Vous êtes sur la page 1sur 3

Chapitre 4

Intégrale d’une fonction rationnelle

4.1 Préliminaire
Soit R(X) une fraction rationnelle à une indéterminée, à coefficients réels ; on peut écrire
P(X)
R(X) sous la forme irréductible R(X) = où P(X) et Q(X) sont deux polynômes à
Q(X)
coefficients réels, premiers entre eux avec Q(X) différent du polynôme nul. Les racines
éventuelles a1 , . . . , ap de Q(X) sont appelées pôles de R(X). La fraction rationnelle R(X)
permet de définir la fonction rationnelle r : x 7→ R(x) de IR − {a1 , . . . , ap } vers IR qui est
continue sur son domaine de définition.
Soient deux réels a et b, a ≤ b tels que l’intervalle [a, b] ne contienne aucun pôle de R(X)
alors la fonction rationnelle r est continue sur [a, b].

4.1.1 Eléments simples


Elément simple de première espèce
Définition
1
On appelle élément simple de première espèce une fraction rationnelle de la forme ,
aX + b
a 6= 0

Elément simple de deuxième espèce


Définition
mX + n
On appelle élément simple de deuxième espèce une fraction rationnelle de la forme ,
aX2 + bX + c
m 6= 0,a 6= 0, aX2 + bX + c est un trinôme irréductible du deuxième degré.

4.2 Décomposition en éléments simples


Dans le cas où Q(X) est un polynôme constant, la fonction r est une fonction poly-
nôme. On suppose dans la suite que Q(X) est un polynôme de degré supérieur ou égal à
1.
on démontre (en algèbre) le résultat suivant :

Théorème

10
Soit Q(X) = λ(X − a1 )n1 . . . (X − ap )np (X2 + c1 X + d1 )m1 . . . (X2 + cq X + dq )mq la décompo-
sition de Q(X) en produit de facteurs irréductibles dans IR[X] alors la fraction rationnelle
R(X) s’écrit de manière unique sous la forme :
 
Pp γi,ni γi,ni −1 γi,1
R(X) = E(X) + i=1 + + ··· +
 (X − ai )ni (X − ai )ni −1 X − ai 
Pq αj,mj X + βj,mj αj,mj −1 X + βj,mj −1 (4.1)
αj,1 X + βj,1
+ j=1 + + · · · +
(X2 + cj X + dj )mj (X2 + cj X + dj )mj −1 X2 + cj X + dj

Les coefficients γi,a , αj,b et βj,b sont des nombres réels.

Définition
L’écriture de R(X) sous la forme (4.1) constitue la décomposition en éléments simples de
R(X).

Définition
Le polynôme E(X) est appelé la partie polynômiale de R(X).

On démontre que E(X) est le quotient de la division euclidienne de P(X) par Q(X).
Le calcul des coefficients γi,a , αj,b et βj,b peut toujours se faire en réduisant les éléments
simples au même dénominateur et en identifiant leur somme à R(X) − E(X). Mais des
méthodes plus rapides peuvent être utilisées dans des cas particuliers (voir exercices).

11
UNIVERSITE DE LOME ANNEE UNIVERSITAIRE 2020-2021
Faculté des Sciences
Travaux dirigés de MTH 104
Exercice I
Soient [a, b] un intervalle de IR, (a < b), Sa,b l’ensemble des subdivisions de [a, b] et f une
fonction
Pn Pour la subdivision X = {x0 , . . . , xn } ∈ Sa,b on pose s(f, X) =
définie sur [a, b]. P
n
i=1 hi infIi f , S(f, X) = i=1 hi supIi f , Ii = [xi−1 , xi ], hi = xi −xi−1 , i = 1, . . . , n, infIi f
et supIi f étant respectivement le minimum et le maximum de f sur l’intervalle Ii . Le réel
S(f, X) (resp s(f, X)) est la somme de Darboux supérieure (resp inférieure) de la fonction
f relativement à la subdivision X. Montrer que :
1- Si Y = X ∪ {yi } avec yi ∈]xi−1 , xi [ alors s(f, X) ≤ s(f, Y ). En déduire que ∀X, Y ∈ Sa,b
si X ⊂ Y alors s(f, X) ≤ s(f, Y ) et S(f, Y ) ≤ S(f, X).
2- ∀X, Y ∈ Sa,b , s(f, X) ≤ S(f, Y ).
3- Une fonction f définie sur l’intervalle [a, b] est Riemann-intégrable sur [a, b] si les deux
réels s(f ) = supX∈Sa,b s(f, X) et S(f ) = infX∈Sa,b S(f, X) sont égaux. Montrer que f est
Riemman-intégrable si et seulement si ∀ > 0, ∃X ∈ Sa,b , S(f, X) − s(f, X) < 
Exercice II
Soit f et g deux fonctions continues sur l’intervalle I = [− 21 , 21 ] telles que g soit strictement
Z 1 Z 1
2 2
positive sur I, montrer qu’il existe c ∈ I tel que f (t)g(t)dt = f (c) g(t)dt
− 12 − 12
Exercice III
Soit C l’ensemble des fonctions à valeurs réelles, définies et continues sur l’intervalle [− 12 , 12 ],
Z 1
2
à tout élément f de C on associe la suite des nombres Ck (f ) = f (x)xk dx, k ∈ IN
− 12
1) Soient f une fonction de C et F la primitive de f qui s’annule pour la valeur − 12 .
Calculer les nombres Ck (F ) en fonction des nombres Ck (f ).
2) Montrer que si P est un polynôme à coefficients réels et f une fonction de C, l’intégrale
R 21
−1
f (x)P (x)dx s’exprime simplement en fonction des nombres Ck (f ).
2
3) Soit g une fonction positive et intégrable sur [− 12 , 21 ]. On désigne par m (resp M ) le mini-
mum(resp maximum) de f sur [− 12 , 12 ]. Démontrer que pour f ∈ C la fonction F définie sur
Z 1
2
1 1
[− 2 , 2 ] par F (x) = f (x) g(t)dt est continue et trouver ses extréma en fonction de m
− 21
Z 1 Z 1
2 2
et M . En déduire qu’il existe c élément de [− 12 , 21 ] tel que f (t)g(t)dt = f (c) g(t)dt
− 12 − 12
Exercice IV Rπ
a- Pour chaque entier naturel n on pose In = 02 sinn tdt
Trouver une relation entre In et In+2
Calculer In en fonction
Z de n pour n pair et n impair.
Z 1
3(x4 + 2x2 + 2)dx tdt
b- Calculer I = et J = √ (on pourra poser
(x3 − 1)(x2 + 2x + 2) 2
0 (1 + t ) 1 − t
4

u = t2 )
1 − cos( x3 ) 1
c- Déterminer les primitives des fonctions définies par f (x) = x , g(x) = 8 ,
sin( 2 ) x + x4 + 1
cosx + 2sinx 1
h(x) = , l(x) =
sinx − cosx
Z 1 (x − 1) (x2 + x + 1)
3
3
x 1+x
d- Calculer K = √ Log dx. On pourra remarquer que la fonction à intégrer
−1 1 − x2 1−x
est paire.

Vous aimerez peut-être aussi