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F4 CONTINUITE

On considère une fonction f définie sur un intervalle I et C sa courbe représentative dans un repère
( )
 
orthogonal O; i , j .

I. Notion de continuité.
Définitions :
► On dit que la fonction f est continue en un réel a de I si lim f (x ) = f (a )
x→a

► On dit que la fonction f est continue sur I si f est continue en tout réel a de I.

Interprétation graphique :
f est continue sur I lorsque le tracé de C sur cet intervalle se fait sans lever le crayon.

x1
0 x2 a 0 a 0

f est continue sur I = x1 ; x 2  f est continue sur I f n’est pas continue sur I
mais n’est pas dérivable en a lim f (x) = f (a )  lim− f (x )
x→a + x→a

Théorème (admis) : Si f est dérivable sur un intervalle I alors f est continue sur I.

Remarques :
● La réciproque de ce théorème est fausse : les fonctions valeur absolue et racine carrée sont continues
en 0 et respectivement sur et  0 ; +   mais ne sont pas dérivables en 0. (Leurs représentations
graphiques admettent une tangente verticale en leur point d’abscisse 0.)
● Les fonctions polynômes, inverse, valeur absolue, racine carrée, exponentielle sont continues sur
chaque intervalle de leur ensemble de définition. Il en est de même pour toutes les fonctions obtenues
par somme, produit, quotient et composée de fonctions continues.

 f ( x ) = x 2 si x  0  g ( x ) = x 3 si x  1
Exemple : Etudier la continuité des fonctions définies par  et 
 f ( x ) = x si x  0  g ( x ) = x − 4 si x  1
● La fonction carré est continue sur donc sur  0 ; +   avec f (0) = 0 2 = 0
La fonction x  x est continue sur donc sur  −  ; 0  et lim f (x ) = 0 = f (0)
x →0
Donc la fonction f est continue sur
● La fonction cube est continue sur donc sur −  ;1  avec g (1) = 13 = 1
La fonction x  x − 4 est continue sur donc sur 1; +   et lim+ g (x ) = −3  g (1)
x→1

Donc la fonction g n’est pas continue sur

II. La fonction partie entière.


Définition : Soit x  . Alors il existe un unique entier relatif n tel que n  x  n + 1
Cet entier n s’appelle la partie entière de x. On note n = E (x )

Exemples : E (7 ,3) = 7 ; E (4,8) = 4 ; E (− 2,5) = −3 ; E (− 5,1) = −6


Term Spé F4 1/4
Représentation graphique : Si x   0 ;1  alors E (x ) = 0

Si x  1; 2  alors E (x ) = 1 . Si x   2 ; 3  alors E (x ) = 2

Si x   − 1; 0  alors E (x ) = −1 . Si x   − 2 ; − 1  alors E (x ) = −2
1
0 1
La fonction E est définie sur mais discontinue en chaque entier.
On dit que E est une fonction constante par morceaux ou en escalier.

III. Application aux suites.


Propriétés :
 Soit f une fonction définie sur un intervalle I et (u n ) une suite telle que, pour tout n  , u n ∈ I.
Si (u n ) converge vers un réel L appartenant à I alors la suite (f (u n )) converge vers f (L).

 Si f est une fonction continue sur un intervalle I et (u n ) une suite telle que pour tout n de , u n+1 = f (u n )
Si (u n ) converge vers un réel L alors L vérifie f (L) = L (donc L est solution de l’équation f(x) = x)

Construction des 1ers termes d’une suite définie par récurrence : Terme
1 + un
Soit (u n )définie par u0 = −0,9 et u n +1 = (D)
2
1+ x
u n+1 = f (u n ) avec f (x ) = et f définie sur  − 1 ; +  
2
de représentation graphique Cf
→ On construit Cf dans un repère orthogonal ;
on place u 0 sur l’axe des abscisses
et on trace (D) : y = x
→ On place sur Cf le point B0 d’abscisse u 0 ;
son ordonnée est f (u0 ) = u1 donc B0 ( u 0 ; u1 ). 0 Terme
→ Pour déterminer B1 ( u1 ; u 2 ), il faut placer u1 ,
l’ordonnée de B0 en abscisse.
On reporte donc u1 sur l’axe (Ox) en utilisant la droite (D) : y = x
→ On poursuit de même pour construire B2 ( u 2 ; u3 ) ; B3 ( u3 ; u 4 ) ; …
1°) Conjecturer la limite de (u n ). (u n ) semble converger vers 1.
2°) Etudier les variations de f.
𝑣′ 1+𝑥 1
f est dérivable sur ]−1; +∞[ comme composée. f = √𝑣 ; f ’ = 2 𝑣 ; v(x) = ; v’(x) = = 0,5
√ 2 2
Donc f est strictement croissante sur  − 1 ; +   .
0,5
f ’ (x) = >0
2√(1+𝑥)/2
3°) Démontrer par récurrence que (u n ) est croissante et majorée par 1.
Posons Pn : « −1 ≤ 𝑢𝑛 ≤ 𝑢𝑛+1 ≤ 1 »
1+𝑢0 1−0,9
♦ Initialisation : Pour n = 0 u0 = −0,9 et 𝑢1 = √ 2
=√ 2
= √0,05 ≈ 0,22 donc −1 ≤ 𝑢0 ≤ 𝑢1 ≤ 1
et 𝑃0 est vraie
♦ Hérédité : Supposons la propriété Pn vraie au rang n. Montrons que 𝑃𝑛+1 est vraie,
donc montrons que −1 ≤ 𝑢𝑛+1 ≤ 𝑢𝑛+2 ≤ 1
−1 ≤ 𝑢𝑛 ≤ 𝑢𝑛+1 ≤ 1 or f est croissante sur  − 1 ; +   donc 𝑓(−1) ≤ 𝑓(𝑢𝑛 ) ≤ 𝑓(𝑢𝑛+1 ) ≤ 𝑓(1)
Or 𝑓(−1) = 0 et 𝑓(1)=√2/2 = √1 = 1. Donc −1 ≤ 0 ≤ 𝑢𝑛 ≤ 𝑢𝑛+1 ≤ 1
♦ Conclusion : La propriété Pn est vraie pour n = 0 et est héréditaire donc pour tout entier naturel n,
(u n ) est croissante et majorée par 1.
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4°) Justifier que (u n ) converge vers un réel L, puis déterminer L.
(u n ) est croissante et majorée par 1 donc (u n ) converge vers un réel L.
f est continue sur  − 1 ; +   et u n+1 = f (u n ) donc L vérifie f (L) = L.
1+𝑥 1+𝑥
f(x) = x ⇔ √ =x⇔ = x² (comme chaque membre de l’équation est positif) ⇔ 1 + x = 2 x²
2 2
⇔ 2 x² – x – 1 = 0 Δ = b² – 4ac = (–1)² – 4 × 2 × (–1) = 9 > 0 donc l’équation admet deux solutions réelles
−𝑏−√∆ 1−3 −1 −𝑏+√∆ 1+3
x1 = == = et x2 = == =1
2𝑎 4 2 2𝑎 4
Or u0 = −0,9 et (u n ) est croissante, on en déduit que L = 1.

IV. Application aux équations.


Théorème des valeurs intermédiaires : Si f est continue sur un intervalle  a ; b  alors toutes les valeurs
intermédiaires entre f (a ) et f (b ) sont prises au moins une fois.
Autrement dit : Pour tout réel k compris entre f (a ) et f (b ) , il existe c   a ; b  tel que f (c ) = k
d’où l’équation f (x ) = k admet au moins une solution dans  a ; b  .
En particulier : Si f (a ) et f (b ) sont de signes contraires donc si f (a )  f (b )  0 , alors l’équation
f (x ) = 0 admet au moins une solution dans  a ; b  .
f(b) f(a)
y=k

a c c’ c’’ b
0 b a ∝ 0
y=k f(b)
f(a)

Corollaire du théorème des valeurs intermédiaires ou Théorème de LA valeur intermédiaire :


Si f est continue et strictement monotone sur  a ; b  alors pour tout réel k compris entre f (a ) et f (b ) ,
l’équation f (x ) = k admet une UNIQUE solution    a ; b 

Remarque : Ce théorème s’étend au cas d’intervalles ouverts ou semi-ouverts, bornés ou non bornés en
remplaçant si besoin f (a ) et f (b ) par les limites de f en a et en b.

Algorithmes et TI
PROGRAM:BALAYAGE: PROGRAM:DICHOTOM from math import*
Prompt A,H :0→N def f(x) :
:A→X :Prompt A,B,H y = x**3 +x**2 – x
:While Y1(A)*Y1(X)>0 :While B–A>H
:X+H→X :N+1→N def dichotomie(a, b, e) :
:End :(A+B)/2→C while (b – a) >= e :
:Disp X–H ,"  SOL  ",X :If Y1(A)*Y1(C)>0 m = (a+b) /2
:Then if f(a)*f(b) < 0 :
:C →A b=m
:Else else :
:C→B a=m
:End return a, b
:End
:Disp A ,"  SOL  ",B, "EN",N, "ETAPES"

Term Spé F4 3/4


Exemples :
x −1
● Montrer que l’équation = 2 x admet au moins une solution dans .
1+ x2
x −1
= 2 x  x − 1 − 2 x(1 + x 2 ) = 0  −2 x 3 − x − 1 = 0  2 x 3 + x + 1 = 0 .
1+ x 2

Notons f la fonction définie sur par f (x) = 2 x 3 + x + 1


f est une fonction polynôme donc elle est continue sur
(Cherchons deux réels a et b tels que f (a ) et f (b ) soient de signes contraires)
f (− 1) = −2 − 1 + 1 = −2  0 et f (0) = 1  0
f (− 1)  0  f (0) donc d’après le théorème des valeurs intermédiaires, l’équation 2 x 3 + x + 1 = 0 admet au
moins une solution dans − 1; 0 
x −1
Donc l’équation = 2 x admet au moins une solution dans .
1+ x2
NB : On pouvait aussi déterminer les limites de f en −  et + 

● Soit f la fonction définie sur − 2 ; 2 par f (x ) = x 3 + x 2 − x + 1.


1°) Déterminer les valeurs du réel k pour que l’équation f (x ) = k admette au moins une solution.
2°) Démontrer que l’équation f (x ) = 1 admet exactement 3 solutions dans − 2 ; 2

1°) f est une fonction polynôme définie sur − 2 ; 2 donc f est continue et dérivable sur − 2 ; 2
 1
f ' (x ) = 3x 2 + 2 x − 1 = 3 x − (x + 1) avec Δ = 16
 3
x –2 –1 1/3 2 f (− 2) = −1 et f (2) = 11 avec
f’(x) + 0 – 0 + – 1 le minimum et 11 le maximum
2 11 de f sur − 2 ; 2
Donc pour k  − 1;11 l’équation
f(x)
f (x ) = k admet au moins
–1 22/27 une solution dans − 2 ; 2

2°) ■ f (− 2) = −1 et f (− 1) = 2 . f est continue et strictement monotone sur − 2 ; − 1 et 1  − 1; 2


Donc, d’après le corollaire du théorème des valeurs intermédiaires (ou le théorème de LA valeur
intermédiaire), l’équation f (x ) = 1 admet une unique solution dans − 2 ; − 1

■ f (− 1) = 2 et f (1 / 3) = 22 / 27 . f est continue et strictement monotone sur − 1;1 / 3 et 1  22 / 27 ; 2


Donc, d’après le théorème de la valeur intermédiaire, l’équation f (x ) = 1 admet une unique solution
dans − 1;1 / 3

■ f (1 / 3) = 22 / 27 et f (2) = 11 . f est continue et strictement monotone sur 1 / 3 ; 2 et 1  22 / 27 ;11


Donc, d’après le théorème de la valeur intermédiaire, l’équation f (x ) = 1 admet une unique solution
dans 1 / 3 ; 2

On en déduit que l’équation f (x ) = 1 admet exactement 3 solutions dans − 2 ; 2

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