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Cette résistance 𝐹⃗ , appelée traînée, est la composante parallèle à v∞de la résultante des forces dues à
l’écoulement du fluide. Elle est fonction de la masse volumique du fluide, de sa viscosité dynamique
de la vitesse v∞et d’une longueur caractéristique du corps L. L'expérience montre que cette force
peut prendre deux formes différentes en fonction de la vitesse.
Étonnamment, la frontière entre ces deux situations est assez mince, et on peut la percevoir au moyen d’une
quantité appelée nombre de Reynolds.
• De même tous les liquides ne s’écoulent pas de la même manière. Si vous observez l’eau d’un fleuve, vous
pouvez voir que son écoulement est en permanence le siège de multiples tourbillons. Au contraire, l’huile qui
s’écoule hors d’une bouteille ne tourbillonne pas du tout.
•Quand l’écoulement d’un liquide est le siège de multiples tourbillons, on dit que cet écoulement est
turbulent. Au contraire si l’écoulement semble se faire de manière bien parallèle, on parle d’écoulement
laminaire.
Ce qui fait la différence, c’est que dans un écoulement turbulent, les petites perturbations donnent naissance
à des tourbillons. Au contraire dans un écoulement laminaire, les perturbations se résorbent rapidement et
l’écoulement reprend son cours tranquille.
Comment savoir à l’avance si un écoulement va être le siège de turbulence ? Cela dépend principalement de
la viscosité du liquide, car celle-ci agit comme un frottement qui va freiner les perturbations et empêcher les
tourbillons d’apparaître. Mais à quel moment la viscosité est-elle suffisante pour freiner l’apparition des
tourbillons turbulents ?
Pour savoir si la viscosité est assez forte pour freiner les tourbillons, il faut la comparer à l’inertie de
l’écoulement. La viscosité tend à faire disparaître les tourbillons, alors que l’inertie les propage.
Par analogie en mécanique, on pourrait comparer énergie cinétique et travail des forces de frottement.
Le mouvement du fluide peut être considéré comme résultant du glissement de couches de fluides les unes sur
les autres.
Lors de l'étude du fluide parfait, nous n'avons tenu compte que des forces surfaciques normales à la surface.
Or il existe également une composante tangentielle de ces forces, qui sont à l'origine d'un transfert de quantité
de mouvement des couches rapides vers les couches lentes. On appelle ces forces, forces de viscosité ou de
cisaillement.
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Les couches de fluide glissent les unes sur les autres, et « frottent » les unes contre les autres. Cela ressemble
aux frottements solides de glissement vus en 1ére année, sauf qu’ici les frottements dépendent de la
différence de vitesse entre les couches de fluide jointives.
•Prenons le cas d'un écoulement unidirectionnel de la forme v y, t e x .
La force de viscosité (exercée par S1 sur S2) s'oppose à son mouvement: elle tend à S2
freiner la veine la plus rapide et donc, par principe d'action réaction, à accélérer la
F S1
veine lente.
La loi de Newton donne la force élémentaire de cisaillement entre deux particules de fluides:
𝜕𝑣𝑥
𝐹⃗2/1 = 𝜂 . 𝑑𝑆. 𝑢
⃗⃗𝑥
𝜕𝑦
où est une constante appelée coefficient de viscosité dynamique qui s'exprime en Poiseuille 1 Pl 1 Pa.s
Remarque :
• Plus la viscosité d’un fluide est grande, plus il a du mal à s’écouler.
• cette loi n'est pas valable pour tous les fluides; elle définit ce que l'on appelle les fluides newtoniens pour
lesquels ne dépend pas du gradient de vitesse.
Pour certains fluides (les gels, boues, polymères...), la viscosité dépend de la force appliquée, de l'histoire
antérieure de l'écoulement.. Ils sont dits non newtonien.
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Application 2: écoulement de Poiseuille plan
On étudie le même système que précédemment mais avec vo=0 et on impose maintenant un gradient de
pression suivant l’axe Ox.
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I-3. Nombre de Reynolds.
• On peut définir dans les fluides réels deux types de transport de quantité de mouvement qui ont lieu
simultanément mais en général pas avec la même importance:
-Il est clair que, par son mouvement même, un fluide transporte de la quantité de mouvement : ce type de
transport dû au mouvement est appelé transport convectif.
Ainsi, à un fluide en translation de vitesse v y, t e x dans un référentiel R, il est possible d’associer la
quantité de mouvement élémentaire 𝛿𝑝⃗ traversant une surface 𝑑𝑆⃗ = 𝑑𝑆𝑒⃗𝑥 pendant la durée dt s'écrit :
⃗⃗⃗⃗ 𝑑𝑆⃗. 𝑑𝑡. 𝑣⃗ = 𝜌𝑣 2 . 𝑑𝑆⃗. 𝑑𝑡
𝛿𝑝⃗𝑐𝑜𝑛𝑣𝑒𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛 = 𝛿𝑚. 𝑣⃗ = 𝜌𝑣.
- Le processus diffusif, associé au transfert microscopique de quantité de mouvement. C’est la viscosité du fluide
qui assure en fait, par l’intermédiaire de la force de friction qui s’exerce entre les différentes couches le
transport diffusif de la quantité de mouvement ; on peut lui associer une quantité de mouvement
élémentaire:
𝜕𝑣𝑥
𝛿𝑝⃗𝑑𝑖𝑓𝑓𝑢𝑠𝑖𝑜𝑛 = 𝑑𝐹⃗ . 𝑑𝑡 = 𝜂 . 𝑑𝑆. 𝑢
⃗⃗𝑥 . 𝑑𝑡
𝜕𝑦
• En mécanique des fluides, on définit un nombre adimensionné qui permet de comparer l’influence de ces deux
processus sur l’écoulement du fluide, c’est le nombre de Reynolds
soit ici :
𝛿𝑝𝑐𝑜𝑛𝑣𝑒𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛 𝜏𝑑𝑖𝑓𝑓 [𝜌𝑣 2 ]
𝑅𝑒 = = =
𝛿𝑝𝑑𝑖𝑓𝑓𝑢𝑠𝑖𝑜𝑛 𝜏𝑐𝑜𝑛𝑣𝑒𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛 𝜕𝑣
[𝜂 𝑥 ]
𝜕𝑦
𝜂
avec 𝜐 = 𝜌 la viscosité cinématique qui s'exprimer en m².s-1
Remarque : La viscosité cinématique caractérise le temps d'écoulement d’un liquide. Par contre, la viscosité
dynamique correspond à la réalité physique du comportement d’un fluide soumis à une sollicitation (effort).
En d’autre terme, cette dernière exprime la « rigidité » d’un fluide à une vitesse de déformation en cisaillement
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II- Transition entre régime laminaire et turbulent dans une conduite
Pour un écoulement dans une conduite cylindrique, la longueur caractéristique de l'écoulement à prendre en
compte est le diamètre : L = D = 2.R
2𝜌𝑉𝑅
Le nombre de Reynolds s'exprime donc sous la forme : 𝑅𝑒 = 𝜂
Les expériences menées par Reynolds en 1883 montrent que dans une conduite circulaire, la transition
entre régime laminaire et régime turbulent se produit pour 𝑹𝒆 ≈ 𝟐. 𝟏𝟎𝟑
Ce nombre de Reynolds critique correspond en gros au moment où les forces visqueuses ne sont plus
suffisamment fortes pour résorber les tourbillons. Comme vous pouvez vous en douter, la compréhension de
cette limite entre turbulent et laminaire est d’une grande importance pour beaucoup d’applications
technologiques, comme en ingénierie des procédés ou en aéronautique.
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III- Analyse dimensionnelle et lois de similitude
Tout problème de mécanique des fluides est régi par des équations qui sont malheureusement insolubles
dans la plupart des cas. Il devient donc impératif d’avoir recours à l’expérience, que ce soit par l’utilisation de
modèles numériques ou des modèles physiques. Il est possible alors de faire converger les différentes
approches, mais les essais sur maquettes sont plus intéressants dans un premier temps, car ils permettent de
trouver des solutions, d’acquérir des données ou de vérifier des calculs.
La technique des modèles réduits est basée sur les règles de similitude, donc sur l’analyse dimensionnelle.
Ces règles permettent d’une part de concevoir et d’exploiter le modèle, mais aussi de transposer les résultats
obtenus à la réalité. On peut les classer suivant trois types
• Similitude géométrique :
On parle de similitude géométrique entre le modèle et le prototype si les rapports de toutes les longueurs
correspondantes du modèle et du prototype sont égaux (les mathématiciens parleraient d’homothétie !) :
𝐿𝑚𝑜𝑑è𝑙𝑒 𝑆𝑚𝑜𝑑è𝑙𝑒
= 𝑘 = 𝑐𝑜𝑛𝑠𝑡𝑎𝑛𝑡𝑒 → = 𝑘2
𝐿𝑝𝑟𝑜𝑡𝑜𝑡𝑦𝑝𝑒 𝑆𝑝𝑟𝑜𝑡𝑜𝑡𝑦𝑝𝑒
• Similitude cinématique :
Il y a similitude cinématique entre le modèle et le prototype si les rapports des vitesses des particules
homologues du modèle et du prototype sont égaux :
𝑣𝑚𝑜𝑑è𝑙𝑒
= 𝑘′
𝑣𝑝𝑟𝑜𝑡𝑜𝑡𝑦𝑝𝑒
• Similitude dynamique :
On a similitude dynamique entre systèmes géométriquement et cinématiquement semblables si les rapports
entre toutes les forces homologues sont égaux.
Similitude de Froude : elle exprime le rapport entre les forces d'inertie et les forces de pesanteur; soit
𝑣
ℑ= = 𝑐𝑠𝑡𝑒
√𝐿. 𝑔
Similitude de Reynolds : Elle exprime le rapport des forces d’inertie aux forces de soit RE=cste
La pression est proportionnelle à la masse volumique, donc la soufflerie doit être à 20 bar.
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IV- Pertes de charge dans une canalisation
IV-1. Définition
Lorsqu'on considère un fluide réel, les pertes d'énergie spécifiques ou bien comme on les appelle souvent, les
pertes de charge dépendent de la forme, des dimensions et de la rugosité de la canalisation, de la vitesse
d'écoulement et de la viscosité du fluide mais non de la valeur absolue de la pression qui règne dans le fluide
La différence de pression Δ𝑃 = 𝑃1 − 𝑃2 entre deux points (1) et (2) d'un circuit hydraulique a pour origine
:
- les frottements du fluide sur la paroi interne de la tuyauterie (dissipation visqueuse) ; on les appelle
perte de charge régulières ou systématiques.
La perte de charge peut être exprimée en termes de différence de pression P ou bien de différence de hauteur
de colonne de fluide h.
Le calcul de ces pertes de charge met en avant les principales grandeurs suivantes:
- masse volumique et viscosité du fluide
- forme, dimensions et rugosité de la conduite.
Ces éléments sont liés par des grandeurs comme la vitesse moyenne V ou le débit volumique Dv et le nombre
de Reynolds qui joue un rôle primordial dans le calcul de pertes de charge.
La vitesse, en régime stationnaire est cherchée sous la forme 𝑣⃗ = 𝑣(𝑟)𝑒⃗⃗⃗⃗𝑧 où r représente la distance à l’axe
du tube.
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Ce résultat constitue la loi de Poiseuille : le débit volumique est proportionnel à la puissance quatrième du
rayon du tube pour un fluide réel
Remarquons enfin que viscosité et gradient de pression dans le tube sont intimement liés : les forces de
viscosité expliquent la perte de charge du tube, c’est à dire la diminution de pression au long du tube, attestée
par des prises de pression latérales.
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La répartition de pression dans les tubes est hydrostatique. Il y a à la fois continuité de la pression et de la
vitesse, grâce au caractère réel du fluide.
D’où :
𝑃1 − 𝑃2 = 𝜌𝑔(ℎ1 − ℎ2 ) = −𝐾(𝑥1 − 𝑥2 )
or
8𝜂
𝐾= .𝐷
𝜋𝑅 4 𝑣
soit
8𝜂
𝑃1 − 𝑃2 = . 𝐷 (𝑥 − 𝑥1 )
𝜋𝑅 4 𝑣 2
Pour un tuyau de section circulaire de rayon R dans lequel le débit volumique Dv est constant avec une chute
de pression P sur une longueur L, la résistance hydraulique est définie par analogie avec la loi d'ohm :
Δ𝑃 8𝜂𝐿
𝑅𝐻 = =
Dv 𝜋𝑅 4
Dans ces conditions, on peut formuler la perte de charge sur une longueur L d'une conduite de rayon R=D/2
comme :
8𝜂 8𝜂𝐿 128𝜂𝐿 1
Δ𝑃 = 𝜋𝑅4 . 𝐷𝑣 . 𝐿 = 𝜋(𝐷⁄2)4 . 𝐷𝑣 = 𝜋𝐷4 . 𝐷𝑣 et 𝐷𝑣 = 𝜋𝑅 2 . 𝑉 = 4 𝜋𝐷2 . 𝑉
soit
128𝜂𝐿 1 2 1 64𝜂𝐿
Δ𝑃 = 4
. 𝜋𝐷 . 𝑉 = ( 𝜌. 𝑉 2 ) .
𝜋𝐷 4 2 𝜌𝑉𝐷2
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Le rapport Λ = 𝑅 est un nombre sans dimension qui prend le nom de coefficient de perte de charge
𝑒
régulière.
A partir de ce résultat , on peut généraliser cette formulation en exprimant toute perte de charge sur une
longueur L de conduite de diamètre D comme:
1 𝐿
Δ𝑃 = Λ(𝑅𝑒 ). ( 𝜌. 𝑉 2 ) .
2 𝐷
• Lorsqu'un écoulement en conduite est turbulent (Re>1000), le profil de vitesse n'est plus parabolique comme
c'est le cas en régime laminaire. Il s'uniformise sur un large domaine autour de l'axe et présente en conséquence
une brusque variation au voisinage des parois (voir figure ).
Les pertes de charge régulières sont donc essentiellement dues aux frottements visqueux entre les particules
fluides situées près des parois de la conduite. Il en résulte que les propriétés de la paroi jouent un rôle important
𝑘 𝑒
et que notamment sa rugosité devient un paramètre non négligeable soit Λ = 𝑓 (𝑅𝑒 , 𝐷 , 𝐷) avec k représentant
la rugosité et e l'écart moyen.
Dans ce cadre, la détermination des pertes de charge régulières ne peut pas s'obtenir à partir d'une formulation
analytique ; on a donc recours à des abaques construits sur la base de mesures expérimentales:
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IV-3. Pertes de charge singulière
Le long d'un réseau hydraulique, les singularités se caractérisent par des changements de géométrie se
produisant localement. Il s'agit par exemple de modifications du diamètre de la conduite (rétrécissement ou
élargissement), de changements de direction (coudes), de vannes, clapets etc. Bien évidemment, ces
singularités sont à l'origine de dissipations d'énergie qui se traduisent par des pertes de charge, dites
« singulières », venant s'ajouter aux pertes de charge régulières précédemment décrites.
Un bilan de quantité de mouvement permet de montrer que les pertes de charges singulières s’expriment par:
Ce résultat est généralisable à n'importe quel type de singularité dans la mesure où le coefficient de perte de
charge singulière K est connu.
Dans ces conditions, pour un réseau hydraulique complet (voir figure 31) comportant différents tronçons de
longueurs et sections différentes et reliés entre eux par des singularités, on peut évaluer les pertes de charge
totales entre l'entrée et la sortie du circuit en formulant l'équation de Bernoulli généralisée :
Remarque : la plupart des singularités ne permettent pas une approche analytique simple comme celle qui
vient d'être développée concernant l'élargissement brusque. Les coefficients de perte de charge sont donc le
plus souvent déduit de mesures ou de calculs numériques, et sont disponibles sous forme d'abaques. À titre
d'exemple, la figure ci-dessous liste de façon non exhaustive quelques singularités typiques avec les
coefficients de perte de charge associés.
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Application 1:
Du fuel lourd de viscosité dynamique = 0,11 Pa.s et de densité d=0,932 circule dans un tuyau de longueur
L=1650 m et de diamètre D=25 cm à un débit volumique qv=19,7 l/s.
On donne la masse volumique de l’eau 1000 kg /m3 eau ρ = .Travail demandé :
1) Déterminer la viscosité cinématique ν du fuel.
2) Calculer la vitesse d’écoulement V.
3) Calculer le nombre de Reynolds Re.
4) En déduire la nature de l’écoulement.
5) Déterminer le coefficient λ de pertes de charge linéaire pour une rugosité =0.01mm
6) Calculer la perte de charge JL dans le tuyau.
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