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École Royale de l’Air 2020/2021

Marrakech
CPGE ERA

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Devoir libre ›1: Algèbre linéaire


L’objet du problème est de démontrer, dans la partie V, que tout hyperplan vectoriel de Mn (R)
contient au moins une matrice inversible.

Partie I : Propriétés de l’application trace

On considère E = Mn (R) et A = (ai,j )1≤i,j≤n ∈ E.


On définit la trace de A par
n
X
T r(A) = ai,i
i=1

¬ (a) Montrer que Tr est une forme linéaire.


(b) Montrer que pour tous éléments A et B de E, Tr(AB) = Tr(BA) = Tr t A ( t B)
 

(c) Déterminer la dimension de ker Tr.


(d) Montrer que E = ker Tr ⊕ Vect (In )
(e) Vérifier que ker Tr est un hyperplan de E qui contient au moins une matrice inversible.

­ Soit ϕ l’application qui, à toute matrice M de E associe

ϕ(M ) = M + Tr(M )In

(a) Montrer que ϕ est un automorphisme de E.


(b) i. Déterminer E1 (ϕ) = {M ∈ E; ϕ(M ) = M }
ii. Montrer que En+1 (ϕ) = {M ∈ E; ϕ(M ) = (n + 1)M } = Vect (In )
iii. Déterminer la matrice de ϕ dans une base adaptée à la somme directe E = E1 (ϕ) ⊕ En+1 (ϕ).
iv. En déduire T r(ϕ), det(ϕ) et rg(ϕ).

Partie II : Un premier résultat préliminaire

¬ Soit F1 un supplémentaire de ker u dans F, on considère l’application v : F1 → Im(u) telle que


x 7−→ v(x) = u(x). Montrer que v est un isomorphisme.

­ On suppose que 0 ≤ r ≤ min(p, m) et on note B = (e1 , . . . , ep ) une base de F , telle que (e1 , . . . , er ) soit
une base de F1 et (er+1 , . . . , ep ) une base de ker u. On pose, pour tout entier naturel i ∈ [[1, r]], εi = v (ei ).
(a) Montrer qu’il existe une famille (εr+1 , . . . , εm ) de vecteurs de G, telle que la famille C = (ε1 , . . . , εm )
soit une base de G.

(b) Déterminer Mat B,C (u), la matrice de u relativement aux bases B et C.

® En déduire que pour toute matrice M Mm,p (R), si 0 ≤ r = rg(M ) ≤ min(m, p), alors il existe
deux matrices
 inversibles
 S et T respectivement de Mm (R) et Mp (R) telles que M = SJm,p,r T −1 avec
Ir 0
Jm,p,r = ∈ Mm,p (R) et Ir la matrice identité de Mr (R).
0 0

Partie III : Un deuxième résultat préliminaire

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Soit E un espace vectoriel sur R de dimension finie s (s ∈ N∗ ). Notons E ∗ = L(E, R) l’espace des formes
linéaires de E. Soit B = (e1 , . . . , es ) une base de E. On note, pour tout i ∈ [[1, s]], e∗i la forme linéaire
1 si i = j
sur E définie de la façon suivante, pour tout entier j ∈ [[1, s]], e∗i (ej ) = δi,j où δi,j = , le
0 sinon
symbole de Kronecker.

¬ Montrer que B ∗ = (e∗1 , . . . , e∗s ) est une famille libre de E ∗ .


s
X
­ Soit x ∈ E tel que x = xi ei , montrer que, pour tout j ∈ [[1, s]], e∗j (x) = xj .
i=1
® En déduire que B∗ est une famille génératrice de E ∗ .

¯ En déduire la dimension de E ∗ .

Partie IV : Une caractérisation d’une forme linéaire sur Mn (R)

On considère E = Mn (R) et A une matrice de E, on définit l’application φA de E vers R, de la façon


suivante, pour tout M de E φA (M ) = Tr(AM ).

¬ Vérifier que φA est une forme linéaire sur E.

Soit h l’application définie de E vers E ∗ par A → h(A) = φA Soit (i, j) ∈ [[[1, n]] × [[[1, n]], une ma-
trice élémentaire Ei,j = (ek,l )1≤k,l≤n ∈ Mn (R) est définie comme suit, pour tout couple d’entiers
(k, l) ∈ [[[1, n]] × [[[1, n]], ek,l = δk,i δl,j , (δk,i ( resp. δl,j ) est le symbole de Kronecker qui est défini dans la
partie III).

­ (a) Vérifier que h est une application linéaire.


(b) i. On pose A = (ak,l )1≤k,l≤n ∈ Mn (R) et soit (i, j) ∈ [[[1, n]] × [[1, n]], calculer φA (Ei,j ) en fonction
des coefficients de la matrice de A.
ii. En déduire que h est injective.
(c) En déduire que h est un isomorphisme d’espaces vectoriels.

Partie V : Tout hyperplan de Mn (R) contient au moins une matrice inversible

On considère E = Mn (R), soit H un hyperplan de E.

¬ Montrer que pour toute matrice A non nulle de E qui n’appartient pas à H, on a E = H ⊕ Vect(A).

­ Montrer qu’il existe une matrice B de E telle que H = ker  (φB ). 


0 ... ... 0 1
 1 0 
 
 . . . . .. 
® On note r = rg(B) et on considère la matrice de E, P1 =  0 . . . 

 .. . . . . . . .. 
 . . . . . 
0 ... 0 1 0
(a) Montrer que P1 est une matrice inversible. 
ri,i = 1 si 1 ≤ i ≤ r
(b) On suppose que 0 < r < n et on note Rr = (ri,j )1≤i,j≤n , avec .
ri,j = 0 sinon
Montrer que P1 appartient a ker (φRr )

¯ En déduire que tout hyperplan H de E contient au moins une matrice inversible.

*** Fin de l’énoncé ***

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