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DISTRIBUTIONS ET TRANSFORMATION DE

FOURIER

20 avril 2020
Table des matières

1 ESPACES FONDAMENTAUX 2
1.1 Calcul diérentiel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.2 Convolution des fonctions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
2 DISTRIBUTIONS 10
3 TRANSFORMATION DE FOURIER 11
4 APPLICATIONS AUX EDPs 12

1
Chapitre 1
ESPACES FONDAMENTAUX

Ce chapitre est consacré aux préliminaires nécessaires à la théorie des distributions.

1.1 Calcul diérentiel


Soit Ω un ouvert de RN , f : Ω → Rn ou Cn dénie par
f (x) = (f1 (x1 , ..., xN ), . . . fn (x1 , ..., xN )) .
Dénition 1.1.1. f est de classe C p sur Ω si toutes les dérivées partielles d'ordre inférieur
ou égale à p des fonctions f1 , ..., fn sont continues sur Ω.
L'espace C p (Ω, R) ou C p (Ω, C) est encore noté C p (Ω).
Lemme 1.1.1. Soit Ω un ouvert de Rn . Si F ∈ C 2 (Ω) alors, pour tout k < l, l = 1, ..., N
on a : 2 2
∂ f ∂ f
= .
∂xk ∂xl ∂xl ∂xk
Dénition 1.1.2. On appelle "multi-indice" tout élément α = (α1 , α2 , ..., αN ) ∈ NN .
À tout multi-indice α ∈ NN , on associe |α| = α1 + · · · + αN , appelé longueur du
multi-indice.
Soit f une fonction C ∞ sur Ω, ouvert de Rn , on note les dérivées partielle itérées de f
par
∂ |α| f
Dα f (x) = .
∂x1 α1 ∂x2 α2 . . . ∂xN αN
Par analogie, pour tout α ∈ RN , on note
xα = x1 α1 x2 α2 · · · xN αn .
Notons que pour out α, β ∈ RN , β ≤ α si et seulement si βk ≤ αk pour k = 1, ..., N . On
posera alors  
α α!
= où α! = α1 ! α2 ! · · · αn !
β (α − β)!
Avec ces notations, on peut écrire simplement

2
a) La formule du binôme de Newton
X α 
α
(x + y) = xα−β y β .
β≤α
β

b) La formule du multinôme
X k!
(x1 + x2 + · · · + xn )k = xα .
α!
|α|=k

c) La formule de Leibnitz : pour f, g ∈ C p (Ω) et |α| ≤ p


X α 
α
D (f g) = Dα−β f Dβ g.
b≤α
β

Dénition 1.1.3. Soit φ une fonction dénie sur un espace topologique X et à valeurs
dans R ou C. Le support de f est déni par
Supp(φ) = {x ∈ X; φ(x) 6= 0}.
Notation 1.1.1. Étant donné Ω ⊂ RN un ouvert on notera Dk (Ω) (resp D∞ ou D(Ω))
l'ensemble des fonctions de classe C k (resp C ∞ ) sur Ω à support compact c'est-à-dire :
D(Ω) = {φ ∈ C ∞ (Ω); Supp(f) compact}
Dk (Ω) = {φ ∈ C k (Ω); Supp(f) compact}.
D0 (Ω) ou Cc (Ω) est l'espace des fonctions continues sur Ω à supports compacts.

Notons que D(Ω) est un espace vectoriel sur C.


Exemple 1.1.1. La fonction
f : R −→ R
− 1
e 1−x2 si |x| < 1
(
x 7−→ f (x) = .
0, sinon
est un élément de D(R).
1
En eet, si |x| > 1, alors f (x = 0) et f est C ∞ sur R\[−1, 1]. Si |x| < 1, f (x) = e− 1−x2
qui est bien C ∞ sur [−1, 1]. Si |x| = 1 i.e. x ∈ {−1, 1}, on montre par récurrence que
f (k) (x) = 0 pour tout k ∈ N. D'où f ∈ C ∞ (R). De plus, comme Supp(f ) = [−1, 1] qui est
un compact de R, on en déduit que f ∈ D(R).

3
1.2 Convolution des fonctions
Dénition 1.2.1. Deux fonctions f et g dénies p.p. et mesurables sur RN sont dites
convolables si pour presque tout x ∈ RN la fonction y 7→ f (x − y)g(y) est intégrable sur
RN . On dénit le produit de convolution de f et de g par la formule
Z
f ∗ g(x) = f (x − y)g(y) dy p.p en x ∈ RN .
RN

Proposition 1.2.1 (Commutativité du produit de convolution). Soient f et g deux fonc-


tions mesurables sur RN et convolables. Alors, (f ∗ g)(x) = (g ∗ f )(x).
Démonstration. Par hypothèse, les fonctions f et g sont convolables i.e. il existe N ⊂ RN
négligeable tel que pour tout x ∈ Rn \N , la fonction Hx : y 7→ f (x − y)g(y) est intégrable
sur RN . Pour x ∈ Rn \N
Z +∞ Z +∞
(f ∗ g) (x) = ··· f (x − y)g(y) dy.
−∞ −∞

En eectuant le changement de variable φ : y 7→ z = (x−y) on a |Jφ (y)| = (−1)n . Comme


φ(] − ∞; +∞[) =] + ∞; −∞[, on a
Z +∞ Z +∞ Z +∞ Z +∞ Z +∞ Z +∞
··· f (z)g(x − y) dz = ··· f (x − y)g(y) dy;
−∞ −∞ −∞ −∞ −∞ −∞
Z Z
i.e. f (z)g(x − z) dz = f (z)g(x − y) dy . Donc (f ∗ g)(x) = (g ∗ f )(x).
RN RN

Notation 1.2.1. On note L1 loc (Ω) l'ensemble des fonctions localement intégrables i.e.
intégrable sur les compacts de Ω. L1 loc (Ω) est le quotient de L1 loc (Ω) par la relation d'équi-
valence f Rg ↔ f = g p.p. ; c'est-à-dire L1 loc (Ω)/N où N = {f ∈ L1 loc (Ω); f = 0 p.p.}.
Dénition 1.2.2. Soit f ∈ L1 loc (RN ) à valeurs dans R ou C. Le support de la fonction
f est
Supp(f ) =
\
RN \Ω ;


Ω∈O(f )

où O(f ) = {Ω ouvert de RN | f = 0 p.p.}


Proposition 1.2.2. Soient f et g deux fonctions mesurables dénies p.p. sur RN et
convolables. Alors
Supp(f ∗ g) ⊂ Supp(f ) + Supp(g)
avec la notation A + B = {a + b /a ∈ A et b ∈ B}.
Démonstration. Soit N un sous-ensemble de RN de mesure nulle telle que pour tout
x ∈ RN \N la fonction dénie p.p. sur RN Hx : y 7→ f (x−y)g(y) soit intégrable. Montrons
que x ∈ RN \(N ∪ Supp(f ) + Supp(g)) =⇒ Hx (y) 6= 0 p.p. en y ∈ RN . Notons

4
Nf = {z ∈ RN ; f (z) 6= 0} et Ng = {z ∈ RN ; g(z) 6= 0}. Nf et Ng sont de mesure
nulle dans RN . Soit x ∈ RN \Supp(f ) + Supp(g), alors pour tout y ∈ RN on a : si x −
y ∈ Supp(f ) et y ∈ Supp(g) alors x ∈ Supp(f ) + Supp(g) ce qui est impossible. D'où
x − y 6= Supp(f ) ou y 6= Supp(g).
Si Hx (y) = 0, comme x − y ∈ Supp(f ) ou y ∈ Supp(g) on a x − y ∈ Nf ou y ∈ Ng .
De même, on a y ∈ {x}\Nf ou y ∈ Ng . D'où Hx (y) 6= 0 =⇒ y ∈ ({x}\Nf ) ∪ Ng .
Donc pour x ∈ RN \(N ∪ Supp(f ) + Supp(g)), l'ensemble {y ∈ RN , Hx (y) 6= 0} est
négligeable. Ainsi, Hx (y) = 0 p.p.. Par conséquent, (f ∗g)(x) = 0 p.p.. D'où Supp(f ∗g) ⊂
Supp(f ) + Supp(g).
Remarque 1. Soient f et g deux fonctions mesurables, dénies p.p. sur RN et convo-
lables. Si l'une de ces fonctions est à support compact, alors Supp(f ∗ g) ⊂ Supp(f ) +
Supp(g).
Proposition 1.2.3. Soit φ ∈ D0 (RN ) et f ∈ L1 loc (RN ), la fonction φ ∗ f est continue sur
RN .

Démonstration. Soit x0 ∈ RN et (xn )n∈N une suite de RN telle que xn → x0 on veut


montrer que φ ∗ f (xn ) → ϕ ∗ f (x0 ). Comme (xn ) converge, elle est bornée donc il existe
η > 0 telle que xn ∈ B(0 , η). Soit K = Supp(φ) et Kη = {a−b; |a| ≤ η et b ∈ K}. Kη est
un compact car image du compact B(0, η) × K par l'application continue (x, y) 7→ x − y .
Dénissons la suite de fonctions Fn (y) = φ(xn − y)f (y). Fn (y) = 0 pour tout y ∈/ Kη . En
eet y ∈/ Kη ⇐⇒ ∀ a ∈ B(0, η) a − y ∈/ K . Or xn ∈ B(0, η), d'où ∀ y ∈/ Kη , x − y ∈/ K .
D'où φ(xn − y) = 0 et par conséquent Fn (y) = 0 pour tout y ∈/ Kη . D'où Fn ∈ L1loc .
Comme f est mesurable et φ continue, Fn est mesurable. D'où Fn (y) → ϕ(x0 − y)f (y).
Enn, |Fn (y)| ≤ C |f (y)| où C = sup |φ(z)| . Par application du théorème de convergence
z∈RN
dominée de Lebesgue, on obtient
Z Z
(φ ∗ f )(xn ) = Fn (y) dy → φ(x0 − y)f (y) dy = (φ ∗ f )(x0 ).
RN RN

Proposition 1.2.4. Pour toute fonction φ ∈ D(RN ) et tout f ∈ L1loc (RN ), φ∗f ∈ C ∞ (RN )
et on a
Dα (φ ∗ f ) = (Dα φ) ∗ f ∀ α ∈ NN .
De même
φ ∈ Dk (RN ) et f ∈ L1loc (RN ) =⇒ φ ∗ f ∈ Dk (RN ).

Démonstration. Pour tout x0 ∈ RN et η > 0, on considère la fonction mesurable


F : B(x0 , η) × Kη −→ R
(x, y) 7−→ φ(x − y)f (y)

5
où Kη est le compact Kη = {a − b; |a| ≤ η et b ∈ K}, où K = Supp(φ). Pour presque
tout y ∈ Kη , la fonction x → F (x, y) est de classe C ∞ sur Kη , car φ l'est. Pour tout
α ∈ NN , on a :
|Dxα F (x, y)| = |Dα φ(x − y)f (y)| ≤ Cα |f (y)|
où Cα = sup |Dα φ(z)| < ∞. Comme f ∈ L1loc (RN ), on déduit du théorème de dérivation
z∈RN Z
sous le signe somme que la fonction x 7→ F (x, y) dy = (φ ∗ f ) (x) est dérivable et

admet des dérivées partielles de tout ordre sur B(0, η) données par
∂ |α | ∂ |α| φ(x − y)
Z
α
αN f (y) dy = ((D φ) ∗ f ) (x).
∂xα1 1 ∂xα2 2 · · · ∂xαNN Kη
α1 α2
∂x1 ∂x2 · · · ∂xN

Proposition 1.2.5 (Associativité du produit de convolution). Soient f, g ∈ D0 (RN ),


h ∈ L1loc (RN ) on a : f ∗ (g ∗ h) = (f ∗ g) ∗ h.

Proposition 1.2.6. Soient f, g ∈ L1 (RN )


a) f ∗ g existe presque partout et f ∗ g ∈ L1 (RN ).
b) kf ∗ gk1 ≤ kf k1 kgk1 .
Démonstration.
Z Z Z

|(f ∗ g)(x)| dx =
N f (x − y)g(y) dy dx

RN N
ZR Z R

≤ |f (x − y)||g(y)| dy dx.
RN RN

En eectuant le changement de variable u = x − y et v = y on a


Z Z Z
|f ∗ g(x)|dx ≤ |f (u)| du |g(v)| dv ≤ kf k1 kgk1 .
RN RN RN
Z Z
Ce qui donne le b). Pour le a), comme f (x − y)g(y) dy dx < +∞, on déduit du



Z RN RN

théorème de Fubini que f (x − y)g(y) dy existe presque partout.


RN

Théorème 1.2.1. Soient, p, q, r ∈ [1, +∞] tels que p1 + 1q = 1 + 1r , avec 1



= 0. Soit
f ∈ Lp (RN ) et g ∈ Lq (RN ). Alors
a) f ∗ g existe et f ∗ g ∈ Lr (RN ) ;
b) kf ∗ gkr ≤ kf kp kgkq .

6
Dénition 1.2.3 (Suite régularisante). On appelle suite régularisante ( ou approximation
de l'identité) une famille (φε )0<ε<ε0 de fonctions sur RN vériant les Zpropriétés suivantes :
pour tout ε ∈]0, ε0 [ φε ∈ D(RN ), Supp(φε ) ⊂ B(O, rε ), φε ≥ 0 et φε (x) dx = 1 ; où
RN
on suppose que rε → 0 quand ε → 0+ .
Théorème 1.2.2 (Densité de D(RN ) dans D0 (RN )). Soit f ∈ D0 (RN ) et soit (φε )0<ε<ε0
une suite régularisante alors φε ∗ f ∈ D(RN ) et φε ∗ f → f uniformément sur RN lorsque
ε → 0+ .

Démonstration. Supposons que Supp(φε ∗ f ) ⊂ B(O, R) + B(O, rε ) ⊂ B(O, R + rε ) pour


tout ε ∈]0, ε0 [ (d'après la proposition 1.2.2). Comme φε ∈ D(RN ) on déduit de la propo-
sition 1.2.4 que ϕε ∗ f ∈ D(RN ). Comme ϕε ∗ f = f ∗ ϕε , on a
Z
ϕε ∗ f (x) − f (x) = ϕε (y)f (x − y) dy − f (x)
N
ZR
= (ϕε (y)f (x − y) − ϕε (y)f (x)) dy
RN
Z
Car ϕε (y) dy = 1. Par conséquent, comme ϕε ≥ 0 et Supp(ϕε ) ⊂ B(O, rε ),
RN

|ϕε ∗ f (x) − f (x)| ≤ sup |f (x − y) − f (x)|.


|y|≤rε

Comme f est continue à support compact, elle est uniformément continue sur RN i.e.
∀r > 0, ∃α > 0; |x0 − x| < α =⇒ |f (x0 ) − f (x)| < r.

i.e.
∀r > 0, ∃α > 0; |y| < α =⇒ |f (x − y) − f (x)| < r.
En prenant r = rε ,∃αε > 0 |y| < αε =⇒ |f (x − y) − f (x)| < rε . Comme rε → 0 quand
ε → 0+ , il existe ε0 > 0 tel que ε < ε0 , rε < rε0 . Ainsi, pour ε < ε0 , on a

|φε ∗ f (x) − f (x)| ≤ sup |f (x − y) − f (x)| < rε .


|y|≤rε

D'où sup |φε ∗ f (x) − f (x)| ≤ rε pour ε < ε0 . En faisant tendre ε vers 0, on obtient
x∈RN
sup |ϕε ∗ f (x) − f (x)| = 0 car rε → 0 quand ε → 0.
x∈RN

Théorème 1.2.3 (Densité de D(RN ) dans Lp (RN )). Soit f ∈ Lp (RN ) avec 1 ≤ p < +∞.
Alors,
a) Pour toute suite régularisante (ϕε )0<ε<ε0 , on a kf − f ∗ ϕε kLp (RN ) → 0 quand
ε → 0+ .

7
b) Pour tout η > 0, il existe une fonction fη ∈ R(D)(RN ) telle que kf − fn kLp (RN ) <
η.

Démonstration. Comme D0 (RN ) est dense dans Lp (RN ) 1 ≤ p < +∞, pour tout η > 0
il existe φ ∈ D0 (RN ) tel que kf − ϕkLp (RN ) < 13 η . D'après le théorème 1.2.2, si (ϕε )0<ε<ε0
est une suite régularisante, sup |ϕε ∗ φ(x) − φ(x)| → 0 quand ε → 0+ . Or Supp(ϕ) est
x∈RN
compact. Soit R > 0 tel que Supp(ϕ) ⊂ B(O, R) on a Supp(ϕ ∗φ) ⊂ B(O, R)+B(O, rε ) ⊂
B(O, R + rε ). D'où
Z
kϕε ∗ φ − φkpp ≤ |ϕε ∗ φ(x) − φ(x)|p dx
ZRN

≤ |ϕε ∗ φ(x) − φ(x)|p dx


B(O,R+rε )
Z
p
≤ sup |ϕε ∗ φ(x) − φ(x)| dx
x∈B(O,R+rε ) B(O,R+rε )

= sup |ϕε ∗ φ(x) − φ(x)|p |B(O, R + rε )|.


x∈RN

Comme ϕε ∗ φ → φ uniformément, alors limkϕε ∗ φ − φkp = 0. D'où pour η3 , il existe ε0 > 0


ε→0
tel que ε < ε0 =⇒ kϕε ∗ φ − φkp < η3 . Par ailleurs,
kϕε ∗ f − f kp ≤ kϕε ∗ f − ϕε ∗ φkp + kϕε ∗ φ − φkp + kφ − f kp

et kϕε ∗ f − ϕε ∗ φkp = kϕε ∗ (f − φ)kp . En prenant r = p dans le théorème 1.2.1, on obtient


kϕε ∗ (f − φ)kp ≤ kϕε k1 kf − φkp

comme kϕε k1 = 1 on a
kϕε ∗ (f − φ)kp ≤ 2 kf − φkp + kϕε ∗ φ − φkp ≤ η, ε < ε0 .

Puisque cette inégalité est vériée pour tout η > 0, on déduit que limkϕε ∗ f − f kp = 0.
ε→
D'où a).
Soit ε < ε0 si on pose fη = φε ∗ ϕ, on a bien
kf − fη kp ≤ kf − φkp + kφ − fη kp
η η
≤ + ≤ η.
3 3
D'où kf − fη kp ≤ η où fη = ϕε ∗ φ ∈ D(RN ).
Lemme 1.2.1 (Fonctions plateaux). Soit Ω un ouvert de RN et K un compact de Ω. Il
existe une fonction φ de classe C ∞ sur RN vériant 0 ≤ φ ≤ 1, Supp(φ) compact et φ = 1
dans un voisinage de K .

8
Théorème 1.2.4. (Densité de D(Ω) dans Lp (Ω)) Soit Ω un ouvert de RN , p ∈ [1, +∞[
et f ∈ Lp (Ω). Pour tout η > 0, il existe fn ∈ D(Ω) telle que kf − fη kp ≤ η.
Démonstration. Soit η > 0 et soit f ∈ Lp (RN ). On cherche
( fη ∈ D(Ω) telle que kf −fη kp ≤
f (x) si x ∈ Ω
η . Dénissons la fonction F ∈ Lp (RN ) par F (x) = .
0 sinon
D'après le théorème 1.2.3, il existe G ∈ D(Ω) telle que kF − GkLp (RN ) < 21 η . Pour
n ≥ 1,on considère l'ensemble Kn = {x ∈ Ω; dist(x, ∂Ω) ≥ n1 et |x| ≤ n} ⊂ Ω qui est
un compact, car fermé et borné de RN . D'après le lemme 1.2.1, pour tout n ≥ 1, il existe
φn ∈ C ∞ (RN ) telle que Suppφn ⊂ Ω, φn |Kn = 1, 0 ≤ φn ≤ 1. D'où 1Kn ≤ φn ≤ 1Ω .
Pour tout n ≥ 1 dénissons Gn = φn G. Par construction de Kn , (1Kn (x))n est une suite
croissante et converge vers 1Ω (car Kn % Ω). D'où pour tout x ∈ Ω φn (x) → 1Ω (x) car
φn |Kn = 1.

|G(x) − Gn (x)|p = |G(x) − G(x)φn (x)|p


= |G(x)|p |1 − φn (x)|p
≤ |G(x)|p .

On déduit par application du théorème de convergence dominée à la suite (|Gn − G|p )n∈N
que Z
lim kGn − Gkpp = lim |Gn (x) − G(x)|p dx = 0.
n→∞ Ω n→∞

Ainsi, il existe n1 > 1 tel que kGn1 − GkLp (Ω) < 21 η . Comme Gn1 est à support compact
contenu dans Ω, et Gn1 ∈ D(Ω), fn = Gn1 |Ω ∈ D(Ω).D'autre part,
kf − fη kLp (Ω) = kF − Gn1 kLp (Ω) car Supp(F ), Supp(G) ⊂ Ω
≤ kF − GkLp (Ω) + kG − Gn1 kLp (Ω)
≤ kF − GkLp (RN ) + kG − Gn1 kLp (Ω)
η η
≤ + = η.
2 2
D'où pour tout ∀η > 0, ∃fn ∈ D(Ω); kf − fη kLp (Ω) < η . Donc D(Ω) est dense dans
Lp (Ω).

Théorème 1.2.5 (Partition de l'unité). Soit K ⊂ Ω un compact et Ω1 , Ω2 , ..., Ωn des


ouverts de RN tels que K ⊂ Ω1 ∪ Ω2 ∪ · · · ∪ Ωn . Alors, il existe des fonctions φ1 , φ2 , ..., φn
n
telles que φk ∈ D(R ), 0 ≤ φk ≤ 1 et φk = 1 dans un voisinage de K .
X
N

k=1

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Chapitre 2
DISTRIBUTIONS

10
Chapitre 3
TRANSFORMATION DE FOURIER

11
Chapitre 4
APPLICATIONS AUX EDP

12

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