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a-Ecoulement entre deux cylindres (écoulement de

Couette) :
Introduction :
Un écoulement simple est celui réalisé dans l’espace compris entre
deux cylindres coaxiaux animés d’une vitesse de rotation constante
dans le temps. Le cylindre extérieur (resp. intérieur) a un rayon Re
(resp. Ri) et il est entraîné à la vitesse angulaire Ωe (resp. Ωi ). Nous
supposons que les cylindres sont suffisamment longs (dans la
direction axiale) pour que les effets dûs aux extrémités soient
négligeables et pour qu’il n’y ait pas de composante axiale de la
vitesse (le problème, tridimensionnel dans la réalité, est ramené à un
problème plan). Si l’écoulement reste stable, nous pouvons supposer
que le champ de vitesse conserve la symétrie cylindrique : la vitesse
est indépendante de la coordonnée azimutale θ.

Le mouvement est permanent ¿≡0) et à symétrie de révolution


(∂/∂θ≡0) de sorte que le champ de vitesse et de pression est donné
par ur (r,z) , uθ (r,z) , uz (r,z), p(r,z) en coordonnées cylindriques.

Calcul du champ de vitesse :


La direction suivant z est supposée infinie et sans vitesse de débit de
sorte que . uz (r,z)=0.

La condition d’incompressibilité impose alors que la composante


radiale de la vitesse soit nulle.

Considérons en effet un élément de volume délimité par les rayons θ


et θ + dθ et par les cercles r et r +dr. Le volume net de fluide qui entre
dans cet élément de volume est :

rur(r)dθ-(r+dr)ur(r+dr)dθ+uθ(θ+dθ)dr
Lorsque le fluide est incompressible, cet accroissement de volume est
nul, ce qui conduit à :

(∂(rur)/ ∂r)+( ∂uθ/∂θ)


Le champ de vitesse étant indépendant de θ pour une raison de
C( z )
symétrie , l’équation conduit à : ur (r,z)= r
. sur les parois solides en
r=Re et r=Ri la vitesse radiale ur(r=Re,z) et u(r=Ri,z) est nulle (le fluide
ne peut traverser ces parois), C(z) est donc nécessairement nulle
dans tout l’écoulement ainsi que la composante ur(r,z). les fonctions
non nulles se réduisent à uθ(r,z),p(r,z).

Les équations de Navier-Stokes donnent selon les trois projections :

- ρ(u2θ/r)=-( ∂P/ ∂r).


1
0= μ((∂2uθ/∂r2)+ r (∂uθ/∂r)-(uθ/r2)+( ∂2uθ/∂z2))
∂P
0=- ρg - ∂z

La dernière des trois équations précédentes s’intègre


immédiatement sous la forme :

P(r,z)=- ρgz+f(r)
En introduisant ce résultat dans la première équation en projection, il
vient que :
r df
U2 θ= ρ dr =g(r), ce qui montre aussi que la seule composante de vitesse
non nulle est une fonction de r seulement. La deuxième équation en
projection est alors :
d 2 uθ 1 d uθ uθ d du u du u
+ − 2 =¿0 ⇔ ( θ + θ ¿=0, soit θ + θ =A
d r r dr r
2 dr dr r dr r

A B
Soit : uθ(r)= 2
r+
r avec uθ(Ri)= ΩiRi et uθ(Re)= ΩeRe
2 2 2 2 2 2
( Ωi −Ω e ) Ri R e 1 Ω e Re −Ωi Ri ( Ω ¿ ¿ i−Ω e ) R i Re
uθ(r)= R2−R2 r + R2−R2 r , avec , B= 2
R e −Ri
2
¿ et A=
e i e i
2 2
Ωe Re −Ωi Ri
2 2 2
Re −Ri

Sur toute facette de normale (r)il existe une contrainte tangentielle


de viscosité (dans la direction θ ) d’expression générale :

σ rθ=μ ( ∂ uθ u θ 1 ∂u r
− +
∂ r r r ∂θ
=μr
∂ uθ
∂r r) B
=−2 μ 2
r ( )
Aussi le fluide exerce sur la paroi interne du cylindre extérieur une
force élémentaire tangentielle qui par unité de longueur dz vaut en
B
module : dF=|σ rθ ( Re )| R e dθ=2 μ R e dθ

Son moment par rapport au centre du cylindre s’exprime par dΓ=R edF
de sorte que le couple résultant vaut par unité de longueur dz

(Ωi−Ωe ) R 2i R2e
Γ=∫ 2 μBdθ=4 πμ R2e −R2i
0

Calcul du champ de pression :


2 2 2
df ρu θ A AB AB B
Avec le résultat précédent, on a : dr
=
r
= ρ( r +
4 r
+ + )
r r3

( )
2 2
A 2 B
Soit : f(r)= ρ 8
r + AB . ln ( r )− 2 + P 0
2r

Et l’expression du champ de pression est :

P(r,z)= ρ ( A2 2
8 )
B2
r + AB . ln ( r )− 2 + P 0−ρgz
2r

Nous pouvons aussi écrire l’équilibre des forces qui s’exercent sur
l’élément de volume que nous avons considéré ci-dessus. Si
l’écoulement reste stable, nous pouvons supposer que chaque
élément de fluide se déplace avec une vitesse tangentielle constante
sur une trajectoire circulaire. Un tel élément a une accélération
u2θ
centripète égale à r
. Dans la direction radiale, le gradient de
pression équilibre cette accélération centripète. Ecrivons la
résultante des forces sur l’élément de volume projetée sur la
direction radiale :
u2θ
-(r+dr)p(r+dr)dθ+r(pr)dθ+2p(r)dr dθ
2
=−ρ
r
rdrdθ

Les deux premiers termes du membre de gauche proviennent de la


pression exercée sur les faces cylindriques en r et r+dr. Le troisième
terme provient de la pression exercée sur les faces radiales en θ
2
∂p uθ
et θ+dθ . D’où : ∂r

r

Dans la direction tangentielle, écrivons le couple résultant de l’action


des contraintes tangentielles, couple qui est nul puisque l’élément de
volume se déplace à vitesse angulaire constante (notons que la
pression est indépendante de θ , elle n’apparaît donc pas dans
l’équation ci-dessous) :
-(r+dr)2σ rθ(r+dr)dθ+r2σ rθ ( r ) dθ=0
∂(r σ rθ )
soit : ∂r
=0

soit : σ rθ =C /r 2 La contrainte tangentielle est proportionnelle à la


vitesse de déformation :

σ rθ=μ ( ∂∂ur − ur )=μr ∂∂r ( ur )


θ θ θ

il faut soustraire u θ/r au gradient de vitesse pour tenir compte du fait


qu’une rotation en bloc (rotation solide avec uθ =ωr ) ne provoque
pas de déformation. L’intégration de l’équation de mouvement
A
donne : uθ (r)= r + Br

les constantes d’intégration A et B étant déterminées par les


conditions aux limites sur les parois :

uθ(Ri)= ΩiRi et uθ (Re)= ΩeRe.


2 2 2 2
( Ωi −Ω e ) Ri R e 1 Ωe Re −Ωi Ri
uθ(r)= R2−R2 r + R2−R2 r
e i e i

La contrainte tangentielle sur le cylindre extérieur est donc :


2
(Ωi−Ω e ) Ri
σ rθ ( r =Re )=2 μ 2 2
R e −Ri

et le couple induit par cette contrainte est :


2 2
(Ω i−Ω e ) Ri R e
Γ= 4π μ Re −R i
2 2

Ce couple est proportionnel à la viscosité dynamique du fluide et à la


différence de vitesse de rotation des deux cylindres. Dans le cas ou le
rayon des deux cylindres est très grand devant leur séparation :

(Re -Ri = h << Ri), on retrouve un écoulement identique à celui observé


entre deux plaques planes parallèles, c’est-à-dire un profil de vitesse
linéaire. Lorsque le cylindre extérieur est seul en mouvement ( Ωi =
0), le couple exercé sur le cylindre extérieur devient alors :

Γ=2πμΩR3/h , ou Ωe=Ω et Re≈Ri≈R.

Ce type d’écoulement entre deux cylindres coaxiaux de diamètres


proches est utilisé couramment pour la mesure des viscosités. La
réalisation d’un viscosimètre de Couette est très délicate
mécaniquement : il faut assurer une parfaite concentricité des deux
cylindres et éliminer les frottements au maximum. Il faut également
apporter des corrections empiriques aux formules données ci-dessus
pour tenir compte des effets de l’écoulement à l’extrémité des
cylindres. les appareils les plus sophistiqués peuvent travailler à
vitesse de rotation imposée ou à contrainte imposée.

Sources :

Chassaing P. Mécanique des fluides.

Cours de Marc Fermigier –ESCPI.

b- Ecoulement Plan de Couette :


C’est le cas où l’écoulement est entre de deux plaques ; une fixe et
l’autre mobile avec une vitesse V0.

Profile des vitesses d’un écoulement plan de

Couette.
dP
On a dx
=0 ( pression constante)

U=0 , pour y= -y0

U=v0 , pour y=y0

L’équation serait :

U=by+c
v0 v
Avec b= 2 y et c= 20
0

L’éxpression du profile des vitesses serait :


v0 y
U= 2 (1+ y )
0

c- Ecoulement de Couette généralisé :


C’est le cas où l’écoulement est entre de deux plaques ; une fixe et
l’autre mobile avec une vitesse V0, avec un gradient de pression

dP/dx différent de zéro.


dp
=−a
dx

U=v0 ; y=y0

U=0 ; y=-y0

L’équation donne les valeurs suivantes de b et c:


v0 a y 20 v 0
b= 2 y et c= 2 μ + 2
0

l’équation de la répartition des vitesses s’écrit :

( ) ( )
2 2
a y0 y v0 y −dP
u= 2 μ 1− 2
y0 2
+ 1+
y0
avec a=
dx
et on peut écrire : u=u1+u2

( )
2 2
a y0 y ' '
u1= 2 μ 1− y 2 , c est l écoulementplan de Poiscuille .
0

v
U2= 20 ,c ' est l' écoulement plan de couette .

La répartition des vitesses est la somme des deux répartitions, donc


la grandeur dp/dx peut prendre des formes différentes :
dP 2 μ v 0
1. dx
= 2 .
h
dP −4 μ v 0
2. dx
=
h
2

dP
3. dx
=0 ( écoulement de couette )

Les répartitions des vitesses sont Représentées dans le schéma


suivant :

Profile des vitesses d’un écoulement plan de

Couette généralisé.

Source :
Chapitre IX : Régimes d’Ecoulement – ENSH

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