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Fonctions d’Euler
Préliminaire.
+∞
X 1
Déterminer l’ensemble de définition de la fonction ζ qui à x ∈ R associe ζ(x) = .
n=1
nx
π2
On admettra dans tout le problème que ζ(2) = .
6
Partie I
p
X 1
3. Soit p ∈ N∗ . Montrer que lorsque p tend vers l’infini : = ln p + γ + o(1).
n=1
n
1
∀x > 0 , ϕ(x) = exp −γx + S(x) .
x
(a) Montrer que ∀x > 0 , ϕ(x + 1) = x ϕ(x).
(b) Vérifier que ϕ est dérivable sur ]0, +∞[.
Calculer ϕ0 (x) pour x > 0. Que vaut ϕ0 (1) ?
nx n!
∀x > 0 , ϕn (x) = .
x(x + 1) . . . (x + n)
Montrer que ∀x > 0 , ln ϕn (x) tend vers S(x) − xγ − ln x quand n tend vers +∞.
p x
Y en
7. On note πp = x (p entier naturel > 0).
n=1 1+
n
(a) Prouver la convergence de la suite (πp )p>1 vers une limite L(x).
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Problème de mathématiques Enoncé
Fonctions d’Euler
L(x)
(b) En déduire que : ∀x > 0 , ϕ(x) = exp(−xγ).
x
10. Pour tout entier naturel n > 1, on définit la fonction In de R dans R par :
Z 1
In (x) = (1 − t)n tx−1 dt.
0
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Problème de mathématiques Enoncé
Fonctions d’Euler
(b) En déduire que la série de fonctions de terme général Tn converge normalement sur ]1, +∞[.
+∞ n
!
Z +∞ X x
14. (a) Vérifier que ∀x ∈ ]0, 1[ , Γ(1 + x) = exp(−t)(ln t)n dt.
0 n=0
n!
(b) Prouver alors que :
+∞ n Z +∞
X x n
∀x ∈ ]0, 1[ , Γ(1 + x) = exp(−t)(ln t) dt .
n=0
n! 0
+∞ +∞
!
Γ0 (x) 1 X X (−1)k+1 k
puis que = −γ − + x .
Γ(x) x n=1 nk+1
k=1
(b) En admettant que l’on peut intervertir dans la formule précédente les deux sommations, prouver que :
+∞
!
k
kx
X
∀x ∈ ]0, 1[ , Γ(1 + x) = exp −γx + (−1) ζ(k) .
k
k=2
+∞
π2
Z
(c) Démontrer alors le résultat : exp(−t) ln2 t dt = γ 2 + .
0 6
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Problème de mathématiques Correction
Fonctions d’Euler
Préliminaire.
La série de Riemann définissant ζ(x) converge si et seulement si x > 1, donc
Partie I
x
1. (a) Par concavité de la fonction ln, on a : ∀t > 0 , ln t 6 t − 1, d’où, avec t = 1 + :
n
∀n ∈ N∗ , ∀x > 0 , un (x) > 0
x2
x x 1 x 2 1
ln 1 + = − · +o 2
d’où un (x) ∼ ;
n n→∞ n 2 n n n→∞ 2n2
P
il en résulte, par comparaison à une série de Riemann, que la série numérique un (x) converge, cela pour
tout x > 0, autrement dit :
(b) Le résultat précédent est établi pour tout couple (a, b) tel que 0 < a < b ; par conséquent :
+∞
X 1 1
S est dérivable sur ]0, +∞[ et : ∀x > 0 , S 0 (x) = − .
n=1
n n+x
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Problème de mathématiques Correction
Fonctions d’Euler
d’où, par unicité de la limite lorsque p tend vers l’infini : S(x + 1) − S(x) = γ + ln(1 + x), autrement dit :
soit :
∀x > 0 , ϕ(x + 1) = x ϕ(x).
(b) Nous avons vu que S était dérivable sur ]0, +∞[, donc, exp étant dérivable sur R, en vertu des théorèmes
opératoires classiques :
ϕ est dérivable sur ]0, +∞[.
d’où finalement :
ϕ0 (1) = −γ.
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Problème de mathématiques Correction
Fonctions d’Euler
Partie II
8. (a) Pour x réel, la fonction fx : t 7→ tx−1 e−t est continue sur ]0, +∞[, à valeurs strictement positives et
1 1
fx (t) ∼ 1−x et t2 fx (t) −→ 0 donc fx (t) = O 2 .
t→0 t t→+∞ t→+∞ t
Par conséquent, par comparaison aux intégrales de Riemann, fx est intégrable sur ]0, 1] si et seulement si
1 − x < 1 (c’est-à-dire x > 0) et fx est intégrable sur [1, +∞[ pour tout x. Par conséquent :
Γ(1) = 1.
(c) t 7−→ tx et t 7−→ e−t sont de classe C 1 sur ]0, +∞[ et le produit t 7−→ tx e−t admet des limites nulles en 0
et en +∞. Par intégration par parties
Z +∞
Γ(x + 1) = tx e−t dt
0
Z +∞
x −t +∞
= −t e 0 + x tx−1 e−t dt
0
= xΓ(x)
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Problème de mathématiques Correction
Fonctions d’Euler
Soient alors t > 0 et n > 1 ; si t > n, gn (t) = 0 et on a bien 0 6 gn (t) 6 exp(−t) ; on suppose maintenant
t
0 6 t < n, on peut appliquer le résultat ci-dessus à et on utilise la croissance de x 7→ xn sur R+ :
n
n
t t t
0 6 1 − 6 exp − d’où 0 6 1 − 6 exp(−t).
n n n
Ainsi :
∀t > 0 , ∀n > 1 , 0 6 gn (t) 6 exp(−t).
1
(b) Soit x > 0 fixé ; fn : t 7→ tx−1 gn (t) est nulle sur [n, +∞[, continue sur ]0, n], avec fn (t) ∼ , donc, par
t→0 t1−x
comparaison à une intégrale de Riemann (1 − x < 1), fn est intégrable sur ]0, +∞[, avec :
Z +∞ Z n n
t
fn (t)dt = 1− tx−1 dt.
0 0 n
On applique alors le théorème de convergence dominée à la suite de fonction (fn ), sur l’intervalle ]0, +∞[ :
les fn sont continue par morceaux sur ]0, +∞[, la suite (fn ) converge simplement sur ]0, +∞[ vers f : t 7→
tx−1 exp(−t) ; en effet, pour t > 0 fixé, on a t < n pour n assez grand (précisément pour n > t !) et
n
t
∀n > t , fn (t) = 1 − tx−1 −→ exp(−t)tx−1
n n→∞
car n
t t t
1− = exp n ln 1 − et n ln 1 − ∼ −t
n n n n→∞
f est continue sur ]0, +∞[, il ne reste qu’à vérifier l’hypothèse de domination. Or, d’après la question
précédente, on a
∀t > 0 , ∀n > 1 , |fn (t)| 6 f (t),
qui ne dépend pas de n et enfin f est intégrable sur ]0, +∞[ ; le théorème de convergence dominée me permet
alors de conclure que Z +∞ Z ∞
fn (t)dt −→ f (t)dt,
0 n→∞ 0
autrement dit : n
Z n
t
∀x > 0 , lim 1− tx−1 dt = Γ(x).
n→+∞ 0 n
10. (a) Pour tout réel x, la fonction t 7→ (1 − t)n tx−1 est continue sur ]0, 1], à valeurs positives, équivalente à
1
t 7→ 1−x au voisinage de 0, donc intégrable sur ]0, 1] si et seulement si x > 0.
t
t
(b) L’application ϕ : ]0, n] −→ ]0, 1], t 7−→ est une bijection de classe C 1 , donc par la formule de changement
n
de variable
Z 1 Z n n x−1 Z n n
n x−1 t t 1 1 t
(1 − u) u du = 1− · dt = x 1− tx−1 dt.
0 0 n nx−1 n n 0 n
On obtient : n
Z n
t
∀x > 0 , ∀n > 1 , 1− tx−1 dt = nx In (x).
0 n
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Problème de mathématiques Correction
Fonctions d’Euler
(c) De même, pour x > 0 et n > 2, on intègre par parties sur [ε, 1] :
1 t=1
tx n 1
Z Z
(1 − t)n tx−1 dt = (1 − t)n + (1 − t)n−1 tx dt
0 x t=0 x 0
n! n!
In (x) = I0 (x + n) =
x(x + 1) . . . (x + n − 1) x(x + 1) . . . (x + n)
et donc nn
nx n!
Z
t
1− tx−1 dt = = ϕn (x).
0 n x(x + 1) . . . (x + n)
Dans la partie 1., on a déterminé la limite de ln ϕn (x) , qui donne, par continuité de la fonction exp,
ϕn (x) −→ ϕ(x) ; finalement, par unicité de la limite :
n→∞
Partie III
11. La fonction h : t 7→ exp(−t) lnn t est continue sur ]0, +∞[, à valeurs positives et, d’après les croissances comparées
des fonctions usuelles, on a
1 1
h(t) = o √ et h(t) = o 2 ,
t→0+ t t→+∞ t
donc, par comparaison aux intégrales de Riemann, h est intégrable sur ]0, 1] et sur [1, +∞[ :
Z +∞
exp(−t) lnn t dt existe.
0
1
12. (a) Soit u > 1 fixé. on a, pour n ∈ N et t ∈ u, , |ln t| 6 ln u et e−t 6 1, d’où
u
xn (ln u)n
sup |vn | 6 ;
[u, u1 ] n!
X (x ln u)n
or la série numérique (x et u étant fixés) converge (série exponentielle, de somme exp(x ln u)).
n!
n>0
Par conséquent :
1
La série de fonctions de terme général vn converge normalement sur ,u .
u
P 1
(b) A fortiori, la série de fonctions vn converge uniformément sur u, , d’où, grâce au théorème d’intégra-
u
tion terme à terme sur un segment :
+∞ Z u X+∞
!
X
∀u > 1 , Tn (u) = vn (t) dt.
n=0 1/u n=0
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Problème de mathématiques Correction
Fonctions d’Euler
(x| ln t|)n
Or, pour tout t > 0, x étant fixé, la série numérique de terme général est convergente, de somme
n!
exp(x| ln t|) ; comme elle est à termes positifs, ses sommes partielles sont majorées par sa somme, d’où
p
X (x| ln t|)n
∀t > 0 exp(−t) 6 exp(−t) exp(x| ln t|) = exp(−t + x| ln t|).
n=0
n!
1 exp(−t)
Pour t ∈ ]0, 1], exp(−t + x| ln t|) = exp(−t − x ln t) = et, ∼+
t→0 tx
tx
1
pour t > 1, exp(−t + x| ln t|) = exp(−t + x ln t) = tx exp(−t) = o 2 .
t→+∞ t
On en déduit, par comparaison aux intégrales de Riemann, que la fonction t 7→ exp(−t + x| ln t|) est
intégrable sur ]0, +∞[, d’où finalement, par croissance de l’intégrale :
p
X Z +∞
∀p > 0 , (an + bn ) 6 exp(−t + x| ln t|)dt
n=0 0
(b) On a, pour tout u > 1, |Tn (u)| 6 an + bn , d’où sup]1,+∞[ |Tn | 6 an + bn . Or on vient de voir que la suite
des sommes partielles de la série numérique de terme général an + bn est majorée. Comme cette série est à
termes positifs, il en résulte qu’elle converge et, par conséquent :
+∞ ∞
xn (ln t)n
Z X
14. (a) Par définition, Γ(1 + x) = tx exp(−t)dt, où, pour tout t > 0 : tx = exp(x ln t) = . Ainsi :
0 n=0
n!
+∞ n
!
Z +∞ X x
∀x ∈ ]0, 1[ , Γ(1 + x) = exp(−t)(ln t)n dt.
0 n=0
n!
∞
X P
(b) On a Γ(1+x) = lim Tn (u). Or, on vient de voir que la série de fonctions Tn converge uniformément
u→+∞
n=0
Z +∞
sur ]1, +∞[ ; comme par ailleurs, pour tout n, Tn (u) −→ vn (t)dt (car vn est intégrable sur ]0, +∞[),
u→+∞ 0
Z +∞
le théorème de la double limite s’applique : la série numérique de terme général vn (t)dt converge et
0
∞
X ∞
X
lim Tn (u) = lim Tn (u).
u→+∞ u→+∞
n=0 n=0
Autrement dit :
∞ Z +∞
xn
X
n
∀x ∈ ]0, 1[ , Γ(1 + x) = exp(−t)(ln t) dt .
n=0
n! 0
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Problème de mathématiques Correction
Fonctions d’Euler
Soit ε ∈ ]0, 1[ ; en intégrant sur le segment [ε, x], j’obtiens, sachant que Γ est à valeurs strictement positives :
∞
t=x
X xk
[ln Γ(t)]t=ε = − ln x + ln ε − γx + (−1)k ζ(k).
k
k=2
cela pour tout ε de ]0, 1[ ; or εΓ(ε) = Γ(1 + ε) −→ Γ(1) = 1, puisque Γ = ϕ est continue en 1 (on a vu dans
ε→0
la partie 1 qu’elle était dérivable sur ]0, +∞[). A la limite, lorsque ε tend vers 0, j’obtiens donc
∞
X xk
ln Γ(1 + x) = −γx + (−1)k ζ(k),
k
k=2
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Problème de mathématiques Correction
Fonctions d’Euler
(c) La formule de Taylor, appliquée à la somme de la série entière évoquée ci-dessus, me donne
∞
X xk ζ(2) 2
(−1)k ζ(k) = x + o(x2 )
k x→0 2
k=2
d’où
γ 2 + ζ(2) 2
ζ(2) 2
Γ(1 + x) = exp −γx + x + o(x2 ) = 1 − γx + x + o(x2 )
x→0 2 x→0 2
Par ailleurs, on a vu que
∞ +∞
(ln t)n
X Z
∀x ∈ ]0, 1[ , Γ(1 + x) = λn xn où ∀n ∈ N , λn = exp(−t) dt.
n=0 0 n!
γ 2 + ζ(2)
λ0 = 1 , λ1 = −γ , λ2 = .
2
π2
En particulier, sachant que ζ(2) = :
6
Z +∞
π2
exp(−t) ln2 t dt = γ 2 + .
0 6
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