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Chapitre 1 :
INTRODUCTION
La mécanique des fluides est la science des lois de I ‘écoulement des fluides. Elle est
la base du dimensionnement des conduites de fluides et des mécanismes de transfert des
fluides. C’est une branche de la physique qui étudie les écoulements de fluides c'est-à-dire
des liquides et des gaz lorsque ceux-ci subissent des forces ou des contraintes. Elle comprend
trois grandes branches (Figue 1):
la statique des fluides, ou hydrostatique qui étudie les fluides au repos. C'est
historiquement le début de la mécanique des fluides, avec la poussée d'Archimède et
l'étude de la pression.
la cinématique des fluides qui étudie les mouvements des fluides sans tenir compte des
forces qu’ils subissent.
la dynamique des fluides qui étudie les fluides en mouvement tout en sachant les causes
qui sont derrières ce mouvement.
Chapitre 1 2
Statique des fluides
On appelle fluide un corps susceptible de s’écouler facilement. Un fluide doit donc être
déformable c’est-à-dire qu’il n’a pas de forme propre.
Pour un liquide :
- Il prend la forme du récipient qui le contient.
- Il est inexpansible : il n’occupe pas tout le volume qui lui est offert.
- Si on le comprime, il conserve environ son volume initial : un liquide est pratiquement
incompressible.
Pour un gaz :
- Il se répand.
- Il est expansible et occupe tout l’espace qui lui est offert.
- Il est compressible.
Un fluide est un milieu isotrope : propriétés du fluide les mêmes dans toutes les
directions de l’espace qu’il occupe.
Les gaz sont des fluides compressibles et les liquides sont des fluides incompressibles.
a) La masse volumique (ρ) : est définie comme la masse par unité de volume, elle
s’exprime par la formule suivante :
ρ= = (1)
b) Le poids volumique ou spécifique (γ): est le poids par unité de volume d'une substance.
Il existe la même relation entre le poids spécifique et la masse volumique, qu'entre le poids et
la masse. Donc on a :
Où ; γ est le poids spécifique (N/m3), ρ est la masse volumique (kg/m3) et g est l'accélération
de la gravité (m/s2)
c) Densité (d) : C’est le rapport entre la masse volumique du corps considéré et la masse
volumique du corps pris en référence dans les mêmes conditions de température et de pression
La référence pour les liquides est l’eau prise à 4°C. Pour les gaz c’est l’air [à 0°C et 1
atmosphère = 1,013.105 Pa].
(3)
d. Compressibilité
La propriété physique qui permet de faire la différence entre un liquide et un gaz est la
compressibilité. Un liquide est un fluide occupant un volume déterminé, ou du moins ce
volume ne peut varier que très peu, et seulement sous l’action de fortes variations de pression
ou de température. Un gaz, au contraire, occupe toujours le volume maximal qui lui est offert
: c’est un fluide essentiellement compressible (ou expansible)
(4)
e) La viscosité :
C’est une grandeur qui caractérise les frottements internes du fluide, autrement dit sa
capacité à s’écouler. Ces frottements (contrainte de cisaillement) apparaissent lorsqu'une
tranche de fluide doit se déplacer par rapport à une autre tranche. Les fluides de grande
viscosité résistent à l'écoulement et les fluides de faible viscosité s'écoulent facilement.
Sous l'effet des forces d'interaction entre les particules de fluide et des forces
d'interaction entre les particules de fluide et celles de la paroi, chaque particule de
fluide ne s'écoule pas à la même vitesse. On dit qu'il existe un profil de vitesse
(figure 2). Considérons deux couches de fluide adjacentes distantes de ∆y, la force de
frottement F qui s'exerce à la surface de séparation de ces deux couches s'oppose au
glissement d'une couche sur l'autre. Elle est proportionnelle à la différence de vitesse
des couches soit ∆U, à leur surface S et inversement proportionnelle à ∆y :
(5)
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Statique des fluides
où :
F : force de frottement entre les couches en (N),
τ : contrainte de cisaillement (N/m2),
µ : Viscosité dynamique en (kg/m.s),
S : surface de contact entre deux couches en (m2),
∆U : Écart de vitesse entre deux couches en (m/s),
∆y : Distance entre deux couches en (m).
(6)
Dans le système SI, l’unité de la viscosité dynamique, μ , est (Kg /m.s) où (N.s/m2).
Dans le système CGS, l’unité est le poise où 1 poise = 1 (g/cm.s). La viscosité cinématique,
ν, a pour unité dans le système SI : (m2/s) ; dans le système CGS, l’unité est le stokes où 1
stokes = 1 cm2/s.
Fluide compressible
Un fluide est dit compressible lorsque le volume occupé par une masse donnée varie
en fonction de la pression extérieure. Les gaz sont des fluides compressibles. Par exemple,
l’air, l’hydrogène, le méthane à l’état gazeux, sont considérés comme des fluides
compressibles.
Chapitre 1 6
Statique des fluides
a. Fluide réel ;
Les fluides peuvent être classés en deux familles relativement par leur viscosité :
Fluides "newtoniens" (comme l'eau, l'air et la plupart des gaz) ont une viscosité
constante ou qui ne peut varier qu'en fonction de la température.
Fluides "non newtoniens" (quasiment tout le reste... le sang, les gels, les boues, les
pâtes, les suspensions, les émulsions...) qui ont la particularité d'avoir leur viscosité
qui varie en fonction de la vitesse et des contraintes qu'ils subissent lorsque ceux-ci
s'écoulent.
b. Fluide parfait
Soit un système fluide, c'est-à-dire un volume délimité par une surface fermée Σ
fictive ou non (Figure 3).
En mécanique des fluides, un fluide est dit parfait s'il est possible de décrire son
mouvement sans prendre en compte les effets de frottement. C’est à dire quand la composante
tangentielle est nulle. Autrement dit, la force est normale à l'élément de surface dS.
Chapitre 1 7
Statique des fluides
La pression est définie comme une force dirigée vers l’extérieur qui s’exerce
perpendiculairement à la surface de la paroi. Donc la pression est le rapport de la force par
unité de surface
(7)
Dans le système international (SI), l’unité de pression est le pascal (Pa) ou (N/m2).
Pression absolue est la pression mesurée par rapport au vide absolu (c'est-à-dire
l'absence totale de matière). Elle est toujours positive.
Les forces de pression qui s’exercent sur les deux faces considérées sont :
Force de pression P2 : d = - P2 dx dy
(11)
(12)
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Statique des fluides
dFz= (13)
dFz= (14)
dFx= et dFy=
Il vient alors la force de pression résultante qui s’exerce sur l’élément de volume fluide dV :
soit : =- (15)
Cette relation fait le lien entre une petite variation d’altitude et la petite variation de
pression correspondante.
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Statique des fluides
1.4.2.c. Cas d’un fluide incompressible ( le volume ne change pas si on applique une
force de pression)
P(z) =
z B
PA +ρ .g. zA = PB + ρ . g . zB
h liquide PA = PB + ρ g h
A
au repos h = dénivellation entre les points
Remarque :
Conséquences
La surface libre d’un liquide où l’interface entre deux liquides non miscibles est
horizontale ;
En effet
liquide
Chapitre 1 12
Statique des fluides
Si on avait
Alors PA = PB +ρ1 . g .h
B Comme ρ1 = ρ2 , on a forcément h = 0
A Liq 1 → l’interface est horizontale
Théorème de Pascal
h liquide PA = PB + ρ g h
au repos si PA varie de ∆P, alors PB doit également
varier ∆P.
A
Un liquide transmet intégralement en tout point les variations de pression qu’il subit.
Il est constitué d’un tube droit d’une hauteur environ égale à 1 m rempli initialement de
mercure et retourné sur petite cuve (ou réservoir) contenant du mercure. La hauteur de
mercure mesurée entre les deux surfaces libres du mercure permet de calculer la pression
atmosphérique.
vide
Tube barométrique
Mercure
C A
Cuve à mercure
1.4.3.b. Manomètres
Manomètre à tube en U
Les branches du tube en U sont verticales et le tube est rempli d’un liquide
manométrique de masse volumique ρ connue.
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Statique des fluides
PA
h
PB
On considère un réservoir ouvert à l’air libre de surface de base S contenant une hauteur
h de liquide de masse volumique ρ.
H
S
On cherche la poussée exercée par le liquide seul : on ne doit donc pas intervenir
la pression atmosphérique (on ne considère donc que la pression relative)
Prelative = ρ . g . H et donc F =
F=
Donc
F=ρ.g.H.S (22)
Chapitre 1 15
Statique des fluides
on a : F =
F=
F= (23)
2. Cas général :
F=ρ.g.S.d (24)
d S’
H
F = ρ . g . S’ . d et d= H/2 (25)
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Statique des fluides
Soit = axe fictif autour duquel la paroi tournerait si elle n’était soumise qu’aux seules
forces de poussée ; on doit avoir : I =I
Rappel
I = OP X F = …………….. (26)
I = OM X dF = z .dF
Donc I( )/∆ =
= ρ.g.
Le centre de poussée P est déterminer en utilisant le principe des moments ; qui stipule
que la somme des moments des forces exercées par rapport à un axe est égale au moment de
la résultante de ces forces par rapport au même axe (Théorème de Huygens).
On a
(30)
IG : est le moment d’inertie par rapport à un axe passant par le centre de gravité.
y
y
h
G
h
x x
b b
(31)
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Statique des fluides
r
d G
x
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Statique des fluides
1.7.Principe d’Archimède
Un solide placé dans un liquide au repos peut prendre l’une des potions suivantes
1- Une partie seulement du solide est immergé (à l’intérieur du liquide), On dit que « le
solide flotte »
2- Le solide est complètement immergé et reste entre 2 couches liquides
3- Le solide est complètement immergé mais touche le fond (il coule)
4- Il y a peu de liquide pour conclure.
a- Enoncé :
Un corps complètement immergé dans un ou plusieurs fluides en équilibre est soumis à une poussée ,
verticale,
dirigée vers le haut,
égale au poids total du volume de fluide déplacé. =
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Statique des fluides
Remarque :
Les forces de pression les plus importantes sont celles agissant sur la partie inférieure du corps
(car la pression du fluide est alors plus importante) : il est donc logique que la poussée d’Archimède
soit orientée vers le haut.
b- Conseil
Dans un exercice, il est important de repérer le ou les volumes de fluides déplacés, afin de
calculer la poussée d’Archimède.
Exemple
air
Eau
c- Formule : (33)
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Statique des fluides
d- Condition d’application
Le corps doit être complètement immergé
Le principe d’Archimède ne
s’applique pas car le corps doit être
complètement entouré de liquide.
Le principe d’Archimède ne
s’applique pas car le fluide doit rester
à l’équilibre si le corps est enlevé
Le fluide déplacé ne correspond pas forcément au fluide qui a été réellement déplacé.
(Fluide déplacé)
Celui à prendre
En compte
c corps
Fluide réellement déplacé
- Si ρcorps > ρliquide , ρcorps . V . g > ρliquide .V. g ; P> π : le corps coule
- Si ρcorps = ρliquide ; . ρcorps V . g = ρliquide .V. g ; P=π : le corps reste immobile
- Si ρcorps < ρliquide , ρcorps . V . g <ρliquide .V. g ; P<π : le corps remonte pour émerger peu
à peu. on a alors V qui diminue, donc π diminue jusqu’à obtenir P = π : le corps flotte
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Statique des fluides
Stabilité de la flottaison
- Si on enfonce le corps, V augmente, donc π augmente : le corps remonte et on
retrouve l’équilibre initial.
- Si on élève le corps, V diminue, donc π diminue : le corps redescend et on retrouve
l’équilibre initial.