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E.N.I.T.

Unité Pédagogique de Mathématiques Appliquées


Corrigé Examen : Analyse Numérique non Linéaire Documents : Non autorisés

Classes : 1ère année GC–GHE–GI–GM–MIndS Date : Janvier 2022

Durée : 2h

Exercice 1.
Soit g ∈ C 4 ([−1, 1]) et soit H(x) = 14 (x2 + 2x). On pose

P (x) = g(0) + g 0 (1)H(x) − g 0 (−1)H(−x).

Partie 1
1. Montrer que P vérifie :

P (0) = g(0), P 0 (1) = g 0 (1) et P 0 (−1) = g 0 (−1). (1)

On a H(0) = 0 et H 0 (x) = 21 (x + 1) vérifiant H 0 (1) = 1 et H 0 (−1) = 0. De plus


P 0 (x) = g 0 (1)H 0 (x) + g 0 (−1)H 0 (−x). Donc

P (0) = g(0), P 0 (1) = g 0 (1) et g 0 (−1) = H 0 (−1).

2. Vérifier que si g est une fonction paire, alors P est aussi paire.
Si g est paire, alors g 0 est impaire vérifiant g 0 (−1) = −g 0 (1). Comme le polynôme H est
paire, donc

P (−x) = g(0)+g 0 (1)H(−x)−g 0 (−1)H(x) = g(0)+g 0 (1)H(x)−g 0 (−1)H(−x) = P (x) ∀ ∈ R.

3. Montrer que P est le seul polynôme de degré inférieur ou égal à 2 vérifiant :


P (0) = g(0), P 0 (1) = g 0 (1) et P 0 (−1) = g 0 (−1).
Si P = a + bx + cx2 vérifiant P (0) = g(0), P 0 (1) = g 0 (1) et P 0 (−1) = g 0 (−1), alors
a = g(0), b + c = g(1), −b + c = g(−1), et par conséquent: a = g(0), c = g(1)+g(−1) 2
et
g(1)−g(−1)
b= 2
. a, b et c sont uniques donc P est aussi unique.
4. On pose w(x) = x4 − 2x2 , calculer w(0), w0 (1) et w0 (−1).
w(0) = 0 = w0 (1) = w0 (−1), puisque w0 (x) = 4x3 − 4x.
5. On suppose dans cette partie que g est une fonction paire. Pour x ∈] − 1, 0[∪]0, 1[ fixé , on
considère la fonction F définie, pour t ∈ [−1, 1] par :
g(x) − P (x)
F (t) = g(t) − P (t) − w(t).
w(x)
(a) Montrer que F 0 est impaire.
La fonction g est paire, donc le polynôme P est aussi pair. De plus w est aussi pair,
donc F est paire, sa fonction dérivée F 0 est donc impaire.

1
(b) Calculer F (0) et F (x). En déduire qu’il existe c1 ∈]0, 1[ tel que
F 0 (c1 ) = −F 0 (−c1 ) = 0.
On a F (0) = 0 − 0 = 0 et F (x) = g(x) − P (x) − g(x)−P w(x)
(x)
w(x) =. Donc 0 et x sont
4
deux racines de F . La fonction F ∈ C ([−1, 1]), d’après le théorème de Rolle, il existe
c1 appartenant à l’intervalle ouvert d’extrémité 0 et x tel que F (c1 ) = 0. Comme F 0
est impaire, donc F 0 (−c1 ) = 0.
(c) Montrer que F 0 admet au moins 4 racines deux à deux distinctes dans l’intervalle
[−1, 1].
On a c1 et −c1 sont deux racines de F 0 . De plus, comme 1 et −1 sont racines de w0 ,
donc F 0 (t) = g 0 (t) − P 0 (t) − g(x)−P
w(x)
(x) 0
w (t) vérifie F 0 (1) = F 0 (−1) = 0. F 0 admet au
moins 4 racines. En déduire il existe ξx ∈ [−1, 1] vérifiant

g (4) (ξx )
g(x) − P (x) = w(x).
4!
F 0 qui est de classe C 3 sur [−1, 1] admet au moins 4 racines distinctes sur [−1, 1].
En appliquant le théorème de Rolle sur chaque intervalle d’extrémité deux racines
consécutive de F 0 , on déduit que F 00 admet au moins 3, racines, puis F (3) admet donc
au moins deux racines et enfin F (4) admet au moins une racine qu’on notera ξx . Or,
comme P ∈ P2 et w(x) == x4 − 2x2 , donc P (4) = 0 et w(4) = 4! et par conséquent
g(x) − P (x)
F (4) (ξx ) = f (4) (ξx ) − 4!.
w(x)
Par conséquent:
g (4) (ξx )
g(x) − P (x) = w(x).
4!

Partie 2 Dans toute le suite on désigne par P le polynôme vérifiant (1). Soit la formule
d’intégration numérique Z 1
g(x)dx = I2 (g) + E(g), (2)
−1
Z 1
pour I2 (g) = P (x)dx et E(g) est l’erreur d’intégration.
−1

1. Vérifier que
I2 (g) = λ0 g 0 (−1) + λ1 g(0) − λ0 g 0 (1),
où les coefficients λ0 et λ1 sont à déterminer.
Comme
Z 1 Z 1 Z 1 Z 1
0 0
I2 (g) = P (x)dx = g(0) dx + g (1) H(x)dx − g (−1) H(−x)dx.
−1 −1 −1 −1

Or ,
1 1 1 1
x2
Z Z Z Z
1 2 1
H(x)dx = (x + 2x)dx = 2 dx = = H(−x)dx.
−1 4 −1 0 4 6 −1
1
Par identification on obtient λ0 = 3
et λ1 = 2.

2
2. Montrer que la formule (2) est exacte pour toute fonction impaire g.
R1
Soit g une fonction impaire. Donc g(0) = 0, −1 g = 0 et g 0 est impaire vérifiant donc
g 0 (−1) = −g 0 (1). Donc
Z 1
E(g) = g − (λ0 g 0 (−1) + λ1 g(0) − λ0 g 0 (1)) = 0 − 0 = 0.
−1

3. Déterminer N , le degré de précision de la formule d’intégration (2).


P de degré inférieur ou égal à 2, la formule est donc de degré de précision N ≥ 2. x 7→ x3
est impaire, donc E(x → 7 x3 ) = 0.
Z 1
4 1 1 2 2
E(x 7→ x ) = x4 dx − ( .1 − 2.0 − .1) = − = 6 0.
−1 3 3 5 3
La formule est de degré de précision N = 3.
4. On suppose que g est paire. Montrer il existe η tel que
7 (4)
E(g) = − g (η).
180

Pour tout x ∈ [−1, 1], il existe ξx ∈ [−1, 1] tel que


g (4) (ξx )
g(x) − P (x) = w(x).
4!
En appliquant l’intégrale sur [−1, 1], on obtient
Z 1 Z 1 1
g (4) (ξx )
Z
g(x)dx − P (x)dx = E(g) = w(x).dx
−1 −1 −1 4!
Comme w ≤ 0 sur [−1, 1], d’après la formule de la moyenne, il existe η ∈ [−1, 1] tel que
Z 1 (4)
g (4) (η) 1
Z
g (ξx ) 7 (4)
w(x)dx = w(x)dx = − g (η).
−1 4! 4! −1 180

Exercice 2.
Soient a, b et γ trois réels donnés vérifiant :

a, b > 0, a + b = 1 et 1 < γ < 2.

On considère la fonction g définie sur l’intervalle I = [1, 2] par :


γ
g(x) = ax + b
x2
1
1. Vérifier que α = γ 3 est un point fixe de g dans I.
1
On a α = γ 3 ∈ I et
1 γ 1 1
g(α) = aγ 3 + b 2 = (a + b)γ 3 = γ 3 = α.
γ 3

Donc α est un point fixe de g.

3
Afin de calculer numériquement α, on considère la méthode itérative

xn+1 = g(xn ), pour x0 ∈ I (3)

2. Discuter suivant a et b la convergence locale de la méthode itérative (3) vers α.


g est de classe C 1 sur I et
2bγ
g 0 (x) = a − .
x3
Si |g 0 (α)| = |a − 2b| < 1, la méthode (3) est localement convergente.

3. En cas de convergence, déterminer a et b pour que que la méthode (3) converge vers
α = γ 1/3 avec l’ordre de convergence le plus élevé possible. Préciser dans ce cas son ordre
de convergence.
Si a + b = 1 et |a − 2b| < 1 la méthode (3) est localement convergente. Si de plus
g 0 (α) = a − 2b = 0, dans ce cas a = 32 et b = 13 , la méthode (3) est d’ordre de convergence
p > 1. Pour ces valeurs de a et b, la fonction g est de classe C 2 sur I et
g 00 (α) = 6bγ
α3
= 2 6= 0, donc la méthode itérative (3) est d’ordre de convergence p = 2.
Dans toute la suite on prend a et b ces valeurs.

4. Vérifier que k = max |g 0 (x)| = max(|g 0 (1)|, |g 0 (2)|) < 1.


x∈I

Pour a = et b = 13 , comme g 00 (x) = 6bγ


2
3 x3
> 0, donc g 0 croit de
g 0 (1) = 32 (1−γ) vers g 0 (2) = 23 (1− γ8 ) sur I. D’après le tableau des variations de g ci-dessous:

2 2 γ
|g 0 (x)| ≤ max( |1 − γ|, |1 − | < 1.
3 3 8
. En effet, comme 1 ≤ γ ≤ 2, donc − 32 ≤ 23 (1 − γ) ≤ 2
3
et par consà quent
c
|g 0 (1)| ≤ 23 < 1. De même |g 0 (2)| < 2.

5. En déduire que α est l’unique point fixe de g.


Comme k = max |g 0 (x)| < 1. D’après T.A.F, g est strictement contractante de constante
x∈I
de contraction k. Par conséquent g admet au plus un point fixe α.

4
6. Montrer que g(I) ⊂ I.
Comme g 0 est négative sur [1, α] et positive sur [α, 2], donc g est décroissante sur [1, α] et
croissante sur [α, 2]. De plus g(1) = 32 + γ3 vérifie 1 ≤ g(1) ≤ 2 et g(2) = 43 + γ8 ∈ I.
Comme g(α) = α ∈ I, par conséquent g(I) ⊂ I.

7. Donner une majoration de l’erreur |xn − α| et déduire le nombre d’itérations n en fonction


de k qui donne une approximation de α à 10−4 .
textit Pou tout entier n,

|xn − α| = |g(xn−1 ) − g(α)| ≤ k|xn−1 − α| ≤ ... ≤ k n |x0 − α| ≤ k n .

Soit  > 0, pour que |xn − α| ≤ , il suffit que k n ≤ , et par conséquent n log(k) ≤ log()
log() −4 )
ou encore n ≥ log(k) . En particulier pour n = E( log(10
log(k)
) + 1, |xn − α| ≤ 10−4 .
rédigé par R. Bessi

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