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Chapitre V : Superposition des ondes

Dans ce chapitre, nous allons étudier plus en détail les propriétés de l’onde résultante de la superposition de deux
ondes progressives ou régressives.
V-1 Principe de superposition
Dans le cas des petits mouvements, le principe de superposition est une simple conséquence de la linéarité de
l’équation d’onde
1 ∂2s
∆s − 2 2 =0 (5.1)
v ∂t

En effet si des fonctions s1, s2, … sont des solutions de l’équation d’onde, toute combinaison linéaire ∑ s est
i
i

aussi une solution de celle-ci.


Rappelons aussi que l’équation d’onde n’est linéaire que si les contraintes imposées au milieu de propagation ne
sont pas trop importantes. Les ondes sonores dans un gaz ou les ondes élastiques sur une corde peuvent engendrer
des réponses non linéaires si elles sont de grande amplitude. Il en est de même pour un faisceau laser de très
grande puissance : dans un tel faisceau le champ électrique de l’onde électromagnétique peut atteindre 1012 V.m-
1
alors que ce champ n’est que de l’ordre de 103 V.m-1 pour la lumière solaire.

V-2 Superposition de deux ondes planes sinusoïdales, de même fréquence, de


même amplitude se propageant dans les directions opposées
Considérons le cas de superposition de deux ondes sinusoïdales. La première onde est choisie uniquement
progressive, et la seconde uniquement régressive et toutes deux de même amplitude réelle se déplaçant suivant la
direction (Ox). L’onde résultante de cette superposition s’écrit :
x, t ) s0 cos [ωt − k x + ϕ1 ] + s0 cos [ωt + k x + ϕ2 ]
s (= (5.2)

Nous pouvons réécrire cette expression sous la forme :


 ϕ + ϕ2   ϕ −ϕ 
s ( x, t ) =
2 s0 cos ωt + 1  cos  k x + 2 1  (5.3)
 2   2 
Cette onde se présente sous une forme factorisée, par rapport à ses dépendances spatiale et temporelle :
s ( x, t ) = T ( t ) X ( x ) (5.4)

On observe ainsi que l’onde résultante est le produit d’une fonction de t uniquement et d’une fonction de x
uniquement. Une telle onde est appelée onde stationnaire ; elle correspond à une onde qui ne se propage pas.
La forme de l’onde, vue comme une fonction de x, est indépendante de t. Nous observons en effet que l’amplitude
 ϕ −ϕ 
locale de la vibration sinusoïdale associée à l’onde, pour une valeur de x donnée : est 2 s0 cos  k x + 2 1  ,
 2 
indépendamment de t. Ainsi au cours du temps l’onde ne change pas de forme, mais oscille globalement de
manière sinusoïdale.
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Ventres et nœuds d’une onde stationnaire
Nous pouvons distinguer deux types de points remarquables de l’onde stationnaire (voir Figure. 5.1). La
position de ces points particuliers ne change pas au cours du temps en raison du caractère stationnaire de cette
onde.

Figure 5.1: Ventres et nœuds d’une onde stationnaire


ϕ −ϕ
Pour simplifier la discussion, considérons le cas particulier : 2 1 ≡ 0 [ 2π ] . On distingue alors :
2
-Les nœuds qui sont tels que s ( x,=
t ) 0 ∀t , c’est-à-dire qu’ils ne sont jamais en mouvement. Ils se situent aux

points xn tels que :

π λ
kxn = + nπ , n ∈  ⇔ ( 2n + 1)
xn = (5.5)
2 4
-Les ventres qui correspondent à des extrema de l’onde à tout instant, alternativement maxima et minima selon
la valeur de t. Ils sont situés aux points xm tels que :

λ
kx=
m mπ , m ∈  ⇔ x=
m m (5.6)
2
Il faut distinguer deux séries de ventres. Les ventres pour m pair d’une part et pour m impair d’autre part, sont
les uns maxima et les autres minima de s ( x, t ) pour une valeur de t donnée.

La distance entre deux nœuds successifs (ou entre deux ventre successifs) est donnée par :
π λ
xn +1 − xn = xm +1 − xm = = (5.7)
k 2

V-3 Superposition de deux ondes planes sinusoïdales, de même fréquence, se


propageant dans la même direction et vibrant perpendiculairement
L’espace étant rapporté à un repère orthonormé Oxyz, considérons deux ondes planes sinusoïdales se propageant
toutes deux suivant Ox, l’une vibrant suivant Oy d’équation en 0 y = a cos ωt par exemple, et l’autre vibrant
en 0 z b cos(ωt + ϕ ) . Lors du passage de ces deux ondes au point Ω , le déplacement
suivant Oz d’équation=
résultant est, en vertu du principe de superposition des petits mouvements:
  
s= a cos(ωt + ϕ1 ) ey + b cos(ωt + ϕ 2 ) ez (5.8)

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 
ey et ez étant les vecteurs unitaires de deux axes Oy et Oz, ϕ1 et ϕ2 tenant compte des retards de phase introduits

lors de la propagation :
ωx ωx
ϕ1 = − , ϕ2 =− +ϕ =ϕ1 + ϕ (5.9)
v v
y y

M
x
O

z
z
 
x étant l’abscisse de Ω , v la célérité des ondes dans le milieu. L’extrémité M du vecteur ΩM = s dans un plan
perpendiculaire à Ox en Ω a pour coordonnées
 ωx
= y a cos(ωt − v )
 (5.10)
=  z b cos(ωt − ω x + ϕ )
 v
Développons y et z :
ωx ωx
=y a cos cos ωt + a sin ωt sin (5.11)
v v
ωx ωx
z = a cos( − ϕ ) cos ωt + a sin ωt sin( −ϕ)
v v
D’où
ωx ωx
by sin( − ϕ ) − az sin
cos ωt = v v
ab sin ϕ
(5.12)
ωx ωx
by cos( − ϕ ) − az cos
sin ωt = v v
ab sin ϕ
Par conséquent :
b 2 y 2 + a 2 z 2 − 2abyz cos ϕ
1= (5.13)
a 2b 2 sin 2 ϕ
Soit, en posant
A = a sin ϕ B = b sin ϕ (5.14)

y2 z2 yz
2
+ 2 −2 cos ϕ =
1 (5.15)
A B AB

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On obtient là l’équation d’une ellipse, en général non rapportée à ses axes. Comme y est compris entre -a et +a
et z est compris entre -b et +b, cette ellipse est inscrite dans un rectangle de côtés 2a et 2b. La forme de l’ellipse
dépend de la valeur de ϕ .
La vibration résultant de la superposition des deux ondes est polarisée elliptiquement ou, plus simplement,
elliptique. Dans les cas ϕ = 0 ou ϕ = π , elle est dite polarisée rectilignement. Dans les cas particuliers
π 3π
=ϕ = ou ϕ et a = b la courbe décrite par M est un cercle de rayon a : la vibration est dite polarisée
2 2
π 3π
circulairement droite (ϕ = ) ou gauche (ϕ = ) . Inversement, une vibration elliptique peut être décomposée
2 2
en deux vibrations polarisées rectilignement perpendiculaires.

V-4 Superposition de deux ondes planes sinusoïdales, de même fréquence, se


propageant dans la même direction et vibrant parallèlement
L’espace est toujours rapporté à un orthonormé Oxyz, considérons maintenant deux ondes planes sinusoïdales se
propageant toutes deux suivant Ox et vibrant toutes les deux dans la même direction Oy par exemple.

S1 et y2 a2 cos(ωt + ϕ ) l’onde émise par la source S2. En un


Soient y1 = a1 cos ωt l’onde émise par la source =

point M de l’espace distant de x1 de S1 ( S1M = x1 ) et de x2 de S2 ( S2 M = x2 ) , les vibrations sont :

x1 x
y1M a1 cos ω (t −
= y2 M a2 cos[ω (t − 2 ) + ϕ ]
) et = (5.16)
v v
v étant la célérité de l’onde dans le milieu. La vibration résultante aura pour élongation en M :=s y1M + y2 M
Soit
x1 x
=s a1 cos ω (t −
) + a2 cos[ω (t − 2 ) + ϕ ]
v v
(5.17)
ωx ωx ωx ωx
=s a1 (cos ωt cos 1 + sin ωt sin 1 ) + a2 [cos ωt cos( 2 − ϕ ) + sin ωt sin( 2 − ϕ )]
v v v v
Ecrivons la vibration résultante s sous la forme :
=s s0 cos(ωt +ψ ) (5.18)

Soit
=s s0 cosψ cos ωt − s0 sinψ sin ωt (5.19)

Identifions

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ω x1 ω x2
s0 cosψ =a1 cos −ϕ)
+ a2 cos(
v v
(5.20)
ωx ωx
− s0 sinψ= a1 sin 1 + a2 sin( 2 − ϕ )
v v
D’où
ω
s02 = a12 + a22 + 2a1a2 cos[ ( x1 − x2 ) + ϕ ] (5.21)
v
Par ailleurs
ω x1 ω x2
a1 sin −ϕ)
+ a2 sin(
tgψ = − v v (5.22)
ωx ωx
a1 cos 1 + a2 cos( 2 − ϕ )
v v
On obtient ainsi s0 et ψ : la vibration résultante est donc sinusoïdale également.

ω
L’amplitude de cette vibration résultante est maximale lorsque ( x1 − x2 ) + ϕ =2 pπ ; ( p étant un entier relatif,
v
p ∈  ) et vaut alors : s0max= a1 + a2

ω
Et est minimale lorsque : ( x1 − x2 ) + ϕ= (2 p + 1)π ( p ∈ ) et vaut alors : s0 min= a1 − a2
v
On voit que
= si a1 a=
2 , s0min 0 . Dans le cas particulier où a=
1 a=
2 a et ϕ= 0 , on a

 ω 
s02 =
2a 2 1 + cos  ( x1 − x2 )   (5.23)
 v 
Soit
 ω ( x1 − x2 ) 
s0 = 2a cos  (5.24)
 2v
et
ω x1 ω x2
sin + sin
tgψ = − v v (5.25)
ω x1 ω x2
cos + cos
v v

V.5 Superposition d’un grand nombre d’ondes planes sinusoïdales, de même


fréquence, se propageant dans la même direction et vibrant parallèlement
Nous rapportons à nouveau l’espace au repère Oxyz mais nous supposons maintenant que des sources S1, S2, …,
SN placées sur Ox, émettent des ondes planes, sinusoïdales, se propageant suivant Ox, de même fréquence et
vibrant toutes dans la même direction. La vibration en M due à la source Si est de la forme
xi ωx ωx
=yiM ai cos(ωt + ) , ϕi étant de la forme ϕi =
− i + α i ; − i étant le déphasage dû au déplacement de
v v v
l’onde. La vibration résultante en M est
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N
=s ∑ a cos(ωt + ϕ )
i =1
i i (5.26)

En notation complexe :
N j (ωt +ϕi )

s = ∑ ai e (5.27)
i =1

jϕi
 N 
s =  ∑ ai e  e jωt (5.28)
 i =1 
 
Posons à nouveau
= s s0 cos(ωt + ψ ) . Tous calculs faits, on obtient :
N N

=i 1
∑ ai2 + 2∑∑ ai a j cos(ωt − ϕi )
s02 =
j >i i 1
=
(5.29)

∑ a sin ϕi i
tgψ = − i =1
N
(5.30)
∑ a cos ϕ
i =1
i i

On voit donc que la superposition des N ondes est une onde sinusoïdale d’amplitude s0 et de phase ψ .

Cas particulier
Si l’on a un très grand nombre de sources satisfaisant aux mêmes hypothèses et telles que les phases initiales α i

soient aléatoires, tous les termes de la double somme sont nuls car cos(ωt − ϕi ) prend toutes les valeurs possibles
entre -1 et +1.il reste dans ce cas :
N
s02 = ∑ ai2 (5.31)
i =1

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