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Caractéristiques mécaniques

des matériaux rocheux


Les théories de la mécanique des matériaux sont la base de la théorie
des structures, elles permettent de déterminer les contraintes internes
d’un corps soumis à des efforts externes, ainsi que les déformations
qui en résultent.

De telles déformations peuvent être réversibles ou permanentes, la


limite des sollicitations réversibles est appelée surface de charge
plastique ou surface de plasticité. Cette surface s’écrit généralement
en fonction de l’état de contrainte ij et des variables internes (k1, k2,
….etc.)

Plusieurs critères de rupture se sont développées, pour décrire cette


surface de plasticité, ils peuvent être insérés dans des codes de
calcul pour donner des réponses à des problèmes de comportement
des matériaux.
Notion de contrainte dans un
solide 
L’étude des forces à l’intérieur d’un solide nécessite la
définition de l’intensité de ces forces à chaque point, or
l’évaluation des forces individuelles entre les atomes en
mouvement thermique qui constitue un corps solide est un
problème complexe, il n’est pas résolu à nos jours. La
mécanique des matériaux se propose l’étude des forces dans
un volume comme étant formé d’une matière continue,
homogène, et isotrope
Contraintes dans un solide

F
tm 
A
dF
Si A tend vers zéro on aura : t
dA
t est appelé vecteur contrainte conjuguée à la facette dA
au point O. Ce vecteur contrainte est généralement
oblique par rapport à l’élément dA ; il a donc une
composante normale à la facette et une autre
composante tangentielle 

Les contraintes et  sont des forces par unité de


surface ; elles ont donc la dimension FL-2. Elles varient en
général d’un point à l’autre du corps solide et, en un point
déterminé, elles dépendent de la facette à laquelle elles
sont conjuguées. Elles caractérisent par leur ensemble
l’état de contrainte du corps.
Etat Plan de contraintes
L’état plan de contraintes est un état simple, mais fréquent en
pratique, où les contraintes t restent dans un même plan, quelque
soit la facette considérée.
Choisissons dans le plan de contraintes deux axes orthogonaux x et
y. Appelons x et xy les contraintes normale et tangentielle sur la
facette perpendiculaire à l’axe x, y et yx les contraintes normale et
tangentielle sur la facette perpendiculaire à l’axe y et enfin  et  les
contraintes normale et tangentielle sur une facette courante définie
par l’angle  que fait sa normale avec l’axe des x, angle compté
positivement dans le sens des aiguilles d’une montre. Il revient au
même de mesurer  depuis la facette Oy (x=0) vers la facette
courante.
Etat Plan de contraintes
Pour obtenir l’élément de volume dont nous étudierons l’équilibre,
déplaçons infiniment peu la facette courante parallèlement à elle
même, de manière qu’elle forme avec les facettes normales à Ox et
Oy un prisme élémentaire à base triangulaire OBC. Nous
considérons un tronçon de ce prisme de longueur unitaire dans la
direction Oz

Nous conviendrons de mesurer une contrainte tangentielle


positivement quand, par rapport à un point intérieur P, elle tend à
faire tourner la facette sur laquelle elle agit dans le sens des
aiguilles d’une montre. Quant aux contraintes normales, elles
seront comptées positivement en traction.
Essayons d’exprimer  et  en fonction de x, y, xy et yx. Ecrivons
que le prisme est en équilibre de translation suivant les directions de
 et de . On obtient (en négligeant les forces de volume) :

 ds   x ds cos2    y ds sin 2    yx ds sin  cos   xy ds sin  cos  0

 ds   x ds sin  cos   y ds sin  cos   yx ds sin 2    xy ds cos2   0

Après simplification, nous aurons :

   x cos 2    y sin 2    xy sin 2



  y  x
  sin 2   xy cos 2
 2
Facettes pour lesquelles la contrainte normale  devient
maximum ou minimum.

d
 2 x sin  cos   2 y sin  cos   2 xy cos 2 0
d
2 xy
tan 2 
 x  y
Ce qui donne un certain angle 0 et l’angle 0 + /2. Il existe donc
dans le faisceau deux facettes normales entre elles (facettes
principales), pour lesquelles la contrainte  prend une valeur
maximum 1 ou une valeur minimum 2 (contraintes principales).
On remarque que l’expression de d/d qu’on a égalé à 0 est le
double de l’expression de , donc on a aussi  = 0.
On peut calculer 1 et 2 en fonction de x , y et xy en
écrivant la première équation sous la forme :

x y
 (1  cos 2 )  (1  cos 2 )   xy sin 2
2 2
Et en exprimant sin2 et cos2 en fonction de tan2. On obtient
ainsi :
   y  x  y 
2
 1  x      xy2
 2  2 
 2
  x  y  x  y 
 2       xy2
 2  2 
Découpons au voisinage du point O un parallélépipède élémentaire
d’épaisseur unitaire et exprimons qu’il est en équilibre de rotation
dans le plan des contraintes. Si on désigne par Fx et Fy les
composantes selon x et y d’une éventuelle force par unité de
volume.
1 * 1 *
( xy dy )dx  ( yx dx)dy  ( x   x )dy dy  ( y   y )dx dx 
2 2
1 1
( Fx dx dy )dy  ( Fy dx dy )dx  0
2 2

Si on tient compte du fait que :

*  x
 x 
x dx
x
*
 y
 y 
y dy
y
et si on néglige les infiniments petits du troisième ordre vis à vis de
ceux du deuxième, il ne reste que :

 xy dy dx   yx dx dy  0

 xy    yx
Si l’on écrit à présent l’équilibre de translation du parallélépipède,
on obtient les deux équations suivantes :

* *
(   x )dy  ( yx   )dx  Fx dx dy  0
x yx

( *y   y )dx  ( xy   xy
*
)dy  Fy dx dy  0
Après simplification, on obtient :

 x  xy
  Fx  0
x y
 xy  y
  Fy  0
x y

Ces équations, qui doivent être satisfaites en


tout point intérieur du solide étudié sont
appelées “ équations indéfinies d’équilibre ”.
Cercle de Mohr :
Précédemment, nous avons admis que les contraintes x , y et xy
étaient connues sur deux facettes orthogonales x = 0 et y = 0 que
nous avons prises comme facettes de référence, et nous avons
recherché les facettes et contraintes principales considérées comme
inconnues.

Or, il est fréquent en pratique de se trouver face au problème


inverse : on connaît les contraintes et facettes principales et on
recherche les contraintes sur une facette quelconque. Dans ce cas, il
convient de prendre les facettes principales comme facettes de
référence, 1 et 2 jouent le rôle de x et y ; 1 2 = 0.
   1 cos 2    2 sin 2 

  2  1
  sin 2
 2
Les contraintes tangentielles atteignent leur maximum sur les deux
facettes inclinées à  /4 sur les facettes principales, et l’on a en
supposant 1  2 :

1   2
 max 
2
Ces deux facettes sont appelées facettes de glissement.
En utilisant les relations :

2 1  cos 2 2 1  cos 2
cos   sin  
2 2
On peut écrire :

 1   2 1   2
  2

2
cos 2

   1   2 sin 2
 2
Ce sont les équations paramétriques d’une courbe plane, dont
on obtient l’équation en éliminant .

On pose :

1   2 1   2
 a et  r
2 2
On additionne les égalités après les avoir élevées au carré ; on aura :

2 2 2
(  a )    r
Dans un système d’axes orthogonaux (,), cette équation
représente un cercle de rayon r et dont le centre est sur l’axe des 
à la distance a de l’origine O.
- Le point A ( = 1 ; = 0) est le point représentatif de la
facette principale n°1 qui est la facette de référence.
- Le point B ( = 2 ; = 0) est le point représentatif de la
facette principale n°2
- Le point D ( ; ) est le point représentatif d’une facette
quelconque. En effet,

OF  OC  CF  a  r cos 2
FD  r sin 2

OF   , FD  
Soient l’état de contrainte en un point d’une pièce et le
cercle de Mohr correspondant. Traçons par le point A,
représentant de l’état de contrainte sur la facette où agit
1, une parallèle à la facette en question. Traçons par le
point B, représentant de l’état de contrainte sur la facette
où agit 2, une parallèle à cette la facette. Ces droites se
coupent en R sur la circonférence. On voit que la facette
sur laquelle agissent ( ; ) est parallèle à RD. En effet,  

ACD  2 ; donc 
. Le point R est le centre
ARD  

de rayonnement de toutes les facettes du faisceau.


Le cercle de Mohr peut aussi servir à déterminer les
contraintes et les facettes principales lorsqu’on connaît x ,
y et xy sur deux facettes orthogonales.
Etat Tridimensionnel de
contraintes
On peut généraliser les résultats du paragraphe précédent,
en cas tridimensionnel de contraintes, le vecteur contrainte
sur une facette est représenté par trois composantes:
Une normale 
Deux tangentielles
Prenons par exemple la facette appartenant au plan (Z, X),
le tenseur ty sera décomposé en y, yx, yz.
On aura donc neuf contraintes x,
y, z, xy, xz, yx, yz, zx, zy,
agissant sur trois faces
perpendiculaires entre elles au
point O. Chacune de ces
contraintes est fonction des
coordonnées du point O. Par
conséquent, sur les faces opposées
du parallélépipède, obtenues à
partir des premières en donnant un
accroissement dx à x, dy à y et dz
à z, les valeurs des contraintes
subissent des accroissements
élémentaires. Par exemple, la
contrainte x agissant sur la face
arrière devient sur la face avant : *  x
 x 
x dx.
x
Le tenseur contrainte s'écrit:

 x xy xz 
 
  yx y yz 
 zx zy z 
 
Principe de réciprocité:
xy = yx
xz = zx
yz = zy
le tenseur contrainte  est donc symétrique par rapport à sa
diagonale principale.
Les équations indéfinies d'équilibre s’écriront :
x xy xz
   Fx  0
x y z
xy y yz
   Fy  0
x y z
xz yz z
   Fz  0
x y z

Les trois équations indéfinies d'équilibre doivent être


satisfaites en tout point du corps.
Invariants du tenseur de contraintes :

Ce sont des quantités qui restent inchangées lors de toute


transformation d’axes, nous donnerons ici les expressions
de ces trois invariants :

I1   1   2   3
I 2   1 2   2 3   3 1
I 3   1 2 3
Déviateurs de contraintes :
Pour les applications à la plasticité et à la viscoplasticité, il
est utile de décomposer le tenseur de contraintes en un
tenseur sphérique de trois contraintes principales égales et
valent :
 kk  xx   yy   zz
m  
3 3
et le déviateur de contraintes :

  kk
 ij   ij   ij
3
Tricercle de Mohr
Comme pour le cas plan de contraintes, il existe trois
facettes (facettes principales), pour lesquelles les
contraintes tangentielles sont nulles, elles ne sont donc
soumises qu'aux contraintes principales (1, 2, 3), avec
1 représente le maximum que peut avoir la contrainte ,
3 représente le minimum, et 2 représente une valeur
intermédiaire.
Représentation graphique
Considérons les directions principales comme axes des
coordonnées 1, 2 et 3, les facettes passant par l’axe 3, sont sous
l’influence uniquement des contraintes1 et 2, la variation des
contraintes sur ces facettes est identique à l’état plan de contrainte
en 1 et 2, elles seront représentées dans le plan (, par le cercle
de diamètre AB, de la même manière les contraintes sur les facettes
passant par 1, seront représentées par le cercle de diamètre BC, et
celles passant par 2 par le cercle de diamètre AC.

Les cordonnées d’un point de l’aire hachurée, représentent les


contraintes , des facettes inclinées aux trois axes 1, 2 et 3

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