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André Giroux
Département de Mathématiques et Statistique
Université de Montréal
Décembre 2009
1 Introduction
1. Vérifier que la fonction
x 7→ IQ (x)
est partout discontinue.
Solution. Quel que soit x0 , on a
x 7→ x IQ (x).
|x IQ (x)| ≤ |x|.
E0 = Qc , Em = Q et Ek = ∅ si 0 < k < m.
4. Montrer que
n
IQ (x) = lim lim (cos m!πx) .
m→+∞ n→+∞
Solution.
1
Si x ∈
/ Q, pour tout m, quel que soit k ∈ Z,
m!πx 6= kπ
m!πx = 2km π
5. Calculer Z 1
(cos m!πx)n dx
0
puis Z 1
n
lim lim (cos m!πx) dx .
m→+∞ n→+∞ 0
Solution.
Si n est pair, on a
Z 1 Z m!π Z π
n dy
n 1
(cos m!πx) dx = (cos y) = (cos y)n dy
0 0 m!π π 0
Z π n
1 1 X n 1 n
= cos(n − 2k)y dy = n
π 0 2n k 2 n/2
k=0
2
2 Parties mesurables de R
1. Montrer que tout recouvrement d’un ensemble K ⊆ R compact (fermé
et borné) par des ensembles ouverts contient un sous-recouvrement
fini.
Solution. Soit {Oα }α∈A un recouvrement ouvert de K. Si K ⊆ [a, b],
les intervalles ouverts dont se composent les ensembles ouverts K c et
Oα forment un recouvrement de [a, b]. Si {I1 , I2 , . . . , In } constitue un
recouvrement fini de [a, b] par certains de ces intervalles, au plus n des
ensembles Oα pourront être choisis de façon à recouvrir K.
2. Si E ⊆ R et k ∈ R,
kE = {y | y = kx , x ∈ E}.
λ∗ ({0}) = 0 λ∗ (E).
Si k > 0,
( )
X [
λ∗ (kE) = inf (bn − an ) kE ⊆ ]an , bn [
n n
( )
X1 1
[ 1 1
= k inf bn − an E⊆ ] an , bn [ = k λ∗ (E).
n
k k n
k k
Si enfin k < 0,
( )
X [
λ∗ (kE) = inf (bn − an ) kE ⊆ ]an , bn [
n n
( )
X1 1
[ 1 1
= −k inf an − bn E⊆ ] bn , an [ = |k| λ∗ (E).
n
k k n
k k
3
Solution. Il est évident que la fonction µ∗ est monotone, invariante
sous translation et qu’elle préserve la longueur des intervalles. Elle
n’est cependant pas sous-additive comme le montrent les relations
[0, 1] = ([0, 1/4] + [3/4, 1]) + [1/4, 3/4]
et
µ∗ ([0, 1]) = 1 > 1/4 + 1/2 = µ∗ ([0, 1/4] + [3/4, 1]) + µ∗ ([1/4, 3/4]).
de mesure finie
+∞
X 1
λ(E) = = 1.
2k
k=1
4
7. Un ensemble de mesure nulle peut-il être ouvert ? Doit-il être fermé ?
Solution. Puisque
!
X X
λ ]ak , bk [ = (bk − ak ),
k k
λ(E) < .
Si E est mesurable, on a
et donc
λ∗ (O E c ) < .
Réciproquement, considérons l’ensemble mesurable
\
G= O1/n .
n∈N
5
Alors G = E + N où λ∗ (N ) = λ∗ (GE c ) = 0. Donc E = GN c est
mesurable.
Cas où λ∗ (E) = +∞.
Posons In = ] − n, n[ , En = EIn . Alors λ∗ (En ) < +∞. Si O est un
ensemble ouvert tel que E ⊆ O et λ∗ (OE c ) < , on a
6
On aura donc [
E= Fn + N
n∈N
où !c ! !
[ \
λ(N ) = λ E Fn =λ Fnc E = 0.
n∈N n∈N
11. Soit µ : LR → [0, +∞] une fonction additive. Montrer qu’elle est
nécessairement croissante et sous-additive.
Solution. Si E ⊆ F , on a F = E + F E c et donc, par additivité,
dans ce cas. Si tous les ensembles En sont finis, leur réunion est finie
s’ils sont en nombre fini et elle est infinie sinon. Dans le premier cas,
!
X X
µ En = µ(En ) < +∞
n n
7
et dans le deuxième
!
X X
µ En = µ(En ) = +∞.
n n
E1 ⊇ E2 ⊇ E3 ⊇ · · · ,
entraı̂ne
λ(Fn ) = λ(E1 ) − λ(En )
et
\ \
λ(E1 ) = λ En + λ E1 ( En )c
n≥2 n≥2
entraı̂ne
\ \
λ E1 ( En )c = λ(E1 ) − λ En .
n≥2 n≥2
Par suite,
\
lim λ(En ) = λ En .
n→+∞
n≥1
8
14. Une fonction µ : LR → [0, +∞] possède la propriété d’additivité finie
si, pour toute suite disjointe finie {Ek }1≤k≤N ,
N N
!
X X
µ Ek = µ(Ek ).
k=1 k=1
µ : LR → [0, +∞]
{x | f (x) > r}
9
3. Soit f : (a, b) → R une fonction monotone. Montrer qu’elle est mesu-
rable.
Solution. L’ensemble {x | f (x) > α} est un intervalle.
4. Soient f : R → R une fonction mesurable et x0 ∈ R. Montrer que la
fonction x 7→ f (x + x0 ) est mesurable.
Solution. On a
La série
+∞
X
λ({x | (k − 1) ≤ |f (x)| < k})
k=1
10
étant convergente, il existe N ∈ N tel que
X
λ({x | (k − 1) ≤ |f (x)| < k}) <
k≥N
8. Montrer que toute fonction mesurable est limite simple d’une suite de
fonctions mesurables étagées.
Solution. Décomposons la fonction suivant ses parties positives et négatives :
f = f + − f −.
où n
n2
X k−1
ϕn = IEn,k − c IE
2n
k=1
avec
c = − inf{f (x) | x ∈ E}
et
k−1 k
En,k = {x ∈ E | n
− c ≤ f (x) < n − c}.
2 2
La convergence est uniforme en vertu des inégalités :
1
0 ≤ f − ϕn ≤ .
2n
11
4 Intégration sur R
1. Soit f ∈ L1 (R). Montrer que, pour tout x0 ∈ R, la fonction x 7→
f (x + x0 ) est intégrable et
Z +∞ Z +∞
f (x + x0 ) dx = f (x) dx.
−∞ −∞
12
Alors Z Z
|f − (φ − ψ)| = |(f + − φ) − (f − − ψ)| < .
E E
et Z Z Z Z
f− g= (f − g) = (f − g) = 0.
E E E EN c
7. Montrer que l’on peut avoir inégalité stricte dans le lemme de Fatou.
Solution. Soit E ⊆ [0, 1] un ensemble mesurable tel que 0 < λ(E) < 1.
Soit
IE si n est pair
fn (x) =
I[0,1]E c si n est impair .
Alors
Z 1 Z 1
lim inf fn = 0 , lim inf fn = inf {λ(E), 1 − λ(E)} > 0.
0 n→+∞ n→+∞ 0
13
8. Le lemme de Fatou reste-t-il vrai si on y remplace lim inf par lim sup ?
Solution. Non. Pour les fonctions de l’exercice précédent,
Z 1 Z 1
lim sup fn = 1 , lim sup fn = sup {λ(E), 1 − λ(E)} < 1.
0 n→+∞ n→+∞ 0
9. Soit
fn (x) = ne−n|x| .
Vérifier que, pour tout x 6= 0,
lim fn (x) = 0.
n→+∞
Calculer ensuite Z +∞
lim fn (x) dx.
n→+∞ −∞
Cependant l’intégrale
Z +∞ Z +∞
−n|x|
ne dx = 2 e−nx ndx = 2
−∞ 0
Solution. On a
1
sup{fn (x) | x ∈ R} = .
n
Cependant l’intégrale Z +∞
fn = n
−∞
tend vers +∞.
14
11. Soit f ∈ L1 (R). Montrer que
Z
lim f = 0.
n→+∞ |x|>n
lim f (x) = 0?
|x|→+∞
où
4 1 1
n x−n+ 3 si n − ≤x≤n
n n3
fn (x) = 4 1 1
n n + n3 − x
si n ≤ x ≤ n + n3
0 autrement.
Alors
Z +∞ +∞
X 1
f= < +∞ , lim sup f (x) = +∞.
−∞ n2 x→+∞
n=2
15
Solution. En vertu du théorème de la convergence dominée (fonction
majorante : |f |), on a
Z +∞
lim f (x) sinn x dx = 0
n→+∞ −∞
car
lim sinn x = 0 presque partout sur R.
n→+∞
14. Calculer Z n
x n −2x
lim 1+ e dx.
n→+∞ 0 n
de telle sorte
Z b Z π/2 Z +∞
sin x sin x cos x
lim dx = dx − dx.
b→+∞ 0 x 0 x π/2 x2
16
D’autre part, si l’on avait
Z +∞
sin x
dx < +∞,
0 x
on en déduirait que
+∞
sin2 x
Z
dx < +∞
π x
donc que
+∞
cos2 y
Z
dy < +∞
π/2 (y + π/2)
ce qui entraı̂nerait
+∞
cos2 y
Z
dy < +∞
π/2 y
et
+∞ +∞ +∞
cos2 x sin2 x
Z Z Z
dx
= dx + dx < +∞
π/2 x π/2 x π/2 x
ce qui est absurde.
16. Soient fn : E → R des fonctions mesurables positives qui décroissent
vers une fonction f : E → R. Montrer que
Z Z
lim fn = f
n→+∞ E E
donc Z Z Z Z
f1 − lim fn = f1 − f
E n→+∞ E E E
ce qui permet de conclure. L’hypothèse que f1 soit intégrable est es-
sentielle comme le montre l’exemple des fonctions fn = I[n,+∞[ .
17
17. Soient fn : E → R des fonctions intégrables qui croissent vers une
fonction f : E → R. Montrer que
Z Z
lim fn = f
n→+∞ E E
pour tout n ∈ N.
Solution. En vertu du théorème de la convergence monotone, on a
Z Z
lim (fn − f1 ) = (f − f1 )
n→+∞ E E
donc Z Z Z
lim fn − f1 = (f − f1 ).
n→+∞ e E E
On en déduit que Z Z
(f − f1 ) ≤ K − f1 .
E E
Ainsi les fonctions f − f1 et f = (f − f1 ) + f1 sont intégrables et
Z Z Z
(f − f1 ) = f− f1
E E E
18
19. Soient fn : E → R des fonctions intégrables telles que |fn | ≤ g pour
tout n ∈ N où la fonction g : E → R est intégrable. Montrer qu’alors
Z Z Z Z
lim inf fn ≤ lim inf fn ≤ lim sup fn ≤ lim sup fn .
E n→+∞ n→+∞ E n→+∞ E E n→+∞
c’est-à-dire Z Z
lim sup fn ≤ lim sup fn .
n→+∞ E E n→+∞
donc Z Z Z Z
2g ≤ lim inf ( g + gn − |f − fn |)
E n→+∞ E E E
19
c’est-à-dire
Z Z Z Z
2g ≤ g + lim gn − lim sup |f − fn |
E E n→+∞ E n→+∞ E
et Z
lim sup |f − fn | ≤ 0
n→+∞ E
ce qui permet de conclure.
21. Montrer que
Z +∞ +∞
x X 1
x
dx = .
0 e −1 k2
k=1
22. Montrer que, quel que soit t > 0, la fonction x 7→ e−x xt−1 est intégrable
sur [0, +∞[.
Solution. Puisque la fonction exponentielle croı̂t plus vite que toute
puissance de son argument, à chaque t ∈ R correspond At > 0 tel que
At
e−x xt ≤ si x ≥ 1
x2
de telle sorte que
Z +∞ Z +∞
At−1
e−x xt−1 dt ≤ dx < +∞.
1 1 x2
D’autre part,
Z 1 Z 1
−x t−1 1
e x dx ≤ dx < +∞
0 0 x1−t
puisque t > 0.
20
23. Justifier la dérivation sous le signe intégral :
d +∞ −x t−1
Z Z +∞
e x dx = e−x xt−1 log x dx.
dt 0 0
log y ≤ Bρ y ρ si y ≥ 1
donc que
| log y| ≤ Bρ y −ρ si y ≤ 1.
On en déduit que
e−x xt+h+1 − e−x xt−1 B1 e−x x3t/2
si x ≥ 1
≤
h Bt/4 e−x xt/4−1 si x ≤ 1
dès que |h| ≤ t/2. Cette dernière fonction étant intégrable sur [0, +∞[,
le théorème de la convergence dominée est applicable.
X1 = f −1 (X2 ),
21
c
f −1 (E2 ) = f −1 (E2c )
et !
[ [
f −1 Ek = f −1 (Ek )
k∈N k∈N
et donc la véracité de l’énoncé.
– Soient (X1 , T1 ) un espace mesurable, X2 un ensemble et f : X1 →
X2 une application. Montrer par un exemple approprié que la famille
f (T1 ) = {f (E1 ) | E1 ∈ T1 }
n’est pas nécessairement une tribu sur X2 .
Solution.
Puisque X2 doit être dans la tribu, l’application f : X1 → X2 doit
être surjective.
2. Soient T1 et T2 deux tribus sur X.
– Montrer par un exemple approprié que T1 ∪T2 n’est pas nécessairement
une tribu sur X.
Solution.
Considérer deux tribus distinctes
Ti = {∅, Ei , Eic , X}
avec ∅ =
6 Ei 6= X.
– Montrer que
T(T1 ∪ T2 ) = T({E1 ∪ E2 | E1 ∈ T1 , E2 ∈ T2 }).
Solution.
Soit
G = {E1 ∪ E2 | E1 ∈ T1 , E2 ∈ T2 }.
Alors
T1 ∪ T2 ⊆ G ⊆ T(T1 ∪ T2 )
d’où le résultat.
3. Soit G = {A, B}. Déterminer A(G).
Solution.
Dans le cas générique où A B,B A et AB 6= ∅, A(G) compte 16
éléments :
∅, X, A, B, Ac , B c , AB, Ac B, AB c , Ac B c ,
A ∪ B, A ∪ B c , Ac ∪ B, AB + Ac B c , Ac B + AB c ,
AB + Ac B + AB c + Ac B c .
22
4. – Soit G = {A1 , A2 , . . . , An } où A1 , A2 , . . . , An forment une partition
de X – les Ak sont non vides, deux à deux disjoints et leur réunion
est X :
X n
X= Ak .
k=1
Déterminer T(G).
Solution.
La tribu engendrée est isomorphe à P({1, 2, . . . , n}) via l’application
X
I ∈ P({1, 2, . . . , n}) 7→ Ai ∈ T(G)
i∈I
23
formeraient une partition infinie dénombrable de X).
Solution.
Supposons donc que T est une tribu infinie et dénombrable et considérons
pour chaque x ∈ X l’ensemble :
\
E(x) = E.
E∈T, x∈E
24
9. Soient (X, d) un espace métrique et E ⊆ X. Montrer que
{x | d(x, E) > }
est ouvert.
Solution.
On a pour tout e ∈ E
donc
d(x, E) − d(x, y) ≤ d(y, E)
et en permutant x et y,
Si δ = d(x, E) > et rx = δ − , on a
du cours.
Solution.
Puisque O est ouvert, on a
[
O= Ok
k∈N
et donc [
f −1 (O) = f −1 (Ok ).
k∈N
25
Réciproquement, si [ \
x∈ fn−1 (Ok ),
N ∈N n≥N
26
Si E ∈ T, on pose
(
0 si E est fini ou dénombrable,
µ(E) =
1 sinon.
– Vérifier que µ est une mesure de probabilité sur X.
Solution.
On a bien µ(∅) = 0. Si tous les ensembles En sont finis ou dénombrables,
leur somme l’est aussi et
!
X X
µ En = 0 = µ(En ).
n n
27
Si E ∈ Tloc , on pose
(
µ(E) si E ∈ T,
µloc (E) =
+∞ sinon.
– Montrer que µloc est une mesure positive sur X.
Solution.
On a bien µloc (∅) = µ(∅) = 0. Si tous les ensembles En appartiennent
à T,
! !
X X X X
µloc En = µ En = µ(En ) = µloc (En ).
n n n n
P P
Em ∈
Si P / T, alors ou bien n En ∈
/ T ou bien n En ∈ T mais
µ ( n En ) = +∞. Dans les deux cas,
!
X X
µloc En = +∞ = µloc (En ).
n n
et \ [
lim sup En = En .
n→+∞
k≥1 n≥k
28
– Montrer que
µ lim inf En ≤ lim inf µ(En ).
n→+∞ n→+∞
Solution. T
Les ensembles n≥k En formant une suite croissante, on a
\
µ lim inf En = lim µ En ≤ lim inf µ(En ).
n→+∞ k→+∞ n→+∞
n≥k
– Montrer que
µ lim sup En ≥ lim sup µ(En )
n→+∞ n→+∞
S
pourvu que µ( n En ) < +∞.
Solution. S S
Puisque les ensembles n≥k En décroissent et puisque µ( n En ) <
+∞, on a
[
µ lim sup En = lim µ En ≥ lim sup µ(En ).
n→+∞ n→+∞ n→+∞
n≥k
29
20. Soient E ⊆ R et f : E → R une fonction mesurable relativement
à la tribu de Lebesgue. Montrer qu’il existe une fonction g : E → R
mesurable relativement à la tribu de Borel qui coı̈ncide presque partout
avec f .
Solution.
Si f = IA est la fonction indicatrice d’un ensemble mesurable, la
représentation de A comme somme d’un ensemble borélien B et d’un
ensemble de mesure nulle N permet de conclure avec g = IB . Le
résultat est donc vrai pour une fonction f étagée par linéarité puis
mesurable quelconque par passage à la limite.
21. Soient (X, T) un espace mesurable et µ, ν ∈ M+ (X, T). Montrer que
Tµ Tν = Tµ+ν .
Solution.
Si (µ + ν)(AB c ) = 0, nécessairement, µ(AB c ) = ν(AB c ) = 0 et donc
Tµ Tν ⊇ Tµ+ν .
E ∪ (E∆F ) = E ∪ F ∈ T,
(E ∪ F )E c = E c F ∈ T,
(E∆F )(E c F )c = EF c ∈ T,
(E ∪ F )(E c F )c (EF c )c = EF ∈ T
30
et
F = F E + F E c ∈ T.
Ensuite,
µ(F ) = µ(F E) + µ(F E c ) = µ(F E)
alors que
µ(E) = µ(EF ) + µ(EF c ) = µ(EF ).
23. Soient (X, T, µ) un espace mesuré et f ∈ L0 (X, T) une fonction posi-
tive bornée.
– Montrer qu’il existe une suite de fonctions φn ∈ E 0 (X, T) positives
qui décroı̂t vers f .
Solution.
Soit M > 0 tel que |f (x)| ≤ M pour tout x ∈ X. La fonction
mesurable positive M − f est la limite d’une suite croissante de
fonctions mesurables positives étagées.
– En déduire que si E ∈ T est de mesure finie,
Z Z
f dµ = inf{ φ dµ | φ ∈ E 1 (X, T, µ), f ≤ φ}.
E E
Solution.
Choisissant une suite de fonctions φn ∈ E 1 (X, T, µ) qui décroı̂t vers
f , le théorème de la convergence dominée implique que
Z Z
f dµ = lim φn dµ
E n→+∞ E
6 Construction de mesures
1. Le diamètre δ(E) d’une partie E d’un espace métrique (X, d) est
δ(E) = sup {d(x, y) | x, y ∈ E}.
Soient p > 0 et δ > 0. On pose
X [
µ∗p,δ (E) = inf { δ(En )p | E ⊆ En , δ(En ) < δ}.
n∈N n∈N
31
– Montrer que µ∗p,δ est une mesure extérieure sur X.
Solution.
On a évidemment µ∗p,δ (∅) = 0 et puisque tout recouvrement de F
est aussi un recouvrement de E lorsque E ⊆ F , µ∗p,δ (E) ≤ µ∗p,δ (F )
dans ce cas. Choisissant les ensembles En,k de telle sorte que
[ X
En ⊆ En,k , (δ(En,k ))p ≤ µ∗p,δ (En ) + n ,
2
k∈N k∈N
on a [ [ [
En ⊆ En,k
n∈N n∈N k∈N
et !
[ XX X
µ∗p,δ En ≤ (δ(En,k ))p ≤ µ∗p,δ (En ) +
n∈N n∈N k∈N n∈N
ce qui montre que µ∗p,δ
est sous-additive.
– Montrer que µ∗p,δ (E) est une fonction décroissante de δ.
Solution.
Si δ < ∆, tout recouvrement de E par des ensembles de diamètre au
plus δ est aussi un recouvrement de E par des ensembles de diamètre
au plus ∆.
– En déduire que
µ∗p (E) = lim µ∗p,δ (E) = sup{µ∗p,δ (E) | δ > 0}
δ→0
32
– En déduire qu’à chaque E est associé un nombre H(E) (la dimension
de Hausdorff) tel que µ∗p (E) = +∞ si p < H(E) et que µ∗p (E) = 0
si p > H(E).
Solution.
L’inégalité
δ P −p µ∗p,δ (E) ≥ µ∗P,δ (E)
pour tout p < P entraı̂ne que
Solution.
Soient En des ensembles mesurables tels que An ⊆ En et que µ(En ) =
µ∗ (An ). On a
!
[
µ∗ An = µ∗ (lim inf An ) ≤ µ∗ (lim inf En )
n→+∞ n→+∞
n
!
[
= µ(lim inf En ) ≤ lim inf µ(En ) = lim µ∗ (An ) ≤ µ∗ An .
n→+∞ n→+∞ n→+∞
n
33
Toute fonction X : Ω → R appartient à L0 (Ω, T) et
X∗ T = P(R),
Solution.
Considérons le cas où t > 0. Posons
k−1 tX(ω) k
An,k = ω | <e ≤ n
2n 2
et
An = {ω | n < etX(ω) }.
Si n
n2
X k−1
Xn = IAn,k + nIAn ,
2n
k=1
34
on aura
n2n
k−1
Z Z X
tX
e dP = lim Xn dP = lim P (An,k ) + nP (An )
Ω n→+∞ Ω n→+∞ 2n
k=2
n2n
X k−1 1 k−1 1 k
= lim n
PX log n
, log
n→+∞ 2 t 2 t 2n
k=2
1
+nPX log n, +∞
t
n2n
X
t( 1t log( k−1 )) 1 k−1 1 k
= lim e 2 n
PX log n
, log
n→+∞ t 2 t 2n
k=2
1 1
+et( t log n) PX log n, +∞
t
Z +∞
= etx dFX (x).
−∞
7 Convergence en mesure
1. Soient (X, T, µ) un espace mesuré et f, g ∈ L0 (X, T). Alors f ≡µ g si
et seulement si f + ≡µ g + et f − ≡µ g − .
Solution.
On a simplement
35
alors f = limn→+∞ fn = 0 mais
]k 2−m , (k + 1) 2−m ]
|f − g|
Z
δµ (f , g) = dµ
X 1 + |f − g|
36
définit sur L0µ (X, T) une distance qui est équivalente à celle de la
convergence en mesure dµ (f , g).
Solution.
La fonction
|f (x) − g(x)|
x 7→
1 + |f (x) − g(x)|
est intégrable parce que mesurable et bornée. L’inégalité
|f − g| |f − h| |h − g|
≤ +
1 + |f − g| 1 + |f − h| 1 + |h − g|
entraı̂ne l’inégalité
δµ (f , g) ≤ δµ (f , h) + δµ (h, g)
8 Espaces de Lebesgue
1. Soient X ∈ L1 (Ω, T, P ) une variable aléatoire admettant une espérance
mathématique et φ : R → R une fonction convexe dérivable telle que
φ ◦ X ∈ L1 (Ω, T, P ). Montrer que
Z Z
φ X dP ≤ φ(X) dP
Ω Ω
(inégalité de Jensen).
37
(Suggestion : utiliser l’inégalité de convexité φ0 (t0 )(t − t0 ) + φ(t0 ) ≤
φ(t)).
Solution. Dans l’inégalité de convexité
√
Solution. La fonction φ(t) = 1 + t2 est convexe donc
Z Z
φ |X| dP ≤ φ(|X|) dP.
Ω Ω
d’où
q Z p Z
1+ kXk21 ≤ 1+ X2 dP ≤ (1 + |X|) dP = 1 + kXk1 .
Ω Ω
Solution. On a
s−r r−p
Z Z p +s
r
|f | dµ = |f | s − p s − p dµ
X X
Z s − r Z r − p
≤ |f |p dµ s − p |f |s dµ s − p .
X X
38
4. Soient 1 ≤ p ≤ r ≤ +∞. Montrer que
Solution. On a
|f | r |f | p
Z Z Z
|f |r dµ = kf kr∞ dµ ≤ kf kr∞ dµ.
X X kf k∞ X kf k∞
Le choix
|f |p 1 |g|q 1 |h|r 1
x1 = p , α1 = , x2 = q , α2 = , x3 = , α3 =
kf kp p kgkq q khkrr r
puis une intégration sur R conduisent au résultat.
6. Soient f ∈ Lp ([0, +∞[ ) et g ∈ Lq ([0, +∞[ ) où 1 ≤ p, q ≤ +∞ sont
conjugués. Calculer
1 T
Z
lim f (s)g(s) ds.
T →+∞ T 0
Solution. Puisque
Z T Z T 1/p Z T 1/q
fg ≤ |f |p |g|q ≤ kf kp kgkq ,
0 0 0
on a Z T
1
lim f (s)g(s) ds = 0.
T →+∞ T 0
39
7. Soit f : [0, A] → R une fonction s’annulant à l’origine et admettant
une dérivée continue. Montrer que, quel que soit p ≥ 1, on a
A
kf kp ≤ kf 0 kp .
p1/p
L’égalité est-elle possible ?
Solution. On a
Z x Z x 1/p
0 0 p
|f (x)| = f (t) dt ≤ |f (t)| dt x1/q
0 0
et
A
kf kp ≤ kf 0 kp .
p1/p
L’égalité aura lieu si et seulement si f (x) = cx et p = +∞.
8. Montrer que L2 (R) * L1 (R) et que L1 ([0, 1]) * L2 ([0, 1]).
Solution. Par exemple,
1
∈ L2 (R) \ L1 (R)
1 + |x|
et
1
√ ∈ L1 ([0, 1]) \ L2 ([0, 1]).
x
9. Soient f, g ∈ L2 (E). Montrer que
1
kf k22 + kgk22 = (kf + gk22 + kf − gk22 )
2
(identité du parallélogramme).
Solution. On a
40
10. Soit 0 < p < 1. Montrer que si f, g ∈ Lp (E), alors f + g ∈ Lp (E) mais
que l’inégalité
kf + gkp ≤ kf kp + kgkp
n’est plus nécessairement satisfaite.
Solution. On a
f = I(0,1/2) et g = I(1/2,1) .
2nα+β x si 0 ≤ x ≤ 1/(2nα )
41
Solution. Le résultat suit des inégalités suivantes :
Z Z Z
|fn gn − f g| ≤ |fn − f ||gn | + |f ||gn − g|
E E E
≤ kfn − f kp kgn kq + kf kp kgn − gkq
et du fait que
lim kgn kq = kgkq .
n→+∞
13. Montrer que les fonctions fn (x) = sin nx forment dans l’espace de Hil-
bert L2 ([−π, π]) une suite bornée (kfn k2 restent bornées) qui n’admet
aucune suite partielle convergente (au sens de L2 ([−π, π])).
Solution. D’une part
Z +π
sin2 nx dx = π.
−π
D’autre part, Z +π
(sin nx − sin mx)2 dx = 2π.
−π
lim kfn kp = kf kp .
n→+∞
|kfn kp − kf kp | ≤ kfn − f kp .
par hypothèse, on a
Z Z
lim |fn − f |p = 0 = 0.
n→+∞ E E
42
15. Soit f ∈ Lp (R) (1 ≤ p < +∞). Montrer que
Z +∞ 1/p
p
lim |f (x + h) − f (x)| dx = 0.
h→0 −∞
43
Solution. On peut supposer que p < +∞ (autrement, on intervertit
les rôles des fonctions f et g). On sait que, quel que soit x ∈ R, la
fonction t → |f (x − t)|p est intégrable et que
Z +∞ 1/p Z +∞ 1/p
p p
|f (x − t)| dt = |f (t)| dt .
−∞ −∞
khk∞ ≤ kf kp kgkq .
9 Dérivation
1. Vérifier qu’une fonction φ : [a, b] → R est à variation bornée si et
seulement si son graphe est rectifiable, c’est-à-dire si et seulement si
les sommes
n p
X
σ(φ, P) = (φ(xk ) − φ(xk−1 ))2 + (xk − xk−1 )2
k=1
donc
s(φ, P) ≤ σ(φ, P) ≤ s(φ, P) + (b − a).
44
2. Soit φ : [a, b] → R une fonction à variation bornée. Si P = {x0 , x1 , . . . , xn }
est une partition de l’intervalle [a, b], soient
n
X
p(φ, P) = (φ(xk ) − φ(xk−1 ))+ ,
k=1
Xn
n(φ, P) = (φ(xk ) − φ(xk−1 ))−
k=1
et posons
Montrer que
et que
pos(φ, [a, b]) + neg(φ, [a, b]) = var(φ, [a, b]).
Solution. On a
n
X
φ(b) − φ(a) = (φ(xk ) − φ(xk−1 ))
k=1
n
X n
X
= (φ(xk ) − φ(xk−1 ))+ − (φ(xk ) − φ(xk−1 ))−
k=1 k=1
= p(φ, P) − n(φ, P).
La relation
p(φ, P) = n(φ, P) + (φ(b) − φ(a))
implique
pos(φ, [a, b]) ≤ neg(φ, [a, b]) + (φ(b) − φ(a))
et la relation
n(φ, P) = p(φ, P) − (φ(b) − φ(a))
implique
neg(φ, [a, b]) ≤ pos(φ, [a, b]) − (φ(b) − φ(a))
ce qui démontre la première équation.
45
Pour démontrer la seconde, observons d’abord que
s(φ, P) = p(φ, P) + n(φ, P) ≤ pos(φ, [a, b]) + neg(φ, [a, b])
donc que
var(φ, [a, b]) ≤ pos(φ, [a, b]) + neg(φ, [a, b]).
D’autre part, en vertu de ce qui précède,
var(φ, [a, b]) ≥ s(φ, P) = p(φ, P) + n(φ, P)
= 2 p(φ, P) − (φ(b) − φ(a))
= 2 p(φ, P) − (pos(φ, [a, b]) − neg(φ, [a, b]))
ce qui implique
var(φ, [a, b]) ≥ 2 pos(φ, [a, b]) − (pos(φ, [a, b]) − neg(φ, [a, b]))
= pos(φ, [a, b]) + neg(φ, [a, b]).
46
4. Vérifier que la fonction
(
x−1/3 si x 6= 0,
f (x) =
0 si x = 0.
est intégrable sur [−1, 1] et déterminer la variation de son intégrale
définie Z x
F (x) = f (t) dt
−1
sur cet intervalle.
Solution. La fonction f étant impaire,
Z 1 Z 1
|f (x)| dx = 2 x−1/3 dx = 3.
−1 0
La fonction
3
F (x) = (x2/3 − 1)
2
étant paire, décroissante sur [−1, 0] et croissante sur [0, 1] et la varia-
tion étant une fonction additive de l’intervalle,
var(F, [−1, 1]) = var(F, [−1, 0]) + var(F, [0, 1])
= 2 var(F, [0, 1]) = 2(F (1) − F (0)) = 3.
5. Montrer que la fonction continue φ(x) qui coı̈ncide avec x sin 1/x
lorsque x 6= 0 n’est à variation bornée sur aucun intervalle contenant
0.
Solution. En vertu de l’additivité finie de la variation et du fait que la
fonction considérée est paire, il suffit de voir que la variation de φ sur
l’intervalle [0, 2/π] (par exemple) est infinie. Considérons la partition
particulière Pn
2 2 2 2
Pn = {0, , , . . . , , }.
(2n + 1)π (2n − 1)π 3π π
Pour la somme correspondante, on a
n
X 2 (2k + 1)π 2 (2k − 1)π
sin − sin
(2k + 1)π 2 (2k − 1)π 2
k=1
n
2 (2n + 1)π X2 4k
+ sin ≥
(2n + 1)π 2 π (2k + 1)(2k − 1)
k=1
47
6. Représenter sur l’intervalle [0, 2π] la fonction sin x comme la différence
de deux fonctions croissantes.
Solution. En utilisant l’additivité finie de la variation, on obtient pour
la variation V (x) associée à la fonction sin x l’expression
sin x
si 0 ≤ x ≤ π2
V (x) = 2 − sin x si π2 ≤ x ≤ 3π 2
4 + sin x si 3π ≤ x ≤ 2π
2
et
sin x = V (x) − (V (x) − sin x)
est une représentation possible.
7. Soit Q = {q1 , q2 , q3 , . . .} une énumération des nombres rationnels.
Montrer que la fonction
X 1
φ(x) =
q <x
2n
n
48
En déduire l’inégalité
Z b
1
|φ| ≤ |φ(a)| + var(|φ|, [a, b]).
b−a a
donc
s(φ, P) ≤ lim inf var(φn , [a, b])
n→+∞
et
var(φ, [a, b]) ≤ lim inf var(φn , [a, b]).
n→+∞
10. Calculer les nombres de Dini D+ φ(0), D+ φ(0), D− φ(0) et D− φ(0) pour
la fonction
φ = (IQc ]−∞,0] + 2 IQc ]0,+∞[ ) − (IQ ]−∞,0] + 2 IQ ]0,+∞[ ).
Solution. On a
φ(h) − φ(0) φ(h) + 1
D+ φ(0) = lim sup = lim sup = +∞,
h↓0 h h↓0 h
et de façon semblable
D+ φ(0) = −∞ , D− φ(0) = +∞ , D− φ(0) = 0.
49
11. Montrer qu’une fonction est absolument continue sur tout intervalle
dans lequel elle admet une dérivée bornée.
Solution. En vertu du théorème des accroissements finis, quels que
soient u, w dans l’intervalle [a, b] où la fonction φ admet une dérivée
bornée, il existe v ∈]u, w[ tel que
φ(w) − φ(u) = φ0 (v)(w − u).
Par suite,
n
X n
X
|φ(xk ) − φ(xk−1 )| ≤ kφ0 k∞ (xk − xk−1 ).
k=1 k=1
12. Montrer que la fonction continue φ(x) qui coı̈ncide avec x2 sin 1/x
lorsque x 6= 0 est absolument continue.
Solution. Application de l’exercice précédent. Si x 6= 0,
1 1
φ0 (x) = 2 x sin − cos
x x
alors que
x2 sin 1/x
φ0 (0) = lim = 0.
x→0 x
13. Soit φ : [a, b] → R une fonction croissante. Montrer qu’elle peut s’écrire
sous la forme φ = φac + φs où φac est croissante absolument continue
et φs est croissante singulière, c’est-à-dire telle que φ0s = 0 presque
partout sur [a, b].
Solution. La fonction
Z x
φac (x) = φ0 (t) dt
a
est croissante, absolument continue et
φ0ac (x) = φ0 (x)
presque partout sur l’intervalle [a, b]. La relation
Z x2
φ0 (t) dt ≤ φ(x2 ) − φ(x1 )
x1
50
14. Montrer qu’une fonction convexe φ : R → R est absolument continue
sur tout intervalle compact [a, b].
Solution. On sait que si x1 < x2 < x3 < x4 ,
φ(x2 ) − φ(x1 ) φ(x3 ) − φ(x2 ) φ(x4 ) − φ(x3 )
≤ ≤
x2 − x1 x3 − x2 x4 − x3
de telle sorte que si a ≤ x < y ≤ b,
φ(y) − φ(x)
φ(a − 1) − φ(a − 2) ≤ ≤ φ(b + 2) − φ(b + 1).
y−x
On en déduit que
|φ(y) − φ(x)|
≤ sup{|φ(a − 1) − φ(a − 2)|, |φ(b + 2) − φ(b + 1)|} = K.
|y − x|
Ainsi
n
X n
X
|φ(tk ) − φ(sk )| ≤ K |tk − sk |.
k=1 k=1
k=1
n
X
≤ |φ(xk ) − φ(xk−1 )|
k=1
n
X
sup |φ0 (x)| | xk−1 ≤ x ≤ xk (xk − xk−1 ).
≤
k=1
51
Puisque
Z b n
X
0
0
|φ | = sup inf |φ (x)| | xk−1 ≤ x ≤ xk (xk − xk−1 )} | P
a k=1
n
X
sup |φ0 (x)| | xk−1 ≤ x ≤ xk (xk − xk−1 )} | P
= inf
k=1
on peut choisir une partition P telle que
Xn
sup |φ0 (x)| | xk−1 ≤ x ≤ xk (xk − xk−1 )
k=1
n
X
inf |φ0 (x)| | xk−1 ≤ x ≤ xk (xk − xk−1 ) < ,
−
k=1
ce qui implique que
Z b
var(φ, [a, b]) − |φ0 | ≤
a
donc que
Z b
var(φ, [a, b]) = |φ0 |
a
dans ce cas.
Dans le cas général, introduisons une fonction g ∈ C([a, b]) telle que
Z b
|φ0 − g| < .
a 2
Pour la fonction Z x
G(x) = φ(a) + g(t) dt,
a
on a Z b
var(G, [a, b]) = |g|.
a
Maintenant,
n
X n
X
|φ(xk ) − φ(xk−1 )| − |G(xk ) − G(xk−1 )|
k=1 k=1
Xn
≤ |(φ(xk ) − φ(xk−1 )) − (G(xk ) − G(xk−1 ))|
k=1
n Z xk n Z xk
X
0
X
= (φ − g) ≤ |φ0 − g| < .
xk−1 xk−1 2
k=1 k=1
52
On en déduit que
|var(φ, [a, b]) − var(G, [a, b])| ≤
2
puis que
Z b
var(φ, [a, b]) − |φ0 | ≤ |var(φ, [a, b]) − var(G, [a, b])|
a
Z b Z b Z b
+ var(G, [a, b]) − |g| + |g| − |φ0 |
a a a
Z b
≤ +0+ |φ0 − g| <
2 a
ce qui entraı̂ne
Z b
var(φ, [a, b]) = |φ0 |.
a
`φ = sup{σ(φ, P) | P}
donc
n
X q
0 2
inf 1 + φ (x) | xk−1 | ≤ x ≤ xk
k=1
Xn p
≤ (φ(xk ) − φ(xk−1 ))2 + (xk − xk−1 )2
k=1
Xn q
≤ sup 1+ φ0 (x)2 | xk−1 | ≤ x ≤ xk .
k=1
53
La partition P étant arbitraire, on en déduit comme dans l’exercice
précédent que
Z bq
`φ = 1 + φ0 2
a
dans ce cas.
Dans le cas général, introduisons une fonction g ∈ C([a, b]) telle que
Z b
|φ0 − g| < .
a 2
Pour la fonction Z x
G(x) = φ(a) + g(t) dt,
a
on a Z bp
`G = 1 + g2.
a
Maintenant, en utilisant la relation
√ √ |u − v|
| u − v| = √ √ ,
u+ v
on voit que
n p
X
(φ(xk ) − φ(xk−1 ))2 + (xk − xk−1 )2
k=1
n p
X
− (G(xk ) − G(xk−1 ))2 + (xk − xk−1 )2
k=1
n
X |(φ(xk ) − φ(xk−1 ))2 − (G(xk ) − G(xk−1 ))2 |
≤ p p
k=1
(φ(xk ) − φ(xk−1 ))2 + (xk − xk−1 )2 + (G(xk ) − G(xk−1 ))2 + (xk − xk−1 )2
n
X |(φ(xk ) − φ(xk−1 ))2 − (G(xk ) − G(xk−1 ))2 |
≤
|φ(xk ) − φ(xk−1 )| + |G(xk ) − G(xk−1 )|
k=1
n Z b
X
≤ |(φ(xk ) − φ(xk−1 )) − (G(xk ) − G(xk−1 ))| ≤ |φ0 − g| < .
a 2
k=1
On en déduit que
|`φ − `G | ≤
2
54
puis, comme précédemment, que
Z bq Z b q
p
|`φ − 1 + φ0 2 | ≤ + 0 + ( 1 + φ0 2 − 1 + g 2 )
a 2 a
Z b
≤ + |φ0 − g| < .
2 a
55
10 Mesures signées
1. Soient ν1 et ν2 deux mesures signées sur (X, T). Montrer que, quelques
soient les nombres a1 , a2 ∈ R,
Solution.
L’inégalité
|ν1 + ν2 | ≤ |ν1 | + |ν2 |
suit de l’inégalité |ν1 + ν2 (E)| ≤ |ν1 (E)| + |ν2 (E)| quel que soit E ∈ T
et l’équation
|a1 ν1 | = |a1 ||ν1 |
suit directement de la définition de |a1 ν1 |.
2. Soit (X, T) un espace mesurable. Une mesure complexe ν sur X est
une fonction ν : T → C additive et s’annulant sur l’ensemble vide.
– Définir la variation |ν| de ν et vérifier que |ν| est une mesure positive
finie telle que
|ν| ≤ |<ν| + |=ν|.
Solution.
La définition est la même que pour une mesure signée et la démonstration
du théorème selon laquelle une mesure signée est bien additive s’ap-
plique mot pour mot. L’inégalité
découle de ce que
pour tout E ∈ T.
– Définir l’espace L1 (X, T, ν) et X f dν puis montrer que
R
Z Z
f dν ≤ |f | d|ν|.
X X
Solution.
L’espace L1 (X, T, ν) est défini par
56
et Z Z Z
f dν = f d<ν + i f d=ν.
X X X
On a
Z Z Z
iθ
f dν = e f d(eiθ ν)
f dν =
X X X
Z Z Z
iθ iθ
= f d(<(e ν)) ≤ |f | d|e ν| = |f | d|ν|.
X X X
Solution.
La mesure ν étant absolument continue relativement à la mesure |ν|,
il existe une fonction
telle que Z
ν(E) = f d|ν| pour tout E ∈ T.
E
L’inégalité du triangle pour les intégrales entraı̂ne que l’on a
|ν|(E1 ) = |ν|(E2 ) = 0
57
Soient ρ1 une mesure diffuse et ρ2 une mesure atomique, portée par
les point {xn }n . Soit [
D2 = {xn }.
n
Alors
ρ2 (E) = ρ2 (ED2 )
et
ρ1 (E) = ρ1 (ED2 + ED2c ) = ρ1 (ED2c ).
– Montrer que toute mesure µ ∈ M+ (X, T) σ-finie admet une décomposition
unique sous la forme µ = ρ1 +ρ2 où ρ1 est diffuse et ρ2 est atomique.
Solution.
Puisque µ est σ-finie, l’ensemble
D = {x | µ({x}) > 0}
ρ2 (E) = µ(ED)
ρ1 (E) = µ(EDc )
µ = ρ1 + ρ2 = τ 1 + τ 2
pour tout x ∈ X.
11 Mesures produits
1. Donner un exemple
– d’une classe monotone sur X contenant l’espace X et l’ensemble
vide mais qui n’est pas une tribu,
Solution. {∅, A, X} avec ∅ $ A $ X.
58
– d’une mesure qui n’est pas σ-finie.
Solution. La mesure du cardinal sur R.
2. Soient µcard la mesure du cardinal sur N et
−n
2 − 2
si m = n,
f (n, m) = −2 + 2−n si m = n + 1
0 autrement .
Calculer Z Z
dµcard (m) f (n, m) dµcard (n)
N N
et Z Z
dµcard (n) f (n, m) dµcard (m).
N N
Solution.
Z Z Z
dµcard (m) f (n, m) dµcard (n) = (2−2−m −2+2−m+1 )dµcard (m) = 1
N N N
et
Z Z Z
dµcard (n) f (n, m) dµcard (m) = (−2+2−n +2−2−n )dµcard (n) = 0.
N N N
On a Z
|f |dµcard × µcard = +∞.
N2
59
4. Soient (X1 , T1 , µ1 ) et (X2 , T2 , µ2 ) deux espaces mesurés σ-finis com-
plets, K ∈ L2 (X1 ×X2 , T1 ×T2 , µ1 ×µ2 ) et f ∈ L2 (X1 , T1 , µ1 ). Montrer
que
– Pour µ2 -presque tout x2 ∈ X2 , la fonction x1 7→ f (x1 )K(x1 , x2 ) est
intégrable.
Solution. On a Z
|K(x1 , x2 )|2 dµ1 < +∞
X1
µ2 -presque partout.
– La fonction Z
g(x2 ) = f (x1 )K(x1 , x2 ) dµ1
X1
est mesurable.
Solution. La fonction g est mesurable lorsque la fonction (x1 , x2 ) 7→
f (x1 )K(x1 , x2 ) est la fonction indicatrice d’un ensemble mesurable
donc lorsqu’elle est une fonction étagée donc finalement lorsqu’elle
est simplement intégrable.
– g ∈ L2 (X2 , T2 , µ2 ) et
kgk2 ≤ kf k2 kKk2 .
Solution. On a
Z Z Z 2
2
|g(x2 )| dµ2 = dµ2 f (x1 )K(x1 , x2 ) dµ1
X2 X2 X1
Z Z Z
2
≤ dµ2 |f (x1 )| dµ1 |K(x1 , x2 )| dµ1 = kf k22 kKk22 .
2
X2 X1 X1
60
6. Soit f : [a, b] → R une fonction mesurable positive. Montrer que l’en-
semble
E = {(x, y) | a ≤ x ≤ b , 0 ≤ y ≤ f (x)}
est mesurable (relativement à la tribu produit) et calculer sa mesure.
Solution. On a
e ⊆ R2 défini par
7. À E ⊆ R associons l’ensemble E
e = {(x, y) | x − y ∈ E}
E
et considérons la famille
e ∈ BR2 }.
T = {E ∈ BR | E
Montrer que T = BR .
Solution. Les relations
c
c) = E ^ [f
[
(E
g e et Ek = Ek ,
k k
qui sont aisément vérifiées, entraı̂nent que T est une tribu. Puisque
la fonction (x, y) 7→ x − y est continue, O e est ouvert quel que soit
l’ensemble ouvert O. Cela assure que BR ⊆ T donc que BR = T.
8. Déduire du théorème de Tonelli et de la relation
Z +∞ Z +∞
−z 2 2 2
e dz = xe−x y dy si x > 0
0 0
que Z +∞
2 /2 √
e−x dx = 2π.
−∞
61
Solution. En vertu du théorème de Tonelli, on a
Z +∞ 2 Z +∞ Z +∞
−x2 −x2 2
e dx = e dx e−z dz
0 0 0
Z +∞ Z +∞ Z +∞ Z +∞
2 2 y2 2 (1+y 2 )
= e−x dx xe−x dy = dy xe−x dx
0 0 0 0
Z +∞ +∞
dy 1 π
= 2
= arctan y = .
0 2(1 + y ) 2 0 4
9. Calculer
Z 1 Z 1 Z 1 Z 1 Z 1Z 1
dx f (x, y) dy , dy f (x, y) dx et |f (x, y)| dxdy
0 0 0 0 0 0
pour la fonction
x2 − y 2
f (x, y) = .
(x2 + y 2 )2
Solution. Puisque
x2 − y 2
d y d −x
= = ,
dy x2 + y 2 (x2 + y 2 )2 dx x2 + y 2
on a Z 1 Z 1 Z 1
dx π
dx f (x, y) dy = 2
= ,
0 0 0 1+x 4
Z 1 Z 1 Z 1
dy π
dy f (x, y) dx = − 2
=−
0 0 0 1+y 4
et
Z 1Z 1
|f (x, y)| dxdy
0 0
Z 1 Z y 2 Z 1 2
y − x2 x − y2
= dy 2 2 2
dx + 2 2 2
dx
0 0 (x + y ) y (x + y )
Z 1
1 1
= − dy = +∞.
0 y 1 + y2
62
et en déduire la valeur de
1
yb − ya
Z
dy.
0 log y
et en déduire que Z A
sin x π
lim dx = .
A→+∞ 0 x 2
63
puisque, encore par convergence dominée,
Z A
cos A − y sin A −Ay
e dy −→ 0
0 1 + y2
lorsque A −→ +∞.
12. Déterminer les valeurs de p pour lesquelles l’intégrale
Z
1
2 2 2 p/2
dλ3
kxk2 >1 (x1 + x2 + x3 )
est convergente.
Solution. En passant aux coordonnées sphériques
{(x1 , x2 , x3 ) | x2 = x3 = 0, x1 ≤ 0}
12 Applications
1. Soit f ∈ L12π . Montrer que
lim ck (f ) = 0.
|k|→+∞
Solution. Si f estPcontinue sur [−π, π[, elle est de carré intégrable sur
[−π, π[. La série +∞ 2
−∞ |ck (f )| est donc convergente. En particulier,
lim ck (f ) = 0.
|k|→+∞
64
Dans le cas général, soient > 0 arbitraire et g une fonction continue
sur [−π, π[ telle que
Z +π
1
|f − g| < .
2π −π 2
Alors
Z +π
1
|ck (f )| = f (t)e−ikt dt
2π −π
Z +π Z +π
1 −ikt 1
≤ (f (t) − g(t))e dt + g(t)e−ikt dt
2π −π 2π −π
Z +π
1
≤ |f − g| + |ck (g)| <
2π −π
Solution. On a
Z +π
1 π −ikt
2ck (f ) = f (t) − f t − e dt,
2π −π k
Z +π
1 π π −ikt
2ck (f ) = − f t− −f t−2 e dt,
2π−π k k
...,
Z +π
1 π π −ikt
2ck (f ) = − f t − (2k − 1) − f t − (2k) e dt.
2π −π k k
Donc
Z +π 2k−1
1 X π π −ikt
4kck (f ) = (−1)j f t − j − f t − (j + 1) e dt
2π −π k k
j=0
et
Z +π 2k−1
1 X π π
|4kck (f )| ≤ f t−j − f t − (j + 1) dt ≤ var(f, [−π, π]).
2π −π k k
j=0
65
3. Développer la fonction f (x) = π 2 − x2 en une série trigonométrique
sur l’intervalle [−π, π]. En déduire la valeur des sommes
+∞ +∞ +∞
X (−1)k+1 X 1 X 1
2
, 2
et .
k k k4
k=1 k=1 k=1
Solution. On a
+π
2π 2
Z
1
c0 (f ) = (π 2 − x2 ) dx =
2π −π 3
et, si k 6= 0,
Z +π
1 2
ck (f ) = (π 2 − x2 )e−ikx dx = (−1)k+1
2π −π k2
en intégrant par parties deux fois. La série de Fourier obtenue,
2π 2 X 2
+ (−1)k+1 2 eikx ,
3 k
k6=0
66
Solution. On a
i(−1)k+1
c0 (f ) = 0 et ck (f ) = si k 6= 0.
k
Le théorème de Dirichlet étant applicable,
+∞
X 2
x= (−1)k+1 sin kx si − π < x < π.
k
k=1
on trouve
Z +π Z +π
1 1
ak (f ) = f (t) cos kt dt, bk (f ) = f (t) sin kt dt
π −π π −π
(y compris pour a0 (f )) et
+∞ Z +π
1 X 1
a0 (f )2 + (ak (f )2 + bk (f )2 ) = |f |2 .
2 π −π
k=1
67
6. Soit f ∈ Cc∞ (R) une fonction indéfiniment dérivable à support com-
pact. Montrer que, quel que soit N ∈ N,
lim ξ N fˆ(ξ) = 0.
|ξ|→+∞
lim fˆ(ξ) = 0.
|ξ|→+∞
e−iξt
Z +∞ Z +∞
1 1
fˆ(ξ) = √ f (t)e−iξt dt = √ f 0 (t) dt
2π −∞ 2π −∞ −iξ
e−iξt
Z +∞
1
= ··· = √ f (N +1) (t) dt
2π −∞ (−iξ)(N +1)
de telle sorte que
Z +∞
1 1
ξ N fˆ(ξ) ≤ √ f (N +1) (t) dt.
|ξ| 2π −∞
Dans le cas général, on peut supposer f réelle. Soient fn ∈ Cc∞ (R) des
fonctions telles que
lim kfn − f k1 = 0.
n→+∞
Alors
fˆ(ξ) = lim fˆn (ξ).
n→+∞
Donc, on aura
f (x) = e−|x| .
En déduire la valeur de
Z +∞
cos ξx
dξ.
0 1 + ξ2
68
Solution. On a, si ξ 6= 0,
Z +∞
1
fˆ(ξ) = √ e−|t| e−iξt dt
2π
−∞
r Z +∞ r
2 1 +∞ −t
Z
2 −t
= e cos ξt dt = e sin ξt dt
π 0 π ξ 0
r Z +∞
2 1 −t
= 1 − e cos ξt dt .
π ξ2 0
En déduire la valeur de
+∞
sin2 x
Z
dx.
0 x2
∗ g = fˆĝ
9. Calculer la convolution I[−1,1] ∗ I[−1,1] et vérifier l’équation f[
dans ce cas.
69
Solution. En distinguant suivant les valeurs de x, on obtient
Z 1
1 1
I[−1,1] ∗ I[−1,1] (x) = √ I[x−1,x+1] (t) dt = √ (2 − |x|) I[−2,2] (x).
2π −1 2π
1 − cos 2ξ 2 sin2 ξ
= .
πξ 2 πξ 2
70
En déduire la formule d’interpolation suivante
+∞
X sin π(x − k)
f (x) = f (k) .
−∞
π(x − k)
Solution. On a
Z +π
1
ck (fˆ) = fˆ(t)e−ikt dt
2π −π
Z +∞
1 1 1
=√ √ fˆ(t)e−ikt dt = √ f (−k).
2π 2π −∞ 2π
Par conséquent, en tout point de l’intervalle [−π, π],
+∞ +∞
X X 1
fˆ(ξ) = ck (fˆ)eikξ = √ f (k)e−ikξ
−∞ −∞ 2π
on a r
+π
2 1 − cos πx
Z
1
f (x) = √ (π − |ξ|)eiξx dξ =
2π −π π x2
de telle sorte que la formule est applicable et donne
71