Vous êtes sur la page 1sur 46

REGULATION INDUSTRIELLE

PRÉSENTATION DU COURS

Département Génie Electrique

2ème Année Cycle Ingénieur : GI/GM

Système de commande
Un système de commande est conçu pour assurer le fonctionnement
d’un procédé selon des critères prédéfinis. Perturbation : w(t)

Entrée : e(t) Sortie : y(t)


Correcteur Actionneur Système

Capteur

 Asservissement : La sortie y suit exactement les variations du


signal yréf de référence  la sortie y est dite asservie à yréf.
Un système asservi est un système dit suiveur , c’est la consigne qui
varie : exemple ; un missile qui poursuit une cible
 Régulation: La sortie y reste constante et égale à yréf quelque
soient les perturbations  la sortie y est dite régulée à yréf.
Dans ce cas, la consigne est fixée et le système doit compenser l’effet
des perturbations, à titre d’exemple , le réglage de la température dans
un four, le niveau d’eau dans un réservoir. 2

1
Composantes

 Système :
Organe principal à commander, il dispose d’un ensemble entrées-
sorties permettant de le connecter aux éléments externes.
 Actionneur :
Organe de puissance permettant de générer les actions motrices en
fonction des signaux de contrôle.
 Correcteur :
Organe d’intelligence de la structure de commande. Sa fonction
consiste à entreprendre les actions correctives nécessaires.
 Capteur :
Organe de mesure permettant de transformer une grandeur
physique (température, pression, vitesse) en un signal électrique.
3

Performances

Les performances escomptées d’un système de commande sont :

 Stabilité : La grandeur de sortie doit converger vers une valeur finie


si le signal d’entrée est aussi limitée.

 Précision : La grandeur à mesurer doit être la plus proche de celle


désirée à l’état statique.

 Rapidité :Il doit répondre rapidement à une excitation.

2
Exemple 1. Asservissement de vitesse

Considérons l’asservissement de vitesse d’un moteur électrique :

Perturbation
Régulateur Procédé instrumenté w(t)

Consigne Erreur Action Tension Vitesse


c(t) + (t) u(t) v(t) y(t) = (t)
Correcteur Variateur Moteur
-

Capteur

À partir de l’information issue du capteur de vitesse, le régulateur


génère le signal de commande u(t) permettant au variateur d’entamer
les actions de correction par le moteur.

Exemple 2. Régulation de température

Considérons la régulation de température dans une salle :

Perturbation
Régulateur Procédé instrumenté w(t)

Consigne Erreur Action Puissance Température


c(t) + (t) u(t) p(t) y(t) = (t)
Élément
Correcteur Salle
chauffant
-

Capteur

À partir de l’information issue du capteur de température, le régulateur


génère le signal de commande u(t) permettant à l’élément chauffant
d’entamer les actions de correction de température.

3
Exemple 3. Régulation de niveau

Considérons la régulation de niveau d’eau dans un réservoir :

Perturbation
Régulateur Procédé instrumenté w(t)

Consigne Erreur Action Débit Niveau


c(t) + (t) u(t) q(t) y(t) = h(t)
Correcteur Vanne Réservoir
-

Capteur

À partir de l’information issue du capteur de niveau, le régulateur


génère le signal de commande u(t) permettant à la vanne motorisée de
produire le débit nécessaire.

Objectifs du cours

Au terme de ce cours, l’étudiant devrait être en mesure de :

 Appliquer la transformée de Laplace aux systèmes linéaires.

 Synthétiser la représentation des systèmes par fonction de transfert


et variables d’état.

 Modéliser les procédés industriels (modèle simplifié, ex : MCC).

 Analyser les systèmes de commande en boucle fermée.

 Paramétrer un régulateur industriel.

4
Contenu du cours
 Introduction à l’Automatique : Outils mathématiques.
Représentation dynamique des systèmes physiques (mise en
équations, modélisation des systèmes, notion de fonction de
transfert).
 Systèmes fondamentaux : Analyse transitoire des systèmes.
Application aux systèmes du 1er et 2ème ordre. Analyse fréquentielle
des systèmes (lieu de transfert). Identification des systèmes linéaires.
 Performances des systèmes asservis : Fonctionnement en boucle
ouverte et en boucle fermée. Rapidité, précision, stabilité. Critères de
stabilité (Rooth, revers).
 Synthèse de régulateurs : Régulateurs P, PI, P.I.D.

Format de l’enseignement
Volume horaire (VH)
Élément(s) du module Activités VH
Cours TD TP Évaluation
Pratiques global

Machines électriques 10h 6h 6h 2h 24h


Régulation industrielle 10h 6h 6h 2h 24h

Métrologie
16h 6h 2h 24h
tridimensionnelle

VH global du module 36h 18h 12h 6h 72h


% VH 50% 25% 16,66% 8,33% 100%

Travaux Pratiques (sous forme de projet de simulation)


Procédé de régulation d’un système industriel.

10

5
Évaluation
Le système d’évaluation prévu pour ce module est le suivant :

 Élément 1 : Motorisation électrique : Examen (70%) + TP (30%)


 Élément 2 : Régulation industrielle : Examen (70%) + TP (30%)
 Élément 3 : Métrologie : Examen (100%)

Note du module : Motorisation électrique (34%) + Régulation


industrielle (33%) + Métrologie (33%)

11

OUTILS ET REPRÉSENTATIONS
1 MATHÉMATIQUES

6
Partie 1

Outils mathématiques

13

Plan

 Introduction

 Transformée de Laplace et son inverse

 Propriétés de la transformée de Laplace

 Résolution des équations différentielles linéaires

 Transmittance d’un système

14

7
Introduction

La transformée de Laplace (T.L.) est une technique permettant de lier


les fonctions du temps f(t) avec celles de la variable complexe (s = j):

Transformée de Laplace

Domaine Domaine
temporel complexe

Transformée de Laplace Inverse

Ce sont des outils mathématiques puissants élaborés pour résoudre


les problèmes de l’automatique et de la commande.

15

Transformée de Laplace

On considère une fonction réelle f(t) de la variable t, définie pour t  0.


La transformée de Laplace (T.L) de la fonction f est une fonction F(s)
de la variable complexe s = j définie par :

F  s   L  f  t     f t  e
 st
dt
0

La fonction f(t) est nommée fonction originale de F(s).

Exemple : f  t   e t
 

Soit :
0
 0

F  s   L  e t    e t e  st  dt   e 1 st  dt
1
F  s 
s1
16

8
Transformée de Laplace Inverse

On considère une fonction F(s) de la variable complexe s = j telle que


F est la transformée de Laplace d’une fonction de temps f(t).
La transformée de Laplace inverse (T.L.I) de la fonction complexe F(s)
est donnée par la relation suivante :
 j
1
f  t   L  F  s    
F  s  e st ds
-1

j2  j
1
Exemple : F  s  
s1
 j
 1  1  1 st 
Soit : f  t  = L-1    e ds  e t
 s  1  j2  j  s  1 

En règle générale, on utilise les transformées des fonctions usuelles.

17

Propriétés de la Transformée de Laplace

1. Linéarité
On considère deux fonctions réelles f1(t), f2(t) dont les transformées
de Laplace sont respectivement F1(s) et F2(s).
Soit a1 et a2 deux constantes réelles.
La linéarité de la T.L. se traduit par la relation suivante :

F  s   L a1 f1  t   a2 f2  t   a1 L  f1 t   a2 L  f 2 t 

Soit : F  s   a1 F1  s   a2 F2  s 
La linéarité de la T.L.I. se traduit par la relation suivante :

L-1 a1 F1  s   a2 F2  s   a1 f1 t   a2 f 2 t 

18

9
Propriétés de la Transformée de Laplace

2. Dérivée et intégrale
Soient une fonction réelle f(t) et sa transformée de Laplace F(s).
La T.L. de la fonction intégrale de f(t) s’écrit :

t  F  s

L  f  x  dx  
 0  s

La T.L. de la fonction dérivée de f(t) s’écrit :


 df  t  
  s F  s   f  0  avec : f  0    lim f  t 

L
 dt  t 0

 d2 f t   df  0 
  s F  s  s f 0  
2 
L 2
 dt  dt
19

Propriétés de la Transformée de Laplace

3. Théorèmes des valeurs limites


Soient une fonction réelle f(t) et sa transformée de Laplace F(s).
Théorème de la valeur initiale :

f  0   = lim f  t   lim s F  s 
t 0  s 

Théorème de la valeur finale :

f    = lim f  t   lim s F  s 
t  s 0

20

10
Propriétés de la Transformée de Laplace

4. Changement de l’unité de temps


Soient une fonction réelle f(t) et sa transformée de Laplace F(s).
La T.L permet le changement de l’unité de temps par la relation :

  t 
L  f    a F  a s 
  a 

La T.L.I permet le changement de l’unité de fréquence par la relation :

  s 
L-1  F     a f  at 
  a 

21

Propriétés de la Transformée de Laplace

5. Translation temporelle
Soient une fonction réelle f(t) et sa transformée de Laplace F(s).
Lorsqu’on effectue une translation T  0 dans le domaine temporel,
la T.L. de la fonction f(t-T) s’écrit :

L  f  t  T   e  sT F  s 

La variable T est choisie telle que : f  t  T   0 pour t  T

22

11
Propriétés de la Transformée de Laplace

6. Translation complexe
Soient une fonction réelle f(t) et sa transformée de Laplace F(s).
Lorsqu’on effectue une multiplication de la fonction f par e-at, la T.L.
subit une translation complexe :

L e  at f  t   F  s  a 

La variable a est une constante réelle.

23

Propriétés de la Transformée de Laplace

7. Dérivation complexe
Soient une fonction réelle f(t) et sa transformée de Laplace F(s).
Lorsqu’on effectue une multiplication de la fonction f par (-t), la T.L.
subit une action dérivée :
dF  s 
L  t f  t   
ds

24

12
Propriétés de la Transformée de Laplace

26

Décomposition en éléments simples

On considère la fonction complexe F(s) suivante :


s a b c
F  s    
 s  j  s  j   s  1  s  j   s  j   s  1
Calculons les coefficients a, b, c :
j
a  F  s   s  j  
s  j 2j 1  j 
j
b  F  s   s  j  
s j 2j  1  j 
1 1
c  F  s    s  1 s 1  
 
j  1  j  1   j  1
j  1
27

13
Résolution des équations différentielles

On désire résoudre l’équation différentielle linéaire suivante :

d3 y t  d 2 y  t  dy  t  d2x t 
 3   6y  t    x t 
dt 3 dt 2 dt dt 2
Les conditions initiales de ces paramètres sont :

 dy  0  d2 y 0 
 y  0    0 ; 1
dt dt 2

 dx  0 
x 0   0
 dt

Calculons la transformée de Laplace de ces différents éléments.

28

Résolution des équations différentielles

Utilisons la propriété de la dérivée pour la fonction y(t) :

 dy  t  
L   sY  s   y  0   sY  s 
 dt 

 d2 y t    dy  t   dy  0  dy  0 
L 2   sL   s  sY  s   y  0     s2 Y  s 
 dt   dt  dt dt
 d3 y t   dy  0  d 2 y  0 
L 3   s 3
Y  s   s 2
y  0   s  2
 s3 Y  s   1
 dt  dt dt

Faisons de même pour la fonction x(t) :


 d2 x t    dx  t   dx  0  dx  0 
L 2   sL   s  s X  s   x  0     s2 X  s 
 dt   dt  dt dt

29

14
Résolution des équations différentielles

L’équation différentielle peut se mettre sous la forme :

s3 Y  s   1  3s 2 Y  s   sY  s   6Y  s   s 2 X  s   X  s 

Soit : Y  s   s  3s  s  6   X  s   s  1  1
3 2 2

La fonction complexe Y(s) devient :

Y  s 
s 2
 1
X  s 
1
s  3s  s  6
3 2
s 3  3s 2  s  6
SASM dépendant de x  SSSM dépendant des CI 

30

Transmittance

Considérons un système dont l’équation entrée-sortie s’écrit :

d3 y t  d 2 y  t  dy  t  d2x t 
3
3 2
  6y  t    x t 
dt dt dt dt 2
En considérant toutes les conditions initiales nulles :

Y  s   s3  3s2  s  6   X  s   s2  1

On définit ainsi la transmittance G(s) :

G  s 
Y  s
 3
 s2  1 Entrée : x(t) Transmittance Sortie : y(t)

X  s  s  3s 2  s  6 G(s)

31

15
Transmittance d’un système

Cette méthode peut s’étendre à un système d’équations différentielles :

 dy1  t 
  a1 y1  t   a2 y 2  t   u  t 
dt

 dy 2  t   b y  t   b y  t 
 dt 1 1 2 2

Avec : y1(0) = y2(0) = 0


u(t) : entrée d’excitation déterminée.

Calculons la transformée de Laplace de ces différents éléments.

32

Transmittance d’un système

On obtient le système suivant :

sY1  s   a1 Y1  s   a2 Y2  s   U  s   s  a1  Y1  s   a2 Y2  s   U  s 

 
sY2  s   b1 Y1  s   b2 Y2  s   s  b2  Y2  s   b1 Y1  s   0

Il s’agit de résoudre un système d’équations algébriques :


  s  b2 
Y1  s   U  s
  s  a1  s  b2   b1a2 Y1(s)
 G1(s)
 Y  s  b1
U  s U(s)
 2
  s  a1  s  b2   b1a2
Y2(s)
Y1  s   G1  s  U  s  G2(s)

 Y2  s   G2  s  U  s 

33

16
Représentations symboliques

Résistance
On traduit la relation courant-tension dans une résistance R :
Éléments
Circuit réel Équation différentielle Circuit symbolique
symboliques

i(t) R I(s) R
v t   R i t  V  s  R I  s
v(t) V(s)

Conditions
initiales : v t  1
i t   I  s  V  s
i(0) = i0 R R

34

Représentations symboliques

Inductance
On traduit la relation courant-tension dans une inductance L :
Éléments
Circuit réel Équation différentielle Circuit symbolique
symboliques

di  t 
Impulsion

i(t) L v  t   L I(s) Ls
 dt V  s   L s I  s   L i0 L i0
i  0   i0
v(t)

V(s)
Échelon
Ls
Conditions t
1

initiales : 1 i I(s)
i t   v  t  dt  i0 I  s  V  s  0 i0/s
i(0) = i0
L0 Ls s

V(s)

35

17
Représentations symboliques

Condensateur
On traduit la relation courant-tension dans un condensateur C :
Éléments
Circuit réel Équation différentielle Circuit symbolique
symboliques

dv  t 
Impulsion 1/Cs
C 
i(t) i  t   C I(s)
 dt I  s   C s V  s   C v0 C v0
 v  0   v0
v(t)
 V(s)

Échelon
Conditions t 1/Cs
1

initiales : I(s)
v t   i  t  dt  v0 V  s   1 I  s   v0 v0/s
v(0) = v0
C0 Cs s
V(s)

36

Tableau des transformées

37

18
Tableau des transformées

38

Tableau des transformées

39

19
Tableau des transformées

40

Partie 2

Systèmes linéaires et représentations

41

20
Plan

 Notions de systèmes

 Propriétés des systèmes linéaires

 Modes de représentations

 Commande des systèmes linéaires

 Diagrammes fonctionnels

 Modélisation des systèmes

42

Notions de systèmes

On considère un dispositif possédant une entrée e(t) et une sortie y(t) :

Entrée : e(t) Sortie : y(t)


Système de
Commande

 Un système de commande est un dispositif pour lequel la grandeur


de sortie y(t) est une fonction de la grandeur d’entrée e(t).
 Un signal d’entrée e(t) est une excitation du système de commande.
Elle est appliquée à partir d’une source extérieure.
 Un signal de sortie y(t) est la réponse effective obtenue du système.
Elle dépend des paramètres du système et du signal d’entrée e(t).

43

21
Notions de systèmes

 Un système peut posséder plusieurs entrées :


 Une entrée principale de commande : e(t).
 Des entrées secondaires (conditions extérieures, perturbations) : p i(t).

e(t)
Sortie : y(t)
p1(t) Système de
p2(t)
Commande

 Un système peut posséder plusieurs sorties de natures différentes.


y1(t)
Entrée : e(t)
Système de y2(t)
Commande y3(t)

44

Notions de systèmes

 Un système est dit en Boucle Ouverte (BO) si le signal d’entrée est


indépendant du signal de sortie.

Entrée : e(t) Système de Sortie : y(t)


Commande

 Un système est dit en Boucle Fermée (BF) si le signal appliqué à


l’entrée est fonction du signal de sortie.

Entrée : e(t) Sortie : y(t)


Système de
f(t)
Commande

Chaîne
de retour
45

22
Propriétés des systèmes

1. Linéarité
Un système est linéaire s’il est décrit par des équations différentielles
à coefficients constants.

e1(t) y1(t)
e2(t) Système de y2(t)
en(t)
Commande Linéarité locale
yn(t)

 e1   y1 
   
     soit:  a1e1   an e1n   a1 y1   an yn 
e  y 
 n  n

En général, on considère les linéarités locales.

46

Propriétés des systèmes

2. Variance
Considérons la réponse y(t) d’un système suite à une entrée e(t).
e(t) y(t)

e(t) Système de y(t)


Commande
t t

On applique à ce système l’entrée décalée e(t–t0).


e(t) yinv(t) yvar(t)

Système Système

yinv  y  t  t0 
Invariant Variant

t t t
t0 t0 t0
47

23
Propriétés des systèmes

3. Continuité
Considérons la réponse y(t) d’un système suite à une entrée e(t).
e(t) y(t)

e(t) Système de y(t)


Commande
t t

 Un système est continu si la sortie y(t) et l’entrée e(t) sont reliées


par une fonction continu du temps.
 Un système est discontinu si la sortie y(n) et l’entrée e(n) sont
reliées par une équation récurrente.

48

Représentations des systèmes linéaires

Considérons un circuit RC comme exemple d’étude.


C

Entrée : e(t) Sortie : y(t)


Système de
e(t) R y(t)
Commande

Le système étudié peut être représenté par :


 Des équations différentielles.
 Une fonction de transfert.
 Des équations d’état.

49

24
Représentations des systèmes linéaires

1. Représentation par équation différentielle


On écrit les équations d’équilibre du système :
C
e  t   vR  t   vRc  t 
 vR  t   y  t 
e(t) R y(t) 
avec :  1
vC  t   RC y  t  dt
 
On obtient l’équation différentielle suivante :
dy  t  1 de  t 
 y t   Condition s initiales : e  0   e0 ; y  0   y0
dt RC dt
L’analyse de la sortie y(t) passe par la résolution de cette équation.

50

Représentations des systèmes linéaires

2. Représentation par fonction de transfert


On écrit les équations différentielles du système :
C

 dy  t  1 de  t 
  y t  
e(t) R y(t)  dt RC dt
e  0   e0 ; y  t   y0

Effectuons la transformée de Laplace de cette équation :


1
 sY  s   y0   Y  s   s E  s   e0
RC
soit :  s  1  Y  s   s E  s    y0  e0 
 RC 
51

25
Représentations des systèmes linéaires

On définit la fonction de transfert par le quotient sortie/entrée :

Entrée : e(t) Fonction de Sortie : y(t)


transfert
e(t) R y(t) G(s)

s 1
Y  s  E  s   y0  e 0 
s   1 RC  s   1 RC 
G s G0  s 

soit : Y  s   G  s  E  s   G0  s   y0  e0 

Solution forcée Solution libre


(avec second membre) (sans second membre)
52

Représentations des systèmes linéaires

3. Représentation par des équations d’état


Considérons le circuit RLC suivant :
x2(t) L

Variables d’état :

e(t) R y(t) x1 : tension aux bornes du condensateur.


C
x2 : intensité du courant dans le circuit.

x1(t)

dx  t  dx1  t  1
e t   L 2  Rx2  t   x1  t   x2  t 
dt dt C
dx1  t  1 dx2  t 
 x2  t  1 R 1
  x1  t   x2  t   e  t 
dt C dt L L L
y  t   R x2  t  y  t   R x2  t 
53

26
Représentations des systèmes linéaires
 x  t 
En utilisant la matrice x des variables d’état : x  t    1
 x2  t 

 dx1  t  1   1 
  x2  t   dx  0   0 
 x t    1  e t 
C
 dt  t    1
dt C
   
 2dx  t  1 R 1  
  
R
  x1  t   x2  t   e  t    L L
 L
 dt L L L 
y  t   R x2  t   y  t    0 R  x  t 
CI : x1  0  ; x2  0 
On obtient l’écriture matricielle :
x : vecteur des variables d’état.
 dx
 t   A x t   B e t  A : matrice d’état.
 dt Avec :
 y  t   C x  t  B : vecteur de commande.
C : vecteur de sortie.
54

Représentations des systèmes linéaires

La représentation par équations d’état s’écrit :

 dx
 t   A x t   B e t  s X  s   A X  s   B E  s 
 dt 
 y  t   C x  t  Transformée Y  s   C X  s 
de Laplace

Ce qui correspond aux équations suivantes :


 s I  A  X  s   B E  s   X  s    s I  A 1 B E  s 


 Y s  C s I  A B E s
1
Y  s   C X  s 

La fonction de transfert s’écrit :


Y  s
 C s I  A B
1
G  s 
E  s

55

27
Représentations des systèmes linéaires

Un système linéaire peut être représenté par :

Entrée : e(t) Système Sortie : y(t)


Linéaire

Équations Fonctions de Équations


différentielles transfert d’état

Relations de passage

56

Commande des systèmes linéaires

Structure
Un système de commande comprend les éléments suivants :
 Système :
Organe principal à commander, il dispose d’un ensemble entrées-
sorties permettant de le connecter aux éléments externes.
 Actionneur :
Organe de puissance permettant de générer les actions motrices
en fonction des signaux de contrôle.
 Correcteur :
Organe d’intelligence de la structure de commande. Sa fonction
consiste à déterminer l’erreur entre le signal à commander et la
référence, puis à agir en conséquence pour minimiser cette erreur.
57

28
Commande des systèmes linéaires

Commande en Boucle Ouverte


Le signal de commande est indépendant du signal de sortie. Cette
technique est simple et peu coûteuse, mais elle ne permet pas
d’obtenir une bonne précision ni d’éliminer l’effet des perturbations.

Perturbation : w(t)

Entrée : e(t) Sortie : y(t)


Correcteur Actionneur Système

L’action de correction est effectuée après l’observation de la sortie y.

58

Commande des systèmes linéaires

Commande en Boucle Fermée


Le signal de commande dépend du signal de sortie. Cette technique
est plus complexe, mais elle permet d’obtenir des performances
remarquables en terme de stabilité et de précision.

Perturbation : w(t)

Entrée : e(t) Sortie : y(t)


Correcteur Actionneur Système

Capteur

L’action de correction est effectuée automatiquement.

59

29
Diagramme fonctionnel

C’est une représentation graphique des systèmes physiques, il


indique les relations fonctionnelles entre ces différents éléments.
Schéma en Boucle Ouverte
La sortie y est non connectée à l’entrée e (aucune chaîne de retour).

e Chaîne y
directe (G)

Y  s
 G  s  Fonction de transfert en
E  s boucle ouverte.

60

Diagramme fonctionnel

C’est une représentation graphique des systèmes physiques, il


indique les relations fonctionnelles entre ces différents éléments.
Schéma en Boucle Fermée
La sortie y est connectée à l’entrée e (chaîne de retour).

+  Chaîne
e y
directe (G)
- Y  s
 G Fonction de transfert Directe.
x   s

Chaîne de X  s
 H Fonction de transfert de
retour (H) Y  s retour.

61

30
Diagramme fonctionnel

Fonctions de transfert
on distingue les fonctions de transfert suivantes :

+  Chaîne
e y
X  s Fonction de transfert en
-
directe (G) GH
  s boucle ouverte.
x
Y  s G Fonction de transfert en

Chaîne de E  s  1  GH boucle fermée.
retour (H)

  s 1 Fonction de transfert

E  s  1  GH de l’erreur.

62

Exemple

Déterminer la fonction de transfert du système suivant :

G(s)

k + + 1 1
U(s) Y(s)
T² - - s s

2m
T

1

63

31
Modélisation des systèmes

Le comportement dynamique d’un système peut être décrit à partir de


son mode de sa représentation. Celle-ci peut être obtenue :
 Soit par Identification (mesures expérimentales des entrées-sorties).
 Soit par Modélisation (description mathématique des lois physiques).

Entrée : e(t) Système Sortie : y(t)


Linéaire

Équations Fonctions de Équations


différentielles transfert d’état

Relations de passage

Automatique Linéaire © M. ZEGRARI 64

Moteur cc : Structure

La machine à courant continu est un convertisseur électromécanique


réversible. Elle constitue le système de référence pour la commande
des systèmes en automatique.

vf
ia if
Lf


Tension va M Vitesse de
d’induit Flux rotation
inducteur

Applications : entraînements électromécaniques, systèmes de traction


(ferroviaire et maritime), systèmes embarqués.

Automatique Linéaire © M. ZEGRARI 65

32
Moteur cc : Équation de base

Le modèle équivalent du moteur cc comporte une résistance Ra


et une force contre-électromotrice E proportionnelle à la vitesse
de rotation  telle que : E(t) = km (t). On notera J le moment
d’inertie et Kf le coefficient de frottement des parties tournantes.
Le couple moteur Tm étant proportionnel au courant : Tm = km Ia.

Automatique Linéaire © M. ZEGRARI 66

Moteur cc : Équation de base

Structure d’un moteur à courant continu :


Système Électrique Système Mécanique
Ia Ra La

Tm Kf Tch
Tension Va k
E  Vitesse de
d’induit rotation
Circuit
inducteur

Équations Électriques Équations Mécaniques

Automatique Linéaire © M. ZEGRARI 67

33
Moteur cc : Équation de base

Structure d’un moteur à courant continu :


Système Électrique Système Mécanique
Ia Ra La

Tm Kf Tch
Tension Va k
E  Vitesse de
d’induit rotation
Circuit
inducteur

Équations Électriques Équations Mécaniques


 dI ( t )  d( t )
Va ( t )  R a Ia ( t )  L a a  Eg ( t ) Tm ( t )  K f ( t )  J
 dt  dt
Eg ( t )  k ( t )  K m ( t ) Tm ( t )  k Ia ( t )  K m Ia ( t )
Automatique Linéaire © M. ZEGRARI 68

Modèle du moteur cc : Fonction de transfert

On écrit les différentes équations dans le domaine de Laplace :


Va (s)  R a  L a s Ia (s)  Eg (s) Va (s)  Eg (s) Va (s)  K m (s)
Domaine
 I a (s )  
électrique
Eg (s)  K m (s) R a  Las R a  La s
Tm (s)  K f  Js (s)
Domaine T (s)  K I (s) 1
 m (s)  T (s)  s (s)
K f  Js  m
m a
mécanique
(s)  s (s)

Le diagramme fonctionnel complet est le suivant :
Modèle Électrique Lien E/M Modèle Mécanique

Va(s) + 1 Ia(s) Tm(s) 1 (s) 1 (s)


Km
- (R a  L a s ) (K f  Js ) s

Eg(s)
Km
Automatique Linéaire © M. ZEGRARI 69

34
Modèle du moteur cc : Fonction de transfert

La fonction de transfert Gv (vitesse/tension) du moteur s’écrit :

(s) Km
Transmittance G v (s )  
Vitesse Va (s) JL a s  JR a  K f L a s  R a K f  K 2m 
2

La fonction de transfert Gp (position/tension) du moteur est :


(s) Km
G p (s )  
 
Transmittance
Position Va (s) s JL a s2  JR a  K f L a s  R a K f  K 2m 

Pour les petits moteurs à faible inertie, l’inductance de fuite La et le


coefficient de frottement Kf peuvent être négligés :
(s) Km
G v (s )  
Va (s) JR a s  K 2m
(s) Km
G p (s )  
Automatique Linéaire

Va (s) s JR a s  K 2m  © M. ZEGRARI 70

Modèle d’état du moteur cc

Reprenons les différentes équations du moteur cc :


Équations Électriques Équations Mécaniques
 dI ( t )  d( t )
Va ( t )  R a Ia ( t )  L a a  Eg ( t ) Tm ( t )  K f ( t )  J
 dt  dt
Eg ( t )  k ( t )  K m ( t ) Tm ( t )  k Ia ( t )  K m Ia ( t )

On considère :
 Va = u : entrée de commande  dI a ( t ) Ra Km 1
 (Ia, ) = X : variables d’état  dt   L Ia ( t )  L ( t )  L Va ( t )
 d( t ) K a a a
 (Ia,) = Y : variables de sorties  K
 m
Ia ( t )  ( t )
f

 
 dt J J
X  A X  BU

Y  CX  DU
71

35
Modèle d’état du moteur cc

Nous obtenons le modèle d’état suivant :


A
B
  Ra K 
 d I ( t )   m 1
  a    La L a Ia ( t )  
.  L V (t )
 dt ( t )  K m K f  ( t )  a  a
  0
  J J 
 C
 D
 I ( t ) 1 0  I ( t )
 a  . a  0 Va ( t )
( t ) 0 1 ( t )

72

Chapitre

2 SYSTÈMES LINÉAIRES FONDAMENTAUX

36
Plan

 Comportement des systèmes linéaires.

 Réponse temporelle.

 Réponse harmonique.

 Système du 1er ordre.

 Système du 2ème ordre.

74

Comportement des systèmes linéaires

Comportement stable
Soit un système à entrée e0 et à sortie y0.
À l’instant t = t0, on fait varier l’entrée de e.
La sortie y passe de y0 à y1 et se stabilise à l’instant t1.

y1

(1) : Mode statique


y0 (Régime permanent)
e(t) y(t)
Système 1 2 1 (2) : Mode dynamique
(Régime transitoire)
e1
e
e0

t
t0 t1 75

37
Comportement des systèmes linéaires

Comportement instable
Soit un système à entrée e0 et à sortie y0.
À l’instant t = t0, on fait varier l’entrée de e.
La sortie y augmente indéfiniment et ne se stabilise pas.

y0
e(t) y(t)
Système
e1
e
e0

t
t0
76

Comportement des systèmes linéaires

Comportement à la limite de la stabilité


Soit un système à entrée e0 et à sortie y0.
À l’instant t = t0, on fait varier l’entrée de e.
La sortie y est sous forme d’oscillations non amorties.

y0
e(t) y(t)
Système
e1
e
e0

t
t0
77

38
Influence des pôles sur le système

Soit G(s) la fonction de transfert d’un système :

E(s) Y(s) Y(s) bm s m  bm 1s m 1    b1s  b0


G(s) G(s)  
E(s) a n s n  a n 1s n 1    a 1s  a 0

Cette équation peut se mettre sous la forme :

 s  z1  .  s  z2   s  zm  L’ensemble des zi forme les zéros de G(s).


G  s   K0
 s  p1  .  s  p2   s  pn  L’ensemble des pi forme les pôles de G(s).
Le nombre n désigne l’ordre du système.

78

Influence des pôles sur le système

 Un système est stable si la partie réelle de tous ses pôles est négative.
 Les pôles dominants sont ceux dont la partie réelle est la plus faible en
valeur absolue. Ces termes sont influents sur la réponse temporelle.
Im(s) Limite de
Stabilité la stabilité instabilité
asymptotique oscillatoire

Pôles complexes
conjuguées à partie
réelle négative

Re(s)

Pôle réel négatif


Pôles complexes Pôles complexes
conjuguées conjuguées à partie
imaginaires purs réelle positive

79

39
Mode dynamique d’un système

Définition
Ce mode caractérise la phase transitoire d’un état d’équilibre à un
autre suite à la variation de la grandeur d’entrée.

Caractéristiques
 Le comportement dynamique dépend de la nature du système ainsi
que du type de l’entrée appliquée.
 Les excitations usuelles utilisées pour la caractérisation des
comportements dynamiques sont : l’impulsion de Dirac, l’échelon, la
rampe et l’excitation sinusoïdale.

80

Réponses des systèmes linéaires

Objectif
Afin de connaître le comportement d’un système, on lui applique
certaines entrées particulières (appelées excitations) et on analyse
les sorties correspondantes (appelées réponses).

Excitation : e(t) Réponse : y(t)


Système

L’analyse de la réponse y(t) permet également de déterminer les


paramètres du système. Cette opération est appelée identification.

81

40
Réponses des systèmes linéaires

Types de réponses
Transformée de
Excitation Représentation Réponse
Laplace
(t)
Impulsion de
Dirac : 1 L   t   1 Réponse impulsionnelle
e(t) = (t)
t

u(t)
Échelon
1 1
unitaire : L u  t    Réponse indicielle
e(t) = u(t) s
t



Pour un système linéaire et invariant : y t   x t   h t    x    h  t    d



82

Réponses des systèmes linéaires

Types de réponses
Transformée de
Excitation Représentation Réponse
Laplace
r(t)
Signal en rampe : m
m L r  t    Réponse en vitesse
e(t) = r(t) s2
t

e(t)

Excitation 0 Em
L  e  t   
Em
sinusoïdale : Réponse harmonique
t
s 2  02
e(t) = Em sin(0t)

83

41
Réponse temporelle

Régime transitoire
La réponse transitoire doit être
suffisamment rapide et amortie.
yind
Caractéristiques
Domaine (yf  k% yf)
 Temps de réponse : tr a
yf
Durée au bout de laquelle la réponse
entre définitivement dans une bande
définie par k% de la valeur finale. b

 Dépassement : D
a
Il est défini par : D%   100 t
b tr

84

Réponse temporelle

Caractéristiques
 Temps de monté : tm
Il désigne le temps que met la réponse pour passer de 10% à 90%
de sa valeur finale.
85

42
Réponse temporelle

Régime permanent
La réponse doit suivre l’entrée sans
une erreur considérable.
yind
Caractéristiques
 On applique au système une ef
excitation ef et on prélève la sortie yf
f = yf – ef
en régime permanent.
yf
 On détermine l’erreur statique par :

f  yf  ef
t

86

Réponse temporelle

Erreur de position
L’excitation appliquée à l’entrée est un
échelon de position : e  t   e f u  t 
yind yind

yf ef ef

f = yf – ef
yf

t t
 = 0 : Erreur de position nulle.   0 : Erreur de position non nulle.

87

43
Réponse temporelle

Erreur de traînage
L’excitation appliquée à l’entrée est
une rampe : e  t   r  t   mt u  t 
e;y e;y

e e
y y

t t
 = 0 : Erreur de traînage nulle.   0 : Erreur de traînage non nulle.

88

Réponse harmonique

La réponse harmonique (ou fréquentielle) d’un système correspond


à sa sortie par rapport à une excitation sinusoïdale.

e(t) y(t)
G(s)
E0 sin(t) Y0 sin(t+)

Y  j 
Transmittance : G  j 
E  j 

Module : G dB  20 og G  j

Phase :   arg G  j  argY  j  arg E  j


89

44
Réponse harmonique

Types de réponses harmoniques


L’étude fréquentielle consiste à analyser les variations du module et
de l’argument de la réponse Y(s) en fonction de la fréquence.

On étudie principalement trois représentations :


 Représentation dans le plan de Bode.
 Représentation dans le plan de Nyquist.
 Représentation dans le plan de Black.

90

Réponse harmonique

 Plan de Bode
On représente, sur une échelle semi-logarithmique, les variations du
gain et de la phase en fonction de la pulsation  :

Courbe de gain 20
Bode Diagram

abscisse : log  log   


10
Magnitude (dB)

ordonnée : G dB  20 log G  s  -10

-20

-30
0
Courbe de phase
Phase (deg)

abscisse : log  log    -45

ordonnée :  arg G  j


  -90
10
-1 0
10 10
1 2
10
3
10
Frequency (rad/sec)

91

45
Réponse harmonique

 Plan de Nyquist
C’est un lieu géométrique des points indicatifs de G(j) dans le plan
complexe, pour toutes les pulsations  positives sous forme polaire :

Im
Lieu de Nyquist

rayon vecteur : G dB  20 log G  s 

angle polaire :  arg G  j Re

Représentation exploitée pour indiquer  Courbe graduée


le comportement fréquentiel du système. en fonction de 

92

Réponse harmonique

 Plan de Black
C’est un lieu géométrique équivalent au plan de Bode mais dans un
seul plan : G dB

(=0)
Lieu de Black 0

abscisse :  arg G  j

ordonnées : G dB  20 log G  s 
Courbe graduée
en fonction de 

Représentation prisée en automatique


pour l’étude de la stabilité et la régulation.

93

46

Vous aimerez peut-être aussi