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Cours d’ hydraulique

Chapitre I : Connaissances de base


I- Propriétés physiques des fluides (rappel)
1- Définition d’un fluide

Un fluide est un milieu continu qui peut s'écouler librement par suite du peu
d'adhérence entre elles des molécules qui le composent. Cette propriété que
l’on appelle fluidité est due à une grande mobilité des particules fluides.
On distingue les liquides et les gaz.

Les liquides sont : considérés comme incompressible, occupent un volume déterminé et


adoptent la forme du récipient où ils sont versés, produisent une surface libre en contact
avec l’air,
Les gaz sont : très compressibles, n’ont pas de forme et occupe le volume maximum qui lui
est offert, et ne produisent aucune surface libre,
2- Systèmes d’unités
Les unités de mesure de base du système internationale sont :
3- Propriétés des liquides
3.1 La masse volumique ( ou masse spécifique)
La masse volumique d’un corps, quelque soit son état est le quotient de sa masse par son
volume. 𝒎
𝝆=
𝑽
Les liquides comme les huiles et les alcools ont une masse volumique inférieure à celle de
l’eau, alors que la masse volumique du mercure est supérieure à celle de l’eau.
Exemple
ρ(eau) à 20 °C = 998.16 kg/𝑚3 , ρ(mercure) à 20 °C = 13546 kg/ 𝑚3
pour l’air ρ(air) = 1, 225 kg/𝑚3 à 15°C au niveau de la mer (Z = 0 m).

La masse volumique de l’air est variable, en fonction de l’altitude.


Z = 0 m ρ(air) = 1.225 kg/𝑚3
Z = 2000 m ρ(air) = 1.007 kg/𝑚3
Z = 8000 m ρ(air) = 0.525 kg/𝑚3
Z = 12000 m ρ(air) = 0.320 kg/𝑚3
La masse volumique des liquides est une fonction inverse avec la température. Donc si la
température augmente, la masse volumique de fluide diminue légèrement.
Exemple : masse volumique de l’eau en fonction de la température

3.2 Le poids volumique (ou poids spécifique)


Le poids volumique est une notion très utile, on le définit par le rapport du poids sur le
volume de la masse, ou la masse volumique multiplié par la gravité.
γ = ρ . g = 𝒎. 𝒈 [N/𝑚3 ] γ(eau) = 104 N/𝑚3
𝑽
3.3 La densité
La densité d’une substance est égale à la masse volumique de la substance par la masse
volumique d’un corps de référence. Pour les liquides, le corps de référence c’est l’eau
(ρ(eau) ≈ 1000 kg/𝑚3 à 4 °C ). Pour les gaz, la densité est mesurée par rapport à l’air .
La densité est un grandeur physique sans dimension.

3.4 La viscosité
La viscosité d’un fluide est sa propriété de résister aux efforts tangentiels qui tendent à faire
déplacer les couches liquides les unes par rapport aux autres. C’est une grandeur qui caractérise
les frottements internes des fluides, elle est due à l’interaction entre les molécules des fluides.
Les fluides de faible viscosité coulent facilement comme l’eau, alors que d’autres liquides
coulent difficilement comme les huiles donc plus visqueux.
a-Viscosité dynamique (𝝁)
Imaginons un fluide placé entre deux plaques planes, parallèles, distantes de Y et
horizontales. L’une fixe et l’autre en mouvement uniforme de vitesse V. Pour que la
vitesse puisse avoir lieu, il faut exercer une force F sur la plaque supérieure. Cette
force est la résultante des forces de frottement visqueux.

La formule de Newton définit la viscosité


dynamique « μ » comme étant le rapport entre
la contrainte de cisaillement (Force divisée par
la surface) et le gradient de vitesse.
𝑭 𝑽 𝒅𝒗
𝝉= = 𝝁 =
𝑺 𝒀 𝒅𝒚

𝝁: la viscosité dynamique ou absolue en Pa.s ou en poise », avec 1 Pa.s = 10 Poise


b. Viscosité cinématique( 𝝊)
La viscosité cinématique 𝝊 (nu) s’obtient en divisant la viscosité dynamique par la masse
volumique ρ Soit : 𝝁
𝝊=
𝝆

Elle peut être exprimée aussi en Stockes (St) , avec 1St = 10−4 m²/s
Quelques valeurs des viscosités dynamiques et cinématiques pour différents fluides.

On appelle fluide parfait un fluide dont la viscosité serait nulle (inexistant dans la
nature). La viscosité existe dès qu’il y a mouvement relatif entre particules que
ce soit en régime laminaire ou turbulent.
II - Phénomènes de surface
Certains insectes tels que les gerris se déplacent à grande vitesse (1 m/s) à la
surface de l’eau comme s’ils glissaient sur un film souple .Ce phénomène donne
l’impression que la surface des liquides se comportent comme une membrane
élastique tendue. Ce phénomène fait apparaitre une grandeur intensive de tension
superficielle propre aux liquides. Cette grandeur intervient principalement dans
les phénomènes de capillarite et dans la formation des gouttes, des gouttelettes et
des bulles, ainsi que dans les propriétés de mouillabilité des surfaces par les
liquides.
1- La tension superficielle
La tension superficielle est une propriété des liquides qui permet de maintenir en équilibre
leur surface libre. Au sein d’un liquide au repos, chaque molécule est soumise à l’attraction
des proches voisines. La résultante de ces forces, dirigées dans toutes les directions, est nulle

A la surface de séparation entre le liquide et le gaz qui le surmonte, les forces de


cohésion ne présentent plus cette symétrie moyenne : chaque molécule subit de la part
des molécules placées a l’intérieur du liquide, des forces d’attraction dont la résultante,
normale a la surface est dirigée vers l’intérieur du fluide, n’est compensée par aucune
autre force. L’ensemble des molécules de surface se comportent donc comme une
membrane tendue . L’épaisseur de la couche superficielle de molécules varie entre 1 et
100nm. La tension superficielle est un phénomène physico-chimique lie aux
interactions moléculaires d'un fluide.
On notera que la tension superficielle
diminue lorsque la température augmente :
cela s’explique par le fait que les forces de
cohésion intermoléculaires sont réduites
par l’agitation thermique.

Ordres de grandeur de la tension superficielle


à l’interface liquide-air

L’existence de la tension superficielle , montre que tout


liquide tend spontanément à diminuer sa surface. Ainsi
se forment les gouttes et les bulles. La forme sphérique
présente le plus faible rapport surface/volume qui
permet la minimisation de l’énergie.
2- La capillarité
Le phénomène de capillarité est un phénomène d'interaction qui regroupe l'ensemble des
phénomènes qui ont lieu à la surface d'un liquide au contact d'une paroi solide. les
molécules d’une surface solide attirent les molécules du liquide avec une force plus grande
que celle qui existe entre les molécules du liquide (à l’exception du mercure). Le liquide
s’élève au-dessus du niveau de l’eau ou descend en-dessous du niveau en fonction des
caractéristiques du liquide (masse volumique), en fonction du diamètre de tube capillaire, et
en fonction de la tension superficielle de ce liquide.
La surélévation d’eau dans le tube est appelée montée capillaire, et l’abaissement de
mercure est appelée la descente capillaire.
La hauteur de capillarité dépend des caractéristiques du liquide et du diamètre du tube
capillaire.

La hauteur de capillarité « h » est déterminé par la formule de Jurin (en mètres) :

Avec, ϴ : angle de contact entre le liquide et la surface solide en degré


σ : tension superficielle du liquide (N/m)
d : diamètre interne de tube capillaire (m)
3. Pression de vapeur
Tous les liquides ont tendance à s’évaporer ; la phase liquide se transforme en
phase gazeuse. Au cours de cette transformation, les molécules de vapeur
exercent une pression appelée pression de vapeur. Dans le cas de l’eau, la
pression de vapeur croît avec une augmentation de la température.

Pour l’eau La pression de vapeur saturante en fonction de la température s’écrit :

exemple :

Calculer la pression de vapeur saturante de l’eau aux températures :


0°C , 20°C , 80°C et 100°C
Interprétation
L’ébullition est un phénomène de changement d’état, dans lequel le liquide passe à
l’état de vapeur en tout point de son volume. Si, à température constante, on
abaisse la pression totale à la surface d’un liquide, ce dernier se met à bouillir
lorsqu’on atteint la pression de vapeur saturante correspondant à cette température.
Dans l’écoulement des liquides, il peut arriver que la pression absolue en certains
points devienne inférieure à la pression de vapeur saturante. Le liquide entre alors
localement en ébullition et des bulles de vapeur apparaissent au sein même de
l’écoulement. Ce phénomène, appelé cavitation, est le plus souvent nuisible pour les
installations où il se produit (canalisation, pompes, turbine…). Les variations de
volume lors du changement d’état sont telles qu’il se produit au sein du fluide de
véritables explosions de bulles au moment de la vaporisation et de violentes
implosions, lors de la condensation.
Applications
Exercice 1

Un cylindre de 12 cm de rayon tourne à l’intérieur d’un cylindre fixe de même axe et


de 12.2 cm de rayon. Les deux cylindres ont 30 cm de long.
Déterminer la viscosité du liquide qui remplit l’espace entre les deux cylindres s’il est
nécessaire d’appliquer une force de moment 0.881 N.m pour maintenir la vitesse
angulaire à 2π rad/s.
Exercice 2
Un tube de verre de diamètre 0,6 mm est inséré dans l’eau à 20 C.
1- Déterminer la hauteur à laquelle s’élève l’eau dans le tube
Si : La tension superficielle de l'eau à 20 ° C est de σ = 0,073 N/m. et que l'angle de
contact de l'eau avec le verre est de 10 °.
2- même question pour des tubes de 10µm , 5µm et 1µm.
3- le même tube est inséré dans le mercure à 20°C. Calculer la dépression du mercure
sachant sa tension superficielle du mercure vaut σ = 0,514N/m et que son poids
volumique vaut 133,1KN/m3.

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