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L’INTÉGRALE DE GAUSS

ÉNONCÉ

PARTIE I
Soit λ un réel n’appartenant pas à Z. Soit un le terme général d’une suite définie par la relation :
Z π
un = cos(λx) cos(nx)dx
0

1. Calculer un et en déduire que la série de terme général un est convergente.

2. Soit Cn (x) l’expression suivante :


n
1 X
Cn (x) = + cos(kx)
2
k=1

Montrer que, pour des valeurs de x qui seront précisées :

sin (2n + 1) x2

Cn (x) =
2 sin x2


3. Soit g une fonction de classe C 1 sur [0, π]. Z π


Montrer, à l’aide d’une intégration par parties, que l’intégrale : g(x) sin(tx)dx a une limite lorsque t tend
0
vers +∞ et donner cette limite.

4. Soit Φ l’application de [0, π] dans R définie par :




 0 si x = 0,
Φ(x) = cos(λx) − 1
 si 0 < x 6 π
2 sin x2
 

Montrer que Φ est de classe C 1 sur [0, π].

5. Montrer que :  x
∀x ∈ [0, π], cos(λx)Cn (x) = Φ(x) sin (2n + 1) + Cn (x)
2

6. En déduire que :
n Z π
X sin(λπ)  x π
uk = − + Φ(x) sin (2n + 1) dx +
2λ 0 2 2
k=1

7. A l’aide des résultats précédents, montrer que, pour tout réel λ n’appartenant pas à Z :
+∞
X 2λ(−1)n−1 π 1
= −
n2 − λ 2 sin(λπ) λ
k=1

1
PARTIE II

Soit un réel α strictement supérieur à 1. On pose :


Z 1 Z +∞
dt dt
g(α) = et J(α) =
0 1 + tα 0 1 + tα

1. Vérifier la convergence de l’intégrale définissant J(α).

1 +∞

Z
dt
2. En considérant le changement de variable t = v α − 1 dans l’intégrale , montrer que :
1 1 + tα
 
1 α
J(α) = g(α) + g
α−1 α−1

3. Montrer, pour t ∈ [0, 1], la relation :


n
1 X
k kα n+1 t(n+1)α
= (−1) t + (−1) ×
1 + tα 1 + tα
k=0

Montrer que, lorsque l’entier n tend vers +∞, la suite de terme général :
Z 1 (n+1)α
t
α
dt
0 1+t

a une limite et donner cette limite.

4. En déduire les relations :


+∞ +∞
(−1)n (−1)n
 
X 1 α X
g(α) = et g =
n=0
1 + nα α−1 α−1 n=0
(1 + n)α − 1

π
5. En utilisant les résultats de la première partie, en déduire que J(α) s’exprime simplement à l’aide de α et de
π
sin( α ) ; déterminer son expression.

PARTIE III

Soit toujours un réel α strictement supérieur à 1. Pour tout réel x, on pose :


Z +∞ Z +∞
x−1 −t exp(−xtα )
Γ(x) = t e dt et fα (x) = dt
0 0 1 + tα

1. Préciser les ensembles de définition des fonctions Γ et fα .

2. Montrer que, pour tout réel x strictement positif, Γ(x + 1) s’exprime simplement en fonction de x et de Γ(x).

3. Montrer que la fonction fα est strictement décroissante sur [0, +∞[.

2
4. Montrer que pour tout réel A strictement positif :
Z +∞
dt
∀x ∈ R∗+ , 0 6 fα (0) − fα (x) 6 [1 − exp(−xAα )]fα (0) +
A 1 + tα

En déduire que la fonction fα est continue à droite en 0.

5. Montrer que pour tout réel η strictement positif :

∀x ∈ R∗+ , 0 6 fα (x) 6 η + fα (0) exp(−xη α )

En déduire que, lorsque x tend vers +∞, fα (x) admet une limite.
Déterminer cette limite.

6. Soit x ∈ R∗+ . Justifier la convergence de l’intégrale :


+∞ α
t exp(−xtα )
Z
dt
0 1 + tα

On admet par la suite que fα est dérivable sur ]0, +∞[ et que :
+∞ α
t exp(−xtα )
Z
∀x ∈ R∗+ , fα0 (x) = − dt
0 1 + tα

7. Montrer que : Z +∞
∀x ∈ R∗+ , fα (x) − fα0 (x) = exp(−xtα )dt
0
Montrer que l’intégrale figurant dans le second membre de cette égalité s’exprime simplement au moyen de x
et de Γ 1 + α1 .


8. A l’aide des résultats du 7., montrer qu’il existe une application µ de ]1, +∞[ dans R, telle que :
  Z +∞
∗ −x 1 1
∀x ∈ R+ , fα (x)e = −Γ 1 + t− α e−t dt + µ(α)
α 1

Montrer, en utilisant les résultats du 5., qu’il vient plus précisément :


  Z +∞
∗ −x 1 1
∀x ∈ R+ , fα (x)e = Γ 1 + t− α e−t dt
α x

9. En utilisant cette relation et les résultats établis ci-dessus, montrer que, pour tout réel p compris strictement
entre 0 et 1, il vient :
π
Γ(p)Γ(1 − p) =
sin(πp)
Calculer Γ( 12 ). En déduire, après en avoir montré la convergence, la valeur de l’intégrale :
Z +∞
2
e−t dt
0

1
Indication : On exprimera cette dernière intégrale en fonction de Γ( )
2


3
PARTIE I

1. méthode 1 : par intégration par parties : En intégrant deux fois par parties (en n’oubliant pas de
préciser que les fonctions u et v choisies sont C 1 sur [0, π]), on obtient, pour tout n entier non nul :
π
sin nx λZ π
 
un = cos λx + sin(nx) sin(λx)dx
n 0 n 0 !

λ − cos nx λZ π

= sin λx + cos(nx) cos(λx)dx
n n 0 n 0
Soit !
λ2 λ
un 1− 2 = (−1)n+1 sin λπ
n n2
Et enfin
λ
∀n ∈ N∗ , un = (−1)n+1 sin λπ
n2 − λ2

 Remarque
λ 6∈ Z =⇒ n2 − λ2 6= 0


Méthode 2 : par utilisation des formules de trigonométrie : à faire pour s’entraîner en calcul et re-
trouver le résultat obtenu à l’aide de la première méthode.

|λ sin λπ|
Comme |un | ∼ > 0, (λ sin λπ 6= 0), on en déduit - par conséquent, avec la série
n2
|λ sin λπ| P
de Riemann convergente de théorème général 2
- que un est absolument convergente
n
donc convergente.

2. Soit x 6∈ 2πZ
n n
1 − ei(n+1)x
!
1 X 1 1
cos(kx) = − +Re( eikx ) = − +Re (x 6∈ 2πZ =⇒ eix 6= 1)
X
Cn (x) = − +
2 k=0 2 k=0 2 1 − eix

Or n+1 n+1
1 − ei(n+1)x e−i( 2 )x − ei( 2
)x
nx sin( n+1 x) nx
= x x × ei 2 = 2
x × ei 2
1 − eix e−i 2 − ei 2 sin( 2 )
Et enfin :
1 2n+1 2x

1 sin( n+1 x) nx

1
sin( 2
x) + sin( 2
) sin( 2n+1 x)
Cn (x) = − + 2
× cos =− + 2 = 2
x x x
2 sin( 2 ) 2 2 sin( 2 ) 2 sin( 2 )

Bilan :
sin( 2n+1
2
x)
∀x 6∈ 2πZ, Cn (x) = x
2 sin( 2 )

4


3. Pour t > 0, les fonctions g et x 7→ − 1t cos(tx) étant de classe C 1 sur [0, π], l’intégration par parties
suivante est justifiée
Z π π
1 Z π

g(x) sin(tx)dx = − g(x) cos(tx) + g 0 (x) cos(tx)dx
0 t 0 0

Or (car g(π) cos(tπ) − g(0) est bornée sur [0, π]) :


1
− (g(π) cos(tπ) − g(0)) −→ 0
t t→+∞
Z π Z π
Et (car t 7→ | cos(tx)| 6 1 et | −| 6 | − |)
0 0

1Z π 0 1Z π 0
06 g (x) cos(tx)dx 6 |g (x)|dx
t 0 t 0
Donc, en vertu du théorème de l’encadrement, on obtient finalement :
Z π
g(x) sin(tx)dx −→ 0
0 t→+∞

 Remarque Cette question est très classique et connue sous le nom de théorème de Riemann-
Lebesgue. 

4.
λ2 x2 x x
cos(λx) − 1 ∼ − et sin( ) ∼
0 2 2 0 2
D’où
cos(λx) − 1 λ2 x
∼ −
2 sin( x2 ) 0 2
Donc, d’une part lim+ φ(x) = 0 = φ(0) ce qui prouve la continuité de φ en 0 et d’autre part
x→0
λ2 x
φ(x) = φ(0) − + o(x) ce qui prouve que φ admet en 0 un développement limité d’ordre 1 donc
2
2
que φ est dérivable en 0 avec φ0 (0) = − λ2
φ étant continue sur ]0, π], il reste à montrer que φ0 est continue en 0.
Pour x ∈]0, π], on a :
−λ sin(λx) 1 (cos(λx) − 1) cos( x2 )
φ0 (x) = − ×
2 sin( x2 ) 2 2 sin2 ( x2 )
Or
sin(λx) λx
x ∼ x = 2λ
sin( 2 ) 0 2
Et 2 2
(cos(λx) − 1) cos( x2 ) − λ 2x
∼ = −2λ2
sin2 ( x2 ) 0 x2
4
D’où
λ2 λ2
lim+ φ0 (x) = −λ2 + = − = φ0 (0)
x→0 2 2

5
Ainsi :
φ est de classe C 1 sur [0, π].

5. Soit x ∈]0, π].


(cos(λx) − 1) x x
   
Cn (x)(cos(λx) − 1) = x sin (2n + 1) = φ(x) sin (2n + 1)
2 sin( 2 ) 2 2
D’où
x
 
∀x ∈ [0, π], cos(λx)Cn (x) = φ(x) sin (2n + 1) + Cn (x)
2
D’autre part pour x = 0, l’égalité se réduit à Cn (0) = Cn (0)(!) ce qui achève la preuve.

6. En intégrant l’égalité du 5. entre 0 et π, on obtient par linéarité de l’intégration :


Z π n Z π
cos(λx) Z π
x Z π
X  
dx + cos(λx) cos(kx)dx = φ(x) sin (2n + 1) dx + Cn (x)dx
|0 {z2 } k=1 | 0 {z } 0 2 0
sin(λπ) =uk
= 2λ

Or : Z π n Z π
π X π
Cn (x)dx = + cos(kx)dx =
0 2 k=1 | 0 {z } 2
=0

D’où : n
sin(λπ) Z π x π
X  
uk = − + φ(x) sin (2n + 1) dx +
k=1 2λ 0 2 2
λ
7. Comme pour tout k ∈ N∗ , uk = (−1)k−1 sin λπ (cf. 1. en remarquant que (−1)k+1 =
k2 − λ2
(−1)k−1 ), d’après la question 6., il vient :
n
2λ 1 π 1 Z π
x
 
(−1)k−1
X
= − + + + φ(x) sin (2n + 1) dx (*)
k=1 k −λ
2 2 λ sin(λπ) sin(λπ) 0 2

π étant de classe C 1 sur [0, π] (cf. 4.), on peut appliquer le résultat du 3. et ainsi
Z π
x
 
φ(x) sin (2n + 1) dx = F (t) → 0
0 2 t→+∞

Par conséquent :
2n + 1
) → 0 F(
2 t→+∞

En passant alors à la limite quand n → +∞ dans (*), on obtient


+∞
2λ π 1
(−1)k−1
X
= −
k=1 k2 −λ 2 sin(λπ) λ

6
PARTIE II

1 1
1. t 7→ 1+tα
est continue sur R+ et ∼ 1
1+tα +∞ tα
>0
Z
dt
Puisque α > 1, l’intégrale de Riemann converge donc, par comparaison, on conclut :
[1,+∞[ tα
Z
dt
L’intégrale converge.
R+ 1 + tα

Z +∞
dt
2. On a J(α) = g(α) +
1 1 + tα
Z T
1 dt
Effectuons le changement de variable t = u
dans l’intégrale (où T > 1)
1 1 + tα
1
(u 7→ u
étant bien C 1 sur [ T1 , 1]) :
Z T
dt Z 1
T − u12 du Z 1
uα−1
= 1 = du
1 1 + tα 1 1 + ( u )α 1 uα + 1
T

1
Effectuons maintenant le changement de variable u = v α−1 , on obtient
α−2 2−α
1
Z T
dt Z 1 v α−1 × α−1 × v α−1 1 Z1 1
α
= 1 α dv = α dv
1 1+t ( T )α−1 v α−1 + 1 α − 1 ( T )α−1 1 + v α−1
1

Et en passant alors à la limite quand T → +∞, on obtient :


1 Z1 dv
J(α) = g(α) + α
α − 1 0 1 + v α−1
Et finalement :
1 α
J(α) = g(α) + g( )
α−1 α−1

3. n n
k k−α 1 − (−tα )n+1
(−tα )n =
X X
(−1) t =
k=0 k=0 1 + tα
D’où
n (n+1)α
1 X
k k−α α+1 t
= (−1) t + (−1)
1 + tα k=0 1 + tα
Z 1 (n+1)α
t Z 1
1
dt 6 t(n+1)α dt =
0 1 + tα 0 (n + 1)α + 1
Donc finalement :
Z 1 (n+1)α
t
dt → 0
0 1 + tα n→+∞

7
4. En intégrant entre 0 et 1 l’égalité - de fonctions - du 3., on obtient :
n Z 1 (n+1)α
X
k k−α α+1 t
g(α) = (−1) t + (−1) dt
k=0 0 1 + tα
n
(−1)k Z 1 (n+1)α
t
+ (−1)α+1
X
= α
dt
k=0 1 + kα | 0
{z
1 + t }
→0

D’où, en passant à la limite quand n → +∞,



X (−1)k
g(α) =
k=0 1 + kα
α
Ce résultat étant valable pour tout α > 1, il l’est encore pour α−1
soit :
∞ ∞
α X (−1)k X (α − 1)(−1)k
g( )= α =
α−1 k=0 1 + k α−1 k=0 (k + 1)α − 1

D’où :

1 α X (−1)k
g( )=
α−1 α−1 k=0 (k + 1)α − 1

5. Compte tenu du 2., on a :


∞ ∞ ∞
X (−1)k X (−1)k−1 X (−1)k−1
J(α) = + =1+2
k=1 kα − 1 k=1 k α − 1
2 2
k=0 1 + kα

Soit :

2( α1 )(−1)k−1
!
1X 1 π
J(α) = 1 + = 1 + −α
α k=1 k 2 − α2 1
α sin( απ )
1
En utilisant I.7., (α > 1 =⇒ α
6∈ Z)
Soit :
π
J(α) =
α sin( απ )

8
PARTIE III

1.
(•) Soit x ∈ R. t 7→ tx−1 e−t est continue sur R∗+ et tx+1 e−t −→ 0, donc pour t assez grand
t→+∞
(théorème de comparaison en une borne finie ...)
1
0 6 tx−1 e−t 6
t2
Z +∞
D’où la convergence de tx−1 e−t dt.
1

Comme tx−1 e−t ∼ tx−1 > 0 et comme les fonctions en présence sont continues et positives,
0 Z 1
par critère de comparaison, on en déduit que tx−1 e−t dt converge si et seulement si x > 0 et
0
finalement Γ est définie sur ]0, +∞[
exp(−xtα )
(••) Soit x ∈ R, si x > 0, on a t 7→ est continue sur R+ et :
1 + tα
exp(−xtα ) 1
06 α
6 α
1+t t
Z
exp(−xtα )
Et comme α > 1, on en déduit - par comparaison - la convergence de dt.
R+ 1 + tα
α α
exp(−xt ) Z
exp(−xt )
Si x < 0, −→ +∞ et par conséquent, dt diverge.
1 + tα t→+∞ R+ 1 + tα
Ainsi fα est elle définie sur R+ .

tx
2. Soit (A, B) deux réels strictement positifs tels que A < B. t 7→ et t 7→ e−t sont C 1 sur
x
[A, B] donc en procédant par intégration par parties, on a :
Z B  x B
t 1 Z B x −t
tx−1 e−t dt = e−t + t e dt
A x A x A
Et en passant à la limite quand A → 0 et B → +∞, on obtient :
1
Γ(x) = Γ(x + 1)
x
Soit encore :
∀x > 0, Γ(x + 1) = xΓ(x)

3. Si 0 6 x < y alors :
exp(−xtα ) exp(−ytα )
> pour t > 0 avec égalité pour t = 0
1 + tα 1 + tα

9
Les fonctions en jeu sont continues, les bornes dans le bon sens et les intégrales en présence
convergentes donc par croissance de l’intégration respectivement sur [0, 1] et [1, +∞[, il vient :
Z 1
exp(−xtα ) Z +∞
exp(−xtα )
fα (x) = α
dt + α
dt
| 0 1 +
{z
t } | 1 1
{z
+ t }
Z 1
exp(−ytα ) Z +∞
exp(−ytα )
> dt > dt
0 1 + tα 1 1 + tα
Soit fα (x) > fα (y) ce qui prouve la stricte décroissance de fα sur R+ .

4. Soit x > 0 ; 0 6 fα (0) − fα (x) par 3. et (car t 7→ exp(−xtα ) est décroissante sur R+ )
Z A
1 − exp(−xtα ) Z +∞
1 − exp(−xtα )
fα (0) − fα (x) = dt + dt
|0
+ tα
1 {z } |A
1{z+ tα }
1 − exp(−xAα ) 1
6 6
1 + tα 1 + tα

D’où Z A
α 1 Z +∞
dt
0 6 fα (0) − fα (x) 6 (1 − exp(−xA )) dt +
|0
+ tα }
1 {z A 1 + tα
Z +∞
dt
6 = fα (0)
0 1 + tα
D’où la conclusion.

Rappel de cours 1.

f est continue à droite en a ssi lim+ f (x) = f (a), c’est-à-dire, en revenant à la


x→a
définition de la limite, ssi :
∀ε > 0, ∃r > 0, ∀x ∈ Df , a < x 6 a + r ⇒ |f (x) − f (a)| 6 ε

On va utiliser deux fois la définition de la limite d’une fonction : parfait pour réviser ce point
délicat du programme...

Point méthodologique 1.

Le résultat précédent est vrai pour tout A donc, grâce à la définition de la


limite, on va choisir un A suffisamment grand pour que l’intégrale de droite soit
ε
inférieure à un . Puis, pour ce A que l’on aura trouvé, on va faire tendre x
2
vers 0+ et réutiliser la définition de la limite pour majorer tout le membre de
droite par ε. Voyons comment !

Soit ε > 0. On remarque que : Z +∞


dt
lim =0
A→+∞ A 1 + tα

10
donc, en utilisant la définition de la limite d’une fonction en l’infini, il existe un certain A > 0
tel que :
Z +∞
dt ε
α
6
A 1+t 2
On fixe alors ce A et comme (1 − exp(−xAα ))fα (0) −→+ 0, on réutilise la définition de la
x→0
limite (en 0 cette fois) et on déduit l’existence d’un η > 0 tel que
ε
∀x ∈ R+ , 0 < x 6 η =⇒ |(1 − exp(−xAα ))fα (0)| 6
2
Et finalement, après utilisation de l’inégalité triangulaire, on a bien 0 6 fα (0) − fα (x) 6 ε pour
0 < x 6 η. Ceci étant valable pour tout ε > 0, on peut conclure :

∀ε > 0, ∃η > 0, ∀x ∈ R, 0 < x 6 η ⇒ |fα (x) − fα (0)| 6 ε

ce qui prouve la continuité à droite de fα en 0.

5.
AstuceLa décroissance de t 7→ exp(−xtα ) et la présence dans le membre de droite de
exp(−xη α ) nous invitent à scinder l’intégrale définissant fα (x) en deux à l’aide de la relation
de Chasles sur les intervalles [0, η] et [η, +∞[. 

• On a : Z η
exp(−xtα ) Z +∞
exp(−xtα )
0 6 fα (x) = dt +
0
|
1+{z
tα } η
|
1+{z
tα }
61 exp(−xη α )
6 dt
1 + tα
D’où, par croissance de l’intégration, les fonctions en jeu étant continues, les bornes dans le
bon sens et ls intégrales convergentes :
Z +∞
α dt
0 6 fα (x) 6 η + exp(−xη ) dt 6 η + exp(−xη α )fα (0)
η 1 + tα
ε
• Montrons que lim fα (x) = 0. Fixons ε > 0 en faisant le choix η = > 0.
x→+∞ 2
Comme fα (0) exp(−xη α ) −→ 0, pour x assez grand, on a
t→+∞

ε
fα (0) exp(−xη α ) 6
2
Ainsi, pour x assez grand
0 6 fα (x) 6 ε
On peut conclure :
∀ε > 0, ∃A > 0, ∀x > A, |fα (x) − 0| 6 ε
c’est-à-dire :
lim fα (x) = 0.
x→+∞

11
tα exp(−xtα )
6. t 7→ α
est continue sur R+ et puisque x > 0 c’est un o( t12 ) en +∞. Nous vous
1+t
laissons poursuivre la rédaction de cette question déjà vue et revue...

7. Soit x > 0
Z +∞
1 tα Z +∞
 
fα (x) − fα0 (x) = exp(−xt ) α
+ dt = exp(−xtα )dt
0 1 + tα 1 + tα 0
Z +∞
1
Effectuons le changement de variable t = ( ux ) α dans exp(−xtα )dt
0
  1 −1
1 Z +∞ 1 1 Z +∞
u α 1
fα (x) − fα0 (x) = exp(−u) × du = 1 exp(−u)u α −1 du
α 0 x x αx α 0
1 1 1 1
= 1 Γ( ) = x− α Γ( + 1)
αx α α α
On conclut :
1 1
∀x > 0, fα (x) − fα0 (x) = x− α Γ( + 1)
α

8. En multipliant par e−x l’égalité du 7., on obtient :


1 1
fα (x)e−x − fα0 (x)e−x = e−x x− α Γ( + 1)
α
Soit
d 1 1
− (fα (x)e−x ) = e−x x− α Γ( + 1)
dx α
D’où Z x
1

1
−x −α
fα (x)e =− exp(−t)t dt Γ( + 1) + p(α)
1 α
0 0
(en effet ϕ = ψ sur R∗+ entraine ϕ = ψ + c et la constante dépend ici de la donnée α)
En passant à la limite quand x → +∞ (On a lim fα (x) = 0), on obtient
x→+∞

1 Z +∞
1
p(α) = Γ( + 1) exp(−t)t− α dt
α 1

D’où finalement (après calculs) :

−x 1 Z +∞
1
∀x > 0, fα (x)e = Γ( + 1) exp(−t)t− α dt
α 1

9.
• fα étant continue à droite en 0, en passant à la limite à droite en 0 dans la dernière égalité on
a:
1 Z +∞
1 1 1
fα (0) = Γ( + 1) exp(−t)t− α dt = Γ( + 1)Γ(1 − )
α 0 α α

12
π
Or fα (0) = J(α) = (cf. II) et Γ( α1 + 1) = α1 Γ( α1 ) d’où :
α sin( πa )
1 1 π
Γ( )Γ(1 − ) =
α α sin( πa )
1
Si p ∈]0, 1[ en prenant α = p
... on a

π
Γ(p)Γ(1 − p) =
sin(πp)

π
• Γ( 12 )2 = = π, d’où, Γ( 12 ) étant > 0, on obtient :
sin( π2 )

1 √
Γ( ) = π
2

• La convergence étant évidente à ce stade du sujet (n’est-ce pas ?), on a :



Z +∞
1 Z +∞ 1 1 1 π
 
2
exp(−t )dt = √ exp(−u)du = Γ =
0 * 2 0 u 2 2 2
On conclut : √
Z +∞
2 π
exp(−t )dt =
0 2
Z x
* il serait prudent de faire le changement de variable dans exp(−t2 )dt et faire ε → 0 et
ε
x → +∞

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