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CONTENU DU COURS

• CHAP1 GENERALITES ET NOTIONS DE BASE SUR


LA MECANIQUE DES FLUIDES
• CHAP2 STATIQUE DES FLUIDES ET APPLICATIONS
• CHAP3 EQUATIONS DE BASE EN DYNAMIQUE
DES FLUIDES ET APPLICATIONS
• CHAP4 ECOULEMENTS EN CHARGE EN
DYNAMIQUE DES FLUIDES ET APPLICATIONS
• CHAP5 ECOULEMENTS A SURFACE LIBRE EN
DYNAMIQUE DES FLUIDES ET APPLICATIONS
CHAP I : NOTIONS GENERALES SUR LA MECANIQUE DES FLUIDES

1. Mécanique des fluides dans l’ingénierie


1.1. Qu’est ce que la Mécanique ?
C’est la science des mouvements et/ou des déformations des systèmes matériels. Elle étudie également les
forces qui sont à l’origine des mouvements et des déformations des corps (systèmes matériels)
La Mécanique va se scinder en plusieurs branches en fonction de l’état du corps à étudier.

 Corps à l’état Solide : Mécanique des solides ou Mécanique des corps indéformables

 Corps à l’état liquide la masse volumique  varie très peu ; Mécanique des fluides quasi
incompressibles ou Mécanique des corps déformables

 Corps à l’état gazeux  varie sensiblement: Mécanique des fluides compressibles ou Mécanique des
corps déformables

a. Corps à l’état liquide ou gazeux est le fluide :


Les fluides peuvent exister sous deux états : état liquide, état gazeux.
a.1 Les liquides : sont pratiquement incompressibles et inexpansibles ; ils prennent la forme du
récipient qui les contient et en occupant la partie inférieure ; ils sont limités à la partie supérieure par une
surface libre.
a.2 Les gaz : sont expansibles et compressibles ; ils occupent tout le volume qui leur est offert et ne
présentent pas de surface libre.

1
1.2. Qu’est ce qu’un fluide?
Un fluide est un corps physique sans rigidité qui peut se déplacer ou see déformer sous l’action de forces
extérieures très faibles. Cette propriété est due à la grande mobilité des diverses particules qui le constituent.
En fonction du mouvement du fluide, la Mécanique des fluides se divise en deux branches :

 Fluides auu repos (sans mouvement) : Statique ou Hydrostatique des fluides


 Fluides en mouvement : Dynamique des fluides

zeux ou liquide), la dynamique des fluides se divise en deux branches :


Suivant l’état du fluide (gazeux

 Hydraulique pour les liquides


 Aérodynamique pour les gaz

2
1.3. Qu’est ce que la Mécanique des Fluides ?
C’est une branche de la Mécanique appliquée, ayant trait au comportement des fluides au repos et en
mouvement.
a. Fluide Idéal / Parfait
Lorsqu’un fluide se déforme, les couches qui le forment glissent les unes sur les autres.
le fluide parfait est un fluide idéal dans lequel les forces de frottement ou tensions de cisaillement, aussi bien
dans le mouvement qu’au repos, sont négligeables (sinon nulles). Le fluide est quasi incompressible. C’est une
hypothèse de travail en mécanique des fluides qui idéalise l’écoulement.
b. Fluide réel
Par opposition au fluide idéal, c’est un fluide pour lequel les contraintes visqueuses V sont différentes de zéro
(V  0). D’où, les pertes d’énergie durant l’écoulement sont non nulles V  0 et perte  0

L’isotropie d’un fluide


Propriétés identiques dans toutes les directions de l’espace.

La continuité
Remplacer la structure moléculaire par un milieu continu. Propriétés physiques distribuées uniformément au sein
de la matière ;

Un fluide est aussi milieu continu c’est une quantité finie et uniforme de matières ; ainsi on peut parler
de vitesse, d’accélération, de masse volumique de densité en un point.

Propriétés ou Grandeurs physiques

 Qu’est ce la masse volumique  = M/V Kg/ m3


 Qu’est ce le poids spécifique  =  g = Mg/V N/m3
 Qu’est ce densité relative S= /o o est la masse volumique d’un fluide de référence par exemple
l’eau pure à 4°C et à la pression atmosphérique.
 Qu’est ce le volume spécifique Vs = 1/ utilisé surtout pour les gaz
Loi des gaz parfaits
P= R T
 Avec R = 8312/M M = poids moléculaire du gaz
P = pression absolue en Pascals (1 bar = 105 Pa)
T = Température absolue en Kelvin (conversion T°K = T°C + 273.15)
ρ = masse volumique du gaz kg/m3

Les gaz réels


Lorsque le gaz n’est pas parfait, il existe d’autres relations traduisant leur comportement.

Module d’élasticité K (N/m²) ou Pa

3
M
 dp dp   M  V  dM  0  d ( V )
K   V
dv d dv d
dV  Vd  0   
v  V 
 Module de compressibilité K’= 1/K

Qu’est ce que la viscosité


C’est une grandeur qui caractérise les frottements internes du fluide, autrement dit sa capacité à s’écouler.
Elle caractérise la résistance d'un fluide à son écoulement lorsqu'il est soumis à l'application d'une force.
C’est à dire, les fluides de grande viscosité résistent à l'écoulement et les fluides de faible viscosité
s'écoulent facilement..

C’est la propriété par laquelle le fluide offre de la résistance au cisaillement (déformation) ou encore
à l’écoulement: causes :
 Attraction moléculaire (cohésion)
 Echange de quantité de mouvement
Elle dépend de la nature du fluide, de la température
Deux façons d’exprimer la viscosité :
 Viscosité dynamique ou absolue  unité Pa.S ou la poise = Pa.S/10
 Viscosité cinématique  =  / Unité m²/s ou stokes = 10-4 m²/s

Mise en évidence de la viscosité


 Expérience de couette
 Expérience de newton
x3
Espace annulaire entre 2 cylindres coaxiaux occupé par fluide
Un cylindre animé d’un mouvement de rotation
Conséquence : L’autre cylindre suit le mouvement de rotation

x1 x2

4
2.2 Loi de viscosité de Newton


En appliquant la force F sur la plaque supérieure, elle se déplace à une vitesse V (que l’on notera U) entraînant
la déformation du fluide d’épaisseur de couche h par son mouvement avec une vitesse qui varie en fonction de
y. Les particules de fluide au contact de la paroi solide sont animées de la même vitesse que la paroi (nulle ou
non nulle). C’est la condition d’adhérence à la paroi. Il y a une relation entre la vitesse et la force. Si A est la
section de la plaque au contact avec le fluide, nous avons
 F U  u 
F est proportionnelle à A*U et τ  τ  μ   μ 
h A h  y 
dU dU F dU μ
   F  A    ν 
dy dy A dy ρ

 : Coefficient de viscosité dynamique du fluide (Pa.s) ou N.s/m²)


 : Coefficient de viscosité cinématique
cinémati du fluide (m²/s)
ρ masse volumique et  = viscosité cinématique du fluide
 : Contrainte visqueuse tangentielle
A : Surface ; F : Force de frottement entre deux couches adjacentes de fluide
h : épaisseur de la couche de fluide

Remarque 1 : Dans le système international (SI), l'unité de la viscosité dynamique est le Pascal seconde
(Pa.s) ou Poiseuille (Pl) :11 Pa.s = 1 Pl = 1 kg/m.s

Remarque 2 (unité):
On utilise souvent le Stokes (St) comme unité de mesure de la viscosité cinématique.
1 St= 10-4 m²/s

Remarque 3 (Influence de la température) :


Lorsque la température augmente, la viscosité d'un fluide décroît car sa densité diminue.

Remarque 4 (différence entre viscosité dynamique et viscosité cinématique)


La viscosité cinématique caractérise le temps d'écoulement d’un liquide. Par contre, la viscosité
dynamique correspond à la réalité physique du comportement d’un fluide soumis à une sollicitation
(effort). En d’autres termes,, cette dernière exprime la « rigidité » d’und’un fluide à une vitesse de
déformation en cisaillement
Données de viscosité de quelques fluides

5
Fluide μ (Pa·s) (N.S/m²)
eau (0 °C) 1.787 10-3
eau (20 °C) 1,002·10-3
eau (100 °C) 0,2818·10-3
Huile d'olive (20 ≈ 100·10-3
glycérol (20 °C) ≈ 1000·10-3
Hydrogène (20 0,86·10-5
Oxygène (20 °C) 1,95·10-5

Rhéologie des fluides:


Relation contrainte tangentielle et déformation angulaire ::
Cette relation est la suivante
dv
 n
 
dn
Si  est indépendant de dV /dn alors le fluide est newtonien :
Exemple de fluide newtonien : La majorité des fluides techniques : eau, air gaz, vapeurs, huiles légères etc.

cas des Fluides newtoniens n = 1.0


dv
1  
dn

Sinon le fluide est dit non newtonien :


Ce sont les fluides dilatants pseudos plastiques et plastiques …
Exemples : Graissage, lubrifiant pneumatique

Cas des Fluides non newtoniens : n ≠ 1.0


 Fluide plastique idéal : exemple : pâtes dentifrice crème, peintures, boues, vases liquides :
tension minimale avant l’écoulement c
dv
 c   loi de Bingham
dn
 Fluide pseudo plastique ex : polymères, matières plastiques

   c n  
dv
dn
loi d’Herschel – Buckley ou généralisation de la loi de Bingham

 Fluide thixotropique: la viscosité varie avec le temps :


au repos la viscosité est élevée et prend une valeur donnée ; après agitation la viscosité prend une
valeur plus faible. Ex : colles, graisses, gomme, savon, silicones, bitumes
   b  (  a   b )e  t / to
t = temps écoulé depuis la fin de l’agitation
to = temps de relaxation caractéristique du fluide
 Fluide dilatant : la viscosité varie avec le temps : la viscosité augmente avec l’agitation du
fluide : ex : pâtes d’argile, sirops de sucre boues pulpes encres huiles lourdes, pâtes, béton,
peintures, vernis, sang, lait, solution sucrées etc.

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- Equations pour : Fluides non newtoniens

 u  I.2.1-e
τ n  μ   avec n  1
 y 

Plusieurs cas se présentent :


 Fluide plastique idéal : exemple : pâtes dentifrice crème, peintures, boues, vases liquides :
tension minimale avant l’écoulement c

 u  Loi de Bingham
τ  τc  μ  
 y 

- Fluide pseudo plastique ex : polymères, matières plastiques

  c n  
dv
dn
loi d’Herschel – Buckley ou généralisation de la loi de Bingham

- les polymères, les matières plastiques.

 u  Loi de Herschel- Buckey


 τ  τ c n  μ  
 y 

- Fluide thixotropique: la viscosité varie avec le temps :


au repos la viscosité est élevée et prend une valeur donnée ; après agitation la viscosité prend une
valeur plus faible. Exemple : colles, graisses, gomme, savon, silicones, bitumes
   b  (  a   b ) e  t / to
t = temps écoulé depuis la fin de l’agitation
to = temps de relaxation caractéristique du fluide

Exemples : colle, graisse, gomme, savon, silicone, bitume


 Fluide dilatant : Fluide dilatant : la viscosité varie avec le temps : la viscosité augmente
avec l’agitation du fluide :
Exemple : pâtes d’argile, sirops de sucre, boues, pulpes encres, huiles lourdes, pâtes, béton,
peintures, vernis, sang, lait, solution sucrées etc.

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 Courbes de comportement rhéologique

du/dy

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 Appareils de mesure de la viscosité
On a plusieurs appareils Viscosimètre à tube viscosimètre d’Oswald, viscosimètre rotatifs (mach Michael et
Stormer) etc….

 Tableau de viscosité de quelques fluides

Produits Viscosité dynamique en Pa.s Viscosité cinématique en m 2.s-1


H2 8,9.10-6 105.10-6
CO2 14,8.10-6 8,04.10-6
N2 17,5.10-6 15,2.10-6
air 18,5.10-6 15,6.10-6
aniline 0,47.10-3 0,46.10-6
toluène 0,59.10-3 0,681.10-6
eau 1,005.10-3 1,007.10-6
éthanol 1,20.10-3 1,51.10-6
mercure 1,554.10-3 0,1147.10-6
lait 2,0.10-3 1,93.10-6
sang de l’homme à 37°C 4,0.10-3
huile d’olive 84.10-3 91,5.10-6
glycérol 1.49 1182.10-6
miel (liq après agitation) 6 4280.10-6
vernis /peintures 10 à 1000
100 100 000
résines/goudron/bitume

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Tension superficielle : Qu’est ce que la tension superficielle
C’est une force d’affinité intermoléculaire qui engendre des forces d’adhésion ou d’attraction à l’interface entre
fluides (air-eau, mercure –fluide) et aussi à l’interface entre fluide et solide. Cette force notée  va dépendre de
la nature des fluides en présence et de la température.
La tension ou énergie superficielle se manifeste
 à la surface libre d’un fluide
 ou à la surface de séparation entre deux fluides non miscibles.

En effet un liquide est formé de molécules dont la cohésion est assurée par des forces d’attraction
1
intermoléculaires (forces de Van der Valls ) la somme vectorielle de ces forces d’attraction est nulle.
r

A l’intérieur du liquide ces forces s’équilibrent


A la surface libre (interface air et eau) ces forces sont déséquilibrées
 forces de la phase gazeuse plus faibles
 forces de la phase liquide plus denses
Ce déséquilibre entraîne une attraction des molécules de surface vers l’intérieur du liquide qui se manifeste par
une tendance à la contraction de la surface.

G (air) Couche homogène

L (eau)

Ainsi pour déplacer une molécule intérieure vers la surface libre il faut développer une énergie (une énergie
superficielle) qui est la tension de surface ou tension superficielle s. Cette énergie est exprimée en N/m

 Du point de vue macroscopique, la surface caractérise une discontinuité entre 2 milieux.


 Du point de vue microscopique, la surface apparaît comme une zone de transition dans laquelle on passe
graduellement d’un milieu à un autre.

La surface libre est donc une couche homogène dans le sens de la longueur et hétérogène dans le sens vertical
(ou perpendiculaire).

La tension superficielle dépend de beaucoup de facteurs : nature des fluides en présence, forces
intermoléculaires, température, surfaces de contact etc…

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Tension superficielle de l’eau à différentes températures

EAU
T°C -5 0 5 10 15 20 25 30

N /m 0,0764 0,0756 0,0749 0,0742 0,0735 0,0728 0,0720 0,0712

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Ascension et dépression dans les tubes capillaires : Loi de JURIN
Les effets de la tension superficielle ne sont en général pas importants ; néanmoins il faut les prendre en
considération.
Elle peut être mesurée par
 Montée ‘h’ d’un liquide dans un tube capillaire «le liquide mouille le tube »
 Descente ‘h’ d’un liquide dans un tube capillaire «le liquide ne mouille pas le tube »

Poids de fluide de colonne h P = ρg*r²*h


Force due à  F = *2*r * cos à l’équilibre
F = P ce qui donne la relation ci dessous
des
La relation entre h et  est donnée par :
2
h cos
gr
r : rayon du tube et  angle de raccordement.

Pour un liquide non mouillant comme le mercure (Hg)


nous avons une dépression.

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Enoncé de la loi de Jurin
L’ascension capillaire h est inversement
proportionnelle au rayon du tube contenant le fluide.
L’angle  varie avec la nature des corps qui sont
en présence.
Eau/air :  = 0° ; mercure/air :  = 130°

Illustration du phénomène

L
Fil de
Fer
A A’

Membrane d’eau
savonneuse

dx


F Barreau
coulissant
Membrane tendue entre les branches d’un fil de fer
coudé

Si un fil de fer coudé muni d’un échelon coulissant de longueur L, tel que représenté par la figure ci-contre, est
trempé dans une solution d’eau de savon (par exemple). On constate, en le ressortant qu’une membrane reste
tendue aux bords du fil.

On voit que les forces de tension superficielles rappellent le barreau coulissant vers le haut et qu’il faut appliquer

une certaine force F pour le faire descendre d’une distance dx donc pour augmenter la surface de dS = Ldx

En examinant la coupe AA’ on remarque qu’il y a deux interfaces liquide – gaz, donc que la force F est rapportée
à deux faces (dans le cas d’une nappe libre il n’y a qu’une interface la force étant alors réduite de moitié).
En vertu du principe de conservation de l’énergie, le travail W = F.dx fourni pour augmenter la surface de la
membrane correspond à une augmentation équivalente de l’énergie interne d’où :
dU F
   (N / m)
2 dS 2L
 : est donc une force par unité de longueur. Elle dépend de la température et diminue presque
linéairement avec l’augmentation de cette dernière.

Mesure de la tension superficielle


Elle consiste à plonger un anneau circulaire de rayon r dans de l’eau ; on suppose que l’épaisseur de l’anneau
est petite.
Force F doit vaincre tension  et poids colonne dz de fluide
Force due à  F = *2*r1+ *2*r2 =*2*(r1+r2) avec r = (r1+r2)/2 on aura
Poids P = ρg*(r2²-r1²)*dz poids de la couronne; avec (r1 r2) P  0.0

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Ou r1 et r2 voisins (r1 r2) F = *4*r

Donc le force F = *4*r ce qui permet de déterminer  avec la connaissance du rayon moyen de l’anneau ;

r
eau

F

Volatilité de l’eau – Cavitation


Si l’eau liquide est mise en présence du vide, elle se vaporise jusqu'à ce que la pression atteigne une certaine
«valeur» limite qui est la pression de vapeur saturante. Aux températures ordinaires, cette limite est d’environ
1/35 d’atmosphère à 23°C (eau à 25°C la pression de vapeur est de 0.33 m de colonne d’eau. En principe
l’apparition de vapeur au sein du liquide n’est pas à craindre si le liquide est au repos ; il n’en est pas de même
quand le fluide est en mouvement.

Quand le fluide est en mouvement, des variations de vitesses importantes entraînent des variations importantes
de pression (Equation de Bernoulli).

Il peut arriver que la pression absolue en certains points devienne brusquement inférieure à la pression de
vapeur saturante. Le liquide entre alors localement en ébullition et des bulles de vapeur apparaissent au sein
même de l’écoulement. C’est le phénomène de cavitation (il s’est produit en fait une évaporation). Il est le plus
souvent nuisible aux canalisations où il se produit.

Ce phénomène est extrêmement destructeur car lorsque ces cavités se résolvent, ils produisent des chocs
violents sur les parois situées à proximité. Le matériau subit des efforts locaux qui peuvent dépasser la limite de
résistance. Sur le plan pratique, on évite de faire descendre la pression en dessous d’une demi-atmosphère.

14
15
Tableau de Pression de vapeur de l’eau et certains fluides (voir ci-dessous).

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Concepts utilisés en dynamique des fluides
Types d’écoulements
Selon la vitesse relative aux dimensions géométriques de l’écoulement, on observe, à partir d’un certain seuil,
l’apparition de fluctuations de la vitesse que l’on nomme turbulence. Le nombre de Reynolds permet de
déterminer le type d’écoulement. De façon générale, le nombre de Reynolds s’écrit :
VL
Re 

avec V = Vitesse moyenne de l’écoulement
L = longueur caractéristique de l’environnement de l’écoulement
 = viscosité cinématique du fluide (m²/s)
Ainsi on distingue deux types d’écoulement suivant le nombre de Reynolds.
 Un écoulement laminaire :
 Re < 2500 c’est un écoulement ordonné dans lequel les couches de fluide se déplacent les unes sur
les autres (ou écoulement en couches parallèles). Cet écoulement est gouverné par la loi de Newton qui
stipule que la contrainte tangentielle est proportionnelle au gradient transversal de vitesse ;
 Comme exemple d’écoulement laminaire on a les systèmes de lubrification, les écoulements
d’huile dans les vérins dans les presses, les systèmes hydrauliques etc….

 Ecoulement Turbulent Re > 4 000


Un écoulement turbulent a les caractéristiques suivantes :
 écoulement avec un brassage intense du fluide
 un échange de quantité de mouvement très important
 des tensions de cisaillement élevée (frottements ou pertes d’énergie/ de charge)
 aux pertes d’énergie qui sont proportionnelles à V  avec 1,7    2

Comme exemple d’écoulement turbulent on a l’écoulement de l’eau dans les conduites.

Profils de vitesses :
Le mouvement du fluide peut être considéré comme résultant du glissement des couches de fluide les unes sur
les autres. La vitesse de chaque couche est une fonction de la distance z V = V(z) Cette distribution de vitesse
variera selon que le régime est laminaire ou turbulent.

Vmax

dV
z + dz V+ dV
dz

z V

V=0

paroi

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Régime Permanent ou Ecoulement Permanent
C’est un Régime pour lequel les paramètres caractéristiques de l’écoulement ne varient pas en fonction du temps

 P, V , Q   0
t
P : pression
V : vitesse
Q : débit
Exemple d’écoulement permanent : écoulement de l’eau dans les conduites si on prend les valeurs moyennes
caractéristiques de l’écoulement.

Régime non Permanent ou Ecoulement non Permanent


Régime pour lequel les paramètres caractéristiques de l’écoulement varient en fonction du temps.

P , V , Q   0
t

Exemple d’écoulement non permanent : vidange d’un Réservoir, coup de bélier dans les conduites, écoulement
dans les canaux après pluie

Mouvement Uniforme
Il est caractérisé par  P , V , Q  0
S
S

V(S1) V(S2)

V(S1) = V(S2) V/s = 0


Dans le cas contraire on a un mouvement non uniforme
Mouvement Rotationnel
C’est le mouvement le plus important en (hydraulique) hydrodynamique. La rotation d’une particule fluide autour
de son centre de masse, est mesurée à partir des différences de vitesses de ses faces opposées.
Vitesses angulaires
Suivant le plan (X,Z)

Z
U+ U/Z *dZ Z

B C
U/Z *dZ dt
W+ W/X *dX
W
A U/Z * dt
D
W/X *dX dt
U

W/X * dt 18
Déterminons le taux de rotation de cet élément fluide dxdz,, autour d’un axe passant par y (ou tout autre axe
dans les autres plans) , en considérant comme positif le sens des aiguilles d’une montre, peut être exprimé
en fonction des vitesses, u et w (plan xz), et en fonction des variations des vitesses, (u/dz)dz et (w/dx)dx.

 sur la face AB la contribution à la vitesse angulaire par unité de temps est approximativement égale à la
tangente de l’angle dû à la variation de
(W  W + W/X * dt)
La tangente de l’angle dû à la variation de W est W/X
 sur la face AD,, la tangente de l’angle due à la variation de U est - U/Z


D’où, dans le plan (X, Z) la vitesse angulaire est 1  W -  U
2 X Z

Suivant le plan (X, Y)

En adoptant une démarche similaire, on trouve une vitesse angulaire égale à 1   U -  V 


2  Y X 
Suivant le plan (Y,Z)


En utilisant la même approche, on obtient une vitesse angulaire de 1  V -  W
2 Z Y

Forme vectorielle du rotationnel de Vu,v, w 

Rot V   xV 
2 * vitessangu laire

On identifie les termes coordonnées (x,y,z)


(
NB :théorème de Stokes (rappel)

 n * (xV )dA   V * dr
A contour

19
La rotation

Les différences   U -  V  ;
 V
 -
W 
 ;
 W
 -
 U  sont les rotations associées.

 Y X   Z Y   X Z 

Rot V  0  Écoulement irrotationnel


Rot V  0  Écoulement rotationnel
Les déformations angulaires

X

Elles sont définies par les sommes :  W   U
Z
 ; VZ  W
Y
 ;  UY  V
X

Remarque : elles peuvent être nulles ou non nulles
Ecoulement Unidimensionnel
C’est un écoulement dans une seule direction
Ligne de courant, tube de courant, filet de courant

Surface S entourant le point M

V
Section S1

Filet de courant

Tube de courant

Ligne de courant
Section S2

 Une ligne de courant est une ligne dont la tangente en tout point est colinéaire au vecteur vitesse en ce
point du fluide.

V
V
Ligne de courant

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Il n’y a pas d’écoulement en travers une ligne de courant
C’est la courbe suivant laquelle se déplace un élément de fluide équation de ligne de courant : dX  DY  dZ
U V W
 un tube de courant est un ensemble de lignes de courant définissant un volume de courant bien défini.

Lignes de courant

Tube de courant
 Un filet de courant est un tube de courant s’appuyant sur un petit élément de surface S.
 Ne pas confondre avec la trajectoire du fluide

Couche Limite δ
C’est une mince couche d’épaisseur  au voisinage d’une paroi siège de gradient de vitesse élevé et donc de
force de cisaillement  élevée. Ceci se produit quelle que soit la nature du fluide en mouvement (réel ou idéal)
La couche limite peut être laminaire ou turbulente.


x
Paroi solide
V/ y = 0
V/ y  0

21
COMPLEMENT
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
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15
16
17
18
19
20
21
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27
28
29
30
31
B. Bonnel , Octobre 2006
Chapitre V : Tension superficielle et capillarité (version imitiale :
N. Lebrun et D. Dangoisse,
V-1 Tension superficielle Octobre 2004)

1 - Quelques observations

Deux plaques de verre entre lesquelles on a


déposé un mince film d’eau semblemt collées
l’une à l’autre. La plaque inférieure peut
supporter une masse de plusieurs centaines de
grammes avant de tomber.

Dans un tube, la surface Une punaise (ou une Certains insectes sont
libre de l'eau forme un aiguille d’acier) flotte à la capables de se déplacer
ménisque près des bords. surface de l'eau. sur l’eau.

http://perso.wanadoo.fr/philippe.bo
http://blog.empyree.org/?Galerie
euf/robert/physique/mouille.htm N. Vandewalle et al., Université de Liège
-photo
2 - Force de tension superficielle
Les phénomènes observés précédemment sont dûs à l’existence de forces existant à la
surface libre du liquide :

Imaginons qu’on veuille créer à la surface libre d’un liquide une


L
ouverture en forme de fente, de longueur L et de largeur ∆x très
∆x petite : il faut pour cela exercer en plusieurs points de l’ouverture
des forces Ti, qui doivent être des forces de traction : En effet, le
liquide→ tend à s’opposer à cette opération en développant une
force F de norme F qui s’oppose aux forces Ti.

La norme F de la force F est proportionnelle à la longueur L de la
fente. On peut donc écrire
F = γL
Le coefficient γ s’appelle tension superficielle et se mesure en N/m.

Expérience faite en salle de TP :


Un fil de coton est placé sur un anneau que l’on
plonge dans de l’eau savonneuse. Si le film de
savon remplit tout l’anneau, le fil reste détendu. Si
on perce l’un des deux côtés, le fil se tend.
La tension superficielle est la même en tout point
de la surface du film ; la force F est normale en
tout point du fil de coton : c’est elle qui tend le fil. N. Vandewalle et al., Université de Liège
La tension superficielle dépend du liquide, du milieu qui surmonte sa surface libre et de la
température.
Quelques valeurs de γ pour un liquide placé dans l’air :

Attention, piège !
Soit un cadre filaire ABCD dont le côté AB, de longueur L, peut glisser sur DA et CB.
Plongé initialement dans de l'eau savonneuse, ce cadre est rempli d'une

lame mince liquide.
On maintient le fil mobile en équilibre en exerçant sur lui une force F .
Le liquide tire AB vers DC avec une force f sur chaque face de la lame :
Mais la lame possède deux faces...


D f A F

F C →
f B

f=γL Donc : F=2f=2γL


Pour une face de la lame de savon. J. Carbonnet et M. Roques, Lycée Louis Vincent, Metz
3 - Aspect énergétique
a . Point de vue microscopique

http://perso.orange.fr/philippe.
boeuf/robert/physique/goutte-
eau.htm

http://wwwens.uqac.ca/chimie
/Chimie_physique/Chapitres/c
hap_4.htm

Les deux schémas ci-dessus représentent les forces qui agissent sur les molécules plongées
dans un liquide, et sur celles qui sont au voisinage de sa surface libre.

Dans un liquide, on peut imaginer que les molécules qui sont à l’intérieur du liquide sont
soumises à des forces différentes de celles subies par les molécules qui sont situées à la
surface du liquide : en effet, dans la phase liquide contrairement à ce que l’on a vu en phase
gazeuse, les molécules se touchent. Bien souvent, ces molécules ne sont pas neutres sur le
plan électrique. C’est le cas tout particulièrement de l’eau qui porte un moment dipolaire
important. Ces moments dipolaires interfèrent les uns avec les autres de telles sorte qu’au
sein du liquide une molécule est l’objet de tensions orientées dans toutes les directions de la
sphère qui l’entoure. Sur la surface du liquide, ces tensions sont limitées à la demi sphère
située sous la surface. Il s’ensuit que la résultante de ces forces ne peut pas être nulle.
Cette résultante est nécessairement dirigée vers le bas, puisque (sauf s’il y a évaporation) le
liquide ne s’échappe pas du récipient. Ce phénomène se traduit par l’apparition d’une
tension de surface caractéristique de chacun des liquides. On peut dire qu’il se forme un
film de molécules en surface qui n’a pas plus tout à fait la même structure que celle
que l’on retrouve au sein du liquide.

b . Energie potentielle de surface

Revenons à la figure déjà vue en V-2. Pour “ouvrir” une fente à la


L surface du liquide, il faut apporter de l’énergie, pour lutter contre la

∆x force F qui s’oppose à cette action. →


Cette énergie est mesurée au signe près par le travail de →
F au cours
de l’accroissement de surface. Au signe près, car F effectue un
travail résistant et que ceci accroît l’énergie du liquide.

Si l’on oublie les problèmes de signe, on


peut simplement écrire l’augmentation ∆E = F.∆x = γL.∆x , soit ∆E = γ.∆S
d’énergie apporté à la surface comme

Ainsi la tension superficielle γ peut aussi se définir comme le


∆E
rapport de l’augmentation d’énergie potentielle de surface par γ =
unité de surface accrue. ∆S
La tension superficielle peut donc aussi se mesurer en Joules / m2.
La relation ∆E = γ.∆S peut aussi s’écrire E = γ.S : L’énergie potentielle de surface d’un
liquide est proportionnelle à la surface libre de ce liquide. Or une condition de stabilité
d’équilibre est que l’énergie potentielle soit la plus basse possible (pensez à l’énergie
potentielle de pesanteur). Il s’ensuit que
La surface libre d’un liquide se place naturellement pour être la plus petite
possible.
L’étude microscopique vue ci-dessus suggérait déjà cette notion de surface minimale.

Exemple 1 : pourquoi les gouttes d’eau (ou de whisky) sont-elles sphériques ?

http://forum.hardware.fr/har
dwarefr/Photonumerique

Hergé, “on a marché sur la


Lune”, page 5

Parce que, pour un volume de liquide donné, c’est cette forme qui donne une enveloppe de
surface minimale.

Exemple 2 : pourquoi, lorsqu’on rapproche deux gouttes d’eau, celles-ci se fondent-elles


en une seule ?
En "cassant" une gouttelette en deux, on crée de la
surface : deux sphères de volume V/2 ont une aire
plus grande qu'une sphère de volume V. Si les deux
gouttelettes se rencontrent, elles ont donc tendance Réunion de deux gouttes pour réduire
à fusionner pour minimiser leur surface. la surface et donc l’énergie
4 – Application : agents tensioactifs

Les agents tensioactifs abaissent la valeur de γ des liquides dans lesquels ils sont ajoutés
et les rendent mouillants, moussants, détergents, émulsifiants...
Si l'énergie de surface entre un solide et l'eau est importante, l'eau reste sous forme de
gouttelettes : certains tissus laissent glisser l'eau. En ajoutant un agent tensioactif, l'énergie
de surface diminue, la goutte s'étale et peut pénétrer dans le tissu.

Les émulsifiants sont des tensioactifs : pour garder l'huile


d’une vinaigrette sous la forme de petites gouttelettes, ou
émulsion, il faut diminuer la tension superficielle afin que le
gain d'énergie de surface lorsque deux gouttes se réunissent
soit faible.

Les tensioactifs permettent de stabiliser les bulles. Une


bulle, formée dans un verre d'eau avec une paille, crève,
lorsqu'elle atteint la surface. En ajoutant du sirop dans
l'eau, la bulle reste à la surface. L'augmentation de surface
due à la présence de la bulle ne provoque pas une grande Une mousse. Représentation
augmentation d'énergie car γ est faible. C’est pourquoi les d'un film d'eau dans une
lessives, qui contiennent des agents tensioactifs pour double couche de tensioactifs
favoriser la pénétration de l’eau dans less tissus, moussent qui assure la stabilité de la
bulle. © P. Le Perchec
facilement.
V- 2 Surpression dans les gouttes – Loi de Laplace (1749 – 1827)
Soit une goutte sphérique de rayon R : les forces de tension superficielle, qui sont dirigées
vers l’intérieur de la goutte, exercent une compression à l’intérieur de celle-ci. La pression pi
dans la goutte est donc supérieure à celle du milieu extérieur, p0. Cette compression est, bien
sûr, d’autant plus grande que les forces superficielles sont grandes, donc que la tension
superficielle γ est élevée.
La loi de Laplace permet de calculer la différence pi – p0 = ∆p en fonction de R et de γ.

Si on augmente le rayon R de la goutte de dR, son volume


augmente de S.dr = 4πR2dR, où S est la surface de la goutte.
Travail des forces de pression au cours de cette opération :
dR
dW0 = - p0 4πR2dR R
dWi = pi 4πR2dR
Le travail total est donc : dW = (pi - p0)4πR2dR pi p0
Ce travail est égal à celui des forces de tension de surface :
dW = γ dS
La surface d’une sphère vaut : S = 4πR2. Son augmentation dS est égale à : dS = 8πRdR.


Il s’ensuit : ∆ p = pi − p0 = La surpression ∆p est une fonction inverse
R du rayon de la goutte.
Surpression dans les bulles

Attention, piège ! Revoir la planche 3.


Une bulle est formée d’une membrane comportant deux surfaces
(interne et externe) supposées de même rayon R, chacune d’elles
étant le siège d’une tension superficielle. Les forces de pression
qui ont globalement tendance à faire dilater la bulle, doivent
donc compenser les forces de tension superficielle sur les deux
interfaces.
Chaque traversée de surface amène un ∆p = 2 γ / R
4γ La surpression intérieure est donc d'autant
On a donc : ∆ p = pi − p0 =
R plus grande que le rayon de la bulle est petit.

Lorsque deux bulles de diamètres différents sont


reliées, c’est la plus petite qui se dégonfle dans la plus
grande.
Application en Biologie : la respiration chez les êtres vivants
La surface des poumons est augmentée par la
présence des alvéoles.
La dilatation des poumons requiert un travail Po = pression
considérable car la tension superficielle qui colle les du liquide de la
membranes alvéolaires est élevée. cavité pleurale
Pour faciliter la ventilation, des surfactants
réduisent la tension superficielle à la surface interne Pi = pression
des alvéoles. à l’intérieur
de l’alvéole
La présence de ces surfactants réduit le travail
nécessaire à la dilatation des poumons :
Lorsque l'alvéole se dilate, la concentration des
surfactants par unité de surface diminue, la tension
superficielle augmente. La résistance à la dilatation Kane/Sternheim Physique InterEditions
augmente et protège les alvéoles contre l'éclatement.

(pi – po) r = r.∆p= 2γ


La tension superficielle
Expiration Æ p0 augmente, ∆p et r diminuent γ doit être modifiée
Inspiration Æ p0 diminue, ∆p et r augmentent pour que l’équilibre
soit conservé.
r est le rayon d’une alvéole (supposée sphérique).
Photos : http://perso.wanadoo.fr/philippe.boeuf/
V-3 Angle de contact et capillarité robert/physique/mouille.htm
1 - Observations Schémas : S. Giasson, Université de Montréal

• Dans un tube de verre étroit (tube à essai), l'interface air-


liquide est bombée vers le bas : la surface forme un ménisque
concave ; de plus, l'eau s’élève le long des parois,.
• L'eau monte aussi le long des fibres d’une feuille de papier
trempée dans un verre d’eau. Il peut donc avoir ascension de
l’eau, malgré les forces de gravité.

2 - Interprétation
• Une goutte de liquide déposée sur une plaque solide plane et horizontale peut :
• Soit s’étaler, on dit que le liquide
mouille parfaitement le solide.
• soit former une lentille, avec deux cas de figure :
→ θ < 90° :
le liquide mouille imparfaitement le solide

→ θ > 90° :
le liquide ne mouille pas le solide

(Goutte d’eau sur les plumes d'un canard


enduites d’une substance grasse hydrophobe).
3 - Modélisation
L’angle θ s’appelle angle de contact. Il dépend à la fois du liquide, du solide qui le supporte
ou le contient, et du gaz qui environne les deux. Trois paramètres sont donc à prendre en
compte : • La tension superficielle γ entre le solide et le liquide ;
sl
• La tension superficielle γlv entre le liquide et sa phase vapeur ;
• La tension superficielle γsv entre le solide et la vapeur.
Le schéma ci-dessous montre les trois forces en présence, représentées par leurs tensions
superficielles correspondantes :
L’équilibre de la goutte se traduit par
γsv = γsl + γlv cosθ, soit
γ sv − γ sl
cosθ =
γ lv
Ainsi, les phénomènes de capillarité sont liés à un équilibre entre les énergies
de surface liquide –vapeur, liquide –solide et solide-vapeur.
Dans le cas du mouillage, la configuration
adoptée est celle qui minimise la somme des
énergies d'interface entre ces trois milieux.
Le schéma montre que l'énergie d'interface
solide/liquide doit être plus faible que
l'énergie d'interface solide/vapeur. Goutte d’eau sur une feuille de cactus
http://forum.hardware.fr/hardwarefr/Photonumerique
4 - Ascension capillaire (du latin capillus : cheveu)

F Un tube de verre de faible diamètre est plongé dans un liquide
mouillant, de l’eau par exemple. Dans le tube, le niveau du
liquide est supérieur au niveau de la surface libre du récipient.
Le ménisque concave fait un angle θ avec la surface du tube.
L’ascension capillaire est due aux forces superficielles
→ appliquées en tout point du contour du ménisque. La résultante
P F de ces forces équilibre le poids P du liquide soulevé.
L’élévation du liquide dans le tube compense la différence de
pression entre les deux côtés de la paroi. (Loi de Laplace).
Cours de Physique, H. Broch,
Université de Sophia-Anthipolis
Le poids de la colonne de liquide dans le tube P = mg = πR 2 hρg
est équilibré par la force de tension superficielle F = 2πRγ cos θ
s'exerçant sur la ligne de raccordement entre le liquide et la paroi du tube.

2 γ cos θ
On obtient ainsi la relation h= que l’on appelle Loi de Jurin
Rρg
R : rayon intérieur du tube, ρ : masse volumique du liquide, g : accélération de la pesanteur,
γ : tension superficielle du liquide, θ : angle de raccordement liquide/solide
cos θ : parce que seule la composante verticale contribue à la résultante F.
Dans le cas du mouillage parfait, cos θ = 1.
Remarque :
Si l’angle θ dépasse 90o, la loi de Jurin donne h négatif. On parle alors de dépression
capillaire. C’est le cas du mercure au contact du verre et de tous les liquides non mouillants.

Cette fois les forces de cohésion sont supérieures aux forces


→ d’adhésion, le liquide ne mouille pas les parois du tube.
P Le niveau du liquide s’abaisse dans le tube au dessous du
niveau de la surface libre du récipient. Le ménisque est convexe
et forme l’angle θ > 90o avec la paroi du tube.
Les forces de tension superficielle tirent le liquide vers le bas.

La résultante F de ces tensions équilibre maintenant le poids P
F du liquide manquant.

Quelques valeur de l’angle de contact :


V-4 . Mesure de la tension superficielle

Méthode du capillaire (voir en TP)


En appliquant la loi de Jurin, on déduit une valeur de γ de la mesure de la dénivellation h et
de la connaissance des autres paramètres.

Traction sur une lame immergée


On installe sur une extrémité d’un fléau de
balance une lame métallique dont on
connaît la masse. Une fois l’équilibre
atteint, la lame étant hors du liquide, à
l’aide d’une vis sans fin on remonte
lentement un bac chargé du liquide. Au
moment où il y a contact entre la lame et le
liquide, une force d’attraction se développe
et la lame plonge dans le liquide. On doit
alors augmenter la pesée sur l’autre plateau
de la balance pour ramener le fléau à sa
position d’équilibre. La différence de
masse entre ces deux pesées donne accès à
la mesure de la tension de surface du
http://wwwens.uqac.ca/chimie/Chimie_physique/ liquide.
Chapitres/chap_4.htm
Arrachement d’un anneau immergé
On remplace la lame précédente par un anneau en
platine. Cette fois on immerge l’anneau dans le
liquide. On positionne le fléau de la balance à
l’équilibre. Avec la vis sans fin on abaisse lentement
le réservoir. Lorsque l’anneau tend à sortir du
liquide, la tension de surface se développe : l’anneau
est attiré vers le liquide et suit le mouvement
descendant du niveau de liquide. Il faut alors ajouter
des poids sur l’autre plateau de la balance pour le
maintenir en position horizontale, jusqu’au moment
où on obtient l’arrachement.

Méthode du stalagmomètre (voir en TP)


Lorsqu'un liquide de masse volumique ρ s'écoule par un tube fin, le poids des gouttes
obtenues est proportionnel à la tension superficielle γ du liquide et au rayon extérieur R du
tube : mg = kRγ.
On compte le nombre N de gouttes qui s'écoulent
pour un volume V donné : N = Vρg / kRγ.
Le stalagmomètre est ensuite étalonné avec un
liquide de tension γ0 connue : N0 = Vρ0g/k Rγ0

ρN 0
On en tire : γ = γ0
ρ0 N Goutte se détachant d’un robinet
Mécanique des fluides

Licence Sciences et Technologies


Mentions Biochimie - Biologie cellulaire et Physiologie
U.E. Physique Appliquée aux Sciences Naturelles

- Généralités. Statique des fluides 4h 30


- Dynamique des fluides parfaits 4h 30
- Dynamique des fluides visqueux 4h 30
- Phénomènes de surface : tension superficielle,
capillarité 4h 30
Bibliographie

¾ E. Hecht - PHYSIQUE (DeBoeck Université)

¾ J. Kane/D. Sternheim - PHYSIQUE (InterEditions)

¾ D. Giancoli – PHYSIQUE GENERALE 1


Mécanique et thermodynamique (DeBoeck Université)

¾ A. Van de Vorst – INTRODUCTION A LA PHYSIQUE (DeBoeck Université )


Chapitre I : Généralités B. Bonnel et B. Capoen, Sept. 2004

Dernière version : Septembre 2006


I-1 . Les états de la matière

Aspect microscopique

Molécule d’eau : assemblage de trois atomes


(2 atomes d’hydrogène et 1 atome d’oxygène)

Calcium (atomes placés sur


les sommets d’un cube et au
centre des faces)

Arrangement atomique
Aspect visuel
(structure cristalline)
La matière peut exister sous 3 états différents : http://phys.free.fr/etats.htm

Solide Liquide Gaz

Les particules sont : Les particules sont : Les particules sont :


• rapprochées • désordonnées • désordonnées
• liées par des forces • rapprochées • espacées
très importantes • peu liées • non liées

Quand la matière passe d'un état à un autre on dit qu'il y a un changement d'état.
Exemple : L’eau peut être un solide (glace), un liquide (mer), un gaz (vapeur)
Aspect macroscopique

Un solide a une forme propre. Pour modifier cette forme, il


faut exercer des forces importantes. Son volume est donc
pratiquement invariable.

Un liquide n’a pas de forme propre. Il épouse exactement


la forme du récipient qui le contient. Il possède une
surface libre qui limite son volume vers le haut. Comme
pour le solide, ce volume est pratiquement invariable.

Un gaz n’a ni forme propre ni volume propre. Il


occupe tout le volume disponible, aussi grand soit-il.
Un gaz est donc expansible et compressible.

LES LIQUIDES ET LES GAZ


SONT DES FLUIDES
I-2 . Le fluide parfait
Un fluide réel, surtout un liquide, oppose une certaine résistance à
l’écoulement : les particules glissent en frottant les unes sur les autres.
Frottement moléculaire dans le Sens de l’écoulement des
sens inverse du déplacement particules
Le paramètre physique qui traduit l’existence de ces frottements s’appelle la
viscosité. Il est la cause d’une perte d’énergie durant l’écoulement.

« Après avoir versé la même quantité d'alcool à brûler, de sirop, d'huile, de glycérine et
de savon liquide dans les éprouvettes, elles ont été inclinées en même temps.
A ce moment nous pouvons visualiser la vitesse d'écoulement de chacun des liquides. »

savon de vaisselle 1
glycérine 2
huile d'olive 3
sirop de grenadine 4
alcool à brûler 5
5 4 3 2 1
Un fluide parfait est un fluide non visqueux (écoulement sans frottement).
C’est bien sûr un cas idéal.
Dans un fluide en équilibre, il n’y a pas de forces de viscosité : la statique des
fluides parfaits est équivalente à celle des fluides réels.
I-3 . Notion de pression

Si la force pressante F est normale à la


surface pressée S et s’exerce uniformément
en chaque point de cette surface, la pression
s’exprime comme

F La pression est une


p= grandeur scalaire.
S

Le couteau pénètre plus facilement si on


fait agir le tranchant de la lame.

En répartissant la charge sur un grand


nombre de pointes, la pression sur
Cessac Trehenne chaque pointe est relativement faible.
Physique (1958)
p. 88 et 90 Hecht Physique p.396
La pression dans un liquide :

Forces pressantes agissant sur En franchissant le trou, l’eau


des portions de surface s’écoule perpendiculairement
immergées dans un fluide. à la paroi.
La force pressante exercée par un fluide en équilibre sur un élément de
surface quelconque est normale à cet élément.

La pression en un point d’un fluide est donnée par f


p=
où f s’exerce sur un élément de surface s très petit s
et d’orientation quelconque. p s’appelle aussi
“pression hydrostatique”.
Unités de mesure de la pression :

● Unité légale : le Pascal 1Pa = 1 Newton / m2


(# équivalente à une masse de 100 g sur une surface de 1 m2, donc très petite)

● Un multiple : le bar : 1 bar = 105 Pascal (1 mb = 1 hPa)

● Autres unités :
le mm Hg : 1 mm Hg = 133,3 Pa
l’atmosphère : 1 atm = 101325 Pa = 1013,25 mb = 760 mm Hg

Le baromètre ci-contre n’utilise


pas l’unité légale !
Dans les applications numériques,
toutes les pressions doivent être
exprimées en Pascal.
I-4 . Masse volumique d’un fluide
Un échantillon de fluide homogène de masse m et m Unité :
ρ=
occupant un volume V possède la masse volumique V Le kg/m3

Dépendance en pression et en température :


► Liquide (incompressible) : ρ ne dépend pratiquement que de la température T.
En général, ρ diminue lorsque T augmente, puisque V augmente avec T :

Eau pure à 4°C 1000 kg/m3 Mercure à 0°C 13596


kg/m3
Eau pure à 958 kg/m3 Mercure à 13352
100°C 100°C kg/m3

► Gaz : ρ dépend de T et de la pression p.

L’équation des gaz parfaits PV = nRT associée à celle de la masse m = nM donne

M = masse molaire Air à 0°C, p = 1 bar 1,29 kg/m3


m Mp p
ρ= = ∝ R = constante des gaz Air à 0°C, p = 0,9 1,16 kg/m3
V R T T parfaits. bar
Air à 27°C, p = 1 bar 1,17 kg/m3

ρ augmente quand p augmente et diminue lorsque T augmente.


densité
¾ Liquide ou solide : quotient de la masse d’un volume V d’un corps à T sur la masse
d’un même volume d’eau à 4°C.

Eau pure à 100°C 0,958


d= ρ sans unité Mercure à 0°C 13,596
ρ H 2O

¾ Gaz : la référence est l’air dans les mêmes conditions de température et de pression
⇒ densité indépendante de T et p

d gaz = ρ(T, p)
ρ air (T, p)
Exercice
L’obélisque de la place de la Concorde a une masse de 220 tonnes et une
hauteur de 23 m. La masse volumique de la pierre est 2500 kg.m-3. On suppose
que sa surface est un carré identique sur toute la hauteur.
1) Cette colonne peut-elle être posée directement sur le sol meuble ne pouvant
supporter sans déformation qu’une surpression de 0,5 bar ? Sur un sol plus
rigide pouvant supporter 1,2 bar ?
2) Quelle doit être la surface de son socle pour que cela soit possible sur le sol
rigide ?
Chapitre II : Statique des fluides (hydrostatique)
II-1 . Quelques expériences simples

Capsule manométrique pour mesurer la pression dans un liquide

La pression ne dépend pas La pression augmente A profondeur identique,


de l’orientation de la capsule avec la profondeur la pression augmente avec
(cf ch. 1). d’immersion. la masse volumique.
II-2 . Le principe fondamental

fA
Dans un fluide de masse volumique ρ, isolons un petit cylindre
de hauteur AB = h, et de surface de base s. Le fluide est en
fL h équilibre, donc la somme des forces appliquées à ce cylindre
est nulle. Ces forces sont : le poids mg, et les forces pressantes
sur chacune des faces.
fB mg

Comme les forces latérales fL se compensent deux à deux, l’équilibre du cylindre se traduit
par mg + fA + fB = 0, soit, après projection sur la verticale, mg + fA – fB = 0.

Or fA = pA.s et fB = pB.s, pA et pB étant les pressions existant respectivement au sommet et à


la base du cylindre.
De plus m = ρ.V = ρ.s.h . On peut donc simplifier par s.

On obtient ainsi la relation très importante : pB – pA = ρ g h


La pression augmente donc avec la profondeur.
II-3 . Conséquences du principe fondamental
B
A C
1- A B C

Tous les points d’un même fluide situés dans un même plan horizontal sont à la même
pression, et ce quelle que soit la forme du récipient.

2- La surface libre d’un liquide, qui est le lieu des points à


la même pression (vide ou pression atmosphérique), est
un plan horizontal, et ce quelle que soit la forme du
récipient.

3 - Autre expression du principe fondamental :


Soit dans un fluide un volume de hauteur h et de surface de base S :
A pB = pA + ρgh s’écrit aussi pB.S = pA.S + ρg.hS = pA.S + mg
h
La pression en B est égale à celle existant en A
B augmentée du poids de la colonne de fluide de hauteur
h et de section égale à l’unité de surface (1 m2).
II-4 . Application aux gaz : la pression atmosphérique
1 - Existence de la pression atmosphérique :

a) La membrane n’est pas déformée quand ses deux


faces sont en contact avec l’air atmosphérique.

b) Si on raréfie l’air qui baigne sa face interne, la


membrane se creuse, mettant ainsi en évidence la force
pressante que l’air continue d’exercer sur sa face
externe.

Cependant la masse volumique d’un gaz n’est pas constante. Le principe fondamental ne
peut plus s’y appliquer entre deux niveaux quelconques, mais seulement sur de très faibles
hauteurs. On montre que la pression dans le gaz augmente avec la profondeur, mais pas en
suivant une loi linéaire comme dans un liquide (voir page suivante).

La propriété vue en II-3 est encore vraie pour un gaz :


La pression atmosphérique au niveau du sol est égale au poids de la colonne
d’air contenu dans un volume de surface de base égale à l’unité (1 m2) et de
hauteur très grande (100 km).
La pression atmosphérique au sol vaut en moyenne 1013 mb (1 atmosphère) et subit des
variations notables selon le climat. Dans les TD, on prendra souvent patm = 105 Pascal.
2 - Pression en un point quelconque de l’atmosphère : z

Expression différentielle du principe fondamental :


Si l’on oriente vers le haut un axe vertical Oz, et que l’on z + dz
considère une différence de niveaux comprise entre les p z
altitudes z et z + dz, la variation de pression (négative) :

dp = p(z+dz) - p(z) = -ρ(z) g(z) dz O

Hypothèses :
9 L’air obéit à la loi des gaz parfaits (pV = nRT).
9 La température T de l’air ne varie pas avec l’altitude (atmosphère isotherme à To = 273 K
Æ hypothèse grossière).
9 L’accélération de la pesanteur g est constante (vrai à 1% près jusqu’à h = 30 km)
m RT RT
pV = nRT avec n = m / M donne p = =ρ
M V M

avec V : volume de gaz à la pression p ; M ≈ 29 g : masse molaire ; T = 273 K :


température ; R = 8,32 S.I. : constante des gaz parfaits ; ρ : masse volumique).
dp Mg dz où H = RT/Mg vaut environ 8 km.
dp = - ρ g dz donne =- dz = -
p RT H
p z
dp dz p z
exp ( − z )
soit
∫p
p
=−
∫ H
⇒ ln (
patm
)= −
h
⇒ p(z) = p
atm H
atm 0
II-5 . Pression absolue dans un liquide :
Plaçons la membrane de la capsule manométrique sur la
surface libre d’un liquide de façon que sa face externe ,
en contact avec le liquide, soit confondue avec une
portion de cette surface. La membrane ne subit aucune
déformation, donc ses deux faces sont à la même
pression :

La pression à la surface libre d’un liquide exposé à l’air est égale à la pression
atmosphérique.

Il s’ensuit qu’à la profondeur h sous la surface du liquide, la pression est

p = p atm + ρ g h

p s’appelle “pression absolue” (ρgh est la


pression manométrique ou hydrostatique).
p augmente d’environ 1 atmosphère tous les
10 m.
Pression manométrique de quelques fluides dans le corps humain :

Fluide PM (mm Hg) PM (kPa)


Liquide entourant le cerveau 5 à 12 0,7 à 1,6
Humeur aqueuse de l’œil 12 à 24 1,6 à 3,2
Gastro-intestinal 10 à 20 1,3 à 2,7
Poumons
inhalation -2 -0,3
exhalaison 3 0,4
Poitrine intrathoracique
inhalation -6 -0,8
exhalaison -2,5 -0,3
Sang veineux
veinules 8 à 15 1à2
veines 4à8 0,5 à 1
veines majeures 4 0,5
Sang artériel au niveau du
cœur 100 à 140 13 à 19
maximum (systolique) 60 à 90 8 à 12
minimum (diastolique)
Vessie 0 à 25 0à3
moyenne 15 à 30 2à4
pendant la miction
D’après Hecht p. 401
II-6 . En résumé :

z = 5500 m
500 patm
0 p
patm/2 p
atm

z = -5000 m

● Dans l’air : variation exponentielle de p avec z (loi grossière)

p(z) = p exp ( − z ) avec H ≈ 8 km


atm H

● Dans l’océan : variation linéaire de p avec h (loi exacte)

p(h) = p atm + ρ g h p augmente d’une atmosphère tous les 10 m


II-7 . Théorème de Pascal (1628-1662) :

A pA A pA + ∆p
h h
B pB B pb + ∆p

Soit dans un liquide homogène deux points quelconques A et B, distants verticalement de


la profondeur h. La différence de pression entre eux est ρgh. Augmentons, par un procédé
approprié, la pression en A de la quantité ∆p : comme le liquide est pratiquement
incompressible, cette variation de pression ne modifie pas son volume : la masse
volumique ρ et, par conséquent, la quantité ρgh, restent inchangés. Il s’ensuit que la
pression en B augmente aussi de ∆p. D’où l’énoncé du théorème :

Tout liquide en équilibre transmet intégralement et en tous ses points une


variation de pression imposée en l’un quelconque de ces points.

Application : vérin hydraulique


La force exercée sur le petit piston crée une surpression qui est
intégralement transmise au gros piston. Le rapport des forces
est égal au rapport des surfaces des cylindres correspondants :
la force engendrée dans le gros piston peut être très importante
et permet de soulever des charges très lourdes.

Autres applications : presse hydraulique, freinage de voiture… Hecht p. 407


II-8 . Théorème d’Archimède (250 ans avant JC) :
Soit un objet cubique de volume V et de masse volumique hA A
hB ρo
ρ immergé dans un fluide de masse volumique ρo.
h h
ρ
Les forces qui s’exercent sur cet objet sont :
9 Le poids P de norme ρVg ; P
9 Des forces de pression hydrostatique sur les parois horizontales de l’objet
(résultante nulle sur les parois verticales) :
ƒ fa = S(Patm+ρo g ha) descendante sur la face supérieure Sa ;
ƒ fb = S(Patm+ρo g hb) ascendante sur la face inférieure Sb, et avec fb > fa .
La résultante des forces de pression verticales est donc ascendante et a pour norme
A = fb – fa = S ρo g (hb – ha) = ρo V g
La quantité ρo V représente la masse du fluide qui occupe le même volume que l’objet.
L’objet a désormais un poids apparent , de norme Papp = (ρ - ρo)Vg.

La poussée exercée sur un objet par un fluide en équilibre est égale au poids
du fluide déplacé. Elle est de sens opposé au poids et son support passe par le
centre de gravité du fluide déplacé. On peut considérer que le point
d’application de cette poussée est au centre de gravité du fluide déplacé (ce
point est appelé centre de poussée).
Ce principe s’applique aussi aux corps partiellement immergés.
II-9 . Mesure des pressions
Manomètres dans le cas général.
Baromètres s’il s’agit de mesurer la pression atmosphérique.
a – Le baromètre de Torricelli (ou baromètre à mercure, 1643)
Dans la colonne de mercure on a: p1 – p0 = ρgh
Or p0 = 0, et d’après le principe de l’hydrostatique p1 = patm.
patm
⇒ patm = ρ Hg gh et h =
ρ Hg g
Puisque ρHg ~ 13600 kg/m3 , la pression atmosphérique
normale (1 atm =1,013 105 Pa) correspond à une hauteur
1,013 105
De colonne de mercure h= = 0,76 m = 760 mm
13600 × 9,81
La pression de 1 atm correspond donc à 760 mm Hg.

™ Remarque 1 : On utilise souvent en médecine le Torr qui correspond à 1mm Hg.


™ Remarque 2 : Si on remplaçait la colonne de mercure par une colonne d’eau (masse
1,013 105
volumique ρH2O = 1000 kg/m ), celle-ci aurait une hauteur h =
3
≈ 10 m.
1000 × 9,81
b – Le manomètre à liquide

Tube en U contenant un liquide de masse volumique ρ


connue (eau, huile, ou mercure pour pressions élevées)
Mesure de la pression p d’un gaz ou d’un autre liquide
(non miscible avec celui du tube).
L’ ouverture A du tube est à la pression patm, l’autre à la
pression p.
Il s’agit d’exprimer p en fonction de h :

A l’intérieur du liquide, le point B est à la pression p.


pB-pA = ρgh ⇒ p = patm + ρgh
La grandeur ρgh s’appelle la pression manométrique ou pression de jauge
APPLICATIONS
A - Mesure de la pression des pneus
B – Mesure de la tension artérielle
C’est la méthode par cathétérisation :
Elle consiste à insérer une canule dans une artère
(s’effectue sur des êtres vivants anesthésiés, et encore…).
C – Barométrie : prévision du temps.
II-10 . Paradoxe de l’hydrostatique
Fluide en équilibre Æ les forces exercées par le fluide sur un élément de surface
(paroi ou autre) sont perpendiculaires à cette surface, quelle que soit son orientation.
Si l’on considère un élément de paroi situé à une patm
distance h sous la surface libre, la pression du
côté du fluide est patm+ ρgh. La face de la paroi à
l’air libre étant à la pression patm, la différence de
pression est ρgh et la force qui s’exerce h
perpendiculairement sur un élément de paroi de S Patm + ρgh
surface dS a pour module qui représente le poids patm
de la colonne de liquide de section dS et de
hauteur h. Si l’élément de paroi appartient au
fond horizontal du récipient, la force totale qui
s’exerce sur le fond est égale au poids de la
colonne de liquide située au dessus du fond,
quelle que soit la forme du récipient. C’est le
paradoxe hydrostatique. h = 20 m

La force appliquée aux parois est donc


généralement différente du poids du fluide
contenu dans le récipient. ∆P ≈ 2 atm Soit une
(Voir applet « Principe de l’Hydrostatique ») force de 2
Exemple d’application : le tonneau de Pascal. F/S ≈ 2.105 N/m2 kg/cm2
I. MECHANIQUE DE FLUIDE

I.1 Concept de base & Définitions:

Mécanique de fluide – L’étude de fluides au repos, en mouvement, et les effets


de fluides sur les frontières.

Note: Cette définition donne lieu aux sujets principaux dans l’étude de fluides:

(1) statique de fluides (fluides au repos), (2) analyse de quantité de


mouvement et de l’énergie (fluides en mouvement), et (3) effets visqueux et
considération des forces de pression (effets de fluides sur les frontières).

Fluide - Une substance qui fait un mouvement et est déformée


continuellement par un contraint de cisaillement appliqué.

La définition montre bien que les effets visqueux ne soient pas considérés dans
l’étude de statique de fluide.

Deux propriétés importantes dans l’étude de mécanique de fluide sont:

Pression et Vitesse

Elles sont définies comme suit:

Pression – Le contraint normal sur une surface plane par un élément de fluide
au repos.

Remarque: La direction des forces de pression est toujours perpendiculaire à la


surface en question.

Vitesse - C’est le taux de changement de position à un point dans le champ de


l’écoulement. Elle est utilisée pour spécifier les caractéristiques du champ de
l’écoulement, et le débit, la quantité de mouvement, et les effets visqueux d’un
fluide en mouvement.
I-1
Deux hypothèses importantes dans l’étude de mécanique de fluide sont:

Hypothèses d’adhérence : Sur les parois solides la vitesse tangentielle est zéro,
i.e. Vt = 0.

Hypothèse d’imperméabilité : La vitesse normale sur des surfaces solides est


zéro, i.e. Vn = 0.

Définition de l’écoulement incompressible : Un important paramètre sans


dimension qui caractérise l’écoulement incompressible est le nombre de Mach
défini comme le rapport de la vitesse de l’écoulement à la vitesse sonique :

V
Nombre de Mach = Ma =
a

Si Ma < 0.3, la variation de la densité est moins de 5% et l’écoulement


est considéré comme un écoulement incompressible.

I.2 Dimensions et Unités

Nous allons utiliser le Système International des Unités (S.I.).

Dans ce système le produit des unités de masse et de l’accélération donne


l’unité de force, i.e. la deuxième loi de Newton :

S.I. - 1 Newton (N) = 1 kg m/s2

Par exemple,

Conception Expression Unités


Quantité de mouvement m V kg/s * m/s = kg m/s2 = N
Manométrie ρgh kg/m3*m/s2*m = (kg m/s2)/ m2 = N/m2
Viscosité dynamique µ N s /m2 = (kg m/s2) s /m2 = kg/m s

I-2
Par exemple, l’équation de manométrie devient,

∆P = ρgh

Exemple 1: La puissance de pompe est donnée par


W p = (densité de fluide) (g) (le débit) (hauteur manométrique de pompe)

= ρ g Q hp

Pour ρ = 997 kg/m3, Q = 2 m3/min, et hp = 20 m,

Déterminez: La puissance nécessaire en kW.

W p = 997 kg/m3* 9.81 (m/s2)*2 (m3/min)/60 (s/min)* 20 (m) = 6520 W


= 6.520 kW

Remarque: Dans les solutions de problème avec les données des unités mixtes,
convertir toutes les unités aux unités de base, i.e. kg, m et s; puis, exprimer la
réponse en unité demandée.

I.3 Propriétés du champ de vitesse

Deux propriétés importantes dans l’étude de mécanique de fluide sont :

Pression et Vitesse

La définition principale de la vitesse était donnée auparavant. Son utilisation


importante dans la mécanique de fluide est dans la spécification de débit
volumique et massique d’un fluide.

I-3
Débit volumique (Fig. 1):

Q = ∫ V ⋅ n dA = ∫ Vn dA
cs cs

où Vn est le composant normal de


vitesse au point à travers lequel le
fluide s’écoule.

Remarque: Noter que seulement le


composant normal de vitesse contribue
au débit à travers une frontière.
Fig. 1 Débit volumique

Débit massique (Fig. 2):

m
 = ∫ ρ V ⋅ n dA = ∫ ρ Vn dA
cs cs

NOTE : Vn dans cette équation doit être


la vitesse relative à la frontière en
mouvement. Ce-ci devient important
surtout dans les problèmes avec le
volume de contrôle en mouvement.

Fig. 2 Débit massique

I.4 Propriétés Thermodynamiques

Toutes les propriétés usuelles de thermodynamique sont des propriétés


importantes en mécanique de fluide :

I-4
P - Pression (kPa)
o
T- Température (K ou C)
3
ρ–Densité (kg/m )

Définition de Densités Alternative :

3
γ - poids spécifique = poids par unité de volume (N/m )

3
γ=ρg H2O: γ = 9790 N/m
3
Air: γ = 11.8 N/m
S.G. - densité relative = ρ/ρ(réf) où ρ(réf) est usuellement à 4˚C, mais
dans certain cas elle peut être ρ (réf) à 20˚C
3
Liquides ρ(réf) = ρ (l’eau à 1 atm, 4˚C) pour liquides = 1000 kg/m
3
Gaz ρ(réf) = ρ (l’air à 1 atm, 4˚C) pour gaz = 1.205 kg/m

Exemple 2: Déterminez la différence de pression statique indiquée par une


colonne de fluide (liquide) de 18 cm hauteur avec une densité relative de 0.85.

3 2
∆P = ρ g h = (S.G.) γref h = 0.85* 9790 N/m 0.18 m = 1498 N/m = 1.5 kPa

Propriétés des Gaz Parfaits

Les gaz à pression faible et à hautes températures obéissent à l’équation d’état


des gaz parfaits. Elle est P V = m R T ou P v = RT ou P = ρ R T. Les
expressions utiles pour les gaz parfaits sont données à Table 1. Les propriétés de
l’air sont données à Table 2.

I-5
Table 1 PROPRIÉTÉS DES GAZ PARFAITS ET LES ÉQUATIONS

Propriété Valeur/Équation
1. Équation d’état P=ρRT

2. Constante de gaz 2 2
Λ = 8314 m /(s K)
universelle
3. Constante de gaz R = Λ / Mgaz

4. Chaleur spécifique à ∂ u du R
volume constant Cv =  = = C v (T ) =
∂ T v d T k −1

5. Énergie interne d u = Cv(T) dT u = f(T) seulement

6. Chaleur spécifique à ∂h  dh kR
pression constante Cp =  = = C p (T ) =
∂T  p d T k −1

7. Enthalpie h = u + P v, d h = Cp(T) dT, h = f(T)


seulement

8. Rapport des chaleurs k = Cp / Cv = k(T)


spécifiques

Table 2 PROPRIÉTÉS DE L’AIR


2 2
Rair = 287 m /(s K)
3
à 15˚C, 1 atm, ρ = P/R T = 101.325/(0.287*288.6) = 1.22 kg/m
Mair = 28.97 kg/kmol k = 1.4
2 2
Cv = 718 m /(s K)
2 2
Cp = 1005 m /(s K)

I-6
I.5 Propriétés de transport
Certaines propriétés de transport sont importantes parce qu’elles sont reliées à la
diffusion de quantité de mouvement quand un fluide est cisaillé. Notamment,

µ ≡ coefficient de viscosité (viscosité dynamique) {M/Lt}


2
ν ≡ viscosité cinématique = µ/ρ {L /t}

En utilisant cette propriété, on définit les fluides Newtoniens.

Fluide Newtonien (Fig. 3): Le


fluide ayant une relation linéaire
entre le gradient de vitesse et le
contraint de cisaillement.
dU
τ =µ
dy
Le coefficient de proportionnalité
est la viscosité dynamique µ .
Fig. 3

Les Fluides Non Newtoniens

Les fluides ayant une relation non linéaire entre le gradient de vitesse et la
déformation s’appèlent les fluides non newtoniens.

Écoulement Viscosimètrique

C’est l’écoulement rencontré dans les viscosimètres (Le viscosimètre est un


appareil servant à mesurer la viscosité).

Problème 1: Dans un écoulement parallèle, la glycérine à 20 oC est utilisée. La


distance entre les plaques parallèles est de 6 mm. La plaque supérieure est
mobile avec une vitesse de 5.5 m/s, et la plaque inférieure est fixe.

I-7
(a) Déterminez le taux de cisaillement en Pa. (b) Calculez le nombre de
Reynolds. Rép. : (a) 1380 Pa, (b) Re = 28.

Problème 2: Un disque de rayon R est en rotation avec une vitesse angulaire ω


dans un réservoir rempli par l’huile ayant une viscosité µ. La distance entre les
surfaces du disque et celles du réservoir est petite et montrée par h. En
supposant un profil de vitesse linéaire et en négligeant le cisaillement aux côtés
de bout du disque, dériver une formule pour le couple exercé par le fluide.
Rép. : M = πµωR4/h

Problème 3: Un viscosimètre de cylindres coaxiaux a le diamètre intérieur de


20 cm, le diamètre extérieur de 30 cm et une longueur de 30 cm. Le cylindre
intérieur fait une rotation de 400 tours/min. Le couple mesuré est de 0.13 N.m.
Calculez la viscosité de fluide. Rép. : µ = 0.00165 N.s/m2

Nombre de Reynolds

Un important paramètre sans dimension qui caractérise les écoulements est le


nombre de Reynolds défini comme :
ρV L
Nombre de Reynolds = Re =
µ
Il représente le rapport des forces d‘inertie aux forces visqueuses. Plusieurs
paramètres importants dans l’écoulement de fluide, comme frottement, chute de
pression, forces aérodynamiques, etc. dépendent de ce nombre sans dimension.

Classification des Écoulements Confinés

Les écoulements confinés par des surfaces solides peuvent être classifiés dans
deux régimes:
a. Écoulement tout près de surface avec
1. gradients de vitesse considérables
2. contraints de cisaillements considérables
Cette région s’appelle la "couche limite."
b. Écoulement loin de surface avec
1. gradients de vitesse négligeables
2. contraints de cisaillements négligeables

I-8
3. effets d’inertie considérables
Cette région s’appelle comme "écoulement libre" ou "la région de
l’écoulement sans friction."
Tension Surfacique
Tension surfacique, Y, est une propriété importante dans la description de
l’interface entre deux fluides. La dimension de Y est (F/L), usuellement exprimé
en newtons/mètre. L’interface la plus rencontrée en mécanique de fluide est air-
eau et air-mercure. Les valeurs de Y à 20˚C pour les cas des surfaces propres sont :

Y = 0.073 N/m pour air - eau


= 0.48 N/m pour air - mercure

Angle de Contact
Dans les cas où l’interface de liquide croise une surface solide, l’angle de contact,
θ, devient un autre paramètre important. Pour θ < 90˚, on dit que le liquide mouille
la surface ou ‘mouillant’; pour θ > 90˚, le liquide ne mouille pas ou ‘non
mouillant’. Par exemple, l’eau ne mouille pas une surface cirée et plutôt elle forme
des gouttelettes. Par contre, l‘eau mouille la surface de verre propre.

Capillarité
Les effets de tension surfacique, Y, et de l’angle de contact, θ, peuvent avoir
comme résultat de monter ou descendre d’un liquide dans un tube capillaire. Cet
effet est montré schématiquement à Fig. 4.

Un bilan des forces à l’interface de


l’air – liquide – verre exige que le
poids de colonne de liquide, h, soit
égale au composant vertical de la
tension surfacique. Donc :
2
γ π R h = 2 π R Y cos θ

On obtient pour h :
Fig. 4 Schématique de capillarité

I-9
2 Ycosθ
h=
γR
On peut voir que l’hauteur de capillarité augment proportionnellement avec la
tension surfacique, Y, et il est inversement proportionnel avec le radius de tube, R.
La hauteur, h, est positif pour θ < 90˚ (liquide mouillant) et négatif pour θ > 90˚
(liquide non mouillant).

Exemple 3:3 Pour une interface de eau-air-verre (θ ≈ 0˚, Y = 0.073 N/m, et ρ =


1000 kg/m ) avec R = 1 mm, déterminez la hauteur de capillarité, h.

2(0.073 N / m ) cos 0
h= = 1.5 cm
(1000 kg / m )(9.81m / s )(0.001m)
3 2

Pour une interface de mercure - air - verre avec θ = 130˚, Y = 0.48 N/m et ρ =
3
13,600 kg/m , la hauteur capillaire est

2 (0.48 N / m ) cos130
h= = −0.46 cm
(13,600 kg / m )(9.81m / s )(0.001m)
3 2

Problème 4: Le diamètre d’une bulle d’hydrogène dans l’eau est de 0.01 mm.
Calculez la pression dans la bulle. Donnée : Y(eau-hydrogène) = 0.0712 N/m.
Rép. : 28480 Pa

Problème 5: Un anneau de fil métallique d’un diamètre de 30 cm est tiré de l’eau à


20oC. Calculez la force pour le tirer. Négligez le poids de l’anneau. Donnée :
Y(eau-fil) = 0.0728 N/m. Rép. : 0.0137 N

I-10

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