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Chapitre 4

Les oscillateurs

I- Oscillateur harmonique

1- Définition
r
• Considérons un point matériel M de masse m , soumis à une force conservative F et
r
assujetti à se déplacer sur un axe (0, ex ) dont l'origine O est choisie au niveau d'une position
d'équilibre stable :
Ep ( x )

r
F

O x

 dE   d 2 Ep 
Ainsi  p  = 0 et  2 
= k > 0 . Autour de la position d'équilibre, c'est-à-dire pour
 dx  x = 0  dx  x = 0
x petit, on peut écrire :

Fx ( x ) − Fx (0)  dFx   d 2 Ep 
≈ = − 2 
= −k
x−0  dx  x = 0  dx  x = 0

Or Fx (0) = 0 puisque x = 0 est une position d'équilibre et ainsi :

Fx ( x ) = − kx : force de rappel proportionnelle à l'élongation x.

Dès lors, en appliquant le principe fondamental de la dynamique, on obtient immédiatement


l'équation différentielle des petits mouvements de la particule autour de la position d'équilibre
stable x = 0 :
d2x
Fx ( x ) = max ⇒ − kx = m
dt 2
d2x k
soit 2
+ ω o2 x = 0 avec ω o =
dt m
De façon générale :

On appelle oscillateur harmonique tout système à 1 degré de liberté x dont l'équation du


d2x
mouvement est de la forme 2 + ω o2 x = 0 quelle que soit la nature physique de la variable x .
dt
ω o est la pulsation propre de l'oscillateur.

• Intégration de l'équation du mouvement

Commençons par remarquer que des fonctions cosinus et sinus sont solution de l'équation
différentielle précédente :
cos(ω ot ) dx −ω o sin(ω ot ) d 2 x −ω o cos(ω ot )
2

si x(t ) =  , = et 2 =  2
sin(ω ot ) dt ω o cos(ω ot ) dt −ω o sin(ω ot )

On démontre alors que la solution générale est une combinaison linéaire de 2 solutions
particulières. D'où :
x(t ) = A1 cos(ω ot ) + A2 sin(ω ot )

où ( A1 , A2 ) sont des constantes d'intégration déterminées à partir des conditions initiales :

x(0) = xo = A1 et   = vo = A2ω o
dx
 dt  t = 0

⇒ x(t ) = xo cos(ω ot ) + sin(ω ot )


vo
ωo
ce que l'on peut encore écrire :

x(t ) = xm cos(ω ot + ϕ )

où xm > 0 est l'amplitude des oscillations et ϕ la phase à l'origine.

x Période To des oscillations


To =
ωo

t
Or cos(ω ot + ϕ ) = cos(ω ot ) cos ϕ − sin(ω ot ) sin ϕ et donc :

vo
xm cos ϕ = xo et xm sin ϕ = −
ωo
vo v2
⇒ tan ϕ = − avec cos ϕ de même signe que xo et xm = xo2 + o2
xoω o ωo

2- Etude énergétique

2
1 2 1  dx 
Commençons par considérer l'énergie cinétique Ec = mv = m
2 2  dt 

mxmω o sin (ω ot + ϕ ) = kxm2 (1 − cos(2ω ot + 2ϕ ))


1 2 2 2 1
⇒ Ec =
2 4

Tant qu'à l'énergie potentielle autour de la position d'équilibre, on l'obtient à partir de


l'expression de la force

dE p 1
Fx ( x ) = − kx = − ⇒ E p = kx 2 + Cte
dx 2

En choisissant l'origine de l'énergie potentielle au niveau de la position d'équilibre x = 0 ,


Cte = 0 et donc :

kxm cos2 (ω ot + ϕ ) = kxm2 (1 + cos(2ω ot + 2ϕ ))


1 2 1
Ep =
2 4
Ainsi, l'énergie mécanique vaut :
1 2
Em = Ec + E p = kxm ⇒ Em proportionnelle au carré de l'amplitude xm des oscillations
2

1 2 Energie mécanique
kxo
2

Energie potentielle

t
Energie cinétique

Au cours du mouvement, il y a échange mutuel et permanent des formes cinétique et


potentielle de l'énergie.
3- Exemples

• Pendule simple

l
r θ
ez r
T r
r eθ
ey M
r
r er
P

Recherchons l'équation différentielle du mouvement en appliquant tout d'abord le principe


fondamental de la dynamique :
r r r r r r
T + P = − T er − mg cosθ er − mg sin θ eθ = m a

r r r r dOM dθ r
Or, dans la base polaire (er , eθ ), OM = l er ⇒ v = =l eθ et par conséquent
dt dt
r
d 2θ r dθ  r
2
r dv
a= = l 2 eθ − l  e . D'où :
dt dt  dt  r

d 2θ d 2θ g
− mg sin θ = m l , soit + sin θ = 0
dt 2 dt 2 l

On peut également retrouver cette équation en utilisant la conservation de l'énergie mécanique



2
Em = Ec + E p = mv 2 + mgz + Cte = ml 2   − mgl cosθ + Cte :
1 1
2 2  dt 

2 dθ d θ dθ d 2θ g
2
dEm
= ml + mgl sin θ = 0 ∀t et donc on retrouve 2 + sin θ = 0
dt dt dt 2 dt dt l

Enfin, il est également possible d'utiliser le théorème du moment cinétique au point O :


r
dj r

dt
r r r dθ r r dθ r
où j = OM ∧ p = m OM ∧ v = ml 2 er ∧ eθ = ml 2 ex est le moment cinétique du point
dt r r dt
matériel
r r r par rapport à O et où Γ = OM ∧ F est le moment de la force totale
r r r
F = T + P = − T er − mg cosθ er − mg sin θ eθ par rapport à O :
r r r r r
Γ = l er ∧ [ −(T + mg cosθ ) er − mg sin θ eθ ] = − mgl sin θ ex
d 2θ r r d 2θ g
⇒ ml 2 e x = − mgl sin θ e x , c'est-à-dire + sin θ = 0
dt 2 dt 2 l

d 2θ g
Autour de la position d'équilibre θ = 0 , sin θ ≈ θ et donc + θ = 0 : on a donc un
dt 2 l
2π l
oscillateur harmonique de période propre To = = 2π .
ωo g

• Pendule élastique

r
ez
Ressort de raideur k
O
Mo
r
F

M
r
P

Appliquons le principe fondamental de la dynamique :


r r r
F + P = m a,
r r
la force de rappel exercée par le ressort étant donnée par F = − k Mo M = − k ( z − zo ) ez

d 2z d 2z k
( )
kz
D'où m 2
= − k z − z o − mg , soit 2
+ z= o −g
dt dt m m

d 2z mg
A l'équilibre 2
= 0 et donc z = ze = zo − . En introduisant alors le déplacement
dt k
ε = z − ze par rapport à cette position d'équilibre, on a :

d 2ε k k
+ ε = 0 ⇒ Oscillateur harmonique de pulsation propre ω o =
dt 2 m m

II-Amortissement par une force de frottement fluide

1- Equation du mouvement

• Nous reprenons le même problème que précédemment, c'est-à-dire les mouvements de


petite amplitude d'un point matériel autour d'une position d'équilibre stable x = 0 .
r r
Néanmoins, supposons maintenant que s'exerce, en plus de la force conservative F = − kx ex ,
r dx r
une force de frottement fluide − λv = − λ ex . Ainsi :
dt

d2x dx
m 2
= − kx − λ
dt dt
soit :

d2x dx
2
+ 2α + ω o2 x = 0
dt dt
où l'on a posé :
k
* ωo = : pulsation propre de l'oscillateur harmonique non amorti
m
λ
*α= : facteur d'amortissement
2m

• La solution générale l'équation différentielle précédente est à nouveau une combinaison


linéaire de 2 solutions particulières que l'on recherche maintenant sous la forme e rt . Or :
d 2 rt
dt
(
d rt
e ) = re rt
et
dt 2 (
e ) = r 2 e rt

La fonction x(t ) = e rt vérifie donc, à tout instant, l'équation différentielle du mouvement


d2x dx
2
+ 2α + ω o2 x = 0 si r est solution de l'équation du second degré suivante :
dt dt
r 2 + 2α r + ω o2 = 0 : équation caractéristique associée.

Le caractère réel ou complexe des racines r dépend du signe du discriminant ∆ = 4(α 2 − ω o2 )


et conduit à distinguer 3 régimes que nous décrivons successivement dans les paragraphes
suivants.

2- Régime apériodique

Il s'agit du cas où ∆ = 4(α 2 − ω o2 ) est strictement positif : α > ω o , soit λ > 2 km . En posant
ω = α 2 − ω o2 , il vient r = −α ± ω et donc la solution générale de l'équation du mouvement
s'écrit :
x(t ) = A1e( −α +ω )t + A2 e( −α −ω )t

où ( A1 , A2 ) sont déterminés à partir des conditions initiales :

x(0) = xo = A1 + A2 et   = vo = A1 ( −α + ω ) + A2 ( −α − ω )
dx
 dt  t = 0

1α 1 α
+ 1 xo + o et A2 =  − + 1 xo − o
v v
⇒ A1 =
2 ω  2ω 2 ω  2ω
1 −αt  αxo + vo ωt
Par conséquent x(t ) = e  ( e − e −ωt ) + xo (eωt + e −ωt ) , soit :
2  ω 

αxo + vo
x(t ) = e −αt  xo ch(ωt ) + sh(ωt )
 ω 

e x + e− x
où l'on a introduit les fonctions cosinus hyperbolique ch( x ) = et sinus hyperbolique
2
e x − e− x
sh( x ) =
2
x

Vo > 0

Vo = 0

t
Vo < 0

L'élongation x tend vers 0 au bout d'un temps suffisamment long, sans qu'il y ait d'oscillation :
l'oscillateur harmonique est en régime apériodique.

3- Régime critique

∆ = 4(α 2 − ω o2 ) = 0 ⇒ α = ω o

L'équation caractéristique admet dans ce cas une racine double r = −α . Nous ne disposons
donc que d'une solution particulière e −αt . On vérifie dans ce cas que te −αt est également
solution :
d2
dt
(
d −αt
te ) = (1 − αt )e et 2 (te −αt ) = −αe −αt − α (1 − αt )e −αt
− αt

dt

d2
⇒ 2 (te −αt ) + 2α (te −αt ) + ω o2 (te −αt ) = −αe −αt − α (1 − αt )e −αt + 2α (1 − αt )e −αt + α 2 te −αt = 0
d
dt dt

Ainsi la solution générale est x(t ) = ( A1t + A2 )e −αt . A l'instant initial t = 0, x = xo = A1 et


vx = vo = A2 − αA1 . D'où, finalement :
[
x (t ) = e −αt xo + (αxo + vo )t ]

Le mouvement de l'oscillateur est similaire au cas apériodique, avec cependant un retour


nettement plus rapide vers le repos : on parle de régime critique.

4- Régime pseudo-périodique

∆ = 4(α 2 − ω o2 ) < 0 ⇒ α < ω o (amortissement faible)

Les racines de l'équation caractéristique sont complexes et conjuguées :

r = −α ± iω avec ω = ω o2 − α 2

Par conséquent x(t ) = A1e( −α + iω )t + A2 e( −α − iω )t où ( A1 , A2 ) sont 2 constantes complexes mais qui


assurent que l'élongation x est une fonction réelle. En d'autres termes :

x (t ) = A1e( −α − iω )t + A2 e( −α + iω )t = x(t ) = A1e( −α + iω )t + A2 e( −α − iω )t ∀t

A − iB
D'où A1 = A2 . En écrivant alors A1 = , on a ainsi :
2

x (t ) =
1 −αt
2
[
e ( A − iB)(cos(ωt ) + i sin(ωt )) + ( A + iB)(cos(ωt ) − i sin(ωt )) ]
⇒ x(t ) = e −αt [ A cos(ωt ) + B sin(ωt )] , A et B étant maintenant 2 constantes réelles

Mais, à t = 0, x = xo = A et vx = vo = −αA + Bω et donc :

αxo + vo
x(t ) = e −αt  xo cos(ωt ) + sin(ωt )
 ω 

On peut aussi écrire x (t ) = xm e −αt cos(ωt + ϕ ) avec :


αxo + vo
xm cos ϕ = xo et xm sin ϕ = −
ω
αxo + vo αx + vo 
2
⇒ tan ϕ = − avec cos ϕ de même signe que xo et xm = xo2 +  o
xoω  ω 

Il apparaît ainsi que le déplacement x (t ) par rapport à la position d'équilibre stable oscille
entre 2 enveloppes exponentielles ± e −αt :
x

Pseudo-période T

Le régime est oscillatoire sans être périodique, à cause de l'amortissement crée par les
frottements. Il est qualifié de pseudo-périodique et la pseudo-période du mouvement est :

2π To
T= =
ω 1 − (α ω o )
2

⇒ Les frottements augmentent la pseudo-période T des oscillations et la rendent supérieure à


la période propre To .

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