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Mathématiques

PSI* DS numéro 1 (Durée 4 h) .


Année 2022-2023 (21/09)

Les élèves ayant choisi le niveau normal font l’exercice "CCP" et le problème.

Les élèves ayant choisi le niveau supérieur font le problème et l’exercice "Centrale".

Exercice : "CCP"

Les questions sont extraites d’un problème, d’où la numérotation surprenante.

Notations et définitions

- K désigne l’ensemble R ou C.

- Mn,m (K) est l’ensemble des matrices à n lignes et m colonnes et à coefficients dans K.

Mn,n (K) est plus simplement noté Mn (K).

- Un élément de Mn (R) peut être considéré comme élément de Mn (C).

- Une suite (Mp )p∈N d’éléments de Mn,m (K) est dite convergente si toutes les suites coordonnées
(Mp (i, j))p∈N (1 6 i 6 n, 1 6 j 6 m) convergent. La limite est alors l’élément de Mn,m (K) dont les
coefficients sont les limites des suites coordonnées.

- On suppose dans cette partie n = 2 et, pour α ∈ [0, 1] et β ∈ [0, 1] avec (α, β) 6= (0, 0), on note :

 
1−α α
A(α, β) =
β 1−β
Il pourra être utile de noter λ = 1 − (α + β).

- Puissances de A(α, β).

1. Montrer que 1 est valeur propre de A(α, β) et déterminer le sous-espace propre associé.

2. Montrer que A(α, β) est diagonalisable dans M2 (R) et la diagonaliser.

3. Calculer, pour tout entier p ∈ N, la matrice A(α, β)p .

4. Montrer que, pour (α, β) 6= (1, 1), la suite (A(α, β)p )p∈N converge vers une

matrice L(α, β) que l’on précisera. Que se passe-t-il pour (α, β) = (1, 1) ?

-Diagonale strictement dominante

Une matrice A ∈ Mn (C) est dite à diagonale strictement dominante si et seulement si

n
X
∀i ∈ {1, . . . , n}, |ai,i | > |ai,j |
j=1
j6=i
1
2

13. Soit A ∈ Mn (C) quelconque et soit λ ∈ C une valeur propre de A.

Montrer qu’il existe i ∈ {1, . . . , n} tel que

n
X
|λ − ai,i | 6 |ai,j |
j=1
j6=i

On pourra être amené à utiliser un vecteur propre x et utiliser sa plus grande coordonnée en
valeurs absolues.

14. Montrer qu’une matrice A ∈ Mn (C) à diagonale strictement dominante est inversible.

Algèbre en commun.

Problème : Endomorphismes échangeurs

Dans tout le problème, les espaces vectoriels considérés ont C, pour corps de base.

Etant donnés deux entiers naturels n et p non nuls, on note Mn,p (C) l’espace vectoriel des ma-
trices à n lignes et p colonnes et à coefficients dans C (et 0n,p sa matrice nulle) et Mn (C) celui des
matrices carrées à n lignes et à coefficients dans C (et 0n sa matrice nulle).

Soit E un C-espace vectoriel. On note L(E) l’espace vectoriel des endomorphismes de E.

Un endomorphisme u de E est dit échangeur lorsqu’il existe des sous-espaces vectoriels F et G


de E tels que

E = F ⊕ G, u(F ) ⊂ G et u(G) ⊂ F

Etant donnés deux endomorphismes u et v de E, on dit que v est semblable à u lorsqu’il existe
un automorphisme ϕ de E tel que v = ϕ ◦ u ◦ ϕ−1 .

On notera que dans ce cas u = ϕ−1 ◦ v ◦ (ϕ−1 )−1 , si bien que u est semblable à v.

On dit que u est de carré nul lorsque u2 est l’endomorphisme nul de E.

On dit que u est nilpotent lorsqu’il existe un entier naturel n > 1 tel que un = 0.

Une matrice A ∈ Mn (C) est dite de carré nul lorsque A2 = 0.

L’objectif du problème est d’établir, pour un endomorphisme d’un C-espace vectoriel

de dimension finie, l’équivalence entre les conditions suivantes :

(C1) l’endomorphisme u est échangeur ;


(C2) il existe a, b ∈ L(E), tous deux de carré nul, tels que u = a + b ;
(C3) les endomorphismes u et −u sont semblables.

Chacune des parties A et B est indépendante des autres.


3

Les résultats de la partie D sont essentiels au traitement des parties E et F.

A. Quelques considérations en dimension 2

On se donne ici un C-espace vectoriel de dimension 2 et un endomorphisme u de E.

(1) Montrer que si u vérifie la condition (C3) alors u est de trace nulle.

Jusqu’à la fin de cette partie, on suppose u de trace nulle et de déterminant non nul.

On choisit un nombre complexe δ tel que δ 2 = − det(u).

(2) Montrer que u2 = δ 2 .IE .

Déterminer le spectre de u et préciser la dimension des sous-espaces propres.

(3) Expliciter, à l’aide de vecteurs propres de u, une droite vectorielle D telle que u(D) 6⊂ D et
en déduire que u est échangeur.

Kdo : On pourra utiliser la somme de vecteurs propres différents...

B. La condition (C1) implique (C2) et (C3)

Soient n et p deux entiers naturels non nuls. Soient A ∈ Mp,n (C) et B ∈ Mn,p (C).

On considère dans Mn+p (C) la matrice


 
0n B
M=
A 0p
 
0n B
(4) Calculer le carré de la matrice de Mn+p (C).
0p,n 0p
Montrer ensuite que M est la somme de deux matrices de carré nul.

(5) On considère dans Mn+p (C) la matrice diagonale par blocs


 
In 0n,p
D=
0p,n −Ip
Montrer que D est inversible, calculer D−1 puis DM D−1 ,

et en déduire que M est semblable à −M .

Jusqu’à la fin de cette partie, on se donne un endomorphisme u d’un C-espace vectoriel E


de dimension finie. On suppose que u est échangeur et on se donne donc une décomposition
E = F ⊕ G dans laquelle F et G sont des sous-espaces vectoriels vérifiant u(F ) ⊂ G et
u(G) ⊂ F .

(6) On suppose ici F et G tous deux non nuls.


On se donne une base (f1 , . . . , fn ) de F et une base (g1 , . . . , gp ) de G.
La famille B = (f1 , . . . , fn , g1 , . . . , gp ) est donc une base de E.
Compte-tenu des hypothèses, décrire la forme de la matrice u dans B.
4

(7) Déduire des questions précédentes que u vérifie (C2)et(C3).


On n’oubliera pas de considérer le cas où l’un des sous-espaces F ou G est nul.

C. La condition (C2) implique (C1) : cas d’un automorphisme

Dans cette partie, u désigne un automorphisme d’un C-espace vectoriel E de dimension

finie. On suppose qu’il existe deux endomorphismes a et b de E tels que

u = a + b et a2 = b2 = 0

(8) Soit f un endomorphisme de E tel que f 2 = 0. Comparer ker(f ) à Im(f ) et en déduire


1
dim(ker(f )) > dim(E)
2
(9) Démontrer que E = ker(a) ⊕ ker(b), et que ker(a) = Im(a) et ker(b) = Im(b).

(10) En déduire que u est échangeur.

D. Intermède : un principe de décomposition

On se donne dans cette partie un C-espace vectoriel E de dimension finie, ainsi qu’un

endomorphisme f de E.

On se donne un nombre complexe arbitraire λ. On pose v = f − λIE .

(11) Montrer que la suite (ker(v k ))k∈N est croissante pour l’inclusion.

(12) Montrer qu’il existe un entier naturel p tel que


∀k > p, ker(v k ) = ker(v p )
On pourra introduire la plus grande dimension possible pour un sous-espace vectoriel de la
forme ker(v k ) pour k ∈ N.

Montrer qu’alors
[
ker(v p ) = ker(v k )
k∈N
et que p peut être choisi parmi les entiers pairs.

Dans la suite de cette partie, on fixe un entier naturel pair p donné par Q.(12) et l’on pose

[
Eλc (f ) = ker(v k ) = ker(v p )
k∈N

On notera que Eλc (f ) est un sous-espace vectoriel de E.


5

(13) Montrer que Eλc (f ) = ker(v 2p ) et en déduire


E = Eλc (f ) ⊕ Im(v p )
Montrer en outre que les sous-espaces vectoriels Eλc (f ) et Im(v p ) sont stables par f .

(14) Montrer que λ n’est pas valeur propre de l’endomorphisme induit par f sur Im(v p ).

Montrer que si Eλc (f ) n’est pas nul alors λ est l’unique valeur propre de

l’endomorphisme induit par f sur Eλc (f ).


(15) On se donne ici un nombre complexe µ 6= λ. On suppose que toute valeur propre de f diffé-
rente de λ est égale à µ.

Montrer que Im(v p ) ⊂ Eµc (f ), puis que E = Eλc (f ) ⊕ Eµc (f ).

On pourra s’intéresser au polynôme caractéristique de l’endo induit par f sur Im(v p ).

E. La condition (C2) implique (C1) : cas non bijectif

Dans cette partie, on admet la validité de l’énoncé suivant.

Théorème : tout endomorphisme nilpotent d’un espace vectoriel de dimension finie est
échangeur.

On se donne ici un endo non bijectif u d’un C-espace vectoriel E de dim finie.

On suppose qu’il existe deux endomorphismes a et b de E tels que

u = a + b et a2 = b2 = 0

(16) Montrer que a et b commutent avec u2 .

On fixe maintenant un entier pair p tel que E0c (u) = ker(up ), donné par la question 12.

(17) Montrer que le sous-espace vectoriel G = Im(up ) est stable par a et b et que

les endomorphismes induits aG et bG sont de carré nul.

(18) En déduire que u est échangeur. On peut utiliser, entre autres, le résultat final de la partie C.

F. La condition (C3) implique (C1)

Soit E un C-espace vectoriel de dimension finie non nulle.

Un endomorphisme u de E est dit indécomposable lorsque

(i) la condition (C3) est vérifiée par u.


6

(ii) il n’existe aucune décomposition E = F ⊕G dans laquelle F et G sont des sous-espaces


non nuls, stables par u et tels que les endomorphismes induits uF et uG vérifient tous
deux la condition (C3).
Jusqu’à la question 21 incluse, on se donne un endomorphisme indécomposable u de E. On
dispose en particulier d’un automorphisme ϕ de E tel que

−u = ϕ ◦ u ◦ ϕ−1

(19) Montrer que ϕ2 commute avec u.

(20) Montrer que ϕ2 possède une unique valeur propre λ. En déduire que les valeurs propres de
ϕ sont parmi α et −α, pour un certain nombre complexe non nul α.
On utilisera l’indécomposabilité de u ainsi que les résultats des questions 13 et 14.

(21) En déduire que u est échangeur.


On pourra appliquer le résultat final de la question 15.

(22) En déduire plus généralement que, pour tout endomorphisme d’un C-espace vectoriel de di-
mension finie, la condition (C3) implique la condition (C1).

Exercice : "Centrale"

Soit E un K-espace vectoriel de dimension n > 1.

On admettra qu’en dimension finie, une suite d’endomorphismes est convergente

ssi les coefficients des matrices concernées convergent tous ( base fixée en amont).

Soit a un endomorphisme de E.

Soit f ∈ L(E) défini par f (u) = 12 (a ◦ u + u ◦ a).

Dans la question 1, a est un projecteur de rang r.

Question 1.a

Déterminer f k pour k > 1, et en déduire lim f k = h, où h est un projecteur à préciser.


k→∞

Question 1.b

En utilisant une représentation matricielle dans une base adaptée de E,

déterminer le rang de f k et retrouver h = lim f k . Quel est le rang de h ?


k→∞

Question 2 Dans cette question, on suppose seulement que a est diagonalisable.

En utilisant une représentation matricielle dans une base adaptée de E,

étudier la convergence éventuelle de la suite des f k dans L(E).


7

Sol exercice "CCP" :

Attention les erreurs de calculs coûtent cher et ne pas diviser par 0

1.1 Puissances de A(α, β)


 
−α α
1. A(α, β) − I2 = n’est pas la matrice nulle car (α, β) 6= (0, 0) et son rang est > 1.
β −β
1.5

(1, 1) est clairement élément du noyau qui, par théorème du rang, est de dimension 1. Ainsi
1 ∈ Sp(A(α, β)) et E1 (A(α, β)) = Vect((1, 1))
2. On vérifie que (α, −β) (non nul) est vecteur propre de A(α, β) associé à la vp 1 − α − β.

Les vecteurs (1, 1) et (α, −β) sont indépendants (déterminant −α − β < 0).1.0 +1.0

On a donc une base de vecteus propres ce qui montre que A(α, β) est diagonalisable avec 1.0

 
−1 1 α
P A(α, β)P = diag(1, λ) avec P =
1 −β
3. Montrons par récurrence que

∀p ∈ N, Ap = P diag (1, λp ) P − 1 = P Dp P −1
- Initialisation : c’est immédiat pour p = 0 car A0 = I2 .

- Hérédité : supposons le résultat vrai au rang p > 0.

On a alors Ap+1 = Ap A = P Dp P −1 P DP −1 = P Dp+1 P −1 ce qui montre le résultat au rang p + 1.


 
−1 1 β α
On vérifie immédiatement que P = α+β . On a ainsi 1.5 +1.5
1 −1

1 αλp β + αλp α (1 − λp )
    
p 1 β α 1
A = =
α+β 1 −βλp 1 −1 α+β β (1 − λp ) α + βλp

4. Si (α, β) 6= (1, 1) alors 0 < α + β < 2 et donc −1 < λ < 1.

AInsi λp → 0 quand p → +∞ et la question précédente montre que 1.5 +0.5+1.0

 
1 β α
lim Ap = = L(α, β)
p→+∞ α+β β α
Si α = β = 1 alors λ = −1 et les suites coordonnées ne convergent pas.
 
0 1
On a A(1, 1) = et A(1, 1)2 = I2 . Ainsi A(1, 1)2p = I2 et A(1, 1)2p+1 = A(1, 1).
1 0
On a deux suites extraites qui convergent vers des limites différentes.

-Diagonale strictement dominante on va refaire au tableau


8

13. Soit λ une valeur propre de A et x un vecteur propre associé.

Soit i ∈ {1, . . . , n} tel que |xi | soit maximal (un nombre fini non nul de réels admet un maximum).

On a alors |xi | > 0 (car x, vecteur propre, est non nul) et comme (Ax)i = λxi , on a

X
(λ − ai,i ) xi = ai,j xj
j6=i

Par inégalité triangulaire (les ak,j sont positifs), on en déduit que

X X
|λ − ai,i | · |xi | 6 ai,j |xj | 6 |xi | ai,j
j6=i j6=i

Comme |xi | > 0 on peut conclure que 4.0

X
|λ − ai,i | 6 ai,j
j6=i

14. Si, par l’absurde, A n’était pas inversible, on aurait (avec la question précédente)

X
ai,i = |ai,i | 6 ai,j
j6=i
ce qui contredit le caractère strictement dominant de la diagonale.2.0

Ainsi, toute matrice à diagonale strictement dominante est inversible.

Sol exercice Centrale :

Le principal pb est de confondre les objets...

Ici endomorphisme sur des endomorphismes

Venir me voir si besoin


Pour tout vecteur u de E, on a :

1
f 2 (u) = (af (u) + f (u)a)
2
1
= (a(au + ua) + (au + ua)a)
4
1
= (au + 2aua + ua)
4
Soit k ∈ N∗ . Supposons :
f k = αk au + βk aua + γk ua
(avec α1 = γ1 1/2 et β1 = 0 ) On trouve alors :
1 k 
f k+1 (u) = af (u) + f k (u)a
2
1
= (αk au + (αk + 2βk + γk ) aua + γk ua)
2
Ainsi
9

αk γk
αk+1 = , γk+1 =
2 2
αk γk
et βk+1 = + βk +
2 2
1 1
On en déduit αk = γk = 2k
et βk = 1 − 2k−1
.

Pour tout k > 1 et u ∈ L(E), on a donc : 2.0+3.0

 
k 1 1 1
f (u) = k au + 1 − k−1 aua + k ua
2 2 2
Ainsi lim f k = h, où h est le projecteur de L(E) défini par h(u) = aua.1.0 +1.0
k→+∞
 
Ir 0
On utilise une base B de E dans laquelle la matrice de a est A = par blocs.1.0
0 0
 
X Y
Soit u dans L(E), de matrice M = dans B, avec X dans Mr (K).
Z T
La matrice de f (u) est :2.0

     
1 Ir 0 X Y 1 X Y Ir 0
N1 = +
2 0 0 Z T 2 Z T 0 0
 
X Y /2
=
Z/2 0
2−k Y
 
k X
Celle de f (u) est Nk = On en déduit :
2−k Z 0

 
k 0 0
u ∈ Ker f ⇔ M =
0 T
où T ∈ Mn−r (K).

Ainsi, pour tout k > 1 : dim Ker f k = (n − r)2 .2.0




Donc rang f k = n2 − (n − r)2 = r(2n − r).




 
X 0
On voit que lim Nk = = AM A.
k→∞ 0 0
Donc lim f k = h, où h(u) = aua.1.0
k→∞
 
0 Y
On constate que : u ∈ Ker(h) ⇔ M = .
Z T
Ainsi dim Ker(h) = n2 − r2 , donc rang(h) = r2 .2.0

Soit B une base de E dans laquelle la matrice de a est A = diag (λ1 , . . . , λn ).

Soit u dans L(E), de matrice M = (mi,j ) dans B.

Soit Nk la matrice de f k (u) dans B.


1
On a N1 = (AM + M A), donc : 3.0
2
10

1 1
[N1 ]i,j = ([AM ]i,j + [M A]i,j ) = (λi + λj ) mi,j
2 2
Plus généralement, on a :

1
[Nk ]i,j = µki,j mi,j avec µi,j =
(λi + λj )
2
La suite des f k converge dans L(E) (evn de dim finie) si et seulement s’il en est ainsi de la suite


des Nk pour toute matrice M de la base canonique de Mn (K). Cela équivaut à :2.0

∀(i, j) ∈ {1, . . . , n}2 µi,j = 1 ou |µi,j | < 1


Bien sûr, puisque µi,i = λi cela implique que les valeurs propres de A vérifient λi = 1 ou |λi | < 1.
1
Mais, à cause de µi,j = 2 (λi + λj ), la réciproque est vraie.2.0

Conclusion : la suite des f k est convergente si et seulement si chacune des valeurs propres de A
est égale à 1 ou de module strictement inférieur à 1.

La suite de terme général f k converge alors dans L(E) vers le projecteur u 7→ δuδ, où la matrice
∆ de δ dans la base B est diagonale, avec [∆]i,i = 1 quand λi = 1, et [∆]i,j = 0 quand |λi | < 1.

Avec ces notations δ est la projection vectorielle de E sur le sous-espace Ker(a − Id) des vecteurs
invariants de a, parallèlement au sous-espace :4.0

M
Ker(a − λId)
λ∈Sp(A),|λ|<1
En particulier, si toutes les valeurs propres de A sont de module strictement inférieur à 1,

la suite des f k converge vers 0 dans L(E).

Éléments de correction

Quelques étourderies ont été réparées.

Barême en vert

Remarques importantes en rouge

Après lecture des copies, je donnerai de manière manuscrite les éléments de langage mal présentés.

A. Quelques considérations en dimension 2

(1) La trace est linéaire et donc pour tout u ∈ L(E), Tr(−u) = −Tr(u).
Elle est conservée par similitude.
Si u vérifie (C3) alors u ∼ −u et donc Tr(u) = −Tr(u) et la trace est donc nulle.

1.0 Si u vérifie (C3) alors Tr(u) = 0

(2) E étant de dimension 2, χu = X 2 − Tr(u)X + det(u) = X 2 − δ 2 . Ce polynôme annulant u


(Cayley-Hamilton) on en déduit que u2 = δ 2 IdE .
1+2 Le spectre est l’ensemble des racines de χu et vaut ici {δ, −δ}. On a deux valeurs
11

propres en dimension 2 et comme les sous-espaces propres sont en somme directe, il ne


peuvent qu’être de dimension 1. Expliquer que inversible entraine det non nul et donc vp
distinctes ! !
u2 = δ 2 IdE , Sp(u) = {δ, −δ}, dim(Eδ (u)) = dim(E−δ (u)) = 1
(3) Notons e+ un vecteur propre pour δ et e− un vecteur propre pour −δ. Ces vecteurs sont
indépendants et on a
u(e+ + e− ) = δ(e+ − e− )
D = Vect(e+ + e− ) est une droite (car e+ + e− 6= 0) et elle n’est pas stable par u (car δ 6= 0
et (e+ + e− , e+ − e− ) est libre car (e+ , e− ) l’est). On a donc u(D) 6⊂ D. 3+2
Posons F = D et G = u(D). Ce sont des droites (car u est inversible et conserve la dimension)
non égales et donc en somme directe (intersection réduite à {0}). Par dimension, ce sont des
supplémentaires de E. Par définition, u(F ) = G. De plus u(G) = u2 (F ) = δ 2 F = F . Ainsi,
u est échangeur
B. La condition (C1) implique (C2) et (C3)

 2
0n B
(4) Un cacul par blocs montre que = 0n+p
0p,n Op

Compatibilités des blocs !


 2
0n 0n,p
On montre de même que = 0n+p
A Op
1.0 +1.0

   
0n 0n,p 0n B
M= + est somme de deux matrices de carré nul
A Op 0p,n Op

(5) Pas besoin de blocs, D est diagonale, D2 = In+p .

D est donc inversible d’inverse elle-même.

Puis on calcule par blocs 1.0 +1.0


     
−1 0n B In 0n,p 0n −B
DM D = DM D = × = = −M
−A 0p 0p,n −Ip −A 0p
M et −M sont donc semblables.
(6) u(F ) ⊂ G indique qu’il y a un bloc de 0 en haut à gauche.
u(G) ⊂ F indique qu’il y a un bloc de 0 en Lbas à droite.
Finalement, comme B est adaptée à E = F G. 2.0 Sinon on ne peut rien faire
 
0n B
MB (u) est de la forme
A 0p
(7) Si F et G sont non nuls, la question 4 montre que u vérifie (C2 ) en utilisant l’isomorphisme
entre endomorphisme et matrice associée dans la base B. La question 5 montre de même que
u et −u sont semblables.

2.0 +1.0

Si F est nul, alors G = E et Im(u) = u(G) ⊂ F = {0}. u est l’endomrophisme nul qui
vérifie immédiatement (C2) et (C3). C’est la même chose si G = {0} (travailler alors avec
12

F = E).

u vérifie (C2) et (C3)


C. La condition (C2) implique (C1) : cas d’un automorphisme

(8) Si x ∈ Im(f ), il existe y tel que x = f (y) et donc f (x) = f 2 (y) = 0. Ainsi x ∈ ker(f ).

Im(f ) ⊂ ker(f ). Par théorème du rang,1.0 +1.0 Cours !

dim(E) = dim(ker(f )) + dim(Im(f )) 6 2 dim(ker(f ))


On a donc
dim(E)
Im(f ) ⊂ ker(f ) et dim(ker(f )) > 2

(9) Soit x ∈ ker(a) ∩ ker(b). On a u(x) = a(x) + b(x) = 0 et comme u est injective x = 0.

Ceci montre que ker(a) ⊕ ker(b).1.5 +2.0+1+1+1


Soit x ∈ E ; on a x = u(u−1 (x)) = a(u−1 (x)) + b(u−1 (x)) ∈ ker(a) + ker(b) car a2 = b2 = 0.
Ainsi
E = ker(a) ⊕ ker(b)
De plus Im(a) ⊂ ker(a) (car a2 = 0) et Im(b) ⊂ ker(b) (car b2 = 0). ker(a)⊕ker(b) entraîne
ainsi Im(a) ⊕ Im(b).
Mais on a aussi ∀x ∈ E, x = u(u−1 (x)) = a(u−1 (x)) + b(u−1 (x)) ∈ Im(a) + Im(b) et donc
E = Im(a) + Im(b) et finalement E = Im(a) ⊕ Im(b).
Si l’une des inclusions Im(a) ⊂ ker(a) ou Im(b) ⊂ ker(b) était stricte, on aurait dim(E) =
dim(Im(a)) + dim(Im(b)) < dim(ker(a)) + dim(ker(b)) = dim(E) ce qui est une contradic-
tion. Les inclusions sont donc des égalités.

Im(a) = ker(a) et Im(b) = ker(b)


(10) On a u(ker(a)) ⊂ a(ker(a)) + b(ker(a)) = b(ker(a)) ⊂ Im(b) = ker(b) et de même u(ker(b)) ⊂
ker(a). Comme ker(a) et ker(b) sont supplémentaires,2.0

Cours !
u est échangeur
D. Intermède : un principe de décomposition

(11) Soit k ∈ N . Si x ∈ ker(v k ) alors v k+1 (x) = v(v k (x)) = v(0) = 0 et donc x ∈ ker(v k+1 ).

Ainsi ker(v k ) ⊂ ker(v k+1 ) et1.0

(ker(v k ))k∈N croît pour l’inclusion


(12) La suite de terme général dk = dim(ker(v k )) est donc aussi croissante.

Or, elle est majorée (par dim(E)). Elle est donc convergente.

Comme elle est constituée d’entiers, elle finit par stationner (puisque pour des indices
grands, deux termes consécutifs de la suite sont des entiers distants de moins de 1/2). En
notant p le rang à partir duquel la suite stationne, on peut conclure que 1.0+2.0+0.5
13

∃p ∈ N/ ∀k > p, ker(v k ) = ker(v p )


[
Comme les noyaux sont emboîtés, on a ker(v k ) = ker(v p ). L’intersection avec les noyaux
k6p
suivants ne change alors rien puisque ceux-ci sont égaux à ker(v p ). Stagnation des noyaux,
cours.

ker(v p ) = ker(v k )
S
k∈N

Si p convient, tout entier plus grand que p convient aussi et on peut supposer p pair

quitte à le changer en p + 1.

(13) Les noyaux étant emboîtés, Eλc (f ) = ker(v p ) ⊂ ker(v 2p ). Mais ker(v 2p ) est aussi inclus dans
l’intersection des ker(v k ) pour k > p et donc a fortiori dans ker(v p ). Ainsi,2.0 +2.0+1.0+1.0
Attention le résultat est dans l’énoncé, donc...

Eλc (f ) = ker(v 2p )

Soit x ∈ Eλc (f ) ∩ Im(v p ). Il existe y tel que x = v p (y) et v 2p (y) = v p (x) = 0 montre que
y ∈ ker(v 2p ) = ker(v p ) et donc que x = v p (y) = 0. On a donc Eλc (f ) ⊕ Im(v p ).
Par théorème du rang, les sommes des dimensions de Eλc (f ) = ker(v p ) et Im(v p ) vaut dim(E).
La somme précédente est donc égale à E et nos espaces sont supplémentaires dans E.
Si x ∈ Im(v p ), x s’écrit x = v p (y) et v(x) = v p (v(y)) ∈ Im(v p ). On peut évoquer que les
polynômes de f commutnent avec f et Id,voir stabilisation des sep, cours !
Si x ∈ ker(v p ) alors v p (v(x)) = v(v p (x)) = v(0) = 0 et donc v(x) ∈ ker(v p ).

Eλc (f ) et Im(v p ) sont des supplémentaires de E stables par f .

(14) Supposons, par l’absurde, que λ soit valeur propre de f |Im(vp ) . Il existe alors x ∈ Im(v p ) non
nul tel que f (x) = λx c’est à dire tel que x ∈ ker(v) ⊂ Eλc . Comme Eλc (f ) et Im(v p ) sont en
somme directe, x = 0 et ceci est contradictoire.2.0 +2.0
(X − λ)p annule f |Eλc (f ) (par définition de Eλc (f )). La seule valeur propre possible pour
f |Eλc (f ) est donc λ. Car les vp sont à ramasser ds les racines des poly...

λ∈
/ Sp(f |Im(vp ) ) et Sp(f |Eλc (f ) ) ⊂ {λ}

Si Eλc (f ) n’est pas réduit à {0} (ce qui revient à dire que λ est valeur propre de f ), l’inclusion
est une égalité (par exemple car dans un C espace de dimension > 1 tout endomorphisme a
au moins une valeur propre).

(15) Les seules valeurs propres possibles de f sont λ et µ. Comme on est dans un C-espace, il
existe des entiers q et r tels que
χf = (X − λ)q (X − µ)r
q et r peuvent être nuls si λ ou µ n’est pas valeur propre mais q + r = dim(E).
Notons g = f |Im(vp ) . Un polynôme annulant f annule g et le théorème de Cayley-Hamilton
indique que
(g − λId)p ◦ (g − µId)r = 0
14

La question précédente indique que (g − λId)p est inversible (car λ n’est pas valeur propre
de g) et en composant par l’inverse, on a donc
(g − µId)r = 0
Voir autre corrigé, plus clair.6.0

g est une restriction de f

En particulier, ∀x ∈ Im(v p ), x ∈ ker((g − µId)r ) ⊂ ker((f − µId)r ) ⊂ Eµc (f ).


Avec le résultat de la question 13, on a donc
E ⊂ Eλc (f ) + Eµc (f )
Par ailleurs, dans une base adaptée à la décomposition E = Eλc (f ) ⊕ Im(v p ), la matrice de f
est bloc-diagonale d’après la question 13. De plus, la question 14 indique qu’un bloc n’admet
que λ comme valeur propre et l’autre n’admet que µ comme valeur propre. Le polynôme
c p
caractéristique du premier bloc est (X −λ)dim(Eλ (f )) et celui du second est (X −µ)dim(Im(v )) .
Comme le produit de ces polynômes donne χf , on a dim(Eλc (f )) = q. De même, on a
dim(Eλc (f )) = q.
Ainsi, E = Eλc (f ) + Eµc (f ) et les dimensions sont les bonnes (la dimension de E est la somme
des dimensions des deux autres espaces). On conclut que
E = Eλc (f ) ⊕ Eµc (f )

E. La condition (C2) implique (C1) : cas non bijectif

(16) u2 = a2 + a ◦ b + b ◦ a + b2 = a ◦ b + b ◦ a. Ainsi
a ◦ u2 = a2 ◦ b + a ◦ b ◦ a = a ◦ b ◦ a = a ◦ b ◦ a + b ◦ a2 = u2 ◦ a
On procède de même avec u2 ◦ b.2.0

a ◦ u2 = u2 ◦ a et b ◦ u2 = u2 ◦ b
(17) Comme a commute avec u2 , il commute avec toutes les itérées de u2 et donc avec up puisque
p est pair. Ainsi, si x ∈ Im(up ), il existe y tel que x = up (y) et a(x) = a ◦ up (y) = up ◦ a(y) ∈
Im(up ). Im(up ) est donc stable par a et de même il est stable par b.2.0 +1.0
aG et bG sont ainsi des endomorphismes induits ! de G et a2G = (a2 )G = 0 (idem pour b).

a2G = b2G = 0

(18) Notons F = E0c (u). F et G sont stable par u, et la restriction uF de u à F est nilpotente (0
est la seule valeur propre avec la question 14) et la restriction uG de u à F est inversible (0
n’est pas seule valeur propre avec la question 14).
D’après le résultat admis, il existe une décomposition F = F1 ⊕ F2 telle que u(F1 ) ⊂ F2 et
u(F2 ) ⊂ F1 .
Avec la question précédente, uG vérifie (C2) et comme c’est un automorphisme, la partie C
s’applique.4.0
Il existe une décomposition G = G1 ⊕ G2 telle que u(G1 ) ⊂ G2 et u(G2 ) ⊂ G1 .
En posant H1 = F1 ⊕ G1 et H2 = F2 ⊕ G2 (le caractère direct des somme découle de F ⊕ G),
on a alors E = H1 ⊕ H2 (on décompose sur F et G et on décompose chaque composante) et
u(H1 ) ⊂ H2 , u(H2 ) ⊂ H1 . Ainsi c’est plus dur, il faut visualiser les ss décompositions puis
rassembler...
u est échangeur
F. La condition (C3) implique (C1)
15

(19) Composons l’identité −u = ϕ ◦ u ◦ ϕ−1 à droite par ϕ−1 et à gauche par ϕ. On obtient
u = −ϕ ◦ u ◦ ϕ−1 = ϕ2 ◦ u ◦ ϕ−2
On en déduit en composant à droite par ϕ2 que 1.0

ϕ2 ◦ u = u ◦ ϕ2
(20) Comme on est dans un C-espace, ϕ2 possède une valeur propre λ au moins. La question 13
donne E = Eλc (ϕ2 ) ⊕ Im(v p ) (où v = ϕ2 − λIE et pour un bon entier p). F = Eλc (ϕ2 ) et
G = Im(v p ) sont des supplémentaires de E stables par ϕ2 .
Soit x ∈ F ; on a ϕ2p (x) = 0 et comme u commute avec ϕ2 , ϕ2p (u(x)) = u(ϕ2p (x)) = 0.
Ainsi, F est stable par u.
Soit x ∈ G ; on a l’existence de y tel que v p (y) = x. Comme u et v = ϕ2 − λIE commutent,
on a u(x) = v p (u(y)) ∈ G et G est stable par u.
On a vu que ϕ2 ◦ u ◦ ϕ−2 = u et comme F et G sont stables par tous les endomorphismes
mis en jeu, cette relation reste vraie pour les endomorphismes induit sur F et G. L’indécom-
posabilité de u indique que F ou G est nul et comme F ne ’est pas, c’est que G l’est et que
F = E. Ainsi, ϕ2 est annulé par (X − λ)p et ne possède que λ comme valeur propre.
Si µ est valeur propre de ϕ et x vecteur propre associé alors ϕ(x) = αx et donc ϕ2 (x) =
α2 = x et donc α2 = λ.5.0

Sp(ϕ) ⊂ {α, −α} avec α2 = λ unique valeur propre de ϕ2

(21) ϕ admettant au plus deux valeurs propres, on peut lui appliquer la question 15 et obtenir
E = Eαc (ϕ) ⊕ E−α
c
(ϕ)
Notons que l’hypothèse (C3) donne −u ◦ ϕ = ϕ ◦ u et donc 4.0

∀x, (ϕ − αIE )(u(x)) = −(ϕ + αIE )(u(x))


puis par récurrence assez simple (en particulier car ϕ − αIE et ϕ + αIE commutent)
∀x, (ϕ − αIE )k (u(x)) = (−1)k (ϕ + αIE )k (u(x))
Soit x ∈ Eαc (ϕ), c’est à dire que (ϕ − αIE )p (x) = 0. On a alors (ϕ + αIE )p (u(x)) = 0 et donc
c (ϕ). Ainsi u(E c (ϕ)) ⊂ E c (ϕ) et de même u(E c (ϕ)) ⊂ E c (ϕ). En conclusion,
u(x) ∈ E−α α −α −α α

u est échangeur
(22) On procède par récurrence forte sur la dimension de l’espace. ? ? ?

- Initialisation : on suppose que u est un endomorphisme d’un espace de dimension 1 qui


vérifie (C3). Comme l’espace est de dimension 1, u est indécomposable et la question
précédente montre qu’il est échangeur.
- Hérédité : supposons le résultat vrai jusqu’au rang n. Soit u un endomorphisme d’un
espace E de dimension n + 1 et qui vérifie (C3).
Si u est indécomposable, il est échangeur avec ce qui précède.
Sinon, il existe une décomposition E = F ⊕ G avec F et G non nuls stables par u et
tels que uF et uG vérifient (C3). L’hypothèse de récurrence s’applique à uF et uG et
permet de décomposer F et G. Comme en question 18, on en déduit une décomposition
de E qui montre que u est échangeur.

(C3) implique (C1)

2 corrigés online, très complémentaires en cas de pbs, adresse en cours

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