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1.

VIBRATIONS DES POUTRES

1.1. INTRODUCTION

Un système est continu s'il n'est pas régi par un nombre fini de ddl.
Ceci est le cas de tous les milieux continues : poutres, plaques, coques etc.
Dans ce cas la résolution analytique est difficile voire impossible pour les géométries complexes
selon les conditions aux limites (CAL).
Ainsi on est généralement amené à considérer des calculs numériques pour résoudre les
équations de mouvement ou encore à procéder par des moyens approchés (Rayleigh Ritz,
matrices de transfert, éléments finis etc.).
On étudiera ici essentiellement les poutres en négligeant leur amortissement (sauf dans un
paragraphe où on se propose d'évoquer son effet).
Le comportement sera supposé élastique linéaire et on cherche la réponse établie (régime
permanent) des systèmes.

1.2. EQUATIONS DE MOUVEMENT DES POUTRES


1.2.1. Mouvement longitudinal : traction et compression :
On se propose d'équilibrer un tronçon de poutre de longueur dx en tenant compte des forces
d'inertie ainsi que des efforts intérieurs.

-N N+dN

(s) ’(s+ds)
Figure 1
Etablissons le bilan des forces suivant la ligne moyenne sur l'élément de poutre entre S et S’
où on suppose l'existence des forces réparties (on exclue les charges ponctuelles).
Face S :Force suivant la ligne moyenne - N(x) (N est l'effort normal)
Face S ' :................................................... N (x+dx) = N(x) + dN (x).
Face S" latérale :Forces suivant la ligne moyenne .dx.
La force d'inertie dynamique est
U : Déplacement axial, A : aire de S ou S' et : masse volumique du tronçon de poutre
considéré.
On divise par dx et on fait tendre dx vers zéro ce qui donne avec N=EA.U/x (loi
de HOOKE en traction et compression) :
Si EA est constante on aura :

Pour la résolution on divise la poutre en éléments non chargés ponctuellement.


1.2.2. Mouvement de torsion :

On fait la même chose en équilibrant seulement les moments autour de l'axe de la ligne
moyenne (torsion).
x

-C C+dC
 (s)
’(s+ds)
Figure 2
Bilan des couples extérieurs sur le tronçon considéré :
Face S : -C(x) : où C est le couple de torsion
Face S ' : C(x+dx) = C(x)+dC (x)=C(x) + (C/x )dx
Face S" latérale : dx ( densité linéique de couple)
Couple d'inertie où est le moment massique d'inertie de l'élément par
unité de longueur par rapport à l'axe moyen de torsion.
L'équation de mouvement sera :
Comme ( loi de HOOKE zen torsion pure) où est le moment de torsion de la
section , G est le module de Coulomb et  est l'angle de torsion.
Finalement on aura :

Si G est constant alors .


Pour une section circulaire on a la relation : .
On peut constater une analogie parfaite entre l’équation de torsion et celle de traction
compression.
1.2.3. Mouvement de flexion :
Cette fois ci on suppose la flexion suivant 0y et donc causée par
py
TY +dTY
-TY
 (s) ’(s+ds)

Mz+d Mz
-Mz
z
Figure 3
* Bilan des forces suivant Oy
Face S : - (x) ( est l'effort tranchant suivant Oy )
Face S ' : (x+dx) = (x) + d
Face S " latérale: dx ( :densité linéique des forces suivant Oy)
Force d'inertie

* Bilan des moments par rapport à G centre de S suivant Oz.


Face S : - (x) ( est le moment fléchissant suivant Oz)
Face S' : (x).dx + (x) + d
Face S " latérale : (x) dx ( :densité linéique des moments suivant Oz)
* Le moment d'inertie est
V : flèche suivant Oy
: angle de flexion autour de Oz.
I : Moment massique par unité de longueur de l'élément par rapport à l'axe Oz.
Les équations de mouvement en forces suivant Oy et en moments suivant Oz donnent
après simplification par dx et passage aux équations locales (dx 0)):

C'est l'équation de TIMOSHENKO de la déformée en flexion simple en tenant compte


de l'effort tranchant..

Or
k est un coefficient de forme dépendant de la section.
Si on utilise l'hypothèse de BERNOULLI (les sections droites restent planes après
déformation ) et on néglige I et on trouve :

Si est constante on aura :

Telle est l'équation de vibration de flexion d'EULER-BERNOULLI .

1.3. FREQUENCES ET MODES PROPRES - ORTHOGONALITE


On supposera les sections droites constantes, et vue la similitude entre les
mouvements longitudinal et de torsion on ne considère donc que le premier cas.
On procédera dans tous les cas par la séparation des variables :
U(x,t) = f(x).g(t) de même pour V(x,t).
1.3.1. Mouvement longitudinal :
On pose dans l'équation de mouvement U(x, t) = f(x) g(t) on aura en éliminant les
charges réparties ( vibrations libres):
L'égalité des deux membres dépendant séparément de x et de t amène à les égaler à une
constante.
Soit pour avoir une fonction harmonique g(t) de
pulsation  ;
g(t)= A sin (t) + B cos (t) et f(x)= C sin ( )+ D cos ( )
où A et B sont à déterminer par les conditions initiales ( C.I.) et C et D par les
conditions aux limites ( C.A.L.)
a) Exemple :
Barre encastrée libre de longueur L.

Figure 3

C.A.L.: U(0,t)=0 et N(L,t)= à tout instant t donc f(0)=f'(L) = 0


Ces deux conditions amènent à D=0 et cos( )=0
Soit les solutions en pulsation =(2n-1) c'est la famille des
pulsations propres d'une telle poutre ( est la pulsation du nè mode propre non amorti )
.
Le mode propre correspondant est (x)= sin((2n-1)x/(2L)) en prenant la valeur 1 pour la
constante ( d'ailleurs c'est un équilibre indifférent dû à une instabilité à la résonance non
amortie).
La solution en vibrations libres conservatrices est comme suit :

Poutre biencastrée (E-E) = et (x)= sin(nx/L)


Poutre libre - libre (L-L) = et (x)= cos(nx/L).
CAL - Premier mode Second mode
Mode
E-L: encastrée –libre

E-E: Biencastrée

L-L: Libre- libre

Figure 5 Allures des modes


b). Orthogonalité des modes :
La démonstration est généralisable pour toutes les CAL chaque mode vérifie :
est la pulsation du iè mode.

Soit en multipliant les 2 membres par dx et en intégrant de 0 à L on aura :

Ce qui donne par intégration par parties avec des CAL du genre encastré ou libre :

On écrit la même équation en inversant les indices i et j et on fait la différence de


l'équation obtenue avec la première on aura: et
comme les modes sont différents: donc

Ces deux dernières équations sont les conditions d'orthogonalité des modes propres.

On reprend la première équation et on fait le produit par avant l'intégration puis on


intègre le nouveau produit sur toute la poutre on aura :

L'intégration par parties avec prise en compte des C.A.L. donne :

Ces grandeurs permettent de déterminer la pulsation du mode et sa part de masse


dans la masse globale du système, ce qui permettra de juger si on peut négliger un
mode par rapport aux autres ou non selon sa contribution massique à la masse totale.
1.3.2. Mouvement de flexion :
Dans l'équation de flexion on pose V(x,t)=f(x) g(t) on aura :

(même raisonnement que précédemment en

négligeant les charges réparties


( ) .

Ainsi g(t)= A cos(t)+B sin(t) et f(x)=C sin(x)+D cos(x)+F sh(x) +H ch(x)


où :
Conditions aux limites courantes :
Libre(L) : =0 à tout instant soit f" = f"' = 0
Encastrée (E) :V==0 ..................……. f = f' = 0
Appuyée (A) V= =0 ..................…… f = f" =0
On montre alors que pour différentes C.A.L. on aura:
dépend du mode et des CAL.
a) Exemples:
Poutre Equation X1 X2
transcendante
E-L 1 + ch X cos X =0 3,516 22,03
A-A sin X =0 9,87 39,47
E-E (L-L) 1-ch X cos X =0 22,37 61,67
E-A (L-A) tg X =th X 15,41 49,96

Les modes propres sont à trouver par les équations de mouvement en remplaçant à
chaque fois  par et en utilisant les relations entre les constantes établies par les
C.A.L. pour ce mode i.

b) Orthogonalité des modes:


Là aussi la démonstration est générale , l'équation de BERNOULLI avec variable

est de même pour l'indice j.

Là aussi pour les C.A.L. ordinaires (libre - appui - encastrement) et par intégrations
par parties sur toute la poutre comme pour en traction on aura :

au lieu de puis on fait la différence des deux équations ce qui donne pour

deux modes différents:


Là aussi on retrouve:

1.3.3. Conditions aux limites particulières:


a) masse additionnelle:
On note ici A= A (droite) -A (gauche)
a)flexion M

Pour la masse à l’extrémité


Pour la masse intermédiaire où la continuité de la flèche , de la pente
et celle du moment fléchissant est assurée.

b)traction compression

M M

Pour la masse à l’extrémité

Pour la masse intermédiaire où la continuité du déplacement U est


assurée

c)torsion

Pour le volant à l’extrémité

pour le volant intermédiaire où la continuité de l’angle est assurée

b) Ressort :
a)flexion

K K

pour le ressort intermédiaire


Pour la masse à l’extrémité
Pour la masse intermédiaire où la continuité de la flèche , de la pente et
celle du moment fléchissant est assurée.

b)traction et compression

pour le ressort intermédiaire


c)torsion

pour le ressort intermédiaire


c). Changement de forme brusque:
La continuité du déplacement, du moment de flexion , des pentes de flexion , de
l'effort tranchant , du couple de torsion et de l'angle de torsion est à respecter.
1.3.4. Détermination des pulsations propres de flexion par la méthode des
matrices de transfert:

l l
M

1 3 4
2

Figure 6
Si les éléments sont identiques le passage du point 1 au point 4 (voir ci dessus) est établi par 3
matrices pour les 3 passages 1-2 ; 2-3 et 3-4 et définies comme suit:
Les éléments 1 et 2 sont des barres identiques de forme constante et de masses négligeables M=-
dT/dx ;=dV/dx on néglige la flèche due à l'effort tranchant .
On pose :
La 5ème colonne et la 5ème ligne sont destinées aux charges imposées dans le cas des vibrations
forcées.

Maintenant on fait le produit des 3 matrices et on écrit les CAL.


Si par exemple on prend 2 appuis simples : .
On n'aura besoin de la 2è et 4è ligne et de la 1è et 3è colonne qui donnent un système
homogène de 2 équations à 2 inconnues : .
Ce système admettra des solutions non nulles ssi son déterminant est nul.

Les lignes et colonnes où il y a des termes nuls sont les seules intéressantes ; ce qui donne un
déterminant 2X2 nul. On trouve :
Il faut signaler que cette méthode permet la recherche d'une réponse à un chargement donné .
Pour ce faire on introduit dans la matrice de transfert une 5è ligne et une 5è colonne.
La 5è ligne contient des zéros partout et un à la 5è colonne.
Cette dernière contient au niveau de la 1ère colonne la force extérieure donnée sur la travée
et au niveau de la 3è ligne le moment imposé sur la travée.
Pour les vecteurs d'état on ajoute un à la dernière ligne.
1.3.5. Effet de l'amortissement:
Dans ce cas on schématise l'amortissement interne des poutres par des dash-pots répartis sur
toute la longueur de la poutre de coefficient par unité de longueur c.
Dans le cas de flexion par exemple ces amortisseurs sont verticaux et leur force par unité de
longueur sera -c V/t dx.
L'équation de mouvement d'EULER devient alors:

La résolution se fait de la même manière avec cette fois ci une pulsation complexe dont la
partie réelle est la vraie pulsation de vibration et la partie imaginaire reflète l'amortissement
modal.
1.4. METHODES APPROCHEES DE RESOLUTION
1.4.1. Rappels sur l'énergie en milieu continu :

a) Energie potentielle élastique :


Les résultats sont fournis par la RDM.

b) Energie cinétique:

1.4.2. Méthode de Rayleigh:


Elle permet de déterminer de façon rapide mais approchée le premier mode propre et sa
fréquence.
On peut partir d'un champ de déplacement V(x,t)=f(x)g(t) avec f(x) une fonction vérifiant les
CAL cinématiques au moins , g(t) est laissée inconnue.
On calcule ensuite et par suite le Lagrangien L.
On applique par la suite le principe de Lagrange en vibrations libres avec
g(t) =A exp. (jt) ce qui donne .
Cela revient à dire que le module de l'énergie cinétique (son maximum) est égal à celui de
l'énergie potentielle (son maximum) ; ceci est valable en système conservatif (voir pendule
simple):tout ce qu'on perd en énergie cinétique est gagné en énergie potentielle et inversement.
On montre que la fréquence obtenue par ce moyen est toujours supérieure ou égale à la
valeur exacte.
1.4.3. Exemples:
a) Poutre en flexion encastrée libre.
On prend V(x,t)=g(t) . Ici on vérifie V(0,t)=0 et V/x(0,t)=0.
Sur l'extrémité libre on n'a pas de condition cinématique , seules les conditions statiques sont
applicables dans ce cas: (L,t)=0 et (L,t)=0 (elles ne sont pas vérifiées par ce champ choisi)
Calculons les énergies on trouve .

L'équation de mouvement sera donc :


Cette valeur de pulsation est supérieure de 2% par rapport à la valeur exacte.
On peut montrer que la méthode de Rayleigh consiste à écrire l'égalité des énergies
potentielle et cinétique maximales et qu'elle donne une valeur approchée de la première
fréquence propre toujours supérieure à la valeur exacte.
1.4.4. Méthode de Rayleigh-Ritz:
C'est une méthode approchée plus développée que celle de Rayleigh.
En effet on pose dans ces cas V(x,t)=
Ceci est pour déterminer les N premiers modes et leurs fréquences pour N faible
(intérêt de la méthode).
Les fonctions vérifient les C.A.L. cinématiques.
Là aussi le principe de Lagrange pour les systèmes à plusieurs ddl est applicable.
On retrouve les équations des systèmes discrets et par suite on retrouve le N modes et leurs
fréquences de façon approchée mais la précision est meilleure pour les modes les plus bas.
Autrement dit si on veut par exemple obtenir les 3 premières fréquences avec une assez bonne
précision on choisira N nettement supérieur à 3 par exemple 6.
1.4.5. Exemple:
Pour la même poutre que précédemment on prend en traction:

On trouve pour ce cas : et les modes sont:

Naturellement sont déterminées à une constante multiplicative près.


On peut continuer pour obtenir les autres modes , la différence sur les premières fréquences
propres est de 1%.

1.5. VIBRATIONS COMPOSEES


1.5.1. Effet d'un effort normal sur les vibrations de flexion:

L'équation devient à partir de (P est la charge axiale).


L'équation de mouvement est:

On résout cette équation aux dérivées partielles par V(x,t)=f(x).g(t) avec la même procédure
que les vibrations simples on aura:
et ce pour des vibrations harmoniques de pulsation . Procédons au changement de variables
suivant: , l'équation des
vibrations devient :
donc f()=A sin(a)+ B cos(a)+ C sh(b) + D ch(b) où
et b est la même chose que a où le premier terme est à retrancher
au lieu de l'ajouter .
La fréquence propre est dans ce cas :

1.5.2. Effet de la variation continue de la section:


Dans ce cas l'équation de flexion par exemple devient:

Si on prend par exemple la solution sera obtenue par la première et


la seconde fonction de Bessel.
1.5.3. Effet des fondations élastiques:
Ici tout se passe comme si on a une répartition uniforme de ressorts de raideur par
unité de longueur k.

Figure 7
L'équation de mouvement sera (prise en compte de charges réparties en flexion ( =-k V):

On pose

La solution harmonique de pulsation amène à l'équation:


Si on compare ici les équations avec celles obtenues sans fondation on aura juste à remplacer
l'ancienne valeur de  par la nouvelle et par suite les fréquences seront telles que:

1.6. REPONSE A UNE EXCITATION DONNEE


1.6.1. Méthode de Rayleigh-Ritz:
On procède par la méthode de Rayleigh-Ritz.
Mais si on connaît de façon exacte les modes propres , on les prendra comme champs de base.
On calcule .
Ensuite on calcule le travail virtuel causé par la charge F(t) suivant une perturbation virtuelle
(i=1,N).
L'application du principe de Lagrange pour chaque nous amène à mettre au niveau du 2°
membre de l'équation en le produit de dans l'expression du travail virtuel de F(t).
Exemple:
Poutre biencastrée en traction -compression.
On prend ici les modes exacts comme champs de base , dans ce cas on va rejoindre la méthode
modale présentée au paragraphe suivant.
Ainsi U(x,t)=

En utilisant l'orthogonalité des modes on aura:

Le travail virtuel de la force F(t) appliquée en x = L/2 sera :


;ainsi les équations de Lagrange seront:

Les équations d'ordre (i paire) auront une contribution nulle.


La solution en régime permanent sera:

donc etc.
Telles sont les pulsations propres du système.
Elles coïncident avec les fréquences de résonance du système car U(x,t) tend vers l'infini
quand  tend vers une des pulsations propres du système .
En annexe de ce chapitre seront présentes des tableaux sur les modes propres et les fréquences
propres de poutres sous différentes liaisons isostatiques et hyperstatiques ainsi que des cas
des masses ponctuelles et de ressorts.
1.6.2. Méthode modale:
Dans ce cas on doit connaître les modes propres (x).
Sous une excitation donnée de densité linéique F(x,t) on ajoute à l'équation locale le terme
F(x,t) au membre des forces extérieures par unité de longueur.
On cherche par suite la solution sous la forme :
On remplace cette forme de V dans l'équation de mouvement, par suite on multiplie l'équation
par (x) dx et on intègre dans tout le domaine.
L'orthogonalité des modes permet d'obtenir des équations découplées pour chaque valeur de m,
la solution en (t) est obtenue par le moyen de résolution des systèmes à un ddl.
Exemple:
Poutre sur appuis simples en flexion chargée ponctuellement

P(t)
a

Figure 8
Dans ce cas F(x,t)=P(t).(x-a).
 est la distribution de Dirac.
L'équation locale de vibration de flexion sera si EI est constante:

Comme (x)= sin(mx/l) on aura l'équation du mè mode:

La résolution de cette équation dépend de P(t) (voir système à un ddl)


La solution globale sera prise en ne considérant que quelques modes selon leur importance
massique.
Ci après nous présentons des abaques regroupant des résultats des modes propres et des
fréquences propres des poutres de section constante sous différentes liaisons puis des poutres
munies de masses ponctuelles et par suite des poutres de section continûment variable, pour
finir avec des poutres continues.
2. METHODE DES ELEMENTS FINIS
2.1. IDÉE ET MÉTHODE D’APPROXIMATION

Figure 1
est le champ de déplacement approché à chercher.

On pose en général où les fonctions sont des fonctions de

base choisies au départ et constituant une base complète.


On vérifie la relation qui suit : lim Les variables ai seront à
trouver par un moyen de minimisation qui change d’une méthode à l’autre

2.1.1.Méthodes universelles :
Soit le problème L(U))=0 où L est un opérateur linéaire dans D avec les conditions aux
limites
On se fixe les vérifiant les CAL et soit
On forme les intégrales i=1,N et sont des fonctions poids
définies selon la méthode
- Selon Galerkin
- Selon les moindres carrés
- Par la collocation soit donc
- Soit donc e(x)=0 pour i=1,N

2.1.2.Méthodes variationnelles :
Il s’agit dans ce cas de la recherche de la stationnarité d’une fonctionnelle (énergie potentielle V,
énergie complémentaire Vc etc.).
Par exemple par Rayleigh-Ritz on choisit un champ de déplacement vérifiant les CAL et qui
rendent minimale V pour tout ( V =0 pour tout u cinématiquement admissible).

Si et par suite et le minimum sera pour

avec en général
2.2.Méthode des éléments finis : Concepts

2.2.1 Généralités :
Il s’agit d’une méthode particulière de ces dites méthodes et applicable pour les géométries les
plus complexes.
- Le problème consiste au choix des fonctions
- Découpage du système en éléments de géométrie simple avec continuité aux
éléments( Méthode de Ritz par morceaux)
- Elément fini 1D : barre – courbe etc.
2D : plaque –coque mince
3D : volumes (tétraèdres, parallélogrammes et coques épaisses).
Il existe 3 méthodes de formulation globale en éléments finis.
- Méthode des forces
- Méthode des déplacements
- Méthode mixe
La procédure de formulation est comme suit :
ORGANIGRAMME DE TRAVAIL
ELEMENTAIRE GLOBALE
Energie de déformation

Travail des forces extérieures


Energie cinétique

Potentiel de dissipation

: Vecteur des déplacements nodaux généralisés de l’élément


: Matrice de rigidité de l’élément
: Matrice de masse.
: Vecteur des forces nodales extérieures
Sans l’indice e on a les grandeurs globales de même appellation.
PROCEDURE D’ANALYSE

Modélisation par éléments finis

Caractéristiques élémentaires BIBLIOTHEQUE DES ELEMENTS

Toutes les matrices de l’élément obtenues

Assemblage par conditions d’appuis – Calcul matriciel

Obtention des matrices globales

Equation matricielle Résolution


Superposition modale Intégration pas à pas
Dans le temps
Spectrale Temporelle

Solution de déplacement

Calcul des contraintes dans les éléments

Vérification des critères de résistance

2.2.2 Calcul élémentaire :


a) Énergie de déformation – Matrice de raideur d’un élément :

Pour un élément on a est le vecteur de déformations tel que

dans le cas tridimensionnel


est le vecteur des contraintes et dans le cas
tridimensionnel

Le déplacement en un point quelconque ou ses composantes ou une rotation seront représentés


par un vecteur où est le vecteur des déplacements nodaux généralisés qui auront à
respecter la continuité entre les éléments.
Le passage des déplacements aux déformations en H.P.P. sera : où : est la
matrice de dérivation (voir cours d’élasticité linéaire).
Le passage des déformations aux contraintes se fait par les lois de comportement :
où est la matrice des caractéristiques mécaniques du matériau de l’élément.
Ainsi on a globalement est la matrice de rigidité
symétrique de l’élément.
Exemples :
 Poutre en mouvement longitudinal :
On considère un élément à deux nœuds et un ddl par nœud qui est le déplacement horizontal de
ce nœud .
En un point quelconque on choisit le déplacement u(x) affine car il faut autant de constantes sur
u(x) que de composantes sur pour pouvoir trouver ces constantes de façon unique.
D’ailleurs on peut montrer que dans ce cas la répartition affine est exacte en tenant compte de
l’hypothèse de Bernoulli.
U(x)= ax +b avec les C.A.L u(0)=u1 et u(L)=u2 donc b=u2 et a=(u2-u1)/L donc
et seul est non nul donc : [D]=[d/dx] et [C]=[E]
Par suite on aboutit à la matrice de rigidité est : , ES est la rigidité de traction
de la barre. Cette matrice peut être obtenue directement par la RDM..

 Poutre en flexion simple avec 2 nœuds et 2 ddl par nœud


La flèche V et l’angle de rotation

Donc là aussi on peut utiliser la RDM pour trouver la solution


exacte de [K].
La fonction V(x) peut utiliser 4 constantes car on a 4 ddl sur soit :
Les CAL sont :

[N] sera comme suit :

Par suite la composante non nulle de déformation est : donc


et [C]=[E], ce qui aboutit à :

Cette matrice est 2 fois singulière par l ‘équilibre des forces et des moments . EI est la rigidité de
flexion de la barre.
On peut aussi procéder à des changements des variables pour avoir une matrice de raideur
homogène par exemple en prenant Vi/L au lieu de Vi (i=1, 2).
b) Énergie cinétique matrice de masse.
avec (énergie de translation). L’énergie de rotation est
négligée.

On aboutit à est la matrice de masse de l’élément.

Généralement on concentre les masses aux nœuds pour faciliter la recherche des modes propres
puisqu’ainsi [M] est diagonale.
Comme pour les raideurs on peut avoir des raideurs de traction, de flexion ou de torsion pour les
masses on peut aussi avoir des moments d’inertie à la place des masses.
Exemples :
 Poutre en mouvement longitudinal (même exemple que pou r la rigidité).
On reprend la même matrice on aura :

Par la méthode des masses concentrées on aura :


 Poutre en flexion (même exemple que pour la raideur)

Là aussi on garde les matrices et on intègre sur la longueur

m est la masse totale de la poutre.


Par la méthode de la masse concentrée on aura :

On remarque la différence nette des matrices ce qui explique l’erreur de l’hypothèse des masses
concentrées.

2.2.3 Assemblage :
a) Méthode des déplacements :
L’énergie potentielle globale est pour l’élément e est le travail
Des forces extérieures appliquées sur l’élément e.

Au total avec est le vecteur global des ddl

ne est le nombre de ddl de l’élément e et N est le nombre global de ddl du système discrédisé.

Finalement si on écrit : on aura :

S’il y a des forces extérieures {P} sur les nœuds l’équilibre du système amène à
et l’équilibre des nœuds amène à sommer les rigidités de mêmes
indices de tous les éléments concourants à ce nœud.
Si sur des nœuds il y a des déplacements imposés qp on a :

relatifs aux mêmes nœuds

En général Fl sont données et Fp sont les réactions de liaison inconnues


Ecrivons l’équilibre des nœuds :

Par suite les réactions seront

Si alors et si on supprime les lignes et colonnes des ddl


fixes
Ce qui veut dire qu’il faut supprimer les lignes et colonnes relatives aux ddl nuls.

b)Transformation des coordonnées :


Si sont dans un repère local (x, y, z) et dans le repère global (x*,
y*, z*) On aura : avec est la matrice de changement de base du
local au global.
La répétition de  se fait autant de fois que de points de l’élément. ceci entre dans pour
le chaque élément avec son repère local.
La matrice dans le repère global sera déduite de la matrice dans le repère local,
pour chaque élément par :

Exemple :
Poutre en traction encastrée libre et divisée en 3 tronçons de longueur L/3 chacun .
On calcule les énergies de déformation des 3 portions Epi (i= 1, 2, 3)
Par la suite on utilise u1=0et on somme pour aboutir a :

et par suite par le même moyen on a :

Et en masses concentrées

Repérons les matrices de raideur des éléments on aura en gardant de coté 3 ES/L (Longueur L/3
par élément) : 3 fois.
Eliminons les termes de raideur touchant à u1 qui est nul.
Posons le reste dans une matrice globale en respectant l’ordre u2, u3 et u4 soit :
On voit donc que chaque Kij global est obtenue par somme de tous les Kij.
(mêmes indices de tous les éléments contribuant à ce terme par le nœud commun ).
Le même travail est faisable avec les Mij
Notons finalement que cette méthode de formation des matrices globales n’est pas le seule
existante
La version des éléments finis est une version affinée de celle de Rayleigh-Ritz qui utilise une
seule hypothèse de forme de déplacement pour toute la structure alors que la méthode des
éléments finis utilise une forme par élément.
La méthode des éléments finis permet le respect de la continuité des ddl (déplacement rotation )
aux nœuds mais elle ne les respecte pas aux cotés sauf si le champ est affine entre les nœuds.

c) Méthode des forces :


Ecomp: énergie complémentaire

On procède comme suit :


- Formulation élémentaire des éléments :
- Formulation globale
- Choix des inconnues hyperstatiques et écriture des équations d’équilibre des nœuds
- Ecriture des conditions de compatibilité des nœuds
- Détermination des inconnues hyperstatiques
- Calcul de la matrice des souplesses non assemblée [S]
- Calcul de la matrice des souplesses assemblée [ST]

Explication :
Par élément avec vecteur des charges intérieures

Globalement : , est la matrice non assemblée


On choisit vecteur des inconnues hyperstatiques
L’équilibre statique donne : où est le vecteur des charges, aux nœuds,
données.

Le théorème de Ménabréa amène à rendre extrémale l’énergie complémentaire par rapport à


on aura : par suite :

Finalement :

Exemple : poutre console

Par suite l’énergie complémentaire.


Et par Castigliano :

D’où finalement on aura :

2.3. VIBRATIONS DES POUTRES PAR ELEMENTS FINIS


2.3.1 Modes rigides :
Exemples :
*Barre de traction :

Pour le mode rigide :

*Barre de flexion : EI et  constantes


La matrice de masse est :

Les 2 modes rigides sont :

Translation : m1=m
et rotation m2=mL2/3
Le terme de couplage pour les masses est : mL/2.
Les modes ainsi définis sont couplés
2.3.2 Vibrations propres des systèmes des poutres :
On reprend le cas de flexion et on écrit la matrice de raideur déjà calculée.
[M] est déjà exprimée
Soit l’exemple d’une poutre de flexion biencastrée et divisée en 2 éléments.
On supprime les ddl nuls on aura les matrices globales par la méthode des déplacements :

Les modes propres découplés sont alors comme suit :


Mode Symétrique Antisymétrique

Vecteur propre

Prenons la poutre de flexion libre –libre découpé en 2 éléments


Mode symétrique :

et

Les modes propres seront donnés dans le tableau qui suit :

Mode 1 2 3
0

Vecteur propre

Déformée

Pour les modes antisymétriques on pose V1=0.


La précision est bonne seulement sur les premiers modes, pour les autres i l faut un plus grand
nombre d’éléments finis.
3. VIBRATIONS DES MACHINES TOURNANTES
3.1.VITESSE CRITIQUE
3.1.1. GENERALITES :
Dans un arbre en rotation des balourds mécaniques entraînent la création des forces
d'inertie qui excitent la structure globale contenant l'arbre.

Comme en général la rotation est uniforme les forces d'inertie seront harmoniques et
provoqueraient par la suite des vibrations harmoniques de la structure avec la fréquence
correspondante la vitesse de rotation de l'arbre.
Naturellement à un certain niveau de la vitesse il y' aura concordance des forces
d'inertie et des caractéristiques internes et de liaison de la structure, le phénomène de
résonance a lieu et les amplitudes des vibrations s'accroissent de façon notable ce qui
peut provoquer une destruction du système.
Cette vitesse de rotation de l'arbre s'appelle vitesse critique.
Sa détermination est d'intérêt capital pour la vie normale de la machine en question.
Ainsi plusieurs méthodes de détermination des vitesses critiques (on verra qu'il y a
une infinité de vitesses critiques) sont offertes.
Avant de commencer la présentation de ces méthodes nous allons voir un exemple
simple qui met en évidence le phénomène de vitesse critique et l'influence des paramètres.
Soit un arbre pris verticalement(pour éliminer l'effet du poids propre sur la flexion) lié
par deux paliers rigides aux extrémités et portant un disque de masse M importante par
rapport à celle de l'arbre (voir Fig. 1 ).
L'excentricité du disque entraîne l'existence du balourd mécanique.
Le centre de masse du disque est G et le centre de rotation est C.

G
e
dis O

que C
O

Figure 1
Figure 2
L'arbre joue le rôle d'un ressort et d'un amortisseur pour la masse concentrée du disque
M.
Ainsi si K est la raideur de flexion de l'arbre au droit du disque et C est le coefficient
d'amortissement au même niveau, l'équation de mouvement sera en notation complexe
où W est la vitesse
de rotation de l'arbre muni du disque. L'effet gyroscopique est négligé ici.
Le calcul fait comme pour un système à un ddl donne

est maximale pour ainsi la vitesse critique est supérieure à la pulsation


de résonance du même système ; si l'amortissement disparaît ces deux grandeurs
coïncident.
Il faut remarquer aussi que si on étudie les vibrations du point G la vitesse critique sera
différente de celle ci, ceci veut dire qu'à chaque point et direction de vibration étudiés
on définit une vitesse critique.
D'autres part si on étudie l'évolution de la vitesse à la place du déplacement on aura une
autre valeur de la vitesse critique.
Plus encore si on continue l'étude on trouve que si le nombre de ddl du système
augmente le nombre de vitesses critiques va de pair, par suite il sera infini si le système
est continu.
On aura alors correspondance avec les modes de vibration avec une différence des
valeurs des pulsations due à l'amortissement.
Comme celui ci est généralement faible on a tendance à confondre vitesse critique et
pulsation de résonance et ce pour chaque mode propre.

La comparaison des vitesses expérimentales et des fréquences de résonance calculées


théoriquement justifie parfaitement l'hypothèse qui consiste à les confondre.
Il est évident que si les liaisons sont élastiques les vitesses critiques changent avec les
raideurs des liaisons.
Nous allons maintenant présenter quelques méthodes de modélisation des structures
pour le calcul des vitesses critiques, la première de ces vitesses est la plus importante.

3.1.2. METHODES DE CALCUL


a) Méthode de STODOLA :
- On impose = 1 rad/s
- On impose une déformée initiale de l'arbre vérifiant les conditions des liaisons.
- Chaque masse ponctuelle (disque) de flèche initiale sous la valeur sera
soumise à la force d'inertie : .
- Un calcul de R.D.M. donne la nouvelle déformée : sous l'effet des forces d'inertie
sur les masses .
- On fait un test sur la colinéarité entre et .
- Si le test est positif et r= / alors la vitesse critique est : sinon on
repart dans le processus itératif avec au lieu de ainsi de suite jusqu'à l'obtention
du test positif à une précision voulue.
L'idée ici vient du fait que l'équilibre est indifférent au niveau de la vitesse critique ou
encore il existe une infinité de flèches possibles c'est l'instabilité.

b). Méthodes de l'énergie.


b.1. Méthode de RAYLEIGH :
On découpe le rotor en N éléments de poids P chacun (le découpage se fait selon la
forme et ses changements).Le nombre N est indépendant de celui des travées.
On adopte la déformée calculée par la RDM sous l'effet du poids propre , chaque
élément est caractérisé par ( flèche maximale sur l'élément i).

D'après RAYLEIGH la première vitesse critique est donnée par :

Comme on peut prendre une déformée vérifiant seulement les conditions aux
limites et on aura alors.

g est l'accélération de la pesanteur.


La vitesse critique obtenue par ces moyens est toujours supérieure à la vitesse exacte.
b.2. Méthode de RITZ:
C'est une amélioration de la méthode de RAYLEIGH.
La déformée choisie pour ce cas utilise un ensemble de paramètres puis on cherche à
minimiser la pulsation propre en choisissant les paramètres rendant extrémales
l'expression de la pulsation propre.

c) Méthodes analytiques
c.1. Systèmes discrets:
- les masses en vibration.
- les forces dynamiques d'inertie correspondantes.
- les coefficients d'influence liant les forces aux flèches.
- flèches au droit des masses respectives.
On procède comme pour la méthode de BOROWICZ on annule le déterminant et on aura
alors toutes les vitesses critiques et la limite de stabilité.
c.2. Méthode de Dunkerley (systèmes continus) :
Pour les systèmes continus munis de masses additionnelles la méthode de Dunkerley

consiste à écrire: est la pulsation critique de la

barre toute seule sans masses et les sont les pulsations des masses liées séparément à
la poutre (milieu continu).

1.3. ANALYSE EXPERIMENTALE

Sur le banc dont on a parlé on peut essayer des maquettes des structures réelles en se
basant sur l'analyse dimensionnelle.
Dans ce cas on utilise les grandeurs adimensionnelles suivantes:
où :
d est la dimension transversale de l'arbre
est la iè pulsation propre
r est la masse volumique
l est la longueur de l'arbre
E est le module d'YOUNG
P est la masse des charges (caractéristique de base)
Il s'agit alors de trouver une relation entre les trois grandeurs définies ci dessus.
On pose :

1.4. CONCLUSION
Si les amortissements sont faibles et si l'impédance des liaisons est grande et
que le rapport de la dimension transversale maximum de l'arbre à la distance
entre deux points nodaux est faible les calculs aboutissent à des résultats proches de
la réalité.
3.2.L'EQUILIBRAGE DES LIGNES D'ARBRE DES MACHINES
TOURNANTES
3.2.1. introduction

Un déséquilibre entraîne des effets centrifuges qui provoquent des vibrations qui
peuvent devenir dangereuses.
Ceci peut provoquer des détériorations graves et donc des dépenses élevées.
Cet effet est plus accru avec la croissance des vitesses pour des nécessités de
production et on est généralement amené à dépasser la première vitesse critique et
des fois la seconde ou la troisième.
Ainsi un déséquilibre même léger pourrait compromettre la sécurité au passage
par une des vitesses critiques surtout que l'amortissement est généralement faible.
Le concepteur aura à tenir compte des déséquilibres et de leur correction par des
considérations qui suivent :
- Préciser les traitements thermiques qui réduisent les déformations dues aux
relaxations des contraintes.
- Elaborer des gammes de montage afin d'éliminer les défauts aux droits des
liaisons.
- Placer des plans de compensation accessibles à l'utilisateur.
- Définir les emplacements des instruments de mesure.
Souvent après assemblage des pièces un équilibrage initial s'impose .
Malgré l'opération d'équilibrage des balourds même minimes persistant et de ce
fait les normes fixent les valeurs tolérées selon le type de machine.

Figure 3
3.2.2. Equilibrage des lignes d'arbre rigide
Si la vitesse est relativement basse d'arbre se comporte à peu près de façon rigide
et ceci simplifiera la procédure d'équilibrage.
On doit définir les plans de compensation où seront posés les balourds
compensateurs on correcteurs et les plans de mesure correspondent aux sections
droites ou seront placés les capteurs.
On note dans le cas de ligne rigide 2 plans de compensation et 2 plans de mesure.

a) Les balourds
a) balourd élémentaire
Si on considère un élément cylindrique de longueur dx et d'abscisse et ,le
centre de granité de cet élément.

Gi

i
Oi

Figure 4
Coupe transversale du disque
:intersection de l'axe de rotation xx' avec la section
:centre géométrique de l'élément
s'appelle balourd élémentaire
Par suite le balourd de la ligne d'arbre sera :

b) balourd compensateur
A une masse de compensation M j à la distance Ri de oc correspond le balourd de
compensation Ui = MiRi.
ji est l'angle entre 1 référence et le vecteur
Le balourd est unitaire si Ui = 1.
c) le torseur des efforts agissant sur le rotor.
En rotation l'élément cylindrique est soumis à 1 force centrifuge
où w est la vitesse de rotation
Le moment de par rapport à une référence O est

Pour l'arbre global :

Le couple est le torseur des forces extérieures causées par les balourds.
Si le balourd est dit statique
Si le balourd est dit dynamique
Les réactions des paliers équilibrent globalement le système, aussi l'opération
d'équilibrage a pour but de rendre confondu.
Les axes d'inertie et de rotation ce qui a pour conséquence d'annuler, les réactions
des paliers ou encore inversement.
Système à l'équilibre
Centre de gravité

Axe principal confondu


avec l’axe de rotation
C

Figure 5
Déséquilibre dynamique

Figure 6
Déséquilibre statique

Figure 7
b) Les coefficients d'influence
Si on prend un rotor parfaitement équilibré :
On introduit un balourd unitaire au plan P1 à 0° et on note :
Les accélérations a1 et b1 aux droits des 2 paliers.
a1 et b1 sont appelés les coefficients d'influence afférents au plan 1 on peut refaire
le même chose avec le plan P2.
Comme initialement le rotor n'est jamais équilibre on fait des mesures à vide et par
suite on procède à la différence vectorielle.

c). Théorie de l'équilibrage des rotors rigides


a) Equations d'équilibrage
Le but de l'équilibrage est de calculer et disposer les balourds compensateurs U1 et
U2 tels que
Sur P1 on pose de phase j1
Sur P2 on pose de phase j2
Le système sera en équilibre si :

sont les efforts des balourds de repartis déjà mentionnés


précédemment.
b)La résolution mathématique
En fait ne sont pas connues et on procède aux essais qui suivent:
On effectue un premier lancer à la vitesse d'équilibrage pour caractériser l'état "initial" les
accélérations mesurées aux 2 paliers sont respectivement g10 et g20.
On se pose de trouver U1 et U2 tels que les accélérations des paliers s'annulent
théoriquement.
Comme on connaît déjà les coefficients d'influence du 1° plan de compensation a1 et b1
et au second plan P2 a2 et b2 , l'action simultanée des deux balourds
amène à :

Par suite on trouve :


d) Procédure d'équilibrage

Figure 8
Pour équilibrer un rotor rigide 4 lancers sont nécessaires si on dispose d'un phase
mètre.
- lancer n°0 : Relevé des conditions initiales
- lancer n°1 : relevé avec la masse d'essai au plan P1
- lancer n°2 : relevé avec la masse d'essai au plan P2.
Aussi on calcul tous les coefficients d'influence et les balourds compensateurs.
Le lancer n°3 est effectué après mise en place des balourds compensateurs
calculés.
Ainsi on vérifie la qualité d'équilibrage requise.
Sinon on recalcule les balourds compensateurs en prenant les valeurs mesurées au
lancer 3 comme des vibrations initiales.
A la fin de ces opérations le balourd résiduel est noté.
Il faut noter que les coefficients d'influence s'obtiennent par :

Ui0: balourd d'essai du plan i


gi0 : vibration initiale au palier i
gij : vibration du palier i avec un balourd au palier j

Figure 9
e) Principales précautions opératoires

Certaines précautions sont à noter :


- Le choix de la position des plans de compensation
- Equilibrage préalable des sous ensembles sur la machine à équilibrer
- Le montage des sous-ensembles sur l'arbre réel.
- Le choix et le positionnement de l'instrumentation de mesure.
- La grandeur et la position des masses d'essai
- Le choix de la meilleure vitesse d'équilibrage
- Le gain des chaînes de mesure.
- Le signe de la phase indiquée par ces différents points un par un :
- Les gammes d'équilibrage
Nous allons par la suite reprendre ces différents points un par un .

a) Position des plans de compensation


- La sensibilité : on augmente la distance entre les plans
- L'accessibilité
Ces positions sont généralement prédéfinies par le constructeur
b) Equilibrage préalable des sous ensembles
Cette opération facilite l'équilibrage dynamique d'ensemble.
c) Montage des sous-ensembles

Le problème d'excentrement peut se poser au niveau de montage du fait des


tolérances d'usinage.

d) Position et instruments de mesure


Les capteurs utilisés peuvent être de déplacement pour mesurer les déplacements relatifs
de l'arbre dans ses paliers ou encore des accéléromètres pour mesurer les mouvements
absolus des paliers.
Pour les roulements on utilise les accéléromètres, par contre pour les paliers
hydrodynamiques on peut utiliser les 2 types de capteur.
e) Amplitude et phase des balourds d'essai
Les balourds d'essai doivent être d'amplitudes des importantes pour une sensibilité
suffisante mais pas assez pour ne pas occasionner des grippages.
f) choix de la vitesse d'équilibrage
Pour une meilleure sensibilité une vitesse aussi élevée que possible sera souhaitable.
Mais il faut entrer les vitesses critiques de flexion et de torsion car on peut avoir un
comportement non linéaire.
Donc on doit s'assurer que le régime est sable en montée en des centres dans la zone de
travail.
g) Gain des chaînes de mesure
Le signal ne doit pas de faible amplitude pour qu'il ne soit pas noyé dans le bruit de fond
Les gains doivent être suffisants.
La technique du moyennage synchrone permet d'extraire le signal de son bruit de
fond.

h) Repérages des phases sur le rotor


On compte l'angle positif dans le sens de rotation ou l'inverse mais tout doit être précisé
au départ et vérifié par rapport au phasemètre.
On procède comme suit :
- On prend le sens positif des phases l'opposé de celui de rotation
- Nous plaçons une masse d'essai, nous repérons 0° et notons f1 la phase délivrée par
l'instrument.
- on place ensuite la masse d'essai au repère + 90° et on note f2.
- si f2 >f1 le repérage est bon sinon il faut l'inverser.
i) Gammes et procès verbaux d'équilibrage
Il faut identifier la machine (données géométriques et massiques nécessaires :positions
des paliers et des plans de compensations).
Il faut connaître les vitesses critiques de la ligne d'arbre
- On vérifie la présence de bruit anormal par 1 essai préliminaire concernant l'opération
d'équilibrage on s'assurera de :
- Stabilisation thermique
- On vérifie que les conditions d'essai sont identiques d'une rotation à l'autre.
- La valeur des masses d'essai
- Les résultats des équilibrages des sous-ensembles.
- Les paramètres d'exploitation au niveau des relevés (P,T)
- Les relevés des mesures
- Les masses compensatrices en place
- Le balourd résiduel.
f) Sources d'erreur dans les opérations d'équilibrage
a) Dispersion des coefficients d'influence
Il faut signaler qu'il est préférable d'utiliser des accéléromètres que des capteurs de
déplacement.
Ainsi les mesures peuvent de part la fixation du capteur ne pas être reproductibles.
La proximité de résonance peut causer des erreurs.
Il faut vérifier la règle N < 0,7 Ncr.
La raideur du palier hydrodynamique à huile ou à gaz n'est pas linéaire.
Cette linéarité est ce vérifier expérimentalement.
Elle est nécessaire pour l'applicabilité des formules présentées.
b) Sources d'erreurs propres aux machines industrielles
- Au départ de la rotation les éléments du rotor se mettent en place en une position
différente de celle donnée au montage. Pour ce faire on procède avant équilibrage à une
rotation en survitesse.
- Les dilatations thermiques différentielles donnent naissance à des balourds thermiques.
Ces effets peuvent être irréversibles.
Pour remédier à ceci on simule des conditions thermiques réelles de fonctionnement afin
d'en tenir compte au montage.
Les balourds réversibles sont constants définitivement après la stabilisation thermique :
- les couplages inter machines se manifestent sur des machines tournant à des vitesses
différentes et reliées entre elles par des éléments (tuyauteries) plus ou moins rigides.
- Les défectuosités mécaniques entraînent des excitations aléatoires qui perturbent les
mesures.
Figure 11
Malgré le bon équilibrage un balourd résiduel persiste et il est souhaitable de savoir quelle
est la limite maximale de balourd résiduel toléré.
Les normes sont là pour répondre à cette question.
a) Définition la qualité d'équilibrage
Soit G = ew : degré de qualité
e : excentricité du centre du rotor en mm et w : pulsation de rotation en rad/s
Figure 9
Niveaux de qualité d’équilibrage G associés aux différents types de rotor
b)Qualité liée aux réactions sur les paliers
Un équilibrage augmente la longévité des paliers dont la tenue dépend des forces qui lui
sont appliquées.
Les constructeurs des paliers définissent la force maximale admissible que peuvent
supporter les paliers pour une durée de vie donnée soit W cette force
Si F est la force résultant des efforts centrifuges des balourds.
le critère de qualité est Q= F/w.
Si on connaît W, le fait de fixer Q permet de trouver F et par suite le balourd admissible.

c) critère lié aux mouvements de l'arbre dans les paliers hydrodynamiques à huile.
On utilise généralement l'une des critères précédants.

d) Détermination du balourd unitaire à partir du critère de qualité.

Le critère de qualité G donne le balourd maximal admissible.


On veut déduire le balourd d'essai pour la détermination des coefficients d'influence.
En général on prend un balourd d'essai (g.mm) = GM/3w

h) Méthodes d'équilibrage sans mesure de phase

La méthode des coefficients d'influence à l'inconvénient de nécessite un appareil de


mesure de phase.

a) Méthode de la sinusoïde
Pour cette méthode, on effectue 9 lancers successifs
- lancer n°0 : état initial sans masse d'essai
- lancer n°1 : après adjonction de la masse d'essai m dans le plan de compensation au
repère 0.
- lancer 2° : la même chose que précédemment au repère 45° etc.
- lancer n°8 " " " 325°.
On représente la courbe de variation de l'amplitude de vibration en fonction de l'angle du
balourd ajouté.
Figure 5
La position angulaire donnant l'amplitude minimale est la meilleure position.
On peut affiner cette position par d'autres essais au tour ce cet angle trouvé
expérimentalement.
La masse de correction nécessaire est mc = m /(Amax. /A min. -1)

b) méthode du parallélogramme
On effectue les rotations qui suivent :
- rotation initiale à vide = amplitude OA
- rotation avec masse unitaire à 0° amplitude de OB
- rotation avec masse unitaire à 180° amplitude de OE

Figure 6
OA est arbitraire (direction)
B et E sont symétriques / à A à cause du 180°
0' est le symétrique de 0/A
OBOE est un parallélogramme puisque ses 2 diagonales se coupent en leur milieu.
- on trace 1 cercle de centre O de rayons E
- on trace 1 cercle de centre O' de rayons OB
- L'intersection des 2 cercles définit E et nous pouvons tracer alors de cercle (C) dont le
rayon est le coefficient d'influence.
Le minimum de vibrations est obtenu lors que le balourd unitaire occupe la position I sur
le cercle C.

Figure

3.2.3 - Equilibrage des lignes d'arbre flexibles


Si la vitesse de rotation est supérieure à la vitesse critique la 2e et la 3e aussi la ligne
d'arbre est flexible.
Le but principal d'équilibrage dans ce cas est de minimiser les forces au droit des paliers
de telle que sorte qu'au passage des vitesses critiques les forces restent acceptables.
Au régime nominal le niveau vibratoire devra être jugé acceptable.

Approche théorique
a) déformation élastique des rotors
Soit un élément de rotor, il a la masse dmi et le centre de gravité Gi excentré de i
Si yi est la flèche au droit de Gi la force centrifuge en dmi est :

De ce fait si m(x) = dm / dx : masse par unité de longueur.


et u(x)=m(x)e(x) on aura le torseur des forces dues aux balourds en S1 :
b) Forces centrifuges dues aux balourds correcteurs

Tout balourd Mi Ri appliqué à 1 plan Pi de compensation provoque un effort centrifuge


comme yi<<Ri on aura :
Le torseur en O des forces dues aux balourds sera :

c) Equations d'équilibre
Le but de l'équilibrage est de compenser les balourds de la ligne d'arbre par les Mi.
ceci amène à

Si on a à franchir N vitesses critiques, il est nécessaire de disposer de (N+2) plans


d'équilibrage.

d) Vitesses critiques et déformées


Pour résoudre les équations d'équilibre on commence par chercher les vitesses critiques
et les déformées conséquence.
On rappelle que l'équation de mouvement d'une barre de flexion est :
(EIy")"- m(x) y =S F
On aboutit au calcul en vibrations libres à une infinité de vitesses critiques et des
déformées conséquente fn(n).
La méthode modale consiste à décomposer la déformée dans la base modale par

e) Equations de l'équilibrage

On reprend les équations d'équilibre avec y (x) = San jn(x), on aura :

A basse vitesse quand les effets de déformations sont négligeables on retrouve les
relations des rotors rigides.
Au voisinage de la vitesse critique d'ordre le coefficient devient très important et la
déformation est prédominante.
Pour que l'équilibrage à basse vitesse ne soit pas détérioré par l'addition des masses
nécessaires pour équilibrer au voisinage des vitesses critiques on est amené à écrire.

Aussi on en tire :

on peut écrire ces équations comme suit :

Au delà de la 1ere vitesse critique et suffisamment loin du second c à d si a2.... an sont


faibles de dernier système d'équation se réduit à 3 équations dont les inconnues sont .
Ceci impose 3 plans de compensation.
Si on veut franchir N vitesses critiques il faut alors N+2 plans de compensation.

f) Procédure d'équilibrage
- on commence par déterminer les caractéristiques élastiques de la ligne d'arbre.
- on détermine les masses compensation à mettre en place.

synchronisation

Figure Montage d’équilibrage in situ


4. SURVEILLANCE DES MACHINES

4.1.GENERALITES SUR LES MACHINES ET LES VIBRATIONS


Dans le cas idéal une machine ne vibrerait pas, car toute l'énergie qu'elle consomme sera utilisée pour
réaliser le travail demandé.

Dans la pratique, cependant, les vibrations apparaissent sous l'effet de la transmission des forces
cycliques à travers le mécanisme.

Les organes de la machine interagissent et une partie de l'énergie sera dissipée dans la structure sous
forme de vibrations.

Une bonne conception permet de minimiser les vibrations inhérentes à la machine. Cependant et
avec le temps, les fondations travaillent, les pièces se déforment, et de légers changements
apparaissent dans les propriétés mécaniques : désalignement des arbres, usure des paliers,
déséquilibrage des rotors et accroissement des jeux.

Ces facteurs se traduisent par une augmentation de l'énergie vibratoire, qui dissipée à travers le
mécanisme entraîne des vibrations importantes et ajoute une charge mécanique considérable aux
paliers. Causes et effets interagissent et les défauts s'amplifient jusqu'à la rupture finale.

Les techniciens expérimentés reconnaissent l'état de fonctionnement de la machine au toucher.


Toutefois, avec l'augmentation des vitesses de rotation, et pour des fréquences de vibrations dont
l'être humain et peu sensible, cette méthode s'avère insuffisante.

Des mesures précises avec des instruments spéciaux à haute sensibilité s'imposent.

Les vibrations s'accroissent avec l'apparition des défauts qui évoluent avec le temps jusqu'à la
panne.

4.2. LES DEFAUTS ET LES VIBRATIONS :


Les vibrations sont normalement un sous-produit de la transmission des forces, ils sont à l'origine
d'une usure de la machine et de l'apparition des pannes.

Tant que les forces d'excitation restent en deçà de certains seuils, le niveau de vibration est
généralement constant ou peu variable dans les limites acceptables. La plupart des machines en bon
état ont un niveau typique de vibration. Ce niveau est représenté par le spectre qui correspond à la
FFT (transformée de FOURIER rapide ) des vibrations enregistrées.

Ce spectre devient caractéristique du bon fonctionnement de la machine et il est appelé signature


vibratoire de celle-ci.

A l'apparition des défauts, les caractéristiques dynamiques de la machine sont altérées et les forces
agissantes seront modifiées, ce qui cause une modification du niveau des vibrations.

Vu ces liens étroits entre les défauts et le spectre vibratoire, celui ci reflète alors l'état de la machine,
il contient plusieurs informations relatives aux conditions de fonctionnement de celle-ci. C'est la
raison pour laquelle les mesures des vibrations sont utilisées fréquemment comme indicateur de
l'état de " santé " de la machine et de l'opportunité des opérations de maintenance.

4.3.LES DIFFERENTS TYPES DE MAINTENANCE :


Les modes de maintenance peuvent être divisés en trois groupes :

- le fonctionnement jusqu'à la panne.


- la maintenance prévisionnelle basée sur le temps de fonctionnement
- la maintenance conditionnelle basée sur l'état de fonctionnement des organes de la machine.

4.3.1- Le fonctionnement jusqu'à la panne :

C'est une méthode pratique si les machines en question sont peu coûteuses, facilement
remplaçables et disponibles en stock.
Elle consiste à laisser fonctionner la machine sans aucune surveillance jusqu'à la panne.
Naturellement cela suppose que cette panne n'a pas d'effet secondaire sur le fonctionnement global de
la chaîne.

Les industries qui utilisent un grand nombre de machines peu coûteuses, les doublent pour chaque
fabrication importante et les font tourner ainsi, jusqu'à la panne. Aux moments de la maintenance les
machines de doublure assurent la continuité de la production.

Cependant, dès que le coût des machines est élevé cette pratique de maintenance n'est plus rentable
et les grandes pannes dont les retombées financières sont lourdes ne sont plus acceptées.

4.3.2- Maintenance prévisionnelle :


C'est une méthode basée sur le temps du fonctionnement de la machine et elle consiste à un contrôlé
quelle l'expérience a montré que la pièce fonctionne normalement sans problème significatif.

C'est une méthode coûteuse et elle peut s'avérer inutile pour certains cas où elle ne permet pas
forcément l'augmentation de la durée de vie de la machine par remplacement systématique des
pièces qui ne sont pas forcément défectueuses.

Les industries n'attendent plus les pannes pour faire leur maintenance. Celle ci en devenant
périodique préserve les machines des grandes pannes.

Les périodes entre les opérations de maintenance sont déterminées par les méthodes statistiques
basées sur l'expérience. L'intervalle entre deux entretiens est la période, à partir de l'état neuf ou
rénové, au bout de la quelle le taux de machines concernées par les pannes n'excède pas 2% de
l'ensemble des installations, 98% des machines doivent fonctionner normalement durant cette
période, on n'aura alors généralement que de rares cas de pannes.

Cependant, l'expérience a montré que, dans la plupart des cas, ce type de maintenance n'est pas
économique. En effet, on est amené à changer des pièces alors qu'elles sont encore fonctionnelles. Le
taux des pannes augmente juste après la maintenance et ce, suite à l'intervention humaine. Ce type
de maintenance est inefficace car il est impossible de prévoir la répartition future des pannes. Une
approche isolée s'avère nécessaire, et c'est sur ce fait que se fonde le principe de la maintenance
conditionnelle.

4.3.3- Maintenance conditionnelle :


Ce type de maintenance impose un suivi de l'état de fonctionnement des organes de la machine.
L'intervention n'aura lieu que si le diagnostic du fonctionnement de chaque organe l'exige.
Ainsi on mesure un nombre de paramètres qui servent pour prévenir une panne suffisamment à temps.
On peut citer parmi les paramètres mesurés.
* Vibrations : Moteurs - paliers -réducteurs- Compresseurs - Ventilateurs - Organes de
transmission.
* Température : Electronique de puissance - Armoires de rélayage - Distribution de tension -
Equipement sous haute tension.
* Analyse des huiles : - Echangeurs thermiques - Réducteur - Boite à vitesse - Circuits hydrauliques.
*Analyse des eaux : - Circuits d'échangeurs thermiques - Circuits de chauffage à eau chaude ou à
vapeur.

Dans notre cas on s'intéresse aux vibrations.


Le suivi est basé sur les mesures des intensités vibratoires de la machine. A partir des niveaux des
vibrations enregistrés, l'ingénieur aura une idée sur le bon fonctionnement ou pas du mécanisme.
Il décide alors de la date et de la nature de l'opération de maintenance.

Dans ce cas chaque machine est traitée à part et ce par des mesures régulières des vibrations et
l'intervention se fait sur la machine uniquement en cas de nécessité et non de façon systématique.
Cela réduit de 75% a peu prés le nombre de révisions des machines.
Naturellement le coût s'élève pour pouvoir disposer des instruments de mesure et des équipes de
travail pilotant ces instruments.
Les employés surveillent et réparent avec beaucoup de temps libre et ce par pilotage par ordinateur.
Cette méthode de maintenance permet d'économiser les pièces de rechange et des durées
d'interventions. Elle réduit considérablement le coût de l'exploitation du parc machine. Une étude faite
par Brûel & Kjaer a montré qu'une centrale nucléaire a diminué le coût de la maintenance de 3
millions de $ tout en augmentant la production de 19 millions de $, et ce, dans une seule année
d'application de la maintenance conditionnelle.

4.4.SYSTEMES DE SURVEILLANCE :
4.4.1- Introduction :
Un système de surveillance informatisé associe la souplesse d'utilisation et la capacité de
stockage et de traitement du micro-ordinateur. L'emploi de ce système se justifie quand le nombre des
points de mesure devient important, imposant ainsi, la gestion d'un grand nombre de paramètres.

Pour chaque point, un spectre de référence (signature) est mémorisé afin de le comparer avec le
spectre nouvellement enregistré. Les variations d'amplitudes seront étudiées afin de les comparer
par rapport à celles permises par la norme internationale et les normes équivalentes.

Ainsi, le système doit assurer la mesure des vibrations en premier lieu, puis l'analyse des
enregistrements en second lieu.

4.4. 2- Etude critique et Mesure des vibrations :


Les avantages de la maintenance conditionnelle sont :
- Rapidité de mesure
- Précocité de la détection des défauts
- Diagnostic efficace des défauts
- Précision des défauts
- Précision dans la prévision de la date de rupture par lecture sur la courbe de prévision de tendance
établie initialement (fig. 1 )

Pour ces fins on doit disposer des instruments qui suivent :

- Un analyseur de fréquence et un programme de comparaison des spectres automatique et diagnostic


par un programme performant.
- Des capteurs de vitesse, de déplacement et d'accélération.

L'analyse fréquentielle permet une analyse fine des fréquences (voir tableau de reconnaissance des
pannes).
- Un phasemètre pour des mesures de phase pour l'équilibrage.

S'il y a un nombre de machines à surveiller il faut un enregistreur magnétique de stockage simultané


des signaux.

Il y a à procéder à des préparatifs pour le choix des machines à surveiller et leur préparation pour la
pose des capteurs.

Il faut aussi choisir les grandeurs à capter (Vitesse, accélération, déplacement) et ce selon la zone de
fréquence du défaut à déceler et la position du capteur sur la machine.

Par la suite on se fixe un critère de sévérité selon la puissance de la machine et le type de fondation
(voir abaques sur les types des machines à la fin du chapitre précédant).

Les machines jugées en danger ou encore de grand intérêt doivent être surveillées en permanence et
ceci entraîne l'alerte en cas de danger (risque de panne) et notamment pour les machines coûteuses :
turbines, pompes, compresseurs.

La qualité du système de surveillance dépend de sa fiabilité : - Stabilité à long terme.


- Pas de fausse alarme par insensibilité à d'autres facteurs : humidité, poussière etc.
S'il y a confusion entre défauts dans une zone de fréquence étroite du spectre on procède à un zoom
ou un cepstre.

D'autres part des tracés tridimensionnels où on présente le spectre fréquentiel évoluant dans le temps
donnent une idée nette sur l'évolution d'un défaut bien déterminé.

Ceci devra permettre la représentation d'une courbe d'évolution de tendance par fréquence.

4.4.3- Interprétation :
Le programme de surveillance offre la possibilité de faire plusieurs interprétations.
Il peut :
- Comparer les amplitudes par rapport aux limites stipulées par les normes pour la classe de machines
à la quelle appartient notre mécanisme.
- Visualiser en tridimensionnel les différents spectres obtenus.
- Visualiser la courbe de tendance d'une amplitude à une fréquence donnée.

a)- Etablissement d'une référence :


A l'état neuf de la machine, ou après une opération de maintenance, on relève le spectre de
vibrations de l'organe voulu. Ce spectre devient notre référence pour la suite, et les différentes
mesures qui seront faites au futur lui seront comparées.

Ce spectre sera renouvelé après chaque intervention sur l'organe en question. En fait, tout le fichier
des spectres relatifs à cet élément est effacé du disque et il est remplacé par un nouveau. En effet, une
fois la machine est réparée, on n'a plus besoins des spectres d'avant réparation.

b)- Comparaison selon les limites stipulées par la norme

Certaines normes, telles que la norme ISO 2372 et les normes équivalentes (NF E-90-300, VDI
2056,BS 4675 ) donnent des limites vibratoires suivant la puissance de la machine et le type de
la fondation. Cette norme de sévérité sert à juger l'état de fonctionnement des machines.
Beaucoup de critères sont basés sur la valeur efficace (RMS) de la vitesse vibratoire dans une
gamme de fréquence allant de 10 à 1000 Hz. Le programme de surveillance compare les niveaux
vibratoires du spectre obtenu, avec les limites de sévérité de la norme. Il jugera ensuite de l'état de
fonctionnement de l'organe contrôlé s'il est bon, tolérable ou non permissible.

Figure 2

c- Le tridimensionnel :

L'affichage tridimensionnel des différents spectres enregistrés pour un organe donné, permet à
l'opérateur de bien voir l'augmentation des défauts dans le temps. Il lui offre une vue "globale" sur
toute la gamme de fréquences. Ainsi l'opérateur peut choisir une fréquence à poursuivre pour tracer
la courbe de tendance de son amplitude.
Figure 3
d)- Courbe de tendance :
Après avoir vu l'évolution des spectres dans le temps, l'opérateur choisit une bande de
fréquences à examiner.
Le programme calcule alors la fréquence de plus grande amplitude. Il calcule ensuite la courbe de
tendance des amplitudes à cette fréquence. L'intersection de la courbe avec la limite de sévérité de
la norme nous donne une prévision sur la date de la panne. Cette courbe de tendance a une grande
importance dans la programmation des dates d'intervention sur l'organe en question.

Figure 4 Courbe de tendance

e- Critères de sévérité et évaluation des niveaux vibratoires :

L'évaluation des niveaux vibratoires peut se faire de deux manières différentes :


- Comparer les spectres par rapport aux critères de sévérité établis par la norme.
- Comparer l'évolution relative du spectre par rapport à la signature (spectre d'origine ) de
l'élément contrôlé, et l'évolution permise par la norme ISO 2372.
Ces deux modes d'évaluation sont étroitement liés comme on va le montrer plus loin.

f- L'évaluation absolue :
La norme ISO 2372 et les normes ‚équivalentes locales ont choisi la valeur moyenne quadratique
(valeur efficace ou RMS ) de la vitesse de vibration comme mesure de référence pour l'intensité
vibratoire. Dans le cas général, la valeur efficace pour un signal V(t) est donnée par la formule

suivante : où T est la durée de la vibration mesurée.

Pour une oscillation harmonique de vitesse instantanée V = v cos (wt) (où v représente la valeur de
crête ), la moyenne quadratique de la vitesse d'oscillation est égale à
Les normes appellent " intensité vibratoire " de la machine, la plus grande valeur efficace
mesurée ou calculée, dans les endroits (points) choisis et pour un ensemble de conditions de
fonctionnent et d'environnement.
L'expérience montre que dans toute la bande allant de 10 Hz à 1000 Hz, les vibrations ayant
la même moyenne quadratique, donnent la même intensité vibratoire. La vitesse efficace des
vibrations servira alors comme référence dans l'évaluation de l'état de fonctionnement des machines
selon leurs groupes d'appartenance.

Dans le tableau suivant qui est extrait de la norme NF E-90-300 on affiche les gammes d'intensité
vibratoire en se basant sur la moyenne quadratique de la vitesse.
Ce tableau servira ensuite pour déterminer les classes de machines et pour l'évaluation de leurs états
de fonctionnement.
a) les groupes des machines :

Les machines sont classées par groupes suivant leur puissance et leurs types de fondations. La
norme française NF E-90-300 définit pour chaque groupe de machines les vitesses de vibrations
dans la gamme 10 à 1000 Hz selon les quelles le fonctionnement du mécanisme est évalué.

* Groupe 1 :
Elément de moteurs ou de machines qui, dans ses conditions normales de fonctionnement, est
intimement solidaire de l'ensemble d'une machine. Les moteurs électriques produits en série, de
puissance allant jusqu'à 15 kW, sont des exemples typiques de machines de ce groupe.

* Groupe 2 :
Machines de taille moyenne (en particulier, moteurs électriques de puissance comprise entre 15
kW et 75 kW ) sans fondations spéciales ; moteurs montés de façon rigide ou machines (puissances
jusqu'à 300 kW ) sur des fondations spéciales.

* Groupe 3 :
Moteurs de grandes dimensions et autres grosses machines ayant leurs masses tournantes montées
sur des fondations rigides et lourdes, relativement rigides dans le sens de la vibration.

* Groupe 4 :
Moteurs de grandes dimensions et autres grosses machines ayant leurs masses tournantes montées sur
des fondations relativement souples dans le sens de la vibration (exemple : groupes turbo-
générateurs, particulièrement ceux qui sont installés sur des fondations légères ).

* Groupe 5 :
Machines et dispositifs d'entraînement mécanique avec effets d'inertie non équilibrés (dus au
mouvement alternatif des pièces), montés sur des fondations relativement rigides dans la direction
des vibrations.

* Groupe 6 :
Machines et dispositifs d'entraînement mécanique avec effets d'inertie non équilibrés (dus au
mouvement alternatif des pièces), montés sur des fondations relativement souples dans la direction
des vibrations ; machines avec masses tournantes accouplées souplement telles que les
centrifugeuses avec déséquilibres variables, capables de fonctionner isolement, sans l'aide d'éléments
de liaison ; crible, machines à tester la fatigue dynamique et générateurs de vibrations pour les
industries de transformation.

IL est à souligner que d'autres classifications sont possibles et peuvent être substituées à celles-
ci selon les circonstances. Actuellement l'expérience montre que les groupes suivants satisfont à la
plupart des applications.
b) Les vitesses efficaces de chaque groupe :
Selon le groupe d'appartenance de la machine contrôlée, le programme compare, la vitesse
efficace mesurée pour chaque fréquence du spectre, avec celles évaluées par la norme afin de
conclure de l'état de fonctionnement de l'élément en question.

La norme NF E 90-300 donne les vitesses efficaces limites pour les quatre premiers groupes. Elles
sont présentées dans le tableau de la figure 6.
Les lettres A, B, C et D font référence aux états de fonctionnement suivants :

- A : Bon - B : Acceptable - C : A peine tolérable - D : Non permissible

Gammes d’intensité Appréciation de la qualité par groupe de


vibratoire machines

Gamme Vitesse moyenne Groupe 1 Groupe 2 Groupe 3 Groupe 4


(mm/s) RMS (mm/s dans
les limites de la
gamme

0.28 0 –0.28

0.45 0.28 –0.45 A

0.71 0.45 –0.71 A

1.12 0.71 –1.12 B A A

1.8 1.12 –1.8 B

2.8 1.8 - 2.8 C B

4.5 2.8 – 4.5 C B

7.1 4.5 – 7.1 C

11.2 7.1 – 11.2 C

18 11.2 – 18 D

28 18 – 28 D

45 28 –45 D D

71 45 - 71

figure 7

g. - Evaluation relative :
Les mesures de vibrations en surface reflètent les forces qui se transmettent en profondeur .
La vitesse vibratoire est proportionnelle non seulement aux forces appliquées, mais aussi à la mobilité
de la structure en ce point. La mobilité est la propension de la structure à ce mettre en mouvement .
La figure (8) illustre la relation entre la force, la mobilité et la vitesse vibratoire, compte tenu de la
fréquence.

= X

Figure 9

La multiplication des spectres de mobilité et de force donne celui des vibrations résultantes. On
remarque que dans l'exemple choisi, la force importante (A), à la fréquence (n), est compensée par
une faible mobilité à la même fréquence, ceci expliquant l'absence de crête correspondante dans le
spectre vibratoire .
Il est donc déconseillé de ne considérer que les crêtes de niveau élevé sur le spectre, les valeurs
basses pouvant, elles aussi, être significatives de changements de forces importants. Comme les
caractéristiques de mobilité d'une structure ne changent pas notablement avec le temps, on admet
que si le niveau vibratoire d'un point double, c'est que le niveau des forces a doublé.
Pour des machines similaires, la mobilité en un point donné peut varier d'un facteur 1000, c'est
pourquoi il n'est pas logique de se baser sur les mêmes valeurs absolues de limites vibratoires pour
décider de la nécessité d'une réparation.
Une méthode plus significative consiste dans la comparaison des spectres obtenus au spectre
d'origine et enregistrer la variation. Pour la bande de 10 Hz à 1000 Hz, la norme ISO 2372 considère
qu'un accroissement d'un facteur 2.5 (8 dB ) est suffisant pour justifier un examen, et qu'un
accroissement de facteur 10 (20 dB) exige une réparation.
Figure 10

h- Les deux modes d'évaluation :

Le deuxième mode d'évaluation est étroitement lié au premier. Les deux facteurs 2.5 (8 dB) et 10
(20 dB) d‚finis dans l'évaluation relative, naissent du passage du domaine de bon fonctionnement
à l'acceptable et du bon au non permissible. En effet, suivant le tableau démonstratif suivant, si on
suppose qu'on est dans le domaine " fonctionnement bon" du deuxième groupe et qu'une valeur du
spectre a évolué de 20 dB, on risque le passage vers le domaine du non permissible, ce qui exige
une réparation.

Non permissible V(dB)

145
Non permissible 141
Non permissible A peine tolérable 137
A peine tolérable 133
A peine tolérable Acceptable 129
Acceptable 125
Acceptable 121
119
Bon Bon Bon 117

Groupe 1 Groupe 2 Groupe 3

Figure 11

Le programme évalue les vibrations suivant les deux méthodes. Au départ, et afin d'évaluer le
spectre d'origine pour conclure de l'efficacité de l'opération de maintenance ou de réparation, nous
sommes obligés de le comparer par rapport aux limites stipulées par la norme. Une fois on a le
spectre d'origine, on peut comparer les prochains à celui-ci et faire ainsi une évaluation
comparative.

4.4.Diagnostic des défauts :


Pour les défauts couramment rencontrés, les fréquences des vibrations générées par les organes
défectueux ont été étudiées.

Pour des éléments mécaniques tels que les roulements ou les engrenages, les fréquences sont
dépendantes de la géométrie de l'organe.

Dans le cas général, ces fréquences de vibrations sont le résultat de la multiplication de la vitesse
de rotation en tr/s par un facteur qui varie selon la nature du défaut.

Dans une bande de fréquences fixée par l'opérateur, le programme calcule la plus grande amplitude
de vibration et détermine les défauts éventuels qui peuvent subsister.
Dans le tableau qui suit, sont donnés les différents défauts souvent rencontrés avec leurs
fréquences de vibrations caractéristiques.

Figure 12

Figure 13
5.TECHNIQUES DE RECONNAISSANCE DES DEFAUTS
PAR LEURS SPECTRES
5.1. LES FORCES EXCITATRICES
5.1.1 - Introduction
En général les grandeurs mesurées sont les sorties à partir des quelles on essaye d'identifier les
entrées à savoir l'excitation ou la force.
Comme on a des limitations en déplacement celles ci imposent des limitations sur les forces
excitatrices.
5.1.2 - Forces excitatrices synchrones de la fréquence de rotation
On cite parmi ces forces celles engendrées par les balourds ou les des équilibres de la ligne
d'arbre de la machine tournante.
Dans ce cas en l'absence de dissipation l'amplitude des mouvements de l'arbre devient infinie
si la vitesse coïncide avec la fréquence propre de la ligne d'arbre.
Pour éviter des vibrations excessives risquent des détériorations importantes des machines
tournantes les normes fixent un ensemble des paramètres :
- limitations des balourds
- vitesses de rotation autorisées et écart avec les vitesses critiques.
Ces différents points de vue sont étudiés par la suite.

a) Ecart entre la vitesse nominale et les vitesses critiques de flexion et torsion


- Si la vitesse nominale est supérieure à la 1ère vitesse critique leur écart relatif doit être
supérieur à 20%.
- Si la vitesse nominale est entre 2 vitesses critiques de flexion N c1 et Nc2 on devra avoir : (No-
Nc1)/Nc1 >15% et (Nc2-No)/Nc2<20%
Niveau vibratoire

1.15
NC1 0.8 NC2

Fréquence de
NC1 NC2 rotation

Figure 1 Norme API 616


- L'écart entre No et les vitesses critiques de torsion doit dépasser 10%.
b) Mesure des vitesses critiques de flexion

Si cette vitesse est inférieure à la vitesse nominale la recherche se fait par 1 filtre suiveur
dans les phases d'accélération et de décélération et on aura par suite la fréquence propre et le
coefficient d'amortissement.

Dans le cas contraire on procède de la même manière avec les harmoniques 2 et 3.

c) Qualité de rotation

Si on définit la qualité d'équilibrage et donc le balourd admissible mr, les normes exigent des
vérifications de linéarité en ajoutant les balourds 2,3 et 4 x mr.

5.1.3 Forces excitatrices de fréquence 2f


Les origines sont en général les suivantes :
- non-linéarité
- désalignement
- défaut au droit d'une liaison

a) Les non-linéarités

Si les raideurs des paliers on des structures d'accueil ne sont pas isotropes, le mouvement
suivant une direction Ox sera différent de celui suivant Oy.
La trajectoire est alors elliptique et non circulaire.
L'amplitude du vecteur tournant est

Ainsi on voit apparaître la fréquence 2 fois celle de rotation.


En cas de dégradation des organes de la machine les non-linéarités augmentent.
On a ceci par exemple dans le cas de dissymétrie de paliers hydrodynamiques lisses.

b) Les désalignements

Les lignes d'arbre sont en général de longueur très importante et ceci nécessite la mise en
œuvre de plusieurs paliers.

Les axes de ces paliers doivent coïncider à chaud au régime de fonctionnement nominal.

Un alignement à froid suivi de dilatations thermiques différentielles pourrait être compromis


en fonctionnement.

Aussi il faut prévoir une méthode de d'alignement à froid qui tient compte des éventuelles
dilatations.

La procédure est la suivante :


a) mesurer la position relative des arbres à l'arrêt et à froid
b) mesurer l'évolution de la position relative des 2 arbres à froid en augmentant la vitesse
jusqu'au régime nominal.
c) corriger l'alignement pour compenser les effets thermiques mesurés.
d) surveiller en fonctionnement normal que les tolérances d'alignement sont conservées.
Les causes peuvent être dues à :
mauvais montages (mauvais montage de l'arbre dans le palier, de poulies à courroies)

la dilatation thermique.

un échauffement dissymétrique

des forces de cisaillement sur les paliers, etc..

Figure Types de désalignement


Figure Spectre typique radial

Figure Effet de température


Figure Spectre typique axial

Figure Effet du cisaillement


1.3.3 Les défauts aux droits des liaisons
En général les défauts sont dus au montage qui peut être contrôlé d'avance.
1.4 - Les autres forces excitatrices

On peut citer en particulier :


- Les forces dues aux films d'huile on de gaz des paliers hydrodynamiques.
Une décharge du palier entraîne des instabilités et une surcharge du palier entraîne une
diminution des jeux et un risque de grippage.
Des tourbillons entraînent des problèmes à 1/2 vitesse :
- Les forces au droit des engrenages et des roulements.
- Les excitations basse fréquence. Pour les machines à faible amortissement on peut avoir des
instabilités spirales ou précessionnaires amplifiées quand les liaisons entre le socle de béton
et la machine se détériorent.
- Les excitations électromagnétiques provenant des défauts d'encoches, de tôles statoriques
desserrées, de barres de la cage d'écureuil cassées fissurées ou desserrées, d'un échauffement
ponctuel du rotor. Ces effets disparaissent quand on coupe le courant électrique d'alimentation.
- Les turbulences qui créent un bruit blanc de large bande.
Les mouvements engendrés par ces différentes forces excitatrices sont amplifiés si leur
fréquence coïncide avec une fréquence propre de la structure.

1.5 - les écoulements dans les tuyauteries

Dans les installations industrielles les liquides véhiculés entraîne des augmentations de masse
en mouvement et donc une chute des fréquences propres d'où le risque d'accrochage entre les
modes des acoustiques hydrodynamiques et aérodynamiques d'une part et les modes
mécaniques d'autre part.
D'autre part l'augmentation des masses en mouvement augmente les énergies mises en jeu.

2. LES PALIERS ET LES BUTÉES HYDRODYNAMIQUES

Figure
Un incident de butée entraîne des pertes importantes de production à l'arrêt.
les jeux théoriques dépassent 20 microns entre parties fixes et tournantes.
paliers lisses
le frottement,
l’érosion chimique,
un mauvais serrage mécanique ou
des problèmes de lubrification

Ce qui peut altérer ce jeu c'est :


- les surcharges
- les déformations thermiques
- les impuretés
Ceci entraîne un processus exponentiel de détérioration
Loi de Newton pour 1 fluide entre 2 solides 1 fixe et 1 mobile:
F est la force nécessaire pour faire bouger le solide mobile.
A est l'aire de contact , m:coefficient de viscosité dynamique du fluide ,V: vitesse d'écoulement
d'une face sur l'autre et h l'espacement entre les solides.
La loi des vitesses dépend du type du mouvement.
Epaisseur nominale du film d'huile:
Il est impératif d'éviter le contacts métal/métal entraînant le grippage.
Les facteurs importants sont :

- Huile :diminution de la viscosité par dilution


- Déformation des surfaces en regard par gradient thermique
- Présence de particules métalliques malgré les filtres
- Défauts de perpendicularité
- Variation de température d'entrée huile
- Déformation élastique des parois
- Rugosité

Mauvais serrage
•Du au fait qu’un mécanisme desserré va produire un choc 2 fois par tour, du à la gravité de la
machine, il en résultera habituellement une vibration qui se manifestera à la 2eharmonique de la
fréquence fondamentale.
2.1. Filtration :
La norme stipule une dimension 5 microns (dimension maximale de particules
passantes ).
D'autres peut le filtre est à la sortie du groupe de graissage, ne protège pas contre les
impuretés existantes .
Les déformation calculées sont de l'ordre du micron vu le surdimensionnement du
système.
Les déformations d'origine thermique sont de l'ordre de 7 microns.
Ainsi l'épaisseur nominale recommandée est de 15 microns.
2.2. Conditions de démarrage:
3 phases sont à distinguer:
1°) - frottement onctueux à faible vitesse , film hydrodynamique non établi f#0,15.
2°) - fonctionnement hydrodynamique f# 0,001.
3°)- une phase transitoire intermédiaire : montée en vitesse et en fin de décélération.
On peut rencontrer ceci dans les conditions qui suivent :
- Alimentation en huile insuffisante
- Déformation thermique on mécanique élevée
- Mouvements axiaux (pompage)
- Pas de Parallélisme des surfaces en regard
- Arbre déformé en flexion
- Paliers mal alignés
Le choix du matériau est un autre problème à voir en tenant compte de la résistance à la
fatigue, au grippage ,à la pression, à la corrosion et à la température.
2.3. Suivi des butées en exploitation:
Le suivi est assuré comme suit:
- Contrôle de l'huile par thermocouples
- Capteurs de déplacement (mesure du jeu )
La butée joue le rôle du ressort de raideur K obtenue par des règles de la mécanique des
fluides. La raideur n'est généralement pas constante : K  4,5 10 N / m
9

La butée est très raide elle peut encaisser de fortes charges.


2.4. Palier lisse 180°
Il s'agit d'un 1/2 coussinet lisse de 180° à l'intérieur duquel tourillonne l'arbre.
y Dxy
h

O
x

R
y
F M
Figure 2
Le coussinet est cylindrique
paliers lisses
le frottement,
l’érosion chimique,
un mauvais serrage mécanique ou
des problèmes de lubrification
En rotation il y a des efforts de viscosité et 1 film d'huile est créé.
Le jeu relatif est m = h/R où h est l'épaisseur minimale du film et R le rayon de l'arbre.
- En industrie m varie de 0,001 à 0,0025 ce qui donne des jeux entre 20 et 50 microns. Ceci
permet de tenir plus que 10 années.

Figure
Raideurs des paliers:
Dans les machines industrielles :
Aux faibles vitesses le système se comporte comme 1 masse ressort et
K est la raideur cumulée de 2 paliers et m la masse de la ligne d'arbre.
Si w coïncide avec la vitesse de rotation la fréquence est dite critique.
Tourbillons à 1/2 vitesse:
L'arbre tourne sur 360° sans instabilité , le jeu et l'excentricité entraînent 1 vitesse
angulaire du tourbillon entre 0,42W et 0,48W où W est la vitesse de rotation.
Si la vitesse augmente, on arrive à l'instabilité tourbillonnaire .
Pour remédier à ceci on augmente l'amortissement.
- L 'augmentation de la température fait baisser l'épaisseur du coin d'huile car la
viscosité devient plus faible et on aura alors une stabilisation.
Le cas des gaz est plus catastrophique pour ce types de paliers lisses.
2.5. Les paliers à patins oscillants:
C'est 1 remède au précédant problème

Pivot schématisé Patin oscillant

Coin d’huile

U vitesse périphérique de l’arbre


Figure 3
f#15% de la vitesse.

Figure 4

3. LES PIGNONS ET LES ROULEMENTS

3.1 - Lubrification élasto-hydrodynamique (L.E.N)


La formulation consiste à trouver le film d'huile nécessaire tenant compte des pressions
du fluide en présence.
La rugosité des surfaces en regard est importante pour la longévité de l'équipement.
La qualité de surface joue 1 rôle important dans le fonctionnement des roulements et des
engrenages surtout dans le cas où les jeux devraient être réduits.
Le dessin des dentures tient compte des problèmes afférents aux concentrations des
contraintes.
Sous les effets centrifuges l'huile est rejetée vers l'extrémité et l'alimentation en huile
n'est plus correcte surtout aux fortes vitesses d'où l'idée d'alimentation sous pression.
3.2 - Les engrenages
But : transmettre un mouvement de rotation d'1 arbre à autre de positions relatives
invariables.
Le rapport de transmission est l'inverse du rapport du nombre de dents entre les 2 roues.
La plus petite des roues est le pignon.
On distingue :
- Les engrenages cylindriques : arbres de 2 roues parallèles extérieures si les arbres
tournent des sens opposés et intérieur sinon.
La denture est la forme de la dent d'engrenage.
- Les engrenages coniques : Ils transmettent les mouvements entre 2 arbres concourants.
- Crémaillère : segment d'engrenage dont l'axe de rotation est rejette à l'infini. Il sert à
transformer 1 mouvement rectiligne en 1 mouvement de rotation et inversement.
- Pignons à vis sans fin :paire de pignons avec 1 vis sans fin , ils transmettent un
mouvement de rotation à angle droite.
3.3 - origines des bruits des pignons
Parmi les origines des bruits des pignons on peut citer :
- Une amplification des vibrations si la fréquence d'excitation est proche de celle d'un
mode de flexion ou torsion des denture .
- Défauts d'usinage.
- Choc par contact entre pignons menant et mené amenant à des ruptures par fatigue.
Pour ces trois cas présentés les remèdes sont :
1° cas :les fréquences basses sont les plus ennuyantes. L'engrenage produit des sous de
fréquences discrètes. Il fonctionne comme une cloche. Son bruit est à bande étroite.
2° cas : le problème est résolu par le taillage du profil de dent de façon glissante sans
choc. L'espacement des dents doit être constant.
3° cas : En charges statiques les arbres des pignons tendent à fléchir, il faut les rigidifier.
En charges dynamiques la dent peut fléchir , la solution est de modifier la fréquence du
mode de flexion gênant.
Des distances centre à centre des pignons non correctes amènent à un excentrement.

Autres défauts : Causes d'ondes de contrainte


- Ondes de contrainte : le contact des dents entraîne la compression au point des lignes de
contact et des contraintes de flexion des les autres parties.
Ces contraintes cessent brusquement si la dent est désengagée ceci amène à une onde et
un bruit en plus de la fatigue.
- Poches d'air : Grandes vitesses et bruits aléatoires
- Poches d'huile : huile en refroidissement ou lubrification.
- Friction : Vibration à la fréquence de passage des dents due aux fait que quand les 2
pignons sont en rotation il y a une action de poussée qui cesse sous l'action inverse
(inversion soudaine des forces )
- Impact : Heurt des 2 dents si l'épaisseur du film d'huile est insuffisante, en liaison avec
la rugosité des surfaces.
- Défaut des machines de taille : La machine a un défaut qui se répercute périodiquement sur
l'engrenage, la solution est la rectification.
3.4 - Aspect fréquentiel

Les différentes fréquences sont envisagées ci suit.


- 1° fréquence :nombre de dents x vitesse de rotation.
- fréquence de rotation de l'arbre.
- dents défectueuses en rencontre par choc donc :

fréquence = Vitesse / nombre de dents


Il faut analyser en bande étroite.

On peut avoir des battements.


Ces vibrations sont des fois amplifiées par effet de résonance des structures et d'autres
atténuées par antirésonance.
Dans ce cas on procède à la technique de l'impédance mécanique (voir le chapitre
consacré à l'impédance mécanique) de la structure pour enlever ou renforcer de la matière
selon le besoin.
Pour une meilleure précision le calcul par éléments finis s'impose dans ces cas.

3.5 Bancs d'essai d'étude et d'endurance.


- Etude
- fatigue : endurance
Ceci s'applique pour les roulements et les pignons.

3.6. Les roulements :


5.DEFAUTS DES ROULEMENTS
Les roulements sont des pièces maîtresses dans les machines tournantes et ils constituent
la partie la plus menacée par les pannes ce qui entraîne la panne générale de la machine.

Ce sont des rouleaux à bille qui supportent et guident les arbres des machines.
Les défauts sont traduits par une augmentation du niveau des vibrations des hautes
fréquences.
Les causes de leur détérioration sont :

Erreur de fabrication
Montage incorrect (Rupture jeune non prévisible)
Lubrification inadaptée
Sévérité de l'environnement
Charges statiques et dynamiques
Fatigue

Dans ce cas la rupture est normale et prévisible.

Généralement il y a augmentation des discontinuités sur les pistes ou sur un élément roulant.
Si le roulement tient longtemps cet effet est atténué.

On se pose la question suivante : Comment vibrent les roulement ?


A l'état neuf il y a des vibrations faibles similaires à un bruit aléatoire.
A l'état usé les vibrations changent et toute discontinuité qui se crée entraîne une impulsion.
Ces impulsions se répètent à un rythme déterminé par l'endroit de la discontinuité, la géométrie
du roulement et la vitesse de rotation.

Ces fréquences de répétition sont caractéristiques du roulement.


Des formules de calcul empiriques de ces fréquences sont données dans le tableau relatif aux
défauts des roulements.

Le problème est que le spectre de vibration des machines comprend d'autres harmoniques de
niveau plus élevé que celui du roulement (déséquilibre).

La fréquence de vibration du roulement défectueux est calculable selon le lieu du défaut par
exemple :

- Piste externe
- Piste interne
- Bille
- Cage

A chaque défaut on une fréquence particulière dépendant de la périodicité de l'organe


défectueux en tournant.

Mais généralement il y a des vibrations en hautes fréquences entre 1KHz et 20 KHz réparties
sur une bande large.
En fait l'impact d'un élément roulant rencontrant une discontinuité est similaire au choc d'un
marteau sur une cloche qui est ici la structure formée par le roulement, le logement et le bâti.
La fréquence est une propriété de la structure et elle ne dépend pas du choc.

Comment détecter un roulement défectueux ?

* Niveau global de Vibration RMS :

Pour les mesures on utilise la valeur efficace(RMS) au droit du roulement mais l… le


problème consiste en une indication tardive du d‚faut car la valeur efficace constitue une valeur
moyenne et elle ne met pas en évidence une variation importante mais rapide.

* Facteur de crête :

La mesure de la valeur crête ou du facteur de crête permet une indication plus rapides des
défauts mais après la valeur évolue moins rapidement que la valeur RMS avec un défaut et par
conséquent il est
préférable de procéder par les deux moyens simultanément.

* Comparaison des spectres : Détecte les autres défauts

* Zoom sur une zone de fréquence donnée : Augmente la résolution

* Cepstre : Augmente les vibrations des bandes latérales autour des harmoniques.
Il est couramment utilisé pour l'analyse de tendance.
* Analyse d'enveloppe : Permet d'extraire des impacts périodiques.
On distingue :
- Roulement à contact tournant : élément tournant entre 2 coquilles.
- Roulements à billes : le contact des billes se fait sur 1 surface ovale (voir ci dessous).

Figure 5
- Roulements à rouleaux : le point de contact de la bille est remplacé par 1 ligne de
contact du rouleur (petit cylindre) ou élément conique ou en tonneau.

- Roulements à aiguilles : éléments tournants longs et fins L/D >10


Pas de bague interne et pas de cage ( rotation sur la surface de l'arbre), les aiguilles
tournent les unes sur les autres.

3.6.1. Incidents possibles :


Les défauts sont traduits par une augmentation du niveau des composantes hautes
fréquences.

*Défauts de fabrication
- Ecaillage : fatigue des surfaces qui roulent de quelques dizaines de micros à des 1/10
du millimètre. Départ de particules fines en écailles. Ceci est du à 1 défaut de lubrification
ou métallurgique ou formation d'oxyde qui facilite l'amorce d'une fissure.
Les fissures sont profondes et elles résultent de :
- Chocs au montage
- Chocs frontaux en service
- Traitement thermique défectueux
- Jeu trop serré
- Jeu trop grand
*Défauts de montage
Pour y palier il faut respecter les conditions qui suivent :
- Propreté
- Chauffe à plus de 120° à éviter car cela détruit la graisse.
- Choc
- Ovalisation
- Vaseline de protection à enlever avant le graissage.
*lubrification inadaptée
*Sévérité de l'environnement
*Charges statiques et dynamiques
*Fatigue de matière
*Les paramètres opérationnels :
Une charge élevée entraîne la destruction rapide
La vitesse ne doit pas dépasser 1 limite sinon il y a usure et grippage.
- Température < 120° c
- Les vibrations en rotation ne doivent pas dépasser des limites.
- Etanchéité du roulement à bien respecter.
- Le jeu du roulement augmente par usure ce qui entraîne un désalignement des
pignons.
- Une mauvaise mise à la masse implique un étincelage et une corrosion du contact.
3.6.2. Comment vibrent les roulements ?

Etat neuf : vibrations faibles -----> bruit aléatoire.

Etat usé : les vibrations changent

Une discontinuité entraîne 1 impulsion


Ces impulsions se répètent à 1 rythme déterminé par l'endroit de la discontinuité la
géométrie du roulement et la vitesse de rotation.
Ces fréquences de répétition sont caractéristiques du roulement.

Le problème est que le spectre de vibrations des machines comprend d'autres vibrations
de niveau plus élevé (exemple déséquilibre).
Des formules empiriques permettent de calculer les fréquences de défauts de roulement.
- piste externe
- interne
- bille
- cage
Mais généralement il y a des vibrations en hautes fréquences, ceci arrive entre 1 KHz et
20 KHz et répartis sur une bande large.
En fait l'impact d'un élément roulant rencontrant une discontinuité est similaire au choc
d'un marteau sur cloche
- structure (roulement + logement et bâti) = (cloche)
La fréquence est 1 propriété de la structure et elle ne dépend pas du choc

3.6.3. Aspect fréquentiel


2 cas sont à distinguer : spectre de raies et spectre de bande
Pour le cas de spectre de raies il y a 5 fréquences dominantes.
On pose : r1 : rayon du de roulement intérieur en mm
r2 " " extérieur "
NR : vitesse de l'arbre en tr/mn
NT : Vitesse transmise des éléments tournants
rB:Rayon des éléments tournants en mm
NT=NB r1(r1+r2) et NB= r2NT/rB
Les fréquences sont données comme suit :
fr = NR /60 ( Hz) désalignement ou excentrement
fT = NT/60 ( Hz ) irrégularité d'un élément roulant dans la cage.
fB = NB/60 ( Hz ) défaut sur les pistes intérieure ou extérieure
Après une grande détérioration on aura 1 bande de fréquences composées par des raies
harmoniques.
f1 = (NR - NT)/60 (Hz) irrégularité sur le chemin de roulement interne
f2 = NT/60 (Hz ) irrégularité sur le chemin de roulement externe
En défaut de piste f1 et f2 sont présentes simultanément contrairement aux défauts de
bille.
Pour le spectre de bande la théorie du choc au roulement est applicable.

Figure 6
La fréquence de la réponse est celle des modes excités.
Elle est, en général, comprise entre 1 et 3à KHz, de 1 à 10 KHz ces modes sont
observés avec les autres modes d'accueil de la structure.
Si f > 10 KHz ces modes ne sont pas perturbés :
*Facteur de crête :Il est défini par le rapport amplitude du choc par amplitude
moyenne efficace
Les seuils d'alerte sont à niveau 3 de facteur de crête et les seuils d'alarme à 7.

3.6.4. Instruments de mesure


- Sonde de température : T augmente exponentiellement pour 1 roulement défectueux
- Sonde acoustique
- accéléromètre : avantages de fiabilité aux hautes fréquences.
- analyse des huiles : analyse des usures.

3.6.5. Comment détecter un roulement défectueux ?


* Niveau global de vibration RMS au droit du roulement sur une large bande de
fréquences (1 KHz à 10 KHz )
Les valeurs mesurées sont comparées aux normes courbe de tendance.
Le problème est que le niveau global augmente peu de temps avant la défaillance. Elle
indique donc tardivement l'existence du défaut.
Avantages : Rapidité - Simplicité - acquisition d'1 seule valeur - Investissement faible
Inconvénients : Ne détecte pas tous les défauts
Alarme tardive.

* Facteur de crête
Les petits chocs augmentent le facteur de crête et influent peu sur la valeur RMS.
A la fin de la vie du roulement le facteur de crête peut décroître, mais les valeurs RMS et
crête augmentent ensemble.
inconvénient : peut être influencé par d'autres sources de vibration
Ne détecte pas tous les défauts.

* Comparaison des spectres


- détecte les autres défauts
- on compare les spectres à largeur de bande constante

* zoom : augmente les résolutions de la partie de spectre zoomée

Si la vibration croit régulièrement le roulement a une durée limitée.


Si l'intensité du bruit est constante la durée de vie peut être importante.
Généralement il y a augmentation des discontinuités sur les pistes ou sur un élément
roulant.
Si le roulement tient longtemps cet effet est atténué.
Stades de dégradation d'un roulement

La vie d'un roulement peut être décomposée en 4 stades de détérioration:


Stade 1: vie résiduelle supérieure à10 %.
température et bruit normal
niveau de vitesse vibratoire globale faible sans présence des fréquences de roulement.
Il n’y a aucun défaut significatif et donc peu de vibrations.

Stade 2: vie résiduelle supérieure à5 %.


température normale, mais léger bruit.
légère augmentation du niveau global de l'accélération vibratoires.
fréquences de roulement détectables sur une échelle d'amplitude logarithmique.
fréquence de résonance du roulement détectable due à des chocs (à haute fréquence). L’écaillage
génère des vibrations de haute fréquence aux résonances.

Stade 3: vie résiduelle supérieure à 1%.


Niveau de bruit audible.
Légère augmentation de la température.
Forte augmentation du niveau global de l'accélération vibratoires.
Fréquences de roulements et harmoniques visibles sur une échelle d'amplitude linéaire
Plus il y a d'harmoniques, plus le défaut est grave
.Plus il y a de fréquences connexes aux fréquences fondamentales, plus le défaut est grave.

Stade 4: vie résiduelle inférieure à 0.2%


Niveau de bruit et température élevés.
Augmentation du niveau global du déplacement et de la vitesse vibratoire.
Diminution du niveau global de l'accélération.
Augmentation de la vibration aux fréquences fondamentales des roulements et bandes connexes.
Spectre de bruit à haute fréquence (vibration aléatoire due à la limaille de fer).
En général, on choisira:
–De 0 à10 Hz, le déplacement vibratoire
–De 10 à1000 Hz, la vitesse vibratoire
–Plus de 1000 Hz, l’accélération vibratoire.
vibration vibrations VIBRATION VIBRATIBRMETRE MONITRAN

6. ACOUSTIQUE INDUSTRIELLE
6.1.Définitions
6.1.1.Qu’est ce que le bruit ?
Le son est une sensation auditive provoquée par une onde acoustique. D'un point de vue physique,
c’est une vibration se propageant dans un milieu matériel, d’un point de vue physiologique, c’est un
signal perçu par le sens de l’ouïe.
Le son, c’est donc ce que l’oreille perçoit de la vibration d’un corps. Généralement il se propage
sous la forme d’une onde dans l’air jusqu'à notre oreille, mais il se transmet aussi dans les liquides
et dans les corps solides. Cet ébranlement de la matière se caractérise par une variation de pression
se propageant de proche en proche. Plus la pression acoustique est grande, plus le volume sonore est
important.

Figure 1
Le comportement spatial et temporel de la pression acoustique est régi par une relation appelée
équation d’onde. L’obtention de cette équation est un peu longue et fastidieuse à présenter ici.
L’équation d’onde dans un milieu sans perte et ne contenant pas de source acoustique est donnée
par :

Quand on veut caractériser un son selon son contenu fréquentiel, on distingue généralement dans un
premier temps :
* Le son pur : son sinusoïdal caractérisé par sa fréquence d’oscillation. (Ex : la du diapason, son
sinusoïdal généré par un haut-parleur alimenté par un Générateur Basse Fréquence...). Un son pur
de fréquence basse paraîtra plus grave qu’un son pur de fréquence plus élevée.
* Le son complexe harmonique : c’est une superposition de sons purs dont les fréquences sont
multiples d’une fréquence appelée : fréquence fondamentale. (Exemple : voyelle «a », son
d’instrument de musique.)
* Le son complexe inharmonique : C’est une superposition de sons purs dont les fréquences n’ont
pas de lien entre elles.
* Le bruit : il correspond à une variation «aléatoire » de la pression acoustique. (Ex : Bruit blanc,
bruit rose.)

6.1.2.Qui est à l’origine du bruit ?


L’origine de cette variation de pression est la vibration d’un corps qui met en mouvement
les molécules d’air ou d’eau autour de leur position d’équilibre. Il n’y a pas de transfert de matière,
le mouvement est transmis de proche en proche, il se crée des zones de surpression et de dépression
qui constituent l’onde acoustique.
Figure 2
6.1.3.Qu’est ce que l’acoustique ?
L’acoustique est la partie de la science et de la technique relative à l’étude des problèmes
physiques, physiologiques et psychologiques liés à l’émission, la propagation et la réception
des sons et des bruits.

6.2.Caractérisation du bruit
L’onde sonore se caractérise par:
• sa hauteur,
• son timbre,
• son niveau
Pour qu’il y est propagation sonore il faut, qu’entre l’émetteur et le récepteur, les ondes
sonores se propagent. La vitesse de propagation est fonction des caractéristiques de
l’environnement et notamment de la densité du milieu.

Le produit vitesse de propagation par masse volumique définit l’impédance acoustique du milieu.

6.2.1.Hauteur
La hauteur d’un son est sa première grandeur caractéristique, on définit ainsi si un son est
grave ou aigu. Pour caractériser cette hauteur il faut connaître le nombre de variations de pression
par seconde. C’est la fréquence, elle s’exprime en Hertz(Hz).
Le domaine des fréquences audibles par l’oreille humaine s’étend de 20 à 20000 Hz pour un
individu jeune et en bonne santé n’ayant pas été soumis à des sons intenses. Les infrasons
(fréquences basses) et les ultrasons (fréquences hautes) ne sont pas perceptibles par l’oreille
humaine. Ils peuvent cependant avoir des effets nocifs sur l’organisme et sont perceptibles par
certains animaux. La plage de fréquence nécessaire à la compréhension de la parole est comprise
entre 500 et 4000 Hz. En acoustique industrielle ou environnementale le domaine fréquentiel le plus
usuel s’étend de 300 à 3000 Hz. On associe à cette notion de fréquence, la notion de longueur
d’onde, c’est la distance parcourue par l’onde sonore pendant une période, elle est fonction de la
vitesse de propagation du son.
Figure 3
6.2.2.Timbre
Le timbre d’un son est sa seconde grandeur caractéristique, il définit sa richesse
fréquentielle. Un son est dit pauvre lorsqu’il se compose d’une seule fréquence. Un son est dit
riche lorsqu’il se compose d’une infinité de fréquences, un bruit blanc et un bruit rose sont des sons
riches ou complexes. La trace temporelle d’un son pur est suffisante pour le caractériser, par contre,
elle ne permet pas d’identifier toutes les composantes d’un son complexe, il faut alors l’étudier dans
le domaine fréquentiel par analyse spectrale.

Figure 4
Figure 5
6.2.3. Niveau
Enfin la troisième grandeur caractéristique d’un son est son niveau, c’est la plus employée,
elle définit si un son est faible ou fort. Un son sera faible si son niveau est proche du seuil de
perception auditive, ce seuil varie en fonction des individus, statistiquement il est défini comme
étant de 20 µPa. Un son sera fort si son niveau est proche du seuil de la douleur, ce seuil est
couramment fixé à 20 Pa La plage de variation de la sensation auditive est vaste, elle varie de
0.00002 Pa à 20 Pa, soit un rapport 1 million. Il a donc été fait appel à une échelle logarithmique
plus pratique d’utilisation que la pression acoustique: le bel puis le décibel. S=K*log(X/X0)
La comparaison des deux niveaux sonores permet d’estimer l’émergence introduite par le
fonctionnement de l’équipement.

Figure 6
6.3.Quantification
Pour quantifier le niveau d’un son, plusieurs grandeurs normalisées ont été définies.
On peut noter :
6.3.1. Niveau de pression sonore
Remarque
La pression totale correspond à la somme de la pression moyenne p 0 (généralement la pression
atmosphérique) et la pression acoustique p’. Dans ce qui suit nous ne prendrons en compte que la
pression acoustique que nous noterons simplement p.

Figure 7
La différence entre la pression statique et la pression acoustique est très importante:
• Pression statique: 1 bar = 100000 Pa,
• Pression acoustique pour un son intense: 2 Pa (100 dB).

dans l’air : P0 = 2 10 -05 Pa


dans l’eau : P0 = 10-06 Pa
6.3.2. Niveau d'intensité sonore

dans l’air : I0 = 10-12 W/m2

Z: impédance acoustique du milieu de propagation,


ρ0: masse volumique,
c0: vitesse de propagation.

or . On trouve donc Lp= LI

6.3.3. Niveau de puissance sonore

dans l’air : W0 = 10-12 W


Lorsque la puissance acoustique d’une machine est doublée, le niveau sonore augmente de 3dB.
Lorsqu’elle est triplée, le niveau sonore augmente de 5dB. Avec dix machines de même puissance
acoustique, le niveau sonore augmente de 10dB.
6.3.4.Composition des niveaux sonores :
Soient N sources acoustiques S1, S2 …, SN , créant les pressions acoustiques p 1, p2 … pN. En un
point M donné la pression acoustique instantanée totale est la somme des pressions acoustiques
instantanées : p(M)=p1(M)+p2(M)+…+pN(M) (c’est ce qu’on appelle le principe de superposition
qui n’est rien d’autre qu’une conséquence de la linéarité du milieu de propagation).

La pression efficace totale est donc donnée par : peff2 (M) =

c’est à dire par :

donc
Si les sources sont corrélées, on se trouve en face du phénomène d’interférence. La pression
efficace totale au carré n’est plus alors la somme des carrés des pressions efficaces isolées. Une
application en pleine essor utilisant ce phénomène est le contrôle actif du bruit. On peut en effet
forcer ce phénomène d’interférence pour diminuer le niveau sonore en un endroit donné en lui
envoyant ce même signal légèrement décalé dans le temps (en opposition de phase). Cela nécessite
cependant un important dispositif électronique (micro+traitement du signal+haut-parleur).
6.3.4. Niveaux sonores usuels
Niveaux acoustiques courants de quelques bruiteurs industriels ou environnementaux.
Niveau sonore (dBA)
0 seuil d’audibilité
20 studio de radio
40 appartement calme
70 circulation importante
90 atelier d’ajustage bruyant
120 banc d’essai de moteur thermique
6.4. L’oreille humaine

Figure 8
L’oreille humaine transforme les pressions sonores en sensations auditives.
Le système auditif peut être divisé en 2 parties :
 La partie périphérique : oreille externe (pavillon et conduit auditif externe) et oreille moyenne
(tympan et osselets (marteau, enclume et étrier) )
 La partie interne qui comprend un organe appelé membrane basilaire sur laquelle sont disposées
des cellules ciliées (en forme de cils) qui transforment les vibrations mécaniques en message
nerveux.
L’oreille agit comme un analyseur de spectre. Les cellules ciliées sont sensibles à des fréquences
différentes en fonction de leur position le long de la membrane basilaire. Elles émettent un signal
nerveux proportionnel à l’intensité du signal sonore dans cette fréquence.

Cependant, elle a une sensibilité limitée et variable selon la fréquence et le niveau du son perçu.
Elle ne perçoit que les sons dont la fréquence varie de 20 à 20000 Hz et dont le niveau est
compris entre 0.00002 Pa et 20 Pa. Elle est beaucoup plus sensible aux sons médiums de 500 à
3000 Hz.
On distingue généralement dans cet intervalle, 3 sous-intervalles :
 Les (fréquences) basses : de 20 à 200 Hz
 Les médiums : de 200 à 2000 Hz
 Les aiguës : de 2000 à 20000 Hz.
Une étude statistique sur un large échantillonnage humain a permis de définir des courbes
isophoniques. Elles fournissent le niveau de son pur donnant l’impression de même intensité
sonore, c’est à dire ayant la même phonie, ces courbes sont graduées en phones.

Figure 9

En tenant compte de ces variations de sensibilité en fonction de la fréquence, les


acousticiens ont été amenés à définir des courbes de pondération. Ainsi ont été créées 4 courbes de
pondérations principales, ce sont les courbes de pondération A, B, C et D. La plus utilisée en
acoustique industrielle et environnementale est la courbe de pondération A.
6.4.1. Pondération A (NF S 31-009)

6.4.2. Exposition au bruit


Jusqu'à maintenant, les grandeurs caractéristiques du bruit (hauteur, timbre et niveau) sont
connues à des instants T représentatifs du bruit perçu à ces moments précis. Le niveau sonore,
exprimé en décibels, est donc une grandeur physique permettant de caractériser un phénomène
physique. La sensation d’intensité sonore est caractérisée par ce niveau physique, et aussi, entre
autre, par la durée d’exposition de l’individu au bruit. Plusieurs nouvelles grandeurs ont été définies
pour caractériser cette durée d’exposition, il s’agit de :
LAeq – Leq : Niveau sonore continu équivalent
LEA – SEL : Niveau d’exposition sonore
LAN – LN : Niveau de bruit statistique
LNP : Niveau de pollution sonore
TNI : Index de bruit de trafic

6.5. Mesure de la Puissance acoustique


La pression acoustique est une caractéristique de la sensation auditive engendrée par une
ou des sources sonores. Ce niveau de pression acoustique est fonction du bruiteur et de
l’environnement de mesure. Pour caractériser le comportement acoustique du bruiteur, il faut
minimiser l’influence de l’environnement, c’est le but de la puissance acoustique. La puissance
acoustique fournit une information intrinsèque au bruiteur mais ne permet pas de quantifier, à
elle seule, la gêne introduite. Pour estimer la puissance acoustique d’un bruiteur il existe quatre
modes expérimentaux principaux:

• mesure de pression en champ libre,


• mesure de pression en chambre réverbérante,
• mesure de pression avec correction de l’influence de l’environnement,
• mesure d’intensité acoustique locale (mesure par points ou par balayage).
Chaque mode expérimental a fait l’objet de normes nationales (AFNOR) ou internationales (ISO).

6.5.1. Puissance acoustique - Méthode “ pression ”

En environnement industriel, mode opératoire


1/ Caractérisation de l’environnement (réverbération, absorption)
2/ Caractérisation des bruiteurs secondaires (bruit de fond)
3/ Choix de la surface de mesure et du nombre de points de contrôle hémisphère, parallélogramme.
4/ Mesure du niveau de pression en chaque point du maillage
5/ Estimation de la puissance acoustique
• correction de bruit de fond,
• calcul de la pression acoustique moyenne,
• correction d’environnement,
• calcul de la pression surfacique moyenne,
• estimation de la puissance acoustique.

6.5.2. Caractérisation du bruit des équipements

Pour des matériels neufs installés sur site il est nécessaire d’établir des fiches d’information
concernant le bruit. La directive européenne 86-188 CE autorise l’utilisation de codes de mesures
nationaux ou internationaux. La norme NF EN ISO 11202 définit les conditions de mesurage des
niveaux sonores en milieu de travail. La norme NF EN ISO 9614 partie 1 définit les conditions
d’estimation de la puissance acoustique des équipements. Le choix de l’une ou de l’autre dépend du
type d’équipement, ses dimensions (grande ou petite taille) et son mode de fonctionnement
(stationnaire ou non).

6.5.3. Niveau sonore en milieu de travail

La norme NF EN ISO 11202 spécifie les conditions de mesurage des niveaux sonores en
milieu de travail. Elle permet d’obtenir un indicateur acoustique représentatif de l’exposition sonore
quotidienne.
Si le niveau sonore du bruit de fond est trop élevé ou s’il y a des bruits parasites non stationnaires il
est nécessaire d’arrêter les autres activités dans l’atelier lors des mesures. Si le local de mesure est
trop réverbérant il peut être envisageable d’apporter des termes correcteurs aux mesures brutes
(norme NF EN ISO 11204).

6.5.4. Estimation de la puissance acoustique

La norme NF EN ISO 9614 partie 1 définit les conditions d’estimation de la puissance


acoustique du nouvel équipement.
Si le niveau sonore est supérieur à une valeur limite, par exemple 85 dBA, il est nécessaire
d’estimer la puissance sonore de l’équipement qui est la seule données intrinsèque à la machine.
La procédure de test consiste à mesurer les intensités acoustiques actives normales à la surface de
référence de l’équipement. Par définition la puissance acoustique émise par une source de bruit est
égale à l’intégrale, sur une surface de contrôle entourant la source, du produit scalaire du vecteur
intensité acoustique par la surface élémentaire associée.
6.6. Etiquetage acoustique
Depuis Janvier 1995 les appareils et les machines produites ou commercialisées dans la
Communauté Européenne doivent répondre aux exigences de la directive européenne 89 392 / EEC
concernant le bruit. Cette directive précise le type d’étiquetage que doit comporter les équipements.
Quatre classes ont été définies en fonction du niveau sonore rayonné, elles concernent:
• le niveau de pression sonore pondéré A:
• le niveau de puissance sonore pondéré A:
• le niveau sonore maximal:

6.7. Psychoacoustique
Il est possible de mesurer l'intensité d'un bruit (en dB), et ainsi de quantifier la gêne
occasionnée par ce bruit. Ce moyen d'évaluation ne prend par contre pas en compte la perception
subjective de ce bruit par l'homme, c'est alors le rôle de la psychoacoustique.
Un certain nombre de para mètres ont été définis afin de mieux rendre compte la part
subjective du jugement de la qualité sonore d'un bruit par l'être humain.
Ces principaux paramètres sont:

Le spectre en bandes Bark est un moyen de représentation qui tient compte de la résolution
fréquentielle de l'oreille humaine. Pour ce faire, on découpe le spectre audible en 24 bandes
critiques ou bandes bark. Ces bandes de largeurs variables permettent de mieux rendre compte de la
perception auditive.
6.8. Instrumentation

Les microphones à condensateur sont sensibles à des différences de pression entre les deux
plaques d’un condensateur. La cellule microphonique se compose d’un diaphragme métallique fin
placé à proximité d’une plaque arrière rigide. Les deux éléments sont électriquement isolés l’un de
l’autre et forment, en présence d’une tension de polarisation continue, les deux armatures d’un
condensateur. Les variations de pression acoustique entraînent un déplacement du diaphragme qui
module la capacité du condensateur à la fréquence des ondes acoustiques.

Figure 10
Avantages
Réponse en fréquence plate,
Réponse en fréquence étendue,
Bonne dynamique,
Bonne sensibilité.
Inconvénients
Sensibilité électromagnétique,
Sensibilité à l’humidité,
Fragilité,
Coût.

Figure 11

6.9. Mesures
6.9.1.Champ libre
La puissance acoustique d’une source sonore est l’énergie acoustique par unité de temps
transmise par la source de bruit à la masse d’air qui l’entoure: W  SI
En champ libre, la propagation des ondes sonores se fait dans toutes les directions sans
rencontrer d’obstacle, en un point de l’espace l’intensité sonore est de la forme:

Figure 12
En champ libre les niveaux acoustique décroissent de 6dB par doublement de la distance.

6.9.2.Réverbération
Ce phénomène est caractérisé par la poursuite de la propagation du son dans des volumes
fermés après arrêt de l’excitation. La durée du phénomène est quantifié par le temps de
réverbération. C’est exactement le temps au bout duquel le niveau acoustique à décru de 60dBlin
dans le local (1/1000 de sa valeur initiale).
Attention l’écho répète le bruit alors que la réverbération le prolonge.
On définit le facteur d’absorption  du matériau considéré comme le rapport entre la
puissance acoustique absorbée par la paroi et la puissance acoustique incidente.:

 On a 0    1 (du fait que Wabsorbée  Wincidente)


  = 1 correspond à un matériau parfaitement absorbant (ex : un trou dans la paroi)
  = 0 correspond à un matériau parfaitement réfléchissant (ex : béton)
  varie en fonction de la fréquence considérée. On donne en général les valeurs de par bande
d’octave (63, 125, 250 ...)

De même que l’on a défini la notion de facteur d’absorption pour un matériau donné, on définit
de façon plus globale l’aire d’absorption équivalente A d’une salle : où i est l’indice de
chaque surface des différents matériaux qui composent la salle , i est le facteur d’absorption du
matériau de la surface Si. A s’exprime en m2.

 Quand l’aire d’absorption équivalent est égale à l’aire de la salle (ie : les coefficients i sont
tous égaux à 1) on parle de salle anéchoïque (ou chambre sourde).
 Quand, au contraire, l’aire d’absorption équivalente de la salle est nulle (ie : les coefficients i
sont tous nuls) on parle de salle réverbérante.

formule de Sabine: Temps de réverbération


où V est le volume de la salle et A son aire d’absorption équivalente.

La mesure du temps de réverbération permet de définir expérimentalement le coefficient


d’absorption moyen du local.

6.9.3.Niveau de pression en espace clos


Le niveau de pression acoustique en espace clos dépend de 2 paramètres principaux qui sont
la puissance acoustique du bruiteur et l’absorption du local de mesure.
Un premier paramètre caractéristique du local de mesure est sa constante acoustique R qui
dépend de ses caractéristiques géométriques et des coefficients d’absorption des différents éléments.

La position du bruiteur dans le local de mesure influe également sur le niveau sonore présent dans
le local, chaque position est caractérisée par un coefficient de directivité Q ou coefficient de
rayonnement.
En espace libre au centre de la pièce: Q=1
Sur un plan réfléchissant: Q=2
Contre au mur au niveau du plancher: Q=4
Dans un coin du local sur le plancher: Q=8
En un point du local, le niveau de pression acoustique mesuré dépendra donc de:
du niveau de puissance sonore de la source
de la localisation de la source dans le local d’essai
de la constante acoustique du local (donc de son absorption moyenne)
Si le point d’écoute est proche de la source, le niveau de pression acoustique sera fortement
dépendant de la position du bruiteur et de la distance de mesure:

Si le point d’écoute est éloigné de la source, le niveau de pression acoustique sera fortement
dépendant du champ réverbéré du local et donc de ses caractéristiques d’absorption.

Distance critique
La distance critique pour laquelle le point d’écoute est influencé par les deux phénomènes est
de la forme:

Figure 13
Valeurs de coefficients d’absorption acoustique moyens
6.10. Isolation acoustique
L’isolation acoustique brute, à une fréquence donnée ou dans une bande fréquentielle
limitée, caractérise l’isolation phonique d’un local vis à vis des bruits émis dans un autre local. Elle
se calcule à partir de la différence des niveaux de pression acoustique existante entre les deux
locaux, elle est de la forme:

Figure 14
Pour aller du local d’émission au local de réception, les ondes sonores suivent différents
chemins. Dans le cas de locaux contigus, on distingue deux voies de propagation principales qui
sont la voie directe à prédominance acoustique et la voie indirecte à prédominance vibratoire ou
solidienne. L’isolation acoustique brute, du local 2 vis à vis du local 1, n’est pas la même que celle
du local 1 vis à vis du local 2. Si L1 est fixé, il dépend des sources extérieures, L2 va dépendre du
pouvoir d’absorption du local de réception. Pour des locaux d’habitation on admet que la durée de
réverbération est de 0.5 à 1 seconde à toutes les fréquences.
Cependant, il faut appliquer à l’isolation acoustique brute un terme correctif permettant de connaître
l’isolation acoustique normalisée, elle est de la forme :
Si l’on ne s’intéresse qu’à la transmission acoustique directe, il est nécessaire de connaître le
facteur de transmission qui est une grandeur propre à la paroi de séparation et est indépendante des
locaux d’émission et de réception:

On utilise souvent la notation logarithmique, c’est l’indice d’affaiblissement acoustique, il est


inversement proportionnel au facteur de transmission:

Il est possible de déduire l’indice d’affaiblissement acoustique de la paroi de séparation de


l’isolation acoustique brute du local de réception vis à vis du bruit produit dans le local d’émission
en éliminant l’influence du local de réception, de la surface de la paroi de séparation et des
transmissions indirectes:

A: est l’aire d’absorption équivalente du local de réception


Pour des locaux d’habitation ou de travail, le terme correctif dépendant des transmissions indirectes
est d'environ 5 à 6dBlin.

Figure 15
Autres paramètres
Pour estimer le niveau sonore dans une installation industrielle et pour évaluer la possibilité de
nuisance on utilise couramment 2 paramètres globaux :
* le niveau sonore global pondéré A,
* le niveau sonore d’intelligibilité de la parole ou speech interference level index.

Environnement
Nous avons vu que la simple mesure du niveau sonore n’est pas suffisante pour caractériser
l’environnement d’un bruiteur, il faut pondérer ce niveau par la durée du ou des phénomènes
bruyants.

6.11.Valeurs normalisées
6.11.1.Niveau sonore continu équivalent Leq
La grandeur normalisée la plus souvent utilisée est le niveau sonore continu équivalent (pondéré
A ou non). Il définit le niveau continu de pression acoustique mesuré pendant l’intervalle de temps
T.

6.11.2.Niveau d'exposition sonore SEL


Il existe également le niveau d’exposition sonore (SEL), c'est le niveau de pression acoustique
mesuré pendant un intervalle de temps de 1 seconde.
Il est possible d’estimer le niveau d’exposition sonore par rapport au niveau sonore énergétique
moyen:

6.11.3.Niveaux de bruit statistiques


Enfin, pour compléter la caractérisation d’un environnement sonore, il est nécessaire
d’utiliser les niveaux de bruit statistiques. Ce sont les niveaux de bruits dépassés pendant N% de la
durée totale de la mesure.
L10 définit les "pics" par rapport au niveau sonore moyen.
L90 définit le bruit de fond au point de contrôle.

6.12.Exposition sonore
Le niveau sonore continu équivalent permet, outre la caractérisation de l'environnement
sonore, d’estimer les émergences. L’émergence est évaluée en comparant le niveau de pression
acoustique continu équivalent du bruit ambiant (pondéré A ou non), en présence du bruit particulier,
avec le niveau de pression acoustique continu équivalent du bruit résiduel:

6.12.1.Limites d’exposition des travailleurs


La réglementation est abondante, lorsque l’exposition sonore quotidienne (pour 8 heures)
subie par un travailleur dépasse le niveau de 85dB(A) ou lorsque la pression acoustique de crête
dépasse le niveau de 135dB, des protections individuelles doivent être mises à sa disposition. Il faut
alors adapter les signaux sonores de danger en fonction de ces protections.
Lorsque l’exposition sonore quotidienne (pour 8 heures) subie par un travailleur dépasse le
niveau de 90dB(A) ou lorsque la pression acoustique de crête dépasse le niveau de 140dBlin,
l’employeur prend toutes les dispositions pour que les protections individuelles soient utilisées
(affichage, règlement intérieur, …). Il doit également mettre en oeuvre une prévention collective.
Le risque de surdité croit avec le niveau acoustique continu équivalent et le nombre d’années
d’exposition. L’exploitation de la méthode de mesure, et l’utilisation du principe d’égale énergie
permettent de proposer les limites suivantes :
Sons continus

6.12.2.Installations classées
La loi définit des indicateurs de gêne et détermine des valeurs limites que doivent respecter
les installations industrielles ou agricoles classées, c’est à dire soumises à autorisation ou
déclaration préfectorale de fonctionnement. Ces valeurs limites sont fonction de la zone
géographique et de la période de la journée. Les contrôles de dépassement sont établis à partir
des mesures de LAeq :

La valeur de base est L0 = 45dB(A)

6.12.3.Correction correspondant à la période de la journée


Ancienne réglementation

La norme de référence (NF S 31-010 de Décembre 1996) introduit 2 corrections aux mesures sur
site en fonction de la gêne ressentie (aspect subjectif) :
♦si présence de bruits impulsionnels : de +3 à +10dBlin,
♦si présence de sons purs : +5dBlin
Les installations soumises à cette réglementation sont les suivantes :
" carrières,
" cimenteries,
" papeteries,
" verreries et cristalleries,
" installation de traitement (incinération, compostage) ou de stockage et de transit de résidus urbains
ou de déchets industriels,
" établissements d’élevage,
" installation d’incinération de cadavres d’animaux visées par l’arrêté du 4 Mai 1992,
" installations de traitement de surface.

6.13.Conception acoustique silencieuse


6.13.1.Approche globale
Pour concevoir un équipement silencieux, il faut prendre en compte l'équipement global
avec l'ensemble de ses fonctions et de ses liaisons avec l'extérieur. L'approche globale de
l'équipement permet d'établir l'état des lieux acoustique pour apprécier les paramètres importants à
prendre en compte lors du développement du produit.

On peut distinguer 7 zones d'intérêt:


* les fuites acoustiques,
* le rayonnement de l'enveloppe,
* le champ confiné,
* les bruiteurs internes,
* l'ossature de l'équipement,
* les liaisons externes,
* la ventilation.

Figure 16
6.13.2.Transfert acoustique direct
Les fuites acoustiques correspondent au transfert acoustique direct entre l'intérieur de
l'équipement et le milieu ambiant via des zones de mauvaise étanchéité ou des orifices .
Exemples
Grille d'aération
Echappement
Trappe de visite
Imprimante
Lecteur de cartouche
Solutions
Capotage
Ecran amovible
Mise en place de silencieux
6.13.3. Isolation acoustique de l'enveloppe
Enveloppe
paroi simple
paroi double

a)Paroi simple
Une paroi simple infinie peut être assimilée à un piston indéformable, sous l'effet d'une onde
incidente, cette paroi est mise en mouvement, il y a alors rayonnement dans le milieu ambiant.
L'isolation acoustique d'une telle paroi croit en fonction de:
- la fréquence,
- la masse surfacique.
L'isolation acoustique croit de 6dB par doublement de la masse surfacique.
L'isolation acoustique croit de 6dB par doublement de la fréquence.
Les ondes acoustiques d'incidence rasante seront moins atténuées que les ondes d'incidence normale
à la paroi. Dans le cas où le champ acoustique incident frappant la paroi est diffus, la sommation
des énergies incidentes sous tous les angles possibles permet de déterminer l'indice
d'affaiblissement. Dans la pratique on trouve que cet indice est inférieur de 5 à 10dB par rapport à
l'indice d'affaiblissement théorique pour des ondes incidentes normales.

Figure 17

La figure ci dessus montre une diminution, ou un palier, dans la courbe d’affaiblissement d’une
paroi autour de la fréquence critique (fc). Après cette fréquence critique la courbe a une pente plus
importante.

Une paroi n'est jamais infinie, aussi, en fonction de la fréquence, il existe 2 points singuliers pour
lesquels on observe une perte d'isolation acoustique, ce sont:
- les fréquences de résonance de la paroi,
- les fréquences critiques.
Les fréquences de résonance de la paroi sont situées en basse fréquence, plus la paroi est grande, et
plus ces fréquences sont faibles. Elles dépendent, des dimensions de la paroi, de la rigidité à la
flexion du matériau la constituant et de sa masse surfacique. Le second effondrement de l'isolation
acoustique de la paroi est dû à la propagation des ondes de flexion dans la paroi. Une déformation
locale se propage dans toute la paroi sous forme d'ondes libres, pour une paroi de faible épaisseur,
se sont des ondes de flexion. Ces fréquences critiques dépendent uniquement des caractéristiques du
matériau constituant la paroi et de sa masse surfacique. Elles se situent en haute fréquence.
La loi des masses exprime une double relation :
 l’atténuation d’une paroi est fonction croissante de la fréquence du signal étudié.
 l’atténuation d’une paroi est fonction croissante de sa masse surfacique

Cette loi des masses est utilisée dans le bâtiment sous forme d’abaques, tous générés à partir de
mesures, résumables par la formule approximative R  22,5  13,3 log( f . m) valable pour des
pièces normalement meublées dans les intervalles indiqués ci dessous.
R est l’atténuation (exprimée en dB)
f est la fréquence du signal (exprimée en Hz) 100  f  5000
m est la masse surfacique de la paroi (exprimée en kg/m2) 1  m  1000

250 Hz 500 Hz 1000 Hz 2000 Hz


PAROIS R R R R
R est donné en dB(A)
Double vitrage 2,5 - 3 - 2,5 (mm) -24 -26 -40 -55
Brique pleine 22 cm -49 -57 -68
Béton banché 20 cm -50 -60 -71
Briques pleines de 11 cm enduites sur deux faces -42 -45 -49 -55
Brique plâtrière 7 cm enduite sur deux faces -31
Cloison alvéolaire 7,2 cm -29
Carreau de plâtre plein 7 cm -31 -37 -49
Cloison sur ossature 7,2 cm -36
Panneau de fibre minérale e = 1 cm -1
Panneau de fibre minérale e = 2 cm -2
Panneau de fibre minérale e = 4 à 8 cm -4
Panneau de fibre minérale e = 8 à 12 cm -5
Panneau de fibre minérale e = 16 à 20 cm -8

b)Paroi double
Un ensemble "double paroi" est un système masse - air - masse équivalent à un système
mécanique constitué de deux masses m1 et m2 réunies par un ressort possédant la rigidité du
matériau séparant les deux parois. L'indice d'affaiblissement dépend donc de ces trois paramètres:
masse surfacique de la première paroi,
masse surfacique de la seconde paroi,
rigidité du matériau séparant les deux parois.

Pour des fréquences supérieures à la fréquence de résonance du système (système mécanique


constituée par deux masses reliées entre elles par un ressort) l'indice d'affaiblissement croit de
18dBlin par octave, à comparer aux 6dBlin par octave de la simple paroi. Pour des fréquences
inférieures à cette fréquence de résonance, l'indice d'affaiblissement suit la loi de masse classique
d'une simple paroi de masse m1+m2. Plus haut en fréquence, il apparaît des zones faibles pour
lesquelles on observe une perte d'isolation acoustique, ces zones fréquentielles correspondent aux
fréquences de résonance de cavité dépendant essentiellement de la distance de séparation entre les
deux parois.
c)Paroi composite

Dans le cas de plusieurs parois de coefficient T i et d’aire Si , le coefficient total est donné par

d) Résonateurs à membranes
Utilisés dans l’absorption des graves et des médiums, ils sont constitués d’un panneau fin
fixé à distance du mur par une fixation périphérique étanche (tasseaux).
La formule approximative donnant la fréquence de résonance d’un tel système est

c = célérité du son (m/s)  = masse volumique de l’air (kg/m3)  1,21 à 20 °C


m = masse surfacique de la membrane (kg/m2) et d = distance de fixation au mur (m)
Valeurs le plus couramment utilisées :
- panneaux d’isorel dur ou de contreplaqué
- épaisseurs de 3 mm à 5 mm
- dimensions  1 m
- Tasseaux bois avec lame d’air 5 à 7 cm
Allure du coefficient d’absorption A, fonction de f (Hz)

Figure 18

e) Résonateurs de Helmholtz
Généralement utilisés dans l’absorption des graves et des médiums, ce sont des
cavités sphériques ou cubiques de volume V débouchant à l’air libre par un col de section S
et de longueur L.

Figure 18
Bien que théorisé récemment, ce principe était déjà connu de l’antiquité. Des textes ont été
retrouvés, décrivant l’emploi d’amphores comme résonateurs et de résonateurs amortis formés
d’urnes partiellement remplies de cendres.
Plus récemment, Lord Rayleigh a mis en évidence des termes correcteurs d’effet d’extrémité
(d’origine aérodynamique), à la formule de Helmholtz. Cette formule, valable pour des cols
cylindriques, est celle qu’a reprise puis adaptée Snyder bien plus tard pour en faire la formule de
calcul des évents d’enceintes Bass-reflex.
6.14.Rayonnement acoustique de l'enveloppe
La vibration d'un petit objet n'engendre généralement pas un bruit intense car le volume d'air
mis en mouvement est lui aussi petit. Cependant, si cet objet est relié à un panneau de grandes
dimensions, l'énergie vibratoire est transformée bien plus efficacement en son aérien car la vibration
est transmise sur une surface beaucoup plus grande.
Action sur la structure (amortissement)
Action sur la structure (rigidification)
Suppression des voies de transfert solidien (découplage)

6.14.1.Actions sur la structure


Si un panneau est mis en vibration, l'amplitude de cette vibration et donc le niveau sonore
diminuent avec le temps. La vitesse de décroissance dépend de l'amortissement interne du
matériau. Plus celui-ci est élevé, plus la diminution du niveau sonore est rapide.
L'amortissement a également une influence sur le niveau sonore maximal pouvant être atteint
avec une excitation donnée. Un panneau qui possède un bon amortissement ne peut être excité
de façon importante car les résonances sont réduites. Il est à noter que les parois vibrantes de
grandes dimensions présentent souvent des résonances en basse fréquence difficiles à amortir.
6.14.2.Mise en œuvre
Si les parois sont raidies, les résonances sont alors décalées vers les fréquences supérieures, plus
faciles à amortir (ce n'est plus un grand panneau lisse, mais plusieurs petits panneaux séparés par les
raidisseurs)

meilleur amortissement (couche de matériau amortissant)


meilleur amortissement (structure sandwich)
raidisseur (nervure)

6.14.3.Découplage
Il faut minimiser les sollicitations vibratoires qui transitent vers l'enveloppe de l'équipement via
l'ossature de l'ensemble.
Solutions
machine vibrante montée sur ressorts isolants
machine vibrante montée sur des plots en élastomère
système actif de contrôle des vibrations au niveau des points de fixation

6.14.4.Champ confiné

Facteurs aggravants
parois réfléchissantes
parois parallèles entre elles

Solutions
absorption acoustique
modification de la géométrie interne

Les rayonnements acoustiques propres aux différentes sources sonores situées à l'intérieur de
l'équipement se conjuguent pour produire un champ acoustique complexe qualifié de confiné ou
réverbéré. Cette notion est importante car, en terme d'isolation acoustique, il s'agit bien d'affaiblir
le niveau de bruit global situé à l'intérieur de l'équipement. Ce niveau sera d'autant plus important
que les parois seront réfléchissantes et parallèles entre elles.

6.14.5.Matériaux poreux et fibreux


L'absorption acoustique des matériaux fibreux est plus élevée en haute fréquence qu'en basse
fréquence. L'absorption acoustique aux fréquences aiguës est pratiquement indépendante de
l'épaisseur du matériau. Alors qu'en basse fréquence, cette absorption acoustique augmente avec
l'épaisseur. Un matériau sera qu'autant plus absorbant qu'il sera capable de transformer l'énergie
acoustique incidente en chaleur par frottement interne. En règle générale, le coefficient d'absorption
acoustique n'est pas le même suivant que le matériau fibreux est placé contre la paroi ou à une
certaine distance de celle-ci. La disposition contre la paroi est la plus défavorable puisque contre
celle-ci, la vitesse des particules d'air est nulle pour les ondes incidentes normales.

6.14.6.Panneau fléchissant
Les diaphragmes sont constitués de panneaux qui sont mis en vibration sous l'effet des ondes
acoustiques. Ils sont généralement utilisés dans les moyennes et basses fréquences. Pour des
panneaux de grandes dimensions, la fréquence de résonance du système dépend de l'épaisseur de la
lame d'air entre le panneau et la structure arrière rigide et de la masse surfacique du panneau. Cette
fréquence sera d'autant plus élevée que la masse surfacique sera importante et que l'épaisseur de la
lame d'air est grande. C'est à cette fréquence qu'il y a le maximum d'absorption. Ces panneaux
réfléchissants seront d'autant plus efficaces que la structure arrière sera rigide.

6.14.7.Résonateur
Un résonateur est constitué d'un piquage de faible dimension appelé "col" monté sur un
volume fermé appelé "corps". Les ondes de pression et de dépression mettent en mouvement la
masse d'air du col. L'air enfermé dans le corps du résonateur joue le rôle d'un ressort. Une partie de
l'énergie sonore sert à mettre en mouvement cette masse d'air et se dissipe en partie en chaleur par
suite des frottements de l'air sur les parois du col. Le spectre d'absorption acoustique de ce type de
résonateur est très étroit. La fréquence de résonance, pour laquelle l'absorption est maximale,
dépend de la surface du col, la longueur du col, le rayon du col et le volume du corps.

6.14.8.Géométrie interne
L'intérieur de l'équipement s'apparente à une cavité parallélépipédique au sein de laquelle
pourrait se former un régime d'ondes stationnaires pour certaines fréquences, dû à plusieurs
réflexions sur les surfaces internes. L'absorption acoustique est un bon moyen pour réduire ces
dernières, mais, il est également possible de rompre ce principe de réflexions multiples en
introduisant une géométrie irrégulière à l'intérieur de l'équipement.

6.14.9.Rayonnement des supports internes


Ce phénomène va dans le sens d'une augmentation du champ acoustique confiné. Ces
supports sont destinés à recevoir en général les équipements électroniques légers, les équipements
lourds étant, en priorité, fixés au châssis. Il faut de préférence remplacer ces panneaux simples par
de nouveaux panneaux perforés ou à surface discontinue. Un panneau uni émet du bruit sans
entrave à partir de toute sa surface, car la pression sonore ne peut être atténuée partiellement par la
pression sonore de signe contraire (opposition de phase) exercée par l'autre surface, que le long des
quatre côtés. Si le panneau est perforé, la surface susceptible d'émettre du bruit est moins
importante et les possibilités de réduction de bruit par annulation des pressions sont accrues. On
peut également utiliser des panneaux en treillis métallique. Pour des raisons similaires, les panneaux
rectangulaires émettent moins de bruit que les panneaux carrés de même surface.

6.14.10.Liaisons externes
La transmission du son peut se faire éventuellement par les canalisations ou les câbles
électriques. L'isolation contre les vibrations la plus efficace peut être rendue totalement vaine si les
vibrations sont transmises par les canalisations.
Origines
tuyauterie
conduites électriques
gaines d'alimentation
gaines de ventilation
Solutions
flexibles
raccord flexibles
manchons
supports élastiques

6.14.11.Ecoulement d'air
a)Nature de l'écoulement
L'étude expérimentale du mouvement d'un fluide dans une conduite montre qu'il existe deux
régimes d'écoulement différents:
- l'écoulement laminaire,
- l'écoulement turbulent.
Le passage de l'un à l'autre se produit brusquement pour une vitesse critique lorsque l'on augmente
progressivement la vitesse de circulation. La vitesse critique dépend du diamètre de
la conduite tubulaire et de la viscosité cinématique du fluide. Elle est atteinte pour une valeur
critique du nombre de Reynolds (sans dimension).

b)Système de ventilation
Les causes aérauliques du bruit dû à la ventilation sont:
1• mouvement de la roue
2• turbulence de l'écoulement
3• giration de l'écoulement dans le conduit
4• instabilité de l'écoulement
Les fréquences pures caractéristiques du bruit dû à la ventilation sont fonction de:
du nombre de pales du rotor
du nombre d'obstacles fixes sur le stator
d'une combinaison de ces deux derniers nombres
de la dimension des obstacles dans le conduit (fréquence de Strouhal)
c)Conduits
Les ventilateurs sont à l'origine de turbulences qui émettent du bruit. De plus, les
turbulences déjà présentes sont aggravées et le bruit amplifié. Il faut donc une distance suffisante
entre la source de turbulence et le ventilateur afin de réduire le bruit rayonné. Ce bruit lié aux
turbulences décroît en fonction de la distance dans un conduit si il n'y a pas d'obstacles fixes, de
dérivations ou de coudes.
Sources de turbulences
obstacles en amont
soupapes
coudes
changement de section
grille
Solutions
Pour atténuer ces bruits il existe différents types de silencieux:
capacités en série
capacités en dérivation (résonateur)
atténuation par absorption
résonateur à colonne ¼ d'onde
atténuation par interférence
6.14.12.Sources sonores internes
Les principaux bruiteurs que l'on peut rencontrer dans l'industrie sont les suivants:
6.15.Caractérisation du bruit des équipements
Pour des matériels neufs installés sur site il est nécessaire d’établir des fiches d’information
concernant le bruit. La directive européenne 86-188 CE autorise l’utilisation de codes de mesures
nationaux ou internationaux.
La norme NF EN ISO 11202 définit les conditions de mesurage des niveaux sonores en milieu de
travail. La norme NF EN ISO 9614 partie 1 définit les conditions d’estimation de la puissance
acoustique des équipements. Le choix de l’une ou de l’autre dépend du type d’équipement, ses
dimensions (grande ou petite taille) et son mode de fonctionnement (stationnaire ou non).
6.15.1.Niveau sonore en milieu de travail
La norme NF EN ISO 11202 spécifie les conditions de mesurage des niveaux sonores en
milieu de travail. Elle permet d’obtenir un indicateur acoustique représentatif de l’exposition sonore
quotidienne.
Mise en oeuvre
* identification des emplacements de recette de l’équipement,
* vérification du matériel de mesure,
* caractérisation de l’environnement sonore (bruit de fond),
* caractérisation de l’environnement sonore (réverbération),
*mesurage des niveaux sonores sur des durées représentatif du fonctionnement de l’équipement
(niveau de pression continu équivalent pondéré A et niveau sonore de crête pondéré C),
* fourniture des données de base (niveaux sonores globaux Leq,A et Lcrête),
* fourniture annexe (évolution temporelle et décomposition fréquentielle).
Si le niveau sonore du bruit de fond est trop élevé ou s’il y a des bruits parasites non stationnaires il
est nécessaire d’arrêter les autres activités dans l’atelier lors des mesures. Si le local de mesure est
trop réverbérant il peut être envisageable d’apporter des termes correcteurs aux mesures brutes
(norme NF EN ISO 11204).
6.15.2.Exemples d’aménagements
Dans un atelier comportant une machine bruyante, les travaux auront pour objectifs
successifs l’isolation acoustique de la machine (commencer par combattre la conduction solidienne
puis analyser le spectre du bruit émis pour choisir le type d’absorbant ou/et résonateurs à mettre en
œuvre ), puis la correction acoustique du reste de l’atelier en vue de prévenir la propagation
aérienne des bruits restants. L’aménagement de l’atelier est alors considéré dans sa globalité.
Présence de boxes aux parois absorbantes. Utilisation possible : supports de documents
Présence de panneaux aériens. Utilisation possible : support d’affiches de sécurité, efficace dans les
ateliers aux plafonds hauts. Attention : Un des problèmes est le classement au feu des matériaux
utilisés.

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