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Notes de cours
Mourad TAHA-JANAN
Mars 2021
Ch : I -GENERALITES
La matière, comme on le sait, est constituée de particules en grand nombre, ce qui lui confère une
structure discontinue (discrète); mais en mécanique des milieux continus, dont la mécanique des
fluides fait partie, on considère que la matière a une structure continue. Donc un fluide est un
milieu, ou corps matériel, continu, qui peut s'écouler et se déformer. Nous dirons qu'un fluide est
un milieu continu, déformable et sans rigidité, c'est à dire que sa déformation ne nécessite pas de
grands efforts.
Fluide et solide sont des milieux continus, mais dont les structures, et par conséquence les
comportements, ne sont pas identiques. Une première approche pour différencier entre fluide et
solide est de dire qu'un fluide n'a pas de forme propre et peut ainsi s'écouler et prendre la forme
de l'espace qui le contient alors qu'un solide, par contre possède une forme propre et ne peut pas
s'écouler. Une approche plus fine, au niveau des particules constituant ces deux états de la
matière consiste à faire la différence suivante :
- dans un solide, les particules sont solidement attachées entre elles et le mouvement
relatif de ces particules nécessite de grands efforts.
- dans un fluide, les particules ont la liberté de mouvements relatifs; ce qui implique leurs
déformation sous les moindres efforts et leur coulabilité.
Liquides et gaz
Les fluides prennent la forme de l'espace qui les contient, mais une différence peut être notée
entre gaz et liquides : les premiers occupent tout le volume qui leur est offert alors que les
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liquides ont, en première approximation un volume propre. Autrement dit les gaz sont
susceptibles de compression et d'expansion alors que pour les liquides, tant qu'ils ne subissent pas
de grandes variations de pression ou de température, leur volume ne varie pas.
Dans ce qui suit, on n'aura pas à considérer des conditions dans les lesquelles il y aurait
compressibilité des liquides. Pour tout fluide considéré, que ce soit un liquide ou un gaz, nous
adopterons quelques hypothèses qu'on développe ci-après.
Remarque :
Il existe des situations où il y a des discontinuités (évolution d'interfaces entre deux fluides non
miscibles, chocs…). Ces situations supposent toujours la continuité des milieux fluides, les
discontinuités sont observées au niveau des propriétés et grandeurs de ce type d'écoulements.
b. Isotropie :
On dit qu'un milieu est isotrope si aucune direction dans ce milieu n'est privilégiée; c'est à dire
que si l'on considère une propriété quelconque du milieu en un point donné, sa valeur ne dépend
d'aucune orientation. Comme hypothèse générale; on admettra l'isotropie des fluides que l'on
étudiera.
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c. Homogénéité :
En général, on aura affaire à des fluides homogène, c'est à dire dont la constitution est la même
en tout point dans un domaine fini déterminé.
La masse volumique d'une substance, généralement notée ρ, est définie comme étant le rapport
de la masse d'une quantité de cette substance au volume de cette même quantité.
m
ρ= Unité : l'unité SI et le kg/m3.
V
La masse volumique dépend de plusieurs facteurs tels que la température et la pression. Pour les
liquides, la masse volumique varie très peu sur de larges intervalles de variations de température
et de pression et nous pouvons la considérer comme constante dans la plupart des cas que l'on
traitera. Par contre, la masse volumique d'un gaz est très sensible aux variations de température et
de pression. Le tableau de l'annexe A1 donne des exemples de valeurs de la masse volumique de
quelques substances et milieux.
b. Volume massique :
Le volume massique, inverse de la masse volumique, est le rapport du volume d'une quantité
donnée à sa masse :
1 V
v= = Unité : m3 / Kg
ρ m
c. Poids volumique :
Le poids volumique d'une substance, noté ϖ est le rapport du poids d'une quantité de cette
substance à son volume, c'est à dire son poids par unité de volume.
P M
ϖ= = g = ρ. g Unité : N / m3
V V
d. Densité :
La densité d'une substance, par rapport à l'eau, est le rapport de la masse d'une quantité de cette
substance à la masse du même volume d'eau :
mf mf V ρf
d= = × =
meau V meau ρeau
Remarques :
1. Dans la définition ci-dessus, nous avons défini la densité par rapport à l'eau. On peut
définir la densité par rapport à n'importe quelle autre substance. Habituellement, les
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densités des solides et des liquides sont définies par rapport à l'eau tandis que les densités
des gaz sont définies par rapport à l'air.
2. La densité d'une substance par rapport à l'air peut être exprimée par la formule
M
d=
29
ρ subs tan ce M/ V M
d= = = (V = Vair)
ρ air M air / Vair M air
L'air est un mélange dont la masse molaire peut être prise à égale à 29 g/mole
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Annexe 1 : Exemples de masses volumiques :
Substances Masse volumique en Kg/m3
Espace interplanétaire 10-18 à 10-21
Hydrogène à O°C et 1 atm 9,0 x 10-2
Air à O°C et 1 atm 1,3
100°C 1 atm 0,95
O°C 50 atm 6,5
Acétone 790
Gazoil à 15°C 820-845
Eau : 0°C et 1 atm 1000
100°C 1 atm 958
0°C 50 atm 1002
Fréon 1370 – 1490
PVC 1180
Laiton 8740
Mercure 13600
- Noyau d'uranium 10+17
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Ch :II –STATIQUE DES FLUIDES
La statique des fluides a pour but d'étudier les fluides au repos ou en équilibre. Cette étude
débouche sur l'action de fluides sur des parois solides, ce qui a d'innombrables applications,
notamment dans le calcul de mécanismes hydrauliques, de réservoirs, de barrages, de corps
flottants....etc.
Nous allons adopter la première approche, et nous reviendrons, après avoir établi les équations
générales de la mécanique des fluides pour montrer, à titre indicatif, comment retrouver les
équations de la statique des fluides.
II. Classification des forces agissant sur un fluide : Forces de surface, forces de volume.
- des forces exercées par les particules fluides entre elles, mais parmi ces forces, celles qui
sont intérieures à (S) s'annulent entre elles d'après le principe de l'action et de la réaction. Il ne
reste donc de ces forces que celles qui sont transmises par la surface (S) délimitant l'élément de
volume : ces forces sont appelées forces de surface et elles sont proportionnelles à l'élément de
surface sur lequel elles s'exercent;
- des forces exercées par des champs de forces extérieures au domaine τ (forces à
distances) et qui sont exercés sur toutes les particules contenues dans l'élément de volume τ : ce
sont des forces de volume proportionnelles à celui-ci.
Il existe une différence fondamentale dans la façon dont une force de surface agit sur un fluide et
sur un solide en équilibre. Pour un solide, il n'a y a pas de restrictions sur la direction d'une telle
force, tandis que pour un fluide, la force de surface doit toujours avoir une direction normale à
l'élément de surface sur lequel elle s'exerce. Ceci parce qu'un fluide au repos ne peut supporter
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une force tangentielle, autrement les surfaces fluides glisseraient les unes par rapport aux autres
du fait de l'absence de rigidité dans un fluide, et l'équilibre ne pourrait donc avoir lieu.
Il convient alors de décrire la force agissant sur un fluide en parlant de pression p qui est définie
comme étant le rapport de la force normale exercée sur un élément de surface par unité d'aire. La
pression est transmise aux parois solides ou à travers des sections quelconques de fluides
normalement à celles-ci en tout point.
Un fluide exerce une force sur toute surface avec laquelle il est en contact. Considérons une
surface fermée S entourant un volume de fluide.
r r r
∆F et n ∆F ayant la même direction p est une grandeur scolaire qui s'écrit :
∆F
p=
∆S
La pression ainsi définie pourrait dépendre de la forme de l'élément de surface choisi. Pour éviter
toute confusion, considérons un élément infinitésimal contenant M et considérons que cet
élément tend vers le point M; ainsi la pression en M est donnée par :
∆F
p = lim
∆S →0 ∆S
ou encore :
dF
p=
dS
En conclusion, nous pouvons donc définir la pression en un point d'un fluide comme étant une
grandeur scalaire qui ne dépend que de la position du point M.
Unité de la pression : Comme la pression est définie comme étant une force par unité de surface
(ou contrainte), l'unité SI est le N/m² ou le Pascal : 1N/m² = 1 Pa.
Autres unités :
* Système CGS la barye 1 barye = 1 dyne / cm2
* La bar 1 bar = 10 baryes = 105 Pa.
* mm d'eau 1mm d'eau = 9,81 Pa.
* L'atmosphère 1 atm = 1,013 105 Pa
1 atm = 1,013 bar
* mm de mercure 1 atm = 760 mm Hg.
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Remarque :
Le Pascal est une unité très petite par rapport aux valeurs usuelles de la pression, on utilise
souvent d'autres unités, notamment le bar où l'atmosphère, mais on retiendra que ce ne sont pas
des unités exprimés dans le système SI.
z+dz
z
y y
x
Les forces qui s'exercent sur cet élément sont :
- Les forces de pression sur la surface latérale; et rappelons ici, que ces forces sont
normales à cette surface donc à l'axe Oz.
- Les forces de pression p.S sur la base du bas et (p+dp) S sur la base du haut.
r
- La force de volume ρF
Puisque le fluide est en équilibre, tout élément de fluide l'est aussi; on écrit alors l'équilibre
de l'élément considéré que l'on projette sur Oz :
ρFz dτ + pS − ( p + dp) S = 0
9
∂p ∂p ∂p
Or : dp = dx + dy + dz et si l'on choisit S suffisamment petit, on peut négliger les deux
∂x ∂y ∂z
∂p ∂p ∂p
termes et devant le troisième et l'on alors dp ≈ dz , on obtient alors :
∂x ∂y ∂z
∂p
ρFz dz − dz = 0
∂z
et en simplifiant cette relation par la quantité dz, on obtient la relation suivante :
∂p
ρFz − =0
∂z
Cette dernière relation constitue la projection de l'équation d'équilibre statique de
l'élément de fluide considéré sur l'axe Oz. Les deux autres projections peuvent être obtenues de
façon similaire. On obtient finalement le système suivant, qui traduit l'équilibre local du fluide,
sous l'action du champ de forces de volume par unité de masse F :
∂p
ρFx − =0
∂x
∂p
ρFy − =0
∂y
∂p
ρFz − =0
∂z
système que l'on peut écrire sous la forme vectorielle suivante :
r r
ρF − grad p = 0
r
ou encore, en utilisant l'opérateur ∇ : r
r r
ρF − ∇ p = 0
Le système ci-dessus constitue le système d'équations de base de la statique des fluide qui
traduit, rappelons le, l'équilibre statique d'un fluide dans un champ de forces de volume
quelconque par unité de masse F.
r r
Dans le cas où le champ des forces de volume dérive d'un potentiel U : F = −∇U et le
système précédent s'écrit alors sous la forme :
r r r
ρ∇U + ∇ p = 0
Dans tout ce qui suit nous placerons dans le cas ou le fluide étudié est incompressible, et
nous considérons qu'il est soumis à la seule action du champ de pesanteur. Il s'en suit que :
• ρ = cte.
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x M
hM
Plan de référence : h = 0
On notera h la côte d'un point quelconque M à partir d'un plan horizontal de référence
(h=o). On sait que le potentiel dont dérive le champ de pesanteur est U = gh.
Ecrivons alors les équations de la statique des fluides dans un repère d'orientation
quelconque par rapport à la verticale : r r r
ρ∇U + ∇ p = 0
Comme ρ est constant (fluide incompressible), nous pouvons rentrer la masse volumique à
l’intérieur de l’opérateur gradient, d’où :
r r r
∇ ( ρU ) + ∇ p = 0
il s’en suit :
r r
∇ ( ρU + p ) = 0
Or U = gh, et en remplaçant dans l’expression ci-dessus, nous trouvons :
r r
∇ ( ρgh + p ) = 0
On en conclut que toutes les composantes du gradient sont nulles et par conséquent la
valeur de la quantité sous le gradient est constante dans tout le domaine fluide considéré; on écrit
alors :
p* = ρU + p = conste
La quantité p* est appelée pression motrice. Les isobares qui sont aussi des surfaces
équipotentielles sont, dans le cas de l'hydrostatique, définis par p= Cte et sont donc données par
h=cte.
Les isobares sont des plans horizontaux qui sont les équipotentielles du champ de la
pesanteur.
Différence de pression entre deux points d'un même fluide en équilibre statique : Principe
de Pascal :
x M
hMN
hM
N x
hN
Plan de référence : h = 0
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Soient deux points M et N dans un fluide au repos, situés sur deux plans horizontaux de côtes
respectives hM et hN. Ecrivons l'équation fondamentale de l’hydrostatique; si pM et pN sont les
pressions respectives en M et N :
p M + ρghM = p N + ρgh N
p N − p M = ρg (hM − h N ) = ρghMN
Cette différence de pression ne dépend, pour 2 points donnés, que de la nature du fluide
par le biais de son poids volumique ; elle est égale au poids d'une colonne de fluide de section
unitaire séparant les deux points, ce qui nous amène à la conclusion suivante :
Toutefois, nous supposons souvent que les liquides sont incompressibles alors qu'en fait
ils sont sensiblement compressibles. Ceci implique que toute variation de pression subie par une
portion de fluide se propage dans le liquide comme une onde à la vitesse du son dans ce liquide.
Une fois que la perturbation est amortie et l'équilibre rétabli, le principal de Pascal est alors
valable.
La surface libre d'un liquide est horizontale, en fait comme cette surface est en contact
avec une pression uniforme (en général la pression atmosphérique), elle constitue une isobare et
par conséquent elle est horizontale.
Remarque :
En fait, cela dépend de l'étendue de cette surface. Si l'on tient compte du phénomène de tension
superficielle, un ménisque se forme (figures ci-dessous) et tout près des parois, la surface libre
présente une courbure due à la formation du ménisque.
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Surface de séparation entre deux liquides non miscibles et de densités différentes :
Soient deux fluides non miscibles de densités différentes contenues dans un même vase et
considérons leur surface de séparation comme une surface quelconque :
Liquide 1
x M
∆h
Liquide 2
x
N
Soient deux points M et N de cette surface. En considérant ces points comme étant dans
le liquide 1, on peut écrire :
p N − p N = ρ1 g∆h
En considérant ensuite que ces deux mêmes points appartiennent au liquide 2 (ce qui est logique
puisqu'ils appartiennent à la surface de séparation, commune entre les deux liquides), on a :
p N − p N = ρ 2 g∆h
Les deux expressions ci-dessus permettent d'écrire :
ρ1 g∆h = ρ 2 g∆h
ou encore :
( ρ1 − ρ 2 ) g∆h = 0
or, on a supposé que ρ1 ≠ ρ 2 , et don nous avons forcément ∆h = 0, quels que soient M et N de
la surface de séparation. Tous les points de cette surface sont donc situés à la même altitude et
forment donc une surface plane horizontale.
Soit une surface S, en contact avec un fluide. Nous savons que ce fluide exerce des forces
de pression sur cette surface; un élément de surface dS est soumis à une force élémentaire de
r r r r
pression dF qui lui est normale et qui vaut dF = pn dS , n étant le vecteur normal unitaire à la
paroi au point M entouré par l'élément de surface dS orienté vers l'extérieur par rapport au fluide.
Dans le cas général, la résultante des forces de pression sur S est donnée par l'intégration des
forces élémentaires, soit :
r r
F = ∫∫ pndS
S
Cette résultante vaut, si l'on considéré que la surface non mouillée de celle-ci est à une pression
pex :
r r
F = ∫∫ ( p − p ex )ndS
S
En général pex = patm l'on peut écrire :
r r
F = ∫∫ p e n dS
S
où pe est la pression effective sur la paroi.
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Si de plus de fluide possède une surface libre à la pression pex et que l'élément dS est à une
profondeur z de cette surface libre :
p e = ρgz
Dans ce dernier cas, la résultante des forces de pression effectives vaut alors :
r r
F = ∫∫ ρgzndS
S
O
x xG
dS zG
r r
O dF F
G
y S
x
xP x
z
x
Dans le cas d'une surface plane toutes les forces élémentaires ont même direction, en l'occurrence
celle de la normale à la paroi et par conséquent, la résultante F des forces de pression aura pour
module la somme algébrique des forces élémentaires :
F = ∫∫ ρgzdS
S
On se place dans le cas d'un liquide, et ρ est donc constant. L'expression de F peut alors s'écrire :
F = ρg ∫∫ zdS
S
La quantité ∫∫ zdS
S
représente le moment statique de S par rapport au plan de la surface libre
(z=0) que l'on peut écrire zGS, où zG est la profondeur à laquelle se trouve le barycentre de S; d'où
F = ρgz G .S
F est appelée poussée du fluide sur la paroi. Son point d'application est appelé centre de poussée.
soit xP son abscisse sur l'axe Ox. Cette abscisse peut être obtenue en calculant le moment de F et
celui de toutes les forces élémentaires, et en considérant que le moment de la résultante est égal
au moment résultant.
Le moment de la résultante F par rapport à l'axe Oy est donné par F.x P . La somme des
moments des forces élémentaires est déterminé par :
∫∫ x.dF ,
S
soit ∫∫ x.ρgzdS
S
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Si α est l'angle entre le plan de la surface S et celui de la surface libre, z et x sont liés par la
relation :
z
x=
sin α
En remplaçant dans la formule de la somme des moments élémentaires, nous obtenons :
ρg sin α ∫∫ x 2 .dS
S
Or l'intégrale I yy = ∫∫ x .dS n'est autre que le moment quadratique de S par rapport à Oy, que
2
S
l'on peut exprimer, en vertu du théorème de Huyghens :
I yy = I Gy + xG2 .S
I Gy
d'où x p = xG +
xGS
Remarques :
i. Le centre de poussée est toujours située à un niveau plus bas que celui du centre de gravité.
ii. La position du centre de poussée se trouve sur l'axe de symétrie parallèle à l'axe Ox s'il existe,
sinon il faudra calculer sa distance à l'axe Ox (on suppose que Ox est une ligne de plus grande
pente); pour cela, il faut refaire le calcul des moments par rapport à Ox, ce qui donne :
1
yp =
xG S ∫∫ xydS
S
b/ Surface gauche
Considérons maintenant une surface gauche S, il est alors évident que les forces
élémentaires n'ont pas toutes la même direction. Pour calculer leur résultante, on procédera par
l'intégration des composantes des forces élément sur S.
r r
Comme on a vue précédemment, dF est normale à la paroi, soit dF (dF, dFy, dFz). On
r r
peut écrire dF = dF .n
Donc Fx (respectivement Fy) est la résultante des forces qui serait appliquée à la
projection Sx (resp. Sy) de la surface S considérée sur un plan normal à Ox (respectivement Oy),
le point d'application est aussi le même. Analysons maintenant Fz :
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V est le poids de ce volume
Soit une surface S fermée, entourée par un fluide au repos et entourant un volume V; les
considérations sur l'action d'un fluide sur une paroi gauche permettent la conséquence suivante :
Comme la surface projetée de la surface S sur un plan vertical est nulle, la composante
horizontale de la résultante des forces de pression sur nulle.
Intéressons nous maintenant à la composante verticale. On sait que les forces de pression
sur S ne dépendent pas de la nature du corps limité par celle-ci, on pourra donc supposer que le
volume V limité S est constitué du même fluide que celui qui l'entoure. Ce volume est en
équilibre sous l'effet de son poids et de la résultante des forces de pression, donc cette dernière
est égale au poids du liquide déplacé et est appliquée au centre de gravité de V (équilibre en
rotation).
Un cors complètement ou partiellement immerge dans un liquide est soumis à une force
verticale dirigée, vers le haut égale en module au poids du volume déplacé, appelée poussée
d'Archimède.
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Ch :III –CINEMATIQUE DES FLUIDES
La cinématique des fluides est l'étude des mouvements (écoulements) de fluides sans tenir
compte des causes responsables de ces mouvements, à savoir les forces agissant sur le fluide.
On considérera qu'un fluide est formé de particules constituant un milieu continu; à chaque
particule
r qui occupe la position M(x,y,z) à un instant t, on pourra associer un vecteur vitesse
r
V:( u , v , w ) et un vecteur accélération γ .
Comme en cinématique du solide, la vitesse et l'accélération d'une particule fluide sont définies
par : r r
r DOM r DV
V= et γ =
Dt Dt
La dérivée utilisée dans les expressions ci-dessus est appelée dérivée particulaire
r , c'est la dérivée
d'une quantité attachée à une particule en mouvement avec une vitesse V . On peut établir
l'expression
r de la dérivée particualire d'une quantité f(x,y,z) attachée à un particule animée d'une
vitesse V de la façon suivante :
Df ∂f dt ∂f dx ∂f dy ∂f dz
= + + +
Dt ∂t dt ∂x dt ∂y dt ∂z dt
∂f ∂f dx ∂f dy ∂f dz
= + + +
∂t ∂x dt ∂y dt ∂z dt
∂f r r
= + V . ∇f
∂t
Cette démarche tient compte du fait que f est fonction du temps et de la position de la particule,
sachant que cette dernière est aussi fonction du temps.
Afin de décrire le mouvement d'un fluide, deux approches sont possibles, ce sont la description
d'Euler et la description de Lagrange.
Une première approche consiste à suivre chaque particule dans son mouvement au cours du
temps, c'est à dire à s'intéresser à la particule qui à l'instant initial occupe la position
M 0 ( x0 , y0 , z 0 ) et de suivre l'évolution de ses coordonnées (x,y,z) dans le temps; on a alors :
x = f1 ( x 0 , y 0 , z 0 , t )
y = f2 ( x 0 , y 0 , z0 , t )
z = f3 ( x 0 , y 0 , z0 , t )
r r
c'est à dire : OM = f ( OM 0 , t )
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r
r DOM D r ∂ r
On a alors : V= = f ( OM 0 , t ) = f ( OM 0 , t )
Dt Dt ∂t
∂x
u =
∂t
r ∂y
et V v =
∂t
w = ∂z
∂t
On peut alors exprimer toute propriété f de l'écoulement pour une position donnée occupée par
une particule donnée à l'instant t sous la forme f ( x 0 , y 0 , z 0 , t ) .
Une deuxième façon de s'y prendre est de considérer un point M(x,y,z) dans le domaine fluide à
étudier et de s'intéresser à l'évolution des propriétés f du fluide et de l'écoulement ( masse
volumique, vitesse, pression, température ...) en ce point qui peut donc s'exprimer sous la forme
f(x,y,z,t) ; c'est la description d'Euler du mouvement et qui est généralement adoptée.
x = x( x0 , y0 , z0 , t )
y = y( x0 , y0 , z0 , t ) (1)
z = z( x0 , y 0 , z0 , t )
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II-2- Lignes de courant :
Une ligne de courant est une ligne telle que le vecteur vitesse lui est tangent en tout point M(x,y,z)
à un instant donné.
r
Soit un élément dl d'une ligne de courant, puisque le vecteur vitesse V est tangent à cetter ligne de
courant, on peut traduire cela par le fait que le vecteur dl est parallèle au vecteur V , ce qui
entraîne : r r r
V ∧ dl = 0
soit :
r r r r
( vdz − wdy)e x + ( wdx − udz)e y + (udy − vdx )e z = 0
d'où :
vdz − wdy = 0
wdx − udz = 0
udy − vdx = 0
On en tire les relations permettant d'établir les équations des lignes de courant :
dx dy dz
= =
u v w
Remarque : r r r
Il aurait suffit de traduire le parallélisme de dl et V par la relation V = λdl , ce qui aurait conduit
au même résultat.
Tube de courant :
On appelle tube de courant l'ensemble des lignes de courant s'appuyant au même instant sur un
contour fermé. Le vecteur vitesse est tangent en tout point, à la surface du tube de courant.
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II-3- Ligne d'émission :
La ligne d'émission à l'instant t au point A(X0 , Y0 , Z0) est le lieu géométrique à cet instant t des
positions de toutes les particules fluides qui sont passées ou qui passeront par le point A à un
instant τ.
Pour établir une relation permettant de trouver la ligne d'émission au point A, à l'instant t, il suffit
de considérer les équations générales des trajectoires, dans lesquelles on dira qu'à un instant τ,
une particule est en A, ce qui nous permet, par la détermination des constantes d'intégration en
fonction des coordonnées du point A, d'établir des équations de la forme :
x = x (X 0 , Y0 , Z 0 , t , τ)
y = y(X 0 , Y0 , Z 0 , t , τ)
z = z(X , Y , Z , t , τ)
0 0 0
A un instant donné t =t0, ces équations donnent la position, à cet instant, de la particule qui, à
t=τ occupe le point A. En faisant varier τ on obtient donc la ligne d'émission au point
A(X 0 , Y0 , Z 0 ) à t=t0.
Le mouvement d'un fluide est régi, dans un repère fixe R(O,x,y,z) par les relations :
u = x + kt ; v=y ; w = 2y - z
On se propose d'établir les équations des trajectoires, des lignes de courant et de lignes
d'émission.
Lignes de courant :
Les équations des lignes de courant peuvent être établies à partir de la relation :
dx dy dz
= =
u v w
soit :
dx dy
=
x + kt y y = C1 ( x + kt )
⇒ équations des lignes de courant
dy dz y 2 − yz = C 2
=
y 2 y − z
20
Trajectoires :
dx
= x + kt ⇒ x = C'1 e t − k ( t + 1)
dt
dy
=y ⇒ y = C' 2 e t
dt
dz
= 2y − z ⇒ z = C'3 e − t + C' 2 e t
dt
Le système ci-dessus constitue les équations paramétriques des trajectoires. Si l'on s'intéresse à la
particule qui, à l'instant t = 0 occupe la position M 0 ( x 0 , y 0 , z 0 ) , il suffit de déterminer les
constantes d'intégrations, ce qui donne :
x = (x 0 + k )e t − k ( t + 1)
t
y = y 0 e
−t
z = (z 0 − y 0 )e + y 0 e
t
Pour déterminer la ligne d'émission au point A, il suffit d'exprimer le fait qu'à un instant τ, une
particule passe par A, ce qui donne les relations suivantes :
X 0 = C'1 eτ − k (τ + 1)
Y0 = C' 2 eτ
Z 0 = C' 3 e −τ + C' 2 eτ
A un instant t, cette même particule occupe une position qui est donnée par :
x = (X 0 + k (τ + 1) )e t − τ − k ( t + 1)
t −τ
y = Y0 e
τ− t t −τ
z = (Z 0 − Y0 )e + Y0 e
(V.∇ )V :
r r r
accélération convective
21
L'expression ci-dessus de l'accélération peut encore se mettre sous la forme :
r
r ∂V r V 2
(
r r
)
r
γ= + ∇ + ∇ ∧ V ∧ V
∂t 2
b- Débits :
Si f = ρ , Q est alors la masse ( f : masse/unité de volume ) qui traverse la surface S par unité de
temps, que l'on note Qm et que l'on appelle débit massique du fluide à travers S.
Qm = ρ Qv
V- Equation de continuité
Soit un élément de volume dτ d'extensions dx, dy et dz, dans lequel on s'intéresse au bilan
des quantités fluides.
22
z
y
x
x+dx
x
La quantité de fluide qui rentre pendant l'intervalle de temps dt par la facette normale à Ox,
située à l'abscisse x vaut
ρudydzdt
La quantité qui sort par la facette parallèle à la première et située à x+dx vaut :
ρudydzdt
La quantité qui sort par la facette parallèle à la première et située à x+dx vaut :
Cette quantité représente donc la diminution de la masse du fluide crée par le mouvement
de celui-ci dans la direction de Ox. On peut établir de la même manière la diminution de la masse
due au mouvement dans les deux autres directions. La diminution de la masse dans le volume d
pendant l'intervalle de temps dt est donc donnée par :
Cette diminution de la masse entraîne une variation de la masse du fluide contenu dans le
volume d . Cette variation a pour expression :
23
∂
(ρdxdydz )dt = ∂ρ dxdydzdt
∂t ∂t
∂ρ
et la diminution qui en découle est alors : − dxdydzdt
∂t
ou encore :
∂ρ r r
∂t
( )
+ ∇. ρV = 0 ou
∂ρ
∂t
( )r
+ div ρV = 0
Cette équation est appelée équation de continuité, elle traduit la conservation locale de la
matière. Cette quation doit toujours être vérifiée pour tout éculement.
Cas prticuliers :
( )
r
* régime permanent : div ρV = 0
( )
r
* fluide incompressible : div V = 0
24
Ecoulements Plans à potentiel
Dans tout ce qui suit, on considère l'écoulement permanent ( stationnaire) d'un fluide
incompressible.
I- Définitions :
I.1- Ecoulement plan :
Un écoulement est dit plan si son champs des vitesses peut être exprimé dans un repère
cartésien (O,x,y,z), judicieusement choisi de la manière suivante :
u = u ( x, y, t )
r
V v = v( x, y, t )
w = 0
Autrement dit, le vecteur vitesse reste normal à une direction constante donnée ( ici Oz)
r →
Γ= ∫C V. dl
Si la courbe C est fermée, et si S est une surface s'appuyant sur C, nous avons :
r → → r r
Γ = ∫ V. dl = ∫∫S rot (V).n.dS
C
b- Ecoulement irrotationnel
r 1→ r
Un écoulement est irrotationnel si le vecteur tourbillon Ω = rot (V ) est nul en tout
2
point du domaine considéré.
Il résulte de cette définition que la circulation du vecteur vitesse, dans le cas d'un
écoulement irrotationnel, le long d'une courbe γ = AB ne dépend que des positions respectives
de A et B. En effet, posons γ = AMB et γ' = AM'B, on a :
M
r r r A γ
∫γ +(− γ ') V.dl = ∫∫S rotV.n.dS
γ'
M' B
r r r
S étant une surface s’appuyant sur le contour fermé γ + ( − γ ' ) . Or ∇ ∧ V = 0 , d'où :
25
r r r r r
∫γ +(− γ ') V.dl = ∫γ V.dl + ∫− γ ' V.dl = ∫∫S rotV.n.dS = 0
r r
et par conséquent : ∫γ V.dl = ∫γ ' V.dl
Dans le cas ou l’écoulement considéré est irrationnel, il est possible de trouver une
r →
fonction ϕ(x,y) telle que l’on puisse écrire dϕ = V. dl et par conséquent :
r →
∫AB . dl = ϕ(B) − ϕ(A)
V
r r
ϕ est alors définie par : V = ∇.ϕ
On dit alors que le champ des vitesses dérive d’un potentiel, ϕ est appelé potentiel des vitesses et
l’on a :
∂ϕ
u = ∂x
v = ∂ϕ
∂y
L’écoulement considéré étant celui d’un fluide incompressible, en régime permanent, l’équation
v r
de continuité se réduit à ∇.V = 0 . En remplaçant dans cette équation les composantes de du
r
vecteur vitesse V par leurs expressions en fonction de ϕ, il vient :
∇ 2ϕ = 0
ϕ est donc harmonique.
d. Fonction de courant :
dx dy
Une ligne de courant est définie par = ou encore : − vdx + udy = 0 . L'équation
u v
∂u ∂ (− v)
de continuité implique que = , et la forme différentielle ci-dessus définissant les lignes
∂x ∂y
de courants est alors exacte. Il existe donc une fonction ψ telle que dψ = udy − vdx . Une ligne
de courant peut alors être définie par dψ = 0 ou encore ψ = cons tan te , la fonction ψ est
appelée fonction de courant. on a aussi, d'après ce qui précède :
∂ψ ∂ψ
u= et v = -
∂y ∂x
26
On pourra facilement montrer que la fonction de courant est aussi harmonique, c’est à dire que
l’on a : ∇ 2ψ = 0
En effet, ayant :
∂ψ ∂ψ ∂ϕ ∂ϕ
u= et v = - et u = et v =
∂y ∂x ∂x ∂y
∂ 2ψ ∂v ∂ ∂ϕ ∂ 2ϕ
=− = − = −
∂x 2 ∂x ∂x ∂y ∂x∂y
et
∂ 2 ψ ∂u ∂ ∂ϕ ∂ 2 ϕ
= = =
∂y 2 ∂y ∂y ∂x ∂y∂x
∂ 2ϕ ∂ 2ϕ
si la fonction potentiel est de classe C2, ce que l'on supposera satisfait, on a donc =
∂x∂y ∂y∂x
∂ 2ψ ∂ 2ψ
et par conséquent = − , d'où le résultat énoncé.
∂x 2 ∂y 2
Propriété :
Considérons deux lignes de courant définies respectivement par ψ = ψ1 et ψ = ψ 2 .
A ψ = ψ1
B
ψ = ψ2
r
Le débit de fluide (par unité de longueur suivant la direction normale à V ) qui passe entre les
deux surfaces de courant générées par ces deux lignes est donné par
r r
q v12 = ∫ V.ndl = ∫ udy − vdx , dl étant un élément de la courbe AB, liant les deux lignes de
AB AB
courant et étant donné que la normale à dl est donnée par (dy, -dx). Il s’en suit alors que le débit a
pour expression :
∫AB dψ = ψ A − ψ B = ψ1 − ψ 2
27
Le débit qui passe entre les deux surfaces de courant générées par deux lignes de courant données
est égal à la différence entre les valeurs de la fonction de courant sur ces deux surfaces.
Une fonction complexe f de la variable complexe z est dite holomrphe dans un domaine D du
plan complexe si elle est dérivable en tout point de D. Elle est analytique dans D si elle est
holomorphe sur D sauf peut être en un nombre fini de points dits singuliers.
On peut représenter l’écoulement permanent d’un fluide incompressible par une fonction
complexe f analytique de la façon suivante :
f ( x + iy) = ϕ( x , y) + iψ ( x + iy)
ou f (z) = ϕ( x , y) + iψ ( x + iy) , avec z = x+iy
∂ϕ ∂ψ ∂ϕ ∂ψ
= et =−
∂x ∂y ∂y ∂x
df
La quantité W = = f ' (z) = u − iv est appelée vitesses complexe ou vitesse conjuguée.
dz
II.2. Exemples :
f (z) = U o ze iα
x
U0
α
28
• Source est puits
q
f (z) = v log(z)
2π
y y
x x
q v − iθ q v
f ' (re iθ ) = e = (cos θ − i sin θ)
2πr 2πr
q
Remarque : Source ou puits en M0(x0,y0) , f (z) = v log(z − z0 ) ; z0=x0+iy0
2π
f (z) = a.z n
π
Cherchons une ligne de courant particulière ψ = 0 : sin(nθ) = 0 ⇒ nθ = kπ : θ = k
n
pour k = 0 θ =0
π
et pour k = 1 θ=
n
29
θ = 0 et θ = π/n étant deux lignes de courant, elle ne peuvent être traversées par le fluide, par
conséquent on peut supposer qu’elles matérialisent une paroi. Ceci permet donc de représenter
l’écoulement dans une angle ou autre angle.
π/
n=1/2
Cette procédure peut être généralisée en considérant qu’une ligne de courant particulière peut
matérialiser une paroi et le potentiel complexe représente donc l’écoulement autour de l’obstacle
qui pourrait matérialiser la courbe.
II.2. Torseur des efforts exercés par un fluide ou les singularités immergés dans un fluide :
Considérons l’écoulement potentiel permanent d’un fluide idéal incompressible. Soit (S) un
cylindre d’axe parallèle à Oz et de section ayant pour contour la courbe fermée (C).
r
n
(C)
r
ky
r r x
kz kx
30
La résultante des efforts de surface ( forces de pression) appliqués par le fluide extérieur à (S) sur
celui-ci est donné par :
r r
F= ∫∫S − p..n.dS
Remarque : Le signe (-) résulte de l'orientation de la normale vers l'extérieur de la surface
engendrée par le contour fermé (C).
La résultante peut être représentée par son expression sous forme complexe, appelée efort
complexe sous la forme : F = Fx + iFy
r dy r dx r
La normale est donnée par : n = kx − ky ( ds 2 = dx 2 + dy 2 )
ds ds
L'effort complexe aura donc pour expression :
F= ∫C p(−dy + idx )
son conjugué a pour expression :
et la pression peut alors être déduite de la relation ci-dessus en fonction du vecteur vitesse :
r
V2
p = p0 − ρ
2
Reportant cette expression dans celle de l'effort complexe, on obtient l'expression suivante :
31
V2 V2
F = −i ∫ (p0 − ρ ) d z = −i ∫ p 0 d z + i ∫ ρ dz
C 2 C C 2
Le premier terme de cette expression est nul (intégrale d'une constante sur un contour fermé), il
reste alors à calculer le deuxième terme. On a :
et donc :
ρ
2 ∫C
F=i WWdz
Etant donné que (C) est une ligne de courant ψ y est constante et l'on a, sur (C) dψ = 0 et par
conséquent dψ =-dψ. Il vient alors que Wdz = Wdz sur le contour (C), d'où :
ρ ρ
F=i
2 ∫C
WWdz = i ∫ W 2dz
2 C
df
et ayant W = , nous avons donc :
dz
2
ρ df
F = Fx − iFy = i ∫ dz Première formule de Blasius
2 C dz
Calcul du moment :
Le calcul du moment résultant exercé par un fluide idéal (non visqueux) en écoulement
permanent à potentiel des vitesses sur un obstacle se fait d'une manière analogue à celle utilisée
ci-dessus pour le calcul de la résultante.
Le moment résultant par rapport à un axe parallèle à Oz et passant par un point M0 (x0,y0) est
donné par :
r r
MM o z = ∫S M0M ∧ (−pn )dS
32
r
MM o z = ∫C p{(x − x 0 )dx + (y − y0 )dy}
On remarquera facilement que :
r
{
MM o z = Re ∫ i(z − z 0 )d F
C
}
2
ρ df
et ayant : dF = i dz
2 dz
ρ
r 2
df
MM o z = − Re∫ (z − z 0 ) dz Deuxième formule de Blasius
2 C
dz
Ces relations permettent le calcul du tenseur des efforts extérieures par la seule donnée du
potentiel complexe. Le calcul des intégrales intervenant dans les relations de Blasius peut être
effectué à l’aide du théorème des résidus (Références 1,2).
33
II-4 Exemples :
II-4.1- Ecoulement autour d’un cylindre sans circulation :
Etudions l’écoulement résultant de la superposition d’un écoulement uniforme de vitesse
V∞ = U parallèle à l'axe Ox et d’un doublet (voir TD) centré à l’origine.
k
Le potentiel complexe d’un doublet centré à l’origine, de moment k est donné par f d = −
2πz
Le potentiel complexe d’un écoulement uniforme est f U = Uz . Si l’on prend le doublet tel que
son moment soit lié à la vitesse U de l'écoulement uniforme par la relation k = −2πUR 2 , où R
est une constante réelle positive, le potentiel complexe de l’écoulement résultant est alors donné
par l'expression :
R 2
f ( z ) = U z +
z
on en déduit l’expression de la fonction de courant, en coordonnée polaires :
R 2
ψ ( r , θ) = U r − sin θ
r
R
x
ψ=0
ψ=0
Le potentiel complexe f peut donc représenter l’écoulement autour d’un cylindre. On note
l’existence de deux points singuliers ( f '(z) = 0 ) en z = ± R où la vitesse est nulle. A l’aide des
relations de Blasius et du théorème des résidus, on montre que le torseur des efforts extérieurs est
nul ( A faire à titre d'exercice).
R2 Γ
f (z) = U. z + − i Log (z)
z 2π
On sait que le cercle centré à l’origine est une ligne de courant pour l’écoulement autour d’un
cercle sans circulation étudié précédemment et l’on sait qu’il l’est aussi pour un tourbillon centré à
l’origine. Ce cercle est donc une ligne de courant pour l’écoulement résultant de la superposition
34
des deux. Ce résultat peut aussi être retrouvé par la recherche de l’expression de la fonction de
R2 Γ
courant qui est donnée par : ψ(r, θ) = U r − sin θ − Log(r )
r 2π
L’écoulement peut avoir l’une des allures suivantes selon les valeurs de R, U et Γ :
df R2 Γ
W= = U.1 − 2 −
dz z 2πz
Les points d’arrêt sont tel que la vitesse est nulle, c’est à dire W = 0; leurs affixes sont donnés par
les racines de l’équation suivante :
Γ
z 2 − 2iaRz − R 2 = 0 avec a=
4πUR
(
on a alors deux points d’arrêt définis par : z = R ia ± 1 − a 2 )
On distingue alors deux cas :
35
Dans ce cas Γ < 4πUR (cas de faible circulation), on pose a = sinγ; on a alors
z = R (i sin γ ± cos γ ) et les points d’arrêt se trouvent sur le cercle (figure a )
Efforts extérieurs :
ρ df
2
Fx − iFy = i ∫ dz
2 C dz
On trouve :
Fx = 0
Fy = −ρΓU
On remarque qu’il ne peut y avoir d’efforts sur le cylindre que si la circulation n’est pas nulle. Cet
effort (dirigé suivant Oy) est opposé en signe à la circulation; ainsi, il est dirigé vers le haut si la
circulation Γ est négative.
Y
y
h
M2
m2
β β
M1
m1
H
Plan z x Plan Z X
( généralement plan ( généralement plan
36
On définit une transformation conforme par une correspondance biunivoque h et son
inverse h-1 = H si h et H sont holomorphes. On notera :
Z = h(z) et z =H(Z)
* elle est telle que h'(z) et H'(Z) ne s’annulent pas sur le domaine considéré
* elle conserve les angles
* elle est transitive
Q
Q
x ' X
P P
'
Plan z Plan Z
( plan auxiliaire) ( plan physique)
La transformation conforme conserve le potentiel complexe; elle conserve donc les circulations
et les débits. Les vitesses conjuguées sont liées par la relation :
w
W = H'.w =
h'
Exemples :
a- Ecoulement autour d'un cylindre sans circulation :
y R2
z = Z+ Y
Z 37
r
U∞
Plan z Plan Z
( plan auxiliaire) ( plan Physique)
Le potentiel complexe pour l'écoulement représenté dans le plan auxiliaire, à savoir celui
d'un écoulement uniforme est connu, il a pour expression f (z) = U ∞ z et la conservation du
potentiel complexe par la transformation conforme permet d'écrire :
R2
F( Z) = f (z) = f ( Z + )
Z
soit :
R2
F( Z) = U ∞ ( Z + )
Z
résultat déjà établi précédemment.
y Y
γ
Γ
x X
r
v∞ r
θ
V∞
Plan z θ Plan Z
( plan auxiliaire) ( plan physique)
R 2 γ
f (z) = v ∞ . z − z 0 + −i Log (z − z 0 )
z − z 0 2π
38
On se propose de déterminer l'expression du potentiel complexe en fonction de la variable Z
dans le plan physique.
Références pour les fonction complexes le théorème des résidus : (à titre d’exemples)
39
Annexe : Théorème des résidus
Le théorème des résidus est un outil permettant d'évaluer des intégrales curvilignes de fonctions
complexes.
Enoncé du théorème :
Soit U un sous ensemble ouvert et simplement connexe du plan complexe , z1, z2,…,zn un
nombre fini de points distincts de U et f est une fonction qui est définie et holomorphe sur U-{
z1, z2,…,zn}. Si g est une courbe rectifiable dans U qui ne rencontre aucun des points
singuliers zk et dont le point de départ est confondu avec le point d'arrivée, alors :
40
Ici, Res(f,zk) désigne le résidu de f en zk, et I(γ,zk) l'indice du lacet γ de [0,1] dans par
rapport à zk. Intuitivement, c'est le nombre de tours autour de zk effectués par un point
décrivant tout le lacet. Ce nombre de tours est un entier ; il est positif si γ est parcouru dans le
sens inverse des aiguilles d'une montre autour de zk, nul si γ ne se déplace pas du tout autour
de zk, et négatif si γ est parcouru dans le sens des aiguilles d'une montre autour de zk.
Si γ est une courbe de Jordan, alors I(γ,zk)= 1 : le signe plus (+) si la courbe est parcourue
dans le sens direct (sens trigonométrique), le signe moins (-) si la courbe est parcourue dans le
sens indirect (sens des aiguilles d'une montre). Dans ce cas, on a :
Pour évaluer des intégrales réelles, le théorème des résidus s'utilise souvent de la façon
suivante : l'intégrande est prolongé en une fonction holomorphe sur un ouvert du plan
complexe ; ses résidus sont calculés (ce qui est d'habitude facile), et une partie de l'axe réel est
étendue à une courbe fermée en lui attachant un demi-cercle dans le demi-plan supérieur ou
inférieur. L'intégrale suivant cette courbe peut alors être calculée en utilisant le théorème des
résidus. Souvent, la partie de l'intégrale sur le demi-cercle tend vers zéro (lemme de Jordan),
quand le rayon de ce dernier tend vers l'infini, laissant seulement la partie de l'intégrale sur
l'axe réel, celle qui initialement nous intéressait.
41
Définition et propriétés
Soit un ouvert de , Df isolé dans D et une fonction
holomorphe. Pour chaque point , il existe un voisinage de a noté
relativement compact dans D, telle que f | U est holomorphe. La
fonction f possède dans ce cas un développement de Laurent sur U :
.
On définit ainsi le résidu de f en a par :
42