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Sommaire

Description d’un fluide


Ecoulements
Propriétés physiques des fluides
Forces dans les fluides
Système d’unités
Rappel sur les opérateurs mathématiques

“ Donnez-moi un point fixe et un levier et je


soulèverai la Terre.”
Archimède
Mécanique des fluides parfaits Chapitre I : Introduction

1 Description d’un fluide


La matière existe sous forme solide ou fluide. Un fluide peut être un liquide ou un gaz. Un
fluide est composé d’un grand nombre de particules matérielles libres de se déplacer les unes
par rapport aux autres. Il s’agit d’un corps physique sans rigidité pouvant se déformer
facilement sous l’effet de forces très faibles.

Une particule matérielle correspond à un élément de volume 𝒅𝒗 suffisamment petit pour que
l’on puisse considérer que ses propriétés sont homogènes (pression, masse volumique,
vitesse…). Cet élément de fluide comporte un très grand nombre de particules
microscopique, notamment les molécules (ex. 𝑯𝟐 𝑶 pour l’eau). Même si la particule fluide
est au repos, ses constituants microscopiques sont en mouvement d’agitation permanente.

Malgré sa structure moléculaire, le fluide est perçu comme un milieu continu lorsque le libre
parcours moyen 𝒍 des molécules est très petit devant la longueur caractéristique 𝑳 à l’échelle
macroscopique. Le caractère moléculaire du fluide est ainsi ignoré.

Le libre parcours moyen correspond à la distance parcourue par une molécule entre deux
collisions successives. A l’échelle macroscopique, la longueur 𝑳 peut, par exemple,
correspondre au diamètre d’une conduite.

Figure 1. Illustration d’une particule fluide.

Un liquide, par exemple l'eau, est un fluide pratiquement incompressible. Les forces de
cohésion entres particules élémentaires sont très faibles de sorte que le liquide est un corps
sans forme propre qui prend la forme du récipient qui le contient. Il est caractérisé par une
surface libre plane et horizontal.

Un gaz, par exemple l'air, est un fluide compressible. Il est constitué d'atomes ou de
molécules en mouvement chaotique permanent donnant lieu à des collisions. Un gaz occupe
tout l’espace qui lui est offert.

L’étude de la statique/dynamique des fluides est appelée


« hydrostatique/hydrodynamique » lorsqu’on s’intéresse aux liquides et
« aérostatique/aérodynamique » lorsqu’elle porte sur la dynamique des gaz.

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Mécanique des fluides parfaits Chapitre I : Introduction

2 Ecoulements
On dit qu’un fluide est en écoulement (ou bien s’écoule) lorsque les particules fluides qui le
constituent se déplacent par rapport à un point fixe (exemple : origine d’un repère fixe). Un
fluide a la capacité de s’écouler grâce à la mobilité de ses particules fluides les unes par
rapport aux autres. Contrairement à cela, les corps solides se déplacent en bloc car les
distances qui séparent ses particules microscopiques deux à deux sont invariables.

Figure 2. Ecoulement d’un fluide dans un tube courbé de section variable.

Les particules fluides au sein du même milieu continu peuvent se déplacer à des vitesses
différentes. Ceci engendre que l'écoulement d'un fluide soit défini par un champ de vitesse
souvent non uniforme. En plus de la vitesse, chaque point du domaine fluide est caractérisé
par une pression et par certaines propriétés physiques, notamment la masse volumique et la
viscosité.

Selon la vitesse de déplacement du fluide, on peut distinguer deux régimes d’écoulement :

• Régime laminaire (Fig. 3a) : L'écoulement du fluide est ordonné car il se déplace sous
forme couches fluides distinctes qui ne se mélangent pas. Le régime laminaire prend
place pour des vitesses faibles et reste maintenu jusqu’à un certain seuil, qui une fois
dépassé, l’écoulement devient turbulent.
• Régime turbulent (Fig. 3b) : Ce régime s’établie lorsque la vitesse d'écoulement du
fluide devient relativement élevée. Il en résulte un écoulement désordonné où les
particules fluides se déplacent en formant des tourbillons de tailles différentes et les
couches fluides se mélangent. Les particules fluides changent de direction et de vitesse
rapidement.

(a) (b)
Figure 3. Ecoulement d’un fluide dans un tube courbé de section variable.

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Mécanique des fluides parfaits Chapitre I : Introduction

L’écoulement d’un fluide est dit stationnaire (ou permanent) lorsque la vitesse en tout point
du domaine fluide reste invariable dans le temps. Noter qu’en régime stationnaire la vitesse
peut varier en passant d'un point à l'autre dans le domaine fluide. Ceci se traduit
mathématiquement en tout point 𝑴(𝒙, 𝒚, 𝒛) par :

⃗ (𝒙, 𝒚, 𝒛, 𝒕) 𝝏𝑽
𝝏𝑽 ⃗⃗ (𝒙, 𝒚, 𝒛)
= ⃗
=𝟎
𝝏𝒕 𝝏𝒕
Lorsque la vitesse change avec le temps, le régime d’écoulement est dit instationnaire (appelé
aussi régime transitoire).

Un écoulement est dit uniforme ou homogène lorsque la vitesse est la même partout dans le
domaine fluide à instant donné 𝒕. Par conséquent, les vecteurs vitesse sont parallèles en tout
point.

⃗ (𝒙, 𝒚, 𝒛, 𝒕) 𝝏𝑽
𝝏𝑽 ⃗ (𝒙, 𝒚, 𝒛, 𝒕) 𝝏𝑽
⃗ (𝒙, 𝒚, 𝒛, 𝒕)
= = = ⃗𝟎
𝝏𝒙 𝝏𝒚 𝝏𝒛

En réalité, l’écoulement d’un fluide est tridimensionnel car ses caractéristiques dépendent
des trois coordonnées de l’espace (𝑶, 𝒙, 𝒚, 𝒛). Souvent, l’étude de l’écoulement est réduite à
deux dimensions et l’écoulement est dit plan (𝑶, 𝒙, 𝒚). Dans certains cas, l’étude de
l’écoulement est ramenée à une seule dimension lorsque les caractéristiques de l’écoulement
varient suivant une seule direction (𝑶, 𝒙).

3 Propriétés physiques des fluides


Tous les fluides possèdent des caractéristiques permettant de décrire leurs conditions
physiques dans un état donné. Ces propriétés sont généralement sensibles aux variations de
la température. Dans ce cours, on se contente des fluides isothermes dont les propriétés sont
constantes.

3.1 Masse volumique et densité


La masse volumique 𝝆 d’un fluide en un point 𝑴 correspond à la masse 𝒅𝒎 qui occupe le
volume élémentaire 𝒅𝐕 construit autour de 𝑴. Elle s’exprime en 𝒌𝐠⁄𝒎𝟑 :

𝒎𝒂𝒔𝒔𝒆 𝒅𝒎
𝝆= =
𝒗𝒐𝒍𝒖𝒎𝒆 𝒅𝐕
Le tableau ci-dessous liste des exemples de fluides avec leurs masses volumiques :

Fluide Eau pure Eau de mer Huile Essence Mercure Air


𝝆 (𝒌𝐠⁄𝒎𝟑 ) 1000 1030 900 700 13600 1.2
Table 1. Masses volumiques de quelques fluides.
La densité d’un fluide correspond au rapport de sa masse volumique rapporté à celle d’un
𝝆
fluide de référence. C’est une grandeur sans unité définie par : 𝒅 = 𝝆
𝟎

• Le fluide de référence pour les solides et liquides est l’eau.

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• Le fluide de références pour les gaz est l’air.


𝝆 𝟕𝟎𝟎
Exemple : La densité de l’essence est donnée par : 𝒅𝒆𝒔𝒔 = 𝝆 𝒆𝒔𝒔 = 𝟏𝟎𝟎𝟎 = 𝟎. 𝟕
𝒆𝒂𝒖

En multipliant la masse volumique par l’accélération de la pesanteur, on obtient le poids


̅ qui représente la force d’attraction exercée par la terre sur l’unité de
volumique du fluide 𝝎
volume 𝒅𝐕, c'est -à-dire le poids de l’unité de volume. Il s’exprime en 𝑵⁄𝒎𝟑 :

̅ = 𝝆𝐠
𝝎

On définit également le volume massique d’un fluide 𝐯 comme étant le volume occupé par
unité de masse du fluide. Il correspond tout simplement à l’inverse de la masse volumique :
𝟏
𝐯=
𝝆

3.2 Viscosité
La viscosité est une propriété intrinsèque au fluide. Elle est responsable des frottements
internes qui apparaissent entre les couches de fluide en mouvement les unes par rapport aux
autres. Dans un fluide stagnant, les couches de fluide sont immobiles, par conséquent les
forces de frottement sont nulles. La friction entre les différentes couches d’un fluide entrave
son mouvement. Ceci est dû au fait que les couches rapides tendent à entrainer avec elles les
couches lentes adjacentes. Comme résultat, les couches rapides ralentissent, les couches
lentes gagnent en vitesse et le mouvement du fluide est globalement ralenti. En d’autres
termes, la viscosité d'un fluide caractérise sa résistance à l'écoulement. Plus la viscosité est
élevée, plus les forces visqueuses (appelées aussi forces de frottement, de friction ou encore
de cisaillement) sont importantes et le fluide s’écoule difficilement. La viscosité diffère d’un
fluide à un autre ce qui explique les différences apparaissant dans les caractéristiques de leurs
écoulements. Pour illustrer cela, on considère deux tubes identiques remplis de deux
liquides différents comme l’eau et le miel. En essayant de les verser simultanément et de la
même façon, on constate que le tube d’eau se vide plus rapidement que celui du miel. Vue
que le miel possède une viscosité plus élevée que celle de l’eau, les effets visqueux sont plus
importants dans le miel et freinent son mouvement.

Figure 4. Illustration de la différence d‘écoulement entre deux fluides de viscosités différentes.

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Figure 5. Fluide visqueux entrainé par une paroi mobile.

La figure 5 monte un fluide visqueux initialement au repos entre parois rigides. La paroi
inférieure est maintenue fixe alors que la paroi supérieure est animée de la vitesse 𝑽𝟎 dans la
direction 𝒙 sous l’effet de la force ⃗𝑭. Les molécules du fluide qui sont en contact direct avec
la paroi mobile sont animées de la vitesse 𝑽𝟎 de celle-ci (la couche fluide ne glisse pas sur la
paroi). La couche en contact avec la paroi mobile entraine avec elle la couche juste en dessous
en appliquant sur elle une force tangentielle (force de frottement). La nouvelle couche se met
en mouvement dans la même direction de déplacement de la couche supérieure mais avec
une vitesse inférieure. En poursuivant le même raisonnement vers les autres couches du
fluide, on peut constater que la vitesse d’écoulement continue à diminuer en s’éloignant de
la paroi mobile.

La force de frottement par unité de surface en un point fluide est appelée contrainte de
cisaillement 𝝉. Dans un fluide newtonien (exemple : l’eau, l’air, l’essence, etc.), cette
contrainte est proportionnelle au gradient normal de la vitesse de l'écoulement. Si
l’écoulement est laminaire, le coefficient de proportionnalité correspond à la viscosité
dynamique 𝝁 :

𝒅𝑭 𝒅𝒖
𝝉= =𝝁
𝒅𝑺 𝒅𝒚

La viscosité cinématique, 𝝂, est définie comme étant le rapport entre la viscosité dynamique
et la masse volumique :
𝝁
𝝂=
𝝆

Dans le système SI, l’unité de la viscosité dynamique est le 𝑷𝒂. 𝒔 ou 𝒌𝐠⁄𝒎𝒔 ou le Poiseuille
𝑷𝑰 alors que l’unité de la viscosité cinématique est 𝒎𝟐 ⁄𝒔.

Tous les fluides réels sont visqueux et ont une viscosité non nulle. Pour des raisons de
simplification, il arrive qu’on néglige la viscosité d’un fluide en ignorant les frottements
internes entre ses couches. Ce modèle est appelé fluide parfait.

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4 Forces dans les fluides


Les forces agissant un volume fluide élémentaire 𝒅𝑽 quelconque sont de deux types :

• Forces de volume (actions à distance) : il s’agit des forces qui s’appliquent à toutes les
particules fluides contenues dans le volume élémentaire 𝒅𝑽. Pour les liquides, il s’agit
souvent des forces de pesanteur et des forces d'inertie.
• Forces de surface (actions de contact) : il s’agit de forces qui s’appliquent uniquement
à la surface du volume élémentaire.

Considérant deux volumes élémentaires appartenant à deux couches fluides en contact (voir
figure 6). La contrainte (force par unité de surface) qu’exerce un volume de fluide supérieur
(volume 1) sur un élément de surface 𝒅𝑺 d’un volume de fluide inférieur (volume 2) est
donnée par :

⃗ 𝟏→𝟐
𝒅𝑭
⃗ 𝟏→𝟐 =
𝝈 ⃗
= 𝝈𝒕 𝒕 + 𝝈𝒏 𝒏
𝒅𝑺
La contrainte totale 𝝈
⃗ 𝟏→𝟐 est composée d’une contrainte tangentielle (parallèle à la direction
du mouvement) dues aux frottements entre les deux couches fluides (𝝈𝒕 = 𝝉) et d’une
contrainte normale due à la pression du fluide (𝝈𝒏 = −𝒑).

Figure 6. Illustration des forces internes aux fluides.

Dans l’hypothèse d’un fluide parfait, les effets visqueux sont négligés. Par conséquent, la
force de contact exercée par une couche de fluide sur une autre se réduit à la force de pression
qui est normale à surface de contact.

Dans un fluide en équilibre, il n’y a pas de mouvement relatif entre ses différentes couches.
Par conséquent, les forces de frottement sont nulles. On dit qu’un fluide est en équilibre
lorsque qu’il est au repos (fluide stagnant) ou se déplace en bloc (comme un solide rigide).

5 Système d’unités
La nature d’une grandeur physique peut être identifiée à partir de sa dimension. Afin
d’uniformiser l’usage des unités de mesure, des systèmes de mesure ont été établis. Le
système international des unités, noté SI, est le plus répandu dans le monde. Il est constitué
de sept unités fondamentales auxquelles sont associés des symboles comme indiqué dans la
table 1 suivant :

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Grandeur physique Unité du SI


Nom Symbole Nom Symbole
Longueur 𝑙 Mètre 𝑚
Masse 𝑚 Kilogramme 𝑘g
Temps 𝑡 Seconde 𝑠
Température 𝑇 Kelvin 𝐾
Intensité lumineuse 𝑙𝑢 Candela 𝑐𝑑
Quantité de matière 𝑛 Mole 𝑚𝑜𝑙
Intensité du courant 𝐼 Ampère 𝐴
électrique
Table 2. Grandeurs de base du SI et leurs unités.
Les unités fondamentales sont le socle sur lequel sont construites toutes les autres unités,
appelées unités dérivées, employées pour mesurer quantitativement une grandeur physique
quelconque. Le tableau ci-dessous regroupe les grandeurs dérivées rencontrées dans la
mécanique des fluides avec leurs dimensions et leurs unités.

Grandeur physique Unité du SI


Nom Symbole Dimension Symbole
Vitesse 𝑉 𝐿𝑇 −1 𝑚. 𝑠 −1
Accélération 𝑎 𝐿𝑇 −2 𝑚. 𝑠 −2
Force 𝐹 𝑀𝐿𝑇 −2 𝑁 (Newton)
−3
Masse volumique 𝜌 𝑀𝐿 𝑘g. 𝑚−3
Poids volumique 𝜔 𝑀𝐿−2 𝑇 −2 𝑘g. 𝑚−2 . 𝑠 −2
Pression 𝑝 𝑀𝐿−1 𝑇 −2 𝑃𝑎 (Pascal)
𝐸 2 −2
Energie 𝑀𝐿 𝑇 𝐽 (Joule)
𝑃 2 −3
Puissance 𝑀𝐿 𝑇 𝑊 (Watt)
𝑞 = 𝑚𝑉 −1 𝑁. 𝑠
Quantité de mouvement 𝑀𝐿𝑇
Viscosité dynamique 𝜇 𝑀𝐿−1 𝑇 −1 𝑘g. 𝑚−1 . 𝑠 −1
Viscosité cinématique 𝜈 𝐿2 𝑇 −1 𝑚2 . 𝑠 −1
Table 3. Grandeurs dérivées en mécanique des fluides.

6 Rappel sur les opérateurs mathématiques


Les opérateurs différentiels se présentent sous forme de dérivées partielles par rapport aux
coordonnées de l’espace (et non pas le temps). Certains comportent des dérivées partielles
de premier ordre, notamment le gradient, la divergence et le rotationnel. Le quatrième
opérateur, appelé laplacien, contient des dérivées partielles du second ordre. De plus, il existe
un opérateur, appelé vecteur nabla et noté ⃗∇, qui permet l’usage de notation compactes des
quatre opérateurs principaux.

6.1 Opérateur nabla


• En coordonnées cartésiennes (𝑥, 𝑦, 𝑧) :

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𝜕 𝜕 𝜕
⃗∇= 𝑖+ 𝑗+ 𝑘 ⃗
𝜕𝑥 𝜕𝑦 𝜕𝑧

• En coordonnées cylindriques (𝜌, 𝜑, 𝑧) :


𝜕 1 𝜕 𝜕
⃗∇= 𝑒𝜌 + 𝑒𝜑 + 𝑒𝑧
𝜕𝜌 𝜌 𝜕𝜑 𝜕𝑧

• En coordonnées sphériques (𝑟, 𝜃, 𝜑) :


𝜕 1 𝜕 1 𝜕
⃗∇= 𝑒𝑟 + 𝑒𝜃 + 𝑒
𝜕𝑟 𝑟 𝜕𝜃 𝑟 sin 𝜃 𝜕𝜑 𝜑

6.2 Opérateur gradient


Le gradient est opérateur mathématique qui s’applique aux fonctions scalaires pour donner
un champ de vecteurs. Il calcule les variations spatiales d’une grandeur scalaire telle que la
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝑓 = ∇
température. Le gradient d’une fonction scalaire 𝑓 est noté : 𝑔𝑟𝑎𝑑 ⃗ 𝑓.

• En coordonnées cartésiennes (𝑥, 𝑦, 𝑧) :


𝜕𝑓 𝜕𝑓 𝜕𝑓
⃗∇𝑓 = 𝑖+ 𝑗+ ⃗
𝑘
𝜕𝑥 𝜕𝑦 𝜕𝑧

• En coordonnées cylindriques (𝜌, 𝜑, 𝑧) :


𝜕𝑓 1 𝜕𝑓 𝜕𝑓
⃗𝑓=
∇ 𝑒𝜌 + 𝑒𝜑 + 𝑒
𝜕𝜌 𝜌 𝜕𝜑 𝜕𝑧 𝑧

• En coordonnées sphériques (𝑟, 𝜃, 𝜑) :


𝜕𝑓 1 𝜕𝑓 1 𝜕𝑓
⃗𝑓=
∇ 𝑒𝑟 + 𝑒𝜃 + 𝑒
𝜕𝑟 𝑟 𝜕𝜃 𝑟 sin 𝜃 𝜕𝜑 𝜑
6.3 Opérateur divergence
La divergence s’applique à un champ de vecteurs et le transforme en un champ scalaire. Cet
opérateur permet de mesurer localement les variations de la densité de flux d’un champ
vectoriel. Elle s’exprime par le produit scalaire de l’opérateur nabla par la fonction vectorielle
𝑢
⃗ en question : 𝑑𝑖𝑣(𝑢 ⃗)=∇⃗ .𝑢
⃗ :

• En coordonnées cartésiennes (𝑥, 𝑦, 𝑧) :


𝜕𝑢𝑥 𝜕𝑢𝑦 𝜕𝑢𝑧
⃗∇𝑓 = + +
𝜕𝑥 𝜕𝑦 𝜕𝑧

• En coordonnées cylindriques (𝜌, 𝜑, 𝑧) :


1 𝜕(𝜌𝑢𝜌 ) 1 𝜕𝑢𝜑 𝜕𝑢𝑧
⃗𝑓=
∇ + +
𝜌 𝜕𝜌 𝜌 𝜕𝜑 𝜕𝑧

• En coordonnées sphériques (𝑟, 𝜃, 𝜑) :

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1 𝜕(𝑟 2 𝑢𝑟 ) 1 𝜕(sin 𝜃 𝑢𝜃 ) 1 𝜕𝑢𝜑


⃗𝑓=
∇ ++ +
𝑟 2 𝜕𝑟 𝑟 sin 𝜃 𝜕𝜃 𝑟 sin 𝜃 𝜕𝜑
6.4 Opérateur rotationnel
Le rotationnel s’applique à un champ vectoriel pour donner un nouveau champ de vecteurs.
Le rotationnel d’une fonction vectorielle correspond au produit vectoriel de nabla par cette
⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝑢
fonction : 𝑟𝑜𝑡 ⃗ ∧𝑢
⃗ =∇ ⃗.

• En coordonnées cartésiennes (𝑥, 𝑦, 𝑧) :

+𝑖 −𝑗 ⃗
+𝑘
𝜕 𝜕 𝜕 | 𝜕𝑢𝑧 𝜕𝑢𝑦 𝜕𝑢𝑧 𝜕𝑢𝑥 𝜕𝑢𝑦 𝜕𝑢𝑥
𝑟𝑜𝑡 ⃗ = ||
⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝑢 |=( − )𝑖 − ( − )𝑗 + ( − ⃗
)𝑘
𝜕𝑥 𝜕𝑦 𝜕𝑧 𝜕𝑦 𝜕𝑧 𝜕𝑥 𝜕𝑧 𝜕𝑥 𝜕𝑦
𝑢𝑥 𝑢𝑦 𝑢𝑧

• En coordonnées cylindriques (𝜌, 𝜑, 𝑧) :


𝜕𝑓 1 𝜕𝑓 𝜕𝑓
⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝑢
𝑟𝑜𝑡 ⃗ = 𝑒𝜌 + 𝑒𝜑 + 𝑒
𝜕𝜌 𝜌 𝜕𝜑 𝜕𝑧 𝑧

1 𝜕𝑢𝑧 𝜕𝑢𝜑 𝜕𝑢𝜌 𝜕𝑢𝑧 1 𝜕(𝜌𝑢𝜑 ) 𝜕𝑢𝜌


⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑟𝑜𝑡 𝑢 ⃗ =( − ) 𝑒𝜌 + ( − ) 𝑒𝜑 + ( − )𝑒
𝜌 𝜕𝜑 𝜕𝑧 𝜕𝑧 𝜕𝜌 𝜌 𝜕𝜌 𝜕𝜑 𝑧

• En coordonnées sphériques (𝑟, 𝜃, 𝜑) :

1 𝜕(sin 𝜃 𝑢𝜑 ) 𝜕𝑢𝜃 1 𝜕𝑢𝑟 1 𝜕(𝑟𝑢𝜑 ) 1 𝜕(𝑟𝑢𝜃 ) 𝜕𝑢𝑟


⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑟𝑜𝑡 𝑢 ⃗ = ( − ) 𝑒𝑟 + ( − ) 𝑒𝜃 + ( − )𝑒
𝑟 sin 𝜃 𝜕𝜃 𝜕𝜑 𝑟 sin 𝜃 𝜕𝜑 𝑟 𝜕𝑟 𝑟 𝜕𝑟 𝜕𝜃 𝜑

6.5 Opérateur laplacien


L’opérateur laplacien s’applique à tous les champs qu’ils soient scalaires ou vectoriels. Dans
ce cours, on va se limiter au laplacien scalaire qui consiste à faire appel à l’opérateur nabla
⃗ (∇
deux fois de suite : ∆𝑓 = ∇ ⃗ 𝑓) = ∇
⃗ 2 𝑓.

• En coordonnées cartésiennes (𝑥, 𝑦, 𝑧) :

𝜕 2 𝑢𝑥 𝜕 2 𝑢𝑦 𝜕 2 𝑢𝑧
∆𝑓 = + +
𝜕𝑥 2 𝜕𝑦 2 𝜕𝑧 2

• En coordonnées cylindriques (𝜌, 𝜑, 𝑧) :

1 𝜕 𝜕𝑓 1 𝜕 2𝑓 𝜕 2𝑓
∆𝑓 = (𝜌 ) + 2 2 + 2
𝜌 𝜕𝜌 𝜕𝜌 𝜌 𝜕𝜑 𝜕𝑧

• En coordonnées sphériques (𝑟, 𝜃, 𝜑) :


1 𝜕 𝜕𝑓 1 𝜕 𝜕𝑓 1 𝜕 2𝑓
∆𝑓 = 2 (𝑟 2 ) + 2 (sin 𝜃 ) + 2 2
𝑟 𝜕𝑟 𝜕𝑟 𝑟 sin 𝜃 𝜕𝜃 𝜕𝜃 𝑟 sin 𝜃 𝜕𝜑 2

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