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Université de Bourgogne, Mathématiques Année universitaire 2021–2022

Analyse (Math1A)
Examen de 2nde session
— durée : 2 heures —

L’usage de tout appareil électronique est interdit. Les documents ne sont pas non plus autorisés.
La concision et la clarté des arguments seront prises en compte dans la notation.
Sauf mention explicite du contraire, toute réponse apportée doit être justifiée !

Exercice 1 (Questions de cours).


(1) Énoncer (sans démonstration) le théorème des valeurs intermédiaires, et illustrer ce théorème
en montrant que la fonction f définie par f (x) := x7 + x3 + x + 1 admet une racine réelle.
.
[1 pt + 1 pt] Soit f une fonction continue. Pour tout intervalle I ⊂ Df , l’image f (I) est un intervalle
de R. En particulier, pour tous a, b ∈ R tels que [a, b] ⊂ Df et pour tout y ∈ R compris entre f (a) et
f (b), il existe x ∈ [a, b] tel que f (x) = y.
La fonction f définie sur R par f (x) := x7 + x3 + x + 1 est continue, puisqu’elle est polynomiale. De
plus, on a f (−1) = −2 et f (1) = 4. Comme 0 est compris entre −2 et 4, il existe x ∈ [−2, 4] tel que
f (x) = 0.

(2) Donner (sans justifications) les dérivées des fonctions suivantes, en précisant à chaque
fois l’ensemble de dérivabilité :
sin, arcsin, cos, arccos, tan, arctan .
.
[3 pts] Voici les dérivées des fonctions énumérées ci-dessus :
1
sin0 (x) = cos(x) pour x ∈ R, arcsin0 (x) = √ pour x ∈] − 1, +1[,
1 − x2
1
cos0 (x) = − sin(x) pour x ∈ R, arccos0 (x) = − √ pour x ∈] − 1, +1[,
1 − x2
n o 1
tan0 (x) = 1 + tan2 (x) pour x ∈ R \ π2 + kπ k ∈ Z , arctan0 (x) = pour x ∈ R.
1 + x2

x − 1
Exercice 2. Soit la fonction réelle g définie par g(x) := exp pour x ∈ R∗ .
x2
(1) Montrer que g se prolonge par continuité en une fonction g̃ : R → R. .
[1 pt] On sait que la fonction exp est continue sur R et que toute fraction rationnelle est continue sur
son ensemble de définition. Donc la fonction g est continue sur R∗ .
On passe maintenant au point x = 0 :
x−1 −1
lim = + = −∞ et lim exp(u) = 0
x→0 x2 0 u→−∞
donc
lim g(x) = 0.
x→0
1
2

On en déduit que g se prolonge par continuité en une fonction g̃ : R → R en posant g̃(0) = 0.

(2) Justifier que la fonction g est dérivable sur R∗ , puis calculer sa dérivée. .
[0,5 pt + 0,5pt] On sait que la fonction exp est dérivable sur R et que toute fraction rationnelle est
dérivable sur son ensemble de définition. Donc la fonction g est dérivable sur R∗ .
On calcule, pour tout x 6= 0 :
1 1 0 x − 1
g 0 (x) = − 2 · exp
x x x2
 1 2 x − 1 2−x x − 1
= − 2 + 3 · exp = · exp .
x x x2 x3 x2

(3) Montrer que g̃ est dérivable en 0 et préciser la valeur de g̃ 0 (0). Donner ensuite l’équation
de la tangente au graphe de la fonction g̃ au point d’abscisse x = 0. .
[1 pt+0.5 pt] Pour la dérivabilité de g̃ en 0, nous devons regarder le taux d’accroissement :
 
g̃(x) − g̃(0) exp x−1 x 2 x − 1 x − 1 x
∀x ∈ R∗ , = = exp 2
· 2
· .
x−0 x x x x−1
Or, on a
x−1 x
lim = −∞, lim exp(u) · u = 0 et lim = 0,
x→0 x2 u→−∞ x→0 x − 1
d’où
g̃(x) − g̃(0)
lim = 0.
x→0 x−0
On conclut que g̃ est dérivable en 0 et que g̃ 0 (0) = 0.
Comme g̃(0) = 0 et g̃ 0 (0) = 0, la tangente a pour équation y = 0.

(4) Calculer lim g(x) et lim g(x). .


x→−∞ x→+∞

[0,5 pt] On a
x−1
lim = 0± .
x→±∞ x2
Par continuité de la fonction exponentielle, on en déduit que
lim g(x) = e0 = 1.
x→±∞

(5) Dresser le tableau de variations de la fonction g̃. .

x −∞ 0 2 +∞

g̃ 0 (x) − 0 + 0 −

1 e1/4

g̃(x)

0 1
[1 pt]
3

(6) Esquisser le graphe de g̃, en rendant compte des informations obtenues ci-dessus. .
[1 pt]

(7) Pour chaque y ∈ R, donner le nombre de solutions de l’équation g̃(x) = y. (On ne demande
pas ici de justifier la réponse.) .
[1 pt] D’après le tableau de variations (et en utilisant le théorème de la bijection, trois fois), le nombre
de solutions de l’équation g̃(x) = y est

 0 si y ∈] − ∞, 0[∪]e1/4 , +∞[,
1 si y ∈ {0, 1, e1/4 },
2 si y ∈]0, 1[∪]1, e1/4 [.

Exercice 3. À l’aide de développements limités ou d’équivalents, calculer les limites suivantes :


 4 4

ln (1+x) +(1−x)
2 cos(sin(x)) − 1 + x2 /2
lim ; lim .
x→0 x2 x→0 x4
.
[2 pts + 2pts] Pour la première limite à calculer, on rappelle que
α(α − 1) 2
(1 + x)α = 1 + αx + x + o(x2 )
2
d’où
(1 + x)4 + (1 − x)4 = (1 + 4x + 6x2 ) + (1 − 4x + 6x2 ) + o(x2 ) = 2 + 12x2 + o(x2 )
et
(1 + x)4 + (1 − x)4
= 1 + 6x2 + o(x2 ).
2
Par ailleurs, on sait que ln(1 + u) = u + o(u), d’où
 4 4

 (1 + x)4 + (1 − x)4  ln (1+x) +(1−x)
2
ln = 6x2 + o(x2 ) et donc = 6 + o(1).
2 x2
On en déduit que
 4 4

ln (1+x) +(1−x)
2
lim = 6.
x→0 x2
4

Pour la seconde limite à calculer, on rappelle que


x3 u2 u4
sin(x) = x − + o(x4 ) et cos(u) = 1 − + + o(u4 ).
6 2 24
Par composition de ces développements limités, on obtient donc
(x − x3 /6)2 (x − x3 /6)4
cos(sin(x)) = 1− + + o(x4 )
2 24
x2 − x4 /3 x4 x2 5x4
= 1− + + o(x4 ) = 1 − + + o(x4 ).
2 24 2 24
On en déduit que
cos(sin(x)) − 1 + x2 /2 5
lim 4
= .
x→0 x 24

Exercice 4. Calculer les primitives suivantes :


sin3 (x)
Z 2
u −1
Z
du ; dx.
u2 − 4 cos2 (x) − 4
.
[2 pts + 2 pts] Le degré du numérateur n’est pas strictement plus petit que celui du dénominateur ; on va
donc commencer par faire apparaı̂tre le dénominateur à l’intérieur du numérateur :
u2 − 1 (u2 − 4) + 3 3
2
= 2
=1+ 2
u −4 u −4 u −4
La dernière fraction rationnelle se décompose très facilement en éléments simples :
1 (u + 2) − (u − 2) 1 1
2
= = −
u −4 4(u − 2)(u + 2) 4(u − 2) 4(u + 2)
Donc on a
Z 2
u −1
Z Z Z
3 1 3 1
du = 1 du + du − du
u2 − 2 4 u−2 4 u+2
3 u−2
= u + ln + cte.
4 u+2
Pour la deuxième primitive, les règles de Bioche nous invitent à poser u = cos(x) si bien que  du =
− sin(x) dx . Donc, on a
sin3 (x) 1 − cos2 (x)
Z 2
u −1
Z Z
dx = · sin(x) dx = du
cos2 (x) − 4 cos2 (x) − 4 u2 − 4
et, en utilisant le calcul de la première primitive, on obtient
sin3 (x) cos(x) − 2
Z
3
dx = cos(x) + ln + cte
cos2 (x) − 4 4 cos(x) + 2
3  cos(x) − 2 
= cos(x) + ln + cte.
4 cos(x) + 2

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