
  un lien avec
 les questions
 précédentes ! En fait, on note Xn le vecteur-colonne :
un u0 −2
Xn =  vn . Alors X0 =  v0  =  5  et : ∀n ∈ N, Xn+1 = AXn .
wn w0 1
Attention : Dire que (Xn ) est une suite géométrique de raison A serait totalement faux, puisque
(Xn ) n’est pas une suite réelle, c’est une suite de vecteurs-colonnes, et A n’est pas un nombre,
c’est une matrice. Mais on peut quand même appliquer des idées analogues à celles utilisées
dans l’étude des suites géométriques.
On montre par une récurrence rapide que Xn = An X0 .
En utilisant le résultat de la question précédente, on a donc :

7 + 5(−2)n 1 − (−2)n 3 − 3(−2)n −6 − 18(−2)n


     
−2
2n  2n
Xn = 5 − 5(−2)n 11 + (−2)n −3 + 3(−2)n   5  =  42 + 18(−2)n 
12 n n n 12
10 − 10(−2) −2 + 2(−2) 6 + 6(−2) 1 −24 + 36(−2)n

Puis, après simplifications : un = −2n−1 (1 + 3(−2)n ); vn = 2n−1 (7 + 3(−2)n ); wn = 2n (−2 + 3(−2)n ).


5. Ici il faut réfléchir et ne pas se lancer bêtement dans des calculs. On a vu à la question 2 que
A = P DP −1 . Or P et P −1 sont inversibles, ainsi que D qui est une matrice diagonale dont
tous les termes diagonaux sont non nuls. Or le produit de matrices inversibles est inversible,
donc A est inversible.
De plus on sait que : (BC)−1 = C −1 B −1 . Donc : A−1 = (P DP −1 )−1 = (P −1 )−1 D−1 P −1 = P D−1 P −1 .
   
1/2 0 0 2 0 0
1
Puisque D est diagonale on a facilement D−1 : D−1 =  0 −1/4 0  = 0 −1 0.
4
0 0 1/2 0 0 1
 
3 1 3
1 
Maintenant on calcule (vérifier avec la calculatrice) et on obtient : A−1 = 5 7 −3
16
10 −2 2
6. Il faut encore réfléchir et ne pas partir directement dans des calculs. On voit bien que :
    
 −x + y + 3z = −10 x −5
5x + 3y − 3z = 2 ⇔ A y  =  1 
10x − 2y − 2z = 4 z 2

On vient de prouver que A est inversible,


 donc
 ce système (notons-le (R)) est de Cramer : il a
x −5
une unique solution qui est : y  = A−1  1 .
z 2
1 3
Après calculs on obtient : (R) a une unique solution, le triplet (− , − , −3).
2 2

28
Exercice 62 (++) (systèmes de Cramer, matrices inversibles)
1. On fixe λ ∈ R et on note (Eλ ) le système de l’énoncé. On sait que (Eλ ) est un système de
Cramer si et seulement si il admet une unique solution. Résolvons (Eλ ) :
 
 x −y +λz = 0 (L1 ↔ L2 )  x −y +λz =0
(Eλ ) ⇔ y +3z = 0 ⇔ y +3z =0
−2x −2z = 0bg −2y +2(λ − 1)z =0 (L3 ← L3 + 2L1 )
 

 x −y +λz =0
⇔ y +3z =0
2(λ + 2)z = 0 (L3 ← L3 + 2L2 )

Le pivot est terminé, le système est triangulaire.


Evidemment, il y a une discussion sur le paramètre λ. On a :

Le système est de Cramer si et seulement si λ 6= −2.

2. Pour résoudre le système il y a évidemment deux cas :


- Premier cas : λ + 2 = 0, c’est à dire λ = −2.
Dans ce cas le système n’a pas une unique solution. On reprend le dernier système :

 x −y −2z = 0 
x = −z
(E−2 ) ⇔ y +3z = 0 ⇔
y = −3z
0 =0

Dans ce cas, le système (Eλ ) a une infinité de solutions : tous les triplets de la forme (−z, −3z, z)
avec z ∈ R.
- Second cas : λ + 2 6= 0, c’est à dire λ 6= −2.
Alors le système est de Cramer, il a une unique solution qui est évidemment le triplet (0, 0, 0),
puisque (Eλ ) est un système homogène.
- Conclusion :
. Si λ = −2 alors S(Eλ ) = {(−z, −3z, z), z ∈ R}.
. Si λ 6= −2 alors S(Eλ ) = {(0, 0, 0)}.
3. Notons Tλ la matrice proposée. Il faut réfléchir et ne pas partir dans des calculs. En effet Tλ est
la matrice associée au système (Eλ ). Or on a vu à la question 1 que ce système est de Cramer
si et seulement si λ 6= −2.
Conclusion : Tλ est inversible si et seulement si λ 6= −2.
Remarque : Inutile de chercher son inverse, ce n’est pas demandé.

Exercice 63 (++) (calcul de l’inverse d’une matrice)


 
y1
1. Soit a fixé dans R. On prend un vecteur Y = y2  de R3 et on résout l’équation Ma X = Y
y3
 
x1
d’inconnue le vecteur X = x2 .
x3
Remarque : En fait le but n’est pas de résoudre le système jusqu’à la fin, mais juste de déterminer
si le système a une unique solution ou pas.
Méthode : on commence à résoudre par la méthode du pivot de Gauss, puis on va voir apparaitre
naturellement des cas particuliers, il y aura une discussion selon les valeurs de a.

29
 
 ax1 +x2 +x3 = y1  x1 +ax2 +x3 = y2 (L1 ↔ L2 )
Ma X = Y ⇔ x1 +ax2 +x3 = y2 ⇔ ax1 +x2 +x3 = y1
x1 +x2 +ax3 = y3 x1 +x2 +ax3 = y3
 

 x1 +ax2 +x3 = y2
⇔ (1 − a2 )x2 +(1 − a)x3 = y1 − ay2 (L2 ← L2 − aL1 )
+(1 − a)x2 +(a − 1)x3 = y3 − y2 (L3 ← L3 − L1 )

Remarque : pour terminer le pivot il faut FACTORISER et savoir que : a − 1 = −(1 − a) et


que : 1 − a2 = (1 − a)(1 + a).

 x1 +ax2 +x3 = y2
Ma X = Y ⇔ +(1 − a)x2 −(1 − a)x3 = y3 − y2 (L2 ↔ L3 )
(1 − a)(1 + a)x2 +(1 − a)x3 = y1 − ay2


 x1 + ax2 + x3 = y2
⇔ (1 − a)x 2 − (1 − a)x 3 = y3 − y2
  
(1 − a) + (1 + a)(1 − a) x3 = y1 − ay2 − (1 + a)(y3 − y2 ) (L3 ← L3 − (1 + a)L2 )

Le pivot est terminé. On sait alors que : le système triangulaire a une unique solution si et
seulement si les coefficients sur la diagonale sont tous différents de 0.
- On sait que : (1 − a) = 0 ⇔ a = 1. Donc la matrice n’est pas inversible lorsque a = 1.
- Maintenant on prend son cahier de brouillon et on calcule : (1−a)+(1+a)(1−a) = 2−a−a2 =
−(a2 + a − 2). Ce polynôme s’annule lorsque a = 1 et lorsque a = −2.
On peut donc conclure (inutile de résoudre le système jusqu’à la fin).
En conclusion : Ma est inversible si et seulement si a ∈ / {−2, 1}. Autrement dit : il n’y a que
deux valeurs pour lesquelles Ma n’est pas inversible, ce sont a = −2 et a = 1.
Remarque : il faut être intelligent et choisir les pivots simples. Il suffit pour cela d’échanger des
lignes et de reconnaitre les identités remarquables et les factorisations évidentes.
Maintenant on calcule l’inverse lorque a = 0. on reprend le dernier système :

 x1 = 12 (−y1 + y2 + y3 )
 
 x1 + x3 = y2
M0 X = Y ⇔ + x2 − x3 = y3 − y2 ⇔ x2 = 21 (y1 − y2 + y3 )
2x3 = y1 + y2 − y3 x3 = 12 (y1 + y2 − y3 )
 

 
−1 1 1
1
Par conséquent M0−1 = 1 −1 1 
2
1 1 −1
Remarque : finalement la plus grande difficulté technique est le développement : a(b+c) = ab+ac
et a(b − c) = ab − ac....
2. Ici il faut réfléchir : il est 
inutile
 de résoudre
 le système (appelé (E)), puisque son écriture
x −2
matricielle est : (E) ⇔ M0 y  =  1  . Or on a prouvé que M0 est inversible, donc (E)
z 5
     
x −2 4
est un système de Cramer, (E) a ainsi une unique solution : y  = M0−1  1  =  1 .
z 5 −3
Autrement dit (E) a une unique solution : le triplet (4, 1, −3).

30
Exercice 64 (++) (systèmes linéaires)
Notons (E) ce système et G l’ensemble de ces solutions.
Si on est fou, on peut essayer de résoudre le système sans utiliser le pivot de Gauss... Sinon, si on a
envie de répondre correctement et avant la fin du monde, on utilise le pivot de Gauss, en commençant
par simplifier la première ligne, où tous les coefficients sont multiples de 12.
Soit u = (x1 , x2 , x3 , x4 , x5 ) ∈ R5 .
1


 x1 + x2 − 2x3 + 3x4 − 4x5 = 0 (L1 ← 12 L1 )
x3 + x4 + x5 = 0

u∈G ⇔

 3x1 + 3x2 − 3x3 + x4 + x5 = 0
3x1 + 3x2 − 5x3 − x4 − x5 = 0



 x1 + x2 − 2x3 + 3x4 − 4x5 = 0
x3 + x4 + x5 = 0



 3x 3 − 8x 4 + 13x 5 = 0 (L3 ← L3 − 3L1 )
x3 − 10x4 + 11x5 = 0 (L4 ← L4 − 3L1 )



 x1 + x2 − 2x3 + 3x4 − 4x5 = 0
x3 + x4 + x5 = 0



 − 11x 4 + 10x 5 = 0 (L3 ← L3 − 3L2 )
− 11x4 + 10x5 = 0 (L4 ← L4 − L2 )

On en déduit, en remontant, que :

= −x2 + 2(− 21 44 14

 x1 10 x4 ) − 3x4 + 10 x4 = −x2 − 5 x4
21
x3 = − 10 x4
11
x5 = 10 x4

On remarque que toutes les coordonnées s’expriment en fonction de deux coordonnées (x2 et x4 ). On
a:
14 21 11
G = {(−x2 − x4 , x2 , − x4 , x4 , x4 ) , x2 ∈ R, x4 ∈ R}.
5 10 10
14 21 11
Autrement dit : les solutions du système sont les quintuplets de la forme (−x2 − x4 , x2 , − x4 , x4 , x4 ),
5 10 10
avec (x2 , x4 ) ∈ R2 .
Remarque : Au risque d’être (un peu) répétitif : en appliquant à la lettre la méthode du pivot de
Gauss, en décrivant les différentes étapes, en alignant les lignes et les colonnes comme il faut, en se
concentrant un minimum pour éviter les erreurs de calcul, ce système (apparemment compliqué) se
résout en quatre étapes très rapides. Et il en est toujours ainsi.

Exercice 65 (++) (matrices inversibles)


Après calculs (système de Cramer), Ay est inversible si et seulement si y ∈
/ {−2, 2}.
On reprend les calculs ... et on obtient :
 
−1 1 −y 4
Ay =
4 − y 2 1 −y

31
Exercice 66 (++) (calcul de l’inverse d’une matrice)
Soit Y = t(y1 , . . . , yn ). Soit X = t(x1 , . . . , xn ). On a :
 1
x1 = α1 y n

 αn xn = y1 

  1
 αn−1 xn−1

 = y2
 x
 2
 = α2 yn−1
AX = Y ⇔ ... ⇔ ...
1
α x = yn−1 xn−1 = αn−1 y2
 
 2 2

 

 
α1 x1 = yn

 x 1
n = αn y1

On remarque que tous les αi sont non nuls pour justifier leur passage au dénominateur. Il y a une
unique solution, on en conclut que A est inversible et :

. . . 0 α11
 
0 0
0
 0 . . . α12 0  
. . . ... . . .
−1
A =
 
. . . ... . . .

1
 0 αn−1 0 ... 0 
 
1
αn 0 0 ... 0

Exercice 67 (++) (calcul de l’inverse d’une matrice)


Avec un pivot de Gauss on résout l’équation AX = Y , où Y est un vecteur colonne fixé et X est
le vecteur colonne inconnu. Après calculs on obtient que A est inversible si et seulement si a est
différent de 1 et −2.

32

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