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Leçon n°5  PHR 004 

1. L’oscillateur mécanique libre non amorti


Les oscillations libres non amorties ont lieu quand le système susceptible d'osciller a été mis
en mouvement puis ne subit aucune force d'excitation externe et n'a pas de frottement.

ressort masse
point fixe

Figure 1 : Au repos un ressort est attaché à un point fixe et une masse m est placée à son
autre extrémité. Cette masse peut glisser horizontalement sans frottement

Dans ce qui suit, nous allons considérer le cas particulier extrêmement simple du "pendule
élastique" constitué d'un ressort à boudin de masse négligeable, fixé en un point fixe à une de
ses extrémités. Une masse ponctuelle m, pouvant se déplacer horizontalement, sans
frottement est fixée à l'autre extrémité (figure 1).

1.1. Mouvement de la masse liée au ressort


On comprime le ressort. La diminution de la longueur du ressort correspond à une variation
de son élongation par rapport à sa longueur au repos. A l'instant t = 0 s on libère le ressort, la
masse m à cet instant n'ayant pas de vitesse initiale.

Première étape : bilan des forces appliquées à la masse :


Quand on abandonne le mobile à lui-même, la force de rappel lui communique une
accélération. Il dépasse la position de repos et le ressort subit un allongement et la masse va
subir une force et donc une accélération de sens contraire et ainsi de suite ...
G
La force de rappel est directement proportionnelle à l'élongation x (comptée à partir de O
G
figure. 3) et opposée à x d'où son expression : F = − k x
Cette dernière relation typique d'une force élastique est aussi appelée loi de Hooke. La
constante K est la raideur du ressort en N.m−1.
Outre la force de rappel, dans le bilan des forces qui s'appliquent sur la masse, il ne faut pas
oublier le poids P et la réaction du support R = − P

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F = −k x R

0 x
P

Figure. 2 : Bilan des forces

Finalement, le principe fondamental de la dynamique appliquée à cette masse est résumé dans
l'égalité vectorielle :

P + R + F = ma

En projection sur cet axe l'égalité vectorielle devient l'égalité scalaire :

dv d2x
− K x = m ax = m = m
dt dt 2

Ainsi l'application du principe fondamental de la dynamique nous conduit à résoudre


l'équation différentielle du second ordre à coefficient constant de la forme :

d2x K
+ x=0 [5.1]
dt 2 m

k
On pose ensuite ω02 =
m
ωo est la pulsation propre du système masse-ressort en rd . s−1
La fréquence propre fo (en Hz) et la période T (en s) de cet oscillateur harmonique sont
définies à partir des relations :

1 K m
fo = et To = 2π [5.2]
2π m K

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L'équation caractéristique de tout oscillateur harmonique libre non amorti s’écrit donc sous le
forme de :

d2 x
2
+ ω 02 x = 0 [5.3]
dt
Sa solution est de la forme :

x(t) = A cos (ωot + ϕ) [5.4]

A est l'amplitude du mouvement et ϕ la phase. On détermine ces deux grandeurs à partir des
conditions initiales (CI).

Considérons les CI suivantes : à t = 0 x = xo et v= 0

⎧ x(t ) = A cos (ω o t + ρ )

⎨d x
⎪ d t = − A ω o sin (ω o t + ρ )

At=0:
⎧ x(0) = A cos ρ = x o
⎪d x ⎧A = x o
⎨ ⇒ ⎨
= − A
N ω sin ρ = 0 ⇒ ρ = 0 ⎩ρ = 0
⎪d t No
⎩ ≠ 0 ≠ 0

Finalement la relation donnant l'évolution de la position de la masse en fonction du temps est :

x(t) = xo cos ωo t [5.5]

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1.2. Vitesse et accélération


Il est intéressant de tracer également l'évolution de la vitesse v(t) et de l'accélération a(t) de la
masse en fonction du temps :
dx
v(t) = = − x o ωo sin ωo t
dt

Ce que l'on peut écrire, en utilisant les propriétés des fonctions trigonométriques, sous la
forme de :
π
v(t) = x o ωo cos (ωo t + ) [5.6]
2
π
La vitesse de la masse est donc "déphasée" de par rapport à l'élongation de la masse au
2
même instant et sa valeur maximale et égale à xo ωo.

Pour l'accélération, on a :
dv
a(t) = = − x o ωo2 cos ωo t
dt
ce que l'on peut écrire en utilisant les propriétés des fonctions trigonométriques :

a(t) = x o ωo2 cos (ωo t + π) [5.7]

La figure 3 résume l'évolution de la position x, de la vitesse v et de l'accélération a de la masse


en fonction du temps.

Remarque :
D'un point de vue expérimental il est plus facile de faire fonctionner cet oscillateur
harmonique à ressort verticalement. Il faut alors tenir compte de la pesanteur qui, à l'équilibre,
communique un allongement initial au ressort. La mise en équation est la même que celle du
ressort horizontal à condition de choisir pour origine le point d'équilibre atteint sous l'effet de
la force de pesanteur.

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position 
+xo 


To 2To temps 
−xo 

v  vitesse 
+ωo xo 


To 2To temps 
−ωo xo 
a  accélération 
+ ω o2 xo


To 2To temps 

− ω o2 x o

Figure n°3

Application
Différents dispositifs de mesure et d'analyse comme les détecteurs infra-rouge ou les
microscopes à force atomique utilisent des petits leviers qui, à partir de leur vibration,
permettent de mesurer la masse, la quantité de chaleur ou la force entre les molécules.

2. Oscillations mécaniques forcées sur un système non amorti


Dans le paragraphe précédent, nous avons simplement comprimé l'ensemble ressort-masse
puis laissé le système osciller librement. Il s'agissait d'une excitation "statique", si on peut
dire, qui déterminait les conditions initiales du mouvement.
Nous allons considérer que l'oscillateur constitué de l'ensemble masse-ressort subit une
excitation sinusoïdale liée à un dispositif extérieur comme, par exemple, celui représenté sur
la figure n°4 : on est dans le cas d'un oscillateur mécanique en vibrations forcées.

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Ce phénomène d'oscillations forcées est d'une grande importance dans la pratique et intervient
sur tous les types d'oscillateurs : mécaniques, acoustiques, électriques, optiques, etc. Par
exemple, les ondes électromagnétiques captées par une antenne mettent en oscillation forcée
le circuit électronique de notre téléphone portable ou de notre récepteur de télévision.

2.1. Equation différentielle du mouvement


Le phénomène d'oscillations mécaniques forcées est représenté schématiquement sur la
Figure. 4. Il s’agit d’un ensemble masse-ressort horizontal ; la masse étant reliée à un
dispositif entretenu électriquement. Grâce à ce montage, on peut appliquer à la masse une
G JJG G
force F horizontale d'amplitude Fo et de pulsation ω (rd . s−1). Cette force F d'excitation
JG JJG
sinusoïdale a pour expression : F = Fo sin ωt
G
R
G G
F T
masse ressort
(ox)
G
P

Diapason
en vibrations
entretenues

Figure. 4

Ainsi dans le bilan des forces appliquées à la masse m on a les forces suivantes :
G
− Le poids P
G
− La réaction du support : R
G G
− La force de rappel du ressort : T = − K x
JJG
− La force d’excitation sinusoïdale : Fo sin ω t

La seconde loi de Newton permet d'écrire la relation :

G G G G G
T +F +P+R=ma

JJG
En faisant ensuite une la projection sur l'axe horizontal ox , on obtient :

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d 2x
− Kx + Fo sin ωt = m
dt 2

Ceci est l'équation typique d'un mouvement oscillatoire "forcé". On peut la réécrire sous la
forme :

d2x Fo
+ ω02 x = sin ωt [5.8]
dt 2 m

Avec :

K
ωo = 2 π f0 =
m

ωo = 2 π f0 est la pulsation propre de l'oscillateur libre non amorti.

L'équation différentielle [5.8] a le même premier membre que celle décrivant le mouvement
de l'oscillateur libre non amorti (voir relation [5.3]).

2.2. Expression de l’élongation x(t)

Nous pouvons résoudre l’équation [5.8] par des techniques classiques mais intuitivement, il
est assez naturel d'imaginer que la masse va être obligée d'osciller à la pulsation ω de la
force appliquée, c'est pourquoi nous allons essayer, comme solution l'expression :

x ( t ) = A sin ( ωt + ϕ ) [5.9]

d2x
Dans ca cas : = − A ω 2 sin ( ω t + ϕ )
2
dt

d2x
En remplaçant les expressions de x(t) et dans l'équation différentielle [5.8], on obtient :
d t2
Fo
A ( ωo2 − ω 2 ) sin ( ωt + ϕ ) = sin ωt [5.10]
m

En utilisant ensuite l'identité trigonométrique :

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sin ( ωt + ϕ ) = (sin ωt) . cos ϕ + (cos ωt) . sin ϕ

on obtient :

Fo
A ( ωo2 − ω 2 ) (cos ϕ ) sin ωt + A( ωo2 − ω 2 )(sinϕ ) cos ωt = sin ωt
m

Cette égalité doit être vérifiée à tout instant t si on identifie de chaque coté de l'égalité les
coefficients de sin ωt et cos ωt :

⎧ A( ωo2 − ω 2 ) sinϕ = 0

[5.11]
⎨ F
⎪ A( ωo − ω ) cosϕ = o
2 2
[5.12]
⎩ m

A partir de l’équation [5.11], et compte tenu du fait que ω ≠ ωo et A ≠ 0 on a :

sin ϕ = 0 Ö ϕ = 0

En partant ensuite de l’équation [5.12], nous avons :


F0
A=
(
m ωo2 − ω 2 )

Par conséquent :

Fo
x (t ) = sin ωt [5.13]
(
m ωo2 − ω 2 )

La figure 5 représente la variation de l'amplitude en fonction de ω. On note que cette


amplitude présente un comportement asymptotique vers une valeur très grande autour de la
fréquence ωo.

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amplitude
Fo
(
m ωo2 - ω 2 )

Fo
m ωo2

ω
o ωο pulsation

Figure 5 : Allure de la variation de l'amplitude d'un oscillateur amorti en oscillation forcée


en fonction de la pulsation de la force sinusoïdale appliquée.

Lorsque la fréquence ω de la force appliquée par l'excitateur (ici le diapason électriquement


entretenu) est égale à la fréquence propre ωo de l'oscillateur, on dit qu'il y a une résonance
d'amplitude.
Nous avons donc montré que sous certaines conditions, l’amplitude des oscillations peut
devenir très importante ; et les conséquences peuvent être graves. On peut citer deux
exemples connus :
- La 18 avril 1850 à Angers, un régiment traversant au pas cadencé un pont suspendu
enjambant la Maine provoqua sa destruction ;
- Le 7 novembre 1940, six mois après son inauguration, le pont suspendu de Tacoma
(USA) était détruit par les effets de rafales de vent qui sans être particulièrement
violentes (60 km/h) étaient régulières.

Et nos ponts dans tout ça ? Le pont suspendu joue le rôle du système mécanique pouvant
vibrer. Les rafales de vent ou le pas cadencé jouent le rôle du système extérieur imposant sa
fréquence de vibration au pont. Dans les deux exemples (Angers et Tacoma) il y a eu
résonance, c'est-à-dire accord parfait entre la fréquence de vibration du vent ou du pas
cadencé et la fréquence propre du pont. Les vibrations engendrées ont été suffisamment fortes
pour détruire les deux ponts. Mais heureusement plus d’inquiétude à se faire sur un pont car
depuis lors, les codes militaires du monde entier interdisent à une troupe de marcher au pas
sur un pont et lors de la construction d’un pont (c’est aussi valable pour les gratte-ciel), les
constructeurs tiennent compte dans leurs études de la fréquence naturelle de l’ouvrage en lui
donnant une valeur qui ne puisse pas correspondre à celle de rafales de vent.

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Jusque là nous avons traité le cas d’un oscillateur qui se trouvait libre d’évoluer, dans les
paragraphes à venir nous tiendrons compte des amortissements.

3. Oscillations mécaniques libres sur un système amorti par frottement visqueux


L’étude de l’oscillateur amorti se fait de la même façon que l’oscillateur libre en ajoutant une
force de type frottement fluide (avec un coefficient de frottement visqueux α) de la forme :

f = - α x

L’équation différentielle du mouvement devient :

− K x − α x = m 
x

ou encore :
K α
x + K x + α x = 0 ⇒ 
m  x+ x+ x = 0
m m

K α
On pose ensuite : ω02 = et 2λ =
m m

ωo est la pulsation propre de l’oscillateur ; elle correspond à la pulsation avec laquelle il


oscillerait de façon sinusoïdale si les frottements étaient négligeables. On a donc :

x + 2 λ x + ω02 x = 0
 [5.14]

Il s’agit d’une équation différentielle de second ordre avec second membre nul > on passe à
l’équation caractéristique : r 2 + 2 λ r + ω02 = 0

On calcule ensuite le discriminent Δ :

Δ = 4 λ 2 − 4 ω02

La forme de la solution dépend du signe du discriminent :

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1) Si Δ > 0 pλ > ω0 p Deux racines réelles. Cela correspond au cas où le coefficient de


frottement est grand. L’amortissement est fort.
2) Si Δ < 0 pλ < ω0 p Deux racines complexes. Cela correspond au cas où le coefficient
de frottement est petit. L’amortissement est faible.
3) Si Δ = 0 pλ = ω0 p Une racine double réelle. Cela correspond au cas où
l’amortissement est intermédiaire aux deux amortissements précédents. On parle
d’amortissement critique. Le coefficient de frottement a alors une valeur particulière
dépendante de la raideur k du ressort et de la masse m.

3.1. Oscillateur à frottement faible


3.1.1. Expression de l’élongation x(t)

C’est le cas où les frottements ne sont pas très importants et où le discriminent de l’équation
caractéristique est négatif. On a dans ce cas :
α K
λ < ω0 ⇒ < ⇒ α < 2 Km
2m m

En introduisant l’imaginaire pur i tel que i2 = -1, le discriminent peut s’écrire sous la forme
de :

(
Δ = 4 λ 2 − 4 ω02 = − 4 (ω02 − λ 2 ) = 4 i 2 (ω02 − λ 2 ) = 2 i ω02 − λ 2 )
2

Les solutions de l’équation caractéristique sont :

⎧ − 2 λ − 2 i ω02 − λ 2
⎪r1 = = − λ − i ω02 − λ 2
⎪ 2

⎪ − 2 λ + 2 i ω02 − λ 2
⎪r2 = = − λ + i ω02 − λ 2
⎩ 2

Posons Ω = ω02 − λ 2 (avec λ = α/2m)

⎧r = − λ – i Ω
On a donc : ⎨ 1
⎩ r2 = − λ + i Ω

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La solution générale de l’équation est :

x(t) = e-λt [A cosΩt + B sin Ωt]

A et B sont deux constantes qui peuvent être déterminées à partir des conditions initiales.

Exemple de calcul pour la détermination des constantes :


Supposons qu’à t = 0 : x (t = 0) = X M et x (t = 0) = 0

Nous avons : x(t ) = e- λt [ A cos Ω t + B sin Ω t ]

⇒ x (t ) = - λ e- λt [ A cos Ω t + B sin Ω t ] + e- λt [- A Ω sin Ω t + B Ω cos Ω t ]

⇒ x (t ) = e-λt [- λ A + B Ω] cos Ω t - e- λt [λ B + Ω A] sin Ω t


En remplaçant t par 0 dans les deux équations, nous obtenons :
⎧ A = XM
⎧ x(0) = A = X M ⎪
⎨ ⇒ ⎨ λ XM
⎩-λ X M + B Ω = 0 ⎪⎩ B = Ω

Par conséquent :

λ
x(t) = X M e- λ t [cosΩt + sin Ωt] [5.15]
Ω

3.1.2. Le régime pseudo périodique

Dans le cas de faible amortissement, l’équation [5.15] peut aussi s’écrire sous la forme de ::

x(t) = X M e- λ t cos ( Ωt + ϕ ) [5.16]

La figure 6 représente l’allure de la variation de x(t) en fonction du temps.

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Figure 6 : Mouvement d’un oscillateur amorti par frottement fluide dans le cas d’un amortissement
faible. L’amplitude des oscillations décroit de façon exponentielle (traits pointillés). Le régime est
pseudo périodique, T représente la pseudo période.

¾ La fonction cosinus varie entre -1 et +1, l’oscillation va donc être comprise entre
x(t) = XM e-λt et x(t) = - XM e-λt. Ces deux exponentielles représentent l’enveloppe du
mouvement de l’oscillateur, c’est à dire les positions extrémales prises par x au cours du
temps.
¾ La décroissance de la fonction exponentielle est guidée par le coefficient λ = α/ 2m qui
traduit l’amortissement plus ou moins prononcé du mouvement.
Si α = 0, le mouvement est non amorti et on retrouve le cas de l’oscillateur
harmonique libre.
¾ Le terme cos(Ωt + φ) traduit la périodicité du mouvement s’il n’y avait pas
d’amortissement.

¾ Le mouvement n’est plus périodique puisqu’au bout d’un temps T l’élongation de


l’oscillateur ne reprend plus la même valeur : x(t) ≠ x(t + T) : l’amplitude des oscillations
diminue avec le temps. On parle de mouvement pseudo périodique.

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¾ La grandeur Ω s’appelle la pseudo pulsation et elle est inférieure à la pulsation propre ω0.

λ2
En effet : Ω = ω02 − λ 2 = ω0 1 − < ω0
ω02

¾ La pseudo période T correspond à l’intervalle de temps qui sépare deux passages


successifs par la position x = 0 ou deux maximas consécutifs. Elle est donnée par la
relation :

2π 2π
T= = avec λ = α / 2m
Ω ω02 − λ 2

La pseudo période peut s’exprimer en fonction de la période propre T0 de l’oscillateur


harmonique (absence de frottement) :

2π 2π 2 π ω0 T0
T= = = =
Ω ω02 − λ 2 λ2 λ2
1− 1−
ω02 ω02
La pseudo période est supérieure à la période propre. En effet, à cause des frottements, la
masse m met un peu plus de temps pour faire un aller et retour et l’amplitude de son
mouvement diminue.
Dans le cas où l’oscillateur est très faiblement amorti (λ << ω0) il est possible de donner une
expression approchée de la pseudo-pulsation et de la pseudo-période. En faisant
l’approximation : (λ << ω0) on a :

1
⎛ λ2 ⎞2 ⎛ 1 λ2 ⎞
Ω = = ω0 ⎜ 1 − 2 ⎟ ≈ ω0 ⎜1 − × 2 ⎟
⎝ ω0 ⎠ ⎝ 2 ω0 ⎠

Et la pseudo période T devient :


1

⎛ λ2 ⎞ 2 ⎛ 1 λ2 ⎞
T = T0 ⎜1 − 2 ⎟ ≈ T0 ⎜ 1 + × 2 ⎟
⎝ ω0 ⎠ ⎝ 2 ω0 ⎠

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3.2. Oscillateur à frottement fort


3.2.1. Expression de l’élongation x(t)

C’est le cas où les frottements sont plus importants, c'est-à-dire lorsque le coefficient
d’amortissement vérifie la condition :

α K
λ > ω0 ⇒ > ⇒ α > 2 Km
2m m

Le discriminent Δ est positif et il existe alors deux solutions réelles pour l’équation
caractéristique. On a :

( )
2
= (2 β )
2
Δ = 4 λ 2 − 4 ω02 = 2 λ 2 − ω02

Les solutions seront donc :


⎧ −2λ − 2 β
⎪⎪r1 = = − (λ + β ) < 0
2 α
⎨ avec β = λ 2 − ω02 et λ =
⎪r = − 2 λ + 2 β = − ( λ − β ) < 0 2m
⎪⎩ 2 2
La solution générale de l’équation différentielle est :

− ( λ − β )t − ( λ + β )t
x(t) = Ae + Ce

Reprenons les conditions initiales les plus souvent utilisées pour déterminer les valeurs des
constantes A et C : x (t = 0) = X M et x (t = 0) = 0

x(t) = Ae
− ( λ − β )t
+ Ce
− ( λ + β )t
 = − ( λ − β ) A e − ( λ − β )t − ( λ + β ) C e − ( λ + β )t
⇒ x(t)

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⎧⎪ x (t = 0) = X M ⇒ A + C = X M

⎪⎩ x (t = 0) = 0 ⇒ − (λ − β ) A − (λ + β ) C = 0

⎧ XM ⎛ λ⎞
⎪A = ⎜1 + ⎟
⎪ 2 ⎝ β⎠
⇒⎨
⎪C = X M ⎛ λ⎞
⎪ ⎜1 − ⎟
⎩ 2 ⎝ β⎠

Finalement l’élongation x(t) s’écrit sous la forme de :

XM ⎡⎛ λ ⎞ − ( λ − β )t ⎛ λ ⎞ − λ +β t ⎤
x(t) = ⎢⎜ 1 + ⎟ e + ⎜1 − ⎟ e ( ) ⎥ [5.17]
2 ⎣⎝ β⎠ ⎝ β⎠ ⎦

3.2.2. Le régime apériodique

La Figure 7 donne l’allure de la fonction x(t) pour un amortissement fort avec les conditions
initiales du paragraphe précédent. Il n’y a pas plus d’oscillations : l’oscillateur retourne vers
sa position d’équilibre sans osciller. L’élongation x(t) garde toujours le même signe. Le
régime est dit apériodique = absence de période.

Figure 7 : Cas d’un amortissement fort (pointillé) et critique (trait plein)

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−rt 1
La décroissance d’une exponentielle e est caractérisée par le temps τ = au bout duquel
r

l'exponentielle est divisée par « e ». Après une durée de l’ordre de 4 à 5 τ, l’exponentielle est
pratiquement nulle.
Le temps caractéristique ou temps de relaxation de l’oscillateur en régime apériodique va être
déterminé par l'évolution de l'exponentielle la plus lente parmi les deux exponentielles
décroissantes qui interviennent dans l'expression de x(t).
Comme :│r1│ = (λ - β) et │r2│ = (λ + β) on a donc : :│r1│ < │r2│ > τ1 > τ2
C’est le plus grand qui correspondra au temps de relaxation de l’oscillateur c'est-à-dire τ1.

3.3. Cas limite de l'amortissement critique


3.3.1. Expression de l'élongation x(t)

C'est le cas très particulier où le coefficient d'amortissement prend une valeur qui annule le
discriminant de l'équation caractéristique :

α K
= ⇒ α = 2 Km
2m m

Dans ce cas, on va avoir une racine double réelle pour l'équation caractéristique.

Δ = 4 λ 2 − 4 ω02 = 0 ⇒ r = − = − λ = − ω0
2

La solution générale de l'équation différentielle du mouvement de l'oscillateur est alors :

x ( t ) = ( At + B ) e −ω0 t

Avec les constantes A et B dépendantes des conditions initiales.

x ( t ) = ( At + B ) e −ω0 t ⇒ x ( t ) = ⎡⎣ A − ω0 ( At + B ) ⎤⎦ e −ω0 t

⎧B = X M
Si à t = 0 : x (t = 0) = X M et x (t = 0) = 0 ⇒ ⎨
⎩ A = ω0 X M

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L’élongation x(t) s’écrit alors sous la forme de :

x ( t ) = X M (ω0 t + 1) e −ω0 t [5.18]

3.3.2. Le régime critique

La variation de l’élongation x(t), dans le cas particulier du régime critique, est représentée sur
la Figure. 7. Là encore, il y a retour à la position d’équilibre sans aucune oscillation
(l’amplitude garde le même signe). Il faut noter que ce retour se fait plus rapidement que le
régime apériodique.
1
Le temps de relaxation pour le régime critique est τ c = .
ω0
Compte tenu des valeurs numériques de la Figure 8, on obtient : τ c = 0.5 s . Au bout
d’environ 2.5 à 3 s l’oscillateur revient à sa position d’équilibre.
De façon générale le temps de relaxation pour le régime apériodique est toujours plus
important que celui du régime critique. Si on désire un retour rapide à l’équilibre (pour les
amortisseurs d’une voiture par exemple) on a un intérêt de se rapprocher le plus possible du
régime critique.

4. Oscillations forcées d'un système avec amortissement : étude de la


dynamique du mouvement

Dans beaucoup d'applications, les forces d'amortissement sont proportionnelles à la vitesse du


mobile comme c'est le cas pour les phénomènes de viscosité.
Les seules forces participant au mouvement de la masse selon l’axe (ox) sont :
G
− la force de rappel du ressort : − Kx
G
− la force sinusoïdale de mise en oscillation forcée (excitateur) : Fo cos ωt
− la force d'amortissement proportionnelle à la vitesse (le terme α est souvent appelé
G
"coefficient d'amortissement") : − α v (α > 0)
En considérant uniquement les projections algébriques sur un axe horizontal et en appliquant
la seconde loi de Newton on a :

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dx d 2x
− K x + Fo cos ωt − α = m
dt dt 2

K α
ce que l'on peut écrire encore en divisant par m et en posant ω02 = et 2λ =
m m
F0
x + 2 λ x + ω02 x =
 cos ωt [5.19]
m

4.1. Solution de l’équation différentielle

La solution générale de cette équation différentielle est la somme de deux termes :


- La solution générale de l’équation sans second membre (correspondant au régime
transitoire)

- Une solution particulière de l’équation avec second membre (correspondant au régime


permanent).

4.1.1. Le régime transitoire

Ce premier terme correspond à la solution de l’équation différentielle de l’oscillateur libre qui


a été étudié précédemment. Il existe donc trois régimes possibles :
- Le régime pseudo-périodique pour lequel l’amplitude des oscillations décroît
exponentiellement

- Les régimes apériodique et critique pour les quels il y’a retour à l’équilibre sans
oscillation.

Dans les trois cas il y’a toujours un retour à l’équilibre au bout d’un temps , plus ou moins
bref selon les conditions expérimentales. La solution x(t) tend vers zéro.
La solution générale de l’équation sans second membre correspond donc à un régime
transitoire (qui ne dure qu’ « un certain temps »).

4.1.2. Le régime permanent

Lorsque le régime transitoire a pratiquement disparu il ne reste plus que la solution


particulière qui correspond alors au régime permanent (le régime « qui subsiste »). Le système
adopte alors un mouvement de type sinusoïdal, non pas à da pulsation propre ω0 ou à une

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pulsation Ω caractéristique de l’amortissement, mais avec une pulsation ω imposée par la


force excitatrice. Les oscillations de la masse ne sont pas forcément en phase avec la force
excitatrice et présente un déphasage ϕ .
Comme dans le cas de l'oscillation forcée sans amortissement, nous résolvons de façon
"intuitive" l’équation différentielle [5.10] en supposant une solution sinusoïdale pour le
déplacement de la masse :
x ( t ) = X 0 cos(ωt + ϕ)

Ce qui revient à dire, là encore, qu'il y a synchronisation entre l'excitateur et l'oscillateur


(masse-ressort-amortisseur).
Pour des raisons pratiques, il est commode d’utiliser la notation complexe :

x ( t ) = A cos(ωt + ϕ) ⇒ x ( t ) = X 0 eiϕ ei ω t


X0

X 0 est l’amplitude complexe. Déterminer les grandeurs X0 et ϕ revient donc à chercher le


module et l’argument de l’amplitude complexe.

4.2. Etude de l’élongation x(t)

Le passage de la notation réelle à la notation complexe permet d’écrire :


⎧ x ( t ) = X ei ω t
0

⎪⎪ x ( t ) = X i ω ei ω t = i ω x ( t )
0

x ( t ) = − ω 2 X 0 e i ω t = − ω2 x ( t )
⎪ 

⎪⎩ F (t ) = F0 ei ω t

L’équation [5.10] exprimée en notation complexe devient :

( −ω 2
)
+ 2 i ω λ + ω02 X 0 eiωt =
F0 iωt
m
e

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Leçon n°5  PHR 004 

L’amplitude complexe X 0 est telle que :

F0
X0 = m = X 0 eiϕ [5.20]
((
ω0 − ω + 2 i ω λ
2 2
) )

4.2.1. Réponse en amplitude

L’amplitude X0 de l’oscillateur s’obtient en exprimant le module de l’amplitude complexe :

F0
m
X0 = X0 = [5.21]
(ω ) + ( 2ωλ )
2 2
2
0 −ω 2

La recherche d’un maximum éventuel de l’amplitude peut se faire en minimisant le

dénominateur D ou encore son carré D 2 = (ω02 − ω 2 ) + ( 2ωλ ) .


2 2

Posons u = ω 2 ⇒ D 2 = (ω02 − u ) + 4 λ 2 u
2

Pour minimiser D2, il faut que :


d D2 d D2 d u d D2 d D2
=0 ⇒ × = 0 ⇒ 2ω × = 0 ⇒ ω = 0 ou =0
dω du dω du du
Or :
d D2
( ) ( )
2
D 2 = ω02 − u + 4 λ 2 u ⇒ = − 2 ω02 − u + 4 λ 2
du

(
Cette dérivée s’annule pour : u = ω 2 = ω02 − 2 λ 2 > 0 )
K α2
Cette solution n’est donc possible que si : ω02 > 2 λ 2 ⇒ > α < 2K m
m 2 m2

Ce maximum en amplitude ne se produira donc que pour les amortissements faibles.

21
Leçon n°5  PHR 004 

4.2.2. Réponse en phase

La phase de l’oscillateur s’obtient en exprimant l’argument de l’amplitude complexe. On


obtient :
⎛ F0 ⎞
⎜ ⎟
( )
ϕ = arg X 0 = arg ⎜ m ⎛ F0 ⎞
(( )
⎟ = arg ⎜ ⎟ − arg ω0 − ω + 2 iωλ
2 2
)
((
2 2
)
⎜ ω0 − ω + 2 iωλ ) ⎟  ⎝ m

⎝ ⎠ 0

((
⇒ ϕ = − arg ω02 − ω 2 + 2 iωλ ) )

On en déduit :
⎧ −2λω
⎪sin ϕ =
( )
2
⎪ ω02 − ω 2 + 4 ω 2 λ 2 ⎛ − 2λ ω ⎞
⎨ ⇒ ϕ = arctg ⎜ 2 ⎟
⎪ − 2λ ω ⎜ (
⎝ ω0 − ω
2
) ⎟

⎪tg ϕ = ω 2 − ω 2
⎩ 0 ( )
Le sinus est toujours négatif, la phase va donc varier entre π et 2π.

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