Vous êtes sur la page 1sur 36

COURS DE MECANIQUE DES FLUIDES (Par Angelbert Chabi BIAOU)

Chapitre 1 : Généralités Propriété des fluides

I. Définition d’un fluide

1. Les différents états de la matière


La matière se présente sous l’une des trois phases suivantes : solide, liquide,
gaz un quatrième état, appelé plasma, peut être considéré. Il s’agit d’un gaz ionisé
c’est à dire chargé électriquement. Ces différents états sont caractérisés par l’ordre de
grandeur des forces intermoléculaires.
a. Etat solide
A l’état solide, les forces intermoléculaires sont très élevées et le réseau
moléculaire est rigide. Les atomes ou molécules sont bloqués dans leurs orientations
; ainsi la forme extérieure d’un solide non sollicité se maintient indéfiniment. En
conséquence, on peut dire que les solides ont une forme propre et un volume
propre.
b. Etat liquide
A l’état liquide, les forces sont beaucoup plus faibles. L’orientation des
molécules devient un degré de liberté mais celles-ci sont toujours liées en distance les
unes aux autres. La forme d’un liquide épouse celle du contenant. Toutefois, une
masse donnée d’un liquide occupe un volume défini, indépendant de la forme du
contenant : un (1) litre de liquide est contenu dans un récipient de forme
quelconque ayant une capacité d’un (1) litre.
c. Etat gazeux
A l’état gazeux, les forces sont si faibles que les molécules ont perdu leurs
liaisons à distance le gaz n’a ni de forme propre, ni de volume propre. Un litre de gaz
peut remplir (détente) de façon homogène un récipient d’une capacité de plus de
1000 𝑚3 . Il faut dire pour finir que la différence fondamentale entre les solides et les
fluides est liée à la propriété de ces derniers de pouvoir changer de forme
indéfiniment. Pour finir, on distingue deux types de fluides que sont :
- Les fluides compressibles qui peuvent se comprimer ou se détendre pour
s’adapter aux récipients qui les contiennent. Ce sont essentiellement les gaz.
- Les fluides incompressibles qui sont des fluides qui épousent exactement la
forme du récipient qui les contiennent mais ne changent de volume que si on
applique une force très considérable qui se chargera de briser les liaisons
intermoléculaires. Ces fluides incompressibles. La mécanique des fluides
comme nous allons l’étudier dans ce cours est celle qui s’applique aux fluides
incompressibles, donc aux liquides.

1
2. Déformation d’un éélément fluide soumis à des forces de cisaillement
Toute force sur une surface peut être représenter par deux composantes :
- Une composante normale qui est celle qui génère les pressions statiques
▪ Une composante tangentielle, qu’on appelle également force de cisaillement,
qui génère des contraintes
Considérons un solide de forme rectangulaire et de taille infinitésimale et
appliquons sur ce solide une légère force de cisaillement comme le montre la Figure
I-1

Figure I-1 : Déformation d’un solide

L’élément initialement rectangulaire, subit une déformation angulaire finie 𝛾,


proportionnelle à la tension de cisaillement qui est la force de cisaillement
(contrainte) 𝜏 appliquée par unité de surface :
𝟏
𝛄= 𝛕 (I-1)
𝐆

La constante de proportionnalité est l’inverse de ce qui est appelé le module


de cisaillement G dont la valeur est propre à chaque solide particulier. La plupart des
solides se conforment à cette relation simple tant que la tension de cisaillement
n’excède pas un certain seuil appelé « limite élastique ».
La Figure I-2 montre le même élément de fluide soumis aux mêmes
conditions, L’expérience montre qu’il va subir une déformation angulaire continue
et infinie (écoulement), aussi petite que soit la tension appliquée.

𝑡=0 𝑡 = 𝑑𝑡 𝑡 = 2𝑑𝑡 𝑡 = 3𝑑𝑡


Figure I-2 : Déformation d’un fluide

2
Beaucoup de fluides, et les plus courants d’ailleurs, répondent à la loi suivante
: La vitesse de déformation angulaire 𝜸 varie linéairement avec la tension de
cisaillement 𝝉
𝑑𝛾 1
𝛾̇ = = 𝜏 (I-2)
𝑑𝑡 𝜇

Les fluides qui obéissent à cette loi sont appelés fluides newtoniens Tous les
gaz sont des fluides newtoniens ainsi que la plupart des liquides. Le sang, le lait, le
béton liquide, les suspensions colloïdales ne sont pas des fluides newtoniens.
Les fluides newtoniens uniquement seront étudiés dans ce cours.

II. Le schéma du milieu continu, la masse volumique, la pression


a. Le schéma du milieux continu
La notion de milieu continu est un pur schéma du fait que la matière a une
structure discontinue. Elle consiste à admettre que la matière est répartie d’une
manière continue dans tout le matériau (ce qui n’exclut pas des discontinuités aux
interfaces). Cette notion consiste donc à oublier la discontinuité de la matière
à l’échelle moléculaire et à toutes les échelles inférieures.
Toute théorie physique basée sur ce schéma ne prétend bien représenter que
les phénomènes à grande échelle ; celle-ci étant très grande par rapport à l’échelle
caractéristique de la première discontinuité oubliée. On entend ici échelle de longueur
et de temps. L’objectif de la théorie consiste aussi à représenter fidèlement les
conséquences, à grande échelle, des phénomènes dont le siège est à petite échelle.
La première question concerne la définition des valeurs locales pour les
grandeurs comme la masse volumique, la pression, etc.
Imaginons un instrument de mesure d’une grandeur g qui puisse être
miniaturisée autant que l’on veut et portons la valeur de g mesurée en fonction du
volume (surface, longueur) observé 𝑥 ()

Figure II-1 : Définition des grandeurs locales, particule fluide

3
1. Si 𝑥 est du même ordre de grandeur que la distance entre les molécules, 𝑑
la grandeur mesurée dépendra du nombre de molécules observées (quelques unités),
de leurs positions, etc. La grandeur 𝒈 oscille et semble mal définie.
2. Si 𝑥 est très grand par rapport aux distances intermoléculaires ; le nombre
de molécules observées est aussi très grand ; et la valeur 𝒈 mesurée est une moyenne
statistique des observations et ne dépend plus de 𝒙.
Cette valeur, très grande par rapport aux distances intermoléculaires (quelques
−𝟏𝟎
𝟏𝟎 𝑚 est cependant extrêmement petite par rapport à la taille de l’expérience 𝑳
(quelques 𝟏𝟎−𝟏𝟎 𝑚 ). Ceci justifie que l’on considère comme 𝑙𝑜𝑐𝑎𝑙, ou 𝑝𝑜𝑛𝑐𝑡𝑢𝑒𝑙𝑙𝑒,
cette valeur 𝒈 indépendante de 𝒙.
On admet que ce volume observé, que nous désignerons particule fluide est aussi
assez petit pour être assimilé à un élément de volume infinitésimal 𝑑𝑉 et pour justifier
l’utilisation du calcul différentiel et intégrale.
On définit ainsi des “densités volumique” :
𝛿𝐺
𝜌 = lim
𝛿𝑉 𝛿𝑉
Où 𝛿𝐺 est la valeur de la grandeur considérée et qui est portée par le volume
𝛿𝑉.
Exemples : la masse volumique
𝛿𝑀
lim
𝛿𝑉 𝛿𝑉
▪ le volume spécifique est l’inverse de la masse volumique
1
𝜈=
𝜌
- le poids spécifique est le poids par unité de volumique
𝜛 = 𝜌𝑔
b. La masse volumique
La masse volumique de la plupart des liquides décroît lentement quand la
température croit. Le taux de variation est de l’ordre de -0.1% par °C :
𝑑𝜌
= −0.001𝑑𝑇
𝜌
Par ailleurs, un accroissement de pression ne produit qu’une faible
augmentation de la masse volumique des liquides. En effet si la pression sur une unité
de volume 𝑣 d’un liquide augmente de 𝑑𝑝, cette unité de volume sera réduite de −𝑑𝑣
𝑑𝑝
et le rapport - est le module d’élasticité cubique 𝜀. Son inverse s’appelle le coefficient de
𝑑𝑣
1
compressibilité 𝜒 =
𝜀
Pour un volume V du liquide, on aura :
𝑑𝑝
𝜀 = −𝑉
𝑑𝑣
Or

4
𝑑𝜌 𝑑𝑉
=−
𝜌 𝑉
D’où
𝑑𝑝
𝜀=𝜌
𝑑𝜌

Exemple : Pour l’eau à 0°C, on trouve 𝜀 = 1,99 108 𝐾𝑔𝑓/𝑚2 .Ceci Signifie
que pour produire une variation de masse volumique de 1% il faut exercer un
accroissement de la pression de 1,99 106 𝐾𝑔𝑓/𝑚2 ‼! On ne rencontre pas
couramment de telles circonstances.
On peut donc très souvent considérer que les liquides sont des fluides
incompressibles, c’est à dire de masse volumique constante.

𝝆𝒍𝒊𝒒𝒖𝒊𝒅𝒆 = 𝑪𝒕𝒆 II-1


c. La pression
Si 𝛿𝑆 est une surface 𝛿𝐹 la force normale (perpendiculaire) à cette surface,
alors g est la pression
𝛿𝐹
𝑃 = lim
𝛿𝑆→0 𝛿𝑆
On démontrera qu’en l’absence de forces de frottement, cette pression est
indépendante de l’orientation de la surface 𝛿𝑆 considérée. On dit alors que la
pression est isotrope c’est à dire qu’elle est une grandeur scalaire.
Les fluides où il n’existe pas de force de frottement sont appelés fluides
parfaits.
d. La viscosité
Quand on observe le mouvement d’un fluide au voisinage d’une surface solide,
on y constate l’absence totale de mouvement relatif des particules ; elles adhèrent à
la paroi.
Le mouvement est de plus en plus accentué au fur et à mesure qu’on s’éloigne
de la surface. La Figure II-2 illustre un diagramme typique de la répartition de la
vitesse en fonction de la distance normale à la paroi.

5
Figure II-2 : Variation du gradient de vitesse en fonction de la distance à la paroi

Ce profil de vitesse est caractérisé par V=0 à n=0 et la viscosité du-fluide en


est la cause
Quelle que soit la valeur de la viscosité, le fluide adhère à la paroi et la vitesse y est
nulle. L’écoulement exerce sur la paroi une force de cisaillement qui tend à l’entraîner
dans la direction du mouvement.
Quand l’écoulement est bien ordonné, c’est à dire que des “lames” bien
individualisées glissent les unes sur les autres, on dit qu’il est laminaire. Dans ce cas, si le
fluide est newtonien, la tension de cisaillement est donnée par l’équation ( 1-2), soit encore
𝜏 = 𝜇𝛾
Le coefficient 𝜇 est appelé coefficient de viscosité dynamique ou viscosité
dynamique ou encore viscosité absolue. Pour les liquides, il décroît quand la
température croit et il est peu affecté par les variations de pression.
On débit un deuxième coefficient de viscosité, la viscosité cinématique, qui
est le rapport de la viscosité absolue à la masse volumique.
𝜇
𝜈= II-2
𝜌

Le taux de déformation angulaire peut être exprimé en fonction de la vitesse.


Il suffit de considérer le mouvement d’une ligne de longueur infinitésimale dn (Figure
II-3).
Si elle est initialement verticale, ses extrémités ne vont pas à la même vitesse.
Elle tourne donc à la vitesse angulaire :
𝜕𝑣
𝛾=
𝜕𝑛
D’où
𝛛𝐯
𝛕=𝛍 II-3
𝛛𝐧

Figure II-3 : Taux de déformation angulaire en fonction de la vitesse

𝜕𝑣
La quantité est le “gradient de vitesse”. Le profil de vitesse (Figure II-4)
𝜕𝑛
suggère que le gradient de vitesse varie en fonction de la distance à la paroi. A
grande distance, ce gradient est quasiment nul et les tensions de frottement interne

6
dans le liquide sont donc quasiment nulles. Par contre, au voisinage de la paroi, les
tensions sont importantes et contre la paroi elle-même, la tension vaut
𝜕𝑣
𝜏0 = 𝜇 ( )
𝜕𝑛 𝑛=0
On a utilisé une dérivée partielle plutôt qu’une dérivée droite parce que la
tension ne dépend que de la variation de la vitesse en fonction de la distance n,
normale à l’écoulement et non de la variation éventuelle de la vitesse en fonction de
la distance x dans le sens de l’écoulement (Figure II-4). On peut considérer qu’un
fluide dont la viscosité est si faible que les tensions de cisaillement peuvent être
négligées est un fluide idéal. Un fluide parfait n’exerce donc pas de tension de
cisaillement.

Figure II-4 : Plaque mince alignée dans un courant uniforme

e. Tension superficielle, Capillarité


Il y a, dans les liquides, des forces intermoléculaires responsables de leur
cohésion, c’est à dire de leur aptitude à résister à une traction. Elles sont également
responsables de leur capacité d’adhésion à un corps étranger solide ou liquide.
A l’interface entre deux liquides non miscibles ou à l’interface entre un liquide
et un gaz, l’attraction entre les molécules forme un film imaginaire capable de
résister à une tension. C’est ce qu’on appelle la tension de surface ou tension
superficielle. C’est une force par unité de longueur.
La capillarité est due à la fois à la cohésion et à l’adhésion. Lorsque l’adhésion
l’emporte sur la cohésion, le liquide “mouille” la surface solide avec laquelle il est
en contact. Il en est ainsi pour l’eau et le verre et ceci explique l’ascension capillaire
de l’eau dans un tube de verre. Quand la cohésion l’emporte sur l’adhésion, le liquide
est “non mouillant”. C’est le cas du mercure pour le verre.
L’ascension capillaire ou la dépression peut se calculer. Il faut connaître la
valeur de la tension superficielle 𝜎 du liquide et celle de “l’angle de contact” 𝜃
caractéristique de l’adhésion du liquide au solide avec lequel il est en contact. Si le
ménisque d’interface est de forme sphérique, l’équation d’équilibre de la colonne
hachurée à la Figure II-5 s’écrit :
2𝜋 𝑟 𝜎 cos 𝜃 = 𝜋𝑟 2 ℎ𝜌𝑔
7
𝟐 𝝈 𝒄𝒐𝒔 𝜽
𝒉= II-4
𝝆𝒈𝐫

Les effets capillaires seront généralement négligés dans les problèmes que
nous traiterons par la suite.

𝐡
𝟐 𝛔 𝐜𝐨𝐬 𝛉
=
𝛒𝐠𝒓

Figure II-5 : Remontée capillaire dans un tube

f. Tension de vapeur, cavitation


Les liquides s’évaporent parce que les molécules s’échappent de la surface
libre. Les molécules de vapeur exercent une pression partielle dans l’espace. Si cet
espace au-dessus du liquide est fermé, après un temps donné, le nombre de molécules
qui se condensent est égal au nombre de molécules qui s’évaporent. La pression gui
règne dans l’espace est la tension de vapeur.
Ce phénomène dépend de l’activité moléculaire qui est fonction de la
température. La tension de vapeur dépend donc de la température et croît avec elle
(Tableau II-2).
Quand la pression du liquide est égale à la tension de vapeur, il y a
éévaporation.
Ainsi, lorsque l’écoulement d’un liquide dans un système de canalisations et de
machines atteint une zone où la pression a une valeur inférieure à la tension de
vapeur, il y a vaporisation du liquide a cet endroit. Ceci peut ne pas être désiré et
entraîner le phénomène dangereux appelé cavitation. Les bulles de vapeur alors
formées dans cette zone sont entraînées par l’écoulement et elles atteignent une zone
où la pression a retrouvé une valeur supérieure à la tension de vapeur pour se
condenser. Le phénomène est toujours rapide et donne lieu à une succession
d’implosions qui génèrent des trains d’ondes de choc. II en résultent des bruits,
des vibrations et parfois la destruction des parois solides en contact avec les
zones de cavitation.

8
g. Grandeurs et Unités
On l’oublie parfois ; aucun calcul n’est correct s’il n’utilise des unités
consistantes.
Les unités de base du système international (S.I.) sont :
▪ le mètre (m) pour les longueurs [L]
▪ le kilogramme (Kg) pour la masse M
▪ la seconde (s) pour le temps [T]
▪ le degré Celsius ou Kelvin pour la diférences de température
C’est pourquoi on l’appelle aussi système MKgS.

Toutes les unités fondamentales en dérivent. On peut citer les grandeurs


dérivées figurant au Tableau II-1
Pour la puissance, on utilise parfois le cheval vapeur 1 ch = 736 W
Pour la pression, on rencontre souvent dans la littérature les unités suivantes
:
- le bar : 1 𝑏𝑎𝑟 = 106 𝑏𝑎𝑟𝑦𝑒 ≈ 105 𝑃𝑎
- l’atmosphère (atm) : 1 𝑎𝑡𝑚 = 1,014 105 𝑃𝑎 ≈
105 𝑃𝑎
- le mètre de colonne d’eau : 1𝑚𝐶𝐸 = 0,98 104 𝑃𝑎 ≈ 104 𝑃𝑎
- le mètre de colonne de mercure : 1 𝑚𝐶𝐻𝑔 = 13,6 𝑚𝐶𝐸 ≈
1,36 105 𝑃𝑎
Le tableau 1-2 donne les propriétés physiques de l’eau à la pression
atmosphérique.

Tableau II-1 : Grandeurs dérivées du Système International

Grandeurs dérivées Dimension S.I. CGS


Vitesse (V) 𝐿𝑇 −1 m/s cm/s
Accélération (𝛾) 𝐿𝑇 −2 𝑚/𝑠 2 𝑐𝑚/𝑠 2
Force (F) 𝑀𝐿𝑇 −2 Newton dyne
Travail (W) énergie (E) 𝑀𝐿2 𝑇 −2 Joule (J) Erg
Puissance (P) 𝑀𝐿2 𝑇 −3 Watt (W) Erg/s
Masse volumique (𝜌) 𝑀𝐿−3 𝐾𝑔/𝑚3 𝑔/𝑐𝑚3
Poids volumique (𝜌) 𝑀𝐿−2 𝑇 −2 𝑁/𝑚3 𝑑𝑦𝑛𝑒/𝑐𝑚3
Pression (P) 𝑀𝐿−1 𝑇 −2 Pascal (Pa) barye
Module d’élasticité (𝜀) 𝑀𝐿−1 𝑇 −2 Pa barye
Coefficient de compressibilité 𝑀−1 L𝑇 2 𝑃𝑎−1 𝑏𝑎𝑟𝑦𝑒 −1
(𝜒)
Viscosité dynamique (𝜇) 𝑀𝐿−1 𝑇 −1 Poiseuille (PI) Poise (po)
Viscosité dynamique (𝜐) 𝐿2 𝑇 −1 𝑚/𝑠 Stoke (St)

9
Tableau II-2 : Propriété physique de l’eau (d’après ASCE)

Température(°c) Masse Tension Tension de Module Viscosité


Volumique superficielle vapeur d’élasticité dynamique
𝜌 (𝐾𝑔/𝑚3 ) 𝜎 (10−2 𝑁/ mCE à 5° 𝜀 (107 𝑃𝑎) 𝜇 (10−3 𝑃𝐼)
𝑚)
0 999.9 7.62 0.06 204 1.792
5 1000.0 7.54 0.09 206 1.519
10 999.7 7.48 0.12 211 1.308
15 999.1 7.41 0.17 214 1.140
20 998.2 7.36 0.25 220 1.005
25 997.1 7.26 0.33 222 0.894
30 995.7 7.18 0.44 223 0.801
35 994.1 7.10 0.58 224 0.723
40 992.2 7.01 0.76 227 0.656
50 988.1 6.82 1.26 230 0.549
55 985.7 6.74 1.61 231 0.506
60 983.2 6.68 2.03 228 0.469
65 980.6 6.58 2.56 226 0.436
70 977.8 6.50 3.20 225 0.406
75 974.9 6.40 3.96 223 0.380
80 971.8 6.30 4.86 221 0.357
85 968.6 6.20 5.93 217 0.336
90 965.3 6.12 7.18 216 0.317
95 961.9 6.02 8.62 211 0.299
100 958.4 5.94 10.33 207 0.284

10
Chapitre 2 : Hydrostatique
1- Notion de pression, force pressante

La force pressante est une force perpendiculaire exercée sur une surface donnée due
à la pression sur cette surface

𝑑𝐹 = −𝑝𝑑𝑆𝜂⃗
P étant la pression et 𝜂⃗, la normale extérieure à la surface

III. Principe fondamentale de l’hydrostatique


Le principe fondamental est issu de l’équation générale de l’hydrostatique étable sur
une particule fluide de forme parallépipédique dans l’eau au repos et soumise aux
forces de surface (forces pressantes) et aux forces de volume (force de pesanteur par
exemple). Les forces de surface sont appliquée sur les 6 face de la particule fluide

11
Pour calculer les forces de surface, on va supposer que la pression au centre de la
particule fluide est P et on va utiliser les propriétés de l’algèbre vectoriel sur un
élément infiniment petit. Si G est une gradeur à la position x,
𝜕𝐺
▪ sa valeur à la position 𝑥 + 𝑑𝑥 est 𝐺 + 𝑑𝐺 ou encore 𝐺 + 𝑑𝑥
𝜕𝑥
∂G
▪ sa valeur à la position 𝑥 − 𝑑𝑥 est 𝐺 − 𝑑𝐺 ou encore 𝐺 − 𝑑𝑥
∂x

En revenant à la définition de la force pressante, la surface ABCD subit de la part de


la masse liquide une force dirigée dans le sens positif des x donc dans la direction 𝑖⃗,
La normale extérieure de cette surface étant orientée dans le sens contraire de 𝑖⃗,
donc 𝜂⃗ = −𝑖⃗
Cependant, la position de cette surface par rapport au scentre de position 𝑥 est 𝑥 −
𝑑𝑥 ∂P 𝑑𝑥
, dont la pression sera 𝑃 − , ce qui fait que la force exercée sur cette face est
2 ∂x 2
𝜕P 𝑑𝑥
- (𝑃 − ) 𝑑𝑆 𝑖⃗. Or 𝑑𝑆=dydy, alors.
𝜕𝑥 2

𝜕P 𝑑𝑥 𝜕P 𝑑𝑥
⃗⃗𝑥(1) = − (𝑃 −
dF ) 𝑑𝑦𝑑𝑧(−𝑖⃗) = (𝑃 − ) 𝑑𝑦𝑑𝑧𝑖⃗
𝜕𝑥 2 𝜕𝑥 2
12
La face EFGH est parallèle à la face ABCD, elle à une normale extérieur égale
𝑑𝑥
à 𝑖⃗ et se trouve à la position 𝑥 + La force exercée sur cette surface est alors
2
𝜕P 𝑑𝑥
dF⃗⃗𝑥(2) = − (𝑃 + ) 𝑑𝑦𝑑𝑧𝑖⃗
𝜕𝑥 2
La résultante des forces dans cette direction donne donc

𝜕P 𝑑𝑥 𝜕P 𝑑𝑥 𝜕P
(𝑃 − ) 𝑑𝑦𝑑𝑧𝑖⃗ − (𝑃 + ) 𝑑𝑦𝑑𝑧𝑖⃗ = − 𝑑𝑥𝑑𝑦𝑑𝑧𝑖⃗
𝜕𝑥 2 𝜕𝑥 2 𝜕𝑥
Par analogie, dans les autres directions, on a les résultantes des forces
(remarquer les positions des dx, dy, dz :
𝜕P
− 𝑑𝑦𝑑𝑥𝑑𝑧𝑗⃗
𝜕𝑦
𝜕P
− 𝑑𝑧𝑑𝑥𝑑𝑦𝑘 ⃗⃗
𝜕𝑧
Ce qui fait que la résultante de toutes les forces de surface donne :

𝜕P 𝜕P 𝜕P
⃗⃗⃗⃗
𝐹𝑠 = − ( 𝑖⃗ + 𝑗⃗ + ⃗⃗ ) 𝑑𝑥𝑑𝑦𝑑𝑧
𝑘
𝜕𝑥 𝜕𝑦 𝜕𝑧
L’expression entre parenthèse est tout simplement l' opérateur gradient
appliqué à P, soit
⃗⃗⃗⃗
𝐹𝑠 = −𝑔𝑟𝑎𝑑 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ (𝑃)𝑑𝑥𝑑𝑦𝑑𝑧

Les forces de volume si on suppose que la résultante des forces de volume par
unité de masse (dimension d’accélération, à vérifier, comme P=mg) est Γ⃗ sont
données par :
⃗⃗⃗⃗
𝐹𝑣 = 𝑚Γ⃗
𝑜𝑟 𝑚 = 𝜌𝑉, V étant le volume.
Le volume de notre particule fluide est tout simplement 𝑑𝑥𝑑𝑦𝑑𝑧
Alors
⃗⃗⃗⃗
𝐹𝑣 = 𝜌𝑑𝑥𝑑𝑦𝑑𝑧Γ⃗
Etant donné que nous sommes en statique des fluides, il n’y pas de
mouvement, ce qui fait que la somme des forces ne peut être que nulle, soit

⃗⃗⃗⃗𝑠 + ⃗⃗⃗⃗
𝐹 ⃗⃗
𝐹𝑣 = 0
Soit
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ (𝑃)𝑑𝑥𝑑𝑦𝑑𝑧 + 𝜌𝑑𝑥𝑑𝑦𝑑𝑧Γ⃗ = ⃗0⃗
−𝑔𝑟𝑎𝑑
Finalement
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ (𝑃) + 𝜌Γ⃗ = ⃗0⃗
−𝑔𝑟𝑎𝑑
On fait un certain nombre d’hypothèses plausibles
13
a- Le fluide est supposé incompressible, ce qui est le cas de l’eau, alors la
variation de la masse volumique est faible voire nulle. Cela veut dire que sa
dérivation dans le temps est nulle. On peut donc faire rentrer dans
l’opérateur gradient qui est une dérivation tridimensionnelle. On a alors
𝑃
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ ( ) + Γ⃗ = 0
−𝑔𝑟𝑎𝑑 ⃗⃗
𝜌
b- Si Γ⃗ (représentant les champs de forces extérieure) dérive d’un potentiel,
ce qui permet un équilibre, ce qui se traduit par l’existence d’un champs
de potentiel 𝜙 tel que

⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ (𝜙)
Γ⃗ = −𝑔𝑟𝑎𝑑
Donc
𝑃
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ ( ) − 𝑔𝑟𝑎𝑑
−𝑔𝑟𝑎𝑑 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ (𝜙) = ⃗0⃗
𝜌
Ou encore
𝑃
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ ( + 𝜙) = ⃗0⃗
𝑔𝑟𝑎𝑑
𝜌
Soit
𝑃
+ 𝜙 = 𝐶𝑠𝑡
𝜌
c- Si maintenant la gravité est la seule action extérieure, on a Γ⃗ qui aura pour
composante dans un repère OXYZ :
0
Γ⃗ ( 0 )
−𝑔
Puisque z est orienté vers le haut.
De ce fait, on le potentiel 𝜙qui devient
𝜙 = 𝑔𝑧
Finalement on a
𝑃
+ 𝑔𝑧 = 𝐶𝑠𝑡
𝜌
Soit
14
𝑃 + 𝜌𝑔𝑧 = 𝐶𝑠𝑡
Qui est le principe fondamental de l’hydrostatique
Et qui peut se traduire par la formulation suivante :
Dans un liquide homogène au repos la grandeur notée 𝑷∗ = 𝑷 + 𝝆𝒈𝒛
est une constante.
Si on suppose que la pression est constante, On a gz=cst, soit z= constante,
ce qui est l’équation d’une surface horizontale.
On peut donc conclure que les surfaces isobares sont des surfaces
horizontales dans un liquide homogène au repos
Exercice d’application
Calculer les pressions absolues (en kPa) aux interfaces des liquides. Proposer une
méthode de Détermination des valeurs spécifiques des côtes z0, z1, z2 et z3.
Données :
𝑍0 − 𝑍1 = 0,2 𝑚 ; 𝑍3 − 𝑍2 = 0,1𝑚 ; 𝑍1 + 𝑍2 = 1 𝑚
Prendre 𝛾1 = 9,81 𝑘𝑁/𝑚3 (eau), 𝛾2 = 133,43 𝑘𝑁/𝑚3 (mercure) et 𝛾3 =
6,87 𝑘𝑁/𝑚3 (essence).

15
Exercice
Nous allons résoudre ce problème ensemble.
On considère le dispositif ci-dessous. Le liquide de la première branche est du pétrole
de poids volumique𝛾1 = 13𝐾𝑁/𝑚3 , celui de La branche de l’extrême droite qui fait
un angle de 60° avec la verticale vaut 𝛾3 = 10𝐾𝑁/𝑚3 . Pour le liquide au milieu des
deux, on admet que 75cm correspond à 105 𝑃𝑎.

P1 P2
A D
𝑍1 =150 cm

C C’’
C’
B B’

𝑍3 =70
𝑍2 =50 cm

cm

On vous demande de calculer la différence de pression 𝑃1 − 𝑃2

IV. Poussée de l’eau sur une surface


Il peut être utile d’étudier l’action que l’eau peut exercer sur une surface qui lui est
offerte. En effet, quand bien même au repos, l’eau peut développer des forces sur
des surfaces, étant donné, comme montré ci-dessus, que la pression croît depuis la
surface vers le fond, et donc les forces pressantes vont croître également depuis la
surface vers le fond. La résultante de ces forces peut être suffisamment grange pour
basculer où faire glisser un barrage ou encore détruire des talus, avec des
conséquences désastreuses. Dans cette partie, nous allons apprendre à calculer la
résultante des poussées exercée par l’eau sur des surfaces quelconques. On va étudier
deux types de surfaces :
▪ Les surfaces droites qui sont des surfaces qui peuvent être contenues dans un
plan unique (une ardoise, la surface d’une table horizontale, la surface de la
plus-part des barrages construits au Burkina…
▪ Les surfaces gauches qui sont des surfaces qui ne peuvent être reproduites par
un seul plan. En dessins technique, on utilise des projections sur plusieurs
plans pour les reproduire. Par exemple, une calebasse, un seau, un bol,
immergés dans l’eau sont autant de surfaces gauches.

16
3. Poussée de l’eau sur une surface droite
Comme vous pouvez le remarquer, l’action qu’exerce l’eau sur une surface est tout
simplement une force. Or, depuis le secondaire, une force est entièrement
déterminée dès lors qu’on connait :
▪ Sa direction
▪ Son sens
▪ Sa grandeur (son intensité)
▪ Son point d’application.

Dans notre cas, la direction est toujours perpendiculaire à notre surface droite. Le
sens quant à lui est opposé à la normale extérieure.

Axe 𝑦, perpendiculaire à Surface libre


l’axe 𝑥 intersection avec de l’eau
l’axe 𝑥 sur la surface libre Indique la
Surface libre de
𝑧
𝑦 l’eau
𝐶 𝑦
X α
𝑍𝐺 ds
𝐺
𝑃

𝑥
Indique la trace de la 𝑥
surface immergée étudiée

Axe obtenu en
projetant la trace de
notre surface jusqu’à la
surface
On considère une surface libresupposée
droite de l’eau sans épaisseur, immergée dans l’eau et
inclinée d’un angle α par rapport à la surface libre. Les traces de cette surface sont
donc naturellement des segments de droite (les traces sont les axes support du plan
de la surface droite). La trace de cette surface qui est inclinée par rapport à la surface
libre plonge donc vers le fond. On lui attache l’axe 𝑥 et on le projette de cet axe
jusqu’à la surface libre pour l’intercepter au point O. L’axe 𝑦, sur la surface libre est
la perpendiculaire fuyante à l’axe x (figure de gauche). La figure de droite présente la
surface quelconque dans le plan (𝑥, 𝑦). On démontre et nous l’admettons que la
résultante des forces appliquées sur notre surface est tout simplement de grandeur.

𝐹⃗ = −𝜌𝑔𝑍𝐺 𝑆𝜂⃗ = −𝑃𝑅𝑒𝑙𝐺 𝑆𝜂⃗


Où 𝑃𝑅𝑒𝑙𝐺 = 𝑃𝐴𝑏𝑠𝐺 − 𝑃𝑎𝑡𝑚 est la pression relative au point G (qu’on appelle
également pression effective) qui est tout simplement la pression absolue au point G

17
diminuée de la pression atmosphérique qui s’applique à tout corps situé dans
l’atmosphère terrestre.
1
Et Où 𝑍𝐺 = ∫𝑆 𝑧 𝑑𝑠 (Voir figure ci-dessus) est la profondeur du centre de gravité
𝑆
de la surface. Les autres définitions qui en découlent sont à lire dans le polycopié
envoyé.
L’abscisse du centre de poussée (point d’application de la résultante des forces de
poussée) est donné par
𝐼𝐺𝑦
𝑥𝑃 − 𝑥𝐺 =
𝑆𝑥𝐺

Où 𝐼𝐺𝑦 = ∫𝑆 𝑥 2 𝑑𝑠 est le moment d’inertie autour de l’axe passant par le centre de


gravité G, parallèle à l’axe 𝑦, et 𝑥𝐺 l’abscisse du centre de gravité G de la surface.
Avant de calculer l’ordonnée, il suffit de vérifier s’il existe, au sein de la surface
étudiée, un axe de symétrie parallèle à l’axe noté 𝑥. L’ordonnée du centre de poussée
se trouve sur cet axe. Autrement, on la calcule par la formule
𝐼𝐺𝑥 𝐺𝑦
𝑦𝑃 − 𝑦𝐺 =
𝑆𝑥𝐺

Où 𝐼𝐺𝑥 𝐺𝑦 ∫𝑆 𝑥𝑦 𝑑𝑠 est ce qu’on appelle le produit d’inertie par rapport aux axe Gx
et Gy.
Exercice d’application
On aménage en bas du barrage ci-dessus, une galerie avec à son extrémité une vanne
AA’B’B articulée autour de AA’. La porte AA’B’B est un acier spécial. Immergée
dans l’eau, elle a un poids apparent 11 KN. Lorsque ∆H augmente, la vanne va
s’ouvrir pour laisser passer de l’eau du lac vers la réserve.
A partir de quelle valeur de ∆H la vanne AB va-t-elle s’ouvrir, sachant que l’axe de
rotation de la porte se fait autour de AA’.
N.B. La vanne est supposée suffisamment mince pour ne pas tenir compte de son épaisseur e dans
les calculs.

𝑢
⃗⃗

∆𝐻
A’
A
B’ H=20 m
AA’=BB’=1 m. AB fait un
B angle de 45° avec l’horizontal
A
18
1m
B
4. Poussée de l’eau sur une surface gauche
Comme définie ci-dessus, une surface gauche nécessite la projection dans deux
au moins des trois plans caractéristiques de l’espace, en fonction de son contact avec
l’eau. Ainsi, déterminer la poussée qu’exerce l’eau sur ce type de surface, il va falloir
la projeter dans ces plans caractéristiques.
Considérons une surface immergée dans l’eau. En son sein, considérons une
⃗⃗⃗⃗⃗et projetons là sur
surface élémentaire 𝑑𝑆
▪ le plan (𝑂𝑥, 𝑂𝑦) qui est un plan horizontal, donc porté par le vecteur unitaire
⃗⃗ , qu’on va nommer ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑘 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗𝑧 ;
𝑑𝐹𝑧 , ce qui donne une surface projetée 𝑑𝑆
▪ le plan (𝑂𝑥, 𝑂𝑧) qui est un plan vertical, porté par le vecteur unitaire 𝑗⃗, qu’on
va nommer 𝑑𝐹 ⃗⃗⃗⃗ ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑦 , ce qui donne une surface projetée 𝑑𝑆𝑦 ;
▪ plan (𝑂𝑦, 𝑂𝑧) qui est un plan vertical, porté par le vecteur unitaire 𝑖⃗, qu’on va
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗𝑥 . , ce qui donne une surface projetée 𝑑𝑆
nommer 𝑑𝐹 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗𝑥

Les expressions des composantes horizontales ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗


𝑑𝐹𝑥 et ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑑𝐹𝑦 de la résultante donc
s’appliquant sur les surfaces obtenues par projection sur les plans verticaux donnent
respectivement :
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑑𝐹𝑥 = −𝑃𝑅𝑒𝑙𝐺𝑥 𝑑𝑆𝜂⃗, 𝑠𝑜𝑖𝑡 𝑑𝐹𝑥 = − 𝑃𝑅𝑒𝑙𝐺𝑥 𝑑𝑆𝑥 (𝜂⃗. 𝑖⃗) = ± 𝑃𝑅𝑒𝑙𝐺𝑥 𝑑𝑆𝑥
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑑𝐹𝑦 = −𝑃𝑅𝑒𝑙𝐺𝑦 𝑑𝑆𝜂⃗, 𝑠𝑜𝑖𝑡 𝑑𝐹𝑦 = − 𝑃𝑅𝑒𝑙𝐺𝑦 𝑑𝑆𝑦 (𝜂⃗. 𝑗⃗) = ± 𝑃𝑅𝑒𝑙𝐺𝑦 𝑑𝑆𝑦

19
Le signe ± est mis pour traduire le fait que les produits scalaires
(𝜂⃗. 𝑖⃗) 𝑒𝑡 (𝜂⃗. 𝑗)peuvent être positifs ou négatifs. En remarquant que les pressions
relatives ont pour expressions respectivement 𝜌𝑔𝑧𝑥 et 𝜌𝑔𝑧𝑦 , on en déduit que
𝑑𝐹𝑥 = ±𝜌𝑔 ∫ 𝑧𝑥 𝑑𝑆𝑥 = ±𝜌𝑔𝑍𝐺𝑥 𝑆𝑥 et 𝑑𝐹𝑦 = ±𝜌𝑔 ∫ 𝑧𝑦 𝑑𝑆𝑦 = ±𝜌𝑔𝑍𝐺𝑦 𝑆𝑦

En conclusion, les composantes suivant les axes 𝒙 et 𝒚 sont obtenues en


appliquant la méthode utilisée pour les surfaces droite sur les surfaces
projetées sur les plans verticaux
En ce qui concerne la composante verticale (suivant l’axe z) obtenue en projetant S
sur le plan horizontal, elle a pour expression
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑑𝐹𝑧 = −𝑃𝑅𝑒𝑙𝐺𝑧 𝑑𝑆𝜂⃗, 𝑠𝑜𝑖𝑡 𝑑𝐹𝑧 = − 𝑃𝑅𝑒𝑙𝐺𝑧 𝑑𝑆𝑧 (𝜂⃗. 𝑗⃗) = ± 𝑃𝑅𝑒𝑙𝐺𝑦 𝑑𝑆𝑧

𝑑𝐹𝑦 = ±𝜌𝑔 ∫ 𝑧𝑧 𝑑𝑆𝑧 = ±𝜌𝑔𝑉 ∗

Ici, l’intégration se fait depuis la surface immerge projetée sur le plan horizontal
jusqu’à la surface libre. Ceci permet de dire que la composante verticale
correspond au poids d’un cylindre de liquide de volume V*, ayant une section
droite Sz (section projetée sur le plan horizontal) et une hauteur égale à la
profondeur de liquide sur la surface exposée.
Un exemple de volume étoilé est illustré dans la figure suivante

Surface libre du liquide dans lequel est


immergé notre surface gauche (objet
hémisphérique)

Volume du cylindre 𝑉2

Volume de la surface
Hémisphérique 𝑉1

20
On considère un récipient hémisphérique immergé dans l’eau et adoptant la position
ci-dessous (trait épais). Le volume étoilé est obtenu en intégrant 𝑍𝑑𝑆𝑍 sur les
contours de la surface duis sur le cylindre généré par la projection (disque) jusqu’à la
surface libre : 𝑉 ∗ = 𝑉1 + 𝑉2
Exercice d’application
On considère la section ci-contre d’un abreuvoir de L=5 m de long et dont le
diamètre de la partie quart de cercle vaut 2 m.
1- Calculer l’action de l’eau sur la face AB
2- Calculer l’action de l’eau sur la face BC
3- En déduire la résultante

𝑧
A C 𝑥
O

𝛼 = 60°

Exercices sur le chapitre


Exercice n°1

On considère le barrage ci-contre dont la longueur de


la digue vaut 20 m. La hauteur de l’eau est de 10 m.
H 1- Donner en sens, direction et grandeur, la
poussée de l’eau sur la paroi du barrage ;
2- Calculer le centre de cette poussée
Exercice n°2

21
𝛼

On considère un quart de cylindre de longueur l=6 m , immergé dans de l’eau comme


le montre la figure ci-dessus.

1- Calculer les composantes horizontale et verticale de la poussée de l’eau sur le


quart de cylindre.
2- Quelles sont les coordonnées du centre de la poussée horizontale sur le
cylindre

Exercice n°3
𝑧

A B 𝑥
2 cm
A’ B’
O

eau

C
Soit un réservoir de section circulaire (donc cylindrique) surmonté par deux parois
rectangulaire AA’ et BB’ comme représenté ci-dessus. La partie circulaire de la
section a pour diamètre 1 m et la longueur de l’ensemble (profondeur) est de 1 m.
𝜌𝜔 = 1000 𝑘𝑔/𝑚3
Définir totalement l’action de l’eau sur ce réservoir.
Exercice n°4

22
1000 𝑍 (𝑚)

Un hublot de capsule sous-marine a la forme d’une


calotte sphérique de 30 cm de rayon et de 45°
d’ouverture (1/2 angle au sommet). Elle est disposée
horizontalement » à 1 km de profondeur dans l’eau
de mer.
On donne la masse volumique de l’eau de mer 𝜌 =
1028 𝑘𝑔/𝑚3 .
𝑥
1- Calculer en fonction de 𝛼, l’élément de surface
hachurée au sommet de la calotte.
2- Montrer que 𝐹𝑥 est nulle.
3- Calculer 𝐹𝑧 . A quoi correspond physiquement
cette force ?

23
Chapitre 3 : Cinématique des fluides
La cinématique est l’étude du mouvement des particules fluides sans tenir compte
des causes et des effets.

I. Définitions

Il vous est demandé de prendre connaissance des définitions dans le polycopié


fourni :
▪ Particule fluide, vitesse et accélération ;
▪ Système d’axes ;
▪ Ecoulements permanents, écoulements non permanents ;
▪ Descriptions lagrangienne et eulérienne d’un écoulement ;
▪ Lignes de courant, filet de courant, tube de courant, filet liquide, ligne
d’émission ;
▪ Dimensionnalité et directionnalité d’un écoulement ;

1. Principe de conservation de la masse, équation de continuité

L’équation de continuité traduit le principe de la conservation de la masse à


savoir que la variation de masse, pendant un certain temps, du fluide contenu dans
un volume donné, doit être égale à la somme des masses de fluide qui entrent dans
un volume infinitésimal ( ici de forme parallélépipédique infiniment petit) moins la
somme des masses de fluides qui sortent
Si les dimensions du parallélépipède sont 𝑑𝑥, 𝑑𝑦, 𝑑𝑧, le volume 𝑑𝑥𝑑𝑦𝑑𝑧 et donc de
masse 𝜌𝑑𝑥𝑑𝑦𝑑𝑧
La variation de masse dans le temps s’écrit
𝜕(𝜌𝑥𝑦𝑧) 𝜕𝜌
𝑑𝑡 = 𝑑𝑥𝑑𝑦𝑑𝑧𝑑𝑡
𝜕𝑡 𝜕𝑡
Cette masse correspond aux masses qui passent à travers les six faces
additionnées aux masses de fluides fournis pendant 𝑑𝑡 par les sources (apport) et/ou
les puis (prélèvement) de débit par unité de volume résumé par 𝑞𝑣 soit une variation
de masse
(∑ 𝜌𝑞𝑣 ) 𝑑𝑥𝑑𝑦𝑑𝑧𝑑𝑡

24
Si on suppose que la vitesse sur les deux faces perpendiculaires à l’axe 𝑥 est 𝑢, alors
la quantité de fluide qui rentre par la face arrière est
𝜌(𝑢𝑑𝑡)𝑑𝑦𝑑𝑧 = (𝜌𝑢)𝑑𝑦𝑑𝑧𝑑𝑑𝑡
La face avant étant à une distance à une distance dx de la face arrière, alors la grandeur
𝜌(𝑢𝑑𝑡) prend la valeur
𝜕(𝜌𝑢)
(𝜌𝑢) + 𝑑(𝜌𝑢) = (𝜌𝑢) + 𝑑𝑥
𝜕𝑥
Ce qui fait que la quantité de fluide qui sort est
𝜕(𝜌𝑢)
[(𝜌𝑢) + 𝑑𝑥] 𝑑𝑦𝑑𝑧𝑑𝑡
𝜕𝑥
Sur ces deux faces, en faisant la différence entre ce qui entre et ce qui sort, on a
𝜕(𝜌𝑢) 𝜕(𝜌𝑢)
(𝜌𝑢)𝑑𝑦𝑑𝑧𝑑𝑑𝑡 − [(𝜌𝑢) + 𝑑𝑥] 𝑑𝑦𝑑𝑧𝑑𝑡 = − 𝑑𝑥𝑑𝑦𝑑𝑧𝑑𝑡
𝜕𝑥 𝜕𝑥
Ce raisonnement est valable pour les deux autres paires de faces, soit
𝜕(𝜌𝑣) 𝜕(𝜌𝑤)
− 𝑑𝑥𝑑𝑦𝑑𝑧𝑑𝑡 𝑒𝑡 − 𝑑𝑥𝑑𝑦𝑑𝑧𝑑𝑡
𝜕𝑦 𝜕𝑧

25
Sachant que 𝑣 𝑒𝑡 𝑤 sont les vitesses respectivement dans les directions 𝑦 𝑒𝑡 𝑧.
Finalement, on a
𝜕𝜌 𝜕(𝜌𝑢) 𝜕(𝜌𝑣) 𝜕(𝜌𝑤)
𝑑𝑥𝑑𝑦𝑑𝑧𝑑𝑡 = − [ + + + (∑ 𝜌𝑞𝑣 )] 𝑑𝑥𝑑𝑦𝑑𝑧𝑑𝑡
𝜕𝑡 𝜕𝑥 𝜕𝑦 𝜕𝑧
Soit
𝜕𝜌 𝜕(𝜌𝑢) 𝜕(𝜌𝑣) 𝜕(𝜌𝑤)
+ + + = ∑ 𝜌𝑞𝑣
𝜕𝑡 𝜕𝑥 𝜕𝑦 𝜕𝑧
or
𝜕(𝜌𝑢) 𝜕(𝜌𝑣) 𝜕(𝜌𝑤)
⃗⃗ ) =
𝑑𝑖𝑣(𝜌𝑉 + + , 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝑉 ⃗⃗
⃗⃗ = 𝑢𝑖⃗ + 𝑣𝑗⃗ + 𝑤𝑘
𝜕𝑥 𝜕𝑦 𝜕𝑧
Finalement

𝜕𝜌
⃗⃗ ) = ∑ 𝜌𝑞𝑣
+ 𝑑𝑖𝑣(𝜌𝑉
𝜕𝑡
L’équation obtenue est l’équation générale de la cinématique. Elle n’a pas eu besoin
de faire l’objet d’hypothèse. Cependant, quelques hypothèses simplificatrices
plausibles peuvent se faire :
▪ L’écoulement est conservatif, alors ∑ 𝑞𝑣 = 0
𝜕𝜌
▪ L’écoulement est permanent (ce qui est le cas de façon générale) alors =0
𝜕𝑡
▪ Enfin, l’écoulement est supposé conservatif (ce qui est le cas de la plupart des
liquides), alors  ne varie pas dans l’espace (𝑑𝑥, 𝑑𝑦, 𝑑𝑧), ce qui fait qu’il peut
sortir de la dérivation (divergence)
Finalement
⃗⃗ ) = 𝜌𝑑𝑖𝑣(𝑉
𝑑𝑖𝑣(𝜌𝑉 ⃗⃗ ) = 0

Soit
⃗⃗ ) = 0
𝑑𝑖𝑣(𝑉
Qui traduit la continuité de l’écoulement.
⃗⃗) = 𝟎. On parle du
Ainsi, on dira qu’un écoulement est continu si 𝒅𝒊𝒗(𝑽
principe de conservation de la masse.

26
5. Ecoulement potentiel
Il existe une grande classe d’écoulement où la vitesse dérive d’un potentiel
noté ∅ (par exemple, un réservoir où château d’eau constitue un potentiel qui génère
l’écoulement de l’eau, ce qui fait qu’on n’a pas besoin de démarrer une pompe pour
récupérer de l’eau).
Ceci se traduit mathématiquement par :
∃ ∅/ 𝑉 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ (∅)
⃗⃗ = −𝑔𝑟𝑎𝑑
Où le signe moins oriente la vitesse dans le sens des potentiels décroissants. C’est le
cas des écoulements en milieu poreux homogène et isotrope où le potentiel ∅ est la
charge hydraulique (au coefficient K, qui est la perméabilité, près) qui se résume à
𝑉2
deux termes seulement car le la composante cinétique est négligeable :
2𝑔
𝑃
∅ = 𝐾𝐻 = 𝐾 (𝑍 + )
𝜌𝑔
6. Ecoulement Irrotationnel, fonction harmonique
Or, on sait que tout mouvement peut se décomposer en une composante de
rotation et une composante de translation.
La composante de rotation est caractérisée, à une constante près par 𝑟𝑜𝑡 ⃗⃗ )
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗(−𝑉
Pour un écoulement dont le vecteur vitesse dérive d’un champ de potentiel
(écoulement potentiel) donc continu, on a
⃗⃗ ) = 𝑟𝑜𝑡
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗(−𝑉
𝑟𝑜𝑡 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ (∅)) = ∇
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ (−𝑔𝑟𝑎𝑑 ⃗⃗ ∧ ∇ ⃗⃗
⃗⃗(∅) = 0
On dira donc que la composante rotationnelle étant nulle que l’écoulement est
irrotationnel.
⃗⃗ ) = 0 et
Par ailleurs, lorsqu’on considère l’équation de continuité, on a 𝑑𝑖𝑣(𝑉
qu’on admet que la vitesse dérive d’un champ de potentiel et donc qu’on la remplace
dans cette équation de continuité, alors on a
𝜕2∅ 𝜕2∅ 𝜕2∅
𝑑𝑖𝑣(−𝑔𝑟𝑎𝑛𝑑(∅)) = 0 ⇒ ∆∅ = 0 ⇒ 2 + 2 + 2 = 0
𝜕𝑥 𝜕𝑦 𝜕𝑧
On dira que la fonction potentielle ∅ est une fonction harmonique.

7. Ecoulement plan

On entend par écoulement plan un écoulement où le vecteur vitesse et les


lignes de courant sont tous contenus dans des plans parallèles. La première possibilité
concerne les champs de vitesse de la forme 𝑉 ⃗⃗ (𝑢(𝑥, 𝑦, 0), 𝑢(𝑥, 𝑦, 0), 𝑤 = 0).
On dira que l’écoulement est bidirectionnel et bidimensionnel, donc plan.
Vu que l’écoulement est plan, il est donc possible de trouver un vecteur 𝜎⃗,
perpendiculaire au plan de l’écoulement (𝑥, 𝑦) tel que le rotationnel de ce vecteur ce
vecteur (∇⃗⃗ ∧ 𝜎⃗) se trouve dans le plan de l’écoulement et égal au vecteur vitesse de
l’écoulement :
27
∋ 𝜎⃗⁄𝑉⃗⃗ = 𝑟𝑜𝑡
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗𝜎⃗
Vu que 𝜎⃗ est dans le plan perpendiculaire au plan de l’écoulement, ses
coordonnées dans le plan de l’écoulement est nul. Alors si 𝜓 est sa composante
suivant l’axe z, perpendiculaire au plan (𝑥, 𝑦) alors le vecteur 𝜎⃗ s’écrit :
0
𝜎⃗ ( 0 )
𝜓
Son rotationnel (le vérifier par vous-même) donne donc

𝜕𝜓 𝜕𝜓
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗𝜎⃗ =
𝑟𝑜𝑡 𝑖⃗ − ⃗⃗ = 𝑢𝑖⃗ + 𝑣𝑗⃗
𝑗⃗ = 𝑉
𝜕𝑦 𝜕𝑥
Finalement, on a

𝜕𝜓
𝑢=
𝜕𝑦
𝜕𝜓
{𝑣 = −
𝜕𝑥
Si on se réfère aux écoulements plans, on a
𝜕∅ 𝜕∅
𝑉 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ (∅) = − (
⃗⃗ = 𝑢𝑖⃗ + 𝑣𝑗⃗ = −𝑔𝑟𝑎𝑑 𝑖⃗ + 𝑗⃗)
𝜕𝑥 𝜕𝑦
On obtient ainsi ce qu’on appelle les équations de Cauchy-Riemann :
𝜕∅ 𝜕𝜓
𝑢=− =
𝜕𝑥 𝜕𝑦
𝜕∅ 𝜕𝜓
𝑣=− =−
{ 𝜕𝑦 𝜕𝑥
▪ La fonction ∅ est la fonction potentielle et ses isovaleurs sont appelées
équipotentiels
▪ La fonction𝜓 est la fonction de courant et ses isovaleurs sont appelées lignes
de courant.
Au même titre que la fonction potentielle est harmonique, la fonction de
courant est également une fonction harmonique (à démontrer !)
Exercice d’application
Soit la famille des lignes de courant décrite par l’équation
y
ψ = m( )
x2 + y2

28
a- Retrouver les composantes 𝑢 et 𝑣 du vecteur vitesse
b- Vérifier que la norme de ce vecteur vitesse peut se mettre sous la forme
m
||V|| = 2
avec r 2 = x 2 + y 2
r
c- Montrer que l’écoulement est continu
d- Montrer qu’il est irrotationnel
e- Donner l’expression de la famille de fonction de potentiel correspondante ϕ.

8. Débit de fuite sous un barrage où une fondation


Une des applications de la cinématique est celle qui permet, à partir des
fonctions de courant et potentielle, de calculer ce qu’on appelle débit de fuite. Pour
ce faire, rappelons les équations de Cauchy-Riemann :
𝜕∅ 𝜕𝜓
𝑢=− =
𝜕𝑥 𝜕𝑦
𝜕∅ 𝜕𝜓
𝑣=− =−
{ 𝜕𝑦 𝜕𝑥
La fonction de 𝜓 est invariante le long d’une ligne de courant, calculons 𝛿𝜓 or
𝜕𝜓 𝜕𝜓
𝛿𝜓 = 𝑑𝑥 + 𝑑𝑦
𝜕𝑥 𝜕𝑦
Et en tenant compte des équations de Cauchy-Riemann en 𝜓 ci-dessus, on a :
𝜕𝜓 𝜕𝜓
𝑑𝜓 = 𝑑𝑥 + 𝑑𝑦 = 𝑢𝛿𝑦 − 𝑣𝛿𝑥
𝜕𝑥 𝜕𝑦
En considérant un point 𝑀𝑀′ situé sur une même ligne de courant d’élongation
𝛿𝑥
𝛿𝑠 (𝛿𝑦)
0
Alors on aura vu le caractère colinéaire des deux éléments 𝛿𝜓 et 𝛿𝑠 :
𝛿𝑥 𝛿𝑦
𝛿 𝜓 = 𝜆𝛿𝑠 ⇒ =
𝑢 𝑣
Ce qui se traduit également par
𝑑𝜓 = 𝑢𝛿𝑦 − 𝑣𝛿𝑥 = 0
Considérons deux lignes de courant infiniment proche 𝜓0 (passant par l’origine) et
𝜓1 (passant par le point M) :

29
𝜓1
𝑦
𝑀
ds
𝜓0 𝑑𝑦
𝑑𝑦 𝜂⃗ds 𝑑𝑥
𝑑𝑠
𝑑𝑥 𝑑𝑥 𝜂⃗ds
𝑑𝑦
𝑥
𝑀
Le débit unitaire (par unité de longueur) élémentaire qui passe entre les deux
lignes de courant consécutives s’écrit
𝑀 𝑀
⃗⃗ . 𝜂⃗𝑑𝑠
𝑞 = ∫ 𝑑𝑞 = ∫ 𝑉
0 0

⃗⃗⃗⃗⃗ par unité de


Le vecteur 𝜂⃗ désignant le vecteur unitaire dirigeant la surface 𝑑𝑠
𝑢 𝑑𝑦
longueur qu’on dénomme normale extérieure. En remplaçant 𝑉 (𝑣 ) et 𝜂⃗𝑑𝑠 (−𝑑𝑥 ),
0 0
on a :
𝑀 𝑀 𝑀
𝑀
𝜕𝜓 𝜕𝜓
∫ 𝑉⃗⃗ . 𝜂⃗𝑑𝑠 = ∫ 𝑢𝑑𝑦 − 𝑣𝑑𝑥 = − ∫ 𝑑𝑥 + 𝑑𝑦 = − ∫ 𝑑𝜓
0 0 0 𝜕𝑥 𝜕𝑦 0

Finalement : 𝑞 = 𝜓0 − 𝜓1 . Les lignes de courant (𝜓 = 𝑐𝑠𝑡) sont des courbes


tangentes au vecteur vitesse en chacun de ses points. Or, pour un écoulement
potentiel plan, on avait défini la fonction de courant comme étant telle que
0
∃𝜎⃗ ( 0 ) / ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ ⃗⃗
𝑟𝑜𝑡𝜎⃗ = 𝑉
𝜓

𝜓 + 𝑑𝜓

∆𝑠 𝜓

∆𝑛

30
∅ + 𝑑∅


Donc les lignes de courants seront perpendiculaires aux équipotentiels. On va
choisir les sauts entre deux équipotentiels et entre deux lignes de courants de manière
à ce qu’ils soient identiques, ∆𝜓 = ∆∅, de manière à définir des carreaux curvilignes
de même côté (figure ci-dessus). Par définition, on avait :
𝑞 = ∆𝜓 = 𝑉∆𝑠
Or,
∆∅ ∆∅
𝑉= ⇒ 𝑞 = ∆𝜓 = ∆𝑠
∆𝑛 ∆𝑛
Vu que
∆𝜓 = ∆∅ ⇒ ∆𝑠 = ∆𝑛
Les intervalles entre deux lignes de courant consécutives forment des espèces
de tubes, posées en parallèle, dans lesquelles circule un débit unitaire 𝑞. Vu qu’elles
sont en parallèle, le débit total sera égal au nombre d’intervalles formés par les lignes
de courant. Si on numérote les lignes de courant à partir de 0, il y aura donc 𝑛𝜓
intervalles, lorsque la dernière ligne de courant est 𝑛𝜓 . Ainsi, le débit total de fuite
par unité de longueur vaut :
𝑛𝜓 𝑞 = 𝑛𝜓 ∆𝜓 = 𝑛𝜓 ∆∅
Car on a
∆𝜓 = ∆∅
Finalement, on a :
∅0 − ∅0
𝑞 = 𝑛𝜓
𝑛∅
Exercice d’application :
Soit une palplanche retenant une hauteur d’eau 𝐻 = 3,5 𝑚 en amont (cf. schéma
page suivante), au-dessus d’un massif poreux de perméabilité 𝑘 = 10−4 𝑚/𝑠. On
néglige l’épaisseur de la palplanche.
On supposera que le maillage est fait de carrés curvilignes, soit donc ∆𝑛 = ∆𝑠.
Calculer le débit journalier d’infiltration sous la palplanche par mètre linéaire.
1. Calculer la charge hydraulique aux points A, B, C, D.

En négligeant la composante cinétique 𝑈 2 /2𝑔 dans l’expression de la charge


hydraulique H au sens de Bernoulli, calculer les sous pressions aux mêmes points.
Les distances entre les points A, B, C et D sont consignées dans le tableau suivant:
Distances ∆s A-B B-C C-D
2m 4m 2m

31
32
Chapitre 4 : Dynamique des fluides parfaits

I. L’essentiel

1. Définition
Un fluide est dite parfait si les différentes couches infinitésimales du fluide
peuvent glisser les unes sur les autres sans frottement, donc sans perte d’énergie (de
charge). En conséquence, il n’y aura pas de frottement entre le fluide et les parois
solide de leur support, ce qui fait qu’on ne considère que les pressions statiques et
donc pas de contrainte (action de force tangentielle qui n’existe pas). Il faut noter
qu’un tel fluide n’existe pas dans la nature, mais il est étudié pour dégager quelques
relations qui n’impliquent pas forcément les pertes de charges.
9. Equation d’Euler, notion de charge hydraulique
En reprenant la même démarche qu’en statique pour faire le bilan des forces
appliquées à une particule fluide à l’intérieur d’une masse liquide, on peut, en écrivant
⃗⃗
𝜕𝑉
qu’à la place du vecteur nul remplacer l’accélération 𝜌𝑑𝑥𝑑𝑦𝑑𝑧 multipliée par la
𝜕𝑡
masse.
Ainsi, on aura, en simplifiant par 𝑑𝑥𝑑𝑦𝑑𝑧 :
𝜕𝑉⃗⃗
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ (𝑃) + 𝜌Γ⃗ = 𝜌
−𝑔𝑟𝑎𝑑
𝜕𝑡
En reconduisant les hypothèses que la seule force de volume est la pesanteur
(accélération −𝑔), qu’il dérive d’un potentiel (𝜙 = 𝑔𝑧 ⇒ −𝑔𝑟𝑎𝑛𝑑 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ (𝜙) =
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ (𝑔𝑧)), que le fluide est incompressible (𝜌 = 𝑐𝑠𝑡𝑒), on a
−𝑔𝑟𝑎𝑛𝑑
⃗⃗
𝜕𝑉
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
−𝑔𝑟𝑎𝑑 (𝑃 + 𝜌𝑔𝑧) =
𝜕𝑡
L’équation ci-dessus traduit ce qu’on appelle l’équation d’Euler.
Soit, vu que la pression ne dépend pas du temps
𝑑 𝑝 𝑉2
𝜌𝑔 ( + 𝑧 + ) = 0
𝑑𝑡 𝜌𝑔 2𝑔
Soit
𝑝 𝑉2
+𝑧+ = 𝑐𝑠𝑡
𝜌𝑔 2𝑔
Ceci vient du fait qu’on suppose qu’il n’y a pas de frottement.
On peut arriver au même résultat en admettant que l’énergie mécanique totale
est constituée par l’énergie cinétique et potentielle comme définies dans la mécanique
générale ou du point en plus d’une énergie, celle due à la force pressante qui agit sur
la surface à la profondeur z.
On sait que la variation de l’énergie mécanique totale est égale aux frottements
générés lors du déplacement.
1
➢ L’énergie cinétique est égale à 𝑚𝑉 2
2
Institut International d’Ingénierie, 01 Rue de la Science - 01 BP 594 - Ouagadougou 01 - BURKINA FASO
Tél. : (+226) 50. 49. 28. 00 - Fax : (+226) 50. 49. 28. 01 - Mail : 2ie@2ie-edu.org - www.2ie-edu.org
➢ L’énergie potentielle est égale à 𝑚𝑔𝑧
➢ L’énergie de pression est égale à 𝑃𝑆𝑧
En divisant le tout par la masse, on arrive, en tenant compte du fait le fluide
est parfait, donc pas de frottement, arrive à :
𝑝 𝑉2
+𝑧+ = 𝑐𝑠𝑡
𝜌𝑔 2𝑔
Le premier membre est dénommé charge en un point et s’exprime en m.
La charge hydraulique en un point A est donc la somme des trois hauteurs :
𝑃𝐴 𝑉𝐴2
𝐻𝐴 = + 𝑧𝐴 +
𝜌𝑔 2𝑔
Dans cette expression,
▪ 𝑧 représente la ligne des côtes
𝑝
▪ + 𝑧 représente la ligne piézométrique
𝜌𝑔

𝑝 𝑉2
▪ +𝑧+ représente la ligne de charge
𝜌𝑔 2𝑔

Pour illustrer, nous allons considère un élément siège d’un écoulement d’un fluide
parfait que nous représentons par une ligne qui traduit la ligne des cotes

𝑉𝐴2
2𝑔
4
𝑃
𝜌𝑔

3
𝑧

2
1

▪ 1 représente la référence des cotes


▪ 2 représente la ligne des cotes 𝑧𝐴
𝑃𝐴
▪ 3 représente la ligne piézométrique + 𝑧𝐴
𝜌𝑔

𝑃𝐴 𝑉𝐴2
▪ 4 représente la ligne de charge + 𝑧𝐴 +
𝜌𝑔 2𝑔

3- Théorème de Bernoulli
Nous avions établi, à partir du théorème d’Euler que pour un fluide parfait la
charge est constante le long de l’écoulement, c’est-à-dire que
Institut International d’Ingénierie, 01 Rue de la Science - 01 BP 594 - Ouagadougou 01 - BURKINA FASO
Tél. : (+226) 50. 49. 28. 00 - Fax : (+226) 50. 49. 28. 01 - Mail : 2ie@2ie-edu.org - www.2ie-edu.org
𝑝 𝑉2
𝐻= +𝑧+ = 𝑐𝑠𝑡
𝜌𝑔 2𝑔
On sait cependant qu’un fluide parfait n’existe pas, ce qui fait qu’on peut
adopter la définition suivante :
Si le fluide peut être considéré comme parfait et si on considère que la
distance qui sépare de points du fluide est faible, alors on peut négliger entre
A et B et considérer que la charge est constante le long de l’écoulement entre
A et B

Pression totale-pression dynamique : tube de Pitot

Considérons un fluide s’écoulant dans une section horizontale qui comporte


deux tubes de prise de pression :
▪ un dont l’orifice est perpendiculaire à l’écoulement au point B, l’écoulement
monte jusqu’à une hauteur 𝑍𝐵
▪ un dont l’orifice est face à l’écoulement au point A, l’écoulement monte
jusqu’à une hauteur 𝑍𝐴

Le premier tube nous permet de mesurer la pression statique et de mesurer la


vitesse de l’écoulement, ce qui donne ce qu’on appelle pression totale. La deuxième
mesure seulement la pression statique. Ainsi, la pression totale est égale à la pression
statique ajoutée à la pression due à l’énergie cinétique :
𝑉2
𝑃𝑡 = 𝑃 + 𝜌
2
En écrivant le principe fondamental de l’hydrostatique au niveau des deux
tubes on a :
𝑃𝑡𝐴 = 𝑃𝑎𝑡𝑚 + 𝜌𝑔𝑍𝐴
𝑃𝑡𝐵 = 𝑃𝑎𝑡𝑚 + 𝜌𝑔𝑍𝐵
𝑃𝑡𝐴 = 𝑃𝑡𝐵 − 𝜌𝑔𝑍𝐵 + 𝜌𝑔𝑍𝐴 = 𝑃𝑡𝐵 + 𝜌𝑔(𝑍𝐴 − 𝑍𝐵 ) = 𝑃𝑡𝐵 + 𝜌𝑔ℎ
Or étant donné que A et B sont sur le même plan horizontal, donc ce sera la même
pression statique
𝑉2
𝑃𝑡𝐴 = 𝑃𝐴 + 𝜌
2
𝑃𝑡𝐵 = 𝑃𝐴
Ainsi,
Institut International d’Ingénierie, 01 Rue de la Science - 01 BP 594 - Ouagadougou 01 - BURKINA FASO
Tél. : (+226) 50. 49. 28. 00 - Fax : (+226) 50. 49. 28. 01 - Mail : 2ie@2ie-edu.org - www.2ie-edu.org
𝑉2
𝑃𝑡𝐴 − 𝑃𝑡𝐵 =𝜌 = 𝜌𝑔ℎ ⇒ 𝑉 = √2𝑔ℎ
2

Institut International d’Ingénierie, 01 Rue de la Science - 01 BP 594 - Ouagadougou 01 - BURKINA FASO


Tél. : (+226) 50. 49. 28. 00 - Fax : (+226) 50. 49. 28. 01 - Mail : 2ie@2ie-edu.org - www.2ie-edu.org

Vous aimerez peut-être aussi