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Université Pierre et Marie Curie Bases des méthodes numériques

Master de Sciences & Technologies MM006


Mention Mathématiques & Applications Cours : E. Godlewski et E. Trélat
Année universitaire 2011–2012 Travaux dirigés et télé-enseignement : C. Audiard

Travaux dirigés N◦ 7
Formulations variationnelles dans les espaces de Sobolev, méthode des éléments finis
Exercice 1 On considère le problème


 Trouver u ∈ C 0 ([0, 1]) ∩ C 2 (]0, 1[) telle que
−u00 (x) + u(x) = f (x) pour x ∈]0, 1[,

(P )

 u(0) = u(1),
u0 (0) = u0 (1),

où f est dans C 0 ([0, 1]).


1) Donner une formulation variationnelle (F V ) du problème (P ) dans un espace de Sobolev
à préciser. Montrer l’équivalence entre (P ) et (F V ) si f ∈ C 0 ([0, 1]).
2) Montrer que (F V ) (et alors aussi (P )) admet une solution unique. Raisonner par le
théorème de représentation de Riesz.
3) Donner une autre démonstration, en utilisant le théorème de Lax–Milgram.
4) Peut-on affaiblir la régularité nécessaire de f sur f ∈ L2 (0, 1) et toujours garder une
solution unique de (F V ) ? Discuter la régularité de u.
5) On suppose que f ∈ H 1 (0, 1). Que peut-on dire de la régularité de u dans ce cas ?
6) Donner la méthode des éléments finis d’ordre 1 pour le calcul d’une solution approchée
de (F V ).
7) En utilisant la définition de la solution faible u de (F V ) et de la solution approchée uh ,
donner une estimation d’erreur abstraite dans u − uh .
8) Reprendre les questions précédentes pour le problème suivant :


 Trouver u ∈ C 0 ([0, 1]) ∩ C 2 (]0, 1[) telle que
−u00 (x) + u(x) = f (x) pour x ∈]0, 1[,

(Pr )

 u(0) = u(1),
u0 (0) = u0 (1) + r.

Exercice 2 1) Caractériser l’orthogonal de H01 (R) dans H 1 (R) :

H01 (R)⊥ = {v ∈ H 1 (R) ; ∀u ∈ H01 (R) hv, uiH 1 (R) = 0}.


En déduire que H 1 (R) = H01 (R).
2) On considère η ∈ D(R), 0 ≤ η(x) ≤ 1 pour tout x ∈ R, telle que :

1 pour |x| < 1,
η(x) =
0 pour |x| > 2.
On pose ηn (x) = η(x/n). Montrer que si φ ∈ L2 (R), alors
lim ηn φ = φ dans L2 (R).
n→∞

1
3) On considère le problème

−u00 (x) + u(x) = f (x)



pour x ∈ R,
(P )
lim|x|→∞ u(x) = 0

pour f dans L2 (R).


Montrer que si u est une solution classique de (P ), c’est à dire C 2 (R), alors u ∈ H 1 (R).
Pour cela on peut multiplier l’équation différentielle dans (P ) par ηn u et intégrer sur R.
4) Montrer que si u est une solution classique de (P ), u est solution faible d’un problème
variationnel à préciser. Montrer l’existence et l’unicité de la solution de ce problème varia-
tionnel.
5) Donner une condition sur f pour que la solution faible soit solution au sens classique.

2
Université Pierre et Marie Curie Bases des méthodes numériques
Master de Sciences & Technologies MM006
Mention Mathématiques & Applications Cours : E. Godlewski et E. Trélat
Année universitaire 2011–2012 Travaux dirigés et télé-enseignement : C. Audiard

Corrigé des travaux dirigés N◦ 7

Corrigé 1 1) On multiplie l’équation différentielle du problème (P ) par v ∈ C 1 ([0, 1]) et


on intègre sur [0, 1],
Z 1 Z 1 Z 1
00
− u (x)v(x)dx + u(x)v(x)dx = f (x)v(x)dx.
0 0 0

On peut intégrer par parties puisque v ∈ C 1 ([0, 1]) et u00 = u − f ∈ C 0 ([0, 1]),
Z 1 Z 1 Z 1
0 1 0 0
[−u (x)v(x)]0 + u (x)v (x)dx + u(x)v(x)dx = f (x)v(x)dx,
0 0 0
Z 1 Z 1 Z 1
0 0 0 0
−u (1)v(1) + u (0)v(0) + u (x)v (x)dx + u(x)v(x)dx = f (x)v(x)dx.
0 0 0

Comme u0 (1) = u0 (0), on obtient finalement


Z 1 Z 1 Z 1
0 0 0
u (0)(v(0) − v(1)) + u (x)v (x)dx + u(x)v(x)dx = f (x)v(x)dx.
0 0 0

On va maintenant utiliser la densité de C 1 ([0, 1]) dans H 1 (0, 1) pour obtenir le même résultat
pour tout v ∈ H 1 (0, 1). Prennons donc un v ∈ H 1 (0, 1) fixée et considérons une suite de
fonctions vn ∈ C 1 ([0, 1]) telle que kvn − vk1 → 0 quand n → +∞. Pour chaque vn , on a la
relation précédente (avec v remplacée par vn ), ce qu’on utilise pour voir que
Z 1 Z 1 Z 1
0 0 0
u (0)(v(0) − v(1)) + u (x)v (x)dx + u(x)v(x)dx − f (x)v(x)dx
0 0 0
Z 1
0
= u (0)(v(0) − vn (0) − (v(1) − vn (1))) + u0 (x)(v 0 (x) − vn0 (x))dx
0
Z 1 Z 1
+ u(x)(v(x) − vn (x))dx − f (x)(v(x) − vn (x))dx
0 0
Z 1 Z 1 Z 1
0 0 0
+u (0)(vn (0) − vn (1)) + u (x)vn (x)dx + u(x)vn (x)dx − f (x)vn (x)dx
0 0 0
Z 1
0
= u (0)(v(0) − vn (0) − (v(1) − vn (1))) + u0 (x)(v 0 (x) − vn0 (x))dx
0
Z 1 Z 1
+ u(x)(v(x) − vn (x))dx − f (x)(v(x) − vn (x))dx.
0 0

Maintenant, par l’inégalité de Cauchy–Schwarz,


Z 1
u0 (x)(v 0 (x) − vn0 (x))dx ≤ |u|1 |v − vn |1
0

3
Z 1
u(x)(v(x) − vn (x))dx ≤ kuk0 kv − vn k0
0
Z 1
f (x)(v(x) − vn (x))dx ≤ kf k0 kv − vn k0
0

et donc ces trois termes tendent vers 0 car kvn − vk1 → 0 quand n → +∞. Enfin, l’injection
continue H 1 (]0, 1[) ,→ C 0 ([0, 1]) signifie qu’il existe une constante C telle que
max |v(x)| ≤ Ckvk1 pour tout v ∈ H 1 (]0, 1[).
x∈[0,1]

Donc, en particulier,
max |v(x) − vn (x)| ≤ Ckv − vn k1 .
x∈[0,1]

Donc vn → v dans C 0 ([0, 1]), i.e. uniformément, donc, en particulier,


vn (x) → v(x)
pour tout x ∈ [0, 1] et donc en particulier pour x = 0 et x = 1. Car u, la solution du
problème (P ), est fixée, on conclut que les deux derniers termes tendent aussi vers 0, d’où
la validité l’égalité souhaitée pour tout v ∈ H 1 (0, 1).
Prenons maintenant comme espace de fonctions tests
V = {v ∈ H 1 (0, 1), v(0) = v(1)}.
La formulation variationnelle devient
Trouver u ∈ V telle que pour tout v ∈ V



 a(u, v) = l(v)
(F V ) R1

 avec a(u, v) = 0 (u0 (x)v 0 (x) + u(x)v(x))dx = hu, viH 1 (0,1)
 R1
et l(v) = 0 f (x)v(x)dx.
Réciproquement, si u vérifie (F V ), alors pour tout φ ∈ D(0, 1) ⊂ V , on a
Z 1 Z 1
0 0
u (x)φ (x) = − (u(x) − f (x))φ(x)dx.
0 0

Donc on voit que : 1) u0 ∈ L2 (0, 1), car u ∈ H 1 (0, 1) ; 2) u0 satisfait la formule pour admettre
une dérivée au sens faible qui se propose d’être donnée par u(x) − f (x) ; 3) u(x) − f (x) est
bien de la classe L2 (0, 1), car f ∈ C 0 ([0, 1]) ⊂ L2 (0, 1) et u ∈ H 1 (0, 1) ⊂ L2 (0, 1). Donc
u0 ∈ H 1 (0, 1) (i.e., u ∈ H 2 (0, 1)) et u00 = u − f . En plus, u − f est une fonction continue,
puisque u ∈ H 1 (0, 1) ⊂ C 0 ([0, 1]) et f ∈ C 0 ([0, 1]), donc u est en fait deux fois dérivable au
sens classique et −u00 + u = f .
Pour tout v ∈ C 1 ∩ V on a aussi
Z 1 Z 1
0 0
u (x)v (x)dx = (f (x) − u(x))v(x)dx
0 0

et on peut intégrer par parties au sens classique puisque u est C 2 . On obtient


Z 1 Z 1
0 1 00
[u (x)v(x)]0 − u (x)v(x)dx = (f (x) − u(x))v(x)dx,
0 0
0 0
u (1)v(1) − u (0)v(0) = 0,

4
mais v ∈ V , donc (u0 (1) − u0 (0))v(0) = 0, donc en prenant v(x) = 1, qui est bien ∈ V , on
obtient u0 (1) = u0 (0). Comme par ailleurs u ∈ V , on a u(1) = u(0), donc u est solution du
problème continu (P ).
2) Montrons tout d’abord que V est un espace de Hilbert : c’est un sous-espace vectoriel de
H 1 (0, 1), car v(0) = v(1) est stable par combinaison linéaire. Par ailleurs soit l’application
L : H 1 (0, 1) → R,
v 7→ v(1) − v(0).
L est linéaire et comme on a l’injection continue de H 1 (0, 1) dans C 0 ([0, 1]), on sait qu’il
existe C > 0 tel que pour tout v ∈ H 1 (0, 1) (cf. cours),
max |v(x)| ≤ C||v||H 1 (0,1) . (1)
[0,1]

Donc
|L(v)| = |v(1) − v(0)| ≤ |v(1)| + |v(0)| ≤ 2 max |v(x)| ≤ 2C||v||H 1 (0,1) ,
[0,1]

donc L est continue. Donc V = Ker(L) est fermé et complet car c’est un sous-espace vectoriel
fermé d’un espace complet.
Par ailleurs l(v) est une forme linéaire continue par Cauchy–Schwarz,
Z 1

|l(v)| =
f (x)v(x)dx ≤ ||f ||L2 (0,1) ||v||L2 (0,1) ≤ ||f ||L2 (0,1) ||v||H 1 (0,1) , (2)
0

donc le problème hu, viH 1 (0,1) = l(v) pour tout v ∈ V a une solution unique u ∈ V par le
théorème de représentation de Riesz.
3) Pour montrer que (F V ) (et alors aussi (P )) admet une solution unique, on peut aussi
procéder comme suit. On a montré dans la question précédente que V est un espace de
Hilbert. Ensuite, la forme bilinéaire a est continue
|a(u, v)| = |hu, viH 1 (0,1) | ≤ ||u||H 1 (0,1) ||v||H 1 (0,1) = M ||u||H 1 (0,1) ||v||H 1 (0,1) ∀ u, v ∈ H 1 (0, 1)
avec M = 1 et elliptique
a(u, u) = hu, uiH 1 (0,1) = ||u||2H 1 (0,1) = α||u||2H 1 (0,1) ∀ u ∈ H 1 (0, 1)
avec α = 1. En utilisant la continuité de la forme linéaire l donnée par (2), on peut donc
directement appliquer le théorème de Lax–Milgram pour conclure l’existence et l’unicité de
la solution du problème variationnel (F V ). A noter que la différence principale est que cette
deuxième démonstration s’applique aussi au cas où la forme a n’est pas symétrique.
4) Oui. Les deux démonstrations précédentes s’appliquement directemet aussi au cas f ∈
L2 (0, 1). A noter que dans ce cas, la formulation classique (P ) n’a plus de sense. On a par
contre Z 1 Z 1
0 0
u (x)φ (x)dx = − (u(x) − f (x))φ(x)dx
0 0
pour tout φ ∈ D(0, 1), donc u (x) admet une dérivée faible, donc u ∈ H 2 (0, 1) et u00 (x) =
0

u(x) − f (x) pour presque tout x ∈ (0, 1) (cf. la question 1) pour les détails). On dit que le
problème (P ) a une solution forte.

5
5) Si f ∈ H 1 (0, 1), alors u − f ∈ H 1 (0, 1) et donc u00 ∈ H 1 (0, 1), donc u ∈ H 3 (0, 1).
6) On définit la discrétisation xi = ih pour h = 1/(N + 1), N ≥ 1, et on introduit l’espace

Vh = {vh ∈ C 0 ([0, 1]); vh|[xi ,xi+1 ] ∈ P1 ([xi , xi+1 ]); vh (0) = vh (1)}.

Par le cours on sait que Vh ∈ V (fonctions continues sur [0, 1] et C 1 par morceaux). On
considère les fonctions chapeaux pour i = 1, 2, . . . , N

 (x − xi−1 )/h pour x ∈ [xi−1 , xi ],
φi (x) = (xi+1 − x)/h pour x ∈ [xi , xi+1 ],
0 ailleurs

et la fonction supplémentaire pour prendre en compte la condition de périodicité



 (h − x)/h pour x ∈ [0, h],
φN +1 (x) = (x − 1 + h)/h pour x ∈ [1 − h, 1],
0 ailleurs.

On vérifie que les φi forment une famille libre. Si


N
X +1
αi φi = 0
i=1

pour tout x ∈ [0, 1] et donc en particulier pour xj , j = 1, . . . , N + 1, on a


N
X +1
αi φi (xj ) = 0 = αj φj (xj ) = αj ,
i=1

donc pour tout j on a αj = 0.


Montrons que les φi forment une famille génératrice de Vh et plus précisément que pour tout
vh ∈ Vh
N
X +1
vh (x) = vh (xi )φi (x).
i=1

En
PNeffet la relation ci-dessus est clairement vraie pour tous les points xi . Les restrictions de
+1
i=1 vh (xi )φi (x) et de vh à chaque intervalle [xi , xi+1 ] sont des polynômes de degré 1 égaux
aux extrémités de ces intervalles donc égaux sur tout l’intervalle.
On a donc une base de Vh , qui est donc de dimension N +1. On cherche la solution approchée
uh sous la forme de ses coefficients dans cette base. On l’écrit
N
X +1 N
X +1
uh (x) = uh (xi )φi (x) = ui φi (x),
i=1 i=1

où on note ui = uh (xi ). La solution approchée est définie par  trouver uh ∈ Vh telle que
pour tout vh ∈ Vh on ait huh , vh iH 1 (0,1) = l(vh ) . Cette solution existe et est unique car Vh
est un sous-espace vectoriel de dimension finie de V donc un espace de Hilbert et on peut
utiliser aussi sur Vh le théorème de représentation de Riesz ou celui de Lax–Milgram.

6
En faisant varier les fonctions test vh dans la base φi , on obtient N + 1 équations pour
i = 1, . . . , N + 1
N
X +1
uj hφj , φi iH 1 (0,1) = l(φi ).
j=1

Remarquer que hφj , φi iH 1 (0,1) est non nul pour |i − j| ≤ 1 seulement ou encore si i = 1 et
j = N + 1 ou j = 1 et i = N + 1. On calcule les coefficients de la matrice tridiagonale du
système :
Z 1
2
||φi ||H 1 (0,1) = (φi (x)2 + φ0i (x)2 )dx
Z0 xi Z xi+1
2 2 2
= ((x − xi−1 ) /h + 1/h )dx + ((xi+1 − x)2 /h2 + 1/h2 )dx
xi−1 xi
2 2h
= +
h 3
pour i = 1, . . . , N et
Z 1
hφi , φi−1 i2H 1 (0,1) = (φi (x)φi−1 (x) + φ0i (x)φ0i−1 (x))dx
Z0 xi
= ((x − xi−1 )(xi − x)/h2 − 1/h2 )dx
xi−1
−1 h
= +
h 6
pour i = 2, . . . , N + 1. Pour les extrémités de l’intervalle on calcule en particulier
Z 1
2
||φN +1 ||H 1 (0,1) = (φN +1 (x)2 + φ0N +1 (x)2 )dx
0
Z h Z 1
2 2 2
= ((h − x) /h + 1/h )dx + ((x − 1 + h)2 /h2 + 1/h2 )dx
0 1−h
2 2h
= +
h 3
et
Z h
hφN +1 , φ1 i2H 1 (0,1) = ((h − x)x/h2 − 1/h2 )dx
0
−1 h
= + .
h 6
On peut maintenant mettre le système sous forme matricielle
 2 2h −1 h −1
+ h6 

h
+ 3 h
+6 0 ... 0 h
u1 l(φ1 )
  
 −1 h 2 2h −1 h
 h +6 h+ 3 ... ... 
+ 0
..   u.2   l(φ. 2 ) 
h 6

... ... ... ...
    
 0 .   ..  = 

 .. .. .
 . ... ... ... ...    
0   uN
  l(φ N ) 

 0 . .. . .. −1 h 2 2h −1 h

h
+6 h+ 3 h
+ 6  uN +1 l(φN +1 )
−1 h −1 h 2 2h
h
+ 6
0 . . . 0 h
+ 6 h
+ 3

7
P
Remarque : La solution approchée uh = i ui φi vérifie bien les conditions de périodicité
uh (0) = uh (1) puisqu’on les a mises dans l’espace fonctionnel V et aussi dans Vh . Par contre
elle ne vérifie pas nécessairement les conditions sur la dérivée. En effet, la solution approchée
est dérivable par morceaux sur chaque intervalle [xi , xi+1 ]. On aura

u0h (0) = u1 φ01 (0) + uN +1 φ0N +1 (0) = (u1 − uN +1 )/h

et

u0h (1) = uN φ0N (1) + uN +1 φ0N +1 (1) = (uN +1 − uN )/h,

deux valeurs qui ont toutes les chances d’être différentes.


7) On a pour la solution faible u

hu, viH 1 (0,1) = l(v) ∀ v ∈ V

et pour la solution approchée uh

huh , vh iH 1 (0,1) = l(vh ) ∀ vh ∈ Vh .

Donc
hu − uh , vh iH 1 (0,1) = 0 ∀ vh ∈ Vh .
Il vient alors que dans notre cas, uh est directement la projection orthogonale de u sur Vh
pour le produit scalaire h·, ·iH 1 (0,1) , cf. le cours. Par la définition de la projection orthogonale,
on a alors directement
||u − uh ||H 1 (0,1) = inf ||u − vh ||H 1 (0,1) .
vh ∈Vh

On pouvait aussi utiliser

α||u − uh ||2H 1 (0,1) ≤ a(u − uh , u − uh ) = a(u − uh , u) − a(u − uh , uh )


= a(u − uh , u) − a(u − uh , uh ) − a(u − uh , vh )
= a(u − uh , u − vh ) ≤ M ||u − uh ||H 1 (0,1) ||u − vh ||H 1 (0,1)

pour tout vh ∈ Vh , ce qui donne, en réalisant que α = M = 1 dans notre cas, cf. question 3,

||u − uh ||H 1 (0,1) ≤ inf ||u − vh ||H 1 (0,1) .


vh ∈Vh

8) On reprend les étapes pour l’étude du problème initial. On multiplie l’équation différen-
tielle par v ∈ C 1 ([0, 1]) et on intègre sur [0, 1],
Z 1 Z 1 Z 1
00
− u (x)v(x)dx + u(x)v(x)dx = f (x)v(x)dx.
0 0 0

On peut intégrer par parties puisque v ∈ C 1 ([0, 1]) et u00 = u − f ∈ C 0 ([0, 1]),
Z 1 Z 1 Z 1
0 1 0 0
[−u (x)v(x)]0 + u (x)v (x)dx + u(x)v(x)dx = f (x)v(x)dx,
0 0 0
Z 1 Z 1 Z 1
0 0 0 0
−u (1)v(1) + u (0)v(0) + u (x)v (x)dx + u(x)v(x)dx = f (x)v(x)dx.
0 0 0

8
Comme u0 (1) + r = u0 (0), on obtient finalement
Z 1 Z 1 Z 1
0 00
u (0)(v(0) − v(1)) + u (x)v(x)dx + u(x)v(x)dx = f (x)v(x)dx − rv(0)
0 0 0

et par densité de C 1 ([0, 1]) dans H 1 (0, 1) comme en question 1), on obtient le même résultat
pour tout v ∈ H 1 (0, 1). On garde le même espace de fonctions tests

V = {v ∈ H 1 (0, 1), v(0) = v(1)}.

La formulation variationnelle devient


Trouver u ∈ V telle que pour tout v ∈ V



 a(u, v) = l(v)
(F V ) R1

 avec a(u, v) = 0 (u0 (x)v 0 (x) + u(x)v(x))dx = hu, viH 1 (0,1)
R1
et l(v) = 0 f (x)v(x)dx − rv(0).

Réciproquement, si u vérifie (F V ) pour tout φ ∈ D(0, 1) ⊂ V , on a


Z 1 Z 1
0 0
u (x)φ (x) = (f (x) − u(x))φ(x)dx
0 0

car φ(0) = 0. Donc u0 ∈ L2 admet une dérivée au sens faible f (x) − u(x) qui se trouve être
continue, puisque u ∈ H 1 (0, 1) ⊂ C 0 et f ∈ C 0 , donc u est en fait deux fois dérivable au
sens classique et −u00 + u = f .
Pour tout v ∈ C 1 ∩ V on a aussi
Z 1 Z 1
0 0
u (x)v (x)dx = (f (x) − u(x))v(x)dx − rv(0)
0 0

et on peut intégrer par parties au sens classique puisque u est C 2 . On obtient


Z 1 Z 1
0 1 00
[u (x)v(x)]0 − u (x)v(x)dx = (f (x) − u(x))v(x)dx − rv(0)
0 0
u0 (1)v(1) − u0 (0)v(0) = −rv(0),

mais v ∈ V , donc (u0 (1) − u0 (0) + r)v(0) = 0 donc en prenant v(x) = 1 qui est bien ∈ V , on
obtient u0 (1) + r = u0 (0). Comme par ailleurs u ∈ V , on a u(1) = u(0), donc u est solution
du problème continu (Pr ).
La forme linéaire l(v) reste continue par Cauchy–Schwarz
Z 1 Z 1

|l(v)| = f (x)v(x)dx − rv(0) ≤ f (x)v(x)dx + |rv(0)|
0 0
≤ ||f ||L2 (0,1) ||v||L2 (0,1) + |rv(0)| ≤ (||f ||L2 (0,1) + |r| C)||v||H 1 (0,1) ,

où C vient de l’injection continue de H 1 (0, 1) dans C 0 , cf. (1). Donc là encore le problème
hu, viH 1 (0,1) = l(v) a une solution unique sur V par le théorème de représentation de Riesz.
L’approximation par éléments finis se fait exactement de la même manière avec la nouvelle
forme linéaire pour le second membre.

9
Corrigé 2 1) On rappelle que H01 (R) est défini comme la fermeture de D(R) dans H 1 (R).

Donc par la définition de l’orthogonal de H01 (R) dans H 1 (R) si v ∈ H01 (R) , alors

∀φ ∈ D(R) ⊂ H01 (R) hv, φiH 1 (R) = 0,

donc Z Z
0 0
∀φ ∈ D(R) vφ =− vφ,
R R

ce qui signifie que v 0 admet v ∈ H 1 (R) comme dérivée faible. Donc v ∈ H 2 (R). En fait
comme v 00 = v ∈ H 1 (R) ⊂ C 0 (R), on a même v(x) = Aex + Be−x . Maintenant, la condition

v ∈ H 1 (R) ⊂ L2 (R) impose A = B = 0. Donc H01 (R) = {0}. Comme H01 (R) est un sous-

espace vectoriel de H 1 (R), on en déduit H01 (R) ⊕ H01 (R) = H 1 (R), donc H01 (R) = H 1 (R).
2) Il faut montrer Z
lim (ηn φ − φ)2 dx = 0.
n→∞ R

Or ηn φ = φ pour |x| < n et ηn φ = 0 pour |x| > 2n, donc


Z Z Z Z
2 2 2
(ηn φ − φ) dx = (ηn φ − φ) dx + φ dx ≤ 4 φ2 dx,
R n<|x|<2n 2n<|x| n<|x|

en utilisant aussi |η(x)| ≤ 1 pour x ∈ R. Or comme φ ∈ L2 (R), on a


Z
∀ > 0 ∃N > 0 ; ∀n > N, ∀A > n φ2 dx ≤ ,
n≤|x|≤A

d’où le résultat.
3) On montre maintenant que si u est une solution classique de (P ), alors u est dans H 1 (R).
Pour cela on multiplie l’équation différentielle par uηn et on intègre sur R. On peut le faire
puisque ηn est à support compact et u ∈ C 2 (R). On a
Z
(−u00 (x) + u(x) − f (x))u(x)ηn (x) = 0.
|x|≤2n

On intègre par parties le terme contenant u00 ,


Z Z
0 0 0
[−u (x)u(x)ηn (x)]|x|=2n + u (x)(u(x)ηn (x)) dx + (u(x) − f (x))u(x)ηn (x)dx = 0.
|x|≤2n |x|≤2n

On utilise ensuite le fait que ηn (−2n) = ηn (2n) = 0 par la continuité de ηn et que (ηn )0 (x) =
η 0 (x/n)/n,
Z Z Z
0 2 1 0 0
u (x) ηn (x)dx + u (x)u(x)η (x/n)dx + (u(x) − f (x))u(x)ηn (x)dx = 0.
|x|≤2n n |x|≤2n |x|≤2n

On note que u(x)u0 (x) = (u(x)2 )0 /2 et on intègre le terme correspondant par parties,
Z Z Z
0 2 1 2 0 0
u (x) ηn (x)dx + (u(x) ) η (x/n)dx + (u(x) − f (x))u(x)ηn (x)dx = 0,
|x|≤2n 2n |x|≤2n |x|≤2n

10
d’où
Z
1 
u0 (x)2 ηn (x)dx + (u(x))2 η 0 (x/n) |x|=2n

|x|≤2n 2n
Z Z
1
− 2 u(x)2 η 00 (x/n)dx + (u(x) − f (x))u(x)ηn (x)dx = 0.
2n |x|≤2n |x|≤2n

On utilise le fait que η 0 (−2) = η 0 (2) = 0 par la continuité de η 0 et on réordonne les termes
qui restent,
Z Z
0 2
u (x) ηn (x)dx + u(x)2 ηn (x)dx =
Z |x|≤2n Z |x|≤2n
1
2
u(x)2 η 00 (x/n)dx + f (x)u(x)ηn (x)dx.
2n |x|≤2n |x|≤2n

On étudie maintenant les deux termes de droite. Pour le premier terme, on pose C =
sup[−2,2] |η 00 (x)|. Comme η 00 (x) = 0 sur [−1, 1], on a
Z Z
1 2 00 C
2
u(x) η (x/n)dx ≤ 2 u(x)2 dx
2n |x|≤2n 2n n≤|x|≤2n

et comme u(x) → 0 quand x → ∞,

∀ > 0 ∃N ; ∀x ≥ N |u(x)| ≤ ,

donc
C2
Z
C C
∀ > 0 ∃N ; ∀n > N u(x)2 dx ≤ 2n2
= ,
2n2 n≤|x|≤2n 2n2 n

d’où finalement Z
1
lim u(x)2 η 00 (x/n)dx = 0.
n→∞ 2n2 |x|≤2n

Pour le second terme de droite on applique Cauchy–Schwarz et l’inégalité ab ≤ a2 /2 + b2 /2,


Z Z
p p

f (x)u(x)ηn (x)dx ≤ |f (x)| ηn (x)|u(x)| ηn (x)dx
|x|≤2n |x|≤2n
Z 1/2 Z 1/2
2 2
≤ |f (x)| ηn (x)dx u(x) ηn (x)dx
|x|≤2n |x|≤2n
Z 1/2 Z 1/2
2 2 0 2
≤ |f (x)| dx (u(x) + u (x) )ηn (x)dx
|x|≤2n |x|≤2n
Z Z
1 1
≤ 2
|f (x)| dx + (u(x)2 + u0 (x)2 )ηn (x)dx.
2 |x|≤2n 2 |x|≤2n

On remarque finalement que


Z Z
0
2 2
(u(x) + u (x) )dx ≤ (u(x)2 + u0 (x)2 )ηn (x)dx,
|x|≤n |x|≤2n

11
d’où on tire, en combinant les résultats précédents
Z Z Z
1 2 0 2 1 2 00 1
(u(x) + u (x) )dx ≤ 2 u(x) η (x/n)dx + |f (x)|2 dx.
2 |x|≤n 2n |x|≤2n 2 |x|≤2n

Par passage à la limite dans l’inégalité ci-dessus, on a


Z Z
2 0 2
(u(x) + u (x) )dx ≤ |f (x)|2 dx ≤ ∞,
R R

donc u ∈ H 1 (R).
4) Multiplions l’équation différentielle par une fonction test prise dans D(R) et intégrons
sur R
Z Z Z
00
− u φ + uφ = f φ,
Z R Z R ZR
0 0
u φ + uφ = f φ.
R R R

Les termes de bord disparaissent parce que φ est à support compact dans R. Par densité de
D(R) dans H01 (R) = H 1 (R) on a donc la formulation variationnelle
Z
1 1
Trouver u ∈ H (R) telle que ∀v ∈ H (R) hu, viH 1 (R) = fv
R

et ce problème a une solution par application du théorème de Riesz.


5) Réciproquement, si u est une solution de la formulation variationnelle précédente, on a
Z Z Z
1 0 0
∀φ ∈ D(R) ⊂ H (R) hu, φiH 1 (R) = u φ + uφ = f φ,
Z Z R R R

soit u0 φ0 = − (u − f )φ
R R

et comme u ∈ H 1 (R) et f ∈ L2 (R), ceci entraine que u0 admet une dérivée faible u00 =
u − f ∈ L2 (R). Comme u ∈ H 2 (R) ⊂ C 0 (R), il suffit que f soit en plus dans C 0 (R) pour
que u00 soit dans C 0 (R) et que u soit solution du problème au sens classique. La condition
aux limites u(x) → 0 n’est pas complètement triviale, en particulier c’est n’est pas une
conséquence de u ∈ L2 . Il faut plutôt raisonner comme suit : comme H 1 (R) = H01 (R), D est
dense dans H 1 (R), en particulier cela implique
Z x
u(x)2
1
∀ u ∈ H (R) : = uu0 dx
2 −∞

et comme R uu0 dx = − R u0 udx (IPP), on trouve


R R

Z x
0 = lim uu0 dx = lim u2 (x)/2.
x→∞ −∞ x

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