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Exercice : CNC2021M1

Partie 1 : Étude de deux exemples de séries de fonctions


+∞
X 1
On considère la fonction réelle ζ définie sur ]1, +∞[ par ζ(x) = x
.
n=1
n

1. Pour tout entier naturel non nul n, on définit sur ]1, +∞[ les fonctions réelles ϕn et ψn par ,
Z n+1
1 1 1 1
ϕn (x) = x − dt et ψn (x) = x −
n n tx n (n + 1)x

a) Montrer que pour tout entier naturel non nul n, et pour tout réel x de ]0, +∞[.

0 ≤ ϕn (x) ≤ ψn (x)
P
b) Montrer que la série ϕn converge simplement sur ]0, +∞[.
n≥1
+∞
X
On note ainsi, pour tout x de ]0, +∞[ , ϕ(x) = ϕn (x).
n=1
c) Montrer que la fonction ϕ est continue sur ]0, +∞[ .
1
d) On considère la fonction K définie sur ]1, +∞[ par K(x) = ζ(x) + .
1−x
i) Montrer que pour tout rel x de ]1, +∞[ , K(x) = ϕ(x).
ii) En déduire que la fonction K admet une limite finie quand x tend vers 1 à droite.
1
iii) En déduire que ζ(x) ∼ au voisinage de 1 à droite.
x−1

2. Pour tout entier naturel non nul n, on considère la fonction fn définie sur ]0, +∞[ par.

(−1)n
fn (x) =
nx
P
a) Montrer que la série de fonctions fn converge simplement sur ]0, +∞[.
n≥1
+∞
X
On définit ainsi, la fonction f sur ]0, +∞[ par f (x) = fn (x).
n=1
P
b) La convergence de la série fn est-elle uniforme sur ]0, +∞[? Justifier votre réponse.
n≥1

fn0 converge uniformément sur [a, +∞[,


P
c) Montrer que pour tout réel strictement positif a, la série
n≥1
où fn0 désigne la dérivée de la fonction fn .
d) Montrer que f est de classe C 1 sur ]0, +∞[ et que pour tout réel x de ]0, +∞[
+∞
X ln(n)
f 0 (x) = (−1)n−1
n=1
nx

3. a) Montrer que pour tout entier naturel non nul n et pour tout réel x de ]1, +∞[,
2n n n
X 1 1 X 1 X 1
x
= x x
+
k 2 k (2k − 1)x
k=1 k=1 k=1

1
b) Montrer que pour tout entier naturel non nul n et pour tout reel x de ]1, +∞[ ,
2n n n
X (−1)k 1 X 1 X 1
= −
kx 2x k x (2k − 1)x
k=1 k=1 k=1


c) En déduire que pour tout rel x de ]1, +∞[ , f (x) = 21−x − 1 ζ(x)

4. a) Déterminer le développement limite a l’ordre 2 de 21−x − 1 . lorsque x tend vers 1 à droite.
b) En déduire le développement limité à l’ordre 1 de f (x), lorsque x tend vers 1 à droite.
P (−1)n
+∞ +∞ ln n
(−1)n−1
P
c) Déterminer les valeurs de et .
n=1 n n=1 n

2
***************************
Correction
*******************************
1
1. a) Soit x ∈ ]0, +∞[ et n ∈ N∗ , la fonction t → 7 est décroissante sur [n, n + 1] ,donc pour t dans
tx
[n, n + 1] on a
1 1 1
≤ x ≤ x
(n + 1)x t n
et Z n+1
1 1 1
≤ dt ≤ x
(n + 1)x n tx n
Z n+1 Z n+1
1 1 1 1 1 1
ainsi ϕn (x) = x − x
dt ≥ 0 et x
− x
≤ x
dt − x ≤ 0 .
n n t (n + 1) n n t n
Ce qui donne 0 ≤ ϕn (x) ≤ ψn (x) .
b) Soit x ∈ ]0, +∞[ , on a
n
X 1
ψk (x) = 1 −
(n + 1)x
k=1
P P
donc la série ψk (x) converge . Comme 0 ≤ ϕn (x) ≤ ψn (x) , alors ϕk (x) converge aussi.
k≥1
P k≥1
Ainsi la série ϕn converge simplement sur ]0, +∞[.
n≥1
Z n+1
1 1
c) La fonction t 7→ x est continue sur sur [n, n + 1] donc la fonction x 7→ dt est continue sur
t n tx
]0, +∞[ par suite ϕn est continue sur ]0, +∞[ .
P
Soit a > 0 montrons la convergence uniforme de ϕn sur [a, +∞[ :
n≥1
Pour x ∈ [a, +∞[ on a
+∞ +∞
X X 1
0≤ ϕk (x) ≤ ψk (x) =
(n + 1)x
k=n+1 k=n+1

ce qui donne
+∞
X 1
sup ϕk (x) ≤
x∈[a,+∞[ k=n+1 (n + 1)a
1 P
a
→ 0 donc ϕn converge uniformément sur [a, +∞[ .
(n + 1) n→+∞ n≥1
D’après le théorème de continuité des séries de fonction on a ϕ est continue sur [a, +∞[ , ceci étant
valable pour tout a > 0 donc ϕ est continue sur ]0, +∞[ .
X 1 Z +∞
1
d) i) Soit x ∈ ]1, +∞[ , la série x
et l’intégrale dt convergent donc
n 1 tx
n≥1

+∞ +∞ Z +∞
X X 1 1
ϕn (x) = x
− x
dt
n=1 n=1
n 1 t
1
= ζ(x) +
1−x

ce qui donne K(x) = ϕ(x) .


P
ii) La série de fonctions ϕn converge uniformément sur ]1, +∞[ et
n≥1
Z n+1
1 1
lim ϕn (x) = − dt
x→1 n n t
>

le théorème d’interversion des limites assure que ϕ admet une limite L en 1 à droite , avec
+∞  Z n+1 
X 1 1
L= − dt
n=1
n n t

3
1 1
iii) Comme ζ(x) + → L alors (x − 1)ζ(x) → 1 et ζ(x) ∼ au voisinage de 1 à droite .
1 − x x→1 x→1 x−1
> >

X (−1)n
2. a) Soit x ∈ ]0, +∞[ , la série vérifie le CSSA (critère spécial des séries alternées) donc converge
nx
n≥1P
. Ainsi la série de fonctions fn converge simplement sur ]0, +∞[.
n≥1

b) On a fn (x) → (−1)n , si la série


P
fn converge uniformément sur ]0, +∞[ , le théorème d’inter-
x→0 n≥1
>

(−1)n ce qui est absurde , donc


P P
version des limites entraine la convergence de la série fn ne
n≥1
converge pas uniformément sur ]0, +∞[ .
c) Soit a > 0 et x ∈ [a, +∞[
ln n
fn0 (x) = (−1)n+1
nx
ln t
Posons gx : t → , x est un paramètre strictement positif, gx est définie sur [1, +∞[ .
tx
(1 − x ln t) h 1 h h 1 h
On a gx0 (t) = , gx est décroissante sur l’intervalle e x , +∞ , a fortiori sur e a , +∞ , et
tx+1
gx (t) → 0.
t→+∞ P 0
Ainsi il existe un rang n0 tel que la série fn (x) vérifie le CSSA , ce qui donne la majoration du
n≥n0
reste sur [a, +∞[ :
+∞
X ln k ln(n + 1) ln(n + 1)
(−1)k+1 ≤ ≤
kx (n + 1)x (n + 1)a
k=n+1

donc
+∞
X ln k ln(n + 1)
sup (−1)k+1 ≤ → 0,
x∈[a,+∞[ k=n+1 kx (n + 1)a n→+∞

fn0 sur [a, +∞[


P
d’où la convergence uniforme de
n≥1

d) Soit a > 0, on a : fn de classe C 1 sur [a, +∞[ , fn0 converge uniformément sur [a, +∞[ et
P P
fn
n≥1 n≥1
converge simplement sur [a, +∞[ . Le théorème de dérivabilité des séries de fonctions montre que
+∞
f est de classe C 1 sur [a, +∞[ et f 0 (x) = (−1)n−1 ln(n)
P
nx . Ceci est valable pour tout a > 0,donc :
n=1

+∞
X ln(n)
f est de classe C 1 sur ]0, +∞[ et f 0 (x) = (−1)n−1
n=1
nx

3. a) Soit n ≥ 1et x ∈ ]1, +∞[, on partage la somme suivant les indices pairs et impairs
2n n n
X 1 1 X 1 X 1
= x +
kx 2x (2k) (2k − 1)x
k=1 k=1 k=1
n n
1 X 1 X 1
= +
2x kx (2k − 1)x
k=1 k=1

b) Soit n ≥ 1 et x ∈ ]1, +∞[, de la même manière que la question a) on obtient


2n n n
X (−1)k 1 X 1 X 1
= −
kx 2x kx (2k − 1)x
k=1 k=1 k=1

c) Soit n ≥ 1 et x ∈ ]1, +∞[, de la question a) on a :


n 2n n
X 1 X 1 1 X 1
= −
(2k − 1)x kx 2x kx
k=1 k=1 k=1

4
on replace dans la relation de la question b) on obtient
2n n 2n
X (−1)k 1 X 1 X 1
= −
kx 2x−1 kx kx
k=1 k=1 k=1

Le passage à la limite donne f (x) = 21−x − 1 ζ(x)
4. a) On a
ln2 (2)
21−x − 1 = e(1−x) ln 2 − 1 = − ln (2) (x − 1) + (x − 1)2 + o((1 − x)2 )
2
1 1
b) D’après 1)d)ii) on a ζ(x) + →
1−x x→1 L ∈ R donc ζ(x) = x−1 +L + o(1) , avec
>
+∞  Z n+1 
X 1 1
L= − dt .
n=1
n n t

Précisons cette limite :


+∞  

X 1 n+1
L = − ln
n=1
n n
+∞   
X 1 n
= − ln
n=2
n−1 n−1
+∞   X+∞   
X 1 1 1 n
= − + − ln
n=2
n−1 n n=2
n n−1

+∞   +∞   
1 1 1 n
P P
On a n−1 − n = 1 ( série télescopique ) et n − ln n−1 = γ − 1 ( Partie1 question
n=2 n=2
2) a)), donc L = γ .
Calculons le développement limité à l’ordre 1 de f (x), en 1 à droite :

f (x) = 21−x − 1 ζ(x)




ln2 (2)
  
1
= − ln (2) (x − 1) + (x − 1)2 + o((1 − x)2 ) + γ + o(1)
2 x−1
 2 
ln (2)
= − ln (2) + (x − 1) + o(x − 1) (1 + γ(x − 1) + o(x − 1))
2
Ce qui donne
ln2 (2)
 
f (x) = − ln (2) + − ln (2) γ (x − 1) + o(x − 1)
x→1 2
>

c) f est de classe C 1 sur ]0, +∞[ , la formule de Taylor -Young en 1 à l’ordre 1 s’écrit :

f (x) = f (1) + f 0 (1)(x − 1) + o(x − 1)

ln2 (2)
Par unicité du développement limité on a f (1) = − ln (2) et f 0 (1) = − ln (2) γ , or
2
+∞ +∞
X (−1)n X ln n
f (1) = et f 0 (1) = (−1)n−1
n=1
n n=1
n

donc
+∞ +∞
(−1)n
 
X X ln n ln(2)
= − ln (2) et (−1)n−1 = ln (2) −γ
n=1
n n=1
n 2
.

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