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8: Donner une caractérisation des matrices réelles d'ordre 2 qui sont diagonalisables.
Décembre 2021
Classes : MP2 Durée : 2h
Examen N ◦ 1 : Algèbre
N.B: Il est fortement recommandé d’accorder lors de la composition une grande importance à la rigueur
des raisonnements, à la clarté de la rédaction et à la qualité de la présentation. Tout résultat fourni
dans l’énoncé peut être admis et utilisé par la suite, même s’il n’a pas été démontré. Si un candidat est
amené à repérer ce qui peut lui sembler être une erreur d’énoncé, il le signalera sur sa copie et devra
poursuivre sa composition en expliquant les raisons des initiatives qu’il a été amené à prendre.
Définitions et notations :
C(f ) = {g ∈ L(E)/f ◦ g = g ◦ f }.
De même on définit, pour une matrice M ∈ Mn (K), C(M );que l’on note aussi CK (M ) si on veut faire référence au
corps de base.
Pour tout f ∈ L(E), le bicommutant de f est l’ensemble défini par
De même on définit, pour une matrice M ∈ Mn (K), C 2 (M ); que l’on note aussi CK
2 (M ) si on veut faire référence au
corps de base.
Le but de ce problème est de démontrer le théorème du bicommutant suivant:
Pour tout f ∈ L(E), C 2 (f ) = K[f ], et de façon équivalente, pour tout M ∈ Mn (K), C 2 (M ) = K[M ].
Partie I: préliminaires
1. Soit A ∈ Mn (K) vérifiant AB = BA pour tout B ∈ Mn (K). Montrer qu’il existe λ ∈ K tel que A = λIn .
2. Soit f ∈ L(E). Montrer que C(f ) et C 2 (f ) sont deux sous espaces vectoriels de L(E).
4. Soit f ∈ L(E).
(a) Démontrer que IdE , . . . , f d−1 est une base de K[f ] où d = deg (πf ).
(b) En déduire que le théorème du bicommutant est équivalent à l’égalité dim(C 2 (f )) = deg (πf ) .
5. Montrer que si A1 et A2 sont deux matrices semblables, alors dim C 2 (A1 ) = dim C 2 (A2 ) .
A 0
6. Soit M = ∈ Mn (K); A ∈ Mr (K), B ∈ Mn−r (K). Montrer que πM = ppcm(πA , πB ).
0 B
7. Soit f ∈ L(E) tq χf est scindé sur K. On note χf (X) = ri=1 (X − λi )mi , où λi ∈ K, mi ≥ 1 et λi 6= λj pour tt
Q
i 6= j. Pour 1 ≤ i ≤ r, on pose Fi = ker (f − λi IdE )mi .
(a) Montrer que pour tout 1 ≤ i ≤ r, Fi est stable par f et que ri=1 Fi = E.
L
1. Soit g ∈ C(f ).
3. Pour tout 1 ≤ i ≤ r, soit Ni ∈ Mmi (K) quelconque. On considère les r matrices diagonales par blocs suivantes:
N1 0 · · · 0 0 0 ··· 0 0 0 ··· 0
0 0 ··· 0 0 N2 · · · 0 0 0 ··· 0
L1 = . . . .. , L2 = .. .. , ..... , Lr = .. .. . . .. .
.. . .
.. .. .. . . . . . . . . .
0 0 ··· 0 0 0 ··· 0 0 0 · · · Nr
4. Montrer qu’il existe Q ∈ Kr−1 [X] tel que Q (λi ) = µi , 1 ≤ i ≤ r, et en déduire que Q(f ) = g.
1. Soit M ∈ Mn (R).
(a) On note πM,R le polynôme minimal de M considérée comme matrice réelle, et πM,C le polynôme minimal de
M considérée comme matrice complexe. Montrer que πM,R = πM,C .
Indication: On pourra commencer par justifier que πM,C divise πM,R , puis conclure en écrivant πM,C = P +iQ,
avec P et Q ∈ R[X].
(b) Montrer que CC2 (M ) = C[M ] si et seulement si CR2 (M ) = R[M ].
Si c’est le cas, en déduire que dimR CR2 (M ) = dimC CC2 (M ) .
Ainsi pour démontrer le théorème du bicommutant on peut supposer pour la suite que K = C .
A 0
2. On suppose dans cette question que M = ∈ Mn (C); A ∈ Mr (C), B ∈ Mn−r (C), où r ∈ J1, n − 1K). On
0 B
suppose de plus que πA et πB sont premiers entre eux et que C 2 ( A) = C[A] et C 2 (B) = C[B].
Ir 0
(a) Soit Jr = . Montrer que Jr ∈ C(M ).
0 0
A1 0
(b) Montrer que le commutant C(Jr ) de Jr est l’ensemble des matrices ; A1 ∈ Mr (C), B1 ∈ Mn−r (C).
0 B1
2 M1 0
(c) En déduire que C (M ) = où M1 ∈ C[A] et M2 ∈ C[B] .
0 M2
(d) Montrer alors que C 2 (M ) = C[M ].
(e) Généraliser le résultat ainsi démontré.
3. Soient N ∈ Mn (C) nilpotente et λ ∈ C. Soit A = λIn + N , vérifier que C(A) = C(N ) et C 2 (A) = C 2 (N )