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I. GÉNÉRALITÉS
1.1. INTRODUCTION
1.1.1. OBJET DE LA MECANIQUE DES FLUIDES
La mécanique des fluides est une science qui traite les lois d’équilibre et de mouvement
des fluides et établit des modes d’application de ces lois à la résolution des problèmes pratiques.
La mécanique des fluides joue un rôle important dans les constructions hydrauliques et
hydrotechnique (barrages, murs des réservoirs, des digues, conduites d’adduction d’eau etc.).
Les cours de mécanique des fluides comprennent trois grands chapitres : la
statique des fluides qui étudie les conditions d’équilibre des fluides, la cinématique des
fluides qui étudie le mouvement des particules fluides sans intervention de l’élément de
force et la dynamique des fluides qui expose les lois théoriques du mouvement des
fluides.
La mécanique des fluides est considérée généralement comme une discipline rattachée à
la mathématique et à la physique.
1.1.2 - Définition
Un fluide peut être considéré comme étant formé d'un grand nombre de particules
matérielles, très petites et libres de se déplacer les unes par rapport aux autres.
Un fluide est donc un milieu matériel continu, déformable, sans rigidité et qui peut
s'écouler. La notion de fluide s’oppose à la notion de solide. Ils sont tous composés
d’un grand nombre de particules matériels infiniment petits. Ces particules sont
solidement liées entre elles pour les solides et sont libres les une par rapport aux
autres pour les fluides. Parmi les fluides, on fait souvent la distinction entre fluides
aqueux (liquides : eau, pétrole, essence, mercure, goudron etc.) et les fluides gazeux
(gaz).
1 .1.3- Liquides et gaz
Les liquides et gaz habituellement étudiés sont isotropes, mobiles et visqueux. La propriété
physique qui permet de faire la différence entre les deux est la compressibilité. Liquides sont
dits incompressibles. Ils prennent la forme du récipient qui les contient et n’occupent pas tout
l’espace d’une capacité comme le font les gaz, appelés fluides compressibles.
En Génie Civil, l’accent est mis sur les fluides incompressibles en particulier l’eau avec
laquelle travaille l’ingénieur.
En réalité les fluides sont des milieux continus formés de molécules disposées à l’infinie
distance les unes par rapport aux autres ; ce qui voudrait dire que les fluides disposent des
structures discontinues; mais pour simplification, on assimile les fluides à des milieux continus.
Pour traiter un problème de mécanique des fluides, on isole par la pensée toutes les
particules fluides qui se trouvent en instant donné à l’intérieur d’une surface fermée appelée
encore domaine et on applique les principes généraux de la mécanique et de la
thermodynamique à cette masse fluide qui sont :
principe de la conservation de la masse. Domaine D
M (1.1)
V
Le fluide est dit homogène si sa masse volumique est égale en tous les points du domaine.
Poids spécifique :
Le poids spécifique d’un fluide homogène est le rapport de la force due à la masse liquide à
son volume.
Mg
g N3 (1.2)
V M
l'isotropie assure que les propriétés sont identiques dans toutes les directions de
l'espace.
La compressibilité est la notion qui permet de distinguer les liquides des gaz. Elle est
caractérisée par un coefficient de compression volumique βC égal à la variation relative
du volume survenue par suite de la variation de la pression
dV
C V 1 dV (1.3)
dP V P
βC est appelé module de compressibilité. Ici V représente le volume initial du fluide, dV
diminution du volume du fluide par suite de l’augmentation de la pression.
C N
M 3 1
Pa (1.4)
K 1 VdP (1.5)
C dV
la mobilité montre que les fluides n'ont pas de forme propre et qu'ils prennent la forme
du récipient qui les contient. Ils épousent la forme du milieu dans lesquels ils s’écoulent
la viscosité cette propriété intervient dans un fluide réel en mouvement. Au cours du
mouvement, il y a frottement mutuel des molécules voisines les lentes tendent à freiner les
plus rapides et vis versa c’est le phénomène de la viscosité. Ceci sous entend que la
viscosité ne se manifeste que lors de mouvement.
Les frottements entre deux couches voisines de fluide crée des forces tangentielles
appelées forces de viscosité qui s’oppose au mouvement relatif des couches (voir la fig.
N°1)
y
F’ 2
F+F’=0
F V+dV
1
V
a)
y
y+dy v+dv
y
v
b)
La viscosité caractérise le fait que tout changement de forme d’un fluide réel s'accompagne
d'une résistance (frottements).
Si les couches 1 et 2 situées en y et y+dy sont animées de vitesses V et V+dV, l’expérience
montre que la force de viscosité est proportionnelle à la surface de contact S et au gradient de
vitesse dV
dy
F S dV (1.6)
dy
(1.11)
(1.12)
En supposant la différence entre les rayons R1 et R2 e très petite (e << R1, e << R2 ) le couple Г
devient
R3
2 hw (1.13)
e
Cette expérience fournit ainsi le principe d’un appareil de mesure de la viscosité appelé
viscosimètre de Couette.
La viscosité cinématique dans la résolution des problèmes en mécanique des fluides on
emploie généralement la quantité ν appelée viscosité cinématique
(1.15)
MLT 1 2 1 m2
3
L T (1.16)
ML s
La viscosité cinématique de l’eau à la pression atmosphérique peut être calculée à l’aide
de la formule empirique mise au point par Poiseuille.
0,0178
(1.17)
10,033t 0,000221t
2
FExt FdV TdS (1.19)
V S
ou de masse
STATIQUE DES FLUIDES
I. INTRODUCTION
La statique des fluides est le domaine de la mécanique des fluides qui étudie
les lois relatives à l’équilibre des fluides et leur interaction avec les corps
solides. On étudie l’équilibre par rapport à un système de coordonnée
déterminé. Les méthodes et les résultats sont dits hydrostatique quant c’est
appliqué à l’eau. L’hydrostatique trouve son application dans plusieurs
domaines importants. L’hydrostatique s’occupe notamment des problèmes
d’équilibre des eaux océaniques, des problèmes liés aux forces qu’exerce les
fluides sur des navires, des problèmes d’interaction entre les fluides et les
parois des différents ouvrages hydrotechniques.
Il est d’usage d’étudier l’équilibre des fluides dans un système de coordonnée. En
désignant par Fx, Fy et Fz les projections des forces de masse sur les coordonnées.
La théorie de la statique des fluides est fondée de nos jours sur un certain nombre
de principe et de théorèmes.
Théorème de pascal
La pression statique en un point donné sur une section S ne dépend pas
de l’orientation de ladite section.
Considérons un petit prisme triangulaire de liquide au repos, soumis à
l’action du fluide qui l’entoure. Les valeurs moyennes des pressions sur ses
faces sont P1, P2, P3 Py1 et Py2 (voir la Fig N°1)
P3
Py2
α
y dl
P2 x
dz
dy
Py1
P1
Etablissons le bilan des forces sur le domaine fluide élémentaire considéré.
Forces Forcesde masse(volumeForcesdesurface0 (1.1)
Faisons la projection des forces sur les axes des x et de z
Forces // ox0 (1.2)
1P2dydz P3sindldy 0(les forces de masse// ox)0 (1.3)
dF = PdS (1.12)
Z P2xy
P2xz
dx
dy
P2yz
x
P1yz
dz
P1xz P1xy
Y
P1yz P 1 dx P
2 x
(1.12)
P2yz P 1 dx P
2 x
(1.13)
- Forces de surface
Fx 1 P 0 (1.18)
x
Fy 1 P 0 (1.20)
y
Fz 1 P 0 (1.21)
z
Ces équations ont été déduites pour la première fois par Euler en 1755.
L’expression vectorielle de ces équations est :
F 1 gradP0
(1.22)
Si Z0=0 P Z const.
(1.29)
P = P0 + ρgh (1.32)
Fig N°4 Shéma de déduction de l’équation fondamentale de
Cette équation est appelée l’équation l’hydrostatique
2.2 La pression
fondamentale absolue et la pression manométrique
de l’hydrostatique
Fx = w2 x
Fy = w2 y
Fz = - g
x
r
En revenant à l’équation fondamentale de la statique on a :
wx
y
dP = ρ (w2 x dx + w2 y dy + - g dz ) (1.43)
g F
En intégrant on obtient :
w2 x2 w2 y 2
P ( g z ) const. (1.45)
2 2
w2
Les lignes équipotentielles sont des paraboloïdes de révolution de paramètre g
et
de même axe que l’axe de rotation. Ces paraboloïdes sont orthogonaux en chaque
point aux vecteurs F forces.
Si à l’arrêt du vase le liquide était à une hauteur H, on remarque facilement qu’en
mouvement, l’abaissement OO’ du milieu du liquide de la surface libre est égal au
relèvement des bords MM’.
Le volume total du liquide reste constante
Quant au volume du paraboloïde creux est
R w2 r 2 w2 R 2 2 w2 r 4 R w2 R2 R2
VT dV r 2 dz r 2 d(
2 0 4g 0
) r dr R2 H (1.55)
0 2g 2g 2 2
VT R2 H (1.56)
2
Cette expression signifie que le volume du paraboloïde creux est égal à la moitié
de celui du cylindre droit qui lui est circonscrit.
IV. ETUDE DE LA POUSSEE HYDROSTATIQUE SUR DES
SURFACES PLANNES ET COURBES
hG h α
hF ZG
dF
Z
F
ZF dS
dF
g h dS Z g h S Z
G F (4.10)
hd S Z
Z sin Z dS
Z S
Z S
2 dS
(4.11)
ZG sin S
F
hG S ZG S
L’intégral Z 2 d S = Iox est le moment d’inertie de la surface plane considérée
S
ZF
Z d S moment d'inertie I
S
2
C S ZG2 I
ZG C (4.13)
S
Z d S moment statique ZG S ZG S
IC
Z F ZG (4.14)
ZG S
L’expression obtenue est appelée formule d’Huyghens. De la formule
d’Huyghens il ressort que la profondeur d’immersion du centre de poussée
d’un fluide sur une surface mouillée plane se trouve toujours plus bas que la
profondeur immersion de son centre de gravité.
HG ZG
G ZF
F
H H
β
b γH
Fig. N°4.2 Epure de répartition des pressions sur une paroi plane verticale
bH 3
I
Z F ZG C H 12 2 H (4.18)
ZG S 2 H bH 3
2
à partir de la surface libre
ou Z F 13 H (4.19)
à partir du fond
Pour H = 0 ; P = 0 alors tg H 1
H
pour l’eau γ = 1 t/m3
Tgβ = 1 donc β 45°
En conclusion, on retient que la répartition de la poussée sur une paroi plane
est représentée par un triangle rectangle dont le centre de gravité se trouve à 1/3
de sa hauteur.
4.1.2 Poussée sur une paroi plane inclinée
La force de pression est toujours normale à l’élément de surface. Quand la
surface est inclinée, la résultante de la poussée est égale au produit de la surface
triangle par la longueur l voir (FigN° )
F 1 g H bl (4.20)
2
l H (4.21)
sin
H2b
F (4.22)
2 sin H l
dF = ρ gh dS (4.25) H h
dFx= ρ gh dS cos α (4.26) dFx
dSy = dS cos α (4.27) α
Fx ghdS cos gh dSY
dSy
S S (4.28) dF
Fx gh dSY
dFy
S (4.29)
y
Fig. N° 4.4 poussée Fluide sur la surface courbe (fluide au dessus de la paroi)
dSx
0 x
H h dV
dFx
dSy
dS
α
dF
dFy
y
Fig. N°4.5 poussée Fluide sur la surface courbe (fluide au dessous de la paroi)
Fy g dV g V (4.41)
- et la méthode d’intégration
dFx= ρ gh dS cos α (4.42)
dFy= ρ gh dS sin α (4.43)
Equilibre des corps flottants
Un flotteur est solide de forme quelconque, généralement fermé en équilibre dans un fluide. L’équilibre n’est
possible que si le poids du flotteur inférieur ou égal au poids du fluide qu’il peut déplacer.
Théorème d'Archimède
Tout corps plongé dans un fluide au repos, entièrement mouillé par celui-ci ou traversant sa surface libre, subit une
poussée (force FA) verticale, dirigée de bas en haut et opposée au poids (FP) du volume de fluide déplacé ; cette force FA
est appelée poussée d'Archimède.
Le corps immergé dans un fluide est soumis à une poussée verticale F A égale en valeur et opposée en direction au poids
P= ρgW du liquide déplacé par ce corps (P= FP).
La somme des forces dans ce cas est égale à zéro (0) ou encore PdS FdW
S W
La poussée passe par le centre de gravité G du fluide déplacé. Le principe d’Archimède n’est valable que si le corps est
complètement immergé ou flotte.
Les paramètres d’un corps flottant (un solide de forme quelconque généralement fermé en équilibre dans un
fluide et cet équilibre n’est que si le poids du corps est inférieur ou égal au poids du fluide qu’il peut déplacer)
sont :
Plan de flottaison
Ligne de flottaison
Carène
Plan de flottaison
La carène est le volume immergé du corps flottant (volume situé au dessous du plan de flottaison).
Le déplacement est le produit de la carène par le volume du corps.
On appelle flottabilité d’un corps sa propriété de rester insubmersible sous une force donnée.
Si le poids du corps ρgW est supérieur à la poussée verticale, le corps se noie. Si le poids est égal à la poussée verticale, le corps flotte
à l’état immergé. Si le poids est inferieur à la poussée verticale le corps émerge jusqu’au moment où à la diminution du volume du
volume immergé (diminution de la poussée verticale F diminue jusqu’à la valeur ρgW.
On appelle stabilité l’aptitude d’un corps flottant déséquilibré de revenir en position d’équilibre initial après que les forces dues au
roulis, tangage et lacet cessent d’agir.
Mouvements de rotations possibles Forces correspondantes
Z Roulis OY (Longitudinal)
Tangages OX ( Tranversal)
y X
Lacet OZ (Vertical)
En écartant un peu le flotteur de sa position d’équilibre le volume du liquide déplacé bien que demeurant
constant change de forme. Le centre de poussée C devient C’ pour des inclinaisons α faible. Le déplacement
CC’ est un arc de circonférence dont le centre est un point M appelé métacentre. La poussée passe toujours
par le Point M qui est considéré comme son point d’application.
α
C’ C
FPP
FP
Idée de calcul
Supposons un cube d'arête a entièrement immergé dans un liquide, sa face du haut étant horizontale et située à une
profondeur z1 > 0 (le sens positif est vers le bas).
Dans le cas d'un liquide incompressible au repos soumis à un champ de pesanteur uniforme,
la pression absolue p vaut
À une profondeur z, la pression hydrostatique correspond au poids P d'une colonne de liquide (que
l'on peut imaginer cylindrique) de hauteur z et de base A, divisé par la base. Or
,
où m est la masse de la colonne, zA son volume, ρ la masse volumique (supposée uniforme)
du liquide et g l'accélération de la gravité, ce qui donne
Par symétrie, les forces de pression exercées sur les quatre faces verticales du cube
s'annulent deux à deux.
La force F 1 exercée vers le bas sur la face du haut, d'aire A = a2, vaut
où V = a 3 est le volume du cube, c'est-à-dire en l'occurrence le volume immergé, et Mf la masse du fluide contenu
dans un volume V. La grandeur de la force résultante est donc bien égale à celle du poids Mfg du volume de fluide
déplacé ; cette force étant négative, elle est bien orientée verticalement vers le haut.
On peut déduire le théorème d'Archimède de celui du gradient3 : supposons un volume quelconque V, délimité par
une surface fermée S, plongé entièrement dans un fluide de masse volumique ρ soumis à un champ
de pesanteur , non nécessairement uniforme.
Par définition de la pression p, la résultante des forces de pression exercées sur le volume
Trois solides de densités différentes peuvent subir une poussée d'Archimède inférieure, égale
ou supérieure à leur poids.
Immergeons entièrement un solide de volume V, de masse m et de masse volumique ρ dans un fluide de masse
volumique ρf uniforme, puis relâchons-le à partir du repos. Au départ, la vitesse étant nulle, deux forces seulement
agissent sur le solide : son poids Fp (vers le bas) et la poussée d'Archimède Fa (vers le haut).
Fp = ρV g
Fa = ρfV g
Fp / Fa = ρ / ρf
Le rapport des masses volumiques est en l'occurrence équivalent à celui des densités.
Si la densité du solide est supérieure à celle du fluide, alors Fp > Fa et le solide coule.
Si la densité du solide est égale à celle du fluide, alors Fp = Fa et le solide demeure immobile ; il est en
équilibre neutre ou indifférent.
Si la densité du solide est inférieure à celle du fluide, alors Fp < Fa et le solide remonte vers la surface.
Dans les deux cas où le solide n'est pas en équilibre, son mouvement ultérieur est déterminé par trois forces : son
poids, la poussée d'Archimède (opposée au poids) et une force de frottement visqueux Ff (opposée à la vitesse).
Comme la force de frottement visqueux n'est pas constante, mais qu'elle augmente avec la vitesse, l'accélération
diminue graduellement, de sorte que le solide atteint4 plus ou moins rapidement une vitesse limite, lorsque la
résultante des forces est nulle.
Exemple d'un solide flottant à la surface d'un liquide
La poussée d'Archimède équilibre le poids du solide.
En réalité, le point d'application5 de la poussée d'Archimède devrait se trouver au centre du volume immergé, donc
plus bas que le centre de gravité du solide.
Considérons un solide de volume V et de masse volumique ρS flottant à la surface d'un liquide de masse volumique
ρL. Si le solide flotte, c'est que son poids est équilibré par la poussée d'Archimède :
Fa = Fp .
La poussée d'Archimède étant égale (en grandeur) au poids du volume de liquide déplacé (équivalent au
volume V i immergé), on peut écrire :
ρLV i g = ρSV g.
Le volume immergé vaut donc
V i = ( ρS / ρL ) V .
Puisque V > V i, il s'en suit que ρS < ρL .
Ascension et dépression capillaire
Ascension capillaire : Un tube de verre de faible diamètre (< 1 mm) est plongé dans un liquide
mouillant.
CONSTATATIONS :
Le niveau du liquide dans le tube est supérieur au niveau de la surface libre du récipient.
Le ménisque concave dans ce cas est tangent à la paroi du tube.
L’ascension capillaire est due aux tensions superficielles appliquées aux divers points du contour
du ménisque. La résultante F de ces tensions équilibre le poids P du liquide soulevé : F = 2RA avec
: A = tension superficielle en N/m R = rayon du tube en mètre. Le poids du liquide soulevé vaut : P
= R2phg. A l’équilibre, P = F, donc :
Dépression capillaire : L’expérience est identique à la précédente, mais en utilisant un liquide non
mouillant (mercure).
CONSTATATIONS :
Dans ce cas, les forces de tension superficielle tirent vers le bas un certain poids du liquide. La
résultante F de ces tensions équilibre le poids P du liquide soulevé : F = 2RA cosa Le poids du
liquide soulevé vaut : P = R2 p h g.
A l’équilibre, P = F, donc :
Goutte de liquide sur une surface solide idéale (situation de mouillage partiel). L'angle
entre la surface fluide et la surface solide est appelé angle de contact θ.
Le mouillage d'un liquide sur un solide désigne d'une part la forme que prend le liquide à
la surface du solide (mouillage statique) et la façon dont il se comporte lorsqu'on essaie
de le faire couler (hystérèse, ancrage, mouillage dynamique). Ces comportements
découlent des interactions intermoléculaire entre les molécules de liquide, solide et de
gaz à la l'interface entre les trois milieux. Ces interactions sont modélisées à l'échelle
macroscopique via la tension superficielle.
On pose θ l'angle de raccordement du liquide avec le verre du tube. Pour les liquides qui
mouillent parfaitement (eau pure sur verre propre ou solvant organique) cet angle est nul (θ=0°).
S'il est inférieur à 90°, le liquide mouille imparfaitement (partiellement) le verre (eau sur verre
gras). S'il est supérieur à 90° le liquide ne mouille pas (mercure).
Si l'on admet que le ménisque est une calotte sphérique de rayon R et si le rayon du capillaire
est r, on a la relation :
r = R.cosθ .
D'après la loi de Laplace, la hauteur de l'élévation du liquide dans le tube est donnée par la
relation :
h = 2A.cos(θ) / r.g.ρ (ρ masse volumique du liquide).
Cette relation constitue la loi de Jurin.
Loi de Jurin
Effet capillaire.
La loi de Jurin donne la hauteur à laquelle un liquide monte dans un tube capillaire. Cette loi
porte le nom de James Jurin.
où
Les conditions de validité sont les suivantes : il faut que le diamètre du tube soit petit devant la
longueur capillaire, qui vaut typiquement deux millimètres pour de l'eau à la température et
pression ambiante. Si le tube est tenu oblique alors la loi de Jurin donne la hauteur verticale (pas
la hauteur mesurée le long du tube).
CINEMATIQUE DES FLUIDES
La particule fluide :
C'est l'entité élémentaire choisie pour permettre une description complète des
écoulements. Il s'agit d'un « paquet de molécules » entourant un point M donné de
l'espace fluide. Ces molécules sont alors supposées avoir toutes la même vitesse à
chaque instant.
Description de Lagrange
Il s'agit d'une description de l'écoulement qui consiste à suivre dans l'espace fluide la
position d'une particule choisie en fonction du temps. Il en découle la définition de la
« trajectoire » d'une particule fluide : c'est l'ensemble des positions occupées
successivement par une même particule (figure N°1).
Figure N°1
Attention :
Il ne faut pas confondre ligne de courant et trajectoire. Ce sont deux notions
fondamentalement différentes. En effet, si initialement (à t=t0) une particule occupe un
point M0, elle se dirigera naturellement dans la direction donnée par la ligne de courant
passant par M0 à t0, mais à t1>t0 cette même particule se trouvera en un point
appartenant à une ligne de courant définie à et qui n'a a priori aucune raison d'être
identique à celle définie à t0. Les deux courbes divergent donc dès que t> t0.
Remarque :
Les deux descriptions, Euler et Lagrange, sont complémentaires et permettent souvent
la conjugaison de deux approches différentes pour décrire un même écoulement. Pour
faire une analogie avec le domaine de l'image et de la vidéo, il serait opportun de
comparer la description d'Euler à un « arrêt sur image » d'une vidéo, et d'associer la
description de Lagrange à une photo prise avec un temps de pose très long (photo de
nuit).
Description d'Euler
C'est une description de l'écoulement qui consiste à établir à un instant t donné
l'ensemble des vitesses associées à chacun des points de l'espace fluide. Ainsi, à
chaque point M est associé une vitesse V(M, t) susceptible d'évoluer dans le temps.
L'écoulement du fluide est alors décrit au moyen d'un ensemble de vecteurs vitesse
appelé «champ de vecteurs vitesse ». C'est donc une image instantanée de
l'écoulement qui est utilisée.
Sur la base de ce champ de vecteurs vitesse, on définit comme « ligne de courant »
la courbe qui en chacun de ses points est tangente au vecteur vitesse (figure N°2). Au
même titre que le champ de vecteurs vitesse, il s'agit donc d'une représentation au
sein l'espace fluide susceptible d'évoluer dans le temps ; en conséquence, on prendra
soin de dater les lignes de courant ainsi définies (ligne de courant passant par tel point
à l'instant t).
Figure N°2
Ligne d'émission :
Toutes les particules étant passées par un même point E sont situées à l'instant sur
une courbe appelée « ligne d'émission » relative au point E à l'instant t. La figure 39
explicite cette définition qui n'a a priori rien de très intuitif. Toutefois, il s'agit d'une
courbe qu'il est souvent très facile de mettre en évidence expérimentalement :
l'exemple le plus explicite étant la source colorante au sein d'un écoulement de fluide
translucide, où le filet coloré ainsi produit correspond à une ligne d'émission.
Figure N°3
Types d’écoulement
- Écoulement permanent
Un écoulement est qualifié de permanent (ou stationnaire) lorsque le champ de
vecteurs vitesse de l'espace fluide qu'il occupe est statique : les vecteurs vitesse
n'évoluent pas dans le temps. Les conséquences sont multiples :
les lignes de courant sont aussi statiques ;
les trajectoires coïncident avec les lignes de courant ;
les lignes d'émission coïncident également avec les lignes de courant.
Il n'y a donc plus aucune dépendance explicite avec le temps et les courbes
précédemment définies et fondamentalement différentes coïncident dans l'espace
fluide.
Remarque :
Tout écoulement non stationnaire est extrêmement difficile (voire souvent impossible)
à décrire d'un point de vue purement analytique. Il ne sera donc question dans ce
cours que de descriptions d'écoulements permanents.
Dans ces conditions, on note que chaque vecteur vitesse est défini au moyen de
seulement deux composantes et que celles-ci dérivent d'une seule composante parmi
les trois du potentiel vecteur. On peut donc en conclure que le champ de vecteurs
vitesse d'un écoulement plan dérive d'une quantité scalaire, la fonction de courant
Remarque :
Dans un système de coordonnées cylindriques, la démarche reste la même et conduit
à définir pour exprimer les composantes cylindriques du vecteur vitesse comme
:
d'où :
On en déduit par conséquent que est une différentielle totale exacte et que
Figure N°7
Définitions
Un écoulement est qualifié d'irrotationnel lorsque les particules fluides ne subissent
pas de rotation pure, autrement dit quand le tenseur des rotations pures est nul (voir
« Dynamique des fluides » A.3). Rappelons que ce tenseur antisymétrique est
constitué des composantes du vecteur tourbillon et qu'en conséquence ce dernier
doit être nul en tout point de l'écoulement :
Sur la base des mêmes hypothèses que celles posées pour définir la fonction de
courant, supposons que l'écoulement soit conservatif en plus d'être irrotationnel : dans
ces conditions, on doit vérifier l'équation de continuité sous sa forme : ; ce qui
conduit à :
ce qui signifie qu'en chacun de ses points, la courbe est orthogonale au vecteur
vitesse (voir figure N°8). Il en résulte par ailleurs que les équipotentielles sont
partout orthogonales aux lignes de courant. La figure N°9 illustre cette propriété à
partir d'un exemple d'écoulement plan où les lignes de courant sont représentées en
traits pleins et les équipotentielles en traits pointillés.
Figure N°9
Figure N°10
La signification physique de ces équipotentielles se comprend à travers le calcul de la
longueur d'un élément d'arc le long d'une ligne de courant entre deux équipotentielles
(voir figure N°10). Si les deux équipotentielles sont infiniment proches, on peut
considérer que leurs deux constantes respectives diffèrent d'une quantité élémentaire
(l'une est de constante , l'autre de constante ). Si on note la longueur
de l'élément d'arc, il peut se décomposer en .
Ce résultat permet de statuer sur le fait que la distance entre deux équipotentielles est
inversement proportionnelle à la vitesse locale de l'écoulement. L'exemple de la figure
44 illustre bien qu'en choisissant un écart constant entre les équipotentielles
tracées, un resserrement de celles-ci traduit une accélération de l'écoulement, alors
qu'à l'inverse un espacement traduit une décélération. On comprend alors l'intérêt de
représenter, en plus des lignes de courant, les équipotentielles qui permettent d'avoir
une vision complète de l'écoulement en terme d'évolution spatiale des vitesses.
1.2 - Débit-volume
Si V est le volume de fluide qui a traversé une section droite de la conduite pendant le temps
t, par définition le débit-volume est : unité : m3·s-1.
En régime stationnaire, le débit-masse est le même à travers toutes les sections droites d'un
même tube de courant.
Dans le cas d'un écoulement isovolume ( = Cte) :
En régime stationnaire, le débit-volume est le même à travers toutes les sections droites
d'un même tube de courant
2.3 - Expression du débit en fonction de la vitesse v
Le débit-volume est aussi la quantité de liquide occupant un volume cylindrique de base S et
de longueur égale à v, correspondant à la longueur du trajet effectué pendant l'unité de
temps, par une particule de fluide traversant S.
Il en résulte la relation importante :
En général la vitesse v n'est pas constante sur la section S d'un tube de courant ; on
dit qu'il existe un profil de vitesse (à cause des forces de frottement). Le débit-masse
ou le débit-volume s'obtient en intégrant la relation précédente :
Dans une section droite S de la canalisation, on appelle vitesse moyenne vm la vitesse telle que
:
La vitesse moyenne vmoy apparaît comme la vitesse uniforme à travers la section S qui
assurerait le même débit que la répartition réelle des vitesses.
Si l'écoulement est isovolume, cette vitesse moyenne est inversement proportionnelle à l'aire
de la section droite.
C'est l'équation de continuité.
La vitesse moyenne est d'autant plus grande que la section est faible.
3 - Théorème de BERNOULLI
3.1 - Le phénomène
Constat : La pression d'un fluide diminue lorsque sa vitesse augmente.
3.2 - Théorème de Bernoulli pour un écoulement permanent d’un fluide parfait
incompressible
Un fluide parfait est un fluide dont l'écoulement se fait sans frottement.
On considère un écoulement permanent isovolume d’un fluide parfait, entre les sections S 1 et
S2, entre lesquelles il n’y a aucune machine hydraulique, (pas de pompe, ni de turbine).
Soit m la masse et V le volume du fluide qui passe à travers la section S 1 entre les instants t et
t+t. Pendant ce temps la même masse et le même volume de fluide passe à travers la section
S2. Tout se passe comme si ce fluide était passé de la position (1) à la position (2).
En appliquant le théorème de l’énergie cinétique à ce fluide entre les instants t et t+t (la
variation d’énergie cinétique est égale à la somme des travaux des forces extérieures : poids et
forces pressantes), on obtient :
En divisant tous les termes de la relation précédente par le produit pg, on écrit tous les termes
dans la dimension d'une hauteur (pressions exprimées en mètres de colonne de fluide).
H est la hauteur totale,
est la hauteur de pression,
z est la cote,
ou
3.4 - Cas d'un écoulement (1)(2) avec échange d’énergie
Lorsque le fluide traverse une machine hydraulique, il échange de l’énergie avec cette machine
sous forme de travail W pendant une durée t. La puissance P échangée est
Unités : P en watt (W), W en joule (J), t en seconde (s).
P > 0 si l’énergie est reçue par le fluide (ex. : pompe) ;
P< 0 si l’énergie est fournie par le fluide (ex. : turbine).
Si le débit-volume est q v, la relation de Bernoulli s’écrit alors :
4 - Application du Théorème de Bernoulli :
4.1 - Tube de Pitot
On considère un liquide en écoulement permanent dans une canalisation et deux tubes
plongeant dans le liquide, l'un débouchant en A face au courant, et l'autre en B est le long des
lignes de courant, les deux extrémités étant à la même hauteur. Au point B, le liquide a la
même vitesse v que dans la canalisation et la pression est la
même que celle du liquide pB = p.
En A, point d'arrêt, la vitesse est nulle et la pression est pA.
D'après le théorème de Bernoulli,
En mesurant la dénivellation h du liquide dans les deux tubes, on peut en déduire la vitesse v
d'écoulement du fluide.
et donc
La différence de pression aux bornes aux extrémités du tube de Venturi est proportionnelle au
carré du débit ; application à la mesure des débits (organes déprimogènes).
On peut citer aussi la trompe à eau, le pulvérisateur...
4.3 - Écoulement d'un liquide contenu dans un réservoir - Théorème de Torricelli
Considérons un réservoir muni d'un petit orifice à sa base, de section s et une ligne de courant
partant de la surface au point (1) et arrivant à l'orifice au point (2). En appliquant le théorème
de Bernoulli entre les points (1) et (2),
Or p1 = p2 = pression atmosphérique et v1<<v2 d'où
La vitesse d'écoulement est la même que la vitesse de chute libre entre la surface libre et
l'orifice, quelle que soit la masse volumique du liquide.
Application : vase de Mariotte à débit constant.
VISCOSITE (F2)
1 - Le phénomène
1.1 - Observations
L'eau, l'huile, le miel coulent différemment : l'eau coule vite, mais avec des tourbillons
; le miel coule lentement, mais de façon bien régulière.
La chute d'un parachutiste se fait à vitesse constante, contrairement à la loi de la
chute libre.
La pression d'un liquide réel diminue tout au long d'une canalisation dans laquelle il
s'écoule, même si elle est horizontale et de section uniforme, contrairement au théorème
de Bernoulli.
1.2 - Conclusion
Dans un fluide réel, les forces de contact ne sont pas perpendiculaires aux éléments
de surface sur lesquelles elles s'exercent. La viscosité est due à ces frottements qui
s'opposent au glissement des couches fluides les unes sur les autres.
Les phénomènes dus à la viscosité des fluides ne se produisent que lorsque ces
fluides sont en mouvement.
2 - Viscosité dynamique - Viscosité cinématique
2.1 - Profil des vitesses
Sous l'effet des forces d'interaction entre les molécules de fluide et des forces d'interaction
entre les molécules de fluide et celles de la paroi, chaque molécule de fluide ne s'écoule pas à
la même vitesse. On dit qu'il existe un profil de vitesse.
Si on représente par un vecteur, la vitesse de chaque particule située dans une section droite
perpendiculaire à l'écoulement d'ensemble, la courbe lieu des extrémités de ces vecteurs
représente le profil de vitesse.
Le mouvement du fluide peut être considéré comme résultant du glissement des couches de
fluide les unes sur les autres.
La vitesse de chaque couche est une fonction de la distance z de cette courbe au plan fixe : v =
v(z).
2.2 - Viscosité dynamique
Considérons deux couches de fluide contiguës distantes de z. La force de frottement F qui
s'exerce à la surface de séparation de ces deux couches s'oppose au glissement d'une couche
sur l'autre. Elle est proportionnelle à la différence de vitesse des couches soit v, à leur surface
S et inversement proportionnelle à z :
Le facteur de proportionnalité est le coefficient de viscosité dynamique du fluide.
Dimension : [] = M·L-1·T-1.
Unité : Dans le système international (SI), l'unité de viscosité dynamique est le Pascal seconde
(Pas) ou Poiseuille (Pl) : 1 Pa·s = 1 Pl = 1 kg/m·s
Autres unités (non légales) :
On trouve encore les tables de valeurs numériques le coefficient de viscosité dans un ancien
système d'unités (CGS) : l'unité est le Poise (Po) ; 1 Pl = 10 Po = 1 daPo = 103 cPo.
La viscosité de produits industriels (huiles en particulier) est exprimée au moyen d'unités
empiriques : degré ENGLER en Europe, degré Redwood en Angleterre, degré Saybolt aux
USA.
1 - Le phénomène
Observations
La pression d'un liquide réel diminue tout au long d'une canalisation dans laquelle il
s'écoule, même si elle est horizontale et de section uniforme, contrairement au théorème
de Bernoulli.
La pression d'un fluide réel diminue après le passage à travers un coude, une vanne ou
un rétrécissement.
Conclusion
Un fluide réel, en mouvement, subit des pertes d'énergie dues aux frottements sur les
parois de la canalisation (pertes de charge systématiques) ou sur les "accidents" de
parcours (pertes de charge singulières).
2 - Les différents régimes d'écoulement : nombre de Reynolds
Les expériences réalisées par Reynolds (1883) lors de l'écoulement d'un liquide dans une
conduite cylindrique rectiligne dans laquelle arrive également un filet de liquide coloré, ont
montré l'existence de deux régimes d'écoulement : laminaire et turbulent.
En utilisant des fluides divers (viscosité différente), en faisant varier le débit et le diamètre de
la canalisation, Reynolds a montré que le paramètre qui permettait de déterminer si
l'écoulement est laminaire ou turbulent est un nombre sans dimension appelé nombre de
Reynolds et donné par :
ou avec :
= masse volumique du fluide, v = vitesse moyenne, D = diamètre de la conduite
p représente l’ensemble des pertes de charge entre (1) et (2) exprimées en Pa.
4 - Expression des pertes de charge
4.1 - Influence des différentes grandeurs
Lorsqu'on considère un fluide réel, les pertes d'énergie spécifiques ou bien comme on les
appelle souvent, les pertes de charge dépendent de la forme, des dimensions et de la rugosité
de la canalisation, de la vitesse d'écoulement et de la viscosité du liquide mais non de la valeur
absolue de la pression qui règne dans le liquide.
La différence de pression p = p1 - p2 entre deux points (1) et (2) d'un circuit hydraulique a pour
origine :
Les frottements du fluide sur la paroi interne de la tuyauterie ; on les appelle pertes de
charge régulières ou systématiques.
La résistance à l'écoulement provoquée par les accidents de parcours (coudes,
élargissements ou rétrécissement de la section, organes de réglage, etc.) ; ce sont les
pertes de charge accidentelles ou singulières.
Le problème du calcul de ces pertes de charge met en présence les principales grandeurs
suivantes :
Le fluide caractérisé par : sa masse volumique .
sa viscosité cinématique .
Un tuyau caractérisée par : sa section (forme et dimension) en général circulaire
(diamètre D), sa longueur L.
sa rugosité k (hauteur moyenne des aspérités de la paroi).
Ces éléments sont liés par des grandeurs comme la vitesse moyenne d'écoulement v ou le
débit q et le nombre de Reynolds Re qui joue un rôle primordial dans le calcul des pertes de
charge.
4.2 - Pertes de charge systématiques
4.2.1 - Généralités
Ce genre de perte est causé par le frottement intérieur qui se produit dans les liquides ; il se
rencontre dans les tuyaux lisses aussi bien que dans les tuyaux rugueux.
Entre deux points séparés par une longueur L, dans un tuyau de diamètre D apparaît une perte
de pression p. exprimée sous la forme suivante :
avec
Il est alors immédiat de voir que h est proportionnel à la vitesse v et donc au débit q, ainsi qu'à
la viscosité cinématique .
avec :
qv : débit-volume (m3·s–1),
r : rayon intérieur (m),
: viscosité dynamique du fluide (Pa·s),
: longueur entre les points (1) et (2) (m),
p1 et p2 : pression du fluide aux points (1) et (2) (Pa).
4.2.4 - Cas de l'écoulement turbulent : Re > 3000
Les phénomènes d'écoulement sont beaucoup plus complexes et la détermination du
coefficient de perte de charge résulte de mesures expérimentales. C'est ce qui explique la
diversité des formules anciennes qui ont été proposées pour sa détermination.
En régime turbulent l'état de la surface devient sensible et son influence est d'autant plus
grande que le nombre de Reynolds Re est grand. Tous les travaux ont montré l'influence de la
rugosité et on s'est attaché par la suite à chercher la variation du coefficient en fonction du
nombre de Reynolds Re et de la rugosité k du tuyau.
La formule de Colebrook est actuellement considérée comme celle qui traduit le mieux les
phénomènes d'écoulement en régime turbulent. Elle est présentée sous la forme suivante :
L'utilisation directe de cette formule demanderait, du fait de sa forme implicite, un calcul par
approximations successives ; on emploie aussi en pratique des représentations graphiques
(abaques).
Pour simplifier la relation précédente, on peut chercher à savoir si l'écoulement est
hydrauliquement lisse ou rugueux pour évaluer la prédominance des deux termes entre
parenthèses dans la relation de Colebrook.
Remarque :
On fait souvent appel à des formules empiriques plus simples valables pour des cas particuliers
et dans un certain domaine du nombre de Reynolds, par exemple :
Perte de charge exprimée en de pression (Pa). Perte de charge exprimée en mètres de colonne
de fluide (mCF)
avec :
P : somme des puissances échangées entre le fluide et le milieu extérieur, à travers
une machine, entre (1) et (2) :
P >0 si le fluide reçoit de l'énergie de la machine (pompe),
P <0 si le fluide fournit de l'énergie à la machine (turbine),
P = 0 s'il n'y a pas de machine entre (1) et (2).
p : somme des pertes de charge entre (1) et (2) :
TENSION SUPERFICIELLE (F4)
1 - Le phénomène
Observations
La surface libre de l'eau dans un tube forme un ménisque près des
bords.
Les poils d'un pinceau sec se rassemblent lorsqu'ils sont mouillés.
Une aiguille fine en acier flotte à la surface de l'eau.
L'eau monte dans un capillaire alors que le mercure descend.
Une plaque de verre adhère très fortement à une surface plane
lorsque celle-ci est mouillée.
Une lame de savon prend une forme telle que sa surface soit
minimale.
Conclusion
La surface libre d’un liquide tend à se contracter spontanément de
façon à acquérir une aire minimale.
La surface d’un liquide se comporte un peu comme la membrane tendue d’un ballon.
2 - La force de tension superficielle
2.1 - Force de tension superficielle appliquée à un solide tiré par une lame liquide
Considérons un cadre ABCD dont le coté AB, de longueur L, peut glisser sur DA et CB. Plongé
initialement dans un liquide (par exemple de l'eau de savon), ce cadre est rempli d'une lame
mince liquide. Le liquide tire AB vers DC par une force f sur chaque face de la lame,
proportionnelle à la longueur L, telle que .
Pour maintenir AB en équilibre, il faut lui appliquer une force F (qui ne dépend pas de la
position de AB) telle que F = 2·f ou
avec F en N , L en m et en N·m–1.
2.2 - Définition
Dans la relation précédente, le coefficient s'appelle tension superficielle du liquide.
Dimension : [] = M. T-2.
Unité : Dans le système international (SI), l'unité de tension superficielle n'a pas de nom
particulier : (N·m–1).
2.3 - Ordres de grandeur (dans le cas d'interface liquide-air)
liquide (N·m–1) à 20
°C
Lorsqu'on plonge un tube capillaire, ouvert aux deux extrémités, dans un liquide, celui-ci
"monte" (si < 90 °) ou "descend" (si > 90 °) dans le tube d'une hauteur h telle que :
La lame peut être remplacée par un anneau de rayon R, soutenu par un dynamomètre. On
soulève lentement l'anneau et, au moment de son arrachement de la surface du liquide, on
mesure la force . On en déduit une valeur de .
On obtient :
4.4 - Applications : agents tensioactifs
Le rôle des agents tensioactifs est d'abaisser la valeur de la tension superficielle des liquides
dans lesquels ils sont ajoutés pour les rendre mouillants, moussants, détergents,
émulsifiants...
Hydraulique générale
L’hydraulique est une des branches appliquées de la mécanique des fluides. L’hydraulique
étudie l’équilibre et le mouvement des liquides à des fins des travaux pratiques d’ingénieurs.
L’hydraulique considère les courants liquides dans les conduites sous pression (tuyauterie,
écoulement en charge sous pression) et les canaux découverts (écoulement a surface libre).
L’hydrotechnique, l’irrigation, l’alimentation en eau potable (AEP), l’hydroénergétique, la
canalisation (assainissement) sont essentiellement les domaines d’application des lois et des
méthodes de calcul hydraulique.
L’hydraulique utilise outre des méthodes de recherches théoriques mises au point en mécanique
des fluides, des méthodes expérimentales qui permettent d’obtenir des informations pratiques
concernant le mouvement des liquides dans les ouvrages tuyaux, canaux, digues, déversoirs,
etc.
Du fait qu’elle est une science expérimentale l’hydraulique fait recourt aux formules
empiriques.
Le mot hydraulique est formé par la combinaison de deux mots grecs Hudor – eau et lauloc –
tube, ce qui signifie au paravent une science sur le mouvement de l’eau dans les conduites. De
nos jours, cette définition est restrictive ; car on entend sous le terme d’hydraulique l’étude de
tout liquide et non seulement de l’eau, c’est à dire elle embrasse un domaine plus vaste.
III. Hydrodynamique
Types d’écoulements de liquide et équation fondamentale de l’hydrodynamique
Les types d’écoulement sont :
- Écoulement non permanent :
La vitesse d’écoulement v est une fonction v= f(x,y,z,t), la pression est une
fonction P=f(x,y,z,t) varient dans le temps.
Écoulement non permanent est encore appelé écoulement non stationnaire. Les
écoulements naturels sont en réalité non permanents (cours d’eau, les canaux de drainage,
les caniveaux, etc.),
- Écoulements permanents ou stationnaires :
L’écoulement est dit permanent si les paramètres ne dépendent pas du temps (v=f(x,y,z) ;
P=f(x,y,z)), c’est le cas de l’écoulement dans les conduites ou les changements locaux
sont inexistants.
- Écoulement uniforme :
Il est caractérisé par le fait que les vitesses, la forme et la surface de la section du courant
ne varient pas en longueur.
Dans les courants ouverts les profondeurs sont constantes le long du courant, par
conséquent la pente de la surface libre est égale à la pente du fond.
PHR : Plan Horizontal de Reference
Q Uds VS Q VS (m3/S)
S1 V2
Q V1S1 V2 S2
S2 V1
D’où, les vitesses sont inversement proportionnelles aux sections d’écoulement.
En hydraulique, cette équation se traduit tout simplement par le fait que la variation des
quantités de mouvement est égale à la somme des impulsions dues aux forces extérieures
(impulsion=force*temps).
En désignant par qm la quantité de mouvement et Δqm sa variation, on a :
Δqm = qm (A’B’) - qm (AB)
= qm(A’B) + qm(BB’) - qm(AA’) - qm(A’B)
= qm(BB’) - qm(AA’)
= qmΔw2 - qmΔw1
Q V2 V1 Fext.
TP action d’un fluide sur un obstacle est exprimée par cette équation (voir cours mécanique des
fluides et TP banc d’Euler).
- Vitesse moyenne
En général la vitesse v n'est pas constante sur la section S d'un tube de courant ; on
dit qu'il existe un profil de vitesse (à cause des forces de frottement). Le débit-masse
ou le débit-volume s'obtient en intégrant la relation précédente :
Dans une section droite S de la canalisation, on appelle vitesse moyenne vm la vitesse telle que
:
La vitesse moyenne vmoy apparaît comme la vitesse uniforme à travers la section S qui
assurerait le même débit que la répartition réelle des vitesses.
Si l'écoulement est isovolume, cette vitesse moyenne est inversement proportionnelle à l'aire
de la section droite.
C'est l'équation de continuité.
Z2
0 PHR
3 - Théorème de BERNOULLI
3.1 - Le phénomène
Constat : La pression d'un fluide diminue lorsque sa vitesse augmente.
3.2 - Théorème de Bernoulli pour un écoulement permanent d’un fluide parfait
incompressible
Un fluide parfait est un fluide dont l'écoulement se fait sans frottement.
On considère un écoulement permanent isovolume d’un fluide parfait, entre les sections S 1 et
S2, entre lesquelles il n’y a aucune machine hydraulique, (pas de pompe, ni de turbine).
Soit m la masse et V le volume du fluide qui passe à travers la section S 1 entre les instants t et
t+t. Pendant ce temps la même masse et le même volume de fluide passe à travers la section
S2. Tout se passe comme si ce fluide était passé de la position (1) à la position (2).
En appliquant le théorème de l’énergie cinétique à ce fluide entre les instants t et t+t (la
variation d’énergie cinétique est égale à la somme des travaux des forces extérieures : poids et
forces pressantes), on obtient :
p est la pression statique,
est la pression de pesanteur,
z est la cote,
P2/pg
Fluide
parfait
∆H
V2 2 /2g
Fluides
P2 /pg
réel
- Applications pratiques
Prises de pressions
Prise de pression statique
Prise de pression dynamique
2. Tube de Pitot
- On considère un liquide en écoulement permanent dans une canalisation et deux tubes
plongeant dans le liquide, l'un débouchant en A face au courant, et l'autre en B est le
long des lignes de courant, les deux extrémités étant à la même hauteur. Au point B, le
liquide a la même vitesse v que dans la canalisation et la pression est la même que celle
du liquide pB = p.
- En A, point d'arrêt, la vitesse est nulle et la pression est pA.
- D'après le théorème de Bernoulli,
-
- En mesurant la dénivellation ∆h du liquide dans les deux
tubes, on peut en déduire la vitesse v d'écoulement du fluide.
V=V2g ∆h
3.Tube de Venturi
- Un conduit de section principale SA subit un étranglement en B où sa section est SB. La
vitesse d’un fluide augmente dans l’étranglement, donc sa pression y diminue : vB > vA
pB < pA
- Le théorème de Bernoulli s'écrit ici :
Q= V2g∆h/(1/S 2
2 -1/S21)
La différence de pression aux bornes aux extrémités du tube de Venturi est
proportionnelle au carré du débit ; application à la mesure des débits (organes
déprimogènes).
On peut citer aussi la trompe à eau, le pulvérisateur...
4. Écoulement d'un liquide contenu dans un réservoir - Théorème de Torricelli
- Considérons un réservoir muni d'un petit orifice à sa base, de section s et une ligne de
courant partant de la surface au point (1) et arrivant à l'orifice au point (2). En
appliquant le théorème de Bernoulli entre les points (1) et (2),
Banc de Reynolds
Le banc comporte un réservoir R rempli du liquide à étudier avec un tube en verre (ou tout autre
matériel transparent) avec entrée divergente branchée sur la partie inférieure du réservoir et un
vase v rempli du liquide coloré disposé au-dessus du grand réservoir R. Le vase est muni d’un
tuyau mince T1 qui s’engage dans le tuyau T.
Les tuyaux T1 et T sont munis respectivement de robinets P et K afin de régler les débits du
colorant et du liquide étudié.
Le liquide à étudier passe par le tuyau T et arrive dans un vase gradué VG. En ouvrant
légèrement les robinets K et P, le liquide et le colorant commencent à passer lentement par le
tuyau T. Le débit est déterminé par la méthode volumétrique.
A débit faible, les filets colorés coulent sans se mélanger l’un à l’autre, ni avec les couches du
liquide.
Le filet coloré se déforme au débit plus grand, il reste animé de pulsations (oscillation dans
l’espace) à l’augmentation ultérieure de la vitesse, on observe des turbulences en toute section
du tuyau. Le régime d’écoulement sans pulsations de vitesse, ni mélange de particules est
appelé régime laminaire (du Latin Lamina- couche).
Le régime d’écoulement caractérisé par le mélange des particules et des pulsations de vitesse est
appelé turbulent (du Latin turbulentus – désordre ou chaotique).
Le régime laminaire est en réalité rare dans la nature, il peut être observé lors des mouvements
dans les tuyaux des liquides à haute viscosité (pétrole, produits pétroliers, etc.), mouvement de
l’eau dans les minces capillaires et les pores du sol, circulation du sang, etc.
Le régime d’écoulement turbulent est le plus souvent observé dans la pratique hydrotechnique
(mouvement de l’eau dans les conduites, fleuves, canaux, etc.).
Le physicien Reynolds a obtenu par analyse dimensionnelle l’expression de la vitesse critique
vk=f(ρ, µ, D), masse volumique, viscosité dynamique, diamètre de la conduite
Vk a x y D z
x y
L M M z
a 3 L
T
L LT
LT 1 aM x y L 3 x y z T y
x y 0 x 1
3x y z 1 y 1
y 1 z 1
1 1 VD
V a a a k
Donc, k D D
[ m2/S]
a est adimensionnel ou sans dimension.
Vk D VD
En posant a = Rek on aura Rek ou tout simplement Re nombre de Reynolds.
La valeur du nombre de Reynolds Re permet de déterminer le régime d’écoulement
Re < 2000 pour le régime laminaire
Re > 2000 pour le régime turbulent
Les expériences réalisées par Reynolds (1883) lors de l'écoulement d'un liquide dans une
conduite cylindrique rectiligne dans laquelle arrive également un filet de liquide coloré, ont
montré l'existence de deux régimes d'écoulement : laminaire et turbulent.
En utilisant des fluides divers (viscosité différente), en faisant varier le débit et le diamètre de
la canalisation, Reynolds a montré que le paramètre qui permettait de déterminer si
l'écoulement est laminaire ou turbulent est un nombre sans dimension appelé nombre de
Reynolds et donné par :
ou avec :
= masse volumique
La répartition des vitesses en écoulement laminaire.
Dans un écoulement laminaire les vitesses locales ne varient pas dans le temps.
La répartition des vitesses suivant la section d’écoulement est caractérisée telle que sur la paroi
même vitesse du liquide est égale à zéro et à l’approche de l’axe de la conduite les vitesses
augmentent et atteignent la maximale à l’axe.
Soit la tension superficielle à une distance r à laquelle on doit calculer la vitesse locale. Pour
r
Donc
g J
2
En mécanique des fluides la tension superficielle est fonction de gradient de vitesse
du du dF
D’après Newton
dy dr dS
r du gJ
g J du rdr
2 dr 2
gJ 2
Donc U r c
4
gJ 2 gJ 2 2
Pour U = 0 et r = r0 alors C
4
r0 U
4
r0 r
Cette relation nous dit que le profil des vitesses a la forme d’une parabole. La vitesse maximale
gJ 2
est atteinte quand r=0 ( U max r0 ).
4
Répartition des vitesses en écoulement turbulent
Les vitesses en chaque point donné en écoulement turbulent sont soumises aux variations plus
ou moins rapides dans le temps c’est-à-dire aux pulsations. La courbe de répartition de vitesses
locales est donnée par :
La vitesse de pulsation est une variable aléatoire, elle peut être positive ou négative ce qui veut
dire que les vitesses instantanées en chaque point donné d’un courant turbulent peuvent être tant
supérieur qu’inferieur aux vitesses moyennes en ce point.
Comme l’écoulement laminaire, en écoulement turbulent la tension superficielle est donnée
par :
r
T g J
2
T T du T du
dr dy
1 r 1
U gJ rdr
2 0
T
U r r
5.75 log 0
V
V vitesse dynamique
g
Etude des pertes de charge
I. Perte de charge dans les écoulements permanents rectilignes et uniformes :
1.1 Notion sur les conduites hydrauliquement lisses et rugueuses.
Les pertes de charge le long du courant peuvent dépendre essentiellement des caractéristiques
de la rugosité des parois des conduites ou du lit où le mouvement se fait.
La rugosité est due à la présence d’aspérités. Les dimensions et la forme de ces aspérités sont
fonction du matériau de la paroi, de son degré d’usage, etc.
En fonction du rapport entre les dimensions des aspérités et l’épaisseur du film laminaire, toutes
les conduites et les lits peuvent être subdivisées en 3 types :
- Si la hauteur des aspérités k est inférieure à l’épaisseur du film laminaire (k< σ) c’est à
dire toutes les irrégularités sont immergées dans le film laminaire. Ces parois sont
appelées parois hydrauliquement lisse (pas de rugosité)
- Lorsque la hauteur des aspérités dépasse l’épaisseur du film laminaire (k > σ), les
irrégularités des parois pénètrent dans les limites le noyau turbulent. Ces conduites sont
appelées hydrauliquement rugueuses
- Dans le 3ème cas, celui intermédiaire, la hauteur des aspérités k est approximativement
égale à l’épaisseur du film laminaire ; dans ce cas les conduites se rapportent à la zone de
la résistance de transition. De façon synthétique, on peut donc définir le régime
d’écoulement suivant :
Perte de charge en longueur
L’équation générale de la perte de charge en longueur est donnée par l’expression de Darcy-
V2
J
Weisbach (m/m): D 2g
V2
JL L
D 2g
λ : Coefficient de résistance de la conduite ou coefficient de perte de charge en longueur.
λ est adimensionnel, qui dépend (fonction de Re, K relative) λ= f(Re, k/D)
La représentation graphique du coefficient de perte de charge λ par la relation λ= f(Re, K/D) est
appelée diagramme universel qui permet de déterminer λ en fonction de Re et K/D.
La représentation graphique de la perte de charge en fonction du coefficient de perte de charge
J= f(λ) est appelé diagramme de Moody.
Pour le régime d’écoulement laminaire, le coefficient de perte de charge λ dépend uniquement
64
de nombre de Reynolds Re : Re
Pour le régime turbulent en général, il existe différentes formules pour la détermination du
coefficient de perte de charge.
3. Formule du type moderne :
Elle donne l’expression du coefficient de perte de charge en fonction de Re et de la
k
rugosité relative
D
a) Régime turbulent rugueux : pour ce régime λ= f (k/D)
Formule de Prandtl-Nikuradse
1 1 D
ou 2 log 3.71
2 log
k k
3.71D
200 D
Re ''
Re doit être : Re >
k d’après Moody.
560 D
R2 Re d’après Altchoul
k
b) Régime turbulent lisse
Pour ce régime d’écoulement le coefficient de perte de charge λ ne dépend que du
nombre de Reynolds Re.
λ = f(Re)
Ce régime correspond à la courbe limite inférieure du diagramme universel (abaque du Moody).
En effet pour le régime turbulent lisse, la rugosité absolue k = 0 (coefficient de rugosité absolue
est exprimé en mm).
Les formules applicables sont :
Formule logarithmique de Prandtl_von_Karman (publiée en 1950)
1
Re < Re’
2.51 2
(2 log )
Re
Cette formule peut être résolue par approximation successive. En ce dernier temps, cette
formule est mise en doute par des résultats expérimentaux récents, conduisant à des coefficients
très inférieurs. La perte de charge réelle des conduites en régime turbulent lisse est nettement
inférieure à celle calculée par les formules logarithmiques. La limite inférieure de la droite de
Blasius laquelle est analytiquement décrite par :
0.3164
Re0.25
4.10 3
Re 105
0.316
Re0.25
105 0.18
Re 106 0.2
Re
Cette formule est appelée encore formule universelle. La résolution de cette équation est
implicite demande des calculs par approximations. Pour éviter ces difficultés, cette formule fut
représentée par Moody en 1944 sous forme de diagramme et qui pour nom diagramme de
Moody. La représentation graphique de ce diagramme est faite dans les coordonnées
logarithmiques.
De même des abaques et des tableaux ont été conçus pour faciliter la détermination de λ.
- Altchoul a proposé la formule explicite suivante :
1
Re
(1.8log )2
Re k
7
10 D
4. Formules pratiques
Elles donnent des résultats proches des formules théoriques.
Formule de Calmon-Lechapt
Pour un souci de simplicité et de commodité de calcul, les deux savants ont établi une
formule simple donnant l’expression de perte de charge en fonction du débit
J = A*QN/DM
(A, N, M) sont des paramètres qui dépendent de la rugosité de la conduite.
k A N M
2 0.001863 2 5.33
1 0.001601 1.975 5.25
0.5 0.001400 1.960 5.19
0.25 0.001160 1.930 5.11
0.10 0.001100 1.890 5.01
0.05 0.001049 1.860 4.93
0.025 0.001010 1.840 4.88
0+ 0.000916 1.780 4.78
0- 0.000971 1.810 4.81
0 0.05 D 0.2
0 0.25 D 1
Formule de Hazen Williams est donnée par l’expression suivante pour la détermination de la
perte de charge
Q1.852
J 10.69 1.852 4.87
CHW D
CHW : coefficient de Hazen Williams, dépend de la rugosité absolue, CHW = f(k).
Formule de Chezy
V C RJ
D
R
4
D
V C J
4
1 4V 2
J
C2 D
1
En couplant cette formule avec celle de Weisbach nous aurons : 2
C 8g
Par ailleurs,
D2 16Q 2
Q VS V V 2 4
2
4 D
V2
J
D 2g
Remplaçons V2 par sa valeur :
8Q 2
J formule de Chezy du calcul de pdc
g 2 D 5
Formule de Manning Strickler
2 1
V kS R 3
J 2
1 16 Q2
J 2 4 16
ks 1 3
D 3
2
4
V2
Js k k coefficient de singularité
2g
Les valeurs usuels de k sont données pour diverses singularités (raccordement, coude, T, cône,
changement de formes, vannes, clapet et autres)
Conduites en série
Un système de conduite en série est forme de tuyaux de diamètres différents reliés directement
les uns aux autres. La perte de charge entre A et B
J lAB hAB J l1 J l2 J l3 J l4
Dans le cas de raccordement des conduites en série la perte de charge totale est égale à la
somme des pertes de charge estimées par tronçon.
V2 Q 4Q 2
Jl L ; Q VS V
D 2g S D2
k VD 8Q 2
f , Re ; Jl l
D g 2 5
D
En posant 1 2 3 4
8Q12 8Q22 8Q32 8Q42
J lAB l l l l4
g 2 D15 g 2 D25 g 2 D35 g 2 D45
1 2 3
Q=Q1=Q2=Q3=Q4
8Q 2 l1 l2 l3 l4
J lAB
g D1 D2 D3 D4
2 5 5 5 5
On peut pour faciliter les calculs remplacer un ensemble de conduites en série par une conduite
unique= équivalente c’est-à-dire qui entraine la même perte de charge et qui draine le même
débit.
Suivant les problèmes, on peut être amené à rechercher cette équivalence en longueur, diamètre
ou débit.
La conduite équivalente est la conduite qui draine le même débit et génère la même perte de
charge que les conduites en série.
8Q 2 8Q 2
Jl l lE
g 2 D5 g 2 D5
5
D
LE E l
D
5 5 5
DE D DE
LE1 1 l1; LE2 E 2 l2 ; LE3 3 l3
D1 D2 D3
J AB H A H B
PA VA2 PB VB2
HA ZA ; H ZB
g 2g B
g 2g
+∆H
J l1 H A H B
J l2 H A H B J l1 J l2 J l3 H A H B J l
J l3 H A H B
Ce qui veut dire que pour des conduites en parallèle, la perte de charge est la même suivant tous
les schémas. Le calcul de la perte de charge se ramène au calcul de pdc dans une seule
direction.
En posant
g 2 D5
k
8 ,
JL
Q1 k1
l1
JL
Q2 k2
l2
Q3 k3 JL
l3
JL J J
Q k1 k2 L k3 L
l1 l2 l3
Pour un branchement en parallèle, nous aurons donc,
n
ki
Q JL i 1 li
Q2
Jl 2
k
i
li
On peut pour faciliter les calculs remplacer un ensemble de conduites en parallèle par une
conduite unique dite conduite équivalente, de diamètre équivalent DE et de longueur LE
équivalente
La perte de charge est :
8Q 2 g 2 DE5 J l
JL LE Q
g 2 DE5 8 LE
8Q12 g 2 DE51
J l1 lE Q1
g 2 DE51 1 8 LE1
8Q22 g 2 DE52
J l2 lE Q2
g 2 DE52 2 8 LE2
8Q32 g 2 DE53
J l3 lE Q3
g 2 DE53 3 8 LE3
Q=Q1+Q2+Q3
1 1 1 1
LE LE1 LE2 LE3
J l J l1 J l2 J l3
8
g
2
Q 2
DE 5
lE
8
g
2
Q1
DE
2
5
lE1
g
8
2
Q2
DE
2
5
2
l E2
g
8 2
Q3
DE
2
5
3
l E3
LE
Q1 Q
LE1
LE
Q2 Q
LE2
Q Q LE
3 LE3
Si on avait n tronçons en parallèle, la relation sera la même.
Branchement en parallèle des réservoirs
Considérons le cas des réservoirs reliés les uns aux autres par des conduites de longueurs L1, L2,
L3 et D1, D2, D3.
Les niveaux d’eau dans les réservoirs sont H1, H2 et H3.
La nature des conduites étant connue, il revient à déterminer :
a) Le centre de l’écoulement dans une des conduites connaissant le sens dans les autres
b) Les débits Q1, Q2, Q3 véhiculés par les conduites voir schéma ci-dessous.
Pour connaitre le centre de l’écoulement dans les différentes conduites, il suffit d’analyser les
différentes lignes de charge.
Pour cela, désignons par Ho la charge au niveau de nœud de jonction
a) Si le réservoir 3 est alimenté à partir de réservoir 1, l’écoulement dans la conduite sera
ascendant, dans ce cas, il faut que Ho > H3.
b) Au cas où le réservoir 3 alimente le réservoir 2, nous aurons Ho < H3
c) Dans la conduite 3, il n’y a pas d’écoulement, c’est-à-dire que la conduite 3 est dans la
position de neutralité, il faut Ho=H3
Pour savoir laquelle des variantes a eu lieu, on peut procéder de la façon suivante :
1. On suppose que Ho=H3
2. Dans cette hypothèse correspondant à l’inexistence de l’écoulement dans la conduite 3,
on détermine les débits Q1 et Q2
8Q12 8Q22 g 2 D 5
J l1 l ; J l2 ; K
g 2 D15 g 2 D25 8
1 l2
1 1
J l1 2
Q12 l1 ; J l2 2 Q22 l2
K1 K2
J l1 J l2
Q1 K1 ; Q2 K 2
l1 l2
H1 H 0 H0 H2
Q1 K1 ; Q2 K 2
l1 l2
H1 H 3
Q1 K1
l1
On aura un système d’équation en 4 inconnus : Q1, Q2, Q3 et Ho, un tel système ne peut être
résolu que la méthode d’approximation successive par rapport à Ho.
Connaissant ainsi Ho, on peut facilement déterminer.
Pour plusieurs branchements entre réservoirs, on peut aussi par la méthode d’approximation
successive déterminer les caractéristiques de l’écoulement, voir schéma ci-dessous.
L’équation générale de la perte de charge est :
1
Jl 2
Q2 L
K
Jl
H0 H R Jl Q2 Q
Q
Jl
Avec 2 Q
Q
J l Q 0 Q
Q
2 Jl 2 Jl
La moindre erreur sur la charge estimée en nœud de jonction se répercute sur le débit dans
chaque conduite, ce qui veut dire que la somme algébrique des débits en direction du nœud de
jonction ne sera pas nulle.
J l Q
Cette somme désignée par Q sera la somme des erreurs Q ou Q Q 2 Jl
2 Q
C’est-à-dire J
Q
J
l
Cette équation permet par correction successive de charge en nœud de jonction d’obtenir la
somme algébrique des débits est presque nulle (en l/s pour mieux voir la précision).
La procédure d’estimation de débit dans les branchements entre n réservoirs est la suivante :