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Cours de MDF CH – 1. Généralités – Pr. M.

CHERRARED Adopté par Ait Taleb Souad L2 Génie Civil


2ème ann. Lic. GC
CH – I GENERALITES – PROPRIETES DES FLUIDES

Définition d’un fluide – Caractéristiques générales


Un fluide est un corps qui se déforme facilement contrairement à un solide. Les fluides les plus
courants sont les liquides et les gaz.
Un fluide peut donc être caractérisé par les points suivants :
- Il est facilement déformable. C’est un corps sans forme qui prend la forme de l’espace ou du
volume qui le contient.
- C’est un milieu continu. C’est-à-dire, ses propriétés varient d’une façon continue, propriétés
considérées comme caractéristiques non d’un point sans volume mais au contraire d’une
particule, volume de fluide extrêmement petit autour d’un point géométrique P.
- Les états d’un fluide se différencient essentiellement par l’intensité des forces de liaison qui
assurent la liaison entre les molécules (état liquide, état gazeux, état visqueux, etc.).
- Pour un solide, on parle de déformations, mais pour un fluide on parle de vitesse (ou taux) de
déformation.
- Dans un fluide les forces intermoléculaires sont faibles (plus faibles pour les gaz où les
molécules se déplacent librement les unes par rapport aux autres) contrairement à un solide
où ces forces sont plus fortes.
- Les liquides ne peuvent supporter que les efforts de compression, ils ne supportent pas les
efforts de traction contrairement aux solides qui supportent les deux.
Définition de la MDF - Principes
 La MDF s'inscrit dans le cadre plus général de la mécanique des milieux continus et
déformables.
 Elle s’intéresse à l’étude de l’équilibre du mouvement du fluide, donc aux lois représentant cet
équilibre. On a deux équilibres possibles : l’équilibre statique (fluide sans mouvement) et
l’équilibre dynamique (fluide en mouvement).
 L’aspect physicochimique et en particulier la structure moléculaire du fluide et les forces de
cohésion n’apparaissent que par leurs conséquences sur le comportement du fluide. On
admet que des propriétés telles que la densité, la pression, la température, et la vitesse sont
prises comme étant bien définies à des points infiniment petits, et changent progressivement
d'un point à l'autre. La nature discrète et moléculaire d'un fluide est donc ignorée.
Dans ce contexte, on introduit la notion de :
- Particule fluide : c’est un grand nombre de molécules qui constitue un volume infiniment petit
pour pouvoir considérer que les propriétés propres du fluide restent constantes ;
- Propriétés du fluide : on associe à cette particule fluide certaines propriétés :
 Physiques : masse volumique (ρ), viscosité (υ ou μ), compressibilité (χ), …

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 Dynamiques : pression (P), …
 Cinématiques : vitesse (v), …
Ces propriétés sont fonction de l’espace (x,y,z) et du temps (t).
Suivant ces propriétés, on distingue deux parties de la MDF :
L’aérodynamique : étude des écoulements d'air et de leurs effets sur les éléments solides qu’ils
environnent.
L’hydrodynamique : 2 situations : Fluide en mouvement + solide fixe ou Fluide + objet en
mouvement.
Autres définitions de base
Ecoulement laminaire et écoulement turbulent
Soit un écoulement à une vitesse moyenne
uniforme v, dans un système cartésien (x,y,z).
Ecoulement laminaire : les particules du fluide se
déplacent dans la même direction, parallèlement
et avec la vitesse v. Le mouvement du fluide
semble « uniforme ». On a : 𝑣⃗ = (𝑣𝑥, 0,0)
Ecoulement turbulent : les particules se déplacent
dans des sens différents momentanément
(même si la vitesse d’écoulement est la même
qu’en laminaire). Dans ce cas, on a :
𝑣⃗ = (𝑣𝑥 + 𝑣′ , 𝑣′ , 𝑣
′ 𝑥 𝑦 𝑧 Figure I.1. Schéma descriptif des écoulements
)
𝑣′ , 𝑣′ , 𝑣′ : étant respectivement les perturbations
laminaire et turbulent ayant la même vitesse moyenne
𝑥 𝑦 𝑧
de vitesse dans les sens x, y et z. En outre, il est clair que les vitesses moyennes dans les autres
directions sont égales à zéro : 𝑣𝑦 = 𝑣𝑧 = 0.

Fluide compressible et fluide incompressible


Fluide compressible : lorsque le volume occupé par le fluide varie en fonction de la pression
extérieure. Dans ce cas, les changements de la densité du fluide ont des effets significatifs sur
l'ensemble de la solution. Les gaz sont des fluides compressibles (l’air, l’hydrogène, le méthane à
l’état gazeux, …).
Fluide incompressible : lorsque le volume occupé par le fluide ne varie pas (ou négligeable) en
fonction de la pression extérieure. Les changements de la densité du fluide n’ont pas d’effets
significatifs sur l'ensemble de la solution. Les liquides peuvent être considérés comme des fluides
incompressibles (eau, huile, etc.).
La compressibilité est donc une propriété qui permet de faire la distinction entre liquide et gaz.

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Fluide parfait et fluide réel
Fluide parfait : s'il est possible de décrire le mouvement du fluide sans prendre en compte les
effets de frottement. C’est-à-dire, c’est un fluide sans frottement (la viscosité tend vers 0).

Si ̅ ̅⃗
𝐹 = 𝑑̅𝐹̅𝑛⃗ ̅𝐹̅𝑐⃗ ; on a pour un fluide parfait : ̅𝐹̅𝑐⃗ = 0, donc ̅𝐹̅⃗ = 𝑑̅𝐹̅𝑛⃗ ; c-à-d, ̅𝐹̅⃗ est normale à
𝑑
+ 𝑑 𝑑
la surfacer dS.

Avec
̅𝐹̅⃗ : Force d’interaction au niveau de la surface
𝑑
élémentaire dS de normale 𝑛̅⃗ entre le fluide
et le milieu extérieur.
𝑑̅𝐹̅𝑛⃗ : Composante normale à dS
̅𝐹̅𝑐⃗ : Composante tangentielle à dS.

Fluide réel : dans ce cas, et lorsque le fluide est en mouvement,


on prend en considération les forces tangentielles de
frottement interne qui s’opposent au glissement relatif des
couches fluides. Par contre, au repos, on admet que ces forces
tangentielles sont nulles (c-à-d : le fluide réel se comporte
comme un fluide parfait).
Ecoulement stationnaire et écoulement instationnaire
Figure I.2
L’écoulement du fluide est stationnaire (ou permanent) si ses
6v
composantes de vitesse sont indépendantes de la variable temps ( = 0). Il est dit instationnaire
6t
(ou non-permanent) si cette condition n'est pas vérifiée.
Ligne de courant
On appelle ligne de courant, à un instant t fixé, une courbe dont la direction tangente en chacun
de ses points est la direction du vecteur vitesse. L'équation d'une ligne de courant se calcule par
intégration, à un instant t fixé, des équations suivantes (en notant dx, dy, dz, la tangente en x, y, z,
𝑑𝑥 𝑑𝑦 𝑑𝑧
à la ligne de courant) = = .
𝑢(𝑥,𝑦,𝑧,𝑡)) 𝑣(𝑥,𝑦,𝑧,𝑡)) w(𝑥,𝑦,𝑧,𝑡))
:
Où u, v, w sont les composantes du vecteur vitesse.
Propriétés principales des fluides
Ces propriétés, définies à l’échelle de la particule, permettent d’évaluer le comportement du
fluide vis-à-vis des sollicitations extérieures. En général, un fluide peut avoir de nombreuses
propriétés relatives à la thermodynamique, la mécanique, ou à d'autres domaines de la science.
Nous allons présenter les principales. Parmi ces propriétés, on distingue la température (T) et la
pression (P) qui influencent La structure moléculaire et qui vont jouer un rôle important dans la
MDF.

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La masse volumique ρ

C’est la masse du fluide par unité de volume. ρ = m


V (en kg/m3 ou g/cm3).

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Avec m : masse du fluide
V : volume occupé par le fluide.
Le poids volumique ω

Le poids volumique d’un fluide est : 𝜔 = 𝑚.g


= 𝜌. 𝑔 ; avec g : accélération de la pesanteur.
𝑉
La densité
𝜌
La densité d’un fluide d est une grandeur sans dimension et est donnée par le rapport : 𝑑 = ;
𝜌réf

où 𝜌 : est la masse volumique du fluide considéré.


𝜌𝑟éf : masse volumique d’un fluide de référence.

Densité des liquides : Pour les liquides, on prend comme fluide de référence l’eau pure à 4 °C et à
pression atmosphérique, avec une masse volumique de 1000 kg/m3.
𝜌𝑙igui𝑑𝑒

C’est-à-dire : 𝑑𝑙i𝑞𝑢i𝑑𝑒 = . Donc : deau = 1.


𝜌𝑒𝑎u
Densité des gaz : Pour les gaz, le fluide de référence est l’air. La valeur de référence prise est la
masse d'un litre d'air à 0 °C sous une pression de 760 mmHg, soit 1,29349 g (on prend souvent 1,2
g/l ou kg/m3). Donc : 𝑑g𝑎𝑧 = 𝜌𝑔𝑎z.
𝜌𝑎ir

Remarque : la masse volumique et la densité sont nécessaire à l’étude de la statique des fluides
(CH - II).
La viscosité
C’est une propriété très importante des fluides. La viscosité d’un fluide peut être définie comme
étant la résistance opposée par ce fluide à sa mise en mouvement. La viscosité est donc liée à
l’existence des forces intermoléculaires qui se traduit par :
- L’adhérence des fluides sur les parois à son contact,
- La résistance aux mouvements relatifs des particules les unes par rapport aux autres.
Cette résistance correspond à une perte d’énergie cinétique qui va se transformer en chaleur.
L’influence de la viscosité n’apparait que s’il y a mouvement des particules les unes par rapport
aux autres.
Expérience des deux plaques parallèles – mise en
évidence de la viscosité dynamique
La figure I.3 illustre l’expérience d’un fluide
compris entre 2 plaques parallèles, une plaque
inférieure fixe et l’autre supérieure mobile de
surface S. Cette dernière est tirée par une force
F ; ce qui la fait déplacer à une vitesse v. Soit h la
distance entre les deux plaques.
Figure I.3. Expérience des 2 plaques parallèles
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L’expérience permet d’étudier le rapport F/S (contrainte de cisaillement ou de frottement fluide-
paroi) en fonction du rapport v/h (comme le gradient de vitesse). On constate que plus le fluide
est visqueux, plus il s’oppose à sa mise en mouvement.
Le tracé de F/S = f(v/h), met en évidence 4 types de fluides : fluide parfait, fluide newtonien, fluide
épaississant ou dilatant (μ<1) et fluide plastique (μ>1) (figure I.4).
F/S = τ contrainte tangentielle par unité de surface qui s’oppose au mouvement.
𝑑𝑣 𝑑𝑢
On a : 𝑟 = 𝜇. (ou 𝑟 = 𝜇. )
𝑑𝑦 𝑑𝑦 Figure I.4
Avec 𝜇 : coefficient de viscosité dynamique.
𝑑𝑣
(𝑜𝑢 𝑑𝑢) : gradient de vitesse.
𝑑𝑦 𝑑𝑦

Pour un fluide Newtonien, la relation est linéaire :


𝑣
𝑟 = 𝜇.

C’est-à-dire, les fluides Newtoniens ont une viscosité
dynamique indépendante du gradient de vitesse.
μ varie en fonction de la pression et de la température.
𝜇 = 𝜇(𝑃, 𝑇)
La viscosité ne dépend que de la température
Lorsque la température augmente, la viscosité d'un
T et de la pression P, non des surfaces
liquide décroît ; par contre celle d’un gaz augmente.
agissant sur le fluide.
Unité de μ :

La dimension de la viscosité dynamique s’écrit : [μ] = N.m


m . m.s
2( −1)
= N. s. m−2 = Pa. s
 Pa.s = Pascal seconde
 N.s/m² = Newton seconde / mètre carré
 Kg/m.s = Kilogramme / mètre seconde
 Po ou P = La Poise
 cP = Centipoise
 PI = Le Poiseuille.
1 Pa·s = 1 Pl = 1 N.s/m² = 1 kg/m·s = 10 Po = 1x103 cPo; 1 Po = 0,1 PI = 0,1 Pa.s
Viscosité cinématique
Dans de nombreuses formules apparaît le rapport de la viscosité dynamique et de la masse
volumique. Ce rapport est appelé viscosité cinématique υ.
On écrit ߥ = 𝜇. En m²/s ou en Stockes (St) 1 m²/s = 104 St.
𝜌
La pression
Dans un fluide, la pression est due au bombardement des molécules agissant sur une surface. Les
fluides sont constitués de molécules qui s’agitent continûment et de façon désordonnée. Dans leur
mouvement désordonné, les molécules subissent une multitude de chocs sur les parois du

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récipient qui les contient. Ce sont ces chocs qui sont à l’origine de la force pressante s’exerçant sur
une paroi, et donc de la pression.
La pression en un point à l'intérieur d'un fluide est la même dans toutes les directions. Cette
propriété de la pression est appelée isotropie.
Dimension de la pression
La pression est exprimée souvent en pascal (Pa), Newton par mètre carré (N/m²) ou en bar.
D’autres unités sont aussi utilisées telles que : atmosphère (atm), Centimètre de mercure (cmHg)
ou millimètre de mercure (mmHg), millimètre d'eau (mmH2O) ou centimètre d’eau (cmH2O), g/cm²,
kg/cm² ou encore kgf/cm².
On a : 1 bar = 105 Pa ; 1 atm = 101 325 Pa; 1 mmHg = 133,3 Pa ; 1 cmH2O = 98,0638 Pa ;
1 Pa = 1 N/m² ; 1 g/cm² = 98,0665 Pa ; 1 kg/cm² = 0,980665 bar.

Coefficient de compressibilité (ou Module de compressibilité)


La compressibilité d’un fluide définit sa variation relative de volume sous l'effet d'une pression
appliquée. C'est une valeur très grande pour les gaz, faible pour les liquides. Le coefficient de
compressibilité traduit en quelque sorte la "souplesse" d'un fluide vis-à-vis de la compression.
Le coefficient de compressibilité est défini par la relation :

ρ dV
χ= = −
dP V 1 (en Pa−1 ou m2/N inverse d′une pression)
dV= − .
dP V dP

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Où V est le volume du fluide et P la pression appliquée.

On définit le module de compressibilité à température constante χT à partir de la variation relative


de volume et de la variation de pression :
Δ𝑉
𝑉
3𝑇 = −
Δ𝑃
Pour l’eau, on a χT = 5x10-10 Pa-1.
D’une manière générale, les liquides sont très peu compressibles (dans la plupart des cas on les
suppose incompressibles).
Le module d’élasticité
Le module d'élasticité E est une mesure de compressibilité. Il peut être défini comme :
𝑑𝑃 𝑑𝑉
𝐸 = 𝑑𝑉 𝑜𝑢 𝑑𝑃 = 𝐸. ( )
𝑉 𝑉
ème
La 2 relation exprime la pression nécessaire pour comprimer un matériau ayant un module
d’élasticité E. De même, le changement de volume est directement lié à la variation de la densité,
et l'on peut écrire :
𝑑𝜌 𝑑𝑉
𝜌 = 𝑉
D’où :
𝑑𝑃
𝐸= (𝑒𝑛 𝑁/𝑚2)
𝑑𝜌
𝜌
La plupart des liquides ne sont pas très compressibles, mais les gaz sont facilement compressibles
et pour un gaz parfait (voir §I.4.7) :
dP
= RT

Par conséquent, en substituant cette dernière équation dans celle d’avant on aura (pour un gaz
parfait) :
E = ρRT (en N/m2 comme une pression)

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