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MAT 431 2011-2012

Equations différentielles et systèmes dynamiques

Feuille d’exercices numéro 3

Equations différentielles linéaires périodiques


Méthode des perturbations et temps de vie
Exercice 1 Soit A ∈ C 0 (R, M(n, R)) une application T -périodique. Démontrer
que X(·) est une solution T -périodique de Ẋ(t) = A(t)X(t) si et seulement
si X(0) est vecteur propre de RA (T, 0) de valeur propre associée 1.

Exercice 2 Soit a(·) ∈ C 1 (R, R) et T -périodique. On note R(t, s) la résolvante


de l’équation différentielle linéaire d’ordre 1 naturellement associée à

ẍ(t) + a(t)x(t) = 0 (1)

et on suppose que R(T, 0) est elliptique. On ajoute un terme de frottement


à l’équation précédente ; que dire de la stabilité de

ẍ(t) + γ ẋ(t) + a(t)x(t) = 0, (2)

pour 0 < γ << 1 ? [On pourra démontrer dans un premier temps que la
résolvante Rγ (T, 0) du système (2) entre 0 et T est de déterminant < 1.]

Exercice 3 Soit a : R → R continue et 1-périodique. On note R(t, s) la


résolvante de l’équation différentielle linéaire d’ordre 1 naturellement associée

ẍ(t) + a(t)x(t) = 0. (1)
(i) Démontrer que R(t, s) est à valeurs dans SL(2, R).
(ii) Soit f : R → R continue. Ecrire en fonction de R, x(0), ẋ(0), la solution
de l’équation différentielle

ẍ(t) + a(t)x(t) = f (t).

(iii) On suppose que R(1, 0) est hyperbolique (on rappelle que cela signifie
que ses valeurs propres sont réelles, différentes de R±1). Démontrer que si f (·)
est en outre dans l’espace L2 (R, dx) (c’est-à-dire R |f (x)|2 dx < ∞) il existe
une unique solution x(·) de l’équation (1) qui est dans L2 (R, dx).
(iv) Démontrer que si R(1, 0) n’est pas hyperbolique, alors il existe f continue
et dans L2 (R, dx) telle que l’équation (1) n’admette pas de solution x(·) dans
L2 (R, dx). [On pourra chercher f à support compact.]

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Exercice 4 On étudie la stabilité de l’équation différentielle réelle scalaire

z ′′ (t) + (ω 2 + ǫ cos t)z(t) = 0 (1)

où ǫ ∈ R est un petit paramètre réel. Nous supposerons 0 < ω < 10. Le
problème (1) peut se récrire sous la forme

Z ′ (t) = Aǫ (t)Z(t) (2)

où    
z(t) 0 1
Z(t) = , Aǫ (t) = .
z ′ (t) −(ω 2 + ǫ cos t) 0
Nous noterons Rǫ (t, 0) la résolvante du système (2). Notons également xǫ (t), yǫ (t) ∈
C ∞ (R, R) les solutions de l’équation (1) vérifiant respectivement les condi-
tions initiales
xǫ (0) = 1, x′ǫ (0) = 0, (3)
yǫ (0) = 0, yǫ′ (0) = 1. (4)

(i) Expliquer pourquoi les faits suivants sont vrais :


(a) pour tout t ∈ R la résolvante Rǫ (t, 0) est une matrice de déterminant
1 (elle est donc dans SL(2, R); 
xǫ (t) yǫ (t)
(b) pour tout t ∈ R, Rǫ (t, 0) = (donc
x′ǫ (t) yǫ′ (t)

trRǫ (t, 0) = xǫ (t) + yǫ′ (t).) (5)

(c) Si |tr(Rǫ (2π, 0)| < 2 alors toute solution de (1) est bornée sur R.
(d) Si |tr(Rǫ (2π, 0)| > 2 aucune solution non nulle de (1) ne reste bornée
sur R mais il existe une solution de (1) qui converge vers 0 quand t
tend vers +∞ et toute autre solution non proportionnelle a une norme
qui tend vers l’infini quand t tend vers +∞.
(ii) Démontrer qu’on peut écrire xǫ (t) = x0 (t) + ǫx1 (t) + ǫ2 x2 (t) + O3 (t, ǫ)
où les fonctions xi (·), i = 0, 1, 2, O3 (·, ǫ) sont définies sur [0, 2π] et vérifient
(pour ǫ assez petit)

x′′0 (t) + ω 2 x0 (t) = 0 x0 (0) = 1, x′0 (0) = 0


x′′1 (t) + ω 2 x1 (t) + x0 (t) cos t = 0 x1 (0) = 0, x′1 (0) = 0
x′′2 (t) + ω 2 x2 (t) + x1 (t) cos t = 0 x2 (0) = 0, x′2 (0) = 0

2
et

y0′′ (t) + ω 2 y0 (t) = 0 y0 (0) = 0, y0′ (0) = 1


y1′′ (t) + ω 2 y1 (t) + y0 (t) cos t = 0 y1 (0) = 0, y1′ (0) = 0
y2′′ (t) + ω 2 y2 (t) + y1 (t) cos t = 0 y2 (0) = 0, y2′ (0) = 0;

∃C > 0, max kO3 (t, ǫ)k ≤ Cǫ3 .


t∈[0,2π]

(iii) (iii.1) Calculer x0 (2π), y0′ (2π).


(iii.2) Notons Lω l’opérateur qui à z ∈ C ∞ (R, R) associe z ′′ (t) + ω 2 z(t). Pour
ω = 1/2 calculer L1/2 (t cos(ωt)), L1/2 (t sin(ωt)), L1/2 (cos(3t/2)), L1/2 (sin(3t/2)).
(iii.3) En déduire pour ω = 1/2, x1 (·) et y1 (·) et calculer x1 (2π) + y1′ (2π). On
pourra utiliser les formules trigonométriques
   
1 1
cos a cos b = cos(a+b)+cos(a−b) , sin a cos b = sin(a+b)−sin(a−b)
2 2

(iii.4) On admettra dans la suite que pour ω 6= ±1/2


1 1 1 π
x2 (2π) = − ( + ) sin(2πω)
4 1 + 2ω 1 − 2ω ω
et
1 1 1
y2′ (2π) = − ( + )π sin(2πω).
4 1 + 2ω 1 − 2ω
(il suffit de faire des calculs semblables à (iii.1,2) avec ω 6= 1/2 mais plus
fastidieux.) En déduire que pour ω = 1/2 on a x2 (2π) = −(π 2 /2) et y2′ (2π) =
−(π 2 /4).
(iv) On suppose à présent que ω est proche de 1/2 et on écrira ω = (1/2) + u.
(iv.1) Démontrer que l’on a
3π 2 2
trRǫ (2π, 0) = −2 + 4π 2 u2 − ǫ + O3 (u, ǫ)
4
où O3 (u, ǫ) est une quantité plus petite que

|O3(u, ǫ)| ≤ cste · (|ǫ2 u| + |u|3 + |ǫ|3 ) ≤ cste · (|u|3 + |ǫ|3 ).

(iv.2) En déduire que pour tout δ > 0 il existe un ǫ0 > 0 tel que pour tout
|ǫ| ≤ ǫ0 et tout u vérifiant
p
|ǫ| ≥ ( 16/3 + δ)|u| > 0,

3
le système (1) est localement instable au voisinage de la position d’équilibre
z(0) = z ′ (0) = 0.
(iv.3) Faire un dessin des zones de stabilité et d’instabilité dans le plan (ω, ǫ)
au voisinage de (ω, ǫ) ≈ ((1/2), 0).

Exercice 5 Soit l’équation différentielle ẍ + γ ẋ + (1 + ε cos(2t))x = 0 où ε, γ


sont des paramètres. Discuter la stabilité de son équilibre x = 0 dans les cas
suivants :
(a) γ = 0 et 0 < ε << 1
(b) 0 < γ << ε << 1.

Exercice 6 On considère l’équation différentielle scalaire réelle d’ordre 2


(x(·) est à valeurs réelles),
 
′′
x (t) + x(t) = µ · (1 + cos t) sin(x(t)) + cos(2t) , (6)

où µ est un paramètre réel et on se propose de démontrer que pour les petites
valeurs de µ cette équation admet des solutions 2π-périodiques.
Pour cela on écrit l’équation (6) sous la forme
X ′ (t) = AX(t) + µF (X(t), t), (7)
    
0 1 2 2 x1
où A = et F : R × R → R est définie par F ,t =
−1 0 x2
 
0
(1 + cos t) sin x1 + cos(2t)

(i) Pour µ = 0, calculer la solution X0,v (·) de (7) qui prend la valeur v =
(v1 , v2 ) ∈ R2 en t = 0.

(ii) Soient µ ∈ R et v = (v1 , v2 ) ∈ R2 . Montrer que pour tout v ∈ R2 l’unique


solution de (7) telle que X(0) = v est définie sur R tout entier. On la note
Xµ,v (·).

(iii) Montrer que pour µ 6= 0, Xµ,v (·) est 2π-périodique si et seulement si


Z 2π  
cos s − sin s
F (Xµ,v (s), s)ds = 0. (8)
0 sin s cos s

(iv) On note H la fonction H : (µ, v) ∈ R × R2 → R2 définie par


Z 2π  
cos s − sin s
H(µ, v) = F (Xµ,v (s), s)ds.
0 sin s cos s

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(iv.1) Montrer que H est de classe C ∞ .
(iv..2) Montrer que
   
R 2π
− 0 (1 + cos s) sin(v1 cos s + v2 sin s) + cos(2s) sin sds
  
v
H 0, 1 =   .
v2  R 2π 
0
(1 + cos s) sin(v1 cos s + v2 sin s) + cos(2s) cos sds

(iv.3) Montrer que H(µ = 0, v = 0) = 0.


(iv.4) Notons Dv H(0, 0) la dérivée de H par rapport à la variable v ∈ R2
au point (µ, v) = (0, 0) (c’est-à-dire la dérivée de v 7→ H(0, v) en v = 0).
Calculer Dv H(0, 0).

(v) En déduire qu’il existe un ǫ0 > 0 et une fonction de classe C ∞


v : (−ǫ0 , ǫ0 ) → R2
µ 7→ v(µ)
telle que H(µ, v(µ)) = 0. Qu’en conclure ?

Exercice 7 On considère le système différentiel


(
ẋ = −x + y 2
ẏ = −y + x2

Démontrer que pour (x0 , y0) assez petit, les solutions de l’équation différentielle
précédente, de condition initiale (x(0), y(0)) = (x0 , y0 ), sont définies pour
tout temps t > 0. Que dire de la stabilité de l’origine ?

Exercice 8 a) Soit ϕ une fonction positive continue sur un intervalle [0, T ].


On supose qu’il existe des fonctions réelles f et g positives, continues sur
[0, T ] telles que pour tout t ∈ [0, T ]
Z t
ϕ(t) ≤ f (t) + g(s)ϕ(s)ds.
0

Montrer que pour tout t ∈ [0, T ] on a


Z t R
t
ϕ(t) ≤ f (t) + e s g g(s)f (s)ds.
0

b) Soient A : R+ → M(n, R) et p : R+ → Rn deux applications continues.


On considère la solution sur [0, ∞] de l’équation différentielle
ẋ(t) = A(t)x(t) + p(t).

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R∞ R∞
Montrer que si 0
kA(t)kdt < ∞ et 0
kp(t)kdt < ∞, alors supt∈[0,∞[ kx(t)k <
∞.

Exercice 9 Soit f : Rn × R+ → Rn une fonction continue des deux variables


et localement lipschitzienne par rapport à la première variable. On suppose
qu’il existe deux fonctions continues α, β : R+ → R+ telles que pour tout
x ∈ Rn et tout t ∈ R+ on ait hf (x, t), xi ≤ α(t) + β(t)kxk2 . Montrer que
chaque solution de l’équation ẋ = f (x, t) est définie sur [0, ∞[.

Exercice 10 a) Quel est le temps de vie des solutions de l’équation suivante

ẋ = (x2 + 1) cos(πx)?

b) Le temps de vie des solutions des équations suivantes est-il fini

ẋ = 1 + t2 + x2
ẋ = 1 − t2 + x2 ?

Dans le second cas on pourra commencer par étudier une solution de condi-
tion initiale x(0) > 0 et étudier la fonction x(t) − t.

Exercice 11 Soient Ω un ouvert de Rn et f : Ω × [a, b[→ Rn une fonction


continue, localement lipschitzienne en la première variable. On suppose que
f est quasi-croissante, c’est-à-dire que pour tout j ∈ {1, . . . , n} on a

si xj = yj et xi ≤ yi pour i 6= j, alors fj (x1 , . . . , xn , t) ≤ fj (y1 , . . . , yn , t).

On considère x une solution de ẋ = f (x, t) sur [c, d[ et y : [c, d[→ Ω telle que
pour tout t ∈ [c, d[, tout j = 1, . . . , n on ait yj (c) ≤ xj (c) et ẏj (t) ≤ fj (y, t).
a) Soit ǫ > 0 et xǫ la solution de ẋǫ = f (xǫ , t) + (ǫ, ǫ, . . . , ǫ), xǫ (c) = x(c),
montrer que xǫ → x quand ǫ → 0 (en donnant un sens précis à cette asser-
tion).
b) Montrer que yj (t) < xǫj (t) pour tout t ∈]c, d[ où xǫ existe.
c) En déduire que pour tout t ∈ [c, d[ et tout j = 1, . . . , n on a yj (t) ≤ xj (t).

Exercice 12 On considère l’équation de Blasius

u′′′ = uu′′ , u(0) = u′ (0) = 0, u′′ (0) = 1. (1)

a) Mettre l’équation sous la forme d’un système nonlinéaire du premier ordre.


En déduire que (1) admet une solution maximale que l’on notera u(t).

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b) Soit c ∈ R. Vérifier que la fonction vc (t) = c−t satisfait vc′′′ = vc vc′′ sur
son domaine de définition. En déduire, en utilisant l’exercice précédent, une
majoration de u et une minoration de son temps d’explosion.
c) Toujrours à l’aide de l’exercice précédent, montrer qu’on a u(t) ≥ t2 /2,
u′ (t) ≥ t et u′′ (t) ≥ 1 pour tout t dans le domaine de définition de u.
En utilisant cette minoration à un instant t0 , déduire une minoration de u
par une fonction de la forme vc après t0 et donc une majoration des temps
d’explosion.

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