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Chapitre 1 : Propriétés des fluides

1 INTRODUCTION

La mécanique des fluides est la science des lois de I'écoulement des fluides.
Elle est la base du dimensionnement des conduites de fluides et des mécanismes de
transfert des fluides. C’est une branche de la physique qui étudie les écoulements de
fluides c'est-à-dire des liquides et des gaz lorsque ceux-ci subissent des forces ou
des contraintes. Elle comprend deux grandes sous branches:

- la statique des fluides, ou hydrostatique qui étudie les fluides au repos. C'est
historiquement le début de la mécanique des fluides, avec la poussée d'Archimède et
l'étude de la pression.

- la dynamique des fluides qui étudie les fluides en mouvement. Comme autres
branches de la mécanique des fluides.

On distingue également d’autres branches liées à la mécanique des fluides :

l'hydraulique, l'hydrodynamique, l'aérodynamique, …Une nouvelle approche a


vu le jour depuis quelques décennies: la mécanique des fluides numérique (CFD ou
Computational Fluid Dynamics en anglais), qui simule l'écoulement des fluides en
résolvant les équations qui les régissent à l'aide d'ordinateurs très puissants : les

1.2 DEFINITIONS

Un fluide peut être considéré comme étant une substance formé d'un grand
nombre de particules matérielles, très petites et libres de se déplacer les unes par
rapport aux autres. C’est donc un milieu matériel continu, déformable, sans rigidité et
qui peut s'écouler. Les forces de cohésion entres particules élémentaires sont très
faibles de sorte que le fluide est un corps sans forme propre qui prend la forme du
récipient qui le contient, par exemple: les métaux en fusion sont des fluides qui
permettent par moulage d'obtenir des pièces brutes de formes complexes.

1.3 Fluide parfait

Soit un système fluide, c'est-à-dire un volume délimité par une surface fermée Σ

fictive ou non.

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Figure I.1 : Décomposition de vecteur de force sur la surface de fluide

Considérons dF la force d’interaction au niveau de la surface élémentaire dS de

normale n
⃗ entre le fluide et le milieu extérieur.

On peut toujours décomposer dF en deux composantes:

- une composante ⃗⃗⃗⃗


dFT tangentielle à dS.

⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗N normale à dS.


- une composante dF

En mécanique des fluides, un fluide est dit parfait s'il est possible de décrire son
mouvement sans prendre en compte les effets de frottement. C’est à dire quand la
composante ⃗⃗⃗⃗
dFT est nulle. Autrement dit, la force ⃗⃗⃗⃗
dF est normale à l'élément de
surface dS.

Un fluide est un état de la matière dans laquelle elle est soit liquide, soit
gazeux. En d'autre terme c'est lorsque les molécules sont désordonnées et que les
interactions interagissants entre celles-ci sont faibles. Un fluide parfait est un fluide
idéal (qui n'existe pas dans la nature) dans lequel on peut décrire son mouvement en
négligeant la viscosité et la conductivité thermique. Le fluide est donc considérer
comme adiabatique et donc isentropique. On utilise l’hypothèse du fluide parfait pour
simplifier les calculs et démonstrations.

1.4 Fluide réel

Contrairement à un fluide parfait, qui n’est qu’un modèle pour simplifier les
calculs, pratiquement inexistant dans la nature, dans un fluide réel les forces
tangentielles de frottement interne qui s’opposent au glissement relatif des couches
fluides sont prise en considération. Ce phénomène de frottement visqueux apparaît
lors du mouvement du fluide.
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Dans un fluide réel, les forces de contact ne sont pas perpendiculaires aux
éléments de surface sur lesquelles elles s'exercent. La viscosité est due à ces
frottements qui s'opposent au glissement des couches fluides les unes sur les autres.
Les phénomènes dus à la viscosité des fluides ne se produisent que lorsque ces
fluides sont en mouvement

C’est uniquement au repos, qu’on admettra que le fluide réel se comporte


comme un fluide parfait, et on suppose que les forces de contact sont
perpendiculaires aux éléments de surface sur lesquels elles s’exercent. La statique
des fluides réels se confond avec la statique des fluides parfaits.

1.5 Fluide incompressible

Un fluide est dit incompressible lorsque son volume demeure quasiment


constant sous l'action d'une pression externe.

En réalité, tous les fluides sont compressibles, certains plus que d'autres. La
compressibilité d'un fluide mesure la variation de volume d'une certaine quantité de
ce fluide lorsqu'il est soumis à une pression extérieure. Ainsi si l'on bouche l'orifice
de sortie d'une pompe à vélo et que l'on pousse sur la pompe, on voit que l'on peut
comprimer l'air contenu à l'intérieur. En revanche si l'on faisait la même expérience
avec de l'eau à l'intérieur, on ne pourrait quasiment pas déplacer la pompe: c'est
parce que la compressibilité de l'eau (et de tous les liquides) est très faible.

C'est pour cette raison que pour simplifier les équations de la mécanique des
fluides, on considère souvent que les liquides sont incompressibles. En termes
mathématiques, cela signifie que la masse volumique d'un tel fluide est supposée
constante

ρ = ρ0 = constante

L'équation de conservation des masses prend alors une forme particulièrement


simple :

sous forme intégrale sur une surface fermée :

V  n  dS  0
S

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qui indique l'égalité des débits volumiques entrant et sortant. ou bien sous forme
locale

divV  0

Cette dernière propriété du champ de vitesse est fondamentale et permet


l'utilisation d'un grand nombre d'outils mathématiques. On montre en particulier que
dans des géométries bi-dimensionnelles ou cylindriques le champ de vitesse peut
alors s'écrire comme le rotationnel d'une fonction de courant.

Plus concrètement, l'incompressibilité d'un fluide implique que le débit


volumique vS dans une conduite de section variable S est constant. Dans un
rétrécissement, la vitesse augmente, dans un élargissement, elle diminue. Le
théorème de Bernoulli montre alors que la pression diminue dans un rétrécissement.
C'est l'effet Venturi, mis en application par exemple dans la trompe à eau, dispositif
utilisé pour créer un vide partiel dans un récipient.

L'hypothèse de fluide incompressible peut être également utilisée pour des


écoulements de gaz, à condition que le nombre de Mach soit faible.

1.6 Fluide compressible

Un fluide est dit compressible lorsque le volume occupé par une masse donnée
varie en fonction de la pression extérieure. Les gaz sont des fluides compressibles.
Par exemple, l’air, l’hydrogène, le méthane à l’état gazeux, sont considérés comme
des fluides compressibles.

- Définition d’un écoulement compressible

Un écoulement est dit incompressible si la densité d’une particule fluide


ρ(x⃗, t) est constante dans son mouvement, c’est à dire sous forme mathématique que

: d  0
dt

- Le modèle continu
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L’état fluide

Le terme fluide désigne uncomportement qui s’oppose au comportement


élastique ou plastique associéaux solides. Par définition, on dit que la matière est
fluide lorsqu’elle se déforme aussi longtemps que lui sont appliquées des contraintes
tangentielles. En termes simples on peut dire qu’un fluide coule quand un solide se
déforme.

Fondamentalement, le comportement fluide est lié, au niveau moléculaire, à


l’absence d’ordre à longueportée (contrairement aux cristaux) et à l’existence
d’unchaos moléculaire (contrairement aux solides). Ces propriétés se retrouvent
notamment chez les gaz et les liquides.

Figure : L’état de fluides

A- Les liquides

Dans un liquide, les interactions (l’interaction de Van der Waals, la liaison


hydrogène, l’interaction électrostatique dans une solution électrolytique etc ...) jouent
un rôle clé. L’interaction est telle que les molécules sont quasi en contact ce qui
explique le caractère quasi-incompressible des liquides : les liquides présentent un
volume propre. Les variations du volume V ou de la masse volumique ρ avec la
pression et la température se mesurent à l’aide du coefficient de dilatation – et du
coefficient de compressibilité T :

1  1 
T  et 
 P T  T P

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Pour l’eau, par exemple, la compressibilité vaut  T = 4, 4.10-10 Pa-1 à 20°C.

Cela signifie qu’il faut augmenter la pression de 227 bars pour voir la masse
volumique augmenter de 1%. Les liquides ont également un coefficient de dilatation
très faible.

Eau liquide (25°C, 1 atm)


T  10 K  0.2%


P  1bar  0.02%

B- Le gaz

Dans un gaz, les particules interagissent peu, l’énergie est avant tout cinétique.
Les distances interatomiques sont grandes ce qui explique qu’à l’inverse des
liquides, les gaz sont très compressibles. Pour un gaz, dans les conditions de
pression et de température raisonnables et loin de tout point critique, le modèle du
gaz parfait est tout à fait suffisant.

Vapeur d’eau (100°C, 1 atm)


T  10 K  3%


P  1bar  100%

Approximation courantes :

- cas des liquides : ρ ≈ constante


- cas des gaz : modèle du Gaz Parfait
MP
PV  nRT    avec R  8.315 J .K 1 .mol 1
RT
Exercice

Déterminer la diminution de volume de 1 litre d'eau soumis à une pression :

P = 21.105 Pa.
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Il était au départ soumis à la pression atmosphérique :

Patm = 1.105 Pa. le coefficient de compressibilité isotherme :

T=5.10-10 m2.N-1

Solution

1. Variation de volume :

V
On a :    T  P  V  V   T  P
V

avec :

P  20105 Pa

V  10 3 m3

V  10 6 m3  1cm3

Le volume a diminué de 0,1%.

1.7 Caractéristiques physiques

1.7.1 Masse volumique (ρ)

(C’est le quotient de la masse (m) d’un corps par son volume (V)).

La masse volumique (ρ) est le rapport d'une masse de matière (m) par le
volume (V) occupé par cette masse :

m

V

Déterminer l’unité de la masse volumique dans le système international.

   Kg
m3

Tableau 1: Masse volumique de quelques fluides usuels

Fluide Masse volumique (Kg/m3)

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Lait 1030
Liquide Alcool 794
Pétrole 800
Air 1.293
Gaz Chlore 3.22
Oxygène 1.429

1.7.2 Densité

C’est le quotient de la masse volumique (ρ) d’un corps par la masse volumique
(ρR) d’un corps de référence à des conditions P et T qui doivent être spécifiées.


d
R

Corps de référence : Eau pour les liquides

Air pour les gaz

A partir de ce qui a été vu précédemment déterminer l’unité de la densité dans


le système international.

La densité d’un corps est un nombre sans unité

1.7.3 Poids volumique

Le poids volumique d’un corps est donné par l’expression suivante :

P m.g
   . g
V V

Avec :

 : Poids volumique (N/m3)

P : Poids de corps

g : Acceleration de pesanteur

m : Masse de corps
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1.7.4 Pression

La pression caractérise une force exercée uniformément sur une unité de


surface et normale à celle- ci. La pression est donc égale à la force ramenée à une
unité de surface:

Force
Pr ession 
Surface

1.7.5 Viscosite (cinematique et dynamique)

Introduction : viscosité dynamique et cinématique

Sous l'effet des forces d'interaction entre les molécules de fluide et des forces
d'interaction entre les molécules de fluide et celles de la paroi, chaque molécule de
fluide ne s'écoule pas à la même vitesse. On dit qu'il existe un profil de vitesse

Si on représente par un vecteur, la vitesse de chaque particule située dans


une section droite perpendiculaire à l'écoulement d'ensemble, la courbe lieu des
extrémités de ces vecteurs représente le profil de vitesse.

Le mouvement du fluide peut être considéré comme résultant du glissement


des couches de fluide les unes sur les autres.

La vitesse de chaque couche est une fonction de la distance z de cette courbe


au plan fixe : v = v(z).

Considérons 2 couches contiguës distantes de dz.

dv
F   .S .
dz
La force de frottement F qui s'exerce à la surface de séparation de ces deux
couches s'oppose au glissement d'une couche sur l'autre. Elle est proportionnelle à
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la différence de vitesse des couches soit dv, à leur surface S et inversement
proportionnelle à dz :

Le facteur de proportionnalité  est le coefficient de viscosité dynamique du


fluide.

Dimension : [] = M L-1 T-1

Unité : Dans le système international (SI), l'unité de viscosité est le Pa.s ou Poiseuille
(Pl) : 1 Pl = 1 kg/m.s

On trouve encore les tables de valeurs numériques le coefficient de viscosité


dans un ancien système d'unités (CGS) :

L'unité est le Poise (Po) ; 1 Pl = 10 Po = 1 daPo = 103 cPo.

Par rapport aux faits expérimentaux, on est conduit à considérer deux types de
fluides :

D’une part les fluides newtoniens qui satisfont à la loi de Newton. Ces fluides
ont un coefficient de viscosité indépendant du gradient de vitesse. C’est le cas des
gaz, des vapeurs, des liquides purs de faible masse molaire,..

D’autre part les fluides non-newtoniens. Ce sont les solutions de polymères, les
purées, les gels, les boues, le sang, la plupart des peintures, etc ….L’étude de ces
fluides relève de la rhéologie : fluides pseudo plastiques, rhéoplastiques,
thixotropiques, rhéopectiques.

Viscosité cinématique :

Dans de nombreuses formules apparaît le rapport de la viscosité dynamique  et de


la masse volumique ρ

Ce rapport est appelé viscosité cinématique




Dimension : [ʋ ] = L2 T-1

unité SI : m2/s système cgs :le Stoke (St) 1m2/s = 106 cSt

CONCLUSION

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Les fluides peuvent être classés en fluides parfaits (sans frottement), fluides
réels (avec frottement), fluides incompressibles (liquides) et fluides compressibles
(gaz). Les fluides sont caractérisés par les propriétés suivantes: la masse volumique,
le poids volumique, la densité et la viscosité. Ces propriétés seront utilisées
ultérieurement. Le comportement mécanique et les propriétés physiques des fluides
compressibles et ceux des fluides incompressibles sont différents.

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