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Chapitre 2 : Caractéristiques essentielles des fluides

Sommaire

I. Rappels
II. Fluides incompressibles et fluides compressibles
III. Fluides parfaits et fluides réels
IV. Viscosité
V. Phénomènes de surface

I. RAPPELS

I.1. DEFINITIONS

I.1.1. Fluide

On appelle fluide l’état gazeux ou liquide de la matière. Les fluides n'ont pas de forme
propre, ils se déforment facilement. En introduisant un fluide dans un récipient, ce dernier en
épouse les formes. Les molécules de fluide sont peu liées entre elles (liquide) voire même
libres et sans interaction mutuelle (gaz parfait).

I.1.2. Particule fluide

La particule fluide est une portion de fluide, de dimensions arbitrairement choisies, à


laquelle correspondent, pendant un intervalle de temps ∆t entourant l’instant t, une pression,
une température, une masse volumique… Nous dirons par convention, que ce sont les valeurs
de ces grandeurs à l’instant t au centre d’inertie de la particule. On peut alors faire totalement
abstraction de la structure atomique et définir des grandeurs locales. On écrit souvent dV pour
l’élément fini ∆V.

I.2. MASSE VOLUMIQUE

La masse volumique ρ (rho) d’une substance est la masse de l’unité de volume de la


m
substance : ρ=
V
Elle s’exprime dans le S.I. en kg .m−3 ; sa dimension est : M L−3
I.3. DENSITÉ D’UN CORPS

La densité d’un corps est le nombre adimensionnel qui exprime le rapport du poids du
corps au poids d’un égal volume d’une substance de référence (rapport de masses
volumiques). Les solides et les liquides sont comparés à l’eau à 4 °C prise comme référence.
Les gaz sont souvent comparés à l’air (sans gaz carbonique et sans hydrogène) pris comme
référence à 0 °C et 1 atm.

I.4. DÉBIT
Le débit est le quotient de la quantité de fluide qui traverse une section droite de la
conduite par la durée de cet écoulement.

I.4.1. Débit massique

Si m est la masse de fluide qui a traversé une section droite de la conduite pendant le
∆m
temps t, par définition le débit massique est : Q m =
∆t

Unité : kg·s-1 ; dimension : MT-1

I.4.2. Débit volumique

Si V est le volume de fluide qui a traversé une section droite de la conduite pendant
∆V
le temps t, par définition le débit volumique est : QV =
∆t

Unité : m3·s-1 ; dimension : L3T-1

∆m
La masse volumique r est donnée par la relation : ρ= d'où : Qm =ρQV
∆V

II. FLUIDES INCOMPRESSIBLES ET FLUIDES COMPRESSIBLES

II.1. FLUIDES INCOMPRESSIBLES

Les liquides sont presque toujours considérés comme incompressibles. Par exemple, la
masse volumique de l’eau à 20 °C passe de 998 kg.m -3 sous la pression atmosphérique à 1004
kg.m-3 sous 150 bars. La masse volumique des liquides dépend par contre beaucoup de la
température : entre 20 et 100 °C la masse volumique de l’eau passe de 998 à 958 kg.m-3.
II.2. FLUIDES COMPRESSIBLES

Les gaz sont au contraire essentiellement compressibles : en première approximation


leur masse volumique est proportionnelle à la pression (absolue). Sous pression constante la
masse volumique est également fonction de la température.
La caractéristique essentielle qui permet de distinguer un fluide incompressible d’un fluide
compressible est donc la masse volumique. Si celle-ci est constante alors le fluide considéré
est incompressible. Dans le cas contraire, le fluide est compressible.

III. FLUIDES PARFAITS ET FLUIDES RÉELS

III.1. FLUIDES PARFAITS

Les fluides parfaits (liquides ou gaz) sont des fluides dont le coefficient de viscosité est
nul. De tels fluides n’existent pas en toute rigueur.

III.2. FLUIDES RÉELS

Les fluides réels (liquides ou gaz) sont des fluides dont le coefficient de viscosité est non
nul. En toute rigueur, tous les fluides sont des fluides réels.

IV. VISCOSITÉ

La viscosité d’un fluide est la propriété qui exprime sa résistance à une déformation
induite par une force tangentielle (écoulement). La viscosité est due principalement à
l’interaction entre les molécules de fluide. Sous l’effet des forces d’interaction entre les
molécules de fluides et celles de la paroi, chaque molécule de fluide ne s’écoule pas à la
même vitesse : on dit qu’il existe un profil de vitesse comme l’illustre la Figure I.1 :
La vitesse de chaque couche est une fonction de la distance z de cette couche au plan fixe :
v=v (z )
IV.1. VISCOSITÉ DYNAMIQUE

La force de frottement F qui s’exerce à la surface de séparation de deux couches contiguës


distantes de dz s’oppose au glissement d’une couche sur l’autre. Cette force est
proportionnelle à la différence de vitesse des couches dv, à leur surface A et inversement
proportionnelle à dz. Le facteur de proportionnalité est appelé viscosité dynamique μ :
dF dv
=−μ ; l a dimension de μ est : [ μ]=ML-1T-1
dA dz

IV.2. VISCOSITÉ CINÉMATIQUE

La viscosité cinématique ν est le rapport entre la viscosité dynamique μ et la masse


μ
volumique ρ : ν= ; la dimension de ν est : [ ν ]=L2T-1
ρ

V. PHÉNOMÈNES DE SURFACE

V.1. DESCRIPTION

La surface libre d’un liquide au repos est plane et horizontale à l’échelle humaine.
Mais l’expérience prouve aussi que, au voisinage d’une paroi cette constatation est infirmée :
de l’eau tend à monter le long d’une paroi de verre propre, du mercure tend à descendre. On
dit souvent que l’eau mouille la paroi et que le mercure ne la mouille pas. La seule existence
des forces de pression ou de pesanteur ne peut donc expliquer ce phénomène.
La tension superficielle d’un liquide est le travail nécessaire pour amener à la surface
suffisamment de molécules de l’intérieur du liquide pour former une nouvelle unité de
surface. Autrement dit, c’est la résistance qu’oppose un liquide à l’augmentation de sa
surface.

V.2. TENSION SUPERFICIELLE

Considérons un cadre ABCD dont le coté AB, de longueur L, peut glisser sur DA et
CB, plongé initialement dans un liquide (par exemple de l'eau de savon), ce cadre est rempli
d'une mince lame de liquide (une petite épaisseur donc deux interfaces).
Soit E l’énergie d’interaction moléculaire à une surface interfaciale : E=γS

Le travail des forces capillaires (travail résistant) est WC= - E

Supposons qu’un opérateur déplace de façon quasi-statique la tige de longueur l en produisant une
force F et un travail WF. Si l’on note dx le déplacement, le théorème de l’énergie cinétique appliqué à
la tige donne :

d Ec =d W F + d W C =0 ⇒ d W F=dE=2 γdS=2 γldx


Ainsi : F=2 γl
Pour maintenir AB en équilibre, il faut lui appliquer une force F (qui ne dépend pas de la

position de AB) telle que F = 2·f ou F=2 γ L avec F en N , L en m et  en N·m–1.

Le liquide tire AB vers DC par une force f sur chaque face de la lame, proportionnelle à la
longueur L

Unité : Dans le système international (SI), l'unité de tension superficielle n'a pas de nom
particulier : (N·m–1).

Cette force F s’identifie à la résultante des forces capillaires

Remarques :
Lorsque que l’on traite une membrane d’eau savonneuse, il ne faut pas oublier qu’il y a deux
interfaces liquide-gaz ce qui explique la présence du facteur deux dans l’expression des forces
capillaires.
La tension superficielle varie avec la température ; γ diminue quand la température augmente
jusqu’à s’annuler à la température critique
A la surface de séparation entre deux liquides immiscibles, on observera un phénomène
analogue. On convient alors de parler de tension interfaciale.
Les forces qui permettent de rendre compte de ces phénomènes sont appelées forces
capillaires.
V.3. ROLE DES TENSIO-ACTIFS

Les tensioactifs sont constitués de molécules amphiphiles c’est-à-dire munies d’un pôle
hydrophile et d’une longue chaîne hydrophobe. Lorsqu’un tensioactif est ajouté à de l’eau il
vient se placer immédiatement à la surface, avec la queue hydrophobe pointant à l’extérieur
de la surface. Ce processus s’accompagne d’une stabilisation de la surface et donc d’une chute
de la tension superficielle. Ce n’est qu’une fois la surface saturée, et n’offrant plus d’espace
disponible à de nouvelles molécules amphiphiles, que les tensioactifs vont former des
structures organisées au sein du liquide : ce sont les micelles. Les micelles sont des structures
sphériques ou ellipsoïdales dont la surface est constituée des têtes hydrophiles des
tensioactifs, alors que les queues hydrophobes de ces derniers sont regroupées à l’intérieur.
L’effet nettoyant des tensioactifs découle du fait que les substances hydrophobes, telles que
les matières grasses, peuvent être contenues à l’intérieur des micelles. La concentration de
tensioactifs au-dessus de laquelle les micelles commencent à se former est connue comme la
concentration micellaire critique (CMC). Elle s’obtient en déterminant la concentration à
partir de laquelle la tension superficielle cesse de chuter.

Exercices d’application :

1. Déterminer la viscosité dynamique de l’huile d’olive sachant que sa densité est 0,918 et sa
viscosité cinématique est 1,089 Stockes.

2. Quelle est l’influence de la température sur la viscosité ?

3. Calculer le poids P0 d’un volume V=3 litres d’huile d’olive ayant une densité d=0,918.

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