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Exercice 1.
Soit Ω un ouvert, borné et régulier de RN , N � 1, on rappelle que si f ∈ L2 (Ω) alors la solution
H10 (Ω) de l’EDP −Δu = f dans Ω est dans H 2 (Ω) et qu’il existe C (indépendante de f ) telle que
� u �H 2 � C � f �L2 . On s’intéresse à l’équation
�
−Δu + sin(u) = f dans Ω
(1)
u = 0 sur ∂Ω
1. En raisonnant par la méthode de point fixe ou de minimisation, montrer que (1) possède au
moins une solution dans H10 (Ω).
2. Montrer qu’il existe un réel ν > 0 (à préciser) tel que pour tout |λ| < ν l’équation
−Δu + λ sin(u) = f dans Ω, u ∈ H10 (Ω)
possède une unique solution.
3. Montrer que l’application F : H 2 (Ω) ∩ H10 (Ω) → L2 (Ω) définie par F (v) = −Δv + sin(v)
pour v ∈ H 2 (Ω) ∩ H10 (Ω) est de classe C 1 et calculer sa différentielle.
4. Montrer qu’il existe ε > 0 et δ > 0 tels que si � f �L2 � δ alors (1) possède une unique
solution telle que � u �H 2 � ε.
Exercice 2.
Soit Ω un ouvert, borné et régulier de RN , N � 1. On considère le problème (au sens de distribu-
tions ou faible) suivant: �
u ∈ L∞ (Ω) ∩ H10 (Ω)
(2)
−Δu + u + 1 + |∇u|2 = 0 dans Ω
où |.| est la norme euclidienne de RN .
1. Montrer que l’équation (2) a bien un sens.
2
2. Pour ε > 0, soit l’application f ε : RN → R définie par: f ε (ξ) = 1+1+|ξ|
ε+ε|ξ|2 , ξ ∈ R . Montrer
N
FIN DE L’ÉPREUVE
CORRIGÉ
Exercice 1.
1. Par point fixe:
Soit f ∈ L2 (Ω). La fonction g : L2 (Ω) → L2 (Ω) , g(v) = f − sin(v) est bien définie et
1
on a � g(v) �L2 � a, où a =:� f �L2 + |Ω| 2 . De plus, g est continue (voir cours autour de
l’opérateur de Nemytskii, même elle est de classe C ∞ ).
Soit u ∈ H10 (Ω). On a g(u) ∈ L2 (Ω), il existe alors une unique solution notée T (u) ∈ H10 (Ω)
du problème variationnelle:
� � �
1
∀ v ∈ H0 (Ω) , −ΔT (u)v = ∇T (u).∇v = g(u)v
Ω Ω Ω
Alors, T : H10 (Ω) → H10 (Ω): T (u) = (−Δ)−1 g(u) est continue comme composée d’applications
continues:
injection g (−Δ)−1
1
H0 (Ω) → 2
L (Ω) → L (Ω) 2 → H10 (Ω)
u �→ u �→ g(u) �→ T (u)
Par le théorème de Rellich, l’injection est compacte par conséquent, T est compacte.
� �
Pour v = T (u), � ∇T (u) �2L2 = Ω |∇T (u)|2 = Ω g(u)T (u). Par les inégalités de Cauchy-
Schwarz et de Poincaré,
�
� ∇T (u) �2L2 = |g(u)T (u)| � a � T (u) �L2 � aCΩ � ∇T (u) �L2
Ω
Alors, � T (u) �H10(Ω) =� ∇T (u) �L2 � aCΩ . Donc, si C = {u ∈ H10 (Ω) :� u �H10(Ω) � aCΩ }
on a C convexe, fermé de H10 (Ω), T (C) ⊂ C et T : H10 (Ω) → H10 (Ω) compacte. D’après le
théorème de Schauder, T admet un point fixe u ∈ H10 (Ω). Donc, u = T (u) = (−Δ)−1 g(u)
càd −Δu + sin(u) = f au sens faible. Donc, le problème (1) admet une solution.
Par minimisation:
� � �
Soit J : H10 (Ω) → R, J(v) = 12 Ω |∇|2 − Ω cos(u) − Ω f u. On vérifie que J est coercive et
s.c.i pour la convergence faible alors il existe u ∈ H10 (Ω) tel que inf J(v) = J(u) (voir
v∈H10(Ω)
cours). Comme J est différentiable, DJ(u) = 0 càd
� � �
∀ v ∈ H10 (Ω) , DJ(u)v = ∇u.∇v + sin(u)v − fv = 0
Ω Ω Ω
d’après l’inégalité de Poincaré et le fait que la fonction sin est 1-Lipschitzienne, on obtient
� �
1
− |λ| � u1 − u2 �2L2 � 0
CΩ
Alors, on a bien l’unicité dès que |λ| < ν = CΩ .
1
3. Le premier terme est linéaire et continu. Soit S : v �→ sin(v), on déduit du théorème de
convergence dominée qu’il est Gâteaux différentiable avec DG S(v)h = cos(v)h. DG S est
ainsi 1- Lipschitzienne. Alors, F est de classe C 1 et DF (v)h = −Δh + cos(v)h, pour tout
(v, h) ∈ H 2 (Ω) ∩ H10 (Ω).
Exercice 2.
1. L’ équation (2) a un sens, puisque l’on a ∇u ∈ L2 (Ω, RN ) et Δu = div(∇u) ∈ H −1 (Ω)
si u ∈ H10 (Ω) est solution. Tous les termes de l’équation (2) sont donc des distributions
parfaitement bien définies.
2. Soit ε > 0, f ε ∈ C ∞ (RN ) (fraction rationnelle à N variables dont le dénominateur est > 0).
Alors, l’application f : (t, ξ) ∈ R × RN �→ f (t, ξ) = −t − f ε (ξ) est C ∞ (R × RN ) et on a
|f (t, ξ)| � |t| + ε1 , ∀ (t, ξ) ∈ R × RN . Alors, l’application u �→ f (u, ∇u) est bien définie
et continue de H10 (Ω) dans L2 (Ω) munis de leurs normes respectives (pour la continuité
raisonner avec les suites, on utilisera le théorème de convergence dominée et sa réciproque).
Soit u ∈ H10 (Ω), alors f (u, ∇u) ∈ L2 (Ω). Il existe une unique T (u) ∈ H10 (Ω) solution du
problème variationnelle:
� � �
1
∀ v ∈ H0 (Ω) , − ΔT (u)v = ∇T (u).∇v = f (u, ∇u)v
Ω Ω Ω
Alors, T : H10 (Ω) → H10 (Ω): T (u) = (−Δ)−1 f (u, ∇u) est continue et compacte. On montre
ensuite que T admet un point fixe uε (même raisonnement dans l’exercice 1.1. au dessus)
càd T (uε ) = uε . Donc, uε est une solution de l’équation (3).
On pourra aussi raisonner par minimisation en introduisant la fonctionnelle
J : H10 (Ω) → R � � �
�→ J(v) = 1 2 1 2 ε (∇v)
v 2 Ω |∇v| + 2 Ωv + ΩF
Ou encore,
� � � �
ε ε ε ε � �
− Δu v + u v− ΔF (∇u )v = −Δuε + uε + f ε (∇uε ) v = 0 (∗)
Ω Ω Ω Ω
3. On sait que (uε − 1)+ = max(0, uε − 1) ∈ H10 (Ω) et ∇(uε − 1)+ = 11u�1 ∇(uε − 1). Alors,
pour v = (uε − 1)+ dans (*) on a
� � �
ε ε
∇u .∇(u − 1) ++ ε ε
u (u − 1) + +
f ε (∇uε )(uε − 1)+ = 0 (∗∗)
Ω Ω Ω
Les trois termes de la somme (**) sont tous positifs, en effet
� ε
f (∇uε )(uε − 1)+ � 0, car f ε � 1+1 ε .
�Ω � �
∇uε .∇(uε − 1)+ = u�1 ∇(uε − 1).∇(uε − 1) = u�1 |∇(uε − 1)|
2
� 0
�Ω ε ε +
� ε ε
Ω u (u − 1) = u�1 u (u − 1) � 0
Alors, ces trois termes sont nuls. Par suite, (uε − 1)+ = 0 p.p.t. De même on vérifie que
(uε + 1)− = 0. Donc, u ∈ L∞ (Ω) et � uε �L∞ � 1.
2 2
4. Soit λ � 4α1 2 . Pour tout t ∈ R, αϕ� (t) − |ϕ(t)| = α(1 + 2λt2 )eλt − |t|eλt . L’inégalité est
fausse si α < 0 car αϕ� (0) − |ϕ(0)| = α � α2 ssi α > 0. Soit t ∈ R,
2
2α(αϕ� (t) − |ϕ(t)|)e−λt = 2α2 + 4α2 λt2 − 2α|t| � 2α2 + t2 − 2α|t| = α2 + (|t| − α)2 � α2
2
Alors, αϕ� (t) − |ϕ(t)| � (αϕ� (t) − |ϕ(t)|)e−λt � 2.
α
Alors, � � � �
1 1
|∇uε |2 � 1 + f ε (∇uε ) −
|∇uε |2 |v ε |
2
Ω Ω α
� � � � � �
ε ε 1 ε ε 1 + |∇uε |2 1
2
1 + f (∇u ) − |∇u | |v | = 1+ − |∇u | |v ε |
ε 2
Ω α Ω 1 + ε + ε|∇uε |2 α
On choisi alors α = 1 + ε et λ = 4α1 2 = 4(1+1 ε)2 , sachant que |v ε | � eλ , on a donc
� � � �
1 + |∇uε |2 1 ε |2 |v ε | � 1 + 1
1
4(1+ε)2 −→ 2e 4
1
1+ − |∇u e
1 + ε + ε|∇uε |2 1 + ε 1+ε ε→0
� �
1
2+ε 4(1+ε)2 2 + ε 4(1+1ε)2
Donc, la suite 1+ε e est bornée et � |∇uε | �2L2 � 4|Ω| sup e . Alors,
ε>0 1 + ε
(uε )ε>0 est bornée dans H10 (Ω).
6. Cette question est “exprès” laissée au lecteur, s’inspirer de la question précédente. La dé-
duction de l’existence d’une solution au problème (2) est immédiate.