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Université Sidi Mohamed Ben Abdellah

Faculté Polydisciplinaire de Taza

Mécanique des fluides


SMP(S6) & SMC(S4)

Jamal BARKANI
CHAPITRE1: Introduction et Généralités sur les fluides
I- Introduction
• Le physicien distingue classiquement 3 états de la matière, solide, liquide et gazeux, en
regroupant sous le vocable fluide les gaz et la plupart des liquides.

• L’étude de la mécanique des fluides remonte au moins à l’époque de la Grèce antique avec
Archimède qui a découvert la notion de la poussée d’Archimède pour un fluide au repos.
• Aujourd’hui, la mécanique des fluides est l’un des domaines de la recherche les plus actifs
avec de nombreux problèmes non résolus ou partiellement résolus, comme les problèmes de
la pollution atmosphérique. La résolution des équations régissant ces problèmes complexes
fait appel aux méthodes de résolution numériques.

• Comme tout problème de mécanique, la résolution d'un problème de mécanique des fluides
passe par la définition du système matériel S (particules). À ce système, on applique les
principes et théorèmes généraux de mécanique et de thermodynamique à savoir :
- P. de la conservation de la masse;- PFD; - principe de la conservation de l'énergie.

• La mécanique des fluides concerne l’étude du comportement des fluides et des forces
internes associées. Elle se divise en:
❑ Statique des fluides, ou hydrostatique: qui étudie les fluides au repos.
❑ Dynamique des fluides: qui étudie les fluides en mouvement.
II- Définition d’un fluide

Un fluide peut être considéré comme étant formé d'un grand nombre de particules
matérielles, très petites et libres de se déplacer les unes par rapport aux autres

Un fluide est donc un milieu matériel :

✓ Continu : ses propriétés (pression, masse volumique..) varient d’une façon


continue;

✓Déformable: le fluide n’a pas de forme propre il prendra la forme du


récipient qui le contient;

✓Qui peut s'écouler : tout fluide peut s’écouler plus ou moins facilement d’un
récipient à un autre ou dans une conduite: des forces de frottements qui
s’opposent au glissement des particules de fluide les unes contre les autres
peuvent apparaître car tout fluide réel a une viscosité.
III- Propriétés d’un fluide
Particule fluide
est une portion de fluide (suffisamment grande pour contenir un grand nombre de
molécules) à laquelle correspondent, à un instant t, une vitesse, une pression, une
température, une masse volumique, etc…

Masse volumique

Pour les liquides la masse volumique varie très peu avec la pression, mais plus
sensiblement avec la température. Les liquides sont appelés des fluides
incompressibles.
Contrairement à celle des liquides, la masse volumique des gaz varie avec la pression
et la température. Les liquides sont appelés des fluides compressibles.
Densité :
La densité d’un corps est le rapport entre la masse volumique de ce corps et la
masse volumique d’un corps de référence. Les deux masses volumiques étant
déterminées dans les mêmes conditions de température et de pression.

✓ Pour les liquides, cette définition se traduit par la relation


suivante:

✓ Pour les gaz, cette définition se traduit par la relation suivante :

Remarque : à T=20°C et pression atmosphérique (p= 1.013 bar) on a :

et
Viscosité
La viscosité est une propriété qui traduit la résistance d’un fluides à
l’écoulement. Elle caractérisé les frottements internes du fluide ou
intermoléculaires à l’intérieur du fluide.
les fluides de grande viscosité résistent à l'écoulement et les fluides de
faible viscosité s'écoulent facilement.

Plaque mobile

Fluide

Plaque fixe
En 1687, Newton réalise cette expérience simple démontrant l’influence de la viscosité des
fluides sur sa mise en écoulement. Et a lié cette force de frottement au gradient de vitesse par
la relation suivante:

Écart de vitesse entre


deux couches en (m/s)

Distance entre deux


couches en (m)

F : Force de glissement entre les couches en (N)


S : Surface de contact entre deux couches en (m²)
On distingue deux types de viscosités, à savoir :
Viscosité dynamique
Exprimée en (kg/m.s), Pa⋅s = kg/m⋅s
Viscosité cinématique

Exprimée en (m²/s), 1 St (Stokes)= 10-4 m²/s

La viscosité cinématique caractérise le temps d'écoulement d’un liquide. Par contre,


la viscosité dynamique correspond à la réalité physique du comportement d’un
fluide soumis à une sollicitation (effort).
Valeurs de viscosité cinématique et dynamique pour quelques
fluides à pression atmosphérique
Les fluides peuvent aussi se classer en deux familles relativement par
leur viscosité:

✓ Fluides newtoniens (comme l'eau, l'air et la plupart des gaz) :


ont une viscosité constante ou qui ne peut varier qu'en fonction
de la température

✓ Fluides "non newtoniens" (quasiment tout le reste... le sang, les


gels….): ont la particularité d'avoir leur viscosité qui varie en
fonction de la vitesse et des contraintes qu'ils subissent lorsque
ceux-ci s'écoulent
Ce cours est limité uniquement à des fluides newtoniens qui seront
classés comme suit:
❑ Fluide parfait

En mécanique des fluides, un fluide est dit parfait s'il est possible de
décrire son mouvement sans prendre en compte les effets de frottement.
C’est à dire quand la composante T dF est nulle. Autrement dit, la force
dF est normale à l'élément de surface dS.
❑ Fluide réel
dans un fluide réel les forces tangentielles de frottement interne qui
s’opposent au glissement relatif des couches fluides sont prise en
considération. Ce phénomène de frottement visqueux apparaît lors du
mouvement du fluide.
C’est uniquement au repos, qu’on admettra que le fluide réel se
comporte comme un fluide parfait.
IV- Forces subies par un fluide
Chaque particule d’un fluide est soumise à :

❑ Forces de volume (Forces volumique ou massique ): ce sont des forces à


longue distance induites par des champs de forces – Exemple : le champ de
pesanteur, force magnétique

La densité des forces exercées par la gravité sur un milieu continu

❑ Forces de surface: ce sont des forces de contact transmises à la surface de la


particule par les molécules environnants : force de pression et force de
frottement
CONCLUSION
Les fluides peuvent être classés en fluides parfaits (sans frottement),
fluides réels (avec frottement), fluides incompressibles (liquides) et
fluides compressibles (gaz).

Les fluides sont caractérisés par les propriétés suivantes: la masse


volumique, le poids volumique, la densité et la viscosité. Ces
propriétés seront utilisées ultérieurement.

Le comportement mécanique et les propriétés physiques des fluides


compressibles et ceux des fluides incompressibles sont différents. En
effet, les lois de la mécanique des fluides ne sont pas universelles.
Elles sont applicables uniquement pour une classe de fluides donnée.
Conformément à la classification qui a été faite, les lois relatives à
chaque type de fluides seront exposées dans la suite du cours d’une
façon indépendante.
CHAPITRE2: STATIQUE DES FLUIDES
I- Introduction
La statique des fluides est la science qui étudie les conditions d’équilibre des fluides
au repos.
Plus précisément, elle concerne toutes les situations dans lesquelles il n’y a pas de
mouvement relatif entre les particules fluides :

✓ fluides au repos
✓ fluides uniformément accélérés

Donc il n’y a pas de contraintes tangentielles dues aux frottements entre particules.
Les forces misent en jeu sont uniquement :

❑Forces de volume dues au poids


❑Forces de surface dues à la pression.

Rq:
Quand le fluide est un liquide (eau par exemple), la théorie est appelée l’hydrostatique.
En hydrostatique, le fluide étant au repos, les lois établies pour un fluide parfait s’appliqueront
à un fluide réel.
II- Notion sur les pressions
1- définition
Dans un milieu fluide, la force de pression
que le volume élémentaire (B) exerce sur le
(B) volume élémentaire (A) à travers un élément
de surface (dS) est donnée par :
M

(A)
dS

La force de pression agit toujours vers l’intérieur du volume délimité


par dS
En général, la force qu’exerce (B) sur (A)est composée d’une composante
tangentielle et une composante normale.
✓ La composante tangentielle est nulle (fluide au repos)
✓ La composante normale est la force de pression
• Par définition on appelle pression la contrainte normale

et par intégration

P est la pression au point M

• L’unité internationale de pression est le Pascal (Pa)

On trouve comme autre unité


La pression au point M ne dépend pas de l’orientation de la
surface dS

mais
En résumé, il existe des forces de surface normales et tangentielles
dans le cas suivant :

Les forces de surfaces sont normales dans les cas suivants :


2- Pression atmosphérique et pression absolue-pression effective :
❑ Pression atmosphérique : est la pression de l’air en un lieu donné.

Au niveau de la mer : Patm = 1 atm ≈1,013 bar = 760 mmHg


Lorsque la pression d’un fluide est supérieure à la pression atmosphérique on dit que ce fluide
est sous pression.
Lorsque la pression du fluide est inférieure à la pression atmosphérique, on dit que le fluide
est sous vide.
Une pression nulle (P=0 Pa) correspond à un vide parfait qui correspond en fait à une absence
totale de particules (atomes ou molécules).
❑ Pression absolue- Pression effective
oLa pression absolue est la pression mesurée par rapport au
vide absolu. Elle est toujours positive.
oLa pression relative se définit par rapport à la pression
atmosphérique :cette pression peut donc prendre une valeur
positive (sous pression) ou une valeur négative (sous vide)

La relation suivante permet de passer de l'une à l'autre:


II- Équation fondamentale de la statique des fluides
Considérons un élément de volume de forme parallélépipédique à
l’intérieur d’un fluide en équilibre, de volume dV = dxdydz,
dans un repère cartésien:

Les forces de volume : le poids du fluide donné par:

Les forces de surface : dues à la pression ; on peut décomposer la


résultante en trois composantes :
Puisque les forces de surface sont nécessairement normales, la composante suivant z
correspond aux forces de pression s’exerçant sur les surfaces perpendiculaires à
l’axe z . Donc :

Car par un développement au premier ordre, on a :


o Par analogie sur les deux autres axes :

o La force de surface se résume alors à :

Au total, on a:

et
❖ En vertu du principe fondamental de la dynamique, l’ensemble
des forces agissant sur la particule fluide équivaut au produit de sa
masse par son accélération :

Par conséquent, on a:

D’où

Si le fluide est au repos , dans ce cas:

(Équation locale)
Dans le cas d’un fluide au repos, en supposant , on a:

D’où

C’est l’équation différentielle à résoudre pour connaître


la pression en tout point du fluide au repos
III- l’équation hydrostatique pour un fluide
incompressible & un fluides compressibles
1- Fluide incompressible
Un fluide est dit incompressible si l’on peut considérer que sa masse
volumique est la même en tout point

Par ailleurs, on peut considérer que l’accélération de la pesanteur est une constante

Par conséquent :

Et par intégration :

Soit:
On considère au sein de ce fluide homogène et au repos, deux points distincts A et B,
d’altitudes respectives et , alors on peut écrire la relation suivante entre les pressions
et :

Ou bien:

La plupart du temps, on prendra le niveau de référence correspondant à la surface libre


du fluide où :

h : hauteur de fluide sous le niveau de référence


❑ Représentation graphique de la pression dans les liquides :

Cette relation permet de calculer la pression en tout point du liquide, connaissant la


pression atmosphérique et la profondeur de ce point par rapport à la surface libre.
Remarque :
La pression dans un fluide homogène ne dépend que de la différence de
l’hauteur et de la masse volumique. Cela a des conséquences importantes:

– Pour une altitude donnée la pression est la même ;


– La surface libre d’un fluide est plane.

Pression indépendante de la forme du


récipient
APPLICATION
Mesure de la pression atmosphérique (Baromètre de Torricelli, ~ 1643)

Soit un récipient contenant du mercure de masse volumique 13600Kg/m3. On


plonge dans le récipient un tube vertical, le niveau de la surface du mercure à
l’intérieur du tube se stabilise à une hauteur h = 0.76 m. Sachant que le vide règne
dans la partie supérieure du tube, déterminer la pression à la surface du mercure
contenu dans le récipient?
2- Fluide compressible

Masse molaire
du gaz

D’où compressibilité

Pour connaître la pression en tout point du gaz, on part de l’équation


fondamentale de la statique des fluides:
on l’intègre:

constant si la température est homogène

Où la constante se définit par rapport à la pression pour un niveau de référence

Donc :
❑ Représentation graphique de :
IV- Force de pression :Forces s’exerçant sur une surface immergée
(forces hydrostatiques)

On peut désormais s’intéresser à la détermination des forces s’exerçant


sur les surfaces solides immergées.

On sait que:

est la force de pression élémentaire s’exerçant sur


la surface élémentaire dS

Pour connaître la force totale s’exerçant sur une surface S, il suffit d’intégrer :
1- Forces de pression sur une paroi plane

o
Où:
Donc:

Surface S

Avec :
h

Profondeur du barycentre de la surface


G est le centre de gravité
Par définition le centre de gravité est
o défini par :

D’où
Surface S

h
Remarque:
Si on néglige l’épaisseur de la plaque, une force de direction
opposée mais de même intensité s’applique sur la face opposée.

La résultante des forces de pression S’exerçant sur la plaque est nulle.


2- Cas particulier d’une paroi verticale

La pression atmosphérique s’applique


de part et d’autre de la paroi

Ou bien
3- Cas particulier d’une paroi horizontale
Fond horizontal d’un vase rempli d’eau

La force de pression exercée sur un élément de surface entourant M est donc:

Elle représente le poids d’une colonne verticale d’eau de base S et de hauteur H


V- Point d’application d’une force hydrostatique (centre
de poussée) :

Il faut alors calculer le moment de la force


par rapport à un point O quelconque, puis
identifier ce moment à la résultante des
moments élémentaires par rapport à ce
même point O
Exemple : cas d’une paroi verticale
V- Effort exercé sur un objet totalement immergé : Poussée d’Archimède
On cherche l’effort exercé sur un objet immergé, c’est-à-dire la force totale exercée
par le fluide sur l’obstacle qui occupe le volume V totalement entouré par le fluide.

On sait que la force exercée par le fluide sur le solide


immergé s’exprime come :

La formule du gradient permet de passer d’une intégrale de


surface à une intégrale de volume :

Dans le cas présent, si l’on identifie le scalaire f à la pression, on obtient :


Or, l’équation fondamentale da la statique des fluides permet d’écrire :

Tout corps plongé dans un fluide au repos subit une force


verticale, dirigée de bas en haut et opposée au poids du
volume de fluide déplacé
Remarques1 :
•Pour un corps partiellement immergé, le volume déplacé est
égal au volume immergé
•on admettra que le point d’application de la poussée
d’Archimède est le centre de masse de la partie immergée du
solide.
Remarques 2 :

1- Si : le solide flotte.
2- Si : le solide est immergé et il reste en suspension dans le
liquide.
3-Si : le solide est immergé et il touche le fond du contenant
du liquide.

Variation de la position du solide dans un liquide en fonction la masse volumique


EXERCICE
Un cube de longueur d’arête a suspendu à un fil, est entièrement
immergé dans un liquide de masse volumique ρ en équilibre dans le
champ de pesanteur.
1- Exprimer littéralement la résultante des forces pressantes
s’exerçant sur l’ensemble du cube.
2- Comparer cette expression à l’intensité de la poussée d’Archimède
Chapitre 3 : Cinématique des fluides
Pour étudier les écoulements de fluides, nous devons nous donner
les moyens de décrire le mouvement des particules fluides dans ces
écoulements. C’est l’objet de la cinématique qui s’attache à faire une
description du mouvement des fluides sans s’intéresser aux efforts
qui causent et provoquent ce mouvement.
Un milieu fluide étant en mouvement, comment l’observer,
comment le d’écrire ?
EXEMPLES
• Écoulement à l’intérieur d’une canalisation,
• Écoulement autour d’un avion,
• Écoulement autour d’un véhicule roulant sur le sol.
Il existe en mécanique des fluides deux modes de description du mouvement:

✓ Point de vue Euler,


✓ Point de vue Lagrange.
I- Description du fluide en mouvement
1- Modèle du fluide continu

❑Un fluide est un milieu matériel continu, déformable, qui peut s’écouler

❑On n’étudie pas individuellement chaque particule.

❑Souvent, les grandeurs cinématiques (position, vitesse, accélération) et les


grandeurs thermodynamiques (masse volumique, température, pression, . . . )
n’ont pas nécessairement la même valeur partout dans le fluide.

❑Ces grandeurs sont définies à l’échelle mésoscopique (typiquement 1µm):


✓assez grande devant l’échelle microscopique pour adopter une modélisation
continue de la matière,
✓assez petite devant l’échelle macroscopique pour considérer ces grandeurs
localement uniformes.
2- Description de Lagrange-Variables de Lagrange-Trajectoire
Cette description de l’écoulement consiste à suivre une particule
donnée au cours de son mouvement au sein du fluide ( exactement
comme on fait pour un point matériel M).

même particule

Trajectoire de la particule M

À chaque instant, correspond une position de M. Les coordonnées


Xi(t) de la particule M sont appelées variables de Lagrange.
Ensuite, au cours du temps, on suit chaque particule dans son
mouvement, c.-à-d. on suit sa trajectoire (lieu de ses positions
successives au cours du temps)

sont appelées :
variables lagrangienne
On peut déterminer la vitesse et l’accélération de la particule fluide, à l’instant t, par
rapport au repère R :

et

Trajectoire de N

Trajectoire de M
3- Description d’Euler -Variables d’Euler-lignes de courant
Dans la description Eulérienne, on ne s’intéresses pas aux particules fluides elles
mêmes. On ne les suit pas dans leurs trajectoires mais :
❑Consiste à établir à chaque instant t, l’ensemble des vitesses associées à chacun
des points de l’espace fluide.
❑A chaque point M est associée une vitesse susceptible d’évoluer dans
le temps.
❑L’écoulement est alors décrit par un ensemble de vecteurs vitesse appelé « champ
de vecteurs vitesse ».
❑C’est donc une image instantanée de l’écoulement qui utilisée à chaque instant
Pour tout point M de coordonnées x,y et z, on définit le vecteur vitesse à l’instant t:

Les composantes du vecteur


vitesse de la particule fluide
qui passe par le point M à
l’instant t.

, et sont appelées variables d’Euler.

Remarquons que dans la description Eulérienne on ne peut pas parler de


trajectoire comme on fait dans la description lagrangienne. Mais par contre on
peut définir une autre famille de courbes qu’on appelle ligne de courant
Par définition, on appelle ligne de courant, toute courbe dont la tangente en chacun
de ses points est, à chaque instant et localement, colinéaire au vecteur vitesse du
champ d’écoulement. C’est une courbe qui dérive de la description eulérienne.

Remarques :
❑ Les lignes de courant évoluent dans le temps, au même titre que le champ des
vecteurs vitesse.

❑ Equation des lignes de courant se déduit directement de la définition en écrivant


qu’un déplacement élémentaire curviligne le long de courant est
colinéaire au vecteur vitesses , alors:
Donc l’équation d’une ligne de courant en un instant t fixé est donnée par:
❑ Les équations paramétriques différentielles des trajectoires sont données par :

Dans ces équations, le temps est une


variable

❑ Il ne faut pas confondre ligne de courant et trajectoire. Ce sont deux notions


fondamentalement différentes.
Tube de courant
On appelle tube de courant l’ensemble des lignes de courant s’appuyant sur un contour
fermé.

Écoulement permanent
Un écoulement est dit permanent (ou stationnaire) lorsque toutes les grandeurs
caractéristiques du mouvement sont invariables dans le temps (vitesse, masse
volumique, pression, température, etc.), ce qui se traduit symboliquement par :

mouvement permanent

o Pour des écoulements permanents, les lignes de courant coïncident avec


les trajectoires.
Accélération d’une particule fluide- Dérivée particulaire:
Dans l’écoulement le plus général, la vitesse en chaque point est fonction des
coordonnées du point et du temps.
Considérons la particule qui se trouve en M(x,y,z) à l’instant t avec la vitesse
Le vecteur accélération est donné par:

La variation totale de la composante u est donnée par:

L’accélération selon x est obtenue par :

De même manière pour les composantes et :

Finalement le vecteur accélération est :

Dérivée particulaire ou dérivée totale Accélération partielle


(locale ) Accélération dite convective
Débit massique- Débit volumique
Considérons un écoulement de fluide traversant une surface S par exemple. Soit M un
point de S et dS un élément infinitésimal entourent M et orienté par un vecteur unitaire

On appelle débit massique de fluide à travers S, la masse


fluide traversant S pendant l’unité du temps, il est donné par:

Exprimé en (Kg/s)

: la densité du fluide
: la vitesse au point M

On appelle débit Volumique de fluide à travers S, le volume fluide traversant S pendant l’unité
du temps, il est donné par:

Exprimé en

Remarquons que dans le cas où le fluide est incompressible on a:


II- Equation de continuité (Conservation de la masse)
L’équation de continuité est l’une des équations fondamentales de la mécanique
des fluides. Elle exprime la conservation de la masse
 La variation de masse pendant un temps dt d’un élément de volume fluide doit être égale
à la somme des masses de fluide entrant diminuée de celle de fluide sortant

On considère alors un élément de volume fluide :


Sa masse peut s’exprimer comme:
Pendant le temps dt, la variation de cette masse s’écrit :

Cette variation doit être égale à :


(i) La somme des masses de fluide qui entre et sort par les
6 faces de l’élément de volume dV ;
(ii) La somme des masses de fluide spontanément détruites
(puits) ou créées (sources) à l’intérieur de dV.
(i) La somme des masses de fluide qui entre et sort par les 6
faces de l’élément de volume dV
Suivant l’axe par exemple, le fluide entre avec
la vitesse et sort avec la vitesse .
Par conséquent, la masse du fluide entrant pendant
le temps dt est:

et la masse du fluide sortant est::

Le bilan sur l’axe donne alors:

Un développement au premier ordre permet


d’écrire:

Le bilan restant suivant l’axe et alors :

Par analogie, suivant l’axe :


suivant l’axe :

Au total, à travers les 6 faces, on a :


(ii) La somme des masses de fluide spontanément détruites
(puits) ou créées (sources) à l’intérieur de dV

o On appelle le débit volumique de fluide créé par unité de volume. Alors :

= à la masse de fluide créée ou détruite pendant le temps dt et


dans le volume dV
avec et

o En généralisant, sachant qu’on peut avoir plusieurs sources ou puits,


le bilan de la variation de la masse due aux sources et puits s’écrit :

o Le bilan global s’écrit alors :

o D’où l’égalité :

 Equation de continuité exprimant la conservation de la masse contenue dans


un volume élémentaire (Lagrange) ou encore dans un élément fixe (Euler).
Cas particuliers

❖ Si le fluide est en écoulement permanent (ou stationnaire ):

Dans ce cas, l’équation de continuité devient:

❖ Si le fluide en écoulement est incompressible :

Dans ce cas, l’équation de continuité devient:

❖ Si le fluide en écoulement est incompressible et en plus conservatif :

Dans ce cas, l’équation de continuité devient:


Conséquence
Considérons un écoulement permanent de fluide incompressible à l’intérieur d’une conduite
cylindrique de section variable (ce type d’écoulement est très fréquent en mécanique des fluide).
Le fluide entre par la section avec une vitesse et sort par la section avec une vitesse .
o La conservation de la masse stipule qu’en tout
point M de l’écoulement :
où est le vecteur vitesse.
o Soit un élément de volume dV entourant le
point M, alors on peut écrire que :

oSoit V un volume fini quelconque entourant M,


on peut par conséquent écrire que:

o Soit S la surface externe qui englobe le volume V. chaque élément de surface dS de S est
orienté vers l’extérieur de V par un vecteur unitaire . Le théorème de la divergence nous permet
d’écrire:
o Appliquons cette relation pour le volume limité
par les faces AB, BC, CD et DA:

oAu niveau des paroi AB et CD :

Alors on peut dire que pour un écoulement permanent de fluide incompressible à l’intérieur
d’une conduite cylindrique ou prismatique de section variable, la conservation de la masse se
traduit par :
Physiquement, cela veut dire que le flux
volumique entrant est égal au flux volumique
sortant.
Si, en plus, on suppose que la vitesse d’entrée
est constante sur toute la section d’entrée et la
vitesse de sortie est constante sur toute la
section de sortie , alors:
II- Etude des écoulement irrotationnels
1- Définitions et conséquence
Un écoulement est dit irrotationnel ( ou à potentiel des vitesses) si le rotationnel des vitesses
est nul:
Dans ce cas les particules fluides ne subissent aucune rotation au sein de l’écoulement.
Or le fait que implique qu’il existe une fonction telle que:

o La fonction est appelée « potentiel des vitesses » ou « fonction potentielle ».


o L’écoulement est alors dit à potentiel des vitesses ou plus simplement, écoulement potentiel.
o Ainsi le champ des vitesses est complètement déterminer par la fonction .
o La circulation du vecteur vitesse est indépendante du chemin suivi :

Notion de circulation : La circulation du vecteur vitesse suivant une courbe (C) est donnée par :

Pour une courbe fermée (théorème de Stokes) :


Où S est une surface quelconque s’appuyant sur le contour (C)
2- Cas d’un écoulement conservatif et irrotationnel d’un fluide incompressible

Si le mouvement est incompressible, conservatif et irrotationnel, alors:

Laplacien

o Ainsi dans un écoulement conservatif et irrotationnel, d’un fluide incompressible, le


potentiel vérifie l’équation de laplace . On dit que la fonction est harmonique .

o les surfaces sont appelées équipotentielles.


3- Fonction de courant
Rappelons que les lignes de courant (lignes tangentes au vecteur vitesse en chaque point)
satisfont aux équations différentielles suivantes:

On considère un écoulement conservatif d’un fluide incompressible. L’équation


de continuité s’écrit :

Or on sait que est toujours vraie. On peut alors définir un vecteur tel que :

correspond à un potentiel vecteur


4- Etude dans un écoulement plan
o Dans le cas d’un écoulement bidimensionnel, dans le plan (xOy), et donc invariant selon z.
o On suppose dans cette partie que l’écoulement est permanent, à potentiel des vitesse
(irrotationnel) pour un fluide incompressible.
o Le champ des vitesses a deux composantes:

4- 1 Potentiel des vitesses


Le champ des vitesses est calculé à partir de la fonction des vitesses vérifiant l’équation de
Laplace:

Les composantes de la vitesse sont calculées alors par:

Tout le problème se réduit à la recherche de


cette fonction

Remarquons que si on travaille en coordonnées polaires :

et
4- 2 Fonction de courant

Car dans le cas d’un écoulement bidimensionnel (dans le plan (xOy)):

Dans ces conditions, on pose

On appelle fonction de courant, la fonction notée:

Le champ de vitesse est alors donné par :

NB : En coordonnées polaire, pour :


L’équation de continuité pour les écoulements plan et conservatifs d’un fluide incompressible
permet d’établir :

Par conséquent, est une différentielle totale exacte.

En plus, ne dépend pas du chemin suivi, mais :

▪ Pour , , c.à.d

alors Equation d’une ligne de courant

▪ La fonction de courant est donc constante le long d’une ligne de courant.


▪ A chaque ligne de courant est associée une constante différente.
▪Noter que la fonction de courant est une fonction harmonique dans le cas d’écoulement
irrotationnel :
Débit entre deux lignes de courant
On considère dans un écoulement plan, deux lignes (1) et (2) passant par A et B, les valeurs des
fonctions de courant constantes sont et , et soit un chemin quelconque allant de A à B.

❖ Le débit élémentaire par unité de hauteur est :

Or

alors:

Par conséquent, le débit volumique s’écoulant entre deux lignes de courant se calcule en
intégrant entre deux points A et B appartenant à chacune des deux lignes.
Equipotentielles et lignes de courant

Lignes de courant sont orthogonales aux équipotentielles (ce sont des


lignes où ).
En effet,
❑Ligne équipotentielle :

❑Ligne de courant :

En conclusion, l’écoulement plan, conservatif et irrotationnel, pour un fluide incompressible,


est complètement résolu par la connaissance des fonctions et .

Dans le paragraphe suivant on va étudier une méthode mathématique pour la résolution de ce


type de problèmes.
Lignes de courant et les équipotentielles constituent deux familles de courbes orthogonales
Résolution mathématique
Fonctions analytiques- Vitesse et potentiel complexes

❖ Chaque point du plan ou peut être représenté par un nombre complexe :

Avec :

❖ On définit une fonction complexe appelée potentiel complexe des vitesses par:

❖ On dit que la fonction est analytique si les conditions de Cauchy Riemann sont vérifiées:

En coordonnées En coordonnées
cartésiennes Polaires
Exemples
Exemple1: Ecoulement uniforme
On considère l’écoulement plan modélisé par le potentiel complexe:
où est une constante réelle

Dans ce cas, le potentiel des vitesses et de la fonction courant:

o Equation des lignes de courant:


Il s’agit alors de droites parallèles à
l’axe (Ox)

o Equation des équipotentielles:


Ce sont des droites parallèles à
l’axe (Oy)
o Détermination du champ des vitesses:

Cet écoulement correspond à l’écoulement uniforme de vitesse selon l’axe des x.

Exemple1: Ecoulement radial autour d’un puits ou d’une source


On considère l’écoulement plan modélisé par le potentiel complexe:
où est une constante réelle

Dans ce cas, le potentiel des vitesses et de la fonction courant:


o Equation des lignes de courant:

Il s’agit alors de droites passant par


l’origine O.

o Equation des équipotentielles:

Ce sont des cercles concentriques


de centre O et de rayon .

o Les composantes radiale et ortho-radiale de la vitesses sont données par:

Cet écoulement radial centré sur


l’origine :
✓Si C>0 l’écoulement correspond à
l’effet d’une source à l’origine;
✓Si C<0 l’écoulement correspond à
l’effet d’un puits à l’origine.
La signification physique de la constante C est en rapport avec le débit
généré par la source ou le puits.

❑ En effet, calculons le débit volumique de la source ou du puits à travers un cylindre


d’axe (perpendiculaire au plan de l’écoulement), de rayon r et de hauteur 1.

❑ L’écoulement a lieu alors à travers la surface latérale du


cylindre avec:

Alors :
▪ Si : le potentiel complexe des vitesses d’un écoulement généré
par une source;

▪ Si : le potentiel complexe des vitesses d’un écoulement généré


par un puits.
Coins et Point d’arrêt

o On appelle point d’arrêt tout point de l’écoulement où la vitesse est nulle.

o Les lignes de courant pouvant être assimilées à des barrières infranchissables,


celles passant par le point d’arrêt forment des coins d’arrêt.

Application: Ecoulement au voisinage d’un point d’arrêt

On considère l’écoulement plan modélisé par le potentiel complexe:


où est une constante réelle
Dans ce cas, le potentiel des vitesses et de la fonction courant:

o Equation des lignes de courant:

Les lignes de courant sont les hyperboles équilatérales

o Equation des équipotentielles:


les équipotentielles sont les hyperboles orthogonales.

o Les composantes de la vitesses en


un point sont données par:

Limitons l’étude du problème dans le plan y> 0


nous avons alors:

Cet écoulement plan autour d’un point


d’arrêt qui est l’origine O.
Chapitre 4 : Dynamique des Fluides Parfaits

Introduction

❑ La dynamique des fluides consiste à étudier le mouvement des particules fluides


soumises à un système de forces.

❑ La dynamique des fluides décrit précisément le mouvement des particules fluides au


sein d’un écoulement, en le relient aux différentes forces en présence. L’objectif est donc
de mettre en place une équation locale qui puisse rendre compte du lien entre vitesse,
pression, forces de volume et de frottement( viscosité dans le cas d’un fluide réel).

➢ Si le fluide en question est un liquide, l’hypothèse d’incompressibilité est retenue.

➢ Si les forces de viscosité sont très peu influente, l’hypothèse de fluide parfait (fluide
non visqueux) est retenue.
I- Equations générales du mouvement -Equations d’Euler
Considérons un élément de volume de forme parallélépipédique à l’intérieur d’un fluide en
mouvement, de volume dV = dxdydz, dans un repère cartésien orthonormé direct fixe

Les forces qui agissent sur cet élément de volume dV sont:

▪La force de volume


▪Les forces de surface et
(Suivant l’axe z)
Remarque : si le fluide n’était pas considéré comme parfait il fallait ajouter les force
visqueuses de frottement qui sont parallèles à dS.
Sous l’hypothèse constante, le principe fondamental de la dynamique s’´ecrit :

En la projetant selon l’axe nous obtenons :

d’où :

On peut refaire le même raisonnement selon et ; nous aurons:


ce système d’équations est appelé équations générales de
la dynamique des fluides parfaits ou équations d’Euler.

Nous pouvons le réécrire sous la forme condensée suivante:

En statique des fluides (repos), en raisonnent sur un élément de volume parallélépipédique,


nous avons trouvé comme équation (voir chapitre 2)

Les équation d’Euler s’ écrivent :


Nous savons que l’accélération totale est la somme d’une accélération locale et d’une
accélération convective :

Sous forme condensée l’accélération totale s’écrit :

Où est la matrice (on parle de tenseur des taux de déformation) définie par :
Dans beaucoup de problèmes les forces de volume se réduisent aux forces de pesanteur. Dans
ce cas x=0, y=0 et z=-g (l’axe est ascendant).
Les équations d’Euler vont alors s’écrire :

ou encore

Remarque Dans un écoulement de fluide parfait incompressible nous avons à


chercher 4 inconnues ( P, u, v, w ) et nous disposons des 3 équations d’Euler et
de l’´equation de continuité ( ), soit 4 équations.

Bien entendu il faut rajouter des conditions aux limites suffisantes pour pouvoir
résoudre le système.
II- Conditions aux limites

L’objectif de ce paragraphe est de d’écrire le comportement d’un fluide parfait en


mouvement quand il se trouve en contact avec une paroi solide ou bien en contact
avec un autre fluide parfait.

II-1 Condition aux limites sur une paroi solide

Le fluide parfait est en mouvement le long d’une paroi solide au repos. On note le
vecteur unitaire normal à la paroi au point M et le vecteur vitesse du fluide au
point M. On admet que le fluide glisse le long de la paroi, c –à-d que l’on a :

la force exercée par la paroi sur le fluide, en tout point M de la paroi, est normale à la paroi,
dirigée vers le fluide et de module égal à la pression P du fluide en M
II-2 Condition aux limites au niveau d’une interface

Soit maintenant 2 fluides parfaits en mouvement séparés par une surface S (appelée
interface).
Notons 1 et 2 les deux fluides, M un point de S et le vecteur unitaire, normal à
S en M et dirigé de 1 vers 2..
Les vitesses en M des fluides 1 et 2 sont notées respectivement et .
On admet que les fluides glissent le long de l’interface, c-à-d que l’on a :

Par ailleurs, concernant les pressions P1 et P2 des deux fluides en M, point de l’interface,
nous admettons que la propriété établie en statique des fluide est encore vérifiée, à savoir :
III- Equations intrinsèques
On appelle équations intrinsèques les équations obtenues par projection de la relation
d’Euler sur le système d’axes de Serret-Frenet local. Ce système est compose de la tangente,
la normale et la binormale à la trajectoire .

Or

Avec R est le rayon de courbure et

D’où

Par ailleurs, les équations d’Euler pour un tel écoulement sont :

Équations
Or intrinsèques
d’Euler
IV- Equation de Bernoulli
Nous travaillons sous les hypothèses suivantes :
o Le fluide est supposé parfait en écoulement permanent rotationnel ou irrotationnel.
o Le fluide est incompressible ( est constante).
o Les forces de volume se réduisant à la seule force de pesanteur.

❑ L’écoulement étant permanent, les lignes de courant et les trajectoires sont confondues,
et la première relation intrinsèque d’Euler devient:

Et par suite: sur une ligne de courant

C’est ce qu’on appelle la relation de Bernoulli


Entre deux points A et B d’une même ligne de
courant on peut écrire :

Où et sont les côtes des points A et B.

❑la deuxième relation intrinsèque d’Euler peut être utilisée si on connait


le rayon de courbure de la trajectoire.

Exemple
Si les trajectoire sont des droites rectilignes alors:

suivant la direction perpendiculaire à

Dans cet exemple nous avons les relations:


o Nous pouvons réécrire sous la forme d’une équation homogène à une pression :

sur une ligne de courant

o Ou sous la forme d’une équation homogène à une hauteur :

sur une ligne de courant

Ces relations constituent diverses expressions de l’équation de Bernoulli, dont l’importance


est très grande en mécanique des fluides.

IV.1 Interprétation énergétique


Dans l’expression: , chaque terme a la dimension d’une énergie

par unité de volume de fluide.

❑ Le terme: représente l’énergie cinétique.

❑ Le terme: représente l’énergie potentielle.

❑ Le terme: représente l’énergie mécanique totale.


IV.2 Autre démonstration de la relation de Bernoulli

A partir de l’équation d’Euler :

Et la relation vectorielle classique:

o Et sachant que le fluide est incompressible , on a:

En multipliant scalairement par les deux membres de l’égalité, (le premier sera nul), on a:

o Cela signifie que la quantité ne varie pas dans le sens de , c.-à-d. le long

d’une ligne de courant. C’est bien ce qui indique la relation de Bernoulli.

o Si l’écoulement est irrotationnel (écoulement à potentiel ), alors la relation devient :

Partout dans l’écoulement


En conclusion
❑ Si l’écoulement est permanent et rotationnel, la formule de Bernoulli est valable sur une
ligne de courant, la constante varie d’une ligne de courant à une autre. C’est-à-dire que
l’énergie mécanique totale est constante sur une ligne de courant et cette constante varie
lorsque l’on change de ligne de courant.

❑ Si l’écoulement est permanent et irrotationnel, la formule de Bernoulli est valable partout


dans l’´ecoulement, la constante ne varie pas d’une ligne de courant à une autre. L’énergie
mécanique totale est constante partout dans l’écoulement.

Remarquons enfin que si on multiplie scalairement par les deux membres de l’égalité:

Ce qui signifie que la quantité: est constantes le long d’une ligne de

tourbillon.
V- Formules d’application pratique
V-1 Cas d’un gaz

Lorsqu’un gaz (l’air par exemple), assimilé à un fluide parfait, s’écoule à de faibles
vitesses, on peut le considérer comme incompressible . Par ailleurs, les variations
des côtes sont en général négligeables devant les variations dues aux vitesses, on
pourra alors les négliger : l’équation de Bernoulli s’écrit alors :

On utilise alors la terminologie suivante:

: Pression statique.

: Pression dynamique.

: Pression totale au point considéré.


V-2 Cas d’un liquide
On exprime les différents termes de la relation de Bernoulli en hauteur de liquide de poids
volumique :

Avec les définitions suivantes:

: hauteur due à la pression.


: Côte du point.
: hauteur due à la vitesse.

: hauteur piézométrique.

: est appelée charge totale au


point considéré.

❑ Dans un écoulement à surface libre en contact avec l’atmosphère, la ligne piézométrique se


confond avec cette surface libre, qui constitue en même temps une ligne de courant.
❑Rappelons que la ligne piézométrique est horizontale dans la statique des fluides:
V-3 Equation de Bernoulli dans le cas d’un fluide visqueux
Si le fluide est visqueux il n’y a pas de conservation de l’énergie mécanique totale. Une
partie de celle-ci se transforme en chaleur à causse des frottements entre les filets fluides.
Puisque l’énergie mécanique diminue on dit que l’on a une perte de charge. La relation de
Bernoulli permet de calculer cette perte de charge dans certains cas pratiques, on peut citer
l’exemple suivant :

Ainsi la perte de charge du fluide en traversant la canalisation est donnée par:

Dans ce cas, on peut utiliser la relation de Bernoulli de la manière suivante :

E: étant l’énergie mécanique transformée en chaleur par unité de masse, le point 1 étant situé
en amont du point 2.
VI Application de l’équation de Bernoulli
VI-1 Ecoulement par les orifices- Formule de Torricelli

Considérons un grand réservoir ouvert, et cherchons à déterminer la vitesse du jet à la sortie


de l’orifice.

Si le réservoir est assez grand par rapport à l’ouverture de l’orifice, la vitesse à laquelle se
déplace la surface libre est petite, de telle sorte que l’écoulement peut être considéré comme
permanent. D’autre part l’écoulement peut être considéré comme irrotationel vu que les
particules fluides partent pratiquement du repos. Donc la constante de Bernoulli est la même
partout dans le réservoir.
Nous appliquons alors l’équation de Bernoulli
entre les points A et M :

Avec pratiquement nul.

Nous pouvons aussi montrer que:

Nous obtenons finalement :

étant la distance du centre de


l’orifice (supposé petit) à la
surface libre
Alors la vitesse du jet à l’orifice est donnée par:
Cette relation est connue sous le nom de
formule de Torricelli.
Cas d’un gaz dans un réservoir fermé

Ici comme le cas du liquide, est pratiquement nul. Mais .

De plus quand il s’agit d’un gaz on néglige habituellement les forces de pesanteur.
Nous appliquons alors l’équation de Bernoulli pour le gaz entre les points A et M :

Ce qui donne finalement:

Exemple
Si le gaz est de l’air à 15° alors . Supposons que avec

Alors la vitesse du jet à l’orifice est donnée par:


Calcul du débit par l’orifice

Dans les deux cas le débit du jet sortant par l’orifice est :

Mais il faut faire attention ici, la section n’est pas la section exacte S de l’orifice mais la
section apparente prise par le jet après la sortie et dite section contractée (voir figure), c’est
la section au delà de laquelle les lignes de courant sont parallèles et rectilignes.

Dans la pratique le débit est donné par la formule:

Où est la vraie section de l’orifice et est un coefficient appelé coefficient de contraction:


.

Ce coefficient peut être calculé expérimentalement. Sa valeur varie entre 0,5 et 1 suivant la
forme géométrique de l’orifice (circulaire, carre, etc.)
VI-2 Pression dans une conduite- tube piézométrique
Considérons un écoulement permanent de fluide incompressible et parfait dans une conduite
de section droites variables:
Si on assimile la conduite à un filet de courant, la
vitesse est la même sur toute la section droite. On
peut appliquer la formule de Bernoulli:

Lorsque la conduite est cylindrique ou prismatique, la


vitesse reste parallèle aux génératrices et lignes de
courant sont des droites parallèles aux génératrices.

Dans ces conditions, et comme on l’a vu précédemment, suivant la direction

perpendiculaire à (voir deuxième formule intrinsèque de Bernoulli). Donc dans une


section normale .

On peut mesurer la quantité à l’aide de ce qu’appelle un tube piézométrique. C’est un


tube débouchant dans la conduite. L’ouverture débouchant dans la conduite s’appelle prise de
pression.
❑ Dans ces conditions, une partie du fluide monte dans le tube et le niveau se fixe en un
point B où règne la pression atmosphérique . On a donc:

❑ Cela veut dire que la simple connaissance de la côte permet de calculer la pression
statique au point A et par conséquent sur toute la section droite contenant A.

❑ Ce procédé est une méthode très utilisée pour déterminer expérimentalement les pression
statiques le long d’une conduite.
VI-3 Pression dans un point d’arrêt
Soit un obstacle immobile situé dans un fluide incompressible et parfait en mouvement
permanent.

Soit une ligne de courant MR où M est un point de l’écoulement de pression P, de vitesse


et de côte z, et R est le point d’arrêt. La vitesse au point R est donc nulle. Soit sa côte.

Sur la ligne de courant MR, appliquons la formule de Bernoulli:

Imaginons qu’on pratique au point M une prise de pression à


l’aide d’un tube piézométrique. Le fluide monte jusqu’un
point M’ situé à une hauteur . Nous avons ainsi:

De même pratiquons au point d’arrêt une prise de pression.


Le fluide monte jusqu’un point R’ situé à une hauteur .
Nous avons ainsi:
À partir des trois relations précédentes on déduit que:

Remarque

❑ La prise de pression au point d’arrêt R s’appelle prise de pression totale, car:

❑ Alors que, comme l’a déjà vu, la prise de pression au point M est une prise statique, car:
VI-4 Tube de Venturi
Le tube de Venturi est un tube de section convergent jusqu’à la section située dans un
col, puis divergent jusqu’à la section . Ce tube peut être intercalé dans une conduite de
section pour y mesurer le débit.
o Le débit volumique traversant la est :

o La conservation de la masse stipule que:

o La relation de Bernoulli entre (1) et (2) :

o À l’aide de deux tubes piézométriques placés respectivement en et , on a alors:

Où et sont les côtes atteintes par le fluide dans les deux tubes.
La vitesse au point (2) est :

Et le débit est donné par:

Phénomène de Venturi

Pour un débit constant la variation de la pression provoque une variation de pression. C’est
le phénomène de Venturi, on a:
et

Donc, si la section diminue , alors la vitesse augmente , et par


conséquent: . Et inversement

Notons enfin que l’angle du divergent ne doit pas dépasser 6° et 7°, sinon il y a décollement
du fluide, on n’a plus l’uniformité de la vitesse dans la section.
VII Relation de Bernoulli dans le cas d’écoulement non permanent

Reprenons les équations d’Euler du mouvement d’un fluide incompressible et parfaites:

Et la relation vectorielle classique:

Ce qui donne:

Soit un déplacement élémentaire sur une ligne de courant. En multipliant l’équation


ci-dessus par , on constate que (car ). Et intégrant sur une
ligne de courant on a:

Cette relation exprime l’expression générale du théorème de Bernoulli


VIII Théorème d’Euler-Equation de la quantité de mouvement
VIII-1 Théorème de transport de Reynolds
Considérons une grandeur scalaire fonction des coordonnées de l’espace et du temps:
Sur le volume d’un système de particules fluides, l’intégrale de s’écrit :

Si l’on souhaite évaluer les variation de F dans le temps, il nous faut calculer :
La difficulté vient du fait que le volume est fonction
du temps : en effet le système de particules fluides est
en mouvement.

La parade consiste à utiliser un volume fixe (volume de contrôle), délimité par une surface
(surface de contrôle) à travers laquelle on pourra comptabiliser le flux de

Variations instantanées de dans Flux de à travers la surface de contrôle


le volume de contrôle
Prenons un exemple concret : masse volumique.

Dans ce cas : masse de

La variation de masse s’exprime donc comme :

Variation de masse due aux variations Variation de masse due au


Instantanées de flux massique à travers la
surface de contrôle.
Utilisons la formule d’Ostrogradski pour transformer l’intégrale de surface en une intégrale de
volume:

Ainsi, si l’écoulement est conservatif ( il y a pas de variation de masse ) :

On retrouve bien l’équation de continuité


VIII-2 Théorème de transport appliqué à la quantité de mouvement

La quantité de mouvement d’un système fluide de volume s’écrit :

Or, le principe fondamental de la dynamique nous dit que la dérivée par rapport au temps de la
quantité de mouvement doit être égale à la somme des forces agissant sur le système :

Forces de surface :

Forces de volume (poids) :

Donc :

Débit de quantité de mouvement à travers la


Dérivée instantanée de la quantité de surface de contrôle
mouvement
VIII-3 Théorème d’Euler
Considérons un fluide incompressible et parfait en écoulement permanent.
Considérons alors un filet de courant: une tranche de ce filet occupe à un instant t une position
ABCD. A l’instant t+dt, cette tranche est en A’B’C’D’.
Etant donné que l’écoulement est permanent, tout se
passe comme si le volume fluide ABB’A’ soumis à la
pression et de vitesse , s’est transporté en
DCC’D’ où la pression et la vitesse .

Soit le débit volumique à travers

une section S. les deux volumes ABB’A’ et DCC’D’


ont la même masse , puisque le fluide
est incompressible et l’écoulement permanent.
Soit l’ensemble des forces qui agissent sur le fluide (forces volumiques, forces de pression
appliquées sur les sections d’entrée et de sortie et les forces de pression exercées par les parois
solides sur le fluide). Le principe fondamental de la dynamique s’écrit sous la forme suivante:

Ce résultat est connu sous le nom de théorème d’Euler. Il permet de calculer simplement les
forces exercées par un solide sur un fluide ou inversement.
III-5-3 Théorème d’Euler
III-6 Equation de Bernoulli dans le cas d’un fluide visqueux
Si le fluide est visqueux, il n’y a pas de conservation de l’´energie mécanique.
Celle-ci se transforme au cours du mouvement en chaleur.

Puisque l’´energie mécanique diminue on dit que l’on a une perte de charge.

A priori, on ne peut pas appliquer l’´equation de Bernoulli (même sur une ligne
de courant). Cependant pour avoir une estimation des pertes d’énergie, on peut
utiliser la relation de Bernoulli de la manière suivante :

E: étant l’énergie mécanique transformée en chaleur par unité de masse, le point 1


étant situé en amont du point 2.

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