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Une particule matérielle correspond à un élément de volume 𝒅𝒗 suffisamment petit pour que
l’on puisse considérer que ses propriétés sont homogènes (pression, masse volumique,
vitesse…). Cet élément de fluide comporte un très grand nombre de particules
microscopique, notamment les molécules (ex. 𝑯𝟐 𝑶 pour l’eau). Même si la particule fluide
est au repos, ses constituants microscopiques sont en mouvement d’agitation permanente.
Malgré sa structure moléculaire, le fluide est perçu comme un milieu continu lorsque le libre
parcours moyen 𝒍 des molécules est très petit devant la longueur caractéristique 𝑳 à l’échelle
macroscopique. Le caractère moléculaire du fluide est ainsi ignoré.
Le libre parcours moyen correspond à la distance parcourue par une molécule entre deux
collisions successives. A l’échelle macroscopique, la longueur 𝑳 peut, par exemple,
correspondre au diamètre d’une conduite.
Un liquide, par exemple l'eau, est un fluide pratiquement incompressible. Les forces de
cohésion entres particules élémentaires sont très faibles de sorte que le liquide est un corps
sans forme propre qui prend la forme du récipient qui le contient. Il est caractérisé par une
surface libre plane et horizontal.
Un gaz, par exemple l'air, est un fluide compressible. Il est constitué d'atomes ou de
molécules en mouvement chaotique permanent donnant lieu à des collisions. Un gaz occupe
tout l’espace qui lui est offert.
2 Ecoulements
On dit qu’un fluide est en écoulement (ou bien s’écoule) lorsque les particules fluides qui le
constituent se déplacent par rapport à un point fixe (exemple : origine d’un repère fixe). Un
fluide a la capacité de s’écouler grâce à la mobilité de ses particules fluides les unes par
rapport aux autres. Contrairement à cela, les corps solides se déplacent en bloc car les
distances qui séparent ses particules microscopiques deux à deux sont invariables.
Les particules fluides au sein du même milieu continu peuvent se déplacer à des vitesses
différentes. Ceci engendre que l'écoulement d'un fluide soit défini par un champ de vitesse
souvent non uniforme. En plus de la vitesse, chaque point du domaine fluide est caractérisé
par une pression et par certaines propriétés physiques, notamment la masse volumique et la
viscosité.
• Régime laminaire (Fig. 3a) : L'écoulement du fluide est ordonné car il se déplace sous
forme couches fluides distinctes qui ne se mélangent pas. Le régime laminaire prend
place pour des vitesses faibles et reste maintenu jusqu’à un certain seuil, qui une fois
dépassé, l’écoulement devient turbulent.
• Régime turbulent (Fig. 3b) : Ce régime s’établie lorsque la vitesse d'écoulement du
fluide devient relativement élevée. Il en résulte un écoulement désordonné où les
particules fluides se déplacent en formant des tourbillons de tailles différentes et les
couches fluides se mélangent. Les particules fluides changent de direction et de vitesse
rapidement.
(a) (b)
Figure 3. Ecoulement d’un fluide dans un tube courbé de section variable.
L’écoulement d’un fluide est dit stationnaire (ou permanent) lorsque la vitesse en tout point
du domaine fluide reste invariable dans le temps. Noter qu’en régime stationnaire la vitesse
peut varier en passant d'un point à l'autre dans le domaine fluide. Ceci se traduit
mathématiquement en tout point 𝑴(𝒙, 𝒚, 𝒛) par :
⃗ (𝒙, 𝒚, 𝒛, 𝒕) 𝝏𝑽
𝝏𝑽 ⃗⃗ (𝒙, 𝒚, 𝒛)
= ⃗
=𝟎
𝝏𝒕 𝝏𝒕
Lorsque la vitesse change avec le temps, le régime d’écoulement est dit instationnaire (appelé
aussi régime transitoire).
Un écoulement est dit uniforme ou homogène lorsque la vitesse est la même partout dans le
domaine fluide à instant donné 𝒕. Par conséquent, les vecteurs vitesse sont parallèles en tout
point.
⃗ (𝒙, 𝒚, 𝒛, 𝒕) 𝝏𝑽
𝝏𝑽 ⃗ (𝒙, 𝒚, 𝒛, 𝒕) 𝝏𝑽
⃗ (𝒙, 𝒚, 𝒛, 𝒕)
= = = ⃗𝟎
𝝏𝒙 𝝏𝒚 𝝏𝒛
En réalité, l’écoulement d’un fluide est tridimensionnel car ses caractéristiques dépendent
des trois coordonnées de l’espace (𝑶, 𝒙, 𝒚, 𝒛). Souvent, l’étude de l’écoulement est réduite à
deux dimensions et l’écoulement est dit plan (𝑶, 𝒙, 𝒚). Dans certains cas, l’étude de
l’écoulement est ramenée à une seule dimension lorsque les caractéristiques de l’écoulement
varient suivant une seule direction (𝑶, 𝒙).
𝒎𝒂𝒔𝒔𝒆 𝒅𝒎
𝝆= =
𝒗𝒐𝒍𝒖𝒎𝒆 𝒅𝐕
Le tableau ci-dessous liste des exemples de fluides avec leurs masses volumiques :
̅ = 𝝆𝐠
𝝎
On définit également le volume massique d’un fluide 𝐯 comme étant le volume occupé par
unité de masse du fluide. Il correspond tout simplement à l’inverse de la masse volumique :
𝟏
𝐯=
𝝆
3.2 Viscosité
La viscosité est une propriété intrinsèque au fluide. Elle est responsable des frottements
internes qui apparaissent entre les couches de fluide en mouvement les unes par rapport aux
autres. Dans un fluide stagnant, les couches de fluide sont immobiles, par conséquent les
forces de frottement sont nulles. La friction entre les différentes couches d’un fluide entrave
son mouvement. Ceci est dû au fait que les couches rapides tendent à entrainer avec elles les
couches lentes adjacentes. Comme résultat, les couches rapides ralentissent, les couches
lentes gagnent en vitesse et le mouvement du fluide est globalement ralenti. En d’autres
termes, la viscosité d'un fluide caractérise sa résistance à l'écoulement. Plus la viscosité est
élevée, plus les forces visqueuses (appelées aussi forces de frottement, de friction ou encore
de cisaillement) sont importantes et le fluide s’écoule difficilement. La viscosité diffère d’un
fluide à un autre ce qui explique les différences apparaissant dans les caractéristiques de leurs
écoulements. Pour illustrer cela, on considère deux tubes identiques remplis de deux
liquides différents comme l’eau et le miel. En essayant de les verser simultanément et de la
même façon, on constate que le tube d’eau se vide plus rapidement que celui du miel. Vue
que le miel possède une viscosité plus élevée que celle de l’eau, les effets visqueux sont plus
importants dans le miel et freinent son mouvement.
La figure 5 monte un fluide visqueux initialement au repos entre parois rigides. La paroi
inférieure est maintenue fixe alors que la paroi supérieure est animée de la vitesse 𝑽𝟎 dans la
direction 𝒙 sous l’effet de la force ⃗𝑭. Les molécules du fluide qui sont en contact direct avec
la paroi mobile sont animées de la vitesse 𝑽𝟎 de celle-ci (la couche fluide ne glisse pas sur la
paroi). La couche en contact avec la paroi mobile entraine avec elle la couche juste en dessous
en appliquant sur elle une force tangentielle (force de frottement). La nouvelle couche se met
en mouvement dans la même direction de déplacement de la couche supérieure mais avec
une vitesse inférieure. En poursuivant le même raisonnement vers les autres couches du
fluide, on peut constater que la vitesse d’écoulement continue à diminuer en s’éloignant de
la paroi mobile.
La force de frottement par unité de surface en un point fluide est appelée contrainte de
cisaillement 𝝉. Dans un fluide newtonien (exemple : l’eau, l’air, l’essence, etc.), cette
contrainte est proportionnelle au gradient normal de la vitesse de l'écoulement. Si
l’écoulement est laminaire, le coefficient de proportionnalité correspond à la viscosité
dynamique 𝝁 :
𝒅𝑭 𝒅𝒖
𝝉= =𝝁
𝒅𝑺 𝒅𝒚
La viscosité cinématique, 𝝂, est définie comme étant le rapport entre la viscosité dynamique
et la masse volumique :
𝝁
𝝂=
𝝆
Dans le système SI, l’unité de la viscosité dynamique est le 𝑷𝒂. 𝒔 ou 𝒌𝐠⁄𝒎𝒔 ou le Poiseuille
𝑷𝑰 alors que l’unité de la viscosité cinématique est 𝒎𝟐 ⁄𝒔.
Tous les fluides réels sont visqueux et ont une viscosité non nulle. Pour des raisons de
simplification, il arrive qu’on néglige la viscosité d’un fluide en ignorant les frottements
internes entre ses couches. Ce modèle est appelé fluide parfait.
• Forces de volume (actions à distance) : il s’agit des forces qui s’appliquent à toutes les
particules fluides contenues dans le volume élémentaire 𝒅𝑽. Pour les liquides, il s’agit
souvent des forces de pesanteur et des forces d'inertie.
• Forces de surface (actions de contact) : il s’agit de forces qui s’appliquent uniquement
à la surface du volume élémentaire.
Considérant deux volumes élémentaires appartenant à deux couches fluides en contact (voir
figure 6). La contrainte (force par unité de surface) qu’exerce un volume de fluide supérieur
(volume 1) sur un élément de surface 𝒅𝑺 d’un volume de fluide inférieur (volume 2) est
donnée par :
⃗ 𝟏→𝟐
𝒅𝑭
⃗ 𝟏→𝟐 =
𝝈 ⃗
= 𝝈𝒕 𝒕 + 𝝈𝒏 𝒏
𝒅𝑺
La contrainte totale 𝝈
⃗ 𝟏→𝟐 est composée d’une contrainte tangentielle (parallèle à la direction
du mouvement) dues aux frottements entre les deux couches fluides (𝝈𝒕 = 𝝉) et d’une
contrainte normale due à la pression du fluide (𝝈𝒏 = −𝒑).
Dans l’hypothèse d’un fluide parfait, les effets visqueux sont négligés. Par conséquent, la
force de contact exercée par une couche de fluide sur une autre se réduit à la force de pression
qui est normale à surface de contact.
Dans un fluide en équilibre, il n’y a pas de mouvement relatif entre ses différentes couches.
Par conséquent, les forces de frottement sont nulles. On dit qu’un fluide est en équilibre
lorsque qu’il est au repos (fluide stagnant) ou se déplace en bloc (comme un solide rigide).
5 Système d’unités
La nature d’une grandeur physique peut être identifiée à partir de sa dimension. Afin
d’uniformiser l’usage des unités de mesure, des systèmes de mesure ont été établis. Le
système international des unités, noté SI, est le plus répandu dans le monde. Il est constitué
de sept unités fondamentales auxquelles sont associés des symboles comme indiqué dans la
table 1 suivant :
𝜕 𝜕 𝜕
⃗∇= 𝑖+ 𝑗+ 𝑘 ⃗
𝜕𝑥 𝜕𝑦 𝜕𝑧
+𝑖 −𝑗 ⃗
+𝑘
𝜕 𝜕 𝜕 | 𝜕𝑢𝑧 𝜕𝑢𝑦 𝜕𝑢𝑧 𝜕𝑢𝑥 𝜕𝑢𝑦 𝜕𝑢𝑥
𝑟𝑜𝑡 ⃗ = ||
⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝑢 |=( − )𝑖 − ( − )𝑗 + ( − ⃗
)𝑘
𝜕𝑥 𝜕𝑦 𝜕𝑧 𝜕𝑦 𝜕𝑧 𝜕𝑥 𝜕𝑧 𝜕𝑥 𝜕𝑦
𝑢𝑥 𝑢𝑦 𝑢𝑧
𝜕 2 𝑢𝑥 𝜕 2 𝑢𝑦 𝜕 2 𝑢𝑧
∆𝑓 = + +
𝜕𝑥 2 𝜕𝑦 2 𝜕𝑧 2
1 𝜕 𝜕𝑓 1 𝜕 2𝑓 𝜕 2𝑓
∆𝑓 = (𝜌 ) + 2 2 + 2
𝜌 𝜕𝜌 𝜕𝜌 𝜌 𝜕𝜑 𝜕𝑧