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1.4.1 D ÉFINITION
Soient X un espace topologique et Y un espace métrique.On note Appl (X, Y ) =
Y X l’ensemble des applications X dans Y. On désigne par B ( X, Y ) l’ensemble des
applications bornées X dans Y i.e. f 2 B ( X, Y ) si f ( X ) a un diamètre borné.
On munit B ( X, Y ) de la distance uniforme i.e. pour f , g 2 B ( X, Y )
d• ( f , g) := sup d( f ( x ), g( x )).
x2X
1.4.4 T HÉORÈME
Si (Y, d) est un espace métrique complet alors il en va de même pour B ( X, Y ) et
donc de BC ( X, Y ).
1. Vocabulaire: Espaces de fonctions continues 42
1.4.6 R EMARQUE
Lorsque X est compact, toute fonction continue, f : X ! Y est nécessairement
bornée, dans ce cas C ( X, Y ) = BC ( X, Y ).
du compact X.
En effet, comme les gn sont continues, les ensembles Fn = gn 1 ([#, +•[), sont fer-
més, de gn+1 gn , en déduit que Fn+1 ⇢ Fn , et par continuité de gn et compacité
de X, il existe xn tel que gn ( xn ) = k gn k• ainsi Fn est non vide.\
#,\ D’après, la
propriété de l’intersection finie des compacts, Fn 6= ∆. Soit a 2 Fn , alors
n 2N n 2N
pour tout n, gn ( a) #, contredit la convergence simple de ( gn ) vers 0. ⌅
1.4.9 R EMARQUE
1.4.10 D ÉFINITION
Soient X un espace topologique et Y un espace métrique. Une partie A de C ( X, Y )
est dite équicontinue en un point x0 de X, si pour tout e > 0, il existe un voisinage
Vx0 de x0 dans X tel que f (Vx0 ) ⇢ B( f ( x0 ), #) pour tout f 2 A i.e.
8 x 2 Vx0 , 8 f 2 A, d( f ( x ), f ( x0 )) < e.
1. Vocabulaire: Espaces de fonctions continues 44
1.4.11 D ÉFINITION
Soient X, Y deux espaces métriques, d(resp. d0 ) la distance sur X (resp.Y ). Une par-
tie A de C ( X, Y ) est dite uniformément équicontinue si
8e > 0, 9h > 0, 8 x, y 2 X, 8 f 2 A, d( x, y) < h ) d0 ( f ( x ), f (y)) < e.
1.4.13 E XEMPLE . Soient X, Y deux espaces métriques, d (resp. d0 ) la distance sur X (resp.Y ),
k et a deux nombres > 0. L’ensemble des applications (a-höldériennes) f de X dans
Y telles que, pour tout couple ( x, x 0 ) de points de X, on ait
Ä äa
d( x, x 0 ) k d0 ( f ( x ), f ( x 0 ))
est uniformément équicontinu.
Par exemple, l’ensemble des isométries de X sur une partie de Y est uniformé-
ment équicontinu.
1.4.14 T HÉORÈME
Soient X et Y deux espaces métriques, avec X compact. Toute famille équicontinue
d’applications de X dans Y est uniformément équicontinue.
Démonstration: Supposons par l’absurde qu’il existe e > 0 et des suites ( f n )n2N
1
dans A et ( xn )n2N , (yn )n2N dans X telles que d( xn , yn ) et d( f n ( xn ), f n (yn ))
n
e. Par compacité, quitte à extraire, on peut supposer que les suites ( xn )n2N et
(yn )n2N convergent vers un même point x. L’équicontinuité de A au point x im-
e e
plique que si n est assez grand, alors d( f n ( xn ), f n ( x )) < et d( f n (yn ), f n ( x )) < .
2 2
Par inégalité triangulaire, on a donc, pour n assez grand,
d( f n ( xn ), f n (yn )) d( f n ( xn ), f n ( x )) + d( f n ( x ), f n (yn )) < e,
contradiction. ⌅
1. Vocabulaire: Espaces de fonctions continues 45
1.4.16 Exercice Si E et F sont des espaces vectoriels normés, alors l’espace vectoriel normé
L ( E, F ) des applications linéaires continues de E dans F est un sous-ensemble de
C ( E, F ). Montrer que les propriétés suivantes sur une partie A de L ( E, F ) sont
équivalentes :
1. A est uniformément équicontinue ;
2. A est équicontinue ;
3. A est équicontinue en 0 ;
4. il existe C 0 tel que pour tout u dans A , on ait kuk C.
1.4.17 P ROPOSITION
Soient X un espace topologique compact, Y un espace métrique. Soit A une partie
équicontinue de C ( X, Y ). Alors,
i) la topologie de la convergence uniforme et la topologie de la convergence
simple, sont identiques sur A .
ii) L’adhérence A de A est une partie équicontinue.
iii) la topologie de la convergence uniforme et la topologie de la convergence
simple, sont identiques sur A .
Démonstration: i) La topologie de la convergence uniforme est toujours plus fine
que celle de la convergence simple ( qui est la topologie produit sur Y X ), donc
il suffit de montrer que toute partie de A qui est ouverte pour la convergence
uniforme, est ouverte pour la topologie de la convergence simple. Pour cela, il
suffit de montrer que toute boule ouverte Bd• ( f , #) dans A est un voisinage
de son centre pour la topologie de la convergence simple.
Il suffit donc de trouver un pavé ouvert P = p x11 (U1 ) \ · · · \ p xn1 (Un ) , où
Ui voisinage ouvert de f ( xi ) contenant f et tel que P \ A soit contenu dans
Bd• ( f , #), c‘est-à-dire
g 2 A et 8i 2 {1, · · · , n}, g( xi ) 2 Ui ) d• ( f , g) < #.
Pour tout x 2 X, par équicontinuité il existe un voisinage ouvert Vx de x
#
dans X tel que g(Vx ) ⇢ B( g( x ), ) pour tout g 2 A . Par compacité de X, il
3
S #
existe x1 , · · · , xn 2 X tels que les in=1 Vxi = X. On pose Ui = B( f ( xi ), ).
3
Soit g 2 A telle que pour tout i = 1, · · · , n on ait g( xi ) 2 Ui c’est-à-dire
#
d( f ( xi ), g( xi )) < . Soit x 2 X, il est dans un certain Vxi donc d( f ( x ), f ( xi )) <
3
# #
et d( g( x ), g( xi )) < . Donc
3 3
d( f ( x ), g( x )) d( f ( x ), f ( xi )) + d( f ( xi ), g( xi )) + d( g( xi ), g( x ))
# # #
< + + = #.
3 3 3
En passant au sup sur x, on a donc d• ( f , g) < #.
1. Vocabulaire: Espaces de fonctions continues 46
Par exemple, une partie de R n est relativement compacte si et seulement si elle est
bornée.
1.4.20 P ROPOSITION
Soient X un espace topologique, Y un espace métrique, et A une partie d’adhé-
rence compacte de C ( X, Y ) pour la topologie de la convergence uniforme. Alors
i) A est équicontinue
ii) pour tout x dans X, l’ensemble A ( x ) = { f ( x ) : f 2 A } est relativement
compacte (i.e. d’adhérence compacte ) dans Y.
1. Vocabulaire: Espaces de fonctions continues 47
{ f 2 Y X | 8 x 2 X, f ( x ) 2 A ( x )}
1.4.24 C OROLLAIRE
Si X est un espace topologique compact et Y est un espace métrique compact,
alors les parties de C ( X, Y ), qui sont d’adhérence compacte pour la topologie de
la convergence uniforme, sont exactement les parties équicontinues.
1.4.25 E XEMPLE . Soit A = ( f n )n2N la suite dans C ([0, 1], R ) formée des translations
f n : t 7! t + n. L’ensemble des f n est équicontinu (tous ses élements sont des
isométries) ; mais l’ensemble des images de 0 par les f n , qui est N ⇢ R, n’est
pas borné ; et la suite des f n n’a pas de sous-suite convergente dans C ([0, 1], R ),
donc A n’est pas relativement compacte. On peut voir ceci directement, puisque
d• ( f n , f m ) = |n m| 1, si n 6= m.
Par contre, B = ( f a ) a2[2,3] , la suite dans C ([0, 1], R ) formée des translations
f a : t 7! t + a est relativement compacte dans C ([0, 1], R ), d’après le théorème
d’Arzela-Ascoli.
1.4.28 R EMARQUE
Ce résultat n’est plus valable, si on remplace R par C. Par exemple, si X = D est
le disque unité fermé de C, la sous-algèbre unitaire séparante des (restrictions à
D) des polynômes complexes n’est pas dense dans C ( D, C ), son adhérence est
l’ensemble de toutes les fonctions holomorphes de D dans C, donc l’ensemble
des fonctions analytiques sur D, qui est strictement contenu dans C ( D, C ). Par
exemple, la restriction à D de la fonction z ! z n’est pas dans cette adhérence.
Un autre exemple, soit U = {z 2 C : |z| = 1}. L’ensemble A des fonctions
polynomiales de U dans C est une algèbre unitaire et séparante, mais n’est pas
R
dense dans C (U, C ). En effet, on a pour tout n 2 N, 02p eint eit dt = 0, d’où
R
pour tout f 2 A, 02p f (eit )eit dt = 0. En prenant la limite uniforme, on aura
R 2p
f (eit )eit dt = 0, pour tout f 2 Ā. Mais pour la fonction g : z 7! z̄, on a
R02p it it R 2p it eit dt = 2p. Donc g 2
0 g ( e ) e dt = 0 e / Ā c-à-d A n’est pas dense dans
C (U, C ).
A = C [ Z1 , . . . , Zd , Z̄1 , . . . , Z̄d ].
1.4.33 L EMME
Si A est une sous-algèbre unitaire séparante de C ( X, R ), alors pour tous points
distincts x, y de X et pour tous a, b dans R, il existe f dans A telle que f ( x ) = a
et f (y) = b.
Démonstration: Soit g dans A tel que g( x ) 6= g(y). Alors, puisque A est une sous-
algèbre unitaire,
b a
f =a + (g g( x ))
g(y) g( x )
convient. ⌅
1.4.35 L EMME p
La fonction t sur [0, 1] est limite uniforme de polynômes réels en t.
1
Pn+1 (t) = Pn (t) + (t Pn (t)2 )
2
Par
p récurrence sur k 2 N, montrons que Pk Pk 1 sur [0, 1] si k 1 et que Pk (t)
t sur [0, 1]. En effet, le résultat est vrai pour k = 0. Soit n 1, et supposons le
résultat vrai au rang n. Montrons qu’il est vrai au rang n + 1. On a Pn (t)2 t et
1
Pn+1 (t) = Pn (t) + (t Pn (t)2 ) Pn (t). De plus,
2
p p 1 p
Pn+1 (t) t = ( Pn (t) t)(1 ( Pn (t) + t))
2
Le premier facteur du membre p de droite de cette inégalité est négatif ou nul.
p Le
second terme est au moins 1 t, qui est positif sur [0, 1]. Donc Pn+1 t sur
[0, 1]. p
Pour tout t 2 [0, 1], la suite croissante majorée ( Pn (t))n2N dans [0, t] converge
1
vers f (t) 0, qui vérifie par passage à la limite f (t) = f (t) + (t f (t)2 ). D ‘où
p 2
f (t) = t. Par le théorème de Dini 1.4.7, la convergence simple de Pn vers f est en
fait uniforme. ⌅
1.4.37 L EMME
Soit A une sous-algèbre unitaire de C ( X, R ) pour X un espace compact. Si f 2 A,
alors | f | 2 A.
De plus, pour tous f 1 , . . . , f k dans A, les applications min{ f 1 , . . . , f k } et max{ f 1 , . . . , f k }
appartiennent à A.
1. Vocabulaire: Espaces de fonctions continues 51
Démonstration: L’application f est continue sur le compact X, donc est bornée. Par
invariance par multiplication externe, on peut donc se ramener au cas où 1
f 1. Alors 0 f 2 1, et en utilisant les polynômes Pn » ci-dessus ( 1.4.35), les
2
éléments Pn ( f ) de A convergent uniformément sur X vers f 2 = | f |.
Le dernier résultat découle alors (par récurrence) du fait que
1 1
min{u, v} = (u + v |u v|) et max{u, v} = (u + v + |u v|). ⌅
2 2
Revenons maintenant à la preuve du théorème de Stone-Weierstrass. Soient
f 2 C ( X, R ) et e > 0. On va construire g 2 A telle que sup | f ( x ) g( x )| < e, en
x2X
deux étapes.
Etape 1 : Montrons tout d’abord que pour tout x dans X, il existe gx 2 A tel
que gx ( x ) = f ( x ) et gx (y) < f (y) + e pour tout y dans X.
e
Pour tout y dans X, il existe hy dans A tel que hy ( x ) = f ( x ) et hy (y) < f (y) + .
2
En effet, en prenant hy = f ( x ) si y = x et sinon, par le lemme1.4.33, un élément hy
de A tel que hy ( x ) = f ( x ) et hy (y) = f (y).
Par continuité de hy f en y, il existe un voisinage ouvert Uy de y tel que hy (z) <
f (z) + e pour tout z dans Uy . Par compacité de X, on peut recouvrir X par {Uy1 , . . . , Uyk }.
Alors gx = min{hy1 , . . . , hyk }, qui appartient à A par le 1.4.37, convient.
Etape 2 : Maintenant, pour tout x dans X, par continuité de gx f en x, il
existe un voisinage Vx de x tel que gx (y) > f (y) e pour tout y dans Vx . Par com-
pacité de X, on recouvre X par {Vx1 , . . . , Vxm }. Posons g = max{ gx1 , . . . , gxm },
qui appartient à A par le 1.4.37 et vérifie g(y) < f (y) + e pour tout y dans X, par
les propriétés des gx . Pour tout y dans X, soit j 2 {1, . . . , m} tel que y 2 Vx j .
Alors g(y) gx j (y) > f (y) e. Donc | g(y) f (y)| < e pour tout y dans X, ce qui
montre le résultat. ⌅
1.4.40 C OROLLAIRE
Soient n 2 N, X une partie compacte de R n et f 2 C ( X, R ) (resp. f 2 C ( X, C )).
Alors f est limite uniforme sur X d’une suite d’applications polynomiales en n
variables à coefficients réels (resp. complexes).
1.4.41 C OROLLAIRE
Soit X un compact de K n . Alors C ( X, K ) est séparable.
1.4.43 D ÉFINITION
Un polynôme trigonométrique est une application (2p-périodique) de R dans C de la
forme
n
X
x 7! ak eikx ,
k= n
1.4.44 P ROPOSITION
L’ensemble des polynômes trigonométriques est dense dans C2p-per (R, C ) pour la
topologie de la convergence uniforme.
1.4.46 C OROLLAIRE
C2p-per (R, C ) est séparable.