Institut Supérieur d’Informatique LFIM 2

et du Multimédia de Sfax Décembre 2013

Série no 3
Analyse Numérique

2 /2
Exercice 1 : Soit la fonction définie par : f (x) = e−x .
Z 1
1. Déterminer une approximation de l’intégrale I = f (x) dx en utilisant :
0

a) la méthode des trapèzes.

b) la méthode de Simpson.

2. Illustrer graphiquement les deux méthodes utilisées.

3. Déterminer le nombre n de subdivision nécessaire de l’intervalle [0, 1] pour ap-

proximer I à 10−5 près dans chacun des cas.

Exercice 2 :
√
Z 2
1. Déterminer une approximation de I = sin(π x2 ) dx en utilisant la méthode
1
des trapèzes composite et la méthode de Simpson composite, avec une subdivi-
sion formée de 5 points équidistants.

2. Donner une majoration de l’erreur commise par chaque méthode.

Exercice 3 : (examen 2012-2013)

Z 1
5
On considère la fonction f (x) = x ln x et on note I = f (x) dx.
0

1. En considérant une subdivision de 6 intervalles, calculer une valeur approchée

à 10−5 près de I en utilisant la méthode de Simpson.

2. On pose g(x) = x ln x. En étudiant le sens de variation de g(x) sur [0, 1],

montrer que :
1
|g(x)| 6 ∀ x ∈ [0, 1].
e

3. Sachant que pour tout x ∈ [0, 1] on a f (4) (x) = 120 g(x) + 154 x, donner une
majoration de l’erreur commise par la méthode de Simpson.

1
Exercice 4 : (contrôle 2012-2013)

On considère la fonction f (x) = e2 x − 2 x − 2.

1. Montrer que f admet deux zéros x1 et x2 tels que

−1 < x1 < −0.5 < x2 < 1 .

1
2. On note g(x) = Ln(2 x + 2).
2
a) Montrer que les zéros de f sont des points fixes de g.
b) Montrer que x1 est un point répulsif et que x2 est un point attractif pour g.
c) En déduire vers quelle valeur converge l’algorithme du point fixe appliqué à g?

3. Déterminer le polynôme de Lagrange de degré 2 qui interpole f aux points −1,

−0.5 et 1. (on exprimera les cœfficients à 3 chiffres après la virgule).

4. a) Montrer que pour tout x ∈ [−1, 1] on a |f 00 (x)| 6 4 e2 .

b) Déduire le nombre de subdivision n ∈ N Z nécessaire pour obtenir une ap-
1
−2
proximation à 10 près de l’intégrale I = f (x) dx en utilisant la méth-
−1
ode des trapèzes.

2
 Correction série no 3

Exercice 1 :

1. a) La méthode des trapèzes s’écrit :

e−1/2 + e0
IT = (1 − 0) = 0.8032
2

b) La méthode de Simpson s’écrit :

1 − 0 −1/2
+ 4 e−1/8 + e0 = 0.8560


IT = e
6

2. L’intégrale I représente l’aire de la zone située sous la courbe de f entre x = 0

et x = 1. La méthode des trapèzes (resp. Simpson) consiste à interpoler f par
un polynôme de degré 1 (resp. de degré 2) et d’approximer I avec l’aire de la
zone située sous la courbe de P1 (resp. P2 ).

1 1

y = P2(x)
y = P1(x)

0.5 y = exp(−x2/2) 0.5 y = exp(−x2/2)

0 0
0 0.5 1 1.5 2 0 0.5 1 1.5 2

3. • L’erreur commise par la méthode des trapèzes est donnée par :

(1 − 0)3 00
eT = |f (c)|
12 n2
2 2 /2
avec c ∈]0, 1[. Or f 0 (x) = −x e−x /2 donc f 00 (x) = (x2 − 1) e−x . Il vient que
∀ x ∈]0, 1[ on a |f 00 (x)| 6 1. Ainsi,

1
eT 6
12 n2
1
On déduit que pour que eT < 10−5 , il suffit que 2
< 10−5 , c’est-à-dire n >
p 12 n
105 /12 = 91.2, donc n = 92.

3
 • L’erreur commise par la méthode de Simpson est donnée par :

(1 − 0)5 (4)
eS = |f (c)|
180 n4
2 2
avec c ∈]0, 1[. Or f 00 (x) = (x2 − 1) e−x /2 , donc f 000 (x) = (−x3 + 3 x) e−x /2 et
2
f (4) (x) = (x4 − 6 x2 + 3) e−x /2 .
Notons g(x) = x4 − 6 x2 + 3, alors g 0 (x) = 4 x3 − 12 x = 4 x(x2 − 3). Ainsi,
∀ x ∈]0, 1[, g 0 (x) < 0, donc g est décroissante. Il vient que ∀ x ∈]0, 1[ on a g(x) 6
2
g(0) = 3. On déduit que ∀ x ∈]0, 1[ on a |f (4) (x)| = |g(x)| e−x /2 6 |g(x)| 6 3.
3
En particulier |f (4) (c)| 6 3, donc eS 6 , ce qui implique que pour que
180 n4
3 p
eS < 10−5 , il suffit que < 10−5
, c’est-à-dire n > 4
3 × 105 /180 = 6.3,
180 n4
donc il suffit de prendre n = 8 (car n est pair).

Exercice 2 :
√
2−1
1. • La méthode des trapèzes avec 5 points équidistants xi = 1 + i , avec
4
i = 0, . . . , 4 s’écrit :
√ √ 2 3
!
2 − 1 sin(π 12 ) + sin(π 2 ) X 2
IT = + sin(π xi )
4 2 i=1
√ " √ ! √ ! √ !#
2−1 2−1 2 2−1 2 2−1 2
= sin π (1 + ) + sin π (1 + 2 ) + sin π (1 + 3 )
4 4 4 4
= −0.2483
√
• La méthode de Simpson avec 5 points équidistants xi = 1+i 2−1 4
, i = 0, . . . , 4
s’écrit :
√
2−1 √ 2

IS = sin(π 12 ) + sin(π 2 ) + 2 sin(π x22 ) + 4 sin(π x21 ) + sin(π x23 )
3×4 "
√ √ ! ( √ !
2−1 2−1 2 2−1 2
= 2 sin π (1 + 2 ) + 4 sin π (1 + )
12 4 4
√ !)#
2−1 2
+ sin π (1 + 3 )
4
= −0.2627

2. L’erreur commise par la méthode des trapèzes est donnée par :

√
( 2 − 1)3 00
eT = |f (c)|
12 × 42

4
 √
avec c ∈]1, 2. Or f 0 (x) = 2 π x cos(π x2 ) donc f 00 (x) = 2 π (cos(π x2 ) − 2 π x sin(π x2 )).
Il vient que :

|f 00 (c)| 6 2 π (1 + 2 π c)
 √ 
6 2π 1 + 2 2π
= 62.11
√
( 2 − 1)3
il vient que eT 6 × 62.11 = 0.023.
192

De même, l’erreur commise par la méthode de Simpson est donnée par :

√
( 2 − 1)5 (4)
eS = |f (c)|
180 × 44
√
avec c ∈]1, 2[. Or f 00 (x) = 2 π (cos(π x2 ) − 2 π x sin(π x2 )), donc

f 000 (x) = 2 π −2 π x sin(π x2 ) − 2 π sin(π x2 ) − 4 π 2 x2 cos(π x2 )

= −4 π 2 (x + 1) sin(π x2 ) + 2 π x2 cos(π x2 )

ainsi

f (4) (x) = −4 π 2 (x + 1) sin(π x2 ) + 2 π x2 cos(π x2 )

= −4 π 2 sin(π x2 ) + 2 π x (x + 1) cos(π x2 ) + 4 π x cos(π x2 ) − 4 π 2 x3 sin(π x2 )

= −4 π 2 (1 − 4 π 2 x3 ) sin(π x2 ) + 2 π x (x + 3) cos(π x2 )

Il vient que :

|f (4) (c)| = 4 π 2 |1 − 4 π 2 c3 | + 2 π |c (c + 3)|

= 4 π 2 4 π 2 c3 − 1 + 2 π c (c + 3)


 √ 3 √ √ 
6 4 π 2 4 π 2 2 − 1 + 2 π 2 ( 2 + 3)
= 5917.24
√
( 2 − 1)5
il vient que eS 6 × 5917.25 = 0.0016.
46080

Exercice 3 :
1. La formule de Simpson est donnée par :
 
n/2−1 n/2
b−a X X
IS = f (a) + f (b) + 2 f (x2i ) + 4 f (x2i−1 )
3n i=1 i=1

5
 avec a = 0, b = 1, n = 6 et xi = i/6. Il vient que :
1 
IS = f (0) + f (1) + 2 [f (x2 ) + f (x4 )] + 4 [f (x1 ) + f (x3 ) + f (x5 )]
18 "  # "  #!
5  5 5  5  5
1 2 2 4 4 1 1 3 3 5 5
= 0+0+2 ln + ln +4 ln + ln + ln
18 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6
    
1 2 4 1 3 5
= 5
2 25 ln + 45 ln + 4 ln + 35 ln + 55 ln
18 × 6 6 6 6 6 6
1  
= 2 [−35.15559 − 415.19627] + 4 [−1.79176 − 168.43476 − 569.75486]
18 × 65
1
= (−900.70372 − 2959.92552)
18 × 65
= −0.02758

2. On a g(x) = x ln x, donc g 0 (x) = ln x + 1. Donc g 0 (x) = 0 ⇐⇒ x = e−1 . D’où

le tableau de variation :

x .0 1/e 1.
0
g (x) − 0 + .
0 0
g(x) @
@


R
@
. . .
−1/e

On déduit que pour tout x ∈ [0, 1] on a |g(x)| 6 1/e.

3. L’erreur d’approximation de la méthode de Simpson est donnée par :
(b − a)5 (4)
eS = |f (c)| (avec c ∈]0, 1[)
180 n4
(b − a)5
= |120 g(c) + 154 c|
180 n4
(b − a)5
6 (120 |g(c)| + 154 |c|)
180 n4
(b − a)5
6 (120/e + 154)
180 n4
= 198.14553/(180 × 64 )
= 0.00085

Exercice 4 :
1. La fonction f est continue sur R. De plus, on a
e−2 ×(e|−1{z− 1}) < 0,
f (−1) f (−0.5) = |{z}
>0 <0

6
 donc d’après le théorème des valeurs intermédiaires il existe x1 ∈ ] − 1, −0.5[ tel
que f (x1 ) = 0. De même, on a

f (−0.5) f (1) = (e|−1{z− 1}) × (e|2{z

− 4}) < 0,
<0 >0

donc il existe x2 ∈ ] − 0.5, 1[ tel que f (x2 ) = 0.

2. a) Soit x ∈ R un zéro de f , alors

f (x) = 0 ⇐⇒ e2 x − 2 x − 2 = 0
⇐⇒ e2 x = 2 x + 2
⇐⇒ 2 x = Ln(2 x + 2)
1
⇐⇒ x = Ln(2 x + 2)
2
b) On a g 0 (x) = 1/(2 x + 2). Comme −1 < x1 < −0.5 alors |g 0 (x1 )| > 1, donc
x1 est un point répulsif. Par contre, −0.5 < x2 < 1 donc 0.25 < g 0 (x2 ) < 1,
c’est-à-dire |g 0 (x2 )| < 1. Ainsi, x2 est un point attractif.

c) On conclut de ce qui précède que l’algorithme du points fixe appliqué à g

converge vers x2 .

3. Le polynôme de Lagrange de degré 2 qui interpole f aux points ξ0 = −1,

ξ1 = −0.5 et ξ2 = 1 est donné par :

P2 (x) = f (ξ0 ) L0 (x) + f (ξ1 ) L1 (x) + f (ξ2 ) L2 (x)

avec
(x − ξ1 ) (x − ξ2 ) (x + 0.5) (x − 1)
L0 (x) = = = (x + 0.5) (x − 1)
(ξ0 − ξ1 ) (ξ0 − ξ2 ) − 12 × (−2)

et
(x − ξ0 ) (x − ξ2 ) (x + 1) (x − 1) 4
L1 (x) = = 1 3 = − (x + 1) (x − 1)
(ξ1 − ξ0 ) (ξ1 − ξ2 ) 2
× (− 2 ) 3

et
(x − ξ0 ) (x − ξ1 ) (x + 1) (x + 0.5) 1
L2 (x) = = 3 = (x + 1) (x + 0.5)
(ξ2 − ξ0 ) (ξ2 − ξ1 ) 2× 2 3

Ainsi
4 −1 1
P2 (x) = e−2 (x + 0.5) (x − 1) − (e − 1) (x + 1) (x − 1) + (e2 − 4) (x + 1) (x + 0.5)
3 3
2
= 2.107 x + 1.626 x − 0.346

7
4. a) On a f 0 (x) = 2 e2 x − 2 donc f 00 (x) = 4 e2 x . Il vient que si x ∈ [−1, 1] alors
|f 00 (x)| 6 4 e2 .

b) On sait que l’erreur eT commise par la méthode des trapèzes sur un intervalle
[a, b] est majorée par :

(b − a)3
eT 6 sup |f 00 (x)|
12 n2 x∈[a,b]

Il vient d’après a) que :

23
eT 6 × 4 e2 .
12 n2
Ainsi, pour obtenir une une approximation à 10−2 près de l’intégrale I =
Z 1
f (x) dx, il suffit que
−1
8 e2
2
6 10−2
3n
c’est-à-dire r
800 e2
n> ≈ 44.39 .
3
On conclut que le nombre de subdivision nécessaire est n = 45.