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1. Grandeur mesurée 40 20
0
– 20 – 40 Échelle de lecture
Index
L’origine de la relation : a
M
E
∆ (1)
A = γa – ϕ
Boîtier Lecture
va être précisée en considérant le modèle de la figure 1.
Appliquons la loi Σ F = m γ (la somme des forces appliquées est 0
40 20 – 20 – 40
égale au produit de la masse du point par son accélération ([2],
Accélération : 20 m/s2
chapitre 1, § 5) à la masse d’épreuve, assimilée à un point M de
masse m, constituant l’équipage mobile EM ; nous obtenons : b
M
F +mϕ = m γa E
≠ϕ
forces appliquées
E E
La mesure est effectuée par l’intermédiaire de :
∆
F ≠ϕ = m ( γ a – ϕ ) = mA
Accélération :
La grandeur mesurée est donc : 20 m/s2
∆ F ≠ϕ – 30 – 30
A = γ a – ϕ = -------------
- – 20 – 20
m – 10 ϕ – 10
0 0
Lecture
+ 10 M + 10
+ 20 + 20
Lecture
+ 30 + 30 M
F≠ϕ
S
c d
M
Liaison E axe d'entrée M masse d'épreuve ϕ champ de gravitation
Boîtier a axe d'entrée horizontal, boîtier immobile
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G θ
( = γa ), d’après la loi XB
de composition des accélérations YB O
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Éléments de
3.2 Types de liaison entre équipage détecteur d'écart
(capacitif)
Équipage
mobile
mobile et boîtier
Figure 5 – Vue explosée du capteur QA – 3 000 – 030
Les dispositifs les plus utilisés sont :
— des ensembles (pivots en acier très dur-pierre précieuse) dont
le jeu doit être réduit à quelques micromètres (figure 4) ; Ce type de rappel conduit à des appareils relativement bon
— des charnières souples, en quartz ou en métal, devant présen- marché et de précision moyenne (10 –3 au mieux) ; ils sont affectés,
ter une excellente stabilité dimensionnelle (figure 5) ; en particulier, par les phénomènes d’hystérésis, au niveau de l’axe
— des arbres de torsion fournissant un rappel en principe propor- de torsion, conduisant notamment à une instabilité du zéro (par
tionnel à l’écart angulaire EM/B. exemple, quelques 10 –3 g). Leur fonction de transfert est bien repré-
Les roulements à billes ne sont généralement pas utilisés, en sentée par un système du deuxième ordre dont la fréquence propre
raison des jeux trop importants qu’ils présentent. est de l’ordre de quelques dizaines de hertz.
Dans le cas très particulier du CACTUS (§ 4.6), la suspension est
obtenue par voie électrique.
3.3.2 Voie électronique
3.3 Modes d’asservissement La liaison EM/B est alors réalisée par charnière, ou par pivot ; EM
est asservi à B, conformément à la figure 3. La mesure du couple
de l’équipage mobile au boîtier appliqué à EM, suivant le degré de liberté de la liaison EM/B, est faite
par l’intermédiaire du courant électrique appliqué au moteur-couple,
La liaison EM/B doit permettre à EM de suivre B dans son mouve- dont l’aimant permanent doit présenter une très grande stabilité (par
ment angulaire. Ce résultat peut être obtenu par voie mécanique ou exemple : variation du champ magnétique limitée à 10 –4 par mois).
électronique. L’amortissement du mouvement EM/B est ici obtenu par action d’un
réseau correcteur placé dans l’amplificateur d’asservissement.
3.3.1 Voie mécanique Ce principe de réalisation conduit à des appareils de haute qualité
présentant des erreurs de non-linéarité inférieures à 10 –4, une stabi-
La liaison, en pratique limitée à un degré de liberté, est réalisée
lité du zéro de l’ordre de 10 –4g à 10 –5g et un seuil pouvant
par arbre de torsion. L’amortissement est alors obtenu par action
d’un fluide dans lequel baigne, au moins partiellement, l’équipage descendre à 10 –6g, dans le cas d’un domaine de mesure de l’ordre
mobile. La mesure du couple appliqué à ce dernier, suivant l’axe de de 10 à 20 g. L’asservissement de EM à B présente une très grande
rotation EM/B, est alors effectuée par l’intermédiaire de l’angle de raideur (par exemple : θ = 10 –4 rad pour A . E = 20 g ) et une
rotation de EM/B (angle θ). bande passante de l’ordre de plusieurs centaines de hertz.
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4. Exemples d’accéléromètres ment de l’équipage mobile est réalisé par laminage d’un film gazeux
(squeeze film). Le boîtier intègre l’ensemble de l’électronique
non vibrants d’asservissement ainsi qu’un capteur de température.
Caractéristiques
Remarque : les valeurs numériques relatives à la précision
des capteurs accélérométriques doivent être considérées Masse .................................................................................... 55 g
comme des ordres de grandeur ; en effet, leurs performances Diamètre ......................................................................... 25,4 mm
réelles sont fonction des conditions d’utilisation. Longueur ....................................................................... 23,8 mm
Domaine de mesure ..........................................................± 80 g
Stabilité du zéro (biais, sur 1 an, à 1 σ ) ........................3.10–4 g
Facteur d’échelle ...........................................................1,3 mA/g
4.1 Accéléromètre SFIM ACSIL Stabilité du facteur d’échelle (sur 1 an, à 1 σ ) ........... 150 ppm
Température de fonctionnement ................... – 50 °C à + 90 °C
Il s’agit d’un capteur constitué d’un pendule micro-usiné, en sili-
cium, positionné dans une enceinte étanche, entre deux électrodes ; Nota : σ est l’écart type de la variable aléatoire de moyenne nulle qui modélise le biais.
la force asservissant le pendule à un zéro est obtenue par un champ
électrique dispensé par les électrodes.
4.4 Accéléromètres SEXTANT, série AQM
Caractéristiques
Dimensions ................................................... 40 × 35 × 9, 4 mm3 Il s’agit d’une nouvelle famille de capteurs étudiés pour le guidage
Domaine de mesure ......................................................... ± 20 g des missiles et des munitions. Ils peuvent survivre à des accélérations
Erreur de zéro............................................sur une heure 10 –3 g de 20 000 g ; ils sont de petites dimensions (20 x 20 x 11,5 mm3) et
à long terme 5.10 –3 g de faible coût en cas de production en série.
Stabilité du facteur d’échelle .................. sur une heure 5.10 – 4 Le mouvement de la masse d’épreuve est détecté par voie capaci-
à long terme 1,5.10 –3 tive.
Erreur de non-linéarité ...................................................... 2,10–3
Ils présentent deux modes possibles de fonctionnement, « avec
Bande passante (à - 3 dB) .................................................. 50 Hz
asservissement » ou « en boucle ouverte ».
Le capteur est hermétiquement scellé.
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Caractéristiques F
avec c = --- (8)
µ
Dimensions ............diamètre = 208 mm et hauteur = 305 mm Nous sommes en présence d’une équation de d’Alembert, ou équa-
Masse .................................................................................. 10 kg tion d’onde, dont la solution, de la forme Ag (x + ct ) + Bh (x – ct ), doit
Seuil .................................................................................. 10– 9 g satisfaire aux conditions et aux limites du problème considéré.
Domaine de mesure .........................................................10–5 g
Par exemple, une corde de longueur L présente un premier mode
Temps de réponse .......................................................... 3 à 5 s.
sinusoïdal de la forme
y = ( Cte ) cos ω --- – t – cos ω --- + t
x x
c c
5. Accéléromètres vibrants x
(9)
= ( Cte )2 sin ω --- sin ωt
c
Tout comme les accéléromètres étudiés aux (§ 2) et (§ 3), les accé- avec c célérité des ondes de vibrations transversales, de longueur λ .
léromètres vibrants ont pour but de mesurer la grandeur A définie En effet, d’après l’équation (9), y vérifie les conditions aux limites
au (§ 1). Ils sont essentiellement constitués par : imposées :
— une masse d’épreuve au point M ; x
— un boîtier B ; y = 0 pour ω --- = 0 soit x = 0
c
— une liaison MB présentant une ou plusieurs fréquences de x
résonance dont les valeurs dépendent essentiellement de A . y = 0 pour ω --- = π soit
c
Cette liaison a été tout d’abord réalisée par une ou deux cordes c c cT
vibrantes (§ 5.2). Ultérieurement, ces cordes ont été remplacées par x = π ---- = π --------- = ------- = L (11)
ω 2π f 2
des poutres vibrantes (§ 5.3).
Le but poursuivi par les inventeurs de ces nouveaux capteurs était Nous en déduisons une fréquence
de réaliser des appareils avec :
— une sortie naturellement digitale (il s’agit de comptage d’alter- 1 c 1 F
f = --- = ------- = ------- --- (12)
nances) ; T 2L 2L µ
— un bon rapport qualité/prix, dû en particulier au petit nombre
d’éléments constituants ;
— une bonne stabilité due aux qualités du matériau utilisé,
y
notamment du quartz.
Ces objectifs semblent en voie d’être atteints ; cela confère à ces
dm α1
capteurs un débouché industriel, en particulier dans le domaine du // x
α2
pilotage. F1
F2
x
5.2 Accéléromètres à cordes vibrantes x x + dx
Outre leur intérêt historique, le principe des accéléromètres à Figure 6 – Équilibre dynamique de l’élément dm d’une corde
corde vibrante présente un intérêt didactique car la relation entre
tension mécanique et fréquence propre, dans une corde vibrante, vibrante, soumise à des tensions F 1 (à gauche) et F 2 (à droite)
est relativement aisée à établir. dont les directions sont définies par α 1 et α 2
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Capteur de Détecteur
mouvement de
Boîtier transversal de Boîtier vibrations
la corde vibrante
f1
Générateur f
de vibrations
Corde Corde
vibrante Générateur vibrante
λ λ de λ λ f1 – f2
M E vibrations M –
E
–
Liaison Corde
limitant les vibrante
mouvements f2
transverses Liaison
de M limitant les
mouvements
Réglage de la transversaux
tension moyenne de M Réglage faisant respecter
de la corde la contrainte
f1 + f2 = Cte
Figure 7 – Schéma de principe d’un accéléromètre à corde vibrante
Figure 8 – Schéma de principe d’un accéléromètre à cordes
vibrantes, montées en push-pull
5.2.2 Structure d’un accéléromètre
avec une corde vibrante
5.3 Accéléromètres à poutres vibrantes
Dans un tel capteur (figure 7), la tension F de la corde vibrante
admet une composante égale à mAE
avec m masse d’épreuve au point M, Le remplacement des cordes vibrantes par des poutres vibrantes
a permis de concevoir des capteurs dont les éléments mécaniques
AE (composante de A ) suivant l’axe d’entrée E du capteur sont usinés dans un même matériau très stable (notamment du
( E est défini par la direction moyenne de la corde). quartz) ; cela a conduit à la réalisation d’appareils présentant de
Ainsi, compte tenu de l’équation (12), la relation entre f, fréquence meilleures performances.
du signal de sortie, et AE, grandeur mesurée, est essentiellement
non linéaire.
5.3.1 Comportement des poutres vibrantes
Cela pose, a priori, un problème de codage. encastrées aux deux extrémités
5.2.3 Structure d’un accéléromètre La théorie détaillée de la poutre encastrée est l’objet de chapitres
à cordes vibrantes sophistiqués de la résistance des matériaux [C 2 045], [B 601].
Cependant nous pouvons ici nous limiter aux résultats approchés
Une manière de résoudre la question évoquée au (§ 5.2.2) suivants [8].
consiste à utiliser deux cordes vibrantes fonctionnant en différen- Considérons (figure 9) une poutre encastrée à ses deux extré-
tiel. En présence d’une composante AE, leurs premiers modes mités et soumise à une force de traction F. Son premier mode
propres sont de fréquence (f1, f2), avec : d’oscillations transversales admet une fréquence propre de la forme
2 1 2 1 F
f 1 = ------------- ( F + mA E ) f 2 = ------------- F f = f 0 1 + ----
4L µ
2
4L µ
2 C
avec f0 fréquence propre correspondant à une traction
2 2 1 nulle,
d’où f 1 – f 2 = -------------
2
mA E
4L µ C « constante de flambage ».
Nous obtenons ainsi : La condition (F = – C ) provoque l’écrasement de la poutre.
2 2 2 2
mA E = 4 L µ ( f 1 – f 2 ) = 4 L µ ( f 1 + f 2 ) ( f 1 – f 2 )
Cette dernière relation nous montre la possibilité de linéariser la Poutre
réponse du capteur en imposant la condition
f1 + f2 = Cte Boîtier M
par un ajustement des tensions appliquées aux cordes.
Nous obtenons alors
mAE = Cte’ (f2 – f1) Par rapport au boîtier, M est doué d'un mouvement très voisin
Dans cette relation, m et Cte’ sont connues et (f1 – f2) est obtenu d'une translation
par comptage d’alternances. Figure 9 – Représentation schématique d’une poutre doublement
Ces considérations nous conduisent au schéma de principe de la encastrée : à gauche par un élément du boîtier, à droite par la masse
figure 8. d’épreuve M
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5.3.2 Principe d’un accéléromètre à poutres 5.3.3 Exemple : accéléromètre Allied Signal
vibrantes RBA 500 (Honeywell)
Si F est due à une force d’inertie – mAE, on a :
L’élément sensible est de type pendulaire, monté en push-pull.
mA E
f = f0 1 – -------------
C
Nous sommes à nouveau en présence d’une relation non linéaire Exemple de caractéristiques
entre AE et f. Comme pour les accéléromètres à cordes vibrantes,
l’utilisation d’un montage push-pull (figure 10) va nous rapprocher Domaine de mesure.......................................................... ± 70 g
d’une relation linéaire entre AE et le signal de sortie. En effet, de Bande passante à ± 0,1 dB ............................................... 400 Hz
mA mA Fréquence propre...........................................................1 325 Hz
f 1 = f 0 1 – ------------E- et f 2 = f 0 1 + ------------E-
2 2 2 2
2C 2C Stabilité du biais........................... écart type inférieur à 4.10–3g
Stabilité du facteur d’échelle..... écart type inférieur à 350.10–6
nous tirons
2 2 2 mA E
f 2 – f 1 = ( f 1 + f 2 ) ( f 2 – f 1 ) = f 0 -------------
C
Ces performances sont obtenues grâce à l’utilisation d’un algo-
rithme comprenant neuf paramètres associés (a00, a01, a02, a03, a10,
a11, a12, a13 et A2) à chaque capteur et faisant intervenir leur tempé-
Poutre rature T :
encastrée
TN = T – 298,2
Zone E
M
d'amortissement 2 3
Charnière A 0 = a 00 + a 01 T N + a 02 T N + a 03 T N
souple
Poutre
encastrée 2 3
A 1 = a 10 + a 11 T N + a 12 T N + a 13 T N
2 2 2 2
mesure de A E = A 1 [ ( f 1 – f 2 ) + A 2 ( f 1 + f 2 ) + A 0 ]
Figure 10 – Représentation schématique d’un accéléromètre
à poutres vibrantes avec f1, f2 fréquence des résonateurs.
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