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Exercice 1: Classification des matrices d’ordre 2

Dans tout l'exercice, A ∈ Mn (R) et f l’endomorphisme canoniquement associé à A.

On suppose, dans cette partie que n = 2.


1: Montrer que card(Sp(A)) ∈ {0, 1, 2}.  
a 0
2: Montrer que si card(Sp(A)) = 2 alors ∃a, b ∈ R distincts tels que A soit semblable à la matrice .
0 b
3: Montrer que si card(Sp(A)) = 1 alors ∃a ∈ R tel que πA = X − a ou πA = (X − a)2 .
4: On suppose que ∃a ∈ R tel que πA = X − a. Déterminer A.  
a 1
5: On suppose que ∃a ∈ R tel que πA = (X − a)2 . Montrer que ∃a ∈ R tel que A soit semblable à la matrice .
0 a
 = 0 alors ∀e ∈ R non nul, B = (e, f (e)) est une base de R . En déduire que A est semblable
2 2
 si card(Sp(A))
6: Montrer que
0 − det(A)
à la matrice .
1 tr(A)
7:Montrer que deux matrices d’ordre 2 sont semblables si et seulement si elles ont le même polynôme minimal.

8: Donner une caractérisation des matrices réelles d'ordre 2 qui sont diagonalisables.

9: Même question pour les matrices complexes d'ordre 2.

Exercice 2: Extrait CCP Maths 2 MP 2012


1

Décembre 2021
Classes : MP2 Durée : 2h

Examen N ◦ 1 : Algèbre

N.B: Il est fortement recommandé d’accorder lors de la composition une grande importance à la rigueur
des raisonnements, à la clarté de la rédaction et à la qualité de la présentation. Tout résultat fourni
dans l’énoncé peut être admis et utilisé par la suite, même s’il n’a pas été démontré. Si un candidat est
amené à repérer ce qui peut lui sembler être une erreur d’énoncé, il le signalera sur sa copie et devra
poursuivre sa composition en expliquant les raisons des initiatives qu’il a été amené à prendre.

Définitions et notations :

Dans tout ce sujet, on désigne par:


 K désigne le corps R ou C.
 n un entier naturel non nul; E un K-espace vectoriel de dimension n.
 L(E) l’espace des endomorphismes de E; Mn (K) l’espace des matrices carrées de taille n.
 Pour tout f ∈ L(E), le commutant de f est l’ensemble défini par

C(f ) = {g ∈ L(E)/f ◦ g = g ◦ f }.

 De même on définit, pour une matrice M ∈ Mn (K), C(M );que l’on note aussi CK (M ) si on veut faire référence au
corps de base.
 Pour tout f ∈ L(E), le bicommutant de f est l’ensemble défini par

C 2 (f ) = {g ∈ L(E), g ◦ v = v ◦ g, ∀v ∈ C(f )}.

 De même on définit, pour une matrice M ∈ Mn (K), C 2 (M ); que l’on note aussi CK
2 (M ) si on veut faire référence au

corps de base.
Le but de ce problème est de démontrer le théorème du bicommutant suivant:
Pour tout f ∈ L(E), C 2 (f ) = K[f ], et de façon équivalente, pour tout M ∈ Mn (K), C 2 (M ) = K[M ].

Partie I: préliminaires

1. Soit A ∈ Mn (K) vérifiant AB = BA pour tout B ∈ Mn (K). Montrer qu’il existe λ ∈ K tel que A = λIn .

2. Soit f ∈ L(E). Montrer que C(f ) et C 2 (f ) sont deux sous espaces vectoriels de L(E).

3. Soit f ∈ L(E). Montrer que K[f ] ⊂ C 2 (f ) ⊂ C(f ).

4. Soit f ∈ L(E).

(a) Démontrer que IdE , . . . , f d−1 est une base de K[f ] où d = deg (πf ).


(b) En déduire que le théorème du bicommutant est équivalent à l’égalité dim(C 2 (f )) = deg (πf ) .

5. Montrer que si A1 et A2 sont deux matrices semblables, alors dim C 2 (A1 ) = dim C 2 (A2 ) .
 

 
A 0
6. Soit M = ∈ Mn (K); A ∈ Mr (K), B ∈ Mn−r (K). Montrer que πM = ppcm(πA , πB ).
0 B

7. Soit f ∈ L(E) tq χf est scindé sur K. On note χf (X) = ri=1 (X − λi )mi , où λi ∈ K, mi ≥ 1 et λi 6= λj pour tt
Q
i 6= j. Pour 1 ≤ i ≤ r, on pose Fi = ker (f − λi IdE )mi .

(a) Montrer que pour tout 1 ≤ i ≤ r, Fi est stable par f et que ri=1 Fi = E.
L

(b) Pour 1 ≤ i ≤ r, on note fi l’endomorphisme induit par f sur Fi . On pose gi = fi − λi IdFi .


2

i. Vérifier que gi est nilpotent.


ii. En déduire que χfi (X) = (X − λi )αi , où αi = dimFi .
iii. Montrer que αi = mi .
iv. Montrer que les polynômes πf1 , . . . , πfr sont deux à deux premiers entre eux.
(c) Montrer qu’il existe une base de E dans laquelle la matrice A de f est de la forme
 
A1 0 · · · 0
 0 A2 · · · 0 
A= .
 
.. . . .. 
 .. . . . 
0 0 ··· Ar
avec
 Pour tout 1 ≤ i ≤ r, Ai = λi Imi + Ni où Ni est nilpotente.
 Les polynômes πA1 , . . . , πAr sont deux à deux premiers entre eux.

Partie II : étude de cas particuliers


Partie A : Bicommutant d’un  endomorphisme cyclique Dans cette partie f est un endomorphisme cyclique
de E çàd il existe x0 ∈ E telle que x0 , f (x0 ) , . . . , f n−1 (x0 ) est une base de E.

1. Soit g ∈ C(f ).

(a) Justifier qu’il existe P ∈ K[X] tel que g (x0 ) = P (f ) (x0 ).


(b) Montrer alors que g = P (f ).

2. En déduire que C 2 (f ) = K[f ] = C(f ).


Partie B : Bicommutant d’un endomorphisme diagonalisable Dans cette partie f est un endomorphisme
diagonalisable de E. On note :
- SpK (f ) = {λ1 , λ2 , . . . , λr } , λi 6= λj .

- Eλi (f ) le sous espace propre de f associé à λi et mi sa dimension.

- Bi une base de Eλi (f ) et B = B1 ∪ .. ∪ Br .


 
λ1 Im1 0 ··· 0
 0 λ2 Im2 ··· 0 
1. Justifier que la matrice A de f dans la base B est A =  .
 
.. .. .. ..
 . . . . 
0 0 ··· λr Imr

2. Soit g ∈ C 2 (f ), on désigne par M sa matrice dans la base B.

(a) Montrer que pour tout 1 ≤ i ≤ r, on a Eλi (f ) est stable par g.


 
M1 0 · · · 0
 0 M2 · · · 0 
(b) Montrer que M est de la forme M =  . ..  , où pour tout 1 ≤ i ≤ r, Mi ∈ Mmi (K).
 
.. ..
 .. . . . 
0 0 · · · Mr

3. Pour tout 1 ≤ i ≤ r, soit Ni ∈ Mmi (K) quelconque. On considère les r matrices diagonales par blocs suivantes:
     
N1 0 · · · 0 0 0 ··· 0 0 0 ··· 0
 0 0 ··· 0   0 N2 · · · 0   0 0 ··· 0 
L1 =  . . . ..  , L2 =  .. ..  , ..... , Lr =  .. .. . . ..  .
     
.. . .
 .. .. .. .   . . . .   . . . . 
0 0 ··· 0 0 0 ··· 0 0 0 · · · Nr

(a) Vérifier que pour tout 1 ≤ i ≤ r, Li ∈ C(A) et en déduire que Mi Ni = Ni Mi ; 1 ≤ i ≤ r.


(b) En déduire qu’il existe µi ∈ K telle que Mi = µi Imi ; 1 ≤ i ≤ r.
3

4. Montrer qu’il existe Q ∈ Kr−1 [X] tel que Q (λi ) = µi , 1 ≤ i ≤ r, et en déduire que Q(f ) = g.

5. En déduire que C 2 (f ) = K[f ].

Partie III : étude du cas général

1. Soit M ∈ Mn (R).

(a) On note πM,R le polynôme minimal de M considérée comme matrice réelle, et πM,C le polynôme minimal de
M considérée comme matrice complexe. Montrer que πM,R = πM,C .
Indication: On pourra commencer par justifier que πM,C divise πM,R , puis conclure en écrivant πM,C = P +iQ,
avec P et Q ∈ R[X].
(b) Montrer que CC2 (M ) = C[M ] si et seulement si CR2 (M ) = R[M ].
Si c’est le cas, en déduire que dimR CR2 (M ) = dimC CC2 (M ) .


Ainsi pour démontrer le théorème du bicommutant on peut supposer pour la suite que K = C .
 
A 0
2. On suppose dans cette question que M = ∈ Mn (C); A ∈ Mr (C), B ∈ Mn−r (C), où r ∈ J1, n − 1K). On
0 B
suppose de plus que πA et πB sont premiers entre eux et que C 2 ( A) = C[A] et C 2 (B) = C[B].
 
Ir 0
(a) Soit Jr = . Montrer que Jr ∈ C(M ).
0 0
 
A1 0
(b) Montrer que le commutant C(Jr ) de Jr est l’ensemble des matrices ; A1 ∈ Mr (C), B1 ∈ Mn−r (C).
0 B1
  
2 M1 0
(c) En déduire que C (M ) = où M1 ∈ C[A] et M2 ∈ C[B] .
0 M2
(d) Montrer alors que C 2 (M ) = C[M ].
(e) Généraliser le résultat ainsi démontré.

Dans la suite, on admet le résultat suivant: Si N ∈ Mn (C) nilpotente alors C 2 (N ) = C[N ].

3. Soient N ∈ Mn (C) nilpotente et λ ∈ C. Soit A = λIn + N , vérifier que C(A) = C(N ) et C 2 (A) = C 2 (N )

4. En déduire que si A = λIn + N, N nilpotente, alors C 2 (A) = C[A].

5. Montrer alors le théorème du bicommutant pour un endomorphisme quelconque f ∈ L(E).

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