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Electricité I

Module P123
Filière MIP

Pr. Monssif NAJIM

najim.monssif@gmail.com
CALCUL VECTORIEL
Notions de base

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 Introduction

Dans ce cours nous allons étudier des phénomènes électriques et magnétiques en


termes de champs créés par les charges électriques statiques et/ou en mouvement
(courants).
Par exemple, considérons une charge électrique Q située à l’origine et calculons la
force qu’elle exerce sur une autre charge q à la position R. La loi de Coulomb
donne cette force F en fonction de q, Q, la distance R séparant les deux charges et
une constante eo:

3
 Introduction

Nous pouvons également mettre cette force sous la forme F = q E où E est appelé
champ électrique. Ce champ matérialise l’effet de la charge Q, ou de toute
distribution de charges {Qi} sur la charge test q à la position de cette dernière
charge. Si on change la position de la charge test - les autres charges Qi restant
fixes (ou alors le calcul étant fait au même instant) - le module et l’orientation du
champ 𝑬 vont changer, ce que l’on peut prendre en considération dans une
notation du type 𝑬(𝑟).

4
 Introduction exemples:
Plus généralement, un champ est une fonction
(être mathématique) qui représente une quantité
physique en tous les points de l’espace. Si la
quantité en question peut être complètement
déterminée par un seul nombre (qui peut être
complexe), on parle de champ scalaire
(température, densité, potentiel électrostatique,
etc.).

Si au contraire il faut connaître en tout point une


orientation et un module (nombre) on parle alors de
champ vectoriel (vitesse dans un écoulement, force de
gravitation, champ électrique ou magnétique, etc.).

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Exemple
1D :
f(x)

df

f dx
x

dx x

df et (f/ x)dx se confondent lorsque dx tend vers zéro


6
Exemple 2D : f(x,y) = x2y - y3/3

f (x,y)
6

4 df
2 f dy f dx
y x
0

-2

-4
2
2
1.5 1.5
1 1
y 0.5 0.5
0 0
x

f f
= x2 - y2 = y ·2x
y x

d f = 2xy dx + (x2-y2) dy

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 Introduction
Lorsqu’une fonction scalaire f dépend de plusieurs variables (x,y,z,...)
l’accroissement de la fonction f lorsqu’on accroît les variables x, y, z ,... de
quantités dx, dy, dz,... autour du point de coordonnées x, y, z,... est donné par:

ou par simplification d’écriture:

où la quantité f/x est la dérivée partielle de la fonction f par rapport à la


variable x, c’est à dire qu’on calcule la dérivée de f par rapport à x comme s’il
s’agissait d’une fonction à une seule variable x et où y, z,... seraient des paramètres.
Il s’agit d’un développement au premier ordre et l’égalité stricte n’est vraie qu’à
la limite lorsque dx et dy tendent vers zéro.
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 Produits scalaire et vectoriel
Vecteur: un vecteur est caractérisé par ses n composantes (projections) le long de
n axes définissant les n directions d’un espace à n dimensions. Nous nous
limiterons à l’espace physique à 3 dimensions et utiliserons en général un système
d’axes orthonormé. Un vecteur possède donc une orientation (direction + sens) et
une longueur (module ou norme), mais n’a pas a priori d’origine.

A = |A| = Ax2 + Ay2 +Az2

Si (i, j, k) repère orthonormé !


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 Produits scalaire et vectoriel
Champ de Vecteurs: un champ de vecteur est l’association d’un vecteur à chaque
point de l’espace: en tout point de l’espace on définit le champ par un vecteur 
direction & module 2
1.5

0.5

-0.5

-1

-1.5

-2
-2 -1.5 -1 -0.5 0 0.5 1 1.5 2

Le champ de vecteur ci-dessus (flèches bleues) correspond au champ électrique crée par deux charges
électriques ponctuelles. Les lignes de couleurs correspondent à des iso-contours équipotentiels

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 Produits scalaire
𝐴 ⋅ 𝐵 = 𝐴 𝐵 cos 𝜃
𝐴⋅𝐵
𝐵
= Projection de 𝐴 sur la direction de 𝐵

𝐴 ⋅ 𝐵 = 𝐵 ⋅ 𝐴 & 𝐴 ⋅ 𝐴 = 𝐴2
𝐴 ⋅ (𝜆𝐵) = 𝜆(𝐴 ⋅ 𝐵)
𝐴⋅ 𝐵+𝐶 =𝐴⋅𝐵+𝐴⋅𝐶
repère orthonormé:
𝑖⋅𝑗 =𝑖⋅𝑘 =𝑗⋅𝑘 =0
𝑖⋅𝑖=𝑗⋅𝑗 =𝑘⋅𝑘 =1
𝐴 ⋅ 𝐵 = 𝐴𝑥 𝐵𝑥 + 𝐴𝑦 𝐵𝑦 + 𝐴𝑧 𝐵𝑧

exemple: travail 𝑑𝑊d’une force 𝐹 le long d’un déplacement 𝑑𝑟 : 𝑑𝑊 = 𝐹 ⋅ 𝑑𝑟


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 Produits Vectoriel 𝐶 =𝐴 ∧𝐵 =𝐴×𝐵
A B 𝐶 = 𝐴 𝐵 sin 𝜑
𝐶⋅𝐴 =𝐶⋅𝐵 =0
B
𝐴, 𝐵, 𝐶 est un trièdre directe
𝐴 ∧ 𝐵 = −(𝐵 ∧ 𝐴)
j
𝐴 ∧ (𝜆𝐵) = 𝜆(𝐴 ∧ 𝐵)
𝐴∧ 𝐵+𝐶 =𝐴∧𝐵+𝐴∧𝐶
A
repère orthonormé:
𝑖 𝑗 𝑖∧𝑖=𝑗∧𝑗 =𝑘∧𝑘 =0

𝑘
permutations circulaires
 𝑖∧𝑗 =𝑘 𝑗∧𝑘 =𝑖 𝑘∧𝑖=𝑗

𝐴 ∧ 𝐵 = 𝐴𝑦 𝐵𝑧 − 𝐴𝑧 𝐵𝑦 𝑒𝑥 + (𝐴𝑧 𝐵𝑥 − 𝐴𝑥 𝐵𝑧 )𝑒𝑦 + (𝐴𝑥 𝐵𝑦 − 𝐴𝑦 𝐵𝑥 )𝑒𝑧


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astuce de calcul du produit vectoriel dans un repère orthonormé:

Ax Bx Ay Bz - By Az
A B = Ay By = Az Bx - Bz Ax
Az  -B Ax By - Bx Ay
z

permutation circulaire
Symétrie: y,z pour A et z,y pour B

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 Représentation d’un point- Système de coordonnées
cartésiennes cylindriques sphériques
(x, y, z) (r, , z) (r, , j)
Vecteur déplacement Vecteur déplacement Vecteur déplacement
(dx, dy, dz) (dr, rd, dz) (dr, rSinj.d, r.dj)
Composantes de l ’opérateur gradient
           
 , ,  ( , , )  , , 
x y z  r r.    z   r r. sin j   r j 
z z
M r.dj
M M dr

dj
j r
0
y
0 0

 d dz  d
dz r
x dy r.d
dx r.sinj.d
dr
 Représentation d’un point
cartésiennes cylindriques sphériques

𝑥 = 𝑟 sin 𝜑 cos 𝜃
𝑥 = 𝑟 cos 𝜃
𝑂𝑀 = 𝑥 𝑒𝑥 + 𝑦 𝑒𝑦 +𝑧 𝑒𝑧 𝑂𝑀 = 𝑟 𝑒𝑟 + 𝑧 𝑒𝑧 𝑂𝑀 = 𝑟 𝑒𝑟 𝑦 = 𝑟 sin 𝜑 sin 𝜃
𝑦 = 𝑟 sin 𝜃
𝑧 = 𝑟 cos 𝜑

Si le point M se déplace, on a :

d𝑂𝑀 = d𝑥 𝑒𝑥 + d𝑦 𝑒y + d𝑧 𝑒𝑧 𝑑𝑂𝑀 = 𝑟 𝑒𝑟 + 𝑟 𝑑𝜃𝑒𝜃 +d𝑧 𝑒𝑧 𝑑𝑂𝑀 = 𝑑𝑟𝑒𝑟 + 𝑟𝑠𝑖𝑛𝜑 d 𝜃 𝑒𝜃 +𝑟 𝑑𝜑𝑒𝜑

𝑂𝑀2 = 𝑥 2 + 𝑦 2 + 𝑧 2 𝑂𝑀2 = 𝑟 2 + 𝑧 2 𝑂𝑀2 = 𝑟 2

d𝑂𝑀2 = d𝑥 2 + d𝑦 2 + d𝑧 2 𝑑𝑂𝑀2 = 𝑑𝑟 2 + 𝑟 𝑑𝜃 2 +𝑑𝑧 2 𝑑𝑂𝑀2 = 𝑑𝑟 2 + 𝑟 2 sin2 𝜑 d 𝜃 2 +𝑟 2 𝑑𝜃 2

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 Gradient d’une fonction
f f f
La variation d’une fonction de plusieurs variables df  dx  dy  dz
x y z

Cette expression est identique au produit scalaire de deux vecteurs

df  grad f . dM
gradient f déplacement
Le vecteur gradient est  f  f  f 
– confondu avec l’opérateur dérivée partielle  x ,y , z 
 
– noté grad f ou  f
– perpendiculaire à la surface f constante

– dirigé dans le sens des f croissants


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Opérateur gradient grad  Opérateur : Nabla

grad
opérateur vectoriel agissant

Fonction scalaire Fonction vectorielle


grad f f
grad.V grad V
.V V
divergence rotationnel
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18
Notion d’opérateur: L’opération sur la fonction scalaire f qui donne les
coordonnées du vecteur gradient revient à faire agir l’opérateur  (« nabla »)
sur la fonction de la manière suivante:
  
= i + j + k
x y z

appliquer la dérivation partielle


par rapport à « x » à la fonction f

  
i
x
+ j
y
+ k
z f (x,y,z)
et prendre le résultat comme
composante suivant x
f f f
f = i + j + k
x y z

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Divergence: La divergence d’un vecteur A est définie par le produit scalaire de
l’opérateur « nabla » avec ce vecteur. Le résultat est un scalaire.

  
= i + j + k  
 
  A  A   A
Ax i  i x i  x i  i  x
x y z i
x x x x

Ax Ay Az


•A =
A = Ax i + Ay j + Az k x + y + z

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Rotationnel: Le rotationnel d’un vecteur A est le résultat de l’application de l’opérateur
« nabla » sur ce vecteur, à la manière d’un produit vectoriel . Le résultat est un
vecteur, que l’on peut calculer avec la règle de composition du produit vectoriel en
repère orthonormé.

 Az Ay
Ax
x y z
 Ax Az
 A = Ay =
y z x
 Az Ay Ax
z x y

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En électromagnétisme, ainsi qu’en mécanique des fluides et bien d’autres
domaines, la divergence du gradient d’une fonction revêt une grande
importance. On nomme cette quantité le laplacien et on la note 2 (ou ).

• pour une fonction scalaire


 2f  2f  2f
 •f = 2 f = x2 + y2 + z2

• pour une fonction vectorielle


En coordonnées cartésiennes c’est un vecteur dont chaque composante est le laplacien
de la composante du champ de vecteur selon la direction considérée (x, y ou z)

2A = 2Ax i + 2Ay j + 2Az k


En coordonnées quelconques on peut utiliser l’identité suivante:

2A =  ( •A ) -   A

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• pour une fonction ne dépendant que d’une
seule variable, le Laplacien s’apparente à la
 2f
2 f = x2
dérivée seconde, c’est à dire à la courbure de
la fonction.

• proche d'un maximum le Laplacien est négatif, tandis qu’au voisinage


d’un minimum il est positif.

f (x) f (x)
 f (x) < 0
2
2f (x) > 0

x x

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Coordonnées curvilignes
Traiter les problèmes en coordonnées cartésiennes est sans doute le plus
facile du point de vue conceptuel, mais parfois n’est pas le moyen le plus
adapté. La symétrie d’un système doit toujours être prise en
considération car elle permet de simplifier les calculs ou d’avoir des
moyens de vérification a-posteriori.

Ceci conduit à préférer, suivant les cas, d’autres systèmes de


coordonnées qui sont adaptés à la symétrie: coordonnées polaires,
cylindriques ou sphériques.

Les expressions des calculs différentiels, vectoriels et d’application des


opérateurs permettant de calculer le gradient, la divergence, le
rotationnel ou le laplacien dans les systèmes cartésien, polaire,
cylindrique et sphérique seront abordés en TD.

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Coordonnées cylindriques: symétrie axiale (// axe Oz)
z

r
x k r
r = y z r = 
z O j y z
cartésien cylindrique
i r
x

x = r cos()
y = r sin() Est utilisé quand une quantité est
invariante par rotation autour d’un axe:
z=z
Cette quantité ne dépend que de la distance r
r 2 = r2 + z2 à l’axe et de la cote z suivant l’axe

Pour passer en coordonnées polaires, faire z=0.

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Coordonnées cylindriques: symétrie axiale (// axe Oz)

élément de longueur d’arc


dl= dr = rd
r d

dr
élément d’aire de secteur d dA = d2r = rddr
r

dz
élément de surface cylindrique d dS =d2r = rddz
r
dr
d dz
élément de volume cylindrique
dV=d3r = rddrdz
r
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Coordonnées sphériques: symétrie radiale

z
r
x k  r
r = y r = 
r
z
cartésien
O j y j
sphérique
ij
x

x = r sin() cos(j) Utilisé quand une quantité est invariante


y = r sin() sin(j) par rotation autour d’un point:
z = r cos() Cette quantité ne dépend que de la distance r
r 2 = x2 + y2 + z2 au point

Pour passer en coordonnées polaires, faire  =p/2.

27
Coordonnées sphériques: symétrie radiale

éléments de longueur

z dr z
rsin()dj
dj
k
rd k

O j y O j y
i i
x x
éléments de surface: rdrd, rsin()djdr, rsin()djrd

calcul de la surface d’une sphère de rayon R:


π 2π π 2π
S j  R sinθ d dj  R
2 2
 sinθ  d  dj  R 2
 cosθ  π
θ 0 j 

j 0  4pR 2

θ 0 0 θ 0 j 0

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Coordonnées sphériques: symétrie radiale

élément de volume: r2sin() drd dj


z

O j y
i
x calcul du volume d’une sphère de rayon R:
R p 2p 2
S= 0    j r sin() d dj = 4/3 p R3

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Densité:
z dV=d3r=dxdydz z dV=d3r=r2sin()drddj

k k

O j y O j y
i i
x x

Imaginons qu’il y ait dN(r) particules dans le volume


infinitésimal d3r au point r.

On définit la densité n(r) en tout point r par:



 dN( r )
n( r )  3
dr
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