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1.4
Professeur
ECOLE NATIONALE SUPERIEURE DES MINES DE PARIS
1 GENERALITES.............................................................................................................. 1
1.1 ECOULEMENT A TRAVERS UN DETENDEUR......................................................... 1
1.2 NOTATIONS.................................................................................................................... 2
Principales fonctions thermodynamiques utilisées ........................................................... 4
2 CARACTERISTIQUES GLOBALES DE LA DETENTE ......................................... 5
2.1 ETAT DE SORTIE LOIN EN AVAL .............................................................................. 5
2.2 INSUFFISANCE DE L’ANALYSE PRECEDENTE ...................................................... 7
3 ETUDE DETAILLEE DE LA DETENTE ................................................................... 9
3.1 DESCRIPTION GENERALE DE L’EVOLUTION ........................................................ 9
3.2 ETABLISSEMENT DES EQUATIONS........................................................................ 10
3.3 RESOLUTION QUALITATIVE A DEBIT CONNU.................................................... 11
3.3.1 Etude de la relation entre p et u....................................................................................... 11
3.3.2 Achèvement de la résolution........................................................................................... 13
3.4 DETERMINATION DU DEBIT A PRESSION AVAL DONNEE............................... 16
3.4.1 Régime entièrement subsonique ..................................................................................... 16
3.4.2 Régime au moins en partie supersonique........................................................................ 18
3.5 RESOLUTION EXPLICITE DANS LE CAS DU GAZ PARFAIT .............................. 20
3.5.1 Régime subsonique ......................................................................................................... 21
3.5.2 Régime supersonique ...................................................................................................... 22
3.5.3 Cas d’un orifice en mince paroi ...................................................................................... 23
1 GENERALITES
Figure 1.
Pour un réglage donné du clapet, il faut donc étudier l’écoulement dans une conduite
présentant un rétrécissement qu’on peut schématiquement représenter par un ajutage plus
ou moins bien profilé :
Figure 2.
1
Hypothèses.
Nous allons faire une théorie simplifiée grâce aux hypothèses suivantes.
H1 - L’écoulement est stationnaire (régime permanent).
H2 - Hypothèse dite des tranches : dans toutes les sections du canal considérées dans
les calculs, on admettra que toutes les grandeurs physiques caractéristiques de
l’écoulement ont la même valeur dans une section droite du canal.
H3 - La section des conduites est assez large; en S1 et en S3, loin en aval et loin en
amont du détendeur, pour que les énergies cinétiques y soient négligeables
devant les autres énergies mises en jeu (liées, elles, aux variations de pression et
de température du gaz).
Variables.
Dans ces conditions, les caractéristiques du gaz dans une section d’abscisse x le long de la
conduite sont bien définies par :
2 variables d’état thermodynamiques : pression et température, p et T, ou pression et
entropie massique, p et s,
1 variable de mouvement : la vitesse moyenne dans la section, u.
Résultats cherchés.
On suppose les conditions amont connues : (p1, T1) ou (p1, s1), et u1. On va successivement
calculer :
§2 : l’état thermodynamique en S3, loin en aval du détendeur, pratiquement ce sera souvent
T3 à p3 donnée,
§3 : les relations entre le débit massique q, la forme de l’orifice de détente et la chute de
pression p1 - p3.
1.2 Notations
En chaque section d’abscisse x de la conduite, nous utiliserons les variables décrivant
l’écoulement dans chaque tranche :
p(x) pression
T(x) ou s(x) température ou entropie massique
u(x) vitesse moyenne
2
Les grandeurs utiles seront :
Cp chaleur massique à pression constante
Cv chaleur massique à volume constant(gaz parfait : CP = γr/( γ - 1) )
(gaz parfait : Cv = r /(γ - 1) )
γ = Cp/Cv
M masse molaire équivalente du gaz
R constante molaire des gaz parfaits
r = R/M constante massique des gaz parfaits
ρ masse volumique du gaz
v volume massique du gaz
a vitesse du son
M = u/a nombre de Mach
K coefficient de dépense d’un orifice
pK pression critique (passage au supersonique)
S(x) section du canal
Sc section au col
Les principales fonctions thermodynamiques employées, et qui changent de valeur d’une
section à l’autre de la conduite, puisque leurs arguments sont des fonctions de x, sont
données sur le tableau page suivante.
Enfin l’identité thermodynamique, qui donne H en fonction des différents jeux de variables
d’état
dH = v dp+T ds = dp / ρ + Τ ds
nous sera souvent utile.
3
PRINCIPALES FONCTIONS THERMODYNAMIQUES UTILISEES
4
2 CARACTERISTIQUES GLOBALES DE LA DETENTE
(1)
5
Figure 3.
Diagramme H, ln p, avec comparaison d’une détente isenthalpique 1-3 de p1 = 34,5 bars à
p3 = 6,9 bars avec la détente isentropique l-2 correspondante.
isenthalpique ∆Η= 0
Détente l-3 abaissement de température ∆ T = -11 K
accroissement d’entropie ∆ s = 790 J kg-1 K-1
6
Dans le cas le plus fréquent, où la variation de pression n’est pas trop grande, la variation
de température est assez bien caractérisée par la pente de la courbe T(p, H) à H constant.
On définit ainsi le coefficient de Joule-Thomson µ :
On voit qu’il est connu dès que l’équation d’état V = V(p, T) et les coefficients
calorifiques, ici Cp, le sont. Ceci permet des calculs numériques précis à partir d’une des
nombreuses équations d’état proposées pour chaque gaz.
Le signe de ce coefficient est en principe quelconque. Il est positif, dans les conditions
ordinaires, pour la plupart des gaz courants, sauf l’hydrogène. Ceci veut dire qu’une
détente entraînera un refroidissement, comme on l’a vu sur le diagramme de CH4. Dans les
domaines d’utilisation courante, sa valeur pour le méthane vaut à peu près :
(7)
Que serait-il arrivé par exemple si on avait effectué la détente de p1 à p3 dans une turbine ?
On sait que dans ce cas le gaz subit une détente presque isentropique. Le diagramme
montre alors que l’état du gaz en sortie serait donné par 2 et non par 3 puisqu’alors s2 = s1.
Le régime étant toujours sensiblement adiabatique, on aurait récupéré le travail
(8) −τ = H1 - H2
7
(toujours d’après le premier principe (1)). La température de sortie serait alors (voir
figure 3)
T2 < T3
Cette température est assez basse pour provoquer éventuellement la condensation de
certains constituants du gaz, comme des hydrates. On peut alors se demander si la détente
dans un orifice ne fait pas non plus apparaître de telles températures en certains points du
dispositif. Tout ceci justifie donc une étude plus détaillée.
8
3 ETUDE DETAILLEE DE LA DETENTE
Figure 4.
9
3.2 Etablissement des équations
En chacune des tranches d’abscisse x, trois variables suffisent pour décrire le fluide.
Nous choisirons ici
P, s et u
qui sont les plus commodes. Toutes les autres grandeurs peuvent s’en déduire à partir des
fonctions d’état supposées connues du gaz.
Comme dans tout problème de dynamique des fluides, il y a trois groupes d’équations,
extrêmement simples ici grâce aux hypothèses déjà faites.
10
(16)
Elles permettent de déterminer p et u en fonction de S, section lentement variable de la
conduite.
Le problème est donc en principe résolu dès qu’on connaît l’expression des fonctions
d’état ρ( p, s) et H(p, s) du gaz. Nous allons d’abord montrer quelles conclusions générales
on peut en tirer pour tout fluide compressible, puis faire le calcul dans le cas particulier
mais souvent suffisant du gaz parfait à chaleurs massiques constantes.
(17)
puisque ∂Η( p, s)/ ∂ p = v. Nous écrirons cette relation entre u et p sous la forme
p = P(u).
Une telle courbe p = P(u) et sa dérivée -dp/du = -P'(u) sont portées sur la figure 5.
Leur allure peut être trouvée de la façon suivante.
Points limites.
On voit qu’il existe une pression pA dite d’arrêt et une vitesse limite uL finies correspondant
aux points suivants de la courbe p = P(u) :
u=0 p = pA
P=0 u = UL
11
Figure 5. Par résolution de l’équation de conservation de l’énergie, (17), dans
l’écoulement isentropique, on obtient la courbe p = P(u) du haut. Le flux massique
ρ = dP/du est porté en dessous. Il passe par un maximum pour u = a, vitesse du son pour
l’écoulement considéré.
12
Dérivée dp/du = P’(u)
De l’expression différentielle de la conservation de l’énergie, (11), on tire :
(18) ρu = -dp/du = - P’(u)
où ρu est le flux massique. Cette relation qui nous livre le flux massique à partir de la
fonction P'(u), connue dès que les conditions initiales le sont, est essentielle pour les
explications qui vont suivre. On en tire en particulier les deux tangentes :
en u = 0 dP/du = 0 p = p1
en u = uL dP/du = 0 p=0
En effet p tendant vers 0 entraîne que ρ (p, s1) tend aussi vers 0 puisque dans une isentrope
pv γ = k soit ρ = (p/k) 1/γ.
L’allure de la courbe P'(u) s’étudie en la dérivant encore une fois :
(19)
On voit ainsi apparaître la vitesse du son dans le gaz
(20)
En introduisant le nombre de Mach, M = u/a, on a finalement
(21)
(22)
13
Quand le débit q est connu, ceci fournit u en fonction de S, et achève le calcul des valeurs
des variables de l’écoulement, puisque l’abscisse x n’intervient que par l’intermédiaire de
S(x).
Là encore les caractéristiques générales de la solution s’obtient à partir de la dérivée
seconde, déjà calculée en (21), dont on évalue les deux membres en tenant compte de la
conservation de la masse (22) qui permet de substituer S à ρ :
Cette relation permet de distinguer différents cas de variation qui sont regroupés dans le
tableau suivant :
(26)
14
celle de ρ par
(27)
et celle de T par l’équation d’une isentrope
(28)
On voit que H, p, ρ et T varient dans le même sens, inverse de celui de u.
Les variations dans le cas subsonique, M < 1, sont les mêmes que pour un fluide
incompressible1, où l’on peut dire que c’est la conservation de la masse, avec ρ quasiment
constant, qui commande. Prenons par exemple le cas d’un convergent. Comme ρ varie
peu, il y a accélération d’où augmentation de l’énergie cinétique au détriment de
l’enthalpie qui diminue, ainsi que la pression ; ceci entraîne en outre une diminution de la
masse volumique, mais pas assez importante pour empêcher la constance du débit. Les
phénomènes inverses se produisent dans un divergent.
Au contraire, dans le cas supersonique, M > 1, c’est la compressibilité qui joue le rôle
essentiel. Dans le cas du convergent, il y a “bourrage”, parce que le flux massique a un
maximum qu’il ne peut dépasser, atteint pour M = 1. L’énergie cinétique se transforme
alors en enthalpie par suite de la forte augmentation de la pression (donc aussi de la masse
volumique). Dans ce cas, la constance du débit est assurée par l’augmentation de la masse
volumique, qui compense la diminution de u. Dans le cas du divergent, qui nous
intéressera un peu plus loin, il y a accélération avec diminution de l’enthalpie et de la
pression. La masse volumique décroît elle aussi mais la vitesse augmente suffisamment
pour que la constance du débit soit assurée.
Le tableau de variation montre aussi l’important résultat suivant.
Dans un écoulement isentropique, le passage du régime subsonique au régime
supersonique, ou l’inverse, ne peut se faire qu’au col, la vitesse du fluide est alors la
vitesse du son au point considéré; en outre, le flux massique ρ u = -dP/du y atteint son
maximum pour les conditions d’entrée données.
En effet, l’expression (21) de la dérivée seconde de P(u) montre qu’elle ne s’annule que
pour M = 1. La valeur de la pression dans cet état sera notée pK et le flux QK = -P'K.
Naturellement, si un écoulement dans une tuyère convergente-divergente est subsonique
dans le convergent d’entrée puis devient supersonique au col, et le reste dans le divergent,
il faut bien qu’il redevienne ensuite subsonique. La théorie précédente montre alors que
ceci ne peut se faire que si l’écoulement abandonne son caractère quasi isentropique. Il y a
en fait création d’au moins une onde de choc, siège d’une importante génération
1 Comme la vitesse du son a est donnée par a2 = ∂ p/ ∂ ρ, et que pour un fluide incompressible ∂ ρ / ∂ p = 0,
on a dans ce cas a = ∞.
15
d’entropie, et dont l’irréversibilité permet le retour à un régime subsonique. Par exemple,
au passage de cette onde de choc, il peut y avoir une brusque élévation de pression et de
température accompagnée (car le premier principe reste toujours valable) d’une diminution
brutale de la vitesse.
Cette équation détermine la fonction U(p), fonction inverse de P(u) définie par (17), dont
la courbe a encore l’allure de la figure 5.
Nous allons utiliser maintenant la relation (18) donnant le flux massique Q :
(30)
Nous poserons pour abréger Q(p) = -1/U'(P) valeur du flux massique en fonction de p. La
conservation de la masse (10) permet enfin de relier S à p :
(31) q/S = ρυ = Q(p)avec Q(p) = -1/U'(p)
Cette fonction Q(p), parfaitement définie dès qu’on connaît les conditions amont, est
représentée sur la figure (6).
Q(p) présente un maximum pour p = pK, pression atteinte au col lors du passage
subsonique/supersonique. La partie de chacune des deux courbes précédentes qui
correspond au subsonique, u < a, est telle que pK < p < p1 et la partie supersonique telle que
p < pK .
Nous avons supposé u1 très petite et S1 très grande, la quantité ρ1 u1 S1 n’est alors pas
définie ; de toutes façons, même dans le cas général, u1 est inconnue et les conditions
amont ne peuvent donc nous fournir le débit q. Le reste de ce paragraphe va consister à
montrer comment le déterminer à partir de p1, s1 et de la pression de sortie p2.
16
Figure 6. Relation pression-flux massique dans le cas où u1 ≈ 0 donc p1 ≈ pA.
(32)
où Q2 = Q(p2) est le flux massique en sortie et QK = Q(pK) le flux maximum, critique. Ils
sont parfaitement bien définis puisqu’on connaît la fonction Q(p) et les valeurs p2 et pK.
Les conditions (32) s’expliquent alors aisément. On a vu que c’est la branche de droite de
la courbe Q(p) qui correspond au régime subsonique, ceci impose donc bien p2 > pK.
L’autre condition exprime simplement que le débit ne peut excéder le produit du flux
maximum QK par la plus petite section de la conduite, la section au col Sc, c’est à dire
(33) q = ρ2 u2S2 < q max = ScQK
Quand ces conditions (32) sont respectées, le débit vaut donc
(34) q = Q(p2)S2
et comme il est constant le long de la tuyère, on connaît le flux en toute section grâce à
(35) Q(P) = q/S
On en déduit la pression p, puisque la fonction Q(p) est connue. On en tire ensuite H, u,
ρ , T en tout point. Un exemple est donné par les courbes données sur la figure 8 suivante.
17
Figure 7. Courbe donnant le flux massique de sortie en fonction de la pression aval p2.
18
(36) qm = ScQ (pK)=ScQK
le débit atteint alors le maximum que peut fournir la tuyère pour les conditions d’entrée
données. Il devient indépendant des conditions de sortie ; ceci est lié d’ailleurs au fait que
la propagation des actions dans un gaz se faisant à la vitesse du son, quand l’écoulement
est supersonique, les conditions en aval ne peuvent plus “remonter” vers l’amont et
influencer l’écoulement.
Dans le convergent l’écoulement reste subsonique, et les raisonnements du paragraphe
précédent s’appliquent : on calcule d’abord le flux Q par
(37) Q = q/S
puis p par Q(p) = Q en utilisant la branche de droite de la courbe Q(p). Au col p = pK
et Q = QK.
Dans le divergent, Q est toujours donné par la même formule (37) mais comme le régime
est supersonique, il faut calculer p par Q(p) = Q en utilisant cette fois la branche de gauche
de la courbe Q(p). Il n’y alors aucune raison pour que la pression ainsi trouvée dans la
section de sortie S2 coïncide avec la valeur p2 imposée, puisque ce calcul ne dépend que
des conditions d’entrée. En fait, il y a en général au moins une onde de choc avec
discontinuité de pression, dans le divergent si la pression de sortie est plus élevée que la
valeur qui résulterait des conditions au col, à la sortie ou en aval dans le cas contraire. Un
exemple de ce cas est donné sur les courbes de la figure 9 suivante.
19
3.5 Résolution explicite dans le cas du gaz parfait à chaleurs massiques constantes
Dans ce cas, on connaît l’expression analytique des fonctions d’état, et l’équation (17) de
conservation de l’énergie s’écrit explicitement :
(38)
d’où encore, tous calculs faits :
(39)
Le second membre représente la fonction U(p) définie précédemment.
Plaçons-nous désormais dans le cas simple où
(40) u1 ≈ o
qui suffit bien souvent. On trouve alors pour les fonctions U(p) et P(u)
(41)
(42)
Dans ces formules, écrites en faisant apparaître des grandeurs sans dimensions, p1 est
toujours la pression d’entrée et a1 la vitesse du son dans les conditions d’entrée :
(43)
Ce sont ces courbes qui sont tracées sur les figures précédentes dans le cas où γ = 1.3
(méthane par exemple).
Quelques calculs donnent aisément le flux massique donné par (30), en dérivant (41) :
(44)
C’est la courbe (a1/p1)Q(p) qui a été portée sur la figure 6.
Le maximum de Q est atteint pour la pression critique pK telle que
(45)
20
Pour γ compris entre 1.3 et 1.5, ce rapport vaut 0.5 à 10 % près. pK est bien sûr la pression
critique correspondant au passage subsonique/supersonique. Le maximum du flux
massique vaut donc
(46)
(47)
On obtient ensuite p en toute section en résolvant Q(p) = q/S. La vitesse se déduit de la
fonction U(p), (41) et la température se calcule aisément par l’équation de l’adiabatique
réversible :
(48)
Il est facile d’expliciter la condition de régime subsonique. Tout d’abord il faut
p2/p1 > pK/p1, mais il faut aussi qu’au col on ait encore p/p1 > pK/p1, c’est à dire, en résumé,
(49)
En pratique, lorsque les pressions d’entrée et de sortie ne sont pas trop différentes, on peut
remplacer la formule de débit (47) par
(50)
où r est la constante massique des gaz parfaits pour le gaz considéré, qu’on peut retrouver
à partir d’un état de référence p0, T0 par
(50)
L’approximation suivante consiste à prendre T2 ≈ T1 et q devient simplement
(52)
21
C’est la formule des écoulements incompressibles, qui peut se déduire de l’équation de
Bernoulli.
(54)
Cette valeur est bien indépendante des conditions de sortie.
Le reste de l’écoulement se calcule alors facilement en remarquant que le régime est
subsonique dans le convergent et en appliquant encore la conservation de la masse
Q(p) = q/S puis en résolvant à l’aide de la branche de droite de la courbe Q(p). Dans le
divergent, au moins au début, le régime est supersonique, et la seule différence est qu’il
faut résoudre cette fois en utilisant la branche de gauche de Q(p). Enfin, il n’y a aucune
raison pour que la pression de sortie dans la section S2 ainsi trouvée soit égale à la pression
de sortie imposée p2. En fait, il y a quelque part au moins une onde de choc donnant une
discontinuité de p, dans le divergent ou en aval, et qui permet de rattraper p2. Elle entraîne
un brusque accroissement de l’entropie s qui empêche de poursuivre le calcul précédent en
aval de l’onde de choc, et nécessiterait une analyse beaucoup plus fine.
Dans le domaine où le calcul précédent est valable, on peut calculer les autres grandeurs
comme plus haut. En particulier, la valeur de la température au col vaut
(55)
Pour γ = 1.3 et T1 = 300 K on trouve TK = 261 K, ce qui fait un abaissement important, de
39 K .
En pratique, pour γ ≈ 1.3, on a vu que pK ≈ p1/2 et le débit sonique de la tuyère se simplifie
en
(56)
22
3.5.3 Cas d’un orifice en mince paroi
Les formules précédentes sont valables pour une tuyère, c’est à dire une conduite dont la
section varie, mais pas trop brutalement. Dans ce cas, les filets fluides épousent la forme
des parois. De toutes façons, l’hypothèse des tranches ne donne qu’une valeur moyenne
des grandeurs dans chaque section.
Un problème se pose alors à la sortie de la tuyère, lorsque le fluide débouche dans le
récipient, ou la conduite aval. La forme de la veine fluide n’est alors plus imposée par les
parois, qui sont trop éloignées, mais par la tuyère précédente. On peut distinguer deux cas.
- Celui de la tuyère véritable, beaucoup plus longue que large.
On constate alors que la veine fluide forme en sortie un jet sensiblement. parallèle, avant
de s’épanouir ensuite dans l’enceinte aval avec de fortes turbulences.
Figure 10.
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que la veine fluide se rétrécit après la sortie de l’orifice si bien que la section où les filets
sont parallèles est plus faible que la section de sortie de l’orifice.
Figure 11.
C’est seulement dans cette section que la pression du jet est égale à la pression aval p2, si
bien que les calculs précédents ne sont valables qu’à condition de prendre pour section de
sortie la valeur S’2 de cette section dite “contractée”, plus faible que la section de sortie S2.
On définit ainsi un “coefficient de dépense”, K, tel que
(57) S’2 = KS2
Il est relativement indépendant des conditions de l’écoulement, et on en profite pour le
mesurer, pour un orifice donné, avec un fluide quelconque, mais il vaudrait mieux,
évidemment, se rapprocher autant que possible des conditions d’utilisation réelles. Les
valeurs de K varient autour de 0.8, la valeur 1 étant celle de la tuyère bien profilée.
L’ensemble des résultats pratiques est résumé dans le tableau de la page suivante.
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