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Jamal BARKANI
CHAPITRE1: Introduction et Généralités sur les fluides
I- Introduction
• Le physicien distingue classiquement 3 états de la matière, solide, liquide et gazeux, en
regroupant sous le vocable fluide les gaz et la plupart des liquides.
• L’étude de la mécanique des fluides remonte au moins à l’époque de la Grèce antique avec
Archimède qui a découvert la notion de la poussée d’Archimède pour un fluide au repos.
• Aujourd’hui, la mécanique des fluides est l’un des domaines de la recherche les plus actifs
avec de nombreux problèmes non résolus ou partiellement résolus, comme les problèmes de
la pollution atmosphérique. La résolution des équations régissant ces problèmes complexes
fait appel aux méthodes de résolution numériques.
• Comme tout problème de mécanique, la résolution d'un problème de mécanique des fluides
passe par la définition du système matériel S (particules). À ce système, on applique les
principes et théorèmes généraux de mécanique et de thermodynamique à savoir :
- P. de la conservation de la masse;- PFD; - principe de la conservation de l'énergie.
• La mécanique des fluides concerne l’étude du comportement des fluides et des forces
internes associées. Elle se divise en:
❑ Statique des fluides, ou hydrostatique: qui étudie les fluides au repos.
❑ Dynamique des fluides: qui étudie les fluides en mouvement.
II- Définition d’un fluide
Un fluide peut être considéré comme étant formé d'un grand nombre de particules
matérielles, très petites et libres de se déplacer les unes par rapport aux autres
✓Qui peut s'écouler : tout fluide peut s’écouler plus ou moins facilement d’un
récipient à un autre ou dans une conduite: des forces de frottements qui
s’opposent au glissement des particules de fluide les unes contre les autres
peuvent apparaître car tout fluide réel a une viscosité.
III- Propriétés d’un fluide
Particule fluide
est une portion de fluide (suffisamment grande pour contenir un grand nombre de
molécules) à laquelle correspondent, à un instant t, une vitesse, une pression, une
température, une masse volumique, etc…
Masse volumique
Pour les liquides la masse volumique varie très peu avec la pression, mais plus
sensiblement avec la température. Les liquides sont appelés des fluides
incompressibles.
Contrairement à celle des liquides, la masse volumique des gaz varie avec la pression
et la température. Les liquides sont appelés des fluides compressibles.
Densité :
La densité d’un corps est le rapport entre la masse volumique de ce corps et la
masse volumique d’un corps de référence. Les deux masses volumiques étant
déterminées dans les mêmes conditions de température et de pression.
et
Viscosité
La viscosité est une propriété qui traduit la résistance d’un fluides à
l’écoulement. Elle caractérisé les frottements internes du fluide ou
intermoléculaires à l’intérieur du fluide.
les fluides de grande viscosité résistent à l'écoulement et les fluides de
faible viscosité s'écoulent facilement.
Plaque mobile
Fluide
Plaque fixe
En 1687, Newton réalise cette expérience simple démontrant l’influence de la viscosité des
fluides sur sa mise en écoulement. Et a lié cette force de frottement au gradient de vitesse par
la relation suivante:
En mécanique des fluides, un fluide est dit parfait s'il est possible de
décrire son mouvement sans prendre en compte les effets de frottement.
C’est à dire quand la composante T dF est nulle. Autrement dit, la force
dF est normale à l'élément de surface dS.
❑ Fluide réel
dans un fluide réel les forces tangentielles de frottement interne qui
s’opposent au glissement relatif des couches fluides sont prise en
considération. Ce phénomène de frottement visqueux apparaît lors du
mouvement du fluide.
C’est uniquement au repos, qu’on admettra que le fluide réel se
comporte comme un fluide parfait.
IV- Forces subies par un fluide
Chaque particule d’un fluide est soumise à :
✓ fluides au repos
✓ fluides uniformément accélérés
Donc il n’y a pas de contraintes tangentielles dues aux frottements entre particules.
Les forces misent en jeu sont uniquement :
Rq:
Quand le fluide est un liquide (eau par exemple), la théorie est appelée l’hydrostatique.
En hydrostatique, le fluide étant au repos, les lois établies pour un fluide parfait s’appliqueront
à un fluide réel.
II- Notion sur les pressions
1- définition
Dans un milieu fluide, la force de pression
que le volume élémentaire (B) exerce sur le
(B) volume élémentaire (A) à travers un élément
de surface (dS) est donnée par :
M
(A)
dS
et par intégration
mais
En résumé, il existe des forces de surface normales et tangentielles
dans le cas suivant :
Au total, on a:
et
❖ En vertu du principe fondamental de la dynamique, l’ensemble
des forces agissant sur la particule fluide équivaut au produit de sa
masse par son accélération :
Par conséquent, on a:
D’où
(Équation locale)
Dans le cas d’un fluide au repos, en supposant , on a:
D’où
Par ailleurs, on peut considérer que l’accélération de la pesanteur est une constante
Par conséquent :
Et par intégration :
Soit:
On considère au sein de ce fluide homogène et au repos, deux points distincts A et B,
d’altitudes respectives et , alors on peut écrire la relation suivante entre les pressions
et :
Ou bien:
Masse molaire
du gaz
D’où compressibilité
Donc :
❑ Représentation graphique de :
IV- Force de pression :Forces s’exerçant sur une surface immergée
(forces hydrostatiques)
On sait que:
Pour connaître la force totale s’exerçant sur une surface S, il suffit d’intégrer :
1- Forces de pression sur une paroi plane
o
Où:
Donc:
Surface S
Avec :
h
D’où
Surface S
h
Remarque:
Si on néglige l’épaisseur de la plaque, une force de direction
opposée mais de même intensité s’applique sur la face opposée.
Ou bien
3- Cas particulier d’une paroi horizontale
Fond horizontal d’un vase rempli d’eau
1- Si : le solide flotte.
2- Si : le solide est immergé et il reste en suspension dans le
liquide.
3-Si : le solide est immergé et il touche le fond du contenant
du liquide.
❑Un fluide est un milieu matériel continu, déformable, qui peut s’écouler
même particule
Trajectoire de la particule M
sont appelées :
variables lagrangienne
On peut déterminer la vitesse et l’accélération de la particule fluide, à l’instant t, par
rapport au repère R :
et
Trajectoire de N
Trajectoire de M
3- Description d’Euler -Variables d’Euler-lignes de courant
Dans la description Eulérienne, on ne s’intéresses pas aux particules fluides elles
mêmes. On ne les suit pas dans leurs trajectoires mais :
❑Consiste à établir à chaque instant t, l’ensemble des vitesses associées à chacun
des points de l’espace fluide.
❑A chaque point M est associée une vitesse susceptible d’évoluer dans
le temps.
❑L’écoulement est alors décrit par un ensemble de vecteurs vitesse appelé « champ
de vecteurs vitesse ».
❑C’est donc une image instantanée de l’écoulement qui utilisée à chaque instant
Pour tout point M de coordonnées x,y et z, on définit le vecteur vitesse à l’instant t:
Remarques :
❑ Les lignes de courant évoluent dans le temps, au même titre que le champ des
vecteurs vitesse.
Écoulement permanent
Un écoulement est dit permanent (ou stationnaire) lorsque toutes les grandeurs
caractéristiques du mouvement sont invariables dans le temps (vitesse, masse
volumique, pression, température, etc.), ce qui se traduit symboliquement par :
mouvement permanent
Exprimé en (Kg/s)
: la densité du fluide
: la vitesse au point M
On appelle débit Volumique de fluide à travers S, le volume fluide traversant S pendant l’unité
du temps, il est donné par:
Exprimé en
o D’où l’égalité :
o Soit S la surface externe qui englobe le volume V. chaque élément de surface dS de S est
orienté vers l’extérieur de V par un vecteur unitaire . Le théorème de la divergence nous permet
d’écrire:
o Appliquons cette relation pour le volume limité
par les faces AB, BC, CD et DA:
Alors on peut dire que pour un écoulement permanent de fluide incompressible à l’intérieur
d’une conduite cylindrique ou prismatique de section variable, la conservation de la masse se
traduit par :
Physiquement, cela veut dire que le flux
volumique entrant est égal au flux volumique
sortant.
Si, en plus, on suppose que la vitesse d’entrée
est constante sur toute la section d’entrée et la
vitesse de sortie est constante sur toute la
section de sortie , alors:
II- Etude des écoulement irrotationnels
1- Définitions et conséquence
Un écoulement est dit irrotationnel ( ou à potentiel des vitesses) si le rotationnel des vitesses
est nul:
Dans ce cas les particules fluides ne subissent aucune rotation au sein de l’écoulement.
Or le fait que implique qu’il existe une fonction telle que:
Notion de circulation : La circulation du vecteur vitesse suivant une courbe (C) est donnée par :
Laplacien
Or on sait que est toujours vraie. On peut alors définir un vecteur tel que :
et
4- 2 Fonction de courant
▪ Pour , , c.à.d
Or
alors:
Par conséquent, le débit volumique s’écoulant entre deux lignes de courant se calcule en
intégrant entre deux points A et B appartenant à chacune des deux lignes.
Equipotentielles et lignes de courant
❑Ligne de courant :
Avec :
❖ On définit une fonction complexe appelée potentiel complexe des vitesses par:
❖ On dit que la fonction est analytique si les conditions de Cauchy Riemann sont vérifiées:
En coordonnées En coordonnées
cartésiennes Polaires
Exemples
Exemple1: Ecoulement uniforme
On considère l’écoulement plan modélisé par le potentiel complexe:
où est une constante réelle
Alors :
▪ Si : le potentiel complexe des vitesses d’un écoulement généré
par une source;
Introduction
➢ Si les forces de viscosité sont très peu influente, l’hypothèse de fluide parfait (fluide
non visqueux) est retenue.
I- Equations générales du mouvement -Equations d’Euler
Considérons un élément de volume de forme parallélépipédique à l’intérieur d’un fluide en
mouvement, de volume dV = dxdydz, dans un repère cartésien orthonormé direct fixe
d’où :
Où est la matrice (on parle de tenseur des taux de déformation) définie par :
Dans beaucoup de problèmes les forces de volume se réduisent aux forces de pesanteur. Dans
ce cas x=0, y=0 et z=-g (l’axe est ascendant).
Les équations d’Euler vont alors s’écrire :
ou encore
Bien entendu il faut rajouter des conditions aux limites suffisantes pour pouvoir
résoudre le système.
II- Conditions aux limites
Le fluide parfait est en mouvement le long d’une paroi solide au repos. On note le
vecteur unitaire normal à la paroi au point M et le vecteur vitesse du fluide au
point M. On admet que le fluide glisse le long de la paroi, c –à-d que l’on a :
la force exercée par la paroi sur le fluide, en tout point M de la paroi, est normale à la paroi,
dirigée vers le fluide et de module égal à la pression P du fluide en M
II-2 Condition aux limites au niveau d’une interface
Soit maintenant 2 fluides parfaits en mouvement séparés par une surface S (appelée
interface).
Notons 1 et 2 les deux fluides, M un point de S et le vecteur unitaire, normal à
S en M et dirigé de 1 vers 2..
Les vitesses en M des fluides 1 et 2 sont notées respectivement et .
On admet que les fluides glissent le long de l’interface, c-à-d que l’on a :
Par ailleurs, concernant les pressions P1 et P2 des deux fluides en M, point de l’interface,
nous admettons que la propriété établie en statique des fluide est encore vérifiée, à savoir :
III- Equations intrinsèques
On appelle équations intrinsèques les équations obtenues par projection de la relation
d’Euler sur le système d’axes de Serret-Frenet local. Ce système est compose de la tangente,
la normale et la binormale à la trajectoire .
Or
D’où
Équations
Or intrinsèques
d’Euler
IV- Equation de Bernoulli
Nous travaillons sous les hypothèses suivantes :
o Le fluide est supposé parfait en écoulement permanent rotationnel ou irrotationnel.
o Le fluide est incompressible ( est constante).
o Les forces de volume se réduisant à la seule force de pesanteur.
❑ L’écoulement étant permanent, les lignes de courant et les trajectoires sont confondues,
et la première relation intrinsèque d’Euler devient:
Exemple
Si les trajectoire sont des droites rectilignes alors:
En multipliant scalairement par les deux membres de l’égalité, (le premier sera nul), on a:
o Cela signifie que la quantité ne varie pas dans le sens de , c.-à-d. le long
Remarquons enfin que si on multiplie scalairement par les deux membres de l’égalité:
tourbillon.
V- Formules d’application pratique
V-1 Cas d’un gaz
Lorsqu’un gaz (l’air par exemple), assimilé à un fluide parfait, s’écoule à de faibles
vitesses, on peut le considérer comme incompressible . Par ailleurs, les variations
des côtes sont en général négligeables devant les variations dues aux vitesses, on
pourra alors les négliger : l’équation de Bernoulli s’écrit alors :
: Pression statique.
: Pression dynamique.
: hauteur piézométrique.
E: étant l’énergie mécanique transformée en chaleur par unité de masse, le point 1 étant situé
en amont du point 2.
VI Application de l’équation de Bernoulli
VI-1 Ecoulement par les orifices- Formule de Torricelli
Si le réservoir est assez grand par rapport à l’ouverture de l’orifice, la vitesse à laquelle se
déplace la surface libre est petite, de telle sorte que l’écoulement peut être considéré comme
permanent. D’autre part l’écoulement peut être considéré comme irrotationel vu que les
particules fluides partent pratiquement du repos. Donc la constante de Bernoulli est la même
partout dans le réservoir.
Nous appliquons alors l’équation de Bernoulli
entre les points A et M :
De plus quand il s’agit d’un gaz on néglige habituellement les forces de pesanteur.
Nous appliquons alors l’équation de Bernoulli pour le gaz entre les points A et M :
Exemple
Si le gaz est de l’air à 15° alors . Supposons que avec
Dans les deux cas le débit du jet sortant par l’orifice est :
Mais il faut faire attention ici, la section n’est pas la section exacte S de l’orifice mais la
section apparente prise par le jet après la sortie et dite section contractée (voir figure), c’est
la section au delà de laquelle les lignes de courant sont parallèles et rectilignes.
Ce coefficient peut être calculé expérimentalement. Sa valeur varie entre 0,5 et 1 suivant la
forme géométrique de l’orifice (circulaire, carre, etc.)
VI-2 Pression dans une conduite- tube piézométrique
Considérons un écoulement permanent de fluide incompressible et parfait dans une conduite
de section droites variables:
Si on assimile la conduite à un filet de courant, la
vitesse est la même sur toute la section droite. On
peut appliquer la formule de Bernoulli:
❑ Cela veut dire que la simple connaissance de la côte permet de calculer la pression
statique au point A et par conséquent sur toute la section droite contenant A.
❑ Ce procédé est une méthode très utilisée pour déterminer expérimentalement les pression
statiques le long d’une conduite.
VI-3 Pression dans un point d’arrêt
Soit un obstacle immobile situé dans un fluide incompressible et parfait en mouvement
permanent.
Remarque
❑ Alors que, comme l’a déjà vu, la prise de pression au point M est une prise statique, car:
VI-4 Tube de Venturi
Le tube de Venturi est un tube de section convergent jusqu’à la section située dans un
col, puis divergent jusqu’à la section . Ce tube peut être intercalé dans une conduite de
section pour y mesurer le débit.
o Le débit volumique traversant la est :
Où et sont les côtes atteintes par le fluide dans les deux tubes.
La vitesse au point (2) est :
Phénomène de Venturi
Pour un débit constant la variation de la pression provoque une variation de pression. C’est
le phénomène de Venturi, on a:
et
Notons enfin que l’angle du divergent ne doit pas dépasser 6° et 7°, sinon il y a décollement
du fluide, on n’a plus l’uniformité de la vitesse dans la section.
VII Relation de Bernoulli dans le cas d’écoulement non permanent
Ce qui donne:
Si l’on souhaite évaluer les variation de F dans le temps, il nous faut calculer :
La difficulté vient du fait que le volume est fonction
du temps : en effet le système de particules fluides est
en mouvement.
La parade consiste à utiliser un volume fixe (volume de contrôle), délimité par une surface
(surface de contrôle) à travers laquelle on pourra comptabiliser le flux de
Or, le principe fondamental de la dynamique nous dit que la dérivée par rapport au temps de la
quantité de mouvement doit être égale à la somme des forces agissant sur le système :
Forces de surface :
Donc :
Ce résultat est connu sous le nom de théorème d’Euler. Il permet de calculer simplement les
forces exercées par un solide sur un fluide ou inversement.
III-5-3 Théorème d’Euler
III-6 Equation de Bernoulli dans le cas d’un fluide visqueux
Si le fluide est visqueux, il n’y a pas de conservation de l’´energie mécanique.
Celle-ci se transforme au cours du mouvement en chaleur.
Puisque l’´energie mécanique diminue on dit que l’on a une perte de charge.
A priori, on ne peut pas appliquer l’´equation de Bernoulli (même sur une ligne
de courant). Cependant pour avoir une estimation des pertes d’énergie, on peut
utiliser la relation de Bernoulli de la manière suivante :