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Université de Bourgogne, Mathématiques Année universitaire 2022–2023

Analyse (Math1A)
Examen final
— durée : 2 heures —

L’usage de tout appareil électronique est interdit, et les documents ne sont pas non plus autorisés.
La concision et la clarté des arguments seront prises en compte dans la notation.
Sauf mention explicite du contraire, toute réponse apportée doit être justifiée !

Ce sujet est composé de quatre exercices, qui sont indépendants les uns des autres.

Exercice 1 (Questions de cours).


(1) Soit x0 ∈ R. Rappeler ce que signifie un “voisinage” de x0 . .
[0,5 pt]
Un “voisinage” de x0 est un sous-ensemble de R qui contient un intervalle ouvert de la forme ]x0 − δ, x0 + δ[
pour un certain δ > 0.

(2) Soient x0 ∈ R et d ∈ N. Rappeler ce que signifie la notation de Landau “ o (x − x0 )d ”. .




[0,5 pt]

La notation de Landau “ o (x − x0 )d ” signifie une fonction définie sur un voisinage de x0 et de la
forme x 7→ (x − x0 )d · ε(x), où ε est une fonction définie sur ce même voisinage de x0 et telle que
limx→x0 ε(x) = 0.

(3) Énoncer (sans démonstration) la formule de Taylor–Young. .


[1 pt]
Soient x0 ∈ R, f une fonction définie sur un voisinage de x0 et n ∈ N. Si f est dérivable n fois sur un
voisinage de x0 , alors f admet un développement limité à l’ordre n en x0 qui est donné par
n
X f (k) (x0 ) k n
f (x) = (x − x0 ) + o (x − x0 ) ,
k!
k=0
(k)
où f (x0 ) désigne la k-ième dérivée de f au point x0 .

(4) Appliquer la formule de Taylor–Young à la fonction exponentielle au voisinage de x0 = 1


et à tout ordre n ∈ N. .
[2 pts]
La fonction exponentielle est la fonction f définie par f (x) := ex . Elle est indéfiniment dérivable sur R,
et nous pouvons donc lui appliquer la formule de Taylor–Young au voisinage de x0 = 1 à tout ordre
n ∈ N. On sait que, pour tout k ∈ N, on a
∀x ∈ R, f (k) (x) = ex
et, donc, en particulier f (k) (1) = e. Nous déduisons donc de la formule de Taylor–Young que
n
X e k n
ex = (x − 1) + o (x − 1) .
k!
k=0
2

1
Exercice 2. Soit g la fonction définie par g(x) := .
1 − tan(x)
(1) Déterminer le domaine de définition de g. .
[1 pt]
La quantité g(x) est définie pour tous les x tels que tan(x) est défini et tan(x) 6= 1. Puisque la fonction
tan est définie sur R \ π/2 + kπ k ∈ Z et puisqu’on a tan−1 ({1}) = π/4 + kπ k ∈ Z , on obtient
 

donc que
  
Dg = R \ π/2 + kπ k ∈ Z ∪ π/4 + kπ k ∈ Z .

(2) Justifier que g est périodique et déterminer sa plus petite période, qu’on notera T . .
[1 pt]
On sait que la fonction tan est π-périodique. Comme le sous-ensemble Dg de R est π-périodique, la
fonction g l’est donc aussi.
Soit T ∈]0, π] la plus petite période de g. On a alors g(0 + T ) = g(0), c’est-à-dire 1/(1 − tan(T )) = 1,
d’où on déduit que tan(T ) = 0 ; étant donné que T ∈]0, π], on a nécessairement T = π.

(3) Montrer que la fonction g peut être prolongée par continuité en certains points : on notera
g̃ la fonction ainsi obtenue. .
[1 pt]
Soit k ∈ Z. On a la limite suivante, écrite sous forme déterminée :
1 1
lim g(x) = = = 0∓
x→(π/2+kπ)± 1 − (±∞) ∓∞
On peut donc prolonger g par continuité en chacun des points π/2 + kπ en posant g̃(π/2 + kπ) := 0.
On obtient ainsi une fonction g̃ définie et continue sur R \ π/4 + kπ k ∈ Z .

(4) Dresser le tableau de variations de la fonction g̃ sur un intervalle de longueur T . .


[1 pt]
Comme intervalle de longueur π, on prend ] − 3π/4, +π/4[. La fonction − tan étant décroissante et la
fonction inverse étant elle-aussi décroissante, la fonction g̃ est croissante sur ] − 3π/4, +π/4[. De plus,
on a
1 1
lim g̃(x) = lim = − = −∞
x→(−3π/4)+ x→(−3π/4)+ 1 − tan(x) 0
et
1 1
lim g̃(x) = lim = + = +∞.
x→(+π/4)− x→(+π/4)− 1 − tan(x) 0
Toutes ces informations nous permettent de dresser le tableau de variations de g̃ :

x − 3π
4
− π2 π
4

+∞
g(x) 0
−∞

Z 0
(5) Calculer une primitive de g et en déduire la valeur de g(x) dx .
−π/4
3

[2+1 pts]
On a
Z Z
1 cos(x)
dx = dx
1 − tan(x) cos(x) − sin(x)
cos(x) − sin(x) − cos(x) − sin(x)
Z Z
1 1
= dx − dx
2 cos(x) − sin(x) 2 cos(x) − sin(x)
1 
= x − ln | cos(x) − sin(x)| + cte.
2
N.B. On pouvait aussi appliquer les règles de Bioche et procéder par le changement de variable
“ u = tan(x) ” : cela aboutit aussi, mais le calcul est plus long que celui ci-dessus...
D’où
Z 0
1 0
g(x) dx = x − ln | cos(x) − sin(x)| −π/4
−π/4 2

1 √  π ln( 2)
= (0 − ln(1)) − (−π/4 − ln( 2)) = + .
2 8 2

Exercice 3. Soit g la fonction introduite dans l’Exercice 2.


(1) Déterminer le développement limité de tan(x) au voisinage de x = 0 à l’ordre 3.
(On pourra ici utiliser les développements limités qu’on connait pour sin(x) et cos(x).) .
[2 pts]
x2 1
On sait que cos(x) = 1 − 2 + o(x3 ) et 1−u = 1 + u + u2 + u3 + o(u3 ). D’où
1 x2 x2 2 x2 3 x2
=1+ + ) + ) + o(x3 ) = 1 + + o(x3 ).
cos(x) 2 2 2 2
x3
Par ailleurs, on a sin(x) = x − + o(x3 ). On conclut que
6

x3 x2 x3
   
1
tan(x) = sin(x) · = x− · 1+ + o(x3 ) = x + + o(x3 ).
cos(x) 6 2 3

(2) En déduire le développement limité de g(x) au voisinage de x = 0 à l’ordre 3. .


[1 pt]
1
On utilise à nouveau le développement limité 1−u = 1 + u + u2 + u3 + o(u3 ) pour déduire de (1) que
x3  x 3 2 x 3 3
g(x) = 1+ x+ + x+ + x+ + o(x3 )
3 3 3
x3  4
= 1+ x+ + (x2 ) + (x3 ) + o(x3 ) = 1 + x + x2 + x3 + o(x3 ).
3 3

(3) Déterminer la tangente au graphe Γg au point d’abscisse x = 0, et préciser la position du


graphe par rapport à cette tangente. .
[1 pt]
On déduit de (2) que la tangente à Γg au point (0, 1) est la droite d’équation y = 1 + x, le graphe
étant situé au-dessus de sa tangente en ce point. (En effet, le développement limité de g(x) en x = 0
fait apparaı̂tre 1 + x en degrés 0, 1 et x2 ≥ 0 en degré 2.)
4

1
Exercice 4. Soit h : R → R la fonction définie par h(v) := .
+ 1)2 (v 2
(1) Déterminer une primitive H de la fonction h, et préciser son ensemble de définition.
(On pourra commencer par écrire que 1 = (v 2 +1)−v 2 , puis faire une intégration par parties.)
.
[2,5+0,5 pts]
Comme il a été vu en cours, on décompose
(v 2 + 1) − v 2 v2
Z Z Z Z
1 1
2 2
dv = 2 2
dv = 2
dv − dv
(v + 1) (v + 1) 1+v (v + 1)2
2

Or, en effectuant une intégration par parties, on obtient


v2
Z Z
1  2v 
dv = − v · − dv
(v 2 + 1)2 2 (v 2 + 1)2
Z
1 0
= − v · (v 2 + 1)−1 dv
2
Z !
1 2 −1 0 2 −1
= − v(v + 1) − (v) · (v + 1) dv
2
Z
v 1 1
= − + dv.
2(v 2 + 1) 2 v2 + 1
D’où
Z Z
1 v 1 1 v 1
dv = + dv = + arctan(v) + cte.
(v 2 + 1)2 2(v 2 + 1) 2 v2 + 1 2(v 2 + 1) 2
Donc, par exemple, on peut poser
v 1
H(v) := + arctan(v)
2(v 2
+ 1) 2
et cette fonction H est une primitive de h sur R tout entier.

e−x
Z
(2) Après avoir exprimé dx en fonction de H, effectuer le calcul de cette intégrale
cosh2 (x)
en utilisant la question (1). .
[1,5+0,5 pts]
On remplace cosh(x) par des exponentielles :
e−x 4e−x
Z Z
2 dx = dx
cosh (x) (e + e−x )2
x

Puis, on effectue le changement de variable “ v = ex ” :


4e−x 4v −1
Z Z
dx = · v −1 dv
(ex + e−x )2 (v + v −1 )2
Z
4
= dv = 4F (v) + cte = 4F (ex ) + cte.
(v 2 + 1)2
Grâce à la question (1), on conclut donc que
e−x ex
Z
2 dx = 2 2x + 2 arctan(ex ) + cte
cosh (x) e +1
1
= + 2 arctan(ex ) + cte.
cosh(x)

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