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M ÉTHODE DES ÉLÉMENTS FINIS

m
Interrogation Écrite - 19 Novembre 2016

o
Durée 1h30

c.c
Toutes les réponses doivent être justifiées

Problème. On considère le problème aux limites suivant


(
ne
−u”(x) + γ(x)u(x) = f (x), x ∈ (0, 1)
(1)
u′ (0) = α, u′(1) = β,
ho
où γ ∈ C[0, 1] satisfait γ(x) ≥ γ0 > 0 pour tout x ∈ [0, 1], f ∈ L2 (0, 1), et où α et β
sont deux nombres réels.
1. Écrire la formulation variationnelle correspondant à (1). Montrer qu’il existe une
at

solution unique u dans H 1 (0, 1).


2. Écrire le problème approché correspondant, obtenu par application de la méthode
des éléments finis linéaires. Déterminer la matrice de rigidité correspondante et montrer
m

que le problème approché admet une unique solution uh .


3. Que peut-on dire concernant la convergence de uh vers u?
w.

4. Les coefficients de la matrice de rigidité dépendant de γ, quel type d’approximation


supplémentaire doit-on faire pour effectuer les calculs? Quelles sont les possibles con-
séquences sur la convergence de la méthode.
ww

5. Considérons le cas γ = 0. Peut-on appliquer le théorème de Lax-Milgram? Si le


problème (1) admet une solution, est-elle unique? Peut-on garantir, en général, que le
problème discret associé admet une solution unique?
6. Considérons finalement le cas des conditions au bord de type Dirichlet u(0) = α
et u(1) = β. Discuter succinctement comment traiter numériquement le problème
dans le cas de conditions au bord homogènes et dans le cas de conditions au bord non-
homogènes.

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M ÉTHODE DES ÉLÉMENTS FINIS

m
Solution de l’interrogation - 19 Novembre 2016

o
On considère le problème suivant

c.c
(
−u”(x) + γ(x)u(x) = f (x) dans (0, 1),
(1)
u′ (0) = α, u′ (1) = β,
ne
où γ ∈ C[0, 1] satisfait γ(x) ≥ γ0 > 0, f ∈ L2 (0, 1), α et β sont deux constantes
réelles.
1. Multipliant l’équation (1) par une fonction test v ∈ H 1 (0, 1) et intégrant, nous
ho
obtenons
(u′ , v ′ ) + (γu, v) = (f, v) + [u′ (x)v(x)]10
= (f, v) + βv(1) − αv(0),
Z 1
at

où (u, v) = u(x)v(x) dx. Autrement dit, la formulation variationnelle de (1) est de


0
la forme (
Chercher u ∈ H 1 (0, 1) tel que
m

(2)
a(u, v) = F (v) ∀v ∈ H 1 (0, 1)
avec
a(u, v) = (u′ , v ′) + (γu, v) ,
w.

F (v) = (f, v) + βv(1) − αv(0).


La forme bilinéaire a est continue dans H 1 (0, 1) × H 1 (0, 1). En effet,
ww

|a (u, v)| ≤ |(u′ , v ′)| + |(γu, v)|


≤ ku′ k2 kv ′ k2 + kγk∞ kuk2 kvk2
≤ max (kγk∞ , 1) (ku′ k2 kv ′ k2 + kuk2 kvk2 )
1 1
≤ max (kγk∞ , 1) kuk22 + ku′k22 2 kvk22 + kv ′ k2 2
= max (kγk∞ , 1) kukH 1 kvkH 1 ∀u, v ∈ H 1 (0, 1).

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De l’autre côté, on a
|a (v, v)| = kv ′ k22 + (γv, v)
≥ kv ′ k22 + γ0 (v, v)
≥ min(1, γ0) kvk2H 1 ∀v ∈ H 1 (0, 1)
prouvant ainsi que a est coercive dans H 1 (0, 1) × H 1 (0, 1). Montrons finalement que la
forme linéaire F est continue dans H 1 (0, 1). On a

m
|F (v)| ≤ kf k2 kvk2 + |α| |v(0)| + |β| |v(1)|
≤ kf k2 kvkH 1 + (|α| + |β|) kvkC([0,1]) ∀v ∈ H 1 (0, 1).

o
Utilisant l’inégalité de Sobolev, il vient que

c.c
|F (v)| ≤ kf k2 kvkH 1 + (|α| + |β|) kvkC([0,1])
≤ kf k2 kvkH 1 + CS (|α| + |β|) kvkH 1 (0,1)
ne
≤ (kf k2 + CS (|α| + |β|)) kvkH 1 (0,1) ∀v ∈ H 1 (0, 1)
où CS est une constante de Sobolev. Les conditions du théorème de Lax-Milgram étant
satisfaites, il existe donc une solution unique u au problème (2). Posant v = u dans la
ho
formulation correspondente, nous obtenons
min (1, γ0) kuk2H1 ≤ a(u, u) = F (u) ≤ (kf k2 + CS (|α| + |β|)) kukH 1
et donc
at

1
kukH 1 ≤ min(1,γ0 )
(kf k2 + CS (|α| + |β|)) .

2. Le problème approché associé à (2) est donné par


m

(
Trouver uh ∈ Vh , tel que
(3)
a(uh , vh ) = F (vh ) ∀vh ∈ Vh
w.

où Vh = Xh1 . Soit (φi )i=0,··· ,N +1 la base de Lagrange de Xh1 . Dans la formulation


variationnelle (3), on choisit successivement vh = φi , i = 0, · · · , N + 1 et on obtient
ww

N +1
!
X
a uh (xj ) φj , φi = F (φi ) 0 ≤ i ≤ N + 1.
j=0

La forme a étant bilinéaire, il vient que


N
X +1
uh (xj ) a (φj , φi ) = F (φi ) 0 ≤ i ≤ N + 1.
j=0

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Donc Uh = (uh (xj ))0≤j≤N +1 est solution du système linéaire

Ah Uh = Bh , (4)

où la matrice Ah est donnée par Ah = (a (φj , φi ))0≤i,j,≤N +1 et où le second membre est


donné par Bh = (F (φi ))0≤i≤N +1 .
Comme on le sait, les supports de φi et φj sont disjoints quand |i − j| > 1, i.e.

m
supp φi ∩ supp φj = ∅ si j 6= i, j 6= i − 1, j 6= i + 1.

Une conséquence directe est que la plupart des éléments de Ah sont nuls. Les éléments

o
non nuls correspondants à (Ah )i,i−1 , (Ah )i,i et (Ah )i,i+1 . En effet, en tenant en compte
la définition des éléments de la base, nous avons

c.c
 1
− si x ∈ [xi , xi+1 ],
 h


1
φ′i (x) = h
si x ∈ [xi−1 , xi ],

 0
 sinon. ne
Un calcul simple montre alors que
ho
Z 1  
′ 2 2
(Ah )0,0 = a(φ0 , φ0 ) = (φ0 (x)) + γ(x) φ0 (x) dx
0
Z x1  
′ 2 2
= (φ0 (x)) + γ(x) φ0 (x) dx
at

x0
Z x1 
2 2 
= − h1 + γ(x) x1h−x dx
x0
m

Z x1
1
= h + h21
γ(x) (x1 − x)2 dx,
x0
w.

Z 1  2 
(Ah )N +1,N +1 = a(φN +1 , φN +1 ) = + φ′N +1 (x) γ(x) φ2N +1 (x) dx
0
Z xN+1  
2
= φ′N +1 (x) + γ(x) φ2N +1 (x) dx
ww

xN
Z xN+1  
1 2 x−xN 2
 
= h
+ γ(x) h
dx
xN
Z xN+1
= 1
h
+ 1
h2
γ(x) (x − xN )2 dx,
xN

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et pour i = 1, · · · , N, on a
1 Z 
2
(Ah )i,i = a(φi , φi ) = (φ′i (x)) + γ(x) φ2i (x) dx
0
Z xi+1  
2
= (φ′i (x)) + γ(x) φ2i (x) dx
xi−1
Z xi Z xi+1
2
= 2
+ 1
γ(x) (x − xi−1 ) dx + 1
γ(x) (xi+1 − x)2 dx,

m
h h2 h2
xi−1 xi

et

o
1 Z
φ′i (x)φ′i+1 (x) + γ(x) φi (x)φi+1 (x) dx

(Ah )i,i+1 = a(φi+1 , φi ) =

c.c
0
Z xi+1

= φ′i (x)φ′i+1 (x) + γ(x) φi (x)φi+1 (x) dx
xi
Z xi+1
1 1
= − h + h2 γ(x) (xi+1 − x) (x − xi ) dx.
ne
xi

La matrice Ah est symétrique, définie positive. Le système (4) admet donc une solution
unique.
ho
3. D’après le lemme de Céa

ku − uh kH 1 (0,1) ≤ C ku − vh kH 1 (0,1) ∀v − h ∈ Vh .
at

En choisissant vh = Πh u ∈ Vh , nous obtenons

ku − uh kH 1 (0,1) ≤ C ku − Πh ukH 1 (0,1) −→ 0 quand h → 0.


m

De plus, vu que f ∈ L2 (0, 1), on a u ∈ H 2 (0, 1) et


w.

ku − uh kH 1 (0,1) ≤ C ku − Πh ukH 1 (0,1) ≤ Ch ku”kL2 (0,1)

où C est une constante positive indépendante de h.


ww

4. La matrice de rigidité dépendant de γ, nous avons besoin d’approcher les intégrales


du type Z
γ(x) φi (x)φj (x) dx.
supp φi ∩supp φj
Cette approximation introduit une source d’erreur supplémentaire. La matrice étant mal
conditionnée (quand h tend vers 0), il est important de choisir avec soin la méthode

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d’intégration numérique. utilisant par exemple la méthode des trapèzes nous obtenons
Z x1
1
(Ah )0,0 = h + h21
γ(x) (x1 − x)2 dx
x0
1 1 h
γ(x0 ) (x1 − x0 )2 + γ(x1 ) (x1 − x1 )2

≈ h
+ h2 2
1
= h
+ h2 γ(x0 ),

m
Z xN+1
(Ah )N +1,N +1 = 1
h
1
+ h2 γ(x) (x − xN )2 dx
xN
1 1 h
γ(xN ) (xN − xN )2 + γ(xN +1 ) (xN +1 − xN )2

≈ +

o
h h2 2
1
= + h2 γ(xN +1 ),

c.c
h
et pour i = 1, · · · , N, on a
Z xi Z xi+1
2
(Ah )i,i = h + h2 1
γ(x) (x − xi−1 )2 dx + 1
h2
γ(x) (xi+1 − x)2 dx

≈ 2
h
+ 1 h
h2 2
xi−1 ne
γ(xi−1 ) (xi−1 − xi−1 ) + γ(xi ) (xi − xi−1 )2
2
xi


+ h12 h
γ(xi ) (xi+1 − xi )2 + γ(xi+1 ) (xi+1 − xi+1 )2

2
ho
2
= h
+ h γ(xi ),

et
Z xi+1
at

(Ah )i,i+1 = − h1 + 1
h2
γ(x) (xi+1 − x) (x − xi ) dx
xi

= − h1 + 1 h
h2 2
(γ(xi ) (xi+1 − xi ) (xi − xi ) + γ(xi+1 ) (xi+1 − xi+1 ) (xi+1 − xi ))
m

= − h1 .

Ainsi, la matrice Ah est approchée par


w.

 1 h
+ 2 γ(x0 ) − h1

h
0 ··· 0
 1 2
+ h2 γ(x1 ) − h1 · · ·

 −h h
0 
ww

 
Ãh = 
 .. .. .. 
.
 . . . 
 
 0
 ··· − h1 h2 + h2 γ(xN ) − h1 

0 ··· 0 − h1 1
h
+ h2 γ(xN +1 )

5. Considérons γ = 0. La forme bilinéaire n’étant pas nécessairement coercive sur


H 1 (0,1), on ne peut plus appliquer le théorème de Lax-Milgram (ce qui ne veut pas

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dire pour autant que le problème n’admet pas de solution faible). Si le problème (1)
admet une solution u, alors il est facile de vérifier que toutes les fonctions de la forme
u + constante sont aussi solutions de (1). De la même manière, la matrice Ah corre-
spondant à problème discret étant singulière, il n’est pas possible de garantir l’unicité
de la solution pour le problème approché.
6)i) On peut utiliser un relèvement R, par exemple un polynôme de degré 1 tel que
R(0) = α et R(1) = β. Si u est une solution de (1), alors ũ = u − R sera une solution

m
d’un problème du même type avec des conditions aux limites homogènes. Appliquer
alors la méthode d’approximation précédente.
ii) Une autre possibilité est de considérer Vh = Xh1 ∩ H01 (0, 1).

o
c.c
ne
ho
at
m
w.
ww

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