Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Etudier un écoulement en résolvant les équations locales du mouvement est souvent compliqué. Une
alternative possible est d’étudier une partie macroscopique de l’écoulement, et de lui appliquer les lois de la
mécanique et de la thermodynamique. Tout en occultant les zones de l’écoulement difficiles à modéliser, on
peut résoudre le problème plus simplement
Il est parfois utile de s’intéresser à un système ouvert. Soit parce que c’est ce système qu’on étudie (cas d’une
fusée, qui éjecte des gaz brûlés pour avancer), soit parce que cela simplifie l’étude (cas des régimes
stationnaires).
Conclusion :
Lorsque l’on veut étudier un système ouvert, on est obligé de se ramener d’abord à un système fermé pour
appliquer les lois de la physique, nécessaires pour résoudre le problème.
Nous allons démontrer cette seconde formulation, en utilisant la méthode qui vaudra pour tout le reste du
chapitre.
➢Dessiner une portion de conduite parcourue par un fluide (cas général non stationnaire).
➢Définir sur le schéma une portion de conduite, que l’on choisit comme système ouvert S
➢Définir le système fermé S* à l'instant t, incluant le système ouvert à t et la masse me qui va entrer
dans S pendant dt.
➢Faire un second schéma, à l’instant t+dt, et repérer le système fermé , constitué du système ouvert à t+dt
et de la masse ms qui est sortie de S pendant dt.
➢En utilisant la loi stipulant que la masse contenue dans est constante au cours du temps, formuler la loi de
conservation de la masse pour le système ouvert, en fonction de la masse m(t) du système ouvert , et des débits
massiques entrant Dme et sortant Dms (orientation conventionnelle dans le sens de l’écoulement)
1
PSI- Angers
On en déduit :
𝑚∗ (𝑡) = 𝑚(𝑡) + 𝛿𝑚𝑒 = 𝑚(𝑡) + 𝐷𝑚𝑒 . 𝑑𝑡
𝑚∗ (𝑡 + 𝑑𝑡) = 𝑚(𝑡 + 𝑑𝑡) + 𝛿𝑚𝑠𝑒 = 𝑚(𝑡 + 𝑑𝑡) + 𝐷𝑚𝑠 . 𝑑𝑡
pour le système fermé S*, la masse se conserve au cours du mouvement , soit : 𝑚∗ (𝑡) = 𝑚∗ (𝑡 + 𝑑𝑡)
Dans le cas du régime stationnaire, toutes les grandeurs caractéristiques du système réel ouvert sont
indépendantes du temps soit :
m(t) = m(t+dt) => 𝐷𝑚𝑒 = 𝐷𝑚𝑠
2
PSI- Angers
1.4 Application : Fusée Ariane
Une fusée de masse initiale M0 (carburant et comburant compris) est propulsée à partir de t = 0 par l’´ejection des gaz
brûlés avec un débit massique D constant et une vitesse relative de module u constant.
1) A quelle condition la fusée décolle-t-elle ? (A.N. M0 = 200 tonnes, D = 1600 kg.s−1, g = 9, 8m.s−2 et u =
1500m.s−1.)
2) On suppose le mouvement de la fusée vertical. Calculer la vitesse à l’instant t puis l’altitude atteinte à cet
instant (On néglige les frottements dus à l’air). Le carburant du premier étage est épuisé au bout de 62,5 s ;
Duelle est la vitesse finale et l’altitude atteinte ? On donne ∫ 𝑙𝑛𝑥. 𝑑𝑥 = 𝑥. 𝑙𝑛𝑥 − 𝑥
.
3) Quel intérêt y a-t-il à concevoir des fusées à étages ?
3
PSI- Angers
À l’instant t + Δt, le volume de fluide a avancé : il occupe maintenant le volume compris entre 𝑆1′ 𝑒𝑡 𝑆2′
Remarques :
• Comme le fluide est incompressible, il y a conservation des débits massique et volumique.
• La masse dm et le volume dV considérés à l’instant initial sont les identiques à ceux de l’état final
En termes d’énergie mécanique, tout se passe comme si on avait déplacé la masse située dans le volume
compris entre S1 et S1 ' vers le volume compris entre S2 et S2 '
4
PSI- Angers
Bilan énergétique :
• Variation d’énergie potentielle : ΔEp(i → f) = dm.g.(z2 – z1)
1
• Variation d’énergie cinétique : ΔEc(i → f) = . 𝑑𝑚. (𝑣22 − 𝑣12 )
2
Cette variation d’énergie mécanique est compensée par le travail des forces extérieures en l’occurrence les
forces de pression.
D'où finalement
2.2. Applications
2.2.1. Vidange d'un réservoir. Formule de Torricelli
Soit l'écoulement d'un liquide incompressible, de masse volumique contenu dans un récipient à travers un
orifice de petites dimensions. La viscosité du liquide est négligeable compte tenu des conditions de
l’écoulement.
L'expérience montre que tout le liquide participe à l'écoulement de sorte qu'on peut trouver, en particulier une
ligne de courant partant d'un point A0 de la surface libre. On cherche la vitesse vA du liquide en A.
Soit S la section du récipient au niveau de la surface libre et la section de l'écoulement au niveau de l'orifice.
Si l'orifice est petit, l'écoulement est lent et on peut raisonnablement supposer qu'à chaque instant le régime
d'écoulement est pratiquement stationnaire.
5
PSI- Angers
Cet effet s’appelle l’effet Venturi : une vitesse plus élevée du fluide
provoque une chute de pression. Il peut être mis en évidence avec
une simple feuille de papier. Il est utilisé dans de nombreux
dispositifs :
▪comme débimètre dans une canalisation
▪comme pompe rudimentaire : trompe à eau en chimie
▪pour vaporiser des liquides (pistolet à peinture)
▪pour plaquer les voitures de courses au sol
6
PSI- Angers
C'est un double tube très fin (section extérieure s 5 mm2) que l'on place parallèlement aux
lignes de courant du fluide en écoulement.
Il permet de mesurer la vitesse v du fluide à partir de la différence de pression entre deux orifices très
2(𝑃𝐴 −𝑃𝐵 )
petits formant : 𝑣𝑜 = √ 𝜌
- une prise de pression axiale en A placé à l'extrémité du tube où la vitesse est nulle (A est dit point d'arrêt),
- une prise de pression latérale en B placé latéralement où la vitesse du fluide n'est pas modifiée.
La viscosité importante dans les prises de pression assure que l’air situé à l’intérieur du tube de Pitot
est au repos. De plus on néglige la dénivellation entre A et B.
Loin du tube, l’écoulement est unidimensionnel avec une vitesse 𝑣⃗𝑜 = 𝑣𝑜 ⃗⃗⃗⃗
. 𝑒𝑥 et une pression P0 uniforme.
Démonstration :
7
PSI- Angers
Si o prend en compte la viscosité du fluide, l'énergie mécanique volumique ne se conserve plus du fait des
pertes d'énergie par frottements.
Dans un écoulement stationnaire, homogène et incompressible, on appelle perte de charge entre deux points
d'une même ligne de courant, la diminution de la charge entre ces deux points donnée par la relation:
∆𝑃𝑡𝑜𝑡 ∆𝑃𝑡𝑜𝑡,𝑟𝑒𝑔 ∆𝑃𝑡𝑜𝑡,𝑠𝑖𝑛𝑔 𝑃1 𝑣12 𝑃2 𝑣22
= + = ( + 𝑧1 + ) − ( + 𝑧2 + )
𝜇𝑔 𝜇𝑔 𝜇𝑔 𝜇𝑔 𝜇𝑔 𝜇𝑔 𝜇𝑔
∆𝑃𝑡𝑜𝑡
La perte de charge est liée à la dissipation d'énergie mécanique par frottement visqueux. est donc
𝜇
l'énergie mécanique massique dissipée par viscosité.
III- Applications.
III-1. Etude d'une tuyère
Une tuyère est une canalisation de section variable, dans laquelle un gaz se détend en étant accéléré. Nous
pouvons supposer qu’en régime permanent, l’écoulement est unidimensionnel et adiabatique. Nous
supposons, en outre, que le fluide est un gaz parfait dont le rapport = cp/cv est constant.
Le fluide est admis dans la tuyère en A , à la pression PA, à la température TA, et à une vitesse négligeable. Il
en ressort en B , à la pression PB (la pression extérieure par exemple), à la température TB et à la vitesse vB.
On recherche vB dans le cas d’un écoulement isentropique
8
PSI- Angers
9
PSI- Angers
10
PSI- Angers
III.3 Turbine
Il existe trois grands types de turbines hydroélectriques, chacune étant appropriée à une certaine configuration de
barrage :
▪la turbine Pelton : constituée d’une roue à augets. C’est une turbine à action, elle nécessite un injecteur
transformant la pression en énergie cinétique d’un jet. Adaptée à de grandes hauteurs de chute
▪la turbine Francis : constituée d’une roue à aube (type moulin à eau, symbole de la ville de Mulhouse). C’est
une turbine à réaction, ne nécessitant pas d’injecteur : elle provoque une chute de pression entre l’amont et l’aval.
Adaptée à des hauteurs de chute moyenne et de forts débits
▪la turbine Kaplan : constituée d’un hélice (type celle des bateau). C’est une turbine à réaction comme la turbine
Francis. Adapté aux faible hauteur de chute et forts débits
Effectuer un bilan de moment cinétique sur le système fermé constitué de la roue + les augets + le fluide à proximité
de la roue. Le débit massique et la vitesse incident du jet dans le référentiel terrestre sont connus. L’objectif
est d’obtenir l’équation différentielle vérifiée par la vitesse angulaire de la turbine :
11
PSI- Angers
Effectuer à présent un bilan d’énergie cinétique. On négligera encore la masse d’eau par rapport à la masse de
la turbine. En déduire :
12
PSI- Angers
13
PSI- Angers
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
14