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Université de Bourgogne, Mathématiques Année universitaire 2022–2023

Analyse (Math1A)
Contrôle commun
— durée : 90 min —

L’usage de tout appareil électronique est interdit. Les documents ne sont pas non plus autorisés.
La concision et la clarté des arguments seront prises en compte dans la notation.

Exercice 1 (Questions de cours). Pour chacune des fonctions f qui suit, donner (sans justifi-
cation) le domaine de définition Df , l’image Im(f ) et préciser si f est injective sur son domaine
de définition :
f (x) = cos(x), f (x) = sin(x), f (x) = arccos(x), f (x) = arcsin(x),
√ √
f (x) = x5 , f (x) = 5 x, f (x) = x4 , f (x) = 4 x.
.
[8× 0,5 =4 pts] Ce qui suit a été vu en cours :

f (x) := cos(x) : Df = R, Im(f ) = [−1, +1], pas injective ;


f (x) := sin(x) : Df = R, Im(f ) = [−1, +1], pas injective ;
f (x) := arccos(x) : Df = [−1, +1], Im(f ) = [0, π], injective ;
f (x) := arcsin(x) : Df = [−1, +1], Im(f ) = [−π/2, π/2], injective ;
f (x) := x5 : Df = R, Im(f ) = R, injective ;

f (x) := 5 x : Df = R, Im(f ) = R, injective ;
f (x) := x4 : Df = R, Im(f ) = R+ , pas injective ;

f (x) := 4 x : Df = R+ , Im(f ) = R+ , injective.

Exercice 2. Soit g la fonction réelle définie par g(x) = ln(tan(x)).


(1) Déterminer le domaine de définition Dg de la fonction g. .
[1 pt] La fonction ln est définie sur R∗+ . Quant à la fonction tan, elle est définie sur chaque
intervalle de la forme ] − π/2 + kπ, +π/2 + kπ[ pour k ∈ Z et elle y prend des valeurs
strictement positives sur le sous-intervalle ]kπ, +π/2 + kπ[. On en déduit que
[i π h
Dg = kπ, + kπ .
2
k∈Z

(2) Trouver les racines de g. .


[1 pt] Pour tout x ∈ Dg , on a
g(x) = 0 ⇐⇒ ln(tan(x)) = 0 ⇐⇒ tan(x) = 1 ⇐⇒ x = π/4 mod π
car tan est π-périodique, injective sur ] − π/2, +π/2[ et tan(π/4) = 1. Donc les racines de g
sont les points π/4 + kπ pour tous les k ∈ Z.

1
2

(3) Montrer que g est périodique et déterminer la plus petite période de g. .


[1 pt] Il est d’abord clair que Dg est π-périodique. Ensuite, on a
∀x ∈ Dg , g(x + π) = ln(tan(x + π)) = ln(tan(x)) = g(x)
puisque tan est périodique de période π ; donc g est π-périodique.
On regarde donc g sur un intervalle de longueur π, par exemple [0, π] : g n’y est définie que
sur ]0, π/2[ ; de plus, comme on l’a vu en (2), g ne s’y annule qu’en π/4 ; cela empêche g de
présenter une période plus petite sur ]0, π/2[. Donc π est la plus petite période de g.
Autre méthode (sans utiliser la question (2)) : Soit T ∈]0, π] une période de g. Pour tout
x ∈]0, π/2[, on a x ∈ Dg et donc x + T ∈ Dg : en choisissant ce x assez proche de π/2,
on obtient x ≥ π/2 − T , c’est-à-dire x + T ∈ [π/2, +∞[∩Dg et donc x + T > π si bien
que T > π − x > π − π/2 = π/2. Or, pour tout y ∈]0, π/2[, on a y + T ∈ Dg et, comme
y + T > 0 + π/2 = π/2, on doit donc avoir y + T > π ; en faisant y → 0+ , on en déduit que
T ≥ π d’où T = π.

(4) Dresser le tableau de variations de g sur un intervalle de longueur T , où T est la plus
petite période de g déterminée dans la question (3). .
[2 pts] Les fonction tan est strictement croissante sur ]0, π/2[ et la fonction ln est stricte-
ment croissante sur R∗+ : donc la fonction g est strictement croissante sur ]0, π/2[. Calculons
les limites aux bornes de cet intervalle :
lim tan(x) = 0+ et lim ln(y) = −∞ donc lim g(x) = −∞
x→0+ y→0+ x→0+

lim tan(x) = +∞ et lim ln(y) = +∞ donc lim g(x) = +∞


x→ π2 − y→+∞ x→ π2 −
D’où le tableau de variations de g :

π π
x 0 4 2 π

+∞

g(x) 0

−∞

1
Exercice 3. Soit h la fonction réelle définie par h(x) = .
+ x3 3x2
+ 3x + 1
(1) Déterminer le domaine de définition Dh de la fonction h, en remarquant que le dénominateur
de h(x) peut être factorisé. .
[0.5 pt] On observe que le dénominateur de la fraction définissant h(x) peut être factorisé :
x3 + 3x2 + 3x + 1 = (x + 1)3
Donc, on a Dh = R \ {−1}.

(2) Montrer que le graphe de h admet une symétrie dont on précisera la nature. .
[2 pts] Le seul point de symétrie de Dh est −1 : donc, si symétrie de Γh il y a, cela doit
3

être une symétrie centrale autour d’un point d’abscisse x = −1 ou une symétrie axiale par
rapport à la droite d’équation x = −1. Pour tout t ∈ R∗ , on a
1 1
h(−1 + t) = = 3
((−1 + t) + 1)3 t
et donc
1 1
h(−1 − t) = = − 3 = −h(−1 + t).
(−t)3 t
Cela démontre que Γh est symétrique par rapport au point (−1, 0) du plan cartésien.

(3) Pour chaque y ∈ R fixé, résoudre l’équation h(x) = y d’inconnue x. .


[2 pts] On résoud
1
∀x ∈ R \ {−1}, h(x) = y ⇐⇒ =y
(x + 1)3
1
⇐⇒ y 6= 0 et (x + 1)3 =
y
1
⇐⇒ y 6= 0 et x = √
3 y
− 1.

1
Donc l’équation n’admet aucune solution lorsque y = 0, et x = √
3y − 1 pour unique solution
lorsque y 6= 0.

(4) Donner deux intervalles (non-vides) I et J de R tels que h se restreigne à une application
r := h|I : I → J qui est bijective. Préciser l’application réciproque r−1 . .
[0.5 pt] D’après la question (3), pour I :=] − 1, +∞[ et J := R∗+ , l’application r := h|I :
I → J est bijective et on a
1
r−1 (y) = √3 y
− 1.

Exercice 4. Calculer les limites suivantes (si elles existent) :


√ √
x2 + cos(x) x · (3 x − 1)
(1) lim (2) lim
x→+∞ ln(x) x→0+ sin(x)
.
(1) [3 pts] N.B. La question de cette limite se pose bien, car ln(x) > 0 pour x > 1, et donc
x2 +cos(x)
ln(x) est bien défini dans un voisinage de +∞.
Cette limite est une forme indéterminée du type “+∞/ + ∞”. Pour tout x > e, on a
x2 + cos(x) x2 cos(x) x2 1
= + ≥ −
ln(x) ln(x) ln(x) ln(x) ln(x)
x→+∞
vu que cos(x) ≥ −1 et ln(x) > 0. On sait que ln(x) −→ +∞ et donc
1
lim = 0.
x→+∞ ln(x)

De plus, on a la limite usuelle (vue en cours)


ln(x) x2
lim = 0+ et donc lim = +∞.
x→+∞ x2 x→+∞ ln(x)
4

On conclut avec le théorème des gendarmes que


x2 + cos(x)
lim = +∞.
x→+∞ ln(x)
(2) [3 pts] √ N.B. La question de cette limite se pose bien, car sin(x) 6= 0 pour x ∈]0, +π/2[, et

x·(3 x −1)
donc sin(x) est bien défini dans un voisinage à droite de 0.
Cette limite est une forme indéterminée du type “0/0”. Nous allons la déterminer en nous ramenant
à deux limites usuelles. En effet, pour tout x ∈]0, +π/2[, on a
√ √ √
x · (3 x − 1) 3 x−1 x
= √ · .
sin(x) x sin(x)
Or, sachant que
3u − 1 √ √
lim = ln(3) et lim x = 0 = 0,
u→0 u x→0+
on obtient √
3 x−1
√ = ln(3),
x
et, sachant que
sin(x)
lim = 1,
x→0 x
on obtient
x 1
lim = = 1.
x→0 + sin(x) 1
Nous concluons donc que
√ √
x · (3 x − 1)
lim = ln(3) · 1 = ln(3).
x→0+ sin(x)

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