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L1 - Outils mathématiques : exercices

Mathieu Grau

2022

Ce document est une compilation de cinquante exercices que vous devriez savoir résoudre à l’issue du
cours « d’outils mathématiques ». Certains problèmes sont calculatoires et visent à développer l’aisance
de calcul et de manipulation de symboles, d’autres en revanche feront appel à vos connaissances et
aux concepts introduits en cours ce semestre. Comme annoncé en cours l’examen sera constitué d’une
sélection d’exercices tirés de cette feuille, les chercher vous prépare ainsi directement à l’épreuve. Je
sais que certaines notions du cours ne sont pas évidentes et que les thèmes abordés sont nombreux :
trigonométrie, nombres complexes, analyse, algèbre linéaire, espaces normés, séries de Fourier. C’est
pour ça que je préfère vous laisser le temps de préparer les problèmes à l’avance, pour qu’on puisse en
discuter et que vous profitiez un maximum du cours. N’hésitez pas à poser des questions, pendant les
cours, les séances de TD ou par e-mail (mathieu.grau@univ-tours.fr). Je vous invite aussi à chercher
et réfléchir en groupe pour résoudre ces exercices. Notez cependant que les documents et autres notes
manuscrites ne seront pas autorisées le jour de l’examen, un travail personnel est donc nécessaire pour
que chaque étudiant sache aborder les exercices. Une dernière chose, il se peut qu’il y ait des erreurs
dans les énoncés, si vous en repérez je vous remercie d’avance de me le faire savoir pour que je les
corrige au plus vite. Bon courage.

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1 Trigonométrie et nombres complexes
 Exercice 1. Montrez que √
π 3+1
cos = √
12 2 2
1. En considérant sin( π4 + π3 ).
1+cos(2x)
2. En utilisant la formule cos2 x = 2 .

 Exercice 2. Déterminer les parties réelles et imaginaires des deux racines carrées de i,
1. en résolvant un système de deux équations réelles ;
2. en utilisant la forme polaire de i.
 Exercice 3. Soit y la fonction définie par
y(t) = A cos(ωt) + B sin(ωt)
où A, B, ω ∈ R+ . Trouver R, ϕ ∈ R tels que
y(t) = R cos(ωt + ϕ)

 Exercice 4. Voici les matrices de Pauli (i est l’unité imaginaire des complexes, i2 = −1) :
     
0 1 0 −i 1 0
σ1 = , σ2 = , σ1 =
1 0 i 0 0 −1
 
1 0
— Montrez que σ12 = σ22 = σ32 = .
0 1
— Montrez que σ1 σ2 = iσ3 , σ2 σ3 = iσ1 , σ3 σ1 = iσ2 .

2 Dérivation, intégration
 Exercice 5. Vérifier que la fonction x 7→ tan(x+c) avec c ∈ R est solution de l’équation différentielle
y′ = y2 + 1
 Exercice 6. Vérifier que la fonction x 7→ 1
1+e−x
satisfait l’équation différentielle

y ′ = y(1 − y)

 Exercice 7. Soient
   
1 1+x 1 x+1
f (x) = ln et g(x) = ln .
2 1−x 2 x−1
Calculer les dérivées de f et de g et montrer qu’on a
1 1
f ′ (x) = 2
et g ′ (x) = .
1−x 1 − x2
f et g semblent avoir la même dérivée, pourtant les deux fonctions ne diffèrent pas d’une constante,
on a pas f (x) = g(x) + C. Qu’est-ce qui n’est pas clair ?
 Exercice 8. Considérons le passage des coordonnées cartésiennes vers les coordonnées polaires d’un
point matériel en mouvement dans le plan euclidien, r(t) ∈ [0, +∞[, θ(t) ∈ [0, 2π[ :
(
x(t) = r(t) cos θ(t)
y(t) = r(t) sin θ(t)

Exprimer le carré de la vitesse instantanée x′ (t)2 + y ′ (t)2 dans le système polaire.

2
 Exercice 9. Calculer Z 1 x2
xe− 2 dx
0

 Exercice 10. Calculer Z 1


ln(x)dx
0

 Exercice 11. Soit f : [−a, a] → R une fonction paire, c’est-à-dire telle que f (−x) = f (x). Montrez
que Z a Z a
f (x)dx = 2 f (x)dx
−a 0

 Exercice 12. Supposons maintenant que f : [−a, a] → R est impaire, c’est-à-dire telle que f (−x) =
−f (x). Montrez que Z a
f (x)dx = 0
−a

 Exercice 13. Soit f une fonction réelle T-périodique, c’est-à-dire telle que f (x + T ) = f (x).
Montrer que pour tous réels x et y, x ̸= y on a :
Z x+T Z y+T
f (t)dt = f (t)dt
x y

 Exercice 14. Dans cet exercice on propose d’évaluer la valeur moyenne de x 7→ sinn (x), où n est
un entier naturel pair : n = 2k, k ∈ N.
1. Montrer que la fonction sinn (x) est π-périodique.
2. On doit alors calculer l’intégrale ci-dessous, que nous appellerons In :
1 π n
Z
In = sin (x)dx
π 0

En écrivant sinn (x) comme sin(x) sinn−1 (x) montrer, qu’avec une intégration par parties on arrive
à la relation
1 π n−2 1 π n
Z Z
In = (n − 1) sin (x)dx − (n − 1) sin (x)dx
π 0 π 0
dans laquelle on reconnaît In−2 et In .
3. Montrer qu’on a la récurrence
n−1
In = In−2
n
4. Résoudre cette récurrence, et montrer que
n!
In =  2
n
2n/2 2 !

3 Algèbre linéaire
 Exercice 15. Rappeler la définition d’un espace vectoriel.

 Exercice 16. Rappeler la définition d’un sous-espace vectoriel d’un espace vectoriel.

 Exercice 17. Soit N ∈ N, N > 1 et considérons l’ensemble M des matrices N × N composées de


nombres réels
M = {(aij )1≤i≤N, 1≤j≤N }
Vérifiez que M peut être muni d’une structure d’espace vectoriel.

3
 Exercice 18. Montrez que l’ensemble RN des suites réelles muni de l’addition + : RN × RN → RN
et de la multiplication par un scalaire · : R × RN → RN

(an )n∈N + (bn )n∈N = (an + bn )n∈N

α · (an )n∈N = (αan )n∈N


forme un espace vectoriel.
 Exercice 19. Considérons l’ensemble des fonctions à valeurs réelles, définies sur ]0, π/2[,

A = {y :]0, π/2[→ R} .

Rappeler comment munir A d’une structure d’espace vectoriel. L’ensemble C 0 de toutes les fonctions
continues à valeurs réelles sur ]0, π/2[ est-t-il un sous espace vectoriel de A ?

 Exercice 20. R2 peut-t-il être un sous espace vectoriel de C2 ?


Solution 20.1. Piège : la réponse dépend de ce qu’on choisit comme scalaires, réels ou complexes...

 Exercice 21. Rappeler les définitions :


— d’une famille libre de vecteurs
— d’une famille génératrice
— d’une base
 Exercice 22. Vérifier que pour tout entier N ≥ 0, l’ensemble EN des polynômes de degré inférieur
ou égal à N en la variable réelle x,

EN = P (x) = a0 + a1 x + a2 x2 + · · · + aN xN , ai ∈ R, i = 0, . . . , N


est un espace vectoriel. Donner une base de EN .


 Exercice 23. Considérons les vecteurs u = (1, 1), v = (2, −1) et w = (−3, 4) dans R2 .
— La famille F = {u, v} est-t-elle libre ?
— Exprimer w comme une combinaison linéaire de u et v.
— La famille F forme-t-elle une base de R2 ?
 Exercice 24. Considérons les vecteurs v1 = (1, 1, 0), v2 = (4, 1, 4) et v3 = (2, −1, 4) de R3 . Montrez
que v1 et v2 ne sont pas colinéaires. Faire de même avec v1 et v3 puis avec v2 et v3 . Peut-on conclure
que la famille G = {v1 , v2 , v3 } est libre ?

 Exercice 25. On considère dans R6 une famille de quatre vecteurs linéairement indépendants
H = {e1 , e2 , e3 , e4 }. Les familles suivantes sont-elles libres ?
— H1 = {e1 , e4 }
— H2 = {2e1 , 3e2 , e3 }
— H3 = {e2 , 4e2 − e3 , e3 }
— H4 = {3e1 + e3 , e3 , e3 + e4 }
— H5 = {2e1 + e2 , e1 − 3e2 , e4 , e2 − e1 }

 Exercice 26. Vérifier que les vecteurs :


     
1 −2 1
f1 = 1 ,
  f2 =  1 , f3 = −2
1 1 1

forment une base de R3 .

4
 Exercice 27. Rappeler la définition d’une application linéaire entre deux espaces vectoriels.

 Exercice 28. Prenons S ∈ L(R2 , R3 ) définie par

S(x, y) = (5x − 3y, x + y, −3x + 4y)

1. Vérifier que S est bien une application linéaire.


2. Trouver la matrice de S dans les bases canoniques de R2 et R3 .

 Exercice 29. Prenons T ∈ L(R2 , R2 ) définie par

T (x, y) = (2x − y, 2y − x)

et S ∈ L(R2 , R3 ) définie par


S(x, y) = (x + 3y, 2x + 5y, 7x + 9y)
1. Trouver les matrices M(S) et M(T ) des applications S et T dans les bases canoniques de R2 et
R3 .
2. Montrer que l’application composée ST = S ◦ T est donnée par

(ST )(x, y) = (−x + 5y, −x + y8, 5x + 11)

et écrire sa matrice M(ST ).


3. Vérifier que M(ST ) = M(S)M(T ).

 Exercice 30. Soit D ∈ L(P3 (R), P2 (R)) l’application « dérivée », qui à tout polynôme réel de
degré trois associe un polynôme réel de degré deux. Trouvez la matrice M(D) de D dans les bases
canoniques usuelles de P3 (R) et P2 (R).

 Exercice 31. Rappeler comment l’ensemble des fonctions infiniment différentiables sur l’intervalle
[0, 2π],
E = {y : [0, 2π] → R | y ∈ C ∞ }
peut être muni d’une structure d’espace vectoriel. Vérifier que l’application « dérivée » :

y(t) → Dy(t) = y ′ (t), 0 ≤ t ≤ 2π

est une application linéaire de E → E.

 Exercice 32. Soit θ un nombre réel fixé, et considérons l’application Rθ : R2 → R2 , définie par
   
x cos θx − sin θy
Rθ =
y sin θx + cos θy

Montrer que pour tout θ ∈ R, Rθ est une application linéaire du plan.

 Exercice 33. Considérons l’application Rθ de l’exercice précédent, représentée par la matrice


 
cos θ − sin θ
Rθ =
sin θ cos θ

Lorsque l’on fait agir Rθ sur un vecteur du plan, on le fait tourner d’un angle θ. Le but de cet exercice
est de montrer que faire deux rotations successives d’angles θ puis θ′ revient au même qu’effectuer une
seule rotation, d’angle θ + θ′ : montrez que

Rθ Rθ′ = Rθ+θ′

5
 Exercice 34. Soit M2,2 (R) l’espace vectoriel des matrices 2 × 2 réelles et
  
a b
F = ; a, b, c ∈ R
c −a

l’ensemble des matrices 2 × 2 de trace nulle (la somme des éléments diagonaux vaut zéro).
1. Montrez que F est un sous-espace vectoriel de M2,2 (R).
2. Trouvez une base et la dimension de F .

 Exercice 35. Inverser la matrice  


4 3
A=
7 5

 Exercice 36. Inverser la matrice


 
2 −1 0
A = −1 2 −1
0 −1 2

4 Espaces normés et séries de Fourier


 Exercice 37. Rappeler la définition d’un produit scalaire et d’une norme.

 Exercice 38. Montrer que l’on peut définir un produit scalaire sur l’ensemble des polynômes réels
P(R) comme Z ∞
⟨p, q⟩ = p(x)q(x)e−x dx
0

 Exercice 39. Soit E[C] un espace vectoriel complexe muni d’un produit scalaire ⟨·, ·⟩. Montrer que
1. Pour chaque u ∈ E l’application qui envoie v sur ⟨v, u⟩ est une application linéaire de E dans C ;
2. ⟨0, u⟩ = 0 pour tout u ∈ E ;
3. ⟨0, u⟩ = 0 pour tout u ∈ E ;
4. ⟨u, v + w⟩ = ⟨u, v⟩ + ⟨u, w⟩ pour tous u, v, w ∈ E ;
5. ⟨u, λv⟩ = λ̄⟨u, v⟩ pour tout λ ∈ C et tous u, v ∈ E.

 Exercice 40. Démontrez le théorème de Pythagore en dimension n. C’est-à-dire que pour u, v ∈ V


si ⟨u, v⟩ = 0 alors on a l’identité
||u + v||2 = ||u||2 + ||v||2
.

 Exercice 41. Pour u, v ∈ V , démontrez l’inégalité triangulaire

||u + v|| ≤ ||u|| + ||v||

 Exercice 42. Pour u, v ∈ V , démontrez l’inégalité « du parallélogramme »

||u + v||2 + ||u − v||2 = 2(||u||2 + ||v||2 )


     
 Exercice 43. Montrez que les vecteurs √13 , √13 , √13 , − √12 , √12 , 0 et √16 , √16 , − √26 sont ortho-
normés dans R3 .

6
 Exercice 44. Considérons, dans l’espace vectoriels des fonctions T-périodiques, les vecteurs :
2πx
en (x) = ein T , n∈Z

1. Montrez que les en sont orthonormés entre eux par rapport au produit scalaire

1 T
Z
⟨f, g⟩ = f (x)g(x)dx
T 0

2. puis en déduire la norme du vecteur



u(x) = 6eix − 4ei3x + 3e−i4x

 Exercice 45. Calculer les intégrales suivantes, où n, m ∈ Z :


R 2π
1. 0 sin(nt) sin(mt)dt
R 2π
2. 0 sin(nt) cos(mt)dt
R 2π
3. 0 cos(nt) cos(mt)dt

 Exercice 46. Considérons L2 ([0, 2π]) l’espace


R 2π des fonctions de carré intégrable, c’est-à-dire l’en-
semble des fonctions de [0, 2π] → C telles que 0 |f (x)|2 dx < ∞.
1. Montrer que L2 ([0, 2π]) est un espace vectoriel complexe.
2. Montrer que l’application Z 2π
⟨f, g⟩ = f (x)g(x)dx
0

définit un produit scalaire dans L2 ([0, 2π]).


3. En pensant aux séries de Fourier, montrer que L2 ([0, 2π]) est un espace de Hilbert en donnant
une base dénombrable.

 Exercice 47. Développer en série de Fourier la fonction 2π-périodique


(
−1, −π < x < 0
f (x) =
1, 0<x<π

Solution 47.1.

4 X sin((2n + 1)x)
f (x) ∼
π 2n + 1
n=0

 Exercice 48. Développer en série de Fourier la fonction 2π-périodique


(
1, 0 < x < π
f (x) =
0, π < x < 2π

Solution 48.1.

1 X 2 sin((2n + 1)t)
f (x) ∼ +
2 (2n + 1)π
n=0

 Exercice 49. Développer en série de Fourier la fonction t 7→ t2 de période T = 2 :

f (t) = t2 , t ∈ [−1, 1[

et en déduire que

X (−1)n π2
=−
n2 12
n=1

7
Solution 49.1.

1 4 X (−1)n
f (t) ∼ + 2 cos(nπt)
3 π n2
n=1

 Exercice 50. Développez en série de Fourier la fonction 2π-périodique

f (t) = t, t ∈ [0, 2π[

et en déduire la valeur de la somme



X sin n
n
n=1

Solution 50.1.

X sin(nt)
f (t) ∼ π − 2
n
n=1

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