Vous êtes sur la page 1sur 98

Master 2 – Dynamique des fluides

et énergétique

Cours 2 : Les relations fondamentales de la mécanique des fluides


et les équations de Navier-Stokes
Classification des écoulements
Paramètres de similitude

Reynald Bur
Reynald.Bur@onera.fr
Les équations générales de conservation

Modélisation des écoulements

δm
hypothèse de milieu continu →ρ quand δv → 0
δv

fausse à la limite car le gaz est constitué de molécules

effet caractérisé par le nombre de Knudsen

λ
Kn =
L
L longueur du véhicule

λ libre parcours moléculaire moyen


Les équations générales de conservation

Modélisation des écoulements

régime continu et régime moléculaire

λ
nombre de Knudsen Kn =
L

K n << 1 régime continu

équations de Navier-Stokes

Kn O(1) régime moléculaire

simulation directe type Monte-Carlo (DSMC)

entre les deux régime transitionnel


Les équations générales de conservation
Modélisation des écoulements

libre parcours moléculaire moyen

KT
λ=
2π pD2

K : constante de Boltzmann T : température p : pression


D : diamètre des molécules

Altitude (km) λ (m)


20 10-6
70 10-3
110 1
150 10
Les équations générales de conservation

Les équations de Navier-Stokes

Henri Navier (1785-1836)

Lois de l'équilibre et du mouvement des


corps solides élastiques, 1821

Sir Georges Gabriel Stokes (1819-1903)


Les équations générales de conservation

Volume de contrôle pour l'application du principe


de conservation de la masse

(S) normale unitaire



n ρV


dS
(V )

On considère la masse fluide contenue dans le volume (υ υ) fixe délimité


υ) ne contient aucun obstacle
par la surface (S). Le volume (υ
Conservation de la masse

La variation de la masse contenue dans le volume (υ υ) fixe est égale


υ) :
au flux de masse à travers la surface (S) limitant (υ

∂  =−
∫∫∫ ρ υ ∫∫ ρ V . n dS
 
d
∂t  ( υ )  (S)

∂ρ
∫∫∫ dυ + ∫∫ ρ V . n dS = 0
 
(υ) ∂t (S)

application du théorème de la divergence

 ∂ρ
( )
 
∫∫∫ (υ)  ∂t + div ρ V  dυ = 0
 
Conservation de la masse

υ) fixe
vrai quel que soit le volume (υ équation locale

∂ρ
+ div ρ V ( )= 0

∂t
en notations tensorielles et en système de coordonnées orthonormé

∂ρ ∂ (ρ ui )
+ =0
∂t ∂x i

(convention de l’indice répété pour indiquer la sommation)

pour un écoulement incompressible

∂ui
div V = 0 =0

∂x i
le champ de vitesse est dit solénoïdal
Les équations générales de conservation

Volume de contrôle pour l'application de l'équation


fondamentale de la mécanique

normale unitaire

n
(S) 
P vecteur tension

dS
ρ V . n) V
  

(V )

On considère la masse fluide contenue dans le volume (υ υ) fixe délimité


υ) ne contient aucun obstacle
par la surface (S). Le volume (υ
Les équations générales de conservation
Équation fondamentale de la mécanique

Loi de Newton

F = Mγ
 

pour un système à masse variable

F =
d
( )
 
MV
dt

terme de quantité de mouvement

∫∫ ( )
d ∂
 ∫∫∫ ρ V dv  =  ∫∫∫ ρ V dv  + ρ V . n V ds
    
dt  ( v )  ∂t  ( v )  ( S)
Équation fondamentale de la mécanique

Bilan des forces appliquées au système

actions à distance ou forces massiques (pesanteur, forces


électromagnétiques)

∫∫∫ ρ f dv

(V)

forces de contact s'exerçant sur la frontière (S)

− ∫∫

P ds
(S )

P est le vecteur tension exprimant les actions de contact
au sein d'un fluide
Équation fondamentale de la mécanique

∫∫ ( )
∂ 
 ∫∫∫ ρ V dυ  + ρ V . n V dS = − ∫∫ P dS + ∫∫∫ ρ f dυ
     
∂t  ( υ )  (S) (S) (υ)

expression du vecteur tension

P = − T .n
 
pour un fluide Newtonien


Le vecteur P est le produit contracté du tenseur des contraintes T
par le vecteur unitaire normal à l'élément de surface dS

théorème de la divergence et notations tensorielles équation locale

∂ ( ρ ui ) ∂ ∂Tij
+ ( ρ ui u j ) = + ρ fi
∂t ∂x j ∂x j
Équation fondamentale de la mécanique

calculer P ou T nécessite une loi de comportement pour le fluide
considéré

expression pour le tenseur des contraintes en variables


tensorielles
Tij = − p δ ij + τ ij
− p δ ij tenseur sphérique - p : pression, δij tenseur unité

τ ij tenseur symétrique : tenseur des contraintes visqueuses



l'action de contact PdS se décompose en :

une force normale à dS ou force de pression

une force tangente à dS ou force de frottement


Équation fondamentale de la mécanique

expression pour le tenseur des contraintes visqueuses

∂uk  ∂ui ∂u j 
τ ij = λ δij + µ  + 

∂x k  ∂x j ∂x i 
∂uk
divergence de la vitesse
∂x k
 ∂ui ∂u j 
 
 ∂x + ∂ x  tenseur des déformations
 j i 

λ et µ : coefficients de viscosité de Lamé

λ + 2µ
hypothèse de Stokes : 3λ µ=0
Équation fondamentale de la mécanique

expression pour le tenseur des contraintes visqueuses

  ∂ui ∂u j  2 ∂uk 
τ ij = µ   +  − δij
 3 
  ∂x j ∂x i  ∂x k 

µ : viscosité moléculaire, donnée par la formule de


Sutherland dans le cas de l'air

T3 / 2
µ = 1,454 × 10 − 6 (kg / m / s) ( système MKS)
T + 110,4
Équation fondamentale de la mécanique
Loi de viscosité moléculaire pour l'air

viscosité (système MKS)


formule de Sutherland

température (K)
Les équations générales de conservation
Équation de l'énergie ou premier principe

expression de la variation de l'énergie totale de la masse contenue


υ)
dans le volume (υ
 V2 
énergie totale E T = ∫∫∫ ρ  e +  dυ
(υ) 2 

où eT est l'énergie totale spécifique (par unité de masse)

V2
eT = e +
2
variation de ET pendant le temps δt
∂E T
δE T = δt
∂t
la variation de ET résulte de processus thermodynamiques internes
et de variations de la vitesse V ainsi que du flux d'énergie à travers la
surface (S) délimitant (υ)
Équation de l'énergie ou premier principe

 ∂  V2  
terme de volume (δET )1 =  ∫∫∫  ρ  e +  dυ δt
 (υ) ∂t   2  

  V2   
terme de flux (δET )2 = ∫∫ ρ  e +  V . ndS δt

(S)
 2  
δET = (δET )1 + (δET )2

 ∂  V2   V2    
 ∫∫∫(υ)  ρ  e +  dυ + ∫∫ ρ  e +  V .ndS  δt
 ∂t   2  (S)
 2  
Équation de l'énergie ou premier principe

premier principe de la thermodynamique

δE T = δ W + δQ

δW et δQ : travail et chaleur reçus par le système pendant le temps δt

Évaluation de la chaleur reçue

δQ = −  ∫∫ q . n dS  δt
 
 ( S) 


q flux de chaleur : énergie reçue par unité de
temps et de surface (W/m2)
Équation de l'énergie ou premier principe

Évaluation du travail reçu puissance/unité de surface

travail des forces de contact sur (S)

δW1 = −  ∫∫ P . V dS  δt
 
 ( S) 

υ)
travail des forces de masse dans (υ

δW2 =  ∫∫∫ ρ f . V dυ  δt
 
 (υ) 
Équation de l'énergie ou premier principe

∂  V2   V2  
∫∫∫
( υ)
 ρ  e +
∂t   2
 dυ + ∫∫ ρ  e +
 ( S)
 2
 V . ndS =

− ∫∫ P . V dS + ∫∫∫ ρ f . V dυ − ∫∫ q. ndS
    
( S) ( υ) ( S)
Équation de l'énergie ou premier principe

théorème de la divergence et notations tensorielles équation locale

∂  V 2  ∂   V2  ∂
 ρ  e +  +  ρui  e +  = ρ fi ui + (uj Tij − qi )
∂t   2  ∂xi   2  ∂xi

en exprimant le tenseur Tij

∂   V 2  ∂   V 2 
 ρ  e +   +  ρui  e +  =
∂t   2   ∂x i   2 
∂ (pui ) ∂
ρ fi ui − + (uj τij − qi )
∂x i ∂x i
Équation de l'énergie ou premier principe
p
enthalpie spécifique : h=e+
ρ
p V2
enthalpie totale spécifique : hT = e + +
ρ 2
équation écrite avec l'enthalpie totale
∂ ∂ ∂p ∂
(ρ hT ) + (ρ ui hT ) = + (u j τij − qi ) + ρ fi ui
∂t ∂x i ∂t ∂x i

dhT ∂p ∂
ρ = + (uj τij − qi ) + ρ fi ui dhT
=0
dt ∂t ∂x i dt

dans un écoulement stationnaire, sans forces de masse,


non visqueux et adiabatique, l'enthalpie totale se conserve
Équation de l'énergie ou premier principe

thermodynamique 
dp dh ds 1 dp dV
=T + + V.

T
dh = Tds +
ρ dt dt ρ dt dt

ds dhT 1 dp  dV
1
T = − − V.
dt dt ρ dt dt
équation du mouvement
ui ∂p ui ∂τ ij

 dV dui
2 V. ≡ ui =− + + fi ui
dt dt ρ ∂ x i ρ ∂x i

équation pour l'enthalpie totale

dhT ∂p ∂
3 = + (u j τij − qi ) + ρ fi ui
dt ∂t ∂x i
Équation de l'énergie ou premier principe

combinaison simple de 1 2 3

équation écrite avec l'entropie

ds 1  ∂u j ∂qi 
T =  τ ij − 
dt ρ  ∂x i ∂x i 

facteurs de production d'entropie :


viscosité, flux de chaleur
Les équations générales de conservation

Récapitulation : les équations de Navier-Stokes

∂ρ ∂ (ρ ui )
continuité + =0
∂t ∂x i

∂ ( ρ ui ) ∂ ∂p ∂τ ij
mouvement + ( ρ ui u j ) = − + + ρ fi
∂t ∂x j ∂x i ∂x j

∂ ∂ ∂p ∂
énergie (ρ hT ) + (ρ ui hT ) = + (u j τij − qi ) + ρ fi ui
∂t ∂x i ∂t ∂x i

continuité une équation scalaire


mouvement trois équations scalaires
énergie une équation scalaire
Les équations de Navier-Stokes

les équations de Navier-Stokes doivent être complétées par


des lois de comportement pour le fluide

  ∂ui ∂u j  2 ∂uk 
contraintes visqueuses τ ij = µ   +  − δij
 3 
  ∂x j ∂x i  ∂x k 

flux de chaleur ∂T λ : conductibilité


(loi de Fourier) qi = − λ
∂x i thermique

équation d'état pour p R R : constante des gaz parfait


un gaz parfait = T
ρ M M : masse molaire du gaz
Les équations de Navier-Stokes

Les conditions aux limites sur un obstacle

conditions sur la vitesse

adhérence vitesse/obstacle nulle

Vp = 0 ou u = v = w = 0 ou (ui)p=0

conditions sur la température

soit, température imposée : T = Tp


 ∂T 
soit, flux de chaleur nul (paroi adiabatique) :   =0
 ∂n  p
Les conditions aux limites sur un obstacle

vitesse température
n n n
V T T
 ∂T 
  =0
 ∂n  p

Tp

adhérence température flux nul : cas


imposée adiabatique

flux de chaleur à la paroi en résulte flux de chaleur nul

 ∂T  Tp
qp = − λ p   refroidissement en résulte
 ∂n  p chauffage
Les équations générales de conservation
Équations de Navier-Stokes sous forme intrinsèque

∂ρ
( )
+ ∇. ρ V = 0

continuité
∂t

( )
∂ ρV
[( ) ]

+ ∇. ρ V ⊗V − ∇.T = 0
mouvement
 
∂t
∂ (ρ eT )
( ) ( )
+ ∇ . ρ eT V + ∇ . q − ∇ . V . T = 0
  
énergie
∂t
lois de comportement


( )
2 
T = −  p + µ ∇. V  I + µ  ∇ V + ∇ V  q = − λ ∇T
  T 
 3   

Classification des écoulements

Boeing 747- 400


Les équations générales de conservation

Classification des écoulements

Écoulement incompressible et écoulement compressible

nombre de Mach M
δρ 2 δM
variation de la masse volumique =−M
ρ M

δM δV δρ 2 δV
si nombre de Mach pas trop élevé ≈ ≈−M
M V ρ V

si nombre de Mach et variations de vitesse modérés, la masse


volumique peut être considérée comme constante, même si le
fluide est en fait compressible !

limite M ≈ 0,3 − 0,5


Classification des écoulements

Écoulement non visqueux et écoulement visqueux

écoulement non visqueux


V∞

V∞ écoulement visqueux

à grands nombres de Reynolds, les effets de la viscosité sont


confinés dans des régions de faible dimension relative sauf en
cas de décollement massif

hypothèse du fluide non visqueux ou parfait


Classification des écoulements

Effets visqueux sur un profil transsonique

incidence : 0° incidence : 9°
résolution des équations de Navier-Stokes par code Onera elsA
Classification des écoulements
Effets visqueux sur un profil transsonique

mise en incidence du profil (Mach amont égal à 0,7)


résolution des équations de Navier-Stokes par code Onera elsA
Classification des écoulements

Écoulement non visqueux et écoulement visqueux

tenseur de viscosité ou termes visqueux

  ∂ui ∂u j  2 ∂uk 
τ ij = µ   +  − δij 
 ∂x ∂x i  3 ∂x k
  j  

∂ui
si µ (viscosité) faible et dérivées petites
∂x j

les termes visqueux peuvent être négligés

équations de Navier-Stokes équations d'Euler

approximation dite du fluide parfait (terme impropre)


Écoulement non visqueux et écoulement visqueux

Les équations d'Euler

∂ρ ∂ (ρ ui )
continuité + =0
∂t ∂x i

∂ ( ρ ui ) ∂ ∂p
mouvement + ( ρ ui uj ) = −
∂t ∂x j ∂x i

∂ ∂ ∂p
énergie (ρ hT ) + (ρ ui hT ) =
∂t ∂x i ∂t

système différentiel hyperbolique pseudo-linéaire

ordre abaissé à un perte de conditions aux limites


Écoulement non visqueux et écoulement visqueux

Les équations d'Euler

n n
Navier-Stokes
Navier-Stokes

Euler

vitesse température

glissement à la paroi pas de condition

n. V = 0
 
Relation importante entre rotationnel et entropie

Rotationnel ou vecteur tourbillon

expression de l'accélération

∂V
 
dV V2
= + grad − V ⊗ rot V
 
1
dt ∂t 2

rotationnel ou vecteur tourbillon ou vorticité

ω = rot V
 

en coordonnées cartésiennes

   ∂w ∂v    ∂u ∂ w    ∂v ∂ u  
rot V ≡ ω =  −  i +  −  j +  −  k
 ∂ y ∂z   ∂z ∂x   ∂x ∂ y 
Relation importante entre rotationnel et entropie

Rotationnel ou vecteur tourbillon

en écoulement plan le rotationnel a une seule composante

 ∂v ∂u  
ωz =  −  k

 ∂x ∂y 
il est perpendiculaire au plan de l'écoulement

écoulement irrotationnel rotationnel nul


cette propriété est :
soit locale (dans une région)

soit globale (partout)


Relation importante entre rotationnel et entropie

Relation de Crocco

V2
enthalpie totale spécifique hT = h +
2
V2
2 grad hT = grad h + grad
2
thermodynamique
1
3 grad h = T grad s + grad p
ρ

dV 1
mouvement (non visqueux) 4 = − grad p
dt ρ
Relation importante entre rotationnel et entropie

Relation de Crocco

combinaison des relations 1 2 3 4

grad hT = T grad s + V ⊗ rot V


 

écoulement isenthalpique

T grad s + V ⊗ rot V = 0
 

si entropie constante dans un écoulement

vecteur rotationnel aligné avec vecteur vitesse

vecteur rotationnel nul


Relation importante entre rotationnel et entropie
Relation de Crocco

sources d'entropie dans un écoulement

ds 1  ∂u j ∂qi 
T =  τ ij − 
dt ρ  ∂x i ∂x i 

effets visqueux (couches limites, ondes de choc)

échanges thermiques

il existe de larges domaines où ces termes sont nuls


ou négligeables

les écoulements irrotationnels ne sont pas rares


Régions rotationnelles et irrotationnelles

la couche limite crée de l’entropie


profil subsonique

écoulement amont uniforme isentropique


seule source d’entropie : les couches limites

l’écoulement est presque partout isentropique,


donc irrotationnel justiciable d’une modélisation
plus simple (équation du potentiel)

n’est plus vrai en cas de décollement massif


Régions rotationnelles et irrotationnelles

le choc crée de l’entropie onde de choc courbe

M>1
la couche limite crée de l’entropie

poche supersonique
M∞ écoulement non
visqueux
mais rotationnel

couche limite
écoulement visqueux, donc rotationnel sillage

profil transsonique écoulement irrotationnel sauf


couches limites, sillage, aval du choc courbe
Classification des écoulements

Écoulement subsonique et écoulement supersonique

PP
V∞ = 0


le véhicule immobile P émet des perturbations qui se


propagent à la vitesse du son a0
Écoulement subsonique et écoulement supersonique

a 0 ∆t

V∞ = 0


le véhicule immobile P émet des perturbations qui se


propagent à la vitesse du son a0
Écoulement subsonique et écoulement supersonique

V∞ = 0

source immobile
Écoulement subsonique et écoulement supersonique


V∞ P
V∞ ∆t 1

V∞ ∆t 2

V∞ < a 0

écoulement subsonique
Écoulement subsonique et écoulement supersonique

V∞ < a 0

source subsonique
Écoulement subsonique et écoulement supersonique

V∞ < a 0

source subsonique
Écoulement subsonique et écoulement supersonique

cone de Mach

angle de Mach
 P α
V∞ a0
α sin α =
V∞
V∞ ∆t 1

V∞ ∆t 2

V∞ > a 0

écoulement supersonique
Écoulement subsonique et écoulement supersonique

V∞ > a 0

source supersonique
Écoulement subsonique et écoulement supersonique

M∞ = 1,5

V∞ > a 0

source supersonique
Écoulement subsonique et écoulement supersonique

M∞ = 3

V∞ > a 0

source supersonique
Écoulement subsonique et écoulement supersonique

V∞ = a 0

source sonique
Écoulement subsonique et écoulement supersonique

V∞ = a 0

source sonique
Écoulement subsonique et écoulement supersonique

V∞ = a 0

source sonique (zoom)
Les équations générales de conservation

Classification des écoulements

M>1

écoulement subsonique M∞ ≈ 0,7 − 0,8


écoulement transsonique
M<1

1 < M∞ < 1,2


écoulement supersonique
écoulement transsonique
Classification des écoulements
Profil transsonique

variation du nombre de Mach amont


résolution des équations de Navier-Stokes par code Onera elsA
Classification physique des écoulements

régime moléculaire régime continu

simulation directe

fluide réel visqueux


équations de Navier-Stokes

fluide incompressible fluide non visqueux


équations d'Euler
fluide compressible
Classification mathématique des écoulements

écoulement instationnaire écoulement stationnaire

(X,Y,Z,t) tridimensionnel (X,Y,Z)

(X,Y,t) bidimensionnel (X,Y)

(X,t) monodimensionnel (X)


Les méthodes de prévision en aérodynamique classique

ESSAIS EN SOUFFLERIE
LES EQUATIONS GENERALES DU MOUVEMENT

EQUATIONS DE NAVIER-STOKES

APPROXIMATION DU FLUIDE NON VISQUEUX

Cas général : Equations d'Euler


Ecoulement irrotationnel
Monodimensionnel Bidimensionnel
Equation du potentiel

complète linéarisée stationnaire instationnaire Supersonique : Méthode des caractéristiques

Transsonique, Supersonique : Méthodes


numériques
Ecoulement incompressible
Equation de Laplace théorie des profils
minces et de la ligne
Solutions analytiques portante Tridimensionnel : Méthodes numériques
Méthode des singularités

PRISE EN COMPTE DES EFFETS VISQUEUX

L'approximation de couche Simulation numérique directe (DNS)


frottement, flux de chaleur Problème complet
limite
Résolution numérique des Simulation des grosses structures (LES)
Equations d'Euler : Méthode de couplage : équations de Navier -Stokes
modèles non Equations moyennées (RANS)
fluide parfait - fluide
visqueux visqueux
Paramètres de similitude

Dassault Aviation Falcon 7X


Paramètres de similitude

Équations de Navier-Stokes (sans forces massiques)

∂ρ ∂ ( ρui )
continuité + =0
∂t ∂x i

∂ ( ρui ) ∂ ( ρuiu j ) ∂p ∂τij


mouvement + =− +
∂t ∂x j ∂
i ∂x j
x

∂ ( ρeT ) ∂ ( ρuieT ) ∂ ∂ ( pui )


énergie
∂t
+
∂x i
=
∂xi
( u j τij − qi ) −
∂x i

continuité une équation scalaire


mouvement trois équations scalaires
énergie une équation scalaire
Paramètres de similitude

Équations de Navier-Stokes sans dimensions

∂ρ ∂
continuité + ( ρ ui ) = 0
∂ t ∂xi

∂ ∂ ∂p 1 ∂
mouvement ( ρ ui ) + ( ρ ui uj ) = − + ( τij )
∂t ∂x j ∂xi Re ∂x j
énergie
∂ ∂ 1 ∂ µ ∂2  V2  ∂
∂t
( ρ eT ) + ( ρ ui eT ) =
∂xi Re ∂xi
( uj τij ) + γ  eT −
RePr ∂xi∂xi 
−
2  ∂xi
( p ui )

ρ∞ V∞L
Re = nombre de Reynolds
µ∞

µCp
Pr = nombre de Prandtl
λ
Paramètres de similitude

Osborne Reynolds (1842 – 1912)

1883 : définition du nombre de Reynolds


publié dans
« An Experimental Investigation of the Circumstances Which
Determine Whether the Motion of Water in Parallel Channels
Shall Be Direct or Sinuous and of the Law of Resistance in
Parallel Channels »

étude sur les écoulements


dans les rivières
A quoi servent les souffleries ?

Selon certains : c'est un moyen coûteux, bruyant et dangereux


de résoudre les équations de Navier-Stokes !

Certes ! Mais sait-on résoudre les équations de Navier-Stokes ?

Oui, dans un certain nombre de cas grâce à la puissance des


calculateurs et aux progrès des méthodes numériques

Toutefois, la résolution des équations de Navier-Stokes complètes


est encore hors de portée sur une forme aussi complexe
qu'un avion

Il faut simplifier ces équations, en particulier, en modélisant


la turbulence

D'où un manque de précision faisant que la confiance dans les


calculs est encore limitée
A quoi servent les souffleries ?

La soufflerie est un moyen de prévision du comportement d'un


véhicule en réalisant une simulation expérimentale sur une
maquette en général à échelle réduite

L’expérimentation en soufflerie permet d’analyser certains


phénomènes dangereux survenant dans des conditions
extrêmes : décollement massif, instabilités, tremblement…

L'expérience fournira les performances (portance, traînée,


moments…) transposables au véhicule réel si des règles de
similitude sont satisfaites

La soufflerie permet aussi de constituer des cas tests pour valider


(ou invalider !) les calculs : les conditions de similitude sont alors
secondaires
Que réalise une soufflerie ?

Les essais sont exécutés dans une enceinte - ou veine d'essais -


constituant un espace confiné effets des parois

Les mesures sont exécutées sur une maquette tenue par un


support risque de perturbations

L'écoulement arrivant sur la maquette doit être représentatif de


la réalité absence de perturbations ou tourbillons,
faible niveau de bruit…

Un essai en soufflerie est beaucoup moins coûteux et moins


dangereux (!) qu'un essai en vol. Il permet en outre d'effectuer
un grand nombre de mesures autour de la maquette

Les véhicules - aussi bien aériens que terrestres - font l'objet


de très nombreux essais en soufflerie avant leur mise en service
Principales conditions de similitude en aérodynamique classique

effets visqueux (couche égalité des nombres


limites, sillages…) de Reynolds

conditions aux limites similitude de la géométrie


sur les parois

phénomènes d’ondes identité des nombres


(choc, compression, de Mach
détente)

effets de compressibilité mêmes propriétés


thermodynamiques

+ bien d’autres conditions en hypersonique, en aérothermique…


Classification des souffleries

Subsoniques : de 0 à 200 m/s - écoulement incompressible

véhicules terrestres, avions en phase de décollage


ou d'atterrissage, génie civil, énergétique…

Transsoniques : 0,7 < Mach < 1,3


avions de transport civils (Boeing, Airbus, Dassault…),
avions de combat : secteur stratégique

Supersoniques : 1,6 < Mach < 4


avions de transport supersoniques, avions de combat,
missiles
Hypersoniques : Mach > 5
véhicules hypersoniques (Navette Spatiale), corps
de rentrée dans l’atmosphère, sondes
Souffleries transsoniques

objectif
produire des écoulements dont le nombre de Mach est proche de 1
pour étudier des dispositifs fonctionnant dans le domaine
transsonique où des régions supersoniques se forment sur l'avion

difficultés techniques

l'effet de confinement dû aux parois de la veine devient


déterminant la diminution de section produite par la
maquette fait col sonique : effet de blocage

les perturbations supersoniques se propagent selon des


directions presque normales à la maquette (angle de Mach
proche de 90°) elles se réfléchissent sur les parois
et retombent sur la maquette
Sources des écarts avec la réalité

qualité de l'écoulement amont


respect du nombre de Mach
respect du nombre de Reynolds
interactions avec les parois
interactions avec les supports
Effet de blocage sonique produit par la maquette

ligne sonique

M0 ≈ 1

subsonique supersonique

loi des aires minimum très plat près de M = 1

M 0,8 0,85 0,9 0,95 1


A / Ac 1,038 1,021 1,009 1,002 1
Interactions avec les parois en bas supersonique

M0 = 1 + ε

transsonique

 1 
inclinaison des perturbations α ≅ Arc sin  ≈ 90°
 M0 

les réflexions sur les parois retombent sur la maquette


Solutions pour les souffleries transsoniques

le déblocage de l'écoulement est assuré en agissant sur les parois


(haute et basse) de la veine augmenter le débit passant au
niveau de la maquette pour éviter la formation d'un col sonique

parois perforées comportant des trous d'aspiration

parois à fentes (même action)

parois adaptables leur forme est ajustée


pour reproduire la ligne de courant de l'écoulement
en atmosphère infinie
Parois ventilés (perforées ou à fentes)

principe : une partie du débit de la soufflerie contourne la


veine d'essais

suppression du blocage sonique au niveau de la maquette


reconstitution naturelle des lignes de courant

inconvénients corrections résiduelles à effectuer


modélisation difficile des conditions aux limites
Parois adaptables

principe donner aux parois une forme telle qu'elles soient


des lignes de courant pour un écoulement tendant vers un état
uniforme à l'infini

écoulement intérieur : essai écoulement extérieur : calcul


potentiel , Euler

aux parois :
pression mesurée = pression calculée

déformation des parois jusqu’à ce


que cette condition soit satisfaite

processus itératif
Veine à parois adaptables de la soufflerie S3Ch de l'Onera-Meudon

capteurs de déplacement vérins

parois déformables ≈ 800mm


Une soufflerie transsonique typique : la soufflerie S3Ch de l’Onera

installation continue à retour


nombre de Mach : 0,6 < M < 1,35
pression génératrice : pression atmosphérique
température génératrice : 290 K < Ti0 < 330 K
réglage précis du nombre de Mach par col aval sonique réglable

Ac
A0 choc

M<1
M0
M>1

= Σ (M0 )
A0
Ac

veine guidée à parois interchangeables


section : 0,76 m x 0,80 m, longueur : 2,20 m
parois rigides pleines, perforées ou auto-adaptables
parois latérales équipées de hublots
La soufflerie S3Ch du Centre Onera de Meudon

ventilateur à
pas variable moteur
3500 kW
diamètre 3m diamètre 2m

×4,2m2
section 4,2×
veine d'essais 5 mètres

×0,8m2
section 0,8×
filtres
24 mètres
réfrigérant diffuseur
collecteur
La soufflerie S3Ch du Centre Onera de Meudon

veine d’essais
Veine de la soufflerie S3Ch avec maquette motorisée d'aile d'A340

montage entre parois


Veine de la soufflerie S3Ch avec maquette de profil supercritique

balance pour
mesure de profil d'aile
la traînée

paroi latérale gauche démontée


Veine de la soufflerie S3Ch avec maquette d'arrière-corps
d'avion de combat et simulation du jet du réacteur

tuyère propulsive

support de sondes

sondes

mât support et alimentation du jet arrière-corps


Une très grande soufflerie transsonique : la soufflerie S1MA
du Centre Onera de Modane-Avrieux (Haute-Savoie)
Centre Onera de Modane-Avrieux

soufflerie S1MA
Maquette d'Airbus A340 dans la veine de la soufflerie S1MA

montage sur dard arrière


Comment restituer le nombre de Reynolds
sur des maquettes à échelle réduite ?

ρ ∞ V∞L
R=
µ∞
p
augmenter la masse volumique ρ=
rT
augmenter la pression soufflerie pressurisée

entraîne aussi une augmentation de la pression dynamique

1 γ
q∞ = ρ ∞ V∞ = p ∞M2∞
2

2 2
donc des efforts aérodynamiques sur la maquette

problèmes de tenue mécanique, risques de déformation :


il y a une limite à l'augmentation de la pression
Effort de portance sur une maquette

Conditions de la soufflerie S1Ma de l’Onera

Nombre de Mach M0 = 1

Pression génératrice pi = 10 5 Pa

Surface de l’aile de la maquette S = 2 m2

Coefficient de portance C z = 0,5


γ
Force de portance Fz = p 0 M20 S C z
2

Fz ≅ 37000 N = 3,7 tonnes


Comment restituer le nombre de Reynolds
sur des maquettes à échelle réduite ?
p
augmenter la masse volumique ρ=
rT
diminuer la température soufflerie cryogénique

entraîne aussi une diminution de la viscosité de l'air

T3 / 2
µ∞ ∝
T + 110,4
on gagne sur deux tableaux
1 γ
q∞ = ρ ∞ V∞ = p ∞ M2∞
2

2 2
la pression dynamique ne dépend pas de la température

les efforts aérodynamiques sont constants


European Transonic Wind tunnel (ETW) à Cologne

compresseur

injection LN2
veine d'essais

nombre de Reynolds max. : 230 × 106 /m

veine d'essais : 2,4 m × 2m pression : 1,25 à 4,5 bars


nombre de Mach : 0,15 à 1,3 température : 90 à 313 K
Soufflerie transsonique cryogénique ETW
Evolution du nombre de Reynolds

valeurs relativement à
la température ambiante

nombre de Reynolds

efforts

puissance

température, K
origine : soufflerie ETW - Cologne
Soufflerie transsonique cryogénique ETW
Enveloppe nombre de Mach - nombre de Reynolds

Cruise Range of origine : soufflerie ETW - Cologne


90
nombre current and future
de Transport Aircraft
Reynolds 80
Half Models
−6 70
×10 Take-off
and
60
(1/2 corde Landing
moyenne) 50

40 n
30
Full Models
20
Other European
10 Wind Tunnels

0
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1.0 1.2
nombre de Mach
European Transonic Wind tunnel (ETW) à Cologne

montage sur dard arrière


European Transonic Wind
tunnel (ETW) à Cologne

Veine d'essais vue de l'aval

parois à fentes
Fin du cours

L’Éole de Clément Ader

Vous aimerez peut-être aussi