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ELEMENTS DE
CONSTRUCTION MIXTE
Jean-Pierre JASPART
Agreg. Dr. Ir., Chargé de cours
René MAQUOI
Dr. Ir., Professeur ordinaire
Avec la collaboration de
Jean-François DEMONCEAU
Ir., Assistant
Octobre 2006
Chapitre 1 – Introduction 1-1
1. INTRODUCTION
La même idée de base est exploitée en béton armé. Les constructions mixtes
offrent toutefois un aspect spécifique : le rôle essentiel joué par la connexion,
illustré très simplement à la Figure 1-1, et qui doit assurer l’action composite de
la section. Soit une poutre fléchie simplement appuyée, constituée de deux
sections rectangulaires identiques superposées, respectivement sans liaison
dans le cas (a) et parfaitement solidarisées dans le cas (b).
Dans le domaine des bâtiments, la solution mixte peut présenter des avantages
mécaniques, économiques et architecturaux.
2.1. BETON
fck (N/mm²) 20 25 30 35 40 45 50
Ecm (kN/mm²) 30 31 32 34 35 36 37
n = Ea / Ecm (2-1)
Sous des actions de longue durée (par exemple, le poids propre de la structure
et des superstructures et les surcharges permanentes), le béton subit, sous
charge constante, une déformation différée de fluage d'autant plus importante
que le niveau de contrainte est élevé, que l'humidité relative de l'environnement
et l'épaisseur de la dalle sont faibles et que les teneurs en ciment et en eau
sont élevées. Dans les poutres mixtes, le fluage provoque, au cours du temps,
une redistribution des efforts intérieurs : ainsi la dalle se décharge d'une partie
de ses efforts et les reporte sur la poutre métallique. Une manière simplifiée de
prendre en compte les effets de fluage dus aux actions de longue durée
consiste à réduire forfaitairement la valeur du module sécant Ecm. En général,
on adopte la valeur Ecm/2 ou Ecm/3.
Rappelons que le coefficient de dilatation thermique du béton est pour ainsi dire
identique à celui de l'acier de construction, à savoir de l'ordre de 10-5 °C-1 ; pour
un béton léger, il serait plutôt de l'ordre de 0,7. 10-5 °C-1. Notons que l'effet
d'une différence de température entre la dalle et le profilé métallique dans une
poutre mixte peut s'apparenter à un effet de retrait de la dalle. Dans le domaine
du bâtiment, les effets thermiques ne sont habituellement pas pris en compte
dans les vérifications aux états limites ultimes.
3.1. Introduction
3.1.1. Définition
Une dalle mixte est constituée d’une tôle d’acier nervurée recouverte d’une
dalle en béton armé (Figure 3.1). Après durcissement du béton, elle se
comporte comme un élément structural mixte acier-béton collaborant.
Poutre solive
Ces tôles sont obtenues par profilage à froid. Celui-ci consiste en une
succession de mises à forme progressives par passage, dans une série de
galets, d’une bande d’acier laminée et généralement galvanisée. Le profilage
provoque un certain écrouissage de l’acier avec, pour résultat, un
accroissement des caractéristiques de résistance moyenne de la section. En
général, on obtient une limite d’élasticité d’environ 300 N/mm2 pour une bande
mère de nuance S235.
Pour assurer la liaison acier-béton dans la dalle mixte, la tôle nervurée doit
pouvoir transmettre le cisaillement longitudinal (effort rasant) à l’interface entre
l’acier et le béton.
bo bo
hc hc
h h
hp hp
b b
b b
Il est utile de prévoir des armatures passives dans la dalle de béton pour l’une
et/ou l’autre des raisons suivantes :
• Répartition des efforts dans les zones d’application de charges concentrées
ou au voisinage d’ouvertures dans le plancher ;
• Amélioration de la résistance à l’incendie ;
• Connexion au cisaillement renforçant l’action mixte (ces armatures sont
alors solidarisées à la tôle profilée d’acier) ;
• Armatures supérieures au droit des zones de moments négatifs.
3.1.5. Prescriptions
La taille nominale des granulats utilisés dans le béton dépend de la plus petite
dimension de l’élément de construction dans lequel le béton est coulé. Elle ne
sera pas supérieure à la plus petite des valeurs ci-dessous :
• 0,40 hc ;
• bo/3, où bo représente la largeur moyenne des nervures (prise égale à la
largeur minimale si les nervures sont à forme rentrante – cf. Figure 3.3) ;
• 31,5 mm (tamis C 31,5).
Ces critères visent à garantir que le granulat puisse pénétrer aisément dans les
nervures.
Les conditions d’appui, sur les supports provisoires, des tôles d’acier profilées
utilisées comme coffrage doivent être vérifiées, par exemple conformément aux
dispositions reprises au paragraphe 9.2.3 de l’Eurocode 4. De plus, l’appui des
dalles mixtes doit avoir une largeur minimale de 75 mm pour des assises
régulières, telles que la semelle d’une poutre en acier ou en béton, de 100 mm
pour des assises moins régulières, telles que briques ou parpaings.
Sous l’action des charges extérieures, la dalle prend une déformée de flexion et
des contraintes de cisaillement se développent à l’interface acier-béton.
Si la liaison entre la dalle en béton et la tôle profilée en acier est parfaite, c’est-
à-dire si les déformations longitudinales de la tôle et de la face adjacente du
béton sont égales, on parle d’interaction complète entre le béton et la tôle.
Lorsqu’il existe un déplacement longitudinal relatif entre la tôle et le béton
adjacent, il s’agit d’une interaction incomplète. La différence entre le
déplacement longitudinal de l’acier et celui du béton adjacent est caractérisée
par un déplacement relatif unitaire, appelé glissement.
Le comportement des dalles mixtes peut être décrit à partir d’un essai de
chargement standardisé : la dalle mixte disposée sur deux appuis d’extrémité
est chargée symétriquement par deux charges concentrées P appliquées aux ¼
et ¾ de la portée (Figure 3.4). En désignant par δ la flèche de la dalle à mi-
portée, le diagramme P-δ (charge-flèche) est une bonne représentation du
comportement de la dalle sous charge. Ce comportement dépend beaucoup du
type de la liaison entre le béton et la tôle (forme, bossage, connecteurs, …).
P P
hc
hp
Charge P P P
δ
P P u : Interaction complète
u
P u : Interaction partielle
P u : Interaction nulle
P
f
Charge de première fissuration
0 Flèche δ
La ruine d’une dalle mixte à tôle profilée collaborante peut se produire suivant
l’un des types de rupture présentés ci-après (Figure 3.6).
09/10/2006 Chapitre 3 – Les dalles mixtes 3-7
III I
II
Portée de cisaillement L s
Figure 3.6 Types de rupture pour une dalle mixte sur appuis d'extrémité
Charge P
Comportement ductile
Comportement fragile
Flèche δ
Figure 3.7
Les vérifications des tôles profilées en acier à l’état limite ultime et à l’état limite
de service sont effectuées conformément aux codes applicables aux éléments
minces, par exemple la partie 1.3 de l’Eurocode 3. On tient compte de manière
appropriée des effets des bossages et/ou des indentations sur la résistance et
les caractéristiques des sections droites.
Ces valeurs sont des minima ; elles ne sont pas nécessairement suffisantes
pour représenter l'effet d'impact ou un amoncellement local de béton excessif
ou encore des charges dues au pompage ou à l’acheminement du béton par
canalisation. Le projeteur doit veiller à inclure l’ensemble des possibilités de
charges dans son projet. Par exemple, il faut démontrer par essais ou par
calculs que, sans le béton, la tôle est capable de résister à une charge
caractéristique de 1 kN répartie sur une surface carrée de 300 mm de côté, ou
bien à une charge caractéristique linéique disposée perpendiculairement aux
nervures de 2 kN/m, sur une largeur de 0,2 m; cette charge représente le poids
propre d’un ouvrier.
(b) (a) (c) (b) (b) (a) (c) (b)
3000 3000
Figure 3.8
Lors des vérifications à l’état limite de service, la flèche de la tôle sous l’action
de son poids propre et du poids de béton frais, mais à l’exclusion des charges
de construction, est limitée à L/180 où L représente la portée utile entre les
appuis.
Les flèches peuvent êtres fortement réduites par l’utilisation d’étais provisoires,
les étais étant considérés alors comme des appuis.
3.3.2.1. Flèche
Les flèches limites recommandées par l’Eurocode 3 sont L/250 sous l’ensemble
des charges appliquées à la dalle mixte et L/300 sous l’effet combiné des
charges variables et de toutes les déformations différées. Pour les dalles
comportant des éléments de construction fragiles (pavages. cloisons...), cette
dernière limite est portée à L/350.
L'ouverture des fissures dans les zones de moment fléchissant négatif des
dalles continues peut être vérifiée à partir des principes de l’Eurocode 2.
Pratiquement, pour les bâtiments à usage courant ne subissant pas
d’agressions particulières (humidité, atmosphère corrosive...), on admet une
ouverture de fissure de 0,3 mm. Si cette limite est dépassée, il faut prévoir des
armatures de répartition des fissures ; leur détermination se fonde sur les
méthodes habituelles de béton armé.
Lorsque les dalles continues sont calculées comme des dalles à travées
isostatiques, l’aire de la section transversale de l’armature antifissuration ne doit
pas être inférieure à 0,2 % de l’aire de section transversale du béton situé au-
dessus des nervures dans le cas d’une construction non étayée et à 0,4 % de
cette aire dans le cas d’une construction étayée.
Une dalle continue peut toujours être calculée comme une succession de dalles
indépendantes simplement appuyées. Si tel est le cas, une armature nominale
minimale doit cependant être prévue en face supérieure au droit des appuis
intermédiaires (cf. § 3.3.2.3).
Le cas de charge relatif à la situation de chantier est l’un des plus critiques. La
tôle, qui est un élément mince, doit résister seule aux charges de chantier et au
poids du béton frais.
Weff
M Rd = fyp (3-1)
γ ap
Le calcul des flèches est effectué en prenant l’inertie efficace du profil de la tôle
précisée plus haut. La flèche d’une tôle sous charges réparties disposées en
damier (Figure 3.9) est obtenue par la formule :
5 1
δ =k pL4 (3-2)
384 EIeff
L L L L
Le coefficient k vaut :
On a :
fyp
N p = Ap (3-3)
γ ap
et
09/10/2006 Chapitre 3 – Les dalles mixtes 3-15
0,85 f ck
N cf = b x (3-4)
γc
Ap f yp
γ ap
x= (3-5)
0,85 b f ck
γc
z = d p − 0. 5 x (3-6)
c’est-à-dire :
fyp x
M pl+ .Rd = Ap (d p − ) (3-8)
γ ap 2
dp z
d
Np
f yp
Axe de gravité de la tôle profilée en acier γ
ap
Tel que présenté à la Figure 3.11, le diagramme des contraintes peut être
divisé en deux sous-diagrammes représentant chacun une partie du moment
résistant de calcul Mpl,Rd :
• Le premier diagramme correspond à l’équilibrage de l’effort Ncf , qui
représente cette fois la résistance de calcul de la dalle de hauteur hc , par un
effort de traction partiel Na dans la tôle. Le bras de levier z est déterminé à
partir de la distribution des surfaces de tôle. Il dépend des caractéristiques
géométriques du profil. Il y correspond un moment Ncf . z. On verra plus loin
que l’on peut calculer z de manière approchée.
• Le second diagramme correspond à un auto-équilibrage dans la seule tôle
des efforts résultants sur les parties non encore mobilisées. Il y correspond
un moment Mpr , dit moment plastique réduit de la tôle qui vient en
complément du moment Ncf z.
0,85 f
ck
γc
N cf
hc
dp
z
d ht a.n.p.
f yp = + M pr
ep Na
e γ
ap
f yp
γ
Axe de gravité de la tôle profilée en acier ap
0 ,85 fck
Ncf = bhc (3-10)
γc
Certains auteurs ont proposé une formule approchée liant Mpr, moment
plastique réduit (de calcul) de la tôle à Mpa , moment plastique (de calcul) de la
section efficace de la tôle seule. Cette formule, calibrée à partir d’essais sur huit
types de profils de tôle, s’écrit :
09/10/2006 Chapitre 3 – Les dalles mixtes 3-17
Ncf
M pr = 1,25M pa (1 − ) ≤ M pa (3-11)
Ap fyp
γ ap
M pr
M pa
1,25
1,00
Courbe enveloppe des essais
N cf
M pr = 1,25 M pa )
(1 -
Ap f yp
Na
0
Ap f yp
Ncf
z = ht − 0 ,5 hc − ep + ( ep − e ) (3-12)
Apfyp
γ ap
avec :
ep : distance entre l’axe neutre plastique de la section efficace de la tôle et la
face inférieure de celle-ci ;
e : distance entre le centre de gravité de la section efficace de la tôle et la
face inférieure de celle-ci.
Ns = As fys / γ s
fck
Nc = 0,85b0 x (3-13)
γc
fys
As
γs
x= (3-14)
fck
0,85b0
γc
As fys
M pl_ .Rd = z (3-15)
γs
La méthode m-k
La méthode semi-empirique m-k est basée sur les résultats d’une analyse
dimensionnelle. On recherche une formulation paramétrique linéaire dans
laquelle interviennent les paramètres déterminants du phénomène, soit:
VLR = F ( f ck , Ls , d p , b, Ap ,Vt )
B
Relation de calcul pour la résistance
Vt
b dp au cisaillement longitudinal
A
( N / mm2) P P
m
1
V V
t t
k Ls Ls
0 Ap
bLs
La Figure 3.14 fournit la droite m-k, déterminée à partir de six essais de dalles
répartis en deux groupes, pour un type donné de tôle profilée. On remarque
que l’ordonnée verticale représente un terme ayant la dimension d’une
contrainte et qu’elle est déterminée à partir de l’effort tranchant vertical total Vt
incluant le poids propre de la dalle. L’abscisse est un nombre pur, rapport de la
section d’acier de la tôle à la surface de cisaillement longitudinal. En multipliant
ce terme par fy /τu on obtient, en liaison avec l’axe vertical, un rapport direct de
la capacité de la tôle à transmettre l’effort de cisaillement longitudinal.
Ap 1
VL.Rd = b.d p ( m +k) (3-16)
bLs γ VS
Pour une charge uniformément répartie sur une dalle simplement appuyée de
portée L, Ls vaut L/4. Cette valeur s’obtient en égalant l’aire du diagramme de
l’effort tranchant, relatif à la charge uniformément répartie, à celui relatif à deux
09/10/2006 Chapitre 3 – Les dalles mixtes 3-21
Par flexion
k
Portée longue Ls Portée courte
Ap
b Ls
Les développements sont semblables à ceux qui seront décrits plus en détails
dans le paragraphe traitant de la connexion des poutres. Cependant, les
dimensions géométriques de la tôle étant fixées, cela ne permet pas de
moduler la connexion partielle en choisissant le nombre de connecteurs comme
cela peut se faire pour les poutres mixtes. Les méthodes exposées dans la
partie relative aux poutres mixtes ne sont donc pas directement transposables ;
les développements spécifiques aux dalles mixtes sont présentés ci-après.
Ncf
Ncf = b.Lcf .τ u,Rd = Ncf ⇒ Lcf =
τ u,Rd .b
MRd
Si ce n’est pas le cas, il est possible d’ajouter des ancrages d’extrémité ; dans
ce cas, l’effort dans la dalle de béton au niveau de l’appui d’extrémité n’est plus
nulle mais est égal à l’effort transmissible par les ancrages d’extrémité. Le
moment résistant au niveau de cet appui ne vaut donc plus le moment résistant
de la tôle mais un moment qui lui est supérieur.
Ancrages d’extrémité
Le seul cas complètement couvert par l’Eurocode 4 est le cas des goujons à
tête. Pour que ces derniers constituent un ancrage d’extrémité pour la dalle
mixte, il faut qu’ils soient soudés au travers de la plaque en acier. Il convient
alors que la résistance de calcul Ppb,Rd d’un goujon soit prise égale au minimum
de :
avec :
• kϕ = 1 + a
d d0
≤ 6,0 ;
La résistance de calcul au cisaillement vertical VRd,c d’une dalle mixte sur une
largeur égale à la distance entre les axes des nervures peut être déterminée au
moyen de la relation suivante recommandée par l’Eurocode 2 :
avec :
- CRd,c = 0,18/γc ;
200
- k = 1+ ≤ 2,0 avec d = dp (cf. § 3.5.3.1) exprimé en mm (cf. Figure
d
3-18) ;
Asl
- ρl = ≤ 0,02 avec b0 la largeur moyenne des nervures de béton
b0 d
(largeur minimale pour profile de tôle rentrant) et Asl, la section
d’armature de traction comprise dans la largeur b0 et ayant un ancrage
suffisant – dans notre cas, Asl incluera la section efficace de la tôle
comprise dans la largeur b0 ;
- k1 = 0,15 ;
NEd
- σ cp = ≤ 0,2fcd avec NEd la force axiale dans la section due au
Ac
chargement (exprimée en Newtons) et Ac la section de béton comprise
dans la largeur b0 exprimée en mm² ;
hc
d pd
bo
Sous une charge concentrée de forte intensité, une rupture de la dalle peut se
produire par poinçonnement, c’est-à-dire par cisaillement vertical sur le pourtour
de la zone d’application de la charge. La Figure 3.18 représente une telle
éventualité.
hc hc
périmètre critique C p
dp
dp hc
avec :
- ρl vaut ici ρly ρlz , ρly et ρlz étant relatifs aux deux directions principales
du plan de la dalle et déterminés conformément au paragraphe
précédent ;
- σcp vaut ici (σcp,y + σcp,z )/2, σcp,y et σcp,z étant relatifs aux deux directions
principales du plan de la dalle et déterminés conformément au
paragraphe précédent.
09/10/2006 Chapitre 3 – Les dalles mixtes 3-26
La flèche de la dalle mixte sous charge de service est calculée en utilisant une
méthode d’analyse élastique et en considérant une valeur moyenne des inerties
respectivement des sections fissurée et non fissurée. On tient compte, si
nécessaire, des éventuels glissements aux extrémités des dalles (cf. §3.3.2).
Dans une section dont la partie tendue du béton est supposée fissurée, telle
celle présentée à la Figure 3.19 sous moment positif, le moment d’inertie Icc de
la section fissurée s'obtient selon :
xc 2
3 bx c ( )
bx 2
I cc = +c
+ A p (d p − x c ) 2 + I p (3-19)
12n n
avec :
nAp 2bd p
xc = ( 1+ − 1) (3-20)
b nAp
Partie tendue Axe du centre de gravité h p Partie tendue non Axe du centre de gravité
et fissurée. de la tôle fissurée de la tôle
Dans une section sous moment positif dont la partie tendue du béton est
supposée non fissurée, le moment d’inertie lcu de la section s'obtient selon :
h
bhc ( xu − c )2 b .h3 b .h
bhc3 2 + 0 p + 0 p (h − x − hp )2
Icu = + t u (3-21)
12n n 12n n 2
+ Ap (d p − xu ) + I p
2
09/10/2006 Chapitre 3 – Les dalles mixtes 3-27
supérieure de la dalle.
n0 + n∞
n= (3.22)
2
Tout comme les poutres en acier, les poutres mixtes sont l'objet de vérifications
à un double titre :
Pd
VI VI
II I III III
V IV
VI V V VI
II I III III
couvre - joint d'âme VII
Dans une poutre mixte, la contrainte normale dans la dalle n'est pas distribuée
uniformément sur la largeur de cette dalle ; elle est plus élevée au droit de la
poutre métallique et diminue au fur et à mesure qu'on s'éloigne de la poutre et
que l'on n'entre pas encore dans la zone d'influence de la poutre voisine. Ce
phénomène est connu sous le nom de traînage de cisaillement (Figure 4-3 -
contraintes CDE).
b eff
b e1 b0 be2
b1 b1 b2
beff = b0+be1+be2
où :
- b0 peut être pris égal à 0 pour l’analyse de structures de bâtiments et bi
est alors mesuré par rapport au centre de l’âme.
- bei = min (Le /8 ; bi ) avec Le, en principe, la distance mesurée entre points
d'inflexion consécutifs du diagramme des moments de flexion mais, en
pratique, pris égal à une fraction forfaitaire de la portée de la poutre
étudiée (cf. Figure 4-5).
Dans le cas d'une poutre sur deux appuis, la longueur Le est donc égale à la
porté L de la poutre. Pour des poutres continues, Le représentent la longueur
forfaitaire de la plage des moments positifs déterminée à partir de la Figure 4-5.
On y distingue une largeur collaborante de dalle sous moment de flexion positif,
fondée sur une longueur Le représentant forfaitairement la longueur de la plage
des moments positifs et une largeur collaborante sous moment de flexion
négatif (au voisinage des appuis intermédiaires), fondée sur une longueur Le
représentant forfaitairement la longueur de la plage des moments négatifs.
Notons que, dans ce dernier cas, la largeur collaborante n'est constituée que
des seules armatures longitudinales (comprises dans cette largeur) si l’on
admet que le béton ne résiste nullement à la traction. On notera que les
longueurs de référence Le de deux plages adjacentes se chevauchent
partiellement ; ceci s'explique par le fait que l'on a en pratique à considérer non
pas le diagramme des moments de flexion générés par une mise en charge
unique mais bien des diagrammes enveloppes qui présentent ce même type
d'interférence.
04/01/2006 Chapitre 4 – Les poutres mixtes 4-5
• Pour ces classes de section, les barres situées dans la largeur efficace
doivent avoir une ductilité de classe B ou C (par exemple, armatures
S500C) ;
• Pour pouvoir développer le moment plastique, une aire minimale d’armature
AS est imposée dans la largeur efficace de la semelle de béton :
fy fctm
AS ≥ ρS .Ac avec ρS = δ . . . kc
235 fSk
avec :
- δ égal à 1,1 pour les sections de classe 1 et 1,0 pour les sections de
classe 2 ;
- AC l’aire efficace de la semelle en béton ;
- fy la valeur nominale de la limite d’élasticité de l’acier du profilé ;
- fSk la limite caractéristique des armatures ;
- fctm la résistance moyenne en traction du béton ;
1
- kC = + 0,3 ≤ 1 coefficient prenant en compte la distribution des
hC
1+
(2Z0 )
contraintes immédiatement avant la fissuration ;
- hC épaisseur de la semelle de béton (béton se trouvant au-dessus des
nervures dans le cas d’une dalle mixte) ;
- Z0 distance verticale entre le centre de gravité de la semelle de béton
non fissurée et le centre de gravité de la section mixte non fissurée en
utilisant le coefficiant d’équivalence n0 pour les chargements à court
terme.
La classe d’une section mixte sera déterminée par la plus élevée des classes
de ses éléments constitutifs (semelles et/ou âmes) comprimés. La classe de
ces éléments constitutifs sera éventuellement influencée par la présence du
béton dans la section. Dans l’Eurocode 4, des règles sont proposées afin de
tenir comte de cette influence ; ces règles sont décrites ci-après. Un
organigramme schématisant la méthode de classification des sections mixtes
est donné à la Figure 4-6 à la fin de ce paragraphe.
1 c/t ≤ 9ε
2 Laminée ou soudée c/t ≤ 14ε
3 c/t ≤ 20ε
Tableau 4-2 Classification des âmes selon l’Eurocode 3 (pour les poutres non
partiellement enrobées)
04/01/2006 Chapitre 4 – Les poutres mixtes 4-9
Une âme en acier de classe 3 peut être représentée par une âme efficace de
classe 2 de même section.
Notons que la classe d'une section mixte peut se modifier lorsque le moment de
flexion sollicitant change de sens : ainsi, dans une poutre continue non enrobée
de bâtiment, une section de classe 1 en zone de moments positifs peut
couramment devenir de classe 2 ou 3 en zone de moments négatifs. En effet,
sous moment positif, l’âme peut être totalement tendue alors que, sous moment
négatif, elle peut être partiellement ou totalement comprimée selon la position
de l’axe neutre plastique.
04/01/2006 Chapitre 4 – Les poutres mixtes 4-10
Fa= Aa fy / γa (4-1)
(compression)
+ 0,85 f γ
b
eff ck / c
hc A.N.P. z F
c1
hp
ha / 2
ha Fa
ha / 2
f y / γa
(traction)
tf
bf
Fa1 ≤ bf t f f y / γ a (4-4)
ou encore :
Fa − Fc ≤ 2 bf t f f y / γ a (4-5)
Fc + 2 Fa1 − ( Fa 2 + Fa1 ) = 0
Fa1 = 0 ,5( Fa − Fc )
Fa = Fc +2 bf (z-hc-hp).fy / γa (4-6)
tw
zw = Fc / (2 tw fy / γa) (4-9)
Fs = As fsk / γs (4-11)
L’axe neutre de flexion plastique est situé dans la semelle en acier lorsque,
simultanément :
Fa > Fs et Fa - Fs ≤ 2 bf tf fy / γa (4-12)
hs
tf
f
bf
Fa = Fs + 2 bf zf fy / γa (4-13)
L’axe neutre de flexion plastique de la section mixte est situé dans l’âme de la
poutre en acier lorsque, simultanément :
04/01/2006 Chapitre 4 – Les poutres mixtes 4-16
hc F
s
hp
Fa
A.N.P.
zw
ha
tw Fa
ha /2
f y / γa f y / γa
zw = Fs / (2 tw fy / γa) (4-16)
C’est pour cette raison que, suivant la position de l’axe neutre plastique par
rapport à la fibre comprimée extrême du béton, un coefficient de réduction β
(Figure 4-12) est imposé à la valeur de moment plastique déterminé
conformément aux règles de calcul présentées précédemment.
Dans les autres cas, le moment résistant sera pris égal au moment de
résistance élastique. Dans cette hypothèse, l’histoire de chargement pour les
vérifications doit être prise en compte : les contraintes associées au
chargement appliqué en phase de construction doivent être ajoutées aux
contraintes associées au chargement appliqué en phase mixte. L’histoire de
chargement sera également influencée par le fait que la structure soit étayée en
phase de construction ou non.
Seules ces quelques généralités seront abordées dans le cadre de ce cours car
les sections mixtes de classe 3 sont peu utilisées dans le domaine des
bâtiments mixte. Très peu d’informations sont d’ailleurs données dans la partie
de l’Eurocode 4 dédicacée aux bâtiments.
Toutefois, cette classe (et même une classe 4) peut être rencontrée dans le
domaine des ponts mixtes. Il convient dans ce cas de se reporter à la partie de
l’Eurocode 4 réservée au domaine des ouvrages d’art.
04/01/2006 Chapitre 4 – Les poutres mixtes 4-18
VEd ≤ Vpl.Rd
Cette vérification simple n'est toutefois valable que si l'âme reste stable vis-à-
vis du voilement par cisaillement du panneau d'âme adjacent à la section
vérifiée. Cela est le cas si :
ε
• hw / tw ≤ 72pour une âme non raidie et non enrobée, avec hw la distance
η
entre les deux faces intérieures des semelles, tw l’épaisseur de l’âme,
ε = 235 fy et η un coefficient pris égal à 1,2 ou 1,0 suivant que la nuance
d’acier est inférieure ou non à 460 N/mm² ;
31
• hw / tw ≤ ε kτ pour une âme raidie transversalement et non enrobée avec
η
kτ , le coefficient de voilement, égal à :
kτ = 5,34 + 4,00(hw / a )2 + kτ st si a / hw ≥ 1 (4-18)
hw 2 I 2,1 Isl
avec kτ st = 9( ) 4 ( 3sl )3 ≥ 3 (4-20)
a tw hw t hw
04/01/2006 Chapitre 4 – Les poutres mixtes 4-19
Si ces conditions sur la minceur d’âme ne sont pas satisfaites, il faut substituer
la résistance ultime Vb.Rd au voilement par cisaillement à la résistance plastique
Vpl.Rd. Cette situation, assez fréquente dans les ponts mixtes, l'est moins dans
le domaine des bâtiments. La vérification consiste alors à contrôler que :
Si tel est le cas, la distribution de l’effort tranchant en deux parties Va,Ed et Vc,Ed,
agissant respectivement sur la section acier et sur la section béton, peut se
faire dans le même rapport que celui relatif à la contribution de la section acier
et de la section béton dans la détermination du moment résistant Mpl,Rd. Ces
efforts sollicitants devront ensuite être comparés respectivement à la résistance
du profilé acier Vpl,a,Rd et de la partie béton Vpl,c,Rd.
4.1.6.3. Interaction M – V
⎡ 2.V ⎤
MV .Rd = Mf .Rd + (M pl ,Rd − Mf .Rd ). ⎢1 − ( Ed − 1)² ⎥ (4-22)
⎣ VRd ⎦
04/01/2006 Chapitre 4 – Les poutres mixtes 4-20
VEd
VRd
VRd/2
Mpl Rd MEd
Mf Rd
Dans cette équation, Mf .Rd est le moment résistant plastique de la section mixte
réduite à ses seules membrures (à savoir les semelles de la poutre en acier et
la dalle).
= (1 − ρ ).fy / γ a
réd
fy (4-23)
Avec
2.VEd
− ρ =( − 1)² (si la section est une section mixte partiellement
VRd
enrobée, le terme VEd/Vpl,Rd de cette expression doit être
remplacé par Va,Ed/Vpl,a,Rd) ;
− VRd = min(Vpl,Rd ; Vb,Rd).
VEd
VRd
VRd/2
Mpl Rd MEd
MRd
• L'analyse élastique, basée sur la théorie élastique classique des poutres, est
utilisable sous réserve d'homogénéiser les sections par le biais des
coefficients d'équivalence acier-béton ncourt_terme et nlong_terme selon la durée
d'application des actions ou éventuellement d'un coefficient d’équivalence
unique nmoy. En fait, compte tenu de l'importance de la perte de rigidité due à
la fissuration du béton dans les zones de moments négatifs d’une poutre
mixte, on est amené à distinguer l’analyse élastique non fissurée et l’analyse
élastique fissurée.
Pour pouvoir effectuer une analyse rigide-plastique, les sections critiques (c’est-
à-dire celles où sont susceptibles d'apparaître des rotules plastiques) doivent
être capables non seulement de développer mais encore de maintenir leur
moment résistant plastique jusqu'à ce que, sous chargement monotone
croissant, un mécanisme de ruine plastique apparaisse. Ce mécanisme traduit
une redistribution, entre sections, des moments fléchissants qui s'effectue
progressivement au fur et à mesure de l'apparition des rotules plastiques
successives. Les sections critiques doivent donc avoir une capacité de rotation
suffisante.
L 1< L 2 L2 L1 L2
Deux variantes d'analyse élastique sont autorisées par l'Eurocode 4 ; elles sont
illustrées à la Figure 4-17.
• L'analyse globale élastique non fissurée est effectuée avec une inertie
flexionnelle constante par travée ; cette inertie est calculée en supposant que
le béton tendu n'est pas fissuré, en homogénéisant la section par rapport à
l'acier et en adoptant pour la largeur efficace b+eff la valeur obtenue à mi-
travée.
Pd Pd
0,15 L 1 0,15 L 2
x
L1 L2 L1 L2
EaI1 E a I 1 EE
aaII11 EaI 2 EaaI2I 1
EaI2 Ea I3
Pour autant que les conditions suivantes soient respectées, les valeurs de
redistribution du Tableau 4-3 peuvent être utilisées :
• la poutre continue considérée fait partie d’un portique qui résiste aux efforts
horizontaux à l’aide de contreventements ;
• la poutre est connectée aux colonnes via des assemblages rigides et
pleinement résistants ou via un tel assemblage d’un coté et via une rotule de
l’autre ;
• la poutre sur chaque portée a une hauteur uniforme ;
• si la poutre est partiellement enrobée, la contribution des armatures en
compressions dans le calcul des moments résistants est négligée et
• le risque de ruine par déversement est négligeable.
appui est de 10 à 15%. Elle correspond à la part qui est due à la fissuration et
elle est évaluée de manière sécuritaire en regard de l'influence de paramètres
tels que le mode de coulage du béton, l'action de la température et du retrait, la
rigidité en traction de la dalle entre les fissures, la proportion de l'acier et du
béton en section, la proportion des charges permanentes et des charges
variables... Le pourcentage de réduction autorisé en analyse élastique fissurée
correspond à la possibilité d'atteindre le moment résistant avec une certaine
ductilité ; cette ductilité dépend de la classe de section et elle est évidemment
nulle pour une section de classe 4.
Dans une poutre mixte avec dalle collaborante, il est normalement admis que la
semelle supérieure du profilé métallique est maintenue vis-à-vis du risque de
déversement en raison de sa connexion avec la dalle. Ceci implique néanmoins
que cette connexion soit réalisée correctement et que notamment la distance
entre les deux rives de la dalle soit au moins supérieure à la hauteur du profilé.
4.4.1. Généralités
P
P ( cisaillement )
P
Rk
P
Rk
glissement
su s s
L'expérience montre que l'exigence su ≥ 6mm est remplie par les goujons
soudés à tête dont le diamètre est compris entre 16 et 25 mm si, une fois
soudés, ils présentent une hauteur totale au moins égale à quatre fois leur
diamètre. Ceci vaut pour une dalle pleine en béton. Une dalle mixte avec tôle
mince profilée présente normalement une capacité de glissement bien
supérieure de l'ordre de 10 à 15 mm, pour autant toutefois que les goujons
débordent suffisamment des crêtes d'ondes de la tôle profilée.
D'autres connecteurs sont considérés comme ductiles : les boulons HR, les
cornières soudées à aile élancée et les cornières formées à froid et clouées au
pistolet. Par contre, des connecteurs de type « butée » doivent être classés
comme non ductiles, leur seule capacité de déformation résultant de la
déformation du béton comprimé au contact immédiat de la butée.
Dans le cas d'une dalle pleine en béton, la résistance de calcul d'un goujon à
tête soudé présentant en pied un bourrelet de soudure normal est donnée par :
PRd = min(PRd
(1) (2)
, PRd ) (4-24)
(1)
PRd = 0,8.fu .(π .d ² / 4) / γ v (4-25)
(2)
PRd = 0,29.α .d ². fck Ecm / γ v (4-26)
04/01/2006 Chapitre 4 – Les poutres mixtes 4-28
(1) (2)
PRd et PRd caractérisent respectivement les charges de ruine par cisaillement
du goujon et par écrasement local du béton au contact du goujon, avec :
Ces formules ne sont valables que si l’effort de traction dans les goujons reste
inférieur ou égal à 0,1 PRd.
En présence d'une dalle mixte, dont les nervures de la tôle profilée de la dalle
sont disposées perpendiculairement à l'axe de la poutre en acier (Figure 4-20),
(1 ) (2 )
les formules précédentes donnant les résistances PRd et PRd restent
d'application à condition de ne pas prendre fu plus grand que 450 N/mm² et de
les multiplier par un coefficient de pénalisation kt donné empiriquement par :
0,7 b0 ⎛ hsc ⎞
kt = ⎜⎜ − 1⎟ ≤ kt ,max (4-27)
nr hp ⎟
⎝ hp ⎠
Figure 4-20 Goujon soudé avec dalle mixte (tôle perpendiculaire à l’axe de la
poutre)
nr désigne le nombre de goujons dans une nervure au droit de l'intersection
avec la semelle supérieure de la poutre en acier ; la valeur de nr à introduire
dans la formule de kt est limitée à 2 même si on place plus de deux goujons par
nervure.
Comme indiqué dans la formule 4-27, le facteur kt ne peut pas être supérieur au
valeur kt,max proposée au Tableau 4.4.
La formule proposée pour le calcul de kt ainsi que les valeurs limites proposées
au tableau précédent ne sont valables que si les conditions suivantes sont
respéctées :
• Les goujons sont placés dans des ondes ayant une hauteur hp inférieure ou
égale à 85 mm et une largeur moyenne b0 plus grande ou égale à hp ;
• Si les goujon sont soudés au travers de la tôle, le diamètre de ceux-ci ne
peut pas être supérieur à 20 mm ;
• Si une tôle préforée est utilisée, le diamètre des goujons ne doit pas
dépasser 22 mm.
b0 ⎛h ⎞
kl = 0,6 ⎜⎜ sc − 1⎟⎟ ≤ 1 (4-28)
hp ⎝ hp ⎠
Figure 4-21 Goujon soudé avec dalle mixte (tôle parallèle à l’axe de la poutre)
Si les goujons sont supposés assurer la connexion entre tôle – béton pour la
dalle et poutre – dalle pour la poutre, l’interaction des forces agissant sur les
goujons doit être prise en compte. Pour vérifier des goujons soumis à une telle
sollicitation, la formule suivante est proposée :
Fl 2 Ft 2
+ ≤1 (4-29)
Pl ,2Rd Pt 2,Rd
avec :
- Fl la force sollicitante de dimensionnement associée à la connexion poutre –
dalle ( ≡ VlF – cf. § 4.4.3) ;
- Ft la force sollicitante de dimensionnement associée à la connexion tôle –
béton ( ≡ Vt,Ed – cf. § 3.5.3.3) ;
- Pl,Rd la résistance de la connexion poutre – dalle avec prise en compte
éventuelle des coefficients de réduction kt ou kl ;
- Pt,Rd la résistance de la connexion tôle – béton correspondant à la ruine des
goujons ou à une ruine par excès de pression diamétrale dans la tôle (cf. §
3.5.3.3, pg 3-23).
>3
t h
Soit une poutre simplement appuyée (Figure 4-24) et soumise soit à une charge
répartie de calcul pd , soit à une charge concentrée de calcul Qq (le cas où les
deux types de charge agissent conjointement et les cas de charge plus
complexes sont abordés plus loin).
04/01/2006 Chapitre 4 – Les poutres mixtes 4-32
Q
d
A B C
L/2 L/2 L
En effet, l'effort normal dans chaque partie, acier et béton, est limité à ± Vl(réd).
En ce qui concerne le moment résistant réduit M+Rd(réd), on le détermine à la
manière d’un moment de résistance plastique M+pl.Rd(réd), en adoptant les
distributions de contraintes par blocs rectangulaires dans les différents
matériaux. On distingue alors deux axes neutres plastiques, l'un dans la dalle et
04/01/2006 Chapitre 4 – Les poutres mixtes 4-33
CONNECTEURS DUCTILES
M apl.Rd
A
N 1.0 N
( ) min
Nf Nf
Par ailleurs, si le degré de connexion est trop bas, la courbe ABC (ou sa
simplification AC) cesse d'être valable parce que la ruine se produit alors par
rupture des connecteurs (dont la méthode de calcul ci-dessus postule une
ductilité globale qu’ils ne peuvent offrir) et non plus par la formation d'une rotule
plastique en section critique. Cette limite dépend de la portée de la poutre, de la
géométrie de la section mixte et de la limite d'élasticité de l'acier. On dispose
des formules suivantes:
04/01/2006 Chapitre 4 – Les poutres mixtes 4-34
• Limite pour connexion avec goujons d’une hauteur hsc plus grande ou
égale à 4 fois le diamètre et d’un diamètre compris entre 16 et 25 mm :
− pour les profilés en acier à ailes égales :
pour Le ≤ 25m (N/Nf )min = 1-(355/fy ) (0,75-0,03 Le) ≥ 0,4
pour Le > 25m (N/Nf )min = 1 (4-35.a-b)
− pour les profilés en acier dont l'aire de l'aile inférieure est égale à trois
fois l'aire de l'aile supérieure :
pour Le ≤ 20m (N/Nf )min = 1-(355/fy ) (0,30-0,015 Le)
pour Le > 20m (N/Nf )min = 1 (4-36.a-b)
Avant d'entrer plus dans les détails, il faut noter ce qui suit :
• Même quand une analyse élastique est utilisée pour une poutre continue
(éventuellement avec redistribution forfaitaire des moments sur appuis), le
calcul plastique de la connexion n'est pas exclu dans la mesure où les
sections aux extrémités d'une longueur critique sont au moins de classe 2,
ces sections étant capables de développer le moment de résistance
plastique sans risque de voilement local.
• Dans les zones sous moments de flexion négatifs, un dimensionnement en
connexion partielle est difficile à contrôler vis-à-vis des capacités de rotation
requises pour les sections au droit des appuis intermédiaires, même si ces
sections sont de classe 1. Aussi, en conformité avec l'Eurocode 4, il est
préférable de ne pas autoriser une interaction partielle dans les zones de
moments négatifs afin de limiter le risque de voilement local de l'acier.
• Dans les zones sous moments de flexion positifs, alors que les sections au
droit des appuis intermédiaires sont de classe 2, 3 ou 4, une connexion
partielle est généralement suffisante parce que le moment de flexion
maximal positif dû aux actions de calcul peut être relativement inférieur au
moment de résistance plastique Mpl,Rd. Cette situation impose qu'on utilise
une analyse globale élastique.
04/01/2006 Chapitre 4 – Les poutres mixtes 4-36
M pl+,red L + M pl− d
Q=
d (L − d )
L -
M pl
Q
A B C
d
+,red
M
pl
On peut donc déduire de cette relation la valeur de Fc+,red, soit Fc+,red = N(BC).PRd
- Fs, ainsi que la valeur du moment ultime positif réduit M pl+,red . Considérant alors
la longueur critique d'extrémité AB qui est seulement sous flexion positive, le
nombre requis N(AB) de connecteurs résulte de la relation : Vl(AB) = N(AB) PRd =
Fc+,red, soit N(AB) = Fc+,red/PRd = N(BC)- Fs / PRd . Finalement le nombre total de
connecteurs est donné par N = N(AB)+ N(BC)= 2 N(BC)- Fs / PRd. La charge ultime
de la poutre peut être calculée en fonction du nombre total N de connecteurs
pour la travée où se produit un mécanisme plastique.
04/01/2006 Chapitre 4 – Les poutres mixtes 4-37
M
A B pl
+,red
M + C
pl
A B
-F +,red
(AB)
+- V
L F +,red
C
B Fs
-F +,red
(BC)
F +,red +- V
L -F
s
Q
Qu Théorie avec rotule plastique A'
1,0
B'
C'
Les développements ci-dessus ont été effectués à partir d'un cas simple ; les
mêmes principes peuvent être appliqués à des cas plus complexes. La relation
utilisée pour calculer la charge ultime sera différente et la définition des
longueurs critiques en relation avec le mécanisme plastique moins évidente.
Pour les poutres de classe 2, seule une analyse élastique avec redistribution
forfaitaire des moments de flexion peut être utilisée. Le moment plastique ne
pourra donc pas être atteint en travée et on travaillera donc nécessairement en
connexion partielle. La courbe de Q en fonction de N n'est pas identique à celle
que l'on a obtenue pour des sections de classe 1 et qui résultait de l'analyse
plastique ; cependant en pratique, on peut utiliser une droite semblable à A'C'
qui est du côté de la sécurité. Le degré de connexion est ainsi donnée par la
relation: N/Nf = (Qd-Qapl )/(Qu-Qapl ) où Qu et Qapl doivent être déterminés en
utilisant l'analyse globale élastique.
Les différentes règles ne seront pas énumérées dans le cadre ce cours car
elles sont nombreuses et dépendent du type de connecteur utilisé.
où hsc est la hauteur totale d'un goujon, d' le diamètre de sa tête et st l'entraxe
des deux goujons.
04/01/2006 Chapitre 4 – Les poutres mixtes 4-40
avec :
- Asf déterminé en accord avec la Figure 4-29 ;
- θ l’angle entre la bielle de compression dans le béton et l’axe longitudinal de
la poutre. Cet angle est généralement pris égal à 45°.
Cette formule n’est cependant applicable que dans le cas où la poutre mixte
collabore avec une dalle pleine en béton. Si la poutre collabore avec une dalle
mixte avec tôle nervurée, l’Eurocode 4 propose un certain nombre de règles
supplémentaires :
• si la surface de rupture considérée passe au travers de l’épaisseur de la
dalle mixte (section a-a à la Figure 4-29 par exemple), la longueur hf est alors
suppposée égale à l’épaisseur de la dalle de béton se trouvant au-dessus
des nervures (approche sécuritaire) ;
• si la tôle nervurée a ses ondes perpendiculaires à l’axe de la poutre et que le
coefficient kt (cf. § 4.4.2.2) est pris en compte dans le dimensionnement de la
04/01/2006 Chapitre 4 – Les poutres mixtes 4-41
4.5.1. Généralités
Les exigences relatives aux poutres mixtes sous les combinaisons d'actions
aux états limites de service portent sur le contrôle des flèches, de la fissuration
du béton et éventuellement des vibrations. En bâtiment, des exigences précises
présentent souvent un caractère conventionnel, de sorte que l'on cherche,
chaque fois que cela est possible, à éviter de faire une analyse de structure ou
de sections. Par exemple, les effets du retrait du béton sur les flèches ne sont à
04/01/2006 Chapitre 4 – Les poutres mixtes 4-42
prendre en compte que pour des poutres simplement appuyées dont le rapport
de la portée à la hauteur totale de la section dépasse 20. Dans une optique
similaire, il est admis de simplifier les analyses élastiques en adoptant un
coefficient d'équivalence unique n= Ea/(Ec/2) pour le module sécant du béton
qui associe les déformations différées par fluage (sous les actions à long terme)
et les déformations élastiques instantanées. Par ailleurs, l'Eurocode 4 n'impose
pas de limitations du type "contraintes admissibles", autorisant en conséquence
aux états limites de service une plastification partielle de l'acier, soit à mi-travée
(mais elle est sans grande influence sur les flèches), soit sur appuis
intermédiaires dans le cas d'une poutre continue (l'effet sur les flèches est pris
en compte d'une manière forfaitaire). L'expérience montre également que le
risque de cumul des déformations plastiques est vraisemblablement exclu,
compte tenu de la nature des charges de bâtiment appliquées à une poutre et
de la forte proportion de charges permanentes.
Par contre, le calcul des flèches d'une poutre continue nécessite de tenir
compte de la fissuration du béton dans les zones de moments négatifs, des
plastifications partielles de l'acier sur appuis intermédiaires et éventuellement
de l’interaction partielle.
• Réduire par un facteur multiplicatif f1 les moments négatifs sur appuis, ceux-
ci ayant été calculés en utilisant l'inertie de flexion "non fissurée" EaI1 sur
toute la longueur d'une travée. Cette méthode n’est valable que pour des
poutres avec sections critiques de Classe 1, 2 ou 3. Le facteur f1 peut être
pris égal à 0,6 de manière conservative, ou plus précisément suivant : f1 =
((EaI1) /(EaI2))-0,35 ≥ 0,6 lorsque la charge uniformément répartie par unité de
longueur est la même sur toutes les travées et que les longueurs de ces
travées ne diffèrent pas entre elles de plus de 25%.
• Une méthode plus précise consiste à utiliser une analyse globale élastique
"fissurée" comme celle déjà vue pour les vérifications aux ELU mais relative
cette fois aux combinaisons d'actions aux ELS ; aucune réduction des
moments sur appuis ne doit évidemment être effectuée dans ce cas.
04/01/2006 Chapitre 4 – Les poutres mixtes 4-43
avec :
C = 0,6 pour une charge uniformément répartie (C = 0,5 pour une charge
concentrée à mi-travée) ;
A B
L
M
A f f M M
1 2 A B
f f M
1 2 B
avec :
N/Nf ≥ 0,4
et :
Pratiquement inévitable dans les zones de béton tendu, la fissuration est due
aussi bien aux déformations imposées contrariées (retrait du béton,
déplacements d'appui) qu'aux actions directes de service. Il n'est nécessaire de
contrôler cette fissuration que dans des situations où elle met en cause le bon
fonctionnement et la durabilité de la structure. Un critère d'aspect peut
également être pris en considération.
Lorsqu’aucune mesure n'est prise pour tenter de limiter l’ouverture des fissures
du béton sur la face supérieure de la dalle d'une poutre mixte, il convient de
prévoir à l'intérieur de la largeur collaborante de la dalle un pourcentage
d'armature longitudinale au moins égal à :
Il importe également de prolonger les barres d'armature sur une longueur égale
au quart de la portée de part et d'autre d'un appui intermédiaire ou de la demi-
portée pour un porte-à-faux. Par ailleurs, en présence d'une dalle mixte, on
04/01/2006 Chapitre 4 – Les poutres mixtes 4-45
où :
4.5.4. Vibrations
Dans des conditions de service, il peut être important de limiter les vibrations
provoquées par des machines et des oscillations dues à la résonance
harmonique, en ayant des fréquences propres de la structure ou de parties de
la structure suffisamment différentes de celles de la source d'excitation.
Pour effectuer une analyse des fréquences et modes propres de vibration d'un
plancher mixte de bâtiment, il est admis d'utiliser les caractéristiques des
sections mixtes non fissurées, avec le module sécant d'élasticité Ecm pour un
chargement à court terme. Dans cette analyse, on peut négliger les effets du
glissement à l'interface acier-béton.
1 g
f =
2π δ
f = 15,8 / δ
04/01/2006 Chapitre 4 – Les poutres mixtes 4-47
5.1. INTRODUCTION
Les colonnes mixtes sont classées en deux types principaux : les colonnes
partiellement ou totalement enrobées de béton et les colonnes en profils creux
remplis de béton.
La Figure 5-1 présente différents exemples de colonnes mixtes ainsi que les
symboles utilisés dans ce chapitre.
a b c
d e f
charges très élevées, ou bien, comme cela a déjà été mentionné dans
l’introduction au cours, différentes sections transversales de mêmes dimensions
extérieures peuvent reprendre des charges fort différentes ; il suffit de modifier
les épaisseurs des sections en acier et/ou la résistance du béton et/ou la
quantité d’armatures. Ainsi on peut maintenir un même encombrement sur
plusieurs étages, ce qui constitue un avantage fonctionnel et architectural.
Pour les sections partiellement enrobées, aussi bien que pour les sections
creuses remplies de béton, les prescriptions en matière d’incendie nécessitent
un renforcement supplémentaire. Les sections partiellement enrobées
présentent l’avantage de servir de coffrage lorsqu’elles sont placées
horizontalement ; le remplissage par le béton se fait évidemment en deux
étapes, le profil étant retourné 24 heures après le premier bétonnage. Pour
éviter toute désolidarisation du béton, il est parfois nécessaire d’utiliser des
goujons connecteurs ou des armatures reliées directement ou indirectement au
profil métallique. Un autre avantage important des sections partiellement
enrobées est le fait qu’après bétonnage, des faces d’acier restent apparentes et
peuvent être utilisées pour réaliser l’assemblage de poutres.
Les deux méthodes sont fondées sur les hypothèses classiques suivantes :
• 40 mm ;
• 1/6 de la largeur b de la semelle du profil en acier.
Cet enrobage destiné à empêcher tout éclatement prématuré du béton doit être
armé transversalement.
Pour les autres types de colonnes mixtes, à savoir les sections partiellement
enrobées et les sections creuses remplies de béton, l’élancement des parois du
profil en acier doit satisfaire les conditions suivantes :
Les sollicitations transmises par les assemblages des poutres doivent être
transférées aux parties acier et béton de la colonne mixte. Ce transfert dépend
09/10/2006 Chapitre 5 – Les colonnes mixtes 5-4
P = min(2d ; L/3)
b avec d = min(a ; b)
Les goussets sont soudés sur le profilé
p=2b
Dans le cas particulier d'une colonne mixte avec profil en H enrobé de béton, et
lorsque la résistance naturelle au cisaillement n'est pas suffisante, il est
possible d'utiliser des connecteurs de type goujon, soudés sur l'âme, et de tenir
09/10/2006 Chapitre 5 – Les colonnes mixtes 5-5
fy fck fsk
N pl .Rd = Aa + Ac .0 ,85 + As (5-1)
γ Ma γc γs
fy fck fsk
N pl .Rd = Aa + Ac + As (5-2)
γ Ma γc γs
Pour une section creuse à section circulaire remplie de béton, une autre
augmentation de résistance à la compression provient du frettage de la colonne
de béton. Elle n'est effective que si le profil creux en acier est circulaire et
suffisamment rigide pour s'opposer efficacement au gonflement du béton
comprimé sous l’effet de la compression axiale. Cette augmentation de
résistance n'est donc pas permise pour un tube rectangulaire parce que ses
faces planes se déforment sous l’effet du gonflement du béton.
Des calculs ont montré que les conditions de rigidité minimale sont réalisées
lorsque l'élancement réduit de la colonne mixte constituée d’un tube circulaire
rempli de béton ne dépasse pas 0,5 et que le plus grand moment fléchissant de
calcul admis, Mmax.Ed , calculé par la théorie du premier ordre, ne dépasse pas
09/10/2006 Chapitre 5 – Les colonnes mixtes 5-7
fy fck ⎡ t fy ⎤ fsk
N pl .Rd = Aaηa + Ac ⎢1 + ηc ⎥ + As (5-3)
γ Ma γc ⎣ d fck ⎦ γs
e
ηc = ηc 0 (1 − 10 ) (5-4)
d
⎛ e⎞
ηa = ηa 0 + (1 − ηa 0 ) ⎜ 10 ⎟ (5-5)
d ⎝ ⎠
ηa 0 = 0,25(3 + 2λ ) ≤ 1 (5-7)
N pl .Rk
λ= (5-8)
N cr
La charge élastique critique Ncr d’une colonne mixte est calculée selon :
π 2 (EI )eff
Ncr = (5-9)
L2fl
Pour les charges de courte durée, la rigidité élastique de flexion effective (El)eff
de la section transversale d'une colonne mixte vaut :
avec :
1
Ec ,eff = Ecm (5-11)
1 + (NG,Ed / NEd )ϕt
où NG.Ed est la fraction de la charge axiale NEd qui agit de manière permanente.
Le coefficient ϕt est un coefficient de fluage déterminé à partir des
recommandations de l’Eurocode 2 ; pour un béton chargé pour la première fois
à 30 jours et soumis à une contrainte de compression inférieur à 0,45.fck (30
jours), ϕt = 1.
1
χ= 2
≤1 (5-13)
φ + [φ 2 − λ ]1/ 2
avec :
2
φ = 0 ,5 [1 + α ( λ − 0 ,2 ) + λ ] . (5-14)
Imperfection
Axe de Courbe de
Type de sections limites α initiale
flambement flambement
e0
z-z
b 0,34 L/200
N A = N pl .Rd
MA = 0
NB = 0
M B = M pl .Rd
M C = M pl .Rd
fy fs 1 f
M D = W pa . + W ps + W pc 0 ,85 ck
γa γs 2 γc
Wpa, Wps, Wpc sont, pour la configuration étudiée, les modules de
résistance plastique respectivement du profil en acier, de l’armature et du
béton.
1 t fy
fck doit éventuellement être affecté d’un facteur ou [1 + ηc
] s’il s’agit d’une section creuse
d f
ck
circulaire avec un élancement λ ≤ 0,5 et un rapport e/d < 0,1 où e est l’excentricité du
chargement MEd/NEd et d le diamètre extérieur du tube.
09/10/2006 Chapitre 5 – Les colonnes mixtes 5-13
où :
- Ke,II est un coefficient de correction égal à 0,5 ;
- K0 un coefficient de calibration égal à 0,9.
Les effets des charges à long terme sur la valeur du module de Young du béton
peuvent également être pris en compte via l’expression 5-11 comme décrit au §
5.6.2.
λ ≤ 0, 5. N pl ,Rk / N Ed (5-15)
NEd
e0
NEd
L’influence des effets du second ordre, quant-à-elle, peut être prise en compte
de manière approchée en appliquant au moment maximum de calcul de
premier ordre MEd le facteur multiplicateur k1 et au moment relatif à
l’imperfection MEd,imp le facteur multiplicateur k2 (si l’imperfection initiale doit être
prise en compte) donnés par la formule suivante :
β
k1 ou 2 = ≥ 1,0 (5-17)
1 − NEd / Ncr ,eff
avec :
β coefficient permettant de se ramener à un moment constant
équivalent et pouvant être déterminé via le Tableau 5-2 ;
r rapport entre les moments de flexion existant aux extrémités de la
colonne (moment le plus petite sur le moment le plus grand Î -1 ≤ r
≤ 1) ;
NEd effort normal sollicitant la colonne ;
Ncr,eff charge critique d’Euler pour le plan de flexion considéré et en
considérant la rigidité flexionnelle (EI)eff,II et en prenant comme
longueur de flambement, la longueur de la colonne.
09/10/2006 Chapitre 5 – Les colonnes mixtes 5-15
Si tel est le cas, il en sera tenu compte en opérant une réduction des
contraintes normales limites dans les zones soumises à un effort tranchant
significatif. Cette réduction des contraintes normales dans les zones cisaillées
peut être remplacée, pour la facilité des calculs, par une diminution de la limite
élastique de dimensionnement fyd de la(des) paroi(s) du profil en acier
reprenant l’effort tranchant.
(1 – ρ) fyd (5-19)
μk
Cette vérification ne suffit toutefois pas et il importe de lui adjoindre une autre
vérification, relative au comportement biaxial.
et :
M y* .Ed M z*.Ed
+ ≤ 1,0 (5-23)
μdy M pl .y .Rd μdz M pl .z.Rd