Vous êtes sur la page 1sur 5

IPSA 2018, AERO3 Le 17 janvier 2019

Éléments d’Analyse Complexe L. BLETZACKER, H. BOULMEZAOUD,


pour l’Ingénieur C. PESCHARD, A. TIZAOUI,
Ma312 K.L. TRABELSI

Partiel

Consignes. Tous documents autorisés. PC et calculatrices non autorisés.

Attention!
• Les trois exercices sont indépendants.
• Respecter la numérotation des exercices/questions, ainsi que les notations introduites.
• Toute réponse sera précise et rigoureusement justifiée: il s’agira d’énoncer le résultat utilisé
et d’en vérifier toutes les hypothèses le cas échéant.
• Il sera tenu compte de la présentation.

Bon courage ;-)

1
Énoncé.

Exercice 1. Résoudre par la méthode de Laplace, en cherchant les solutions y définies sur R+ ,
l’équation intégrale suivante:
Z t
y(t) + y(s) cosh(t − s)ds = t + et .
0

Solution 1. La solution y étant définie sur R+ , et s’agissant de la méthode de Laplace, le terme


intégral n’est autre qu’une convolution

y(t) + (y ∗ cosh)(t) = t + et .

On applique la TL à l’équation en notant Y = L[y] et en utilisant la propriété de la convolution


(Leçon#1, planche 11)

Y (z) + Y (z)L[cosh t](z) = L[t](z) + L[et ](z).

D’après le formulaire (Leçon#1, planche 3), on sait que


z 1 1
L[cosh t](z) = , L[t](z) = , L[et ](z) = .
z2 − 1 z2 z−1
Après simplification des fractions rationnelles, on obtient
1 1
Y (k) = + 2.
z z
Maintenant, l’on est en mesure d’appliquer la formule de Bromwich (Leçon#1, planche 7)
1 1
y(t) = L−1 [ ](t) + L−1 [ 2 ](t) = H(t) + H(t)t = H(t)(1 + t),
z z
où H est la fonction de Heaviside.

Exercice 2. Résoudre par la méthode Laplace, en cherchant les solutions y définies sur R+ ,
l’équation différentielle linéaire suivante:

y 00 + 9y = f (t),

où f (t) = 8 sin t si 0 < t < π et f (t) = 0 si t > π, avec y(0) = y 0 (0) = 4.

Solution 2. L’on commence par écrire le terme source f à l’aide de la fonction de Heaviside H

f (t) = 8 sin t(H(t) − H(t − π)).

2
On applique la TL à l’équation en utilisant la formule de la TL d’une dérivée (Leçon#1, planche
12) et le théorème du retard (Leçon#1, planche 10)
z 2 Y (z) − y(0)z − y 0 (0) + 9Y (z) = 8L[sin t(H(t) − H(t − π))](z),
où l’on a noté L[y] = Y . Maintenant d’après le formulaire (Leçon#1, planche 3)
1
L[sin t](z) = 2 ,
z +1
et le retard vaut une multiplication par e−πz , plus précisément,
−πz −πz e−πz
L[sin tH(t − π)] = e L[sin(t + π)] = −e L[sin t](z) = − 2 ,
z +1
car sin(t + π) = − sin t. Ainsi, on obtient
2 1 + e−πz
(z + 9)Y (z) − 4(z + 1) = 8 2 .
z +1
Soit, après simplification
1 + e−πz z+1
Y (z) = 8 + 4 ,
(z 2 + 9)(z 2 + 1) z2 + 9
où la première fraction se décompose, de tête, en éléments simples
1 1 1 1 1
= − ,
(z 2 + 9)(z 2 + 1) 8 z 2 + 1 8 z 2 + 9
de sorte que l’on aboutit à l’expression inversible suivante
 
1 1 z 1
Y (k) = (1 + e−πz ) 2 − 2 +4 2 +4 2 .
z +1 z +9 z +9 z +9
Sachant, d’après le formulaire (Leçon#1, planche 3) que
1 3 z
L[sin t](z) = 2 , L[sin 3t](z) = 2 , L[cos 3t](z) = 2 ,
z +1 z +9 z +9
il vient, par la formule de Bromwich et le thérorème du retard (f (t − t0 ) = L−1 [e−zt0 L[f ]])
1 4
y(t) = sin t + sin(t − π) + (sin 3t + sin 3(t − π)) + 4 cos 3t + sin 3t.
3 3
où les termes retardés de π sont ceux qui sont multipliés dans l’espace dual par e−πz (théorème
du retard). Après simplification (sin(t − π) = − sin t, etc.), on aboutit à
4
y(t) = 4 cos 3t + sin 3t.
3

Exercice 3. On cherche une fonction f intégrable et solution de l’équation différentielle suivante:


−y 00 + y = e−2|x| .

3
(a) Montrer que
2a
F[e−a|x| ](k) = , a > 0.
a2 + k 2
(b) Soit F = F[f ]. Montrer que si f vérifie l’équation différentielle ci-dessus, alors
 
4 1 1
F (k) = − .
3 1 + k2 4 + k2

(c) En déduire f .

Solution 3.
(a) Ce calcul a été traité en cours (Leçon#3, planche 11).
Z Z 0 Z ∞
F[e−a|x| ](k) = e−a|x| eι̇kx dx = eax eι̇kx dx + e−ax eι̇kx dx
R −∞ 0
(a+ι̇k)x 0 (−a+ι̇k)x ∞
e e
= +

a + ι̇k −∞ −a + ι̇k 0

1 1 2a
= − = 2 ,
a + ι̇k −a + ι̇k a + k2

où l’on a utilisé e±ax −→ 0 puisque a > 0 et que eι̇k = 1.
x→±∞

(b) On applique la TF à l’équation donnée en utilisant le (a) avec a = 2 et la TF d’une dérivée


(Leçon#3, planche 13)
4
[−(ι̇k)2 + 1]F (k) = .
4 + k2
De sorte, qu’en faisant une décomposition en éléments simples réels, il vient
 
4 4 1 1
F (k) = = − .
(1 + k 2 )(4 + k 2 ) 3 1 + k 2 4 + k 2

(c) La déduction de f se fait par la TF inverse (Leçon#3, planche 6) à partir du (a) avec a = 1
pour la première fraction et a = 2 pour la seconde:
4 1 −|x| 4 1 −2|x| 2 −|x| 1 −2|x|
f (x) = e − e = e − e .
32 34 3 3

Exercice 4. Soit α ∈ C\Z et f : R → C, l’application 2π-périodique telle que

f (x) = cos αx, ∀x ∈ [−π, π].

4
(a) Montrer que le développement en série de Fourier de f est

sin απ sin απ X 2α
f (x) = + (−1)n 2 cos nx.
απ π n=1 α − n2

Indication: utiliser l’identité 2 cos αx cos nx = cos(n + α)x + cos(n − α)x.


(b) Soit z ∈ C\Z. Montrer, en justifiant rigoureusement l’argument, que
∞ ∞
π 1 X 2z 1 X 2z
= + (−1)n 2 et π cotan πz = + .
sin πz z n=1 z − n2 z n=1 z 2 − n2

Indication: faire des choix judicieux de α et x.


Solution 4.
(a) On remarque que f est paire et que de ce fait bn = 0 (Leçon#2, planche 4). La fonction
étant 2π-périodique, on calcule les autres coefficients de la série de Fourier grâce aux formules
(Leçon#2, planche 4):
1 π
Z
an = cos αx cos nxdx
π −π
2 π
Z
= cos αx cos nxdx (où l’on a utilisé la parité de l’intégrande)
π 0
1 π
Z
= [cos(n + α)x + cos(n − α)x]dx (où l’on a utilisé la formule trigo de l’indication)
π 0
 π
1 sin(n + α)x sin(n − α)x
= +
π n+α n−α
 0
1 sin(n + α)π sin(n − α)π
= + (le sinus s’annulant en zéro)
π n+α n−α
(−1)n sin απ sin απ
 
= − (où sin(t + nπ) = (−1)n sin t et sin(−t) = − sin t)
π n+α n−α
sin απ 2α
= (−1)n 2 ,
π α − n2
et Z π
1 π
Z
1 1 sin αx π sin απ
c= cos αxdx = cos αxdx = = .
2π −π π 0 π α 0 απ
Rassemblant les termes, on obtient la somme attendue par le théorème de Dirichlet.
(b) Soit z = α. L’expression de gauche s’obtient pour x = 0 car le cosinus vaut 1 en zéro, et
l’expression de droite s’obtient pour x = π car cos nπ = (−1)n .

Vous aimerez peut-être aussi