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TD6 Analyse fonctionnelle.

Corrigés des exercices

Corrigé 1 . Pour tout t ∈ [0, 1], si on note la fonction g : x 7−→ x + 12 (t − x2 ), alors il est facile
√ √ √
de vérifier que g([0, t] = [0, t]. On peut alors montrer que 0 ≤ Pn (t) ≤ t en utilisant une
simple récurrence.

D’autre part, pour tout t ∈ [0, 1], la suite (Pn (t))n converge vers t de manière croissante.
Par le théorème de Dini, on conclut que la suite (Pn )n converge uniformément vers la fonction

t 7−→ t.

Corrigé 2 . 1. Soit f ∈ Cc (Rd ) et soit p ∈ [1, +∞[. Par hypothèse, il existe un ensemble
K compact tel que f ≡ 0 sur Rd \ K. Considérons un ensemble élargi K e := K + BRd où
BRd désigne la boule unité dans Rd , et notons g : Rd → R la fonctionnelle définie 1 par
g(x) := kf kL∞ 1Ke (x). On a alors :

τh f (x) −→ f (x) ∀x ∈ Rd , lorsque h → 0,


d
|τh f (x)| ≤ g(x) ∀x ∈ R , ∀ h ∈ (0, 1).

Donc par le théorème de convergence dominée, on conclut que kτh f −f kLp → 0 lorsque h → 0.
2. Le résultat de convergence pour f ∈ Lp (Rd ) vient de la densité de Cc (Rd ) dans Lp (Rd )
(Proposition 7.2).
3. Notons d’abord que le résultat de densité n’est pas valable dans L∞ (Rd ). D’autre part,
il n’est pas difficile de construire une fonction f dans L∞ dont kτh f − f kL∞ = 1 pour tout
h > 0 (il suffit de prendre f (x) = 1BRd ).

Corrigé 3 . 1. On vérifie facilement que f0 est une forme linéaire continue sur l’espace
(Cc (Ω), k · kL∞ ), avec hf0 , ϕi ≤ kϕkL∞ pour tout ϕ ∈ Cc (Ω).
2. Étant donné que Cc (Ω) est un sous-espace vectoriel de L∞ (Ω), d’après le théorème de
Hahn-Banach, l’application f0 se prolonge en une forme f linéaire continue sur L∞ (Ω) et on
a : hf, ϕi = ϕ(x0 ) pour tout ϕ ∈ Cc (Ω).
3. Supposons qu’on puisse identifier f à une fonction u ∈ L1 (Ω), alors on aurait :
Z
hf, ϕi = u(x)ϕ(x) dx ∀ϕ ∈ L∞ (Ω).

En particulier, on aurait :
Z
hf, ϕi = u(x)ϕ(x) dx = 0 ∀ϕ ∈ Cc (Ω \ {x0 }).

1. la fonction indicatrice 1Ke prend la valeur 1 sur K


e et 0 ailleurs

1
En utilisant le lemme 7.2 (voir notes de cours) sur Ω \ {x0 }, on conclut que u ≡ 0 p.p. sur
Ω \ {x0 }, et donc u ≡ 0 p.p sur Ω. Par conséquent f = f0 ≡ 0 ce qui est absurde.
En conclusion, on a construit une fonction f ∈ (L∞ (Ω))0 qui ne s’identifie à aucun élément
de L1 (Ω). Cela confirme que le dual de L∞ (Ω) est différent de L1 (Ω).

Corrigé 4 . 1. Le problème (P ) peut s’interpréter comme

(P 0 ) inf ky − f k,
y∈Im T

qui est la problème de la projection de f sur Im T . Rappelons que, du fait que K est compact,
l’espace-image Im T est un sous-espace fermé convexe de H. D’après le théorème de projection
sur un convexe fermé dans un espace Hilber, le problème (P 0 ) admet une unique solution Π(f ),
et l’ensemble S des solutions de (P ) est de la forme

S = {v ∈ Rn | T v = Π(f )} = ū + ker T,

où ū est une solution de T ū = Π(f ). On en déduit que S est un singleton si et seulement si


T est injective, c’est-à-dire si Ker T = {0} (Rappelons que Ker T est de dimension finie).
2. la projection Π(f ) est “caractérisée” par,

(Π(f ) − f, Π(f ) − y) ≤ 0 ∀y ∈ Im T.

Soit u une solution de (P ), on a T u = Π(f ) et donc une caractérisation de u est donnée par :

(T u − f, T u − T v) ≤ 0 ∀v ∈ H,

ce qui est équivalent à (T ∗ (T u − f ), h) = 0 h ∈ H. Finalement toute solution u de (P ) est


caractérisée par l’équation :
T ∗ T u = T ∗ f.
On retrouve le résultat précédent sur l’unicité de la solution puisque si Ker T = {0}, alors
T ∗ T est inversible, et l’équation T ∗ T u = T ∗ f admet une unique solution.

Corrigé 5 . 1. On rappelle la formule de Green : pour tout u ∈ H 2 (Ω) et pour tout v ∈ H 1 (Ω),
on a : Z Z Z
∂u
− ∆u(x)v(x) dx = ∇u(x) · ∇v(x) dx − v(x) (x) dx
Ω Ω Ω ∂η
où ∂u/∂η désigne ∇u · ~η avec ~η la normale unitaire extérieure à Ω. Ici les composantes du
champ de vecteurs ∇u sur ∂Ω sont à comprendre au sens des traces. Une solution faible de
l’équation elliptique est une fonction de H 1 (Ω) qui vérifie l’EDP au sens des distributions.
(voir poly MA102). Z
1
2. On définit a(u, v) := (∇v · ∇u dx + u(x)v(x)) dx. On peut vérifier aisément que
2 Ω
a(·, ·) est une forme bilinéaire symétrique coercive sur H 1 (Ω)×H 1 (Ω). D’autre part, l’ensemble

2
K est fermé convexe non-vide de l’espace de Hilbert H 1 (Ω). On conclut par le théorème de
Stampacchia.
3. L’existence et l’unicité de la solution de l’équation de Dirichlet nonhomogène découle
aussi du théorème de Stampacchia.
4. L’ensemble K e est fermé convexe et non vide dans H 1 (Ω). Donc le problème de mini-
0
misation sur K
e admet une solution unique u caractérisée par

u∈K
e et a(u, u − v) − (f, u − v) ≤ 0 ∀v ∈ K.
e

Ce qui est équivalent à dire qu’il existe un unique u ∈ K


e tel que
Z
(∇u · ∇(u − v) + (u − f )(u − v)) dx ≤ 0 (1)

pour tout v ∈ H01 (Ω) avec v(x) ≥ h(x).


On va montrer que cette caractérisation est équivalente à :

u ∈ H01 (Ω), u ≥ h, (2a)


−∆u + u ≥ f, (2b)
−∆u + u = f sur ω. (2c)

Supposons que u vérifie (1), donc (2a) est satisfqite. De plus, pour ϕ ∈ D(Ω) avec ϕ ≥ 0,
en prenant dans l’inégalité (1), v = u + ϕ, on obtient
Z
[∇u(x) · ∇ϕ(x) + (u(x) − f (x))ϕ(x)] dx ≤ 0 ∀ϕ ∈ D(Ω) avec ϕ(x) ≥ 0.

On en déduit que −∆u + u ≥ f au sens des distributions. Soit maintenant ϕ ∈ D(ω) \ {0} et
soit A ⊂ ω un compact tel que supp ϕ ⊂ A. On choisit α une constante vérifiant :
miny∈A [u(y) − h(y)]
|α| ≤ α0 := .
maxy∈A |ϕ(y)|
On note que u, h, ϕ étant toutes des fonctions continues, le minimum de u − h et le maximum
de ϕ sur le compact A sont bien définies. Si on note v = u + αϕ, alors on a bien
miny∈A [u(y) − h(y)]
v(x) ≥ u(x) − ϕ(x)
maxy∈A |ϕ(y)|
≥ u(x) − min[u(y) − h(y)] ≥ h(x).
y∈A

En prennant v = u + αϕ dans l’equation (1), on arrive à


Z 
 
α ∇u(x) · ∇ϕ(x) dx + (u(x) − f (x))ϕ(x) dx ≥ 0 ∀|α| ≤ α0 , ∀ϕ ∈ D(ω).
ω

Comme α peut être choisi positif ou négatif, on en déduit que :


Z
 
∇u(x) · ∇ϕ(x) dx + (u(x) − f (x))ϕ(x) dx = 0 ∀ϕ ∈ D(ω),
ω

3
ce qui par la formule de Green, nous donne −∆u + u − f = 0 sur ω, au sens des distributions.
On a donc
Z terminé Z de prouver que (1) =⇒ (2). Pour l’implication inverse, il suffit de remarquer
que [· · · ] = [· · · ], car −∆u + u − f = 0 sur ω. D’autre part, u = h sur Ω \ ω, et
Ω Ω\ω
donc en tenant compte de (2b), pour v ∈ H 1 (0, 1) avec v ≥ h, on obtient
Z
(∇u · ∇(h − v) + (u − f )(h − v)) dx ≤ 0 ∀v ∈ H01 (Ω) avec v ≥ h.
Ω\ω

Corrigé 6 . 1. (a) On sait que tout u ∈ H 1 (0, 1) s’identifie à une fonction continue ũ ∈ C(0, 1)
définie par : Z y
ũ(x) − ũ(y) = u0 (ξ) dξ ∀x, y ∈ [0, 1].
x
L’identification signifiant ici que u(x) = ũ(x) p.p sur (0, 1). La continuité de ũ traduit le fait
que la primitive d’une fonction de L2 (0, 1) est une fonction continue. Attention, ce résultat
est vrai en dimension 1, mais n’est plus valable en dimension supérieure. Dans la suite, pour
ne pas alourdir les notations, on identifiera u et son représentant ũ.
Pour justifier que l’injection de H 1 (0, 1) dans C(0, 1) est compacte, on va montrer que
la boule unité BH 1 de H 1 (0, 1) est relativement compact pour la norme k · k∞ (i.e., pour la
topologie de C(0, 1)). Pour u ∈ BH 1 , on a :
Z y
u (ξ) dξ ≤ ku0 kL2 |x − y|1/2 ≤ |x − y|1/2 ∀x, y ∈ [0, 1].
0

|u(x) − u(y)| =
x

Donc, BH 1 est équicontinue. De plus, BH 1 est équibornée dans C(0, 1) puisque :

∃C > 0, kukL∞ ≤ CkukH 1 ≤ C ∀u ∈ BH 1 .

Donc par Ascoli-Arzela, on conclut que BH 1 est relativement compact dans C((0, 1), k · k∞ ).
(b) Soit (vn )n une suite de U convergente faiblement vers une fonction v pour la topologie
σ(Lp (0, 1), Lq (0, 1)) où q est l’exposant conjugué de p (p est supposé dans [1, +∞[). D’après
le Lemme de Mazur, il existe une suite (wn )n , dont le terme général wn est de la forme
Nn
X Nn
X
wn = λn,k vk avec λn,k = 1 et ∀k ∈ {n, . . . , Nn }, λn,k ∈ R+ ,
k=n k=n

et tel que wn −→ v̄ fortement dans Lp (0, 1). Donc presque partout (wn (x))n converge vers
v(x). Comme U est convexe et fermé, on conclut que u ∈ U.
2. Par hypothèse, U est un ensemble borné de R, et f est une fonction Lipshitzienne,
donc pour tout x ∈ R, on a : |f (x)| ≤ |f (0)| + Lf |x|), et il existe M > 0 tel que :
Z t
|yn (t)| ≤ |x0 | + M Lf (|f (0)| + |yn (τ )|) dτ, ∀t ∈ [0, 1].
0

4
Par Lemme de Gronwall, il s’en suit qu’ile existe une autre constante M > 0 telle que
kyn k∞ ≤ M.
De l’équation différentielle, on déduit alors que (kẏn kL2 )n est bornée, si bien que (yn )n est
alors bornée dans H 1 (0, 1). Par ailleurs, du fait que U est borné dans R, on conclut que (vn )n
est bornée dans tout Lp (0, 1) pour tout 1 ≤ p < +∞. Par conséquent, par théorème Kakutani,
on peut extraire des sous suite (ynk )k et (vnk )k , et il existe v ∈ U et y ∈ H 1 (0, 1), tels que :
ynk * y dans L2 (0, 1), ẏnk * ẏ dans L2 (0, 1), (3a)
ynk −→ y dans C(0, 1), vnk * v dans Lp (0, 1). (3b)
De plus, en utilisant la question 1.(b), on note que v ∈ U.
3. On veut montrer que S est compact faible dans H 1 (0, 1). Soit alors (yn )n une suite
de trajectoires de S associées aux fonctions (vn )n . De la question 2, on sait qu’il existe des
sous-suite (ynk )k et (vnk )k convergentes dans le sens de (3). Il faut montrer que la fonction
y appartient à S. Pour cela, nous allons établir que y est solution de l’EDO associée à la
fonction v. Soit ϕ ∈ Lq (0, 1) (avec p1 + 1q = 1), on a :
Z 1 Z 1
ẏnk ϕ dt = vnk f (ynk )ϕ dt.
0 0
Etant donné que la convergence de (ynk )k vers y est uniforme dans C(0, 1), il s’en suit que la
suite (f (ynk ))k converge aussi fortement vers f (y). D’où,
Z 1 Z 1
vnk f (ynk )ϕ dt −→ vf (y)ϕ dt.
0 0
Z 1 Z 1
De plus, on a : ẏnk ϕ dt −→ ẏϕ dt. On conclut que ẏ(t) = f (y(t))v(t), et y ∈ S ce qui
0 0
justifie que S est compact dans H 1 (0, 1).
4. (a) La fonction F est convexe faiblement sci, l’ensemble S est faiblement coompact
dans H 1 (0, 1) (qui est un Hilbert donc réflexif !). Donc F admet un minimum sur S, qu’on
note ỹ. La suite (yn )n converge vers ỹ dans le sens de (3).
(b) Pour les mêmes raisons que dans la question (a), la fonction F admet un minimum
sur l’ensemble
{(y, v) | v ∈ U, y est solution de (1) associée à v} .
On note (ỹ, ṽ) ce minimum. Ici, on remarque alors que :
1
µkvn k2L2 ≤ F(yn ) − kyn k2L2 ≤ F(ỹ) + − kyn k2L2 .
n
En passant à la limite lorsque n → 0, on obtient :
µ lim sup kvn k2L2 ≤ F(ỹ) − kyk2L2 = µkṽk2L2 .
n→+∞

Comme vn * ṽ faiblement dans L2 (0, 1), on conclut que vn −→ ṽ fortement dans L2 (0, 1).

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